CONSTRUCTION : DESCENTE EN ENFER !
07 décembre 2014
En 2011, dernière année du quinquennat Sarkozy, il s’était construit 420 000 logements en France, malgré la crise. Pour faire plus généreux, le candidat de la gauche (rappelez-moi son nom ?), avait promis 500 000 logements par an ! Mais ça, c’était avant. Avant son élection et la funeste loi Duflot. Grâce à la dame aux épaules carrées, dont on connait le culot mais l’esprit étroit, les investisseurs comme les particuliers ont déserté le marché. Résultat : du jamais vu ! Cette année, on va battre un record : moins de 300 000 logements seront construits, 268 000 exactement si on excepte les travaux sur les bâtiments existants. Proportionnellement à la population actuelle, la production de logements neufs est quasiment tombée au niveau de celle de la fin des années … 1940.
L’activité touche le fond, s’il y en a un !
Les mises en chantier n’ont cessé de reculer depuis 2012, et encore de 5% supplémentaires entre août et octobre. L’activité du bâtiment touche au fond. La crise touche tous les segments du marché, constructeurs de maisons individuelles comme promoteurs immobiliers qui vendent en lotissements. La situation est grave car elle impacte le tissu des entreprises qui ferment les unes après les autres avec ses conséquences sur le chômage. En 2013, 25 000 emplois directs ont été détruits et encore 7500 cette année. Ce sont des emplois à faible qualification non délocalisables, dont la France manque cruellement. La répercussion sur la croissance est de pratiquement ½ point ! La pénurie de biens immobiliers disponibles s’accentue, notamment dans les zones tendues comme l’Ile-de-France, et empêche une baisse des prix, malgré l’atonie du marché.
Le sauvetage tarde.
Le gouvernement vient de décider de débloquer 80 millions d’euros pour soutenir le secteur. Une goutte d’eau dans la mer. Depuis le début de l’été, Manolito est à la manœuvre pour essayer de relancer l’activité. Plus de 50 mesures ont été décidées, notamment pour détricoter les effets néfastes de la loi Duflot, mais pratiquement aucune n’est entrée en application, soit que les décrets ne sont pas parus, soit qu’elles aient été neutralisées à l’Assemblée, bref, plus de la moitié n’entreront pas en vigueur avant juin 2015 … Cherchez l’erreur !
Et pourtant, jamais les conditions de financement n’ont été aussi favorables. Confrontés à une demande de plus en plus faible, les promoteurs ne cessent d’ajuster leur offre à la baisse. Et ce n’est pas la politique menée par la maire de Paris, qui préempte à tout va pour transformer des logements des catégories moyennes en HLM, qui va rassurer les futurs acquéreurs.
Quand le bâtiment ne va pas, rien ne va !
Il est urgent d’intervenir pour sauver ce qui peut encore l’être. Notamment du côté des entreprises. On aura l’air malin quand nous manquerons d’établissements pour faire face à la demande, quand la reprise sera là, ce qui arrivera un jour, inévitablement. D’abord, il faut abroger la loi Duflot, qui est un tissu d’inepties idéologiques, tissé pendant deux ans pour étouffer le secteur. Ensuite, il faut continuer de desserrer l’étreinte sur le foncier, notamment dans les grandes agglomérations où le manque de terrains se fait le plus sentir et où la résistance est la plus forte. Enfin, il faut se concentrer sur le bâtiment utile. La France s’est couverte de résidences à moitié vides par l’effet d’aubaine de l’empilement des dispositifs d’aide à l’investissement locatif, avec en corollaire des moindres rentrées fiscales et la ruine de dizaines de milliers d’épargnants.
Une relance par l’efficacité énergétique.
Il existe un filon pour relancer l’activité et qui va dans le sens de la transition énergétique. Il faut privilégier un grand programme d’efficacité énergétique sur les maisons, les logements, les bureaux qui absorbent le tiers de la consommation française d’énergie. Les techniques sont connues, les financements innovants sont sur la table, et le tout peut s’inscrire dans le projet européen de relance de l’investissement du président de la commission européenne, Jean-Claude Junker. Pour le bâtiment, il faut de l’investissement utile, à long terme. Il faut aussi arrêter de tracasser les entreprises avec des normes de pénibilité indéchiffrables et les investisseurs avec des taux d’imposition dissuasifs.
Y’a plus qu’à !
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