HISTOIRE

LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

Bonnet_d_ane

 

 

C’est la Pentecôte. Voici une leçon facile pour occuper la fin du week-end.

S’il y a bien une faute énervante que font beaucoup de journalistes et de nos hommes politiques dans leur expression orale, c’est le défaut d’accord entre le relatif et le nom auquel il se rapporte.  Voilà de quoi réparer.

 

L’ACCORD DE LEQUEL, LAQUELLE, AUQUEL …

 

Lequel, laquelle, lesquels, lesquelles sont des pronoms relatifs ou interrogatifs, selon leur emploi, qui s’accordent avec le groupe du nom qu’ils remplacent.

>> La personne à laquelle je pense est arrivée. / Les bois dans lesquels nous nous promenons appartiennent à la commune.

>> Le sentier auquel vous parvenez est fermé aux touristes. / Le bateau à bord duquel vous vous trouvez est très ancien.

Ils peuvent se combiner avec les prépositions « a » et « de » pour donner par contraction :

-          Avec « à » : auquel, auxquels, auxquelles, mais on garde « à laquelle »

-          Avec « de » : duquel, desquels, desquelles, mais on garde « de laquelle ».

Attention à l’usage : quand il s’agit de personnes et non de choses, on préfèrera « à qui » ou « de qui » à la place de auquel, à laquelle, duquel, de laquelle…

Cela parait facile, mais  à condition de rester vigilant sur la tournure de la phrase.

 

A vos plumes :

Complétez par le relatif qui convient :

Parmi ces fleurs, … veux-tu ? – La personne à … je pense est là. – Ce sont des choses … vous n’avez pas songé. - … sont arrivés les premiers ? - … de ces deux chemises préfères-tu ? – C’est le problème au sujet … je devais vous voir. – Il connut des personnes sympathiques, parmi … votre fils. - … avez-vous envie, des bleus ou des verts ? – Cet idéal pour … il se sacrifie en vaut-il la peine ? – Choisissez bien les élus … vous confierez ce mandat. – La table sur … vous mangez est en chêne. – Vous aviez versé cent euros, … ont été retirés les frais de dossiers.- Les plantes … vous pensiez peuvent être cultivées. – Nous avons entendu deux témoins, … ont déclaré avoir vu la scène. - … parlez-vous, des plates ou des rondes ? – Je ne me souviens plus des faits … vous faites allusion. – La conscience avec … il exerce son métier est exemplaire.- Ce sont des travaux sur … nous fondons beaucoup d’espoirs. 

 

 

Et voici la correction :

Complétez par le relatif qui convient :

Parmi ces fleurs, lesquelles veux-tu ? – La personne à laquelle je pense est là. – Ce sont des choses auxquelles vous n’avez pas songé. - Lesquels sont arrivés les premiers ? - Laquelle de ces deux chemises préfères-tu ? – C’est le problème au sujet duquel je devais vous voir. – Il connut des personnes sympathiques, parmi lesquelles votre fils. - Desquels avez-vous envie, des bleus ou des verts ? – Cet idéal pour lequel il se sacrifie en vaut-il la peine ? – Choisissez bien les élus auxquels vous confierez ce mandat. – La table sur laquelle vous mangez est en chêne. – Vous aviez versé cent euros, lesquels ont été retirés les frais de dossiers.- Les plantes auxquelles vous pensiez peuvent être cultivées. – Nous avons entendu deux témoins, lesquels ont déclaré avoir vu la scène. - Desquelles parlez-vous, des plates ou des rondes ? – Je ne me souviens plus des faits auxquels vous faites allusion. – La conscience avec laquelle il exerce son métier est exemplaire.- Ce sont des travaux sur lesquels nous fondons beaucoup d’espoirs. 

 

 


CANCER GREC (SUITE)

Tsipras

Cela fait un an exactement que le Portugal a pu revenir emprunter sur les marchés après avoir évité la faillite. Ce pays a fait un travail courageux considérable et le résultat est visible : la croissance repart (0.4% au premier trimestre), le déficit public est à 4.5% et il emprunte à 10 ans à 2.30%. Un chemin difficile mais qui apporte l’amélioration dont les Portugais profiteront, et avec eux le reste de la zone euro. Et pendant ce temps, en Grèce, toujours rien.

La Grèce en est aux expédients.

Si les négociations qui ont lieu en ce moment n’aboutissent pas, la sortie de route de la Grèce devient très probable. A court de liquidités, le pays ne pourra pas sans aide honorer son prochain remboursement au FMI prévu le 5 juin et payer ses fonctionnaires. Déjà, il avait utilisé une manœuvre le 12 mai pour régler sa dernière traite à l’institution de Washington, qui relève du tour de passe-passe : Athènes a puisé dans ses cotisations obligatoires au FMI pour rembourser son dû à l’institution en temps et en heure. Selon un expert, cela ne s’était jamais produit dans l’histoire du Fonds. Le ministre des Finances, l’imprévisible Varoufakis, a plaidé pour que la BCE accepte le report du remboursement des 6,7 milliards d’obligations grecques attendues en juillet et en août, un autre signe qu’il est aux abois. En preuve de bonne volonté, la Grèce aurait débloqué le processus de privatisation du port du Pirée à hauteur de 51% des parts au lieu des 67% envisagés précédemment. Mais c’est sur le dossier des retraites, que les négociations achoppent. Elles doivent de toute urgence être réduites, car le pays consacre 9 % de son PIB à leur paiement, ce qui est un record mondial ! Des 28 pays européens, c’est chez les Hellènes qu’on part le plus tôt à la retraite et que les prestations sont les plus généreuses : les retraites de base moyennes versées en Grèce par des systèmes publics atteignent 1.152 euros contre 1.287 euros en Allemagne, alors que le salaire moyen allemand est d’environ 2.900 euros, contre 1.400 euros en Grèce... On n’a pas tout compris !

Quand l’idéologie prime sur les réalités.

Il n’y a que notre Pierre Moscovici qui estime « qu’avec beaucoup de travail et de la volonté politique, il reste une possibilité de trouver un accord ». Ce n’est pas l’avis du Ministre des Finances Allemand,  Wolfang Schaüble,  qui a dit tout haut ce que tout le monde sait et ne veut pas voir : « Je réfléchirais longuement avant de répéter qu'il n'y aura pas de faillite de la Grèce ». Voilà qui est clair. Voilà ou l’aura conduite l’équipe Tsipras-Varoufakis, aveuglée par leur idéologie qui passe avant les réalités concrètes. Et ils ont l’audace de lancer un ultimatum à leurs créanciers ! C’est le monde à l’envers. On voit bien dans cette affaire que le peuple grec, pris en otage de son vote, ne compte pas. Mais quand bien même un consensus serait dégagé sur un programme qui doit être voté par le Parlement grec, le Premier ministre Aléxis Tsípras doit se décider sur le recours ou non à un référendum. Car, sauf miracle, il n’obtiendra pas de vote majoritaire au sein de son parti. Les réformes souhaitées par le « groupe des trois » passeraient, mais avec les voix de l’opposition, et le Premier Ministre serait affaibli.  Le referendum est le seul moyen qui lui permettrait d’obtenir une large majorité sur le compromis conclu avec les créanciers, qu’il présenterait évidemment comme le meilleur possible, et il pourrait ainsi affirmer son leadership tout en menant une politique très éloignée de ses promesses électorales.  Une manière de mettre les Grecs qui sont majoritaires à ne pas vouloir sortir de l’euro devant leurs responsabilités…  Mais ce serait sans compter avec l’idéologie des dirigeants grecs actuels.

La Grèce est déjà en faillite.

Aussi, il faut en finir avec le simulacre de la négociation : combien de fois a-t-on utilisé les expressions comme « réunion de la dernière chance » ou «  compte à rebours pour un accord » … La gauche du parti Syriza n’a-t-elle pas réclamé le refus du plan européen, le défaut, même si ça débouche sur une sortie de l'euro. L'Europe et la Grèce sont coincées. On voit bien  qu’il n'y a pas de bonnes solutions. Elles sont toutes mauvaises et arrêter le massacre le plus tôt possible serait encore le mieux. On dit que plus de 40 milliards d’euros auraient fui le pays depuis le début de l’année. Alors à quoi bon remplir ce puits sans fond et « sans fonds » ! Ne vaudrait-il pas mieux accepter la réalité de la faillite grecque. La Grèce n'a rien à faire dans la zone euro. La BERD a averti Athènes qu’en cas d’échec des négociations, le pays devait s’attendre à replonger dans une profonde récession, après avoir déjà perdu 25 % de PIB depuis six ans… L’Europe  aura perdu 330 milliards d'euros, dont une cinquantaine que vous et moi devront payer d'une façon ou d'une autre.

 

 


BELKACEM S’ENTÊTE

Najat-Vallaud-Belkacem-

 

Concertation, mon cul, aurait dit Zazie !

Circulez, y’a rien à voir ! Les décrets d’application de la réforme sont parus ce matin au journal officiel. Pourtant la ministre affirmait hier encore que la négociation était toujours possible et que la porte de son bureau était grande ouverte. En guise de concertation, c’est plutôt « cause à mon c…l ma tête est malade ». Rien de surprenant de la part d’une personne connue pour son entêtement et son aveuglement idéologique. On a déjà tout dit sur la ministre de l’Education, sur son arrogance souriante, sur ses certitudes, sur sa capacité à réciter son bréviaire idéologique sans une fausse note. Dans son cursus de formation, elle a dû sauter le paragraphe sur Descartes et le « doute », comme chemin vers la vérité. La mobilisation des enseignants qui désapprouvent son projet était rien moins que négligeable : près de la moitié des personnels. Se sont retrouvés côte à côte le Snes-FSU, majoritaire dans l'enseignement secondaire, le Snep-FSU, le Snalc (classé à droite), FO, la CGT et Sud. Ils représentent ensemble 80% des votes des enseignants du collège lors des élections professionnelles de décembre dernier, auxquelles avaient pris part quelque 40% des professeurs. De plus selon un sondage  60% des Français ont soutenu la journée d'action et la grève des enseignants contre la réforme du collège. Le gouvernement a donc tort de minimiser une journée d’action plutôt suivie.

Dans la logique de la théorie du genre...

Elle avait dit à plusieurs reprises que la réforme du collège, qui a été approuvée à 51 voix pour (et 23 contre) par le Conseil Supérieur de l'Education début avril, entrera en vigueur à la rentrée 2016. Elle minimise donc la mobilisation syndicale pour pouvoir affirmer qu’elle n’a aucune raison de reculer. Elle prétend écouter les contestataires, mais on voit bien qu’elle n’entend rien. Son plaidoyer pour une réforme qui conduira tous les élèves du collège à « l’excellence » ne risque pas de convaincre des enseignants et des parents qui voient à chaque réforme le système éducatif se dégrader et produire  toujours plus d’ignards. La question est : à quel niveau met-elle l’excellence ? Ses petites manœuvres auprès du Conseil Supérieur des programmes visent à apaiser les profs de lettres classiques, mais cela ne trompe personne tant on connait la duplicité du personnage. On l’a vu avec l’épisode de la théorie du genre. Justement, ce qui est inquiétant dans la réforme qu’elle propose, ce ne sont pas les modalités pratiques, toujours ajustables, mais la logique qui la sous-tend, qui est celle de l’uniformité : c’est la même qu’on retrouvait derrière la loi sur le mariage pour tous. Nous sommes tous pareils, tous égaux, il n’y a aucune différence de sexe, par conséquent, il ne doit pas y avoir de différence de culture. Tout le monde doit avoir accès à un savoir uniformisé, le même pour tous. Il n’est pas permis de se singulariser, d’être attiré plus par une matière que par une autre… Et surtout pourquoi serait-on plus brillant ?  Ce n’est pas pour rien que le mari de la Ministre, Boris Vallaud est conseiller auprès du Président, et quand on sait qu’il est un proche de Terra Nova, le « think tank » qui inspire les réformes, on a tout compris. Que nos enfants glissent dans la médiocrité générale leur importe peu : les élèves des classes bilingues auraient pu bien parler l’allemand, et bien ils en commenceront  l’apprentissage un an plus tôt et sauront mal le parler comme tout le monde !

Dramatisation théâtrale pour dévier du sujet.

En dramatisant la polémique, la gauche comme d’habitude à instillé son poison dans une discussion qui se suffisait à elle-même et n’avait pas besoin d’être portée à son paroxysme idéologique avec la condescendance dont elle a le monopole : « les bons, c’est nous, les méchants, c’est eux ». Avec les socialistes c’est toujours le même scénario : les ministres sont présentés comme des martyrs pour faire déraper le débat dans un marécage nauséabond qu’ils déplorent après l’avoir alimenté.  Le meilleur dans le genre se trouve être l’incommensurable Premier Secrétaire. Avec Mme Belkacem, et après son mot malheureux sur les « pseudos intellectuels », ils aboutissent  à l’inverse de l’effet recherché. D’une façon générale, les critiques de Nicolas Sarkozy et de Bruno Le Maire portaient sur le fond. Le premier a accusé, il est vrai, Mme Vallaud-Belkacem de « médiocrité », jugement que l’on peut  porter sur à peu près tout le monde, y compris l’ancien président. La seule réponse qu’on leur a opposée a été de déceler dans son propos un soupçon de dénigrement raciste : risible pour ne pas dire ridicule !

Et si on commençait par le commencement...

Sur le fond, tout le monde s’accorde sur le constat qu’il faille réformer du sol au plafond l’Education nationale, dont l’efficacité ne cesse de reculer. Comme pour le mariage pour tous, la méthode choisie alliant confrontation et mépris va à l’encontre de l’objectif. Une vraie réforme pérenne du système éducatif devrait s’appuyer sur un consensus entre droite et gauche. Il ne devrait pas être compliqué de trouver les principes sur lesquels s’accorder, au moins en théorie. Mais il faudrait pour cela des propositions où l’idéologie ne soit pas cachée dans les détails, un chef de l’Etat qui rassemble au lieu de diviser, une ministre de l’Education nationale qui fasse preuve d’humilité, un parti au pouvoir qui sorte de son sectarisme. Après on s’étonne que l’opposition soit obligée de forcer le trait pour se faire entendre.

Enfin, il faudrait commencer par le commencement. A quoi bon réformer le collège, si les élèves qu’il reçoit ne peuvent pas en suivre les enseignements. Tant qu’on n’aura pas réglé ce problème, tous les efforts seront vains. On en revient toujours au même point : la priorité des priorités c’est d’apprendre le Français, savoir lire et écrire correctement, et aussi d’apprendre à compter sans calculette. 

 


PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE (enfin !)

 

Bonnet_d_ane


 

QUE FAUT-IL ECRIRE ?  (SUITE)

 

QUEL QUE / QUELQUE (variable) / QUELQUE (invariable)

 

Cela peut paraître épineux : comment écrire « quelque » ?  En un ou deux mots ? Et dois-je accorder ?

Essayons de démêler. Le choix est important pour le sens. Voilà de quoi s’y retrouver :

 

QUEL QUE :

En deux mots : c’est une conjonction.  Elle est composée de l’adjectif « quel » qui est variable en genre et en nombre avec le nom auquel l’expression se rapporte.  Elle est toujours suivie d’un verbe au subjonctif, et très souvent c’est le verbe être.

>>>>  Elle sort tous les jours, quel que soit le temps / Elle sort tous les jours, quelle que soit la température. / Elle sort tous les jours quelles que soient les intempéries.

Attention, quand le pronom sujet précède le verbe, soyez vigilant : Je soutiendrai ton projet, quel quil soit. / Tu as le droit d’exprimer tes opinions quelles qu’elles soient.

 

QUELQUE :

Variable, en un seul mot, il a le sens de « un certain » ou « plusieurs ». Il suffit de tenter la substitution pour avoir la réponse :

>>> Le malade pourra se lever dans quelques (= plusieurs)  jours.

>>> Vous m’avez caché quelque (= une certaine) chose.

Retenez :

On écrit : quelques temps, quelque chose, quelque part.

 

QUELQUE :

Invariable, en un seul mot, il a le sens de « environ ». Dans ce cas c’est un adverbe et il est souvent suivi d’un nombre. On l’utilise aussi avec la conjonction que, au sens de « aussi… que… », « si… que… »

>>> Dans ce cageot, il y a quelque (= environ) six kilos de pêches.

>>> Quelque savant que vous soyez, ne négligez pas d’être très attentif. (Aussi savant que …)

 

A vous de jouer !

 

Ecrivez  correctement « quel que », en deux mots, ou « quelque » en un seul mot, en accordant si nécessaire :

… soit sa bonne volonté, il ne comprend rien. – Mon imagination m’avait encore joué … tour. - … bisons approchaient de la voiture. – Je vous excuse, … que soient vos raisons. -  Il sortit … pièces de son porte-monnaie. - … soient les risques, nous ferons cette expédition. – Je vous rapporte les … livres que vous m’avez prêtés. - … -uns d’entre vous semblent ne pas avoir compris. – J’ai … peine à la croire. – Vous serez bien accueilli, … soit votre pays de provenance. – Il aura encore rencontré … bavard sur son chemin. - … signaux rouges s’allumaient sur son pupitre. – Il lui restait … vingt kilomètres à parcourir. -  Il y a … temps que je vous l’ai envoyé. J’ai vu … soldats passer.- Elle a … trente ans. – … coûteuse qu’elle fût, cette robe était magnifique. – Peut-être soupçonnait-il … complot contre ses projets.

 

Correction :

 

Ecrivez  correctement « quel que », en deux mots, ou « quelque » en un seul mot, en accordant si nécessaire :

 

Quelle que soit sa bonne volonté, il ne comprend rien. – Mon imagination m’avait encore joué quelque tour. - Quelques bisons approchaient de la voiture. – Je vous excuse, quelles que soient vos raisons. -  Il sortit quelques pièces de son porte-monnaie. – Quels que soient les risques, nous ferons cette expédition. – Je vous rapporte les quelques livres que vous m’avez prêtés. - Quelques-uns d’entre vous semblent ne pas avoir compris. – J’ai quelque peine à la croire. – Vous serez bien accueilli, quel que soit votre pays de provenance. – Il aura encore rencontré quelque bavard sur son chemin. - Quelques signaux rouges s’allumaient sur son pupitre. – Il lui restait quelque vingt kilomètres à parcourir. -  Il y a quelque temps que je vous l’ai envoyé. J’ai vu quelques soldats passer.- Elle a quelque trente ans. – Quelle que coûteuse qu’elle fût, cette robe était magnifique. – Peut-être soupçonnait-il quelque complot contre ses projets.

 

                


REBOND ! AH BON ?

Sapin

Le gouvernement soigne sa communication et a les indices sélectifs. En effet, l'optimisme affiché de « Sapin-l’apothicaire » sur la croissance économique cache d’autre réalités. L’Insee annonce une croissance surprise à 0,6% pour le premier trimestre 2015, mais divise par deux la croissance de 2014 de 0,4% à 0,2% ; la dette publique progresse pour atteindre 95,6% du PIB en 2014, contre 92,3% un an plus tôt.

Une reprise sur une base étroite.

La France est enfin parvenue à se raccrocher au train de la reprise mondiale. Sa croissance sera probablement supérieure à 1 % cette année et on peut envisager qu’elle atteigne 1,5 % l’an prochain. Il n’en faut pas plus pour que le gouvernement fasse la roue comme un paon qui tourne autour de sa femelle. Il s’attribue déjà des lauriers sur le thème « ma politique est la bonne, la France sort de la crise». Hélas, trois fois hélas ! Que la France retrouve une conjoncture meilleure est une certitude, mais nos guignols de service laissent soigneusement dans l’ombre le fait que les deux grands facteurs explicatifs de cette amélioration sont « externes » : le prix du baril de pétrole divisé par deux et l’euro dévalué de 20 % par rapport au dollar. Eh oui, le pétrole redonne environ 20 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux ménages et aux entreprises (merci la guéguerre Arabie-USA), et la baisse de l’euro dope en principe la compétitivité de nos exportateurs, et cela compte bien plus que l’usine à gaz du CICE dans le sursaut du PIB. Maintenant la question est de savoir si la reprise qui s’amorce va durer et à quel rythme va croître l’économie au cours des prochains trimestres, car la consommation des ménages en biens manufacturés qui a augmenté de 1,4 % sur les trois premiers mois de l’année va cesser de progresser aussi vite, selon les prévisions. Quant à la dégradation de notre commerce extérieur constatée par l’Insee, elle reste un problème car cela marque une aggravation du manque de compétitivité des entreprises françaises, alors même que l’euro s’est beaucoup déprécié ces derniers mois. Les importations, en hausse de 2,3 %, augmentent bien plus vite que les exportations qui n’ont, elles, progressé que de 0,9 %. Ce phénomène s’explique par deux causes qui s’additionnent, celle des importations liées à la consommation des ménages et celle de l’augmentation des composants importés nécessaires pour accompagner celle de la production industrielle hexagonale (+1,3% ).

Les incertitudes restent nombreuses.

D’autres évolutions rendent moins confiant : l’investissement des entreprises ne repart pas franchement puisqu’il n’a grimpé que de 0,2 %, plombé par la construction. Le point noir de l’emploi perdure : les destructions d’emplois sont encore nombreuses. Après une quasi-stabilisation au quatrième trimestre de 2014 (– 1.300 postes), la baisse des effectifs employés dans les secteurs marchands a repris. L’Institut de la statistique a décompté 15.799.800 postes dans les secteurs marchands non agricoles, soit 68.500 de moins qu’un an avant, selon une première estimation qui devra être confirmée. C’est la poursuite de la dégradation de la situation de l’emploi dans le bâtiment qui demeure la première cause de la mauvaise performance du premier trimestre, avec une perte de 13.000 postes. L’industrie a, pour sa part, continué à réduire la voilure à la même vitesse que celle des mois précédents (– 0,3 % contre – 0,4 %). Par contre, le tertiaire, intérim compris, a continué à créer des emplois, mais peu : 5.400 précisément. Donc pas de quoi inverser la tendance ! Enfin, le vent favorable qui fait frémir la croissance  française dépend pour beaucoup des cours de l’or noir. Or ces cours ont déjà remonté, et seront vraisemblablement extrêmement volatiles dans les prochains mois.

L’environnement international reste déterminant.

Pour la première fois depuis cinq ans, les quatre grands pays de la zone euro sont tous en progrès. Quand tous nos voisins vont mieux, forcément, nous en tirons quelques bénéfices. Les pays du Sud confirment qu’ils relèvent la tête, excepté la Grèce : l’Espagne est sur une pente annuelle de 3 %, l’Italie a mis fin à quatorze trimestres successifs de récession, le Portugal consolide ses positions. Comme en France, cette embellie vient des consommateurs. C’est pour cette raison qu’elle est plus évidente dans le Sud de l’Europe, où les économies dépendent de la demande intérieure alors que dans les pays du Nord, comme l’Allemagne, elles sont davantage tirées par l’export. D’autres facteurs peuvent contribuer à consolider cette embellie. Ainsi, les exportations vers le reste du monde, qui sont stimulées par l’affaiblissement de l’euro, restent pour l’instant contrariées  par une demande mondiale molle. On sait aussi que l’accélérateur de la croissance, c’est l’investissement, et de ce côté, il faudrait accélérer la mise en œuvre du plan Juncker, tandis que la Banque centrale européenne qui a déjà beaucoup fait en abaissant les taux d’intérêt et en déployant une politique non conventionnelle, devrait veiller à ce que l’argent irrigue davantage les petites  et moyennes entreprises, celles qui ont le moins accès aux marchés financiers alors qu’elles sont les plus créatrices d’emploi. Il existe donc des marges de manœuvre qui ne demandent qu’à être stimulées.

L'économie mondiale patine.

Mais tous les économistes le reconnaissent, l’économie mondiale ne s’est pas remise solidement debout. La croissance ne remonte pas autant qu’elle devrait, dans aucun pays développé, tandis qu’elle perd de sa vigueur dans les « émergents ». Les Etats-Unis peinent autour de 2,5 %, alors que les sorties des précédentes récessions provoquaient des booms. L’Europe reste engluée, l’Allemagne elle-même semble patiner. Quant au succès britannique, s’il permet une victoire surprise de David Cameron, il n’arrive pas à effacer totalement les doutes qui planent sur sa durabilité.  Les Etats-Unis arrivent au bout de l’assainissement, la Chine y entre en découvrant l’état d’endettement de ses grandes firmes et des collectivités. Le fait est que la reprise mondiale est entachée à la fois par un retour des bulles spéculatives, par un manque d’investissement dans les infrastructures, par des taux d’emplois insuffisants et par des inégalités très fortes. Ce qui rend l’analyse complexe. L’Europe est encore dans la phase d’assainissement, mais on connait bien son problème : il s’agit d’un défaut de construction institutionnelle. L’union monétaire reste incomplète sans union politique, sans union fiscale et sans politique macro-économique d’ensemble. Il faudrait une intégration plus serrée de la zone euro. Mais le problème est politique : les gouvernements n’osent pas demander « plus d’Europe » à des peuples qui en veulent moins. L’Union continue donc d’avancer à petits pas ce qui rend la véritable sortie de la crise d’autant plus lointaine.

La France n’est pas au bout du tunnel.

Si l’on peut espérer que la France soit sortie partiellement de la crise conjoncturelle, affirmer qu’elle est sortie de « la crise » est faux. La France, comme beaucoup d’autres pays, les Etats-Unis ou la Grèce, vit au-dessus de ses moyens en déficit double, budgétaire et commercial. Il lui faudrait changer de modèle. Sa croissance est enfermée depuis trente ans dans une spirale vicieuse : plus de subventions d’une main, plus d’impôts et de déficit de l’autre (politique de l’emploi, du logement, de l’industrie, etc). Sa sortie de crise passe, non pas par des réformes de ce système,  mais par sa remise en cause générale et radicale, qui rendra chaque secteur de l’économie naturellement compétitif et autorisera la fin des subventions en tout genre. Nous en sommes malheureusement, là aussi, encore loin.

 


LE PIRATE DES CARAIBES

 

  Hollande pirate 2

Tout est bon pourvu que ça mousse !

La tournée du pépère dans les îles, entourée de son aréopage et de son ex en majesté, nous montre s’il en était besoin qu’il est reparti en campagne électorale pour 2017.  Il en profite pour mélanger habilement politique intérieure, préoccupations idéologiques de gauche bien pensante et affaires extérieures. L’important est d’occuper le terrain ; personne n’écoute ses discours creux et convenus, une grande partie du peuple français se moque éperdument de ses repentances moralisatrices et coûteuses, et son comportement à Cuba précédé de propos lénifiants sur les dictateurs des lieux en aura choqué plus d’un.

Une pratique clientéliste éhontée.

Il a beau être accompagné d’une brochette de chefs d’entreprises venus pour vanter les marques françaises, les contrats qu’il enfoncera dans sa poche droite ne compenseront pas la profondeur de la poche gauche, dite des « Danaïdes », celle dans laquelle il puise sans compter pour arroser de subventions les départements et les territoires d’Outre-mer chaque fois qu’il s’y rend. L’été dernier, son déplacement à la Réunion s’était soldé par un long catalogue de faveurs, d’autant plus fourni qu’il y avait été plébiscité en 2012 et n’avait ensuite suscité que de la déception. Cette prodigalité s’est confirmée lors de son court séjour aux Antilles, où il vient d’engager les finances de l’Etat à coup d’emplois nouveaux dans la fonction publique et de largesses budgétaires par centaines de millions d’euros. Cet argent ainsi prodigué ne servira qu’à gonfler la dépense publique et l’économie d’assistance, alors que le privé fait cruellement défaut. Le surplus d’« emplois d’avenir », les nouveaux services publics, les postes supplémentaires de fonctionnaires n’ont aucune chance de régler les lourds déséquilibres de ces terres lointaines. Ils n’ont qu’une fonction, celle de faciliter la réélection de l’intéressé, qui pourtant ne se privait pas de pourfendre son prédécesseur qui en la matière ne lui arrive pas à la cheville au vu de ce qu’on observe. Cela ne s’appelle-t-il pas « acheter des voix » ?

La pavane de la Havane.

Notre leader minimo a rencontré les frères Castro et s'est pavané à la Havane, l'autre dernier pays socialiste au Monde avec la France et la Corée du Nord, avant de se rendre en Haïti. Le détour par Cuba  est soi-disant fait pour tirer avantage de la détente entre ce pays et les États-Unis, tout en nous assurant pour se dédouaner qu’il parlerait des droits de l’homme avec les dirigeants cubains. La bonne excuse chaque fois qu’il se rend dans un pays totalitaire.  Et quel voyage ! Vous vous rendez compte, notre pépère a eu la « chance » de s’entretenir avec la momie du communisme le plus sanguinaire et de s’en trouver tout ébaubi ! C’est lamentable ! Note champion de la synthèse s’est montré capable tout à la fois de défendre les libertés essentielles dans un pays qui ne les respecte plus depuis un demi-siècle, d’embrasser Raul Castro, d’admettre que les Cubains n’ont cessé de se conduire comme des résistants face à l’impérialisme américain –ce gros méchant-, retrouvant pour l’occasion les yeux de Chimène pour le Castrisme. Il réveille le souvenir de cette gauche  française en admiration pour le merveilleux régime et cette révolution avec Che Guevara, tellement porteurs d’un romantisme irrésistible. Comment ne pas avoir de la sympathie pour ce peuple si chaleureux et amical victime d’un embargo cruel sans lequel le communisme aurait triomphé, y compris sur le plan économique. Qui en douterait ! En échange de quoi notre fondu de pouvoir n’aura obtenu aucun adoucissement des moeurs politiques cubaines. Cuba reste une île figée dans le communisme alors qu’il a disparu en Russie. Comme tous les touristes, il a pu découvrir un pays qui doit son charme ancestral à ses maisons délabrées et ses voitures du milieu du siècle dernier, preuve que ce sont bien les Cubains qui paient par leur pauvreté ces attraits dus à l’incapacité de l’Etat communiste de construire immeubles et habitations modernes et d’assurer un niveau de vie convenable à ses citoyens. La réalité c’est que le pays  reste sous surveillance, et la peur de la police politique règnera tant qu’il n’y aura aucune ouverture vers le pluripartisme. Mais voilà, le symbole compte plus que tout : qui ne voit les signaux envoyés à la gauche que notre pépère veut reconquérir. Un peu grosse la ficelle !

Ne souriez pas, c'est nous qui payons sa campagne !

 

 


LA VICTOIRE DE CAMERON

 

Cameron

L’électeur, ce souverain…

C’est bien la première leçon qu’il faut tirer du scrutin britannique : foin des sondages qui donnaient travaillistes et conservateurs au coude-à-coude. Aucun n’avait prévu la brillante victoire David Cameron, qui plus est avec une telle amplitude : la majorité absolue aux Communes ! L’électorat n’a donc pas cédé à l’intoxication sondagière devenue frénétique dans les derniers jours de la campagne, jusqu’à quatre résultats par jour. Il y a des bookmakers qui ont dû se faire une petite fortune. Ceux qui auront parié sur les « blues ».

Le courage politique paie !

C’est vrai en Grande Bretagne et je me garderai bien d’extrapoler. Le succès de David Cameron témoigne qu’une politique active de réformes peut être comprise par la population même lorsqu’elle implique des mesures douloureuses, dès lors que les résultats sont là. Reprenant un pays sinistré par la crise mondiale mais aussi par les dérives financières des Travaillistes qui avaient conduit le déficit budgétaire à plus de 10 % du PIB, Cameron a mis en oeuvre une série de réformes fondées sur le bon sens économique : baisse de la dépense publique qui est passée de 50 % à 43 % du PIB (57 % en France), fiscalité favorables aux activités et aux intitiatives, flexibilité accrue du marché du travail avec notamment le contrat à zéro heure, contrôle des dépenses de l'assurance chômage et mise en place progressive de contrepartie aux allocations. Mais rien n’aurait été possible si les résultats n’avaient pas été à la hauteur. Et ils l’ont été : baisse du déficit public à 5,4 % du PIB, baisse du chômage à 5,4 % de la population active, croissance de 2,6 % en 2014 (à comparer au 0,4 % français). On a même imaginé outre-manche que les résultats calamiteux de la France socialiste de François Hollande ont largement contribué à décrédibiliser le Labour d'Ed. Milliband.

Le premier Ministre a parfaitement géré son quinquennat.

Il avait une vision claire de son calendrier. Les réformes les plus difficiles ont été engagées dès la première année de son accession au 10 Downing street en 2010. Ensuite, il a attendu qu'apparaissent les premiers résultats, sans s’inquiéter de l’impopularité qu’elles suscitaient. Il y a deux ans, les populistes de l'UKIP étaient à leur sommet et la plupart des commentateurs prévoyaient un triomphe travailliste. Ainsi, le premier ministre a pu créer deux millions d’emplois en Grande-Bretagne depuis 2010, pendant que le chômage ne cessait d’augmenter en France. Outre-Manche, la croissance est la plus forte du continent tandis que le taux de pauvreté a pu être réduit.  La réussite britannique est le fruit d'une volonté politique, elle est le fruit de réformes structurelles. Elle a été rendue possible aussi par la culture anglo-saxonne où la réussite est perçue comme la contrepartie du mérite et du talent et les différences de conditions choquent moins qu’en France où le culte de l'égalité est élevé au rang de religion. Ce qui rend la politique conservatrice difficilement exportable dans notre pays, même si les mentalités commencent à bouger. En se faisant réélire après un train de réformes ambitieux, David Cameron peut poursuivre son chemin, avec les coudées franches, cette fois.

Le populisme n’est pas une fatalité.

L'UKIP, le parti eurosceptique et anti-immigration n'a pas réussi à dépasser les 14 %. Il ne compte qu'un seul député à Westminster. Son leader, Nigel Farage a même été battu dans sa circonscription. Mais pour en venir à bout, David Cameron a été contraint de promettre un référendum sur l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne et de prendre des positions fermes sur l'immigration, s'engageant notamment à réduire drastiquement les aides aux nouveaux arrivants durant les deux premières années de séjour sur le territoire anglais. Sur l'Europe, le premier ministre a annoncé une renégociation des traités plus exigeants en termes notamment de frontière commune et de libre circulation, mais sans jamais remettre en cause l'adhésion à l'Union Européenne. Il entend soumettre au peuple un projet d'Europe améliorée, en aucun cas soutenir une sortie de l'Europe. Cette position qu’un Sarkozy n’aurait pas désavoué, a permis de faire un barrage efficace à l'extrémisme. Tout cela peut évoluer évidemment. L’hypothèque électorale ne sera définitivement levée que lors du référendum de 2017. Car le scrutin du 7 mai a aussi été marqué  par le raz de marée plébiscitaire du parti national écossais qui emporte 56 des 59 circonscriptions écossaises. Cela témoigne d'un malaise profond du nord de l'Angleterre victime de la désindustrialisation et de la nouvelle économie de services, et il ne faut pas sous-estimer le particularisme écossais, où se mêle le sentiment d'une revanche à prendre sur Londres après le demi échec du referendum, et sa volonté de bénéficier seul des retombées du pétrole de la Mer du Nord. Pour éviter que le l’esprit de sécession politique se transforme en sécessionnisme tout court, la défense des territoires, de la ruralité et des régions de la périphérie est une urgence absolue pour le nouveau gouvernement. Comme quoi on retrouve la même problématique que celle que nous rencontrons dans notre pays avec le vote FN et la France des périphéries.

La déroute des Travaillistes.

Elle constitue un avertissement pour François Hollande qui  devrait méditer sur les résultats des socialistes anglais qui prônaient une politique de relance par la demande. Les commentaires de son entourage, que l’on a pu entendre et qui relèvent de la méthode Coué, comme quoi, les réformes menées par l’actuel gouvernement produiront le même effet en 2017, sont surréalistes. On ne parle vraiment pas de la même chose. En fait de réformes courageuses, on ne trouve que des avortons et des demi-mesures aussitôt édulcorées par une majorité socialiste sourcilleuse. Oui, c’est une belle leçon que notre pingouin voyageur devrait apprendre par cœur pour le faire sortir de l’immobilisme dans lequel il se confine sous prétexte que l’embellie de la conjoncture européenne va entraîner la France dans son sillage. La Commission de Bruxelles constate que la France reste à la traîne dans la reprise européenne, que l’investissement ne redémarre pas et que le nombre des sans-emploi continue de s’accroître de mois en mois.  D’autant que l’embellie économique internationale pourrait connaître une éclipse. Les remous des derniers jours sur les marchés financiers sont un signe avertisseur de sa fragilité, avec la remontée des cours du pétrole, le rebond des taux d’intérêt, le repli du dollar qui entraîne une hausse de l’euro, le ralentissement de la conjoncture américaine et de certains pays du nouveau monde. Autant d’éléments qui réduiraient, s’ils étaient confirmés, le souffle prometteur de la reprise escomptée.

 


LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

 

  Orthographe chat

QUE FAUT-IL ECRIRE ?

Le Français fourmille de ces mots pour lesquels plusieurs orthographes sont disponibles et nous sommes amenés à nous poser la question : en un ou deux mots, un t ou un d à la fin, etc…

Nous allons en examiner une série, à petites dose, en plusieurs fiches.

 

QUAND, QUANT, QU’EN

On évitera évidemment de penser au nom « camp », dont l’emploi est complètement différent.

QUAND = LORSQUE

Quand est une conjonction de subordination, c’est-à-dire que c’est un mot qui introduit une proposition de temps. On peut TOUJOURS le remplacer par lorsque :

>>  Il était sept heures quand (lorsque) Julien partit.

Quand est un pronom interrogatif qui introduit une question qui porte sur le moment de l’action. On peut le remplacer par « à quel moment » :

>> Quand (à quel moment) viens-tu ?

Quant, avec un « t »  est toujours suivi de « à » ou « aux ». Il signifie « en ce qui concerne », « pour ce qui est de » :

>> Quant à moi, je préfère prendre des frites. / Quant aux tricheurs, ils seront punis.

QU’EN = QUE + EN

Il faut faire attention au sens. « Qu’en » ne contient pas de rapport de temps. Et on peut décomposer l’expression en ses deux morceaux :

>> Que appartient le plus souvent à l’expression « ne… que » : je ne voyage quen train >> je voyage seulement en train.

>> Que peut être aussi un pronom interrogatif suivi de « en » : Qu’en pensez-vous ? >> Que pensez-vous de cela

 

A vos plumes :

Ecrivez correctement quand, quant ou qu’en :

Je me demande … ils vont rentrer. – Ces oiseaux ne reviendront … avril. – Nous irons ensemble, ce sera … même plus intéressant. - … à mon frère, il vit à Montréal. – Il ne parlera … présence de son avocat. - … ces photos seront-elles développées ? – Avez-vous lu ce … écrivent les journalistes ? - … on parle du loup, on n’en voit la queue. - … aux demandes faites par certains d’entre vous, elles sont toujours sans réponses. - … dit l’ambassadeur ? – Nous allions souvent au bord du lac … nous habitions à Lausanne. – Il ne m’a rien confié … à ses espoirs. – Je ne peux … réparer deux aujourd’hui. – Je ne sais pas … passer te voir. – Ce … aurait donné la vente n’aurait pas couvert les frais. – Je doute … te voyant elle te reçoive les bras ouverts. – Pour … voulez-vous ce travail. - … restera-t-il avec nous ? - … restera-t-il de ce projet ? - … à lui, il viendra avec nous !

 

 

Et voici le corrigé :

 

Je me demande quand ils vont rentrer. – Ces oiseaux ne reviendront qu’en avril. – Nous irons ensemble, ce sera quand même plus intéressant. - Quant à mon frère, il vit à Montréal. – Il ne parlera qu’en présence de son avocat. - Quand ces photos seront-elles développées ? – Avez-vous lu ce qu’en écrivent les journalistes ? – Quand on parle du loup, on n’en voit la queue. - Quant aux demandes faites par certains d’entre vous, elles sont toujours sans réponses. – Qu’en dit l’ambassadeur ? – Nous allions souvent au bord du lac quand nous habitions à Lausanne. – Il ne m’a rien confié quant à ses espoirs. – Je ne peux qu’en réparer deux aujourd’hui. – Je ne sais pas quand passer te voir. – Ce qu’en aurait donné la vente n’aurait pas couvert les frais. – Je doute qu’en te voyant elle te reçoive les bras ouverts. – Pour quand voulez-vous ce travail. - Quand restera-t-il avec nous ? – Qu’en restera-t-il de ce projet ? - Quant à lui, il viendra avec nous !

 

 


VIVE LES REPUBLICAINS !

Logo Les républicains


Au moment où on nous chante partout que tous les signaux sont passés au vert pour l’économie française, avec la baisse du prix du pétrole, de l’euro et de taux d’intérêts de l’argent, patatras, il semble bien que l’éclaircie n’aura été que de courte durée. On découvre que depuis quelques jours, le cours du brut flambe et a pris 50% de plus depuis janvier, l’euro est repassé au-dessus de 1,10 $ à 1,13 $ et continue son mouvement, les taux d’intérêts sont eux aussi en hausse spectaculaire et sont passés pour l’Allemagne de 0,05 à 0,6% et pour la France de 0,4 à près de 1% … pépère n’aura pas eu le temps de manger son pain blanc ! Dans ce contexte qui, s’il se prolonge, n’annonce rien de bon pour notre pays, vu que le temps n’a pas été mis à profit pour redresser les comptes, il est important que la droite et le centre s’organisent. Alors oui, « Vive les Républicains » !

Les Républicains.

Ce n’est pas moi qui vais trouver à y redire, ayant été dans une autre vie président du Parti Républicain de Maine-et-Loire. C’était le centre droit de l’époque giscardienne qui rassemblait les modérés et libéraux, avant de se rassembler avec les centristes et les radicaux valoisiens pour fonder l’UDF. En proposant de dénommer le nouveau parti qui doit succéder à l’UMP « Les Républicains », Nicolas Sarkozy satisfait aussi bien les gaullistes pour qui la « République » est une référence permanente que les libéraux restés dans l’Union et qui auraient mauvaise grâce à faire la fine bouche. Il continuera donc de rassembler les militants libéraux et centristes qui y sont restés en plus grand nombre que dans les chapelles annexes où se sont réfugiés quelques leaders en mal de leadership, avec ceux issus de la tradition bonapartiste et gaulliste. Dont acte. Le congrès du 30 mai validera sans aucun doute la nouvelle appellation et les nouveaux statuts. Dommage qu’il faille attendre janvier 2016 pour les mettre en application avec le renouvellement des instances selon les nouvelles procédures. Priorité aux élections régionales. Soit !

La feuille de route.

Dans son interview au Figaro, curieusement peu reprise par les médias – il faut croire qu’elle ne leur plait pas – Nicolas Sarkozy ne se contente pas d’éreinter le bilan hollandouillard, ce qui n’est pas difficile. Il donne, ce qui est plus important, les perspectives et le calendrier de l’action d’ici 2017 pour le nouveau parti. Rendons-lui cet hommage d’avoir su depuis son élection à la présidence du parti d’avoir réussi à apaiser les querelles et réuni tout le monde dans un même élan. Ce n’est pas l’alignement, c’est le retour de la fraternité. Ce n’est pas le monolithisme, c’est la place à la diversité des sensibilités et au débat. Ce n’est pas le ripolinage d’une vieille maison, c’est l’intrusion de la modernité du 21ème siècle dans le fonctionnement démocratique. Le chemin est tracé : atteindre 500 000 adhérents sous toutes les formes possibles de participation à la vie du parti, pour concrétiser la vocation à rassembler tous ceux qui se reconnaissent dans notre identité « républicaine », mener une campagne active pour gagner les élections régionales, mettre les six mois qui suivront, de janvier à juin 2016 pour peaufiner le programme socle , un vrai projet novateur pour le redressement de la France sur lequel tous les candidats pourront s’appuyer et qu’ils pourront décliner à leur manière, et enfin la primaire ouverte qui permettra de désigner le champion de notre famille politique pour la présidentielle de 2017. Alea jacta est ! Voilà un calendrier bien rempli et du pain sur la planche pour ceux qui voudront bien s’investir.

Le temps va passer vite d’ici 2017.

Nous allons vivre une période passionnante. Nous avons la chance d’avoir un personnel politique riche de nombreux et grands talents, je pense évidemment à Nicolas Sarkozy, mais aussi à Alain Juppé, à Nathalie Kosciusko Morizet, à Valérie Pécresse, à Bruno Lemaire, à Laurent Wauquiez, à François Baroin, à Xavier Bertrand… Toutes les sensibilités de la droite et du centre ont leur place. Unis, ils seront les vecteurs du renouveau de la République et de la France, une France fière de ses racines et de son passé, une France certaine de son identité, une France ouverte sur l’Europe et le monde. Que vivent « Les Républicains » !

 


IL CROYAIT SE FAIRE OUBLIER !

Trois ans de hollande

 

Triste anniversaire !

Même l’intéressé n’ose pas le fêter vraiment. Il faut dire qu’il y a de quoi.  Quand on voit les résultats par rapport aux engagements de « Moi, Président… ». Trois ans d’erreurs, d’atermoiements, de zigzag d’une politique illisible flottant au gré des éléments, jouet d’une idéologie dépassée, incapable d’imaginer ne serait-ce qu’une solution innovante aux déboires économiques et sociaux de la France. Trois ans d’incapacité à gouverner. Trois ans à se chercher. Trois ans de gaffes et de blaguounettes d’ados. Trois ans de discrédit de notre pays qui ne tient aucun de ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Et probablement encore deux ans à attendre, deux ans d’inaction d’un président tétanisé par sa gauche, paralysé par sa majorité, deux de recherche d’une impossible martingale pour sa propre réélection devenue le seul horizon.

On n’a que ce qu’on mérite.

La France méritait mieux. Il y avait un autre chemin que la démagogie et la mauvaise foi des médias ont poussé à écarter. C’est pourquoi, si le locataire de l’Elysée ne veut pas fêter un anniversaire encombrant, d’autres vont se charger de le faire pour lui, histoire de rappeler les Français aux réalités et à la raison, histoire de leur faire prendre conscience de leur bévue, histoire de leur dire qu’il ne sera pas trop tard en 2017, mais que cette fois-ci il ne faudra pas se tromper. Triste bilan en effet que Nicolas Sarkozy n’a aucun mal à éreinter dans son interview au Figaro. L’occasion était trop belle. Mais avant de faire briller les  feux d’une autre politique, rappelons tout ce qu’il faudra refaire pour remettre le pays en marche.

Car il est faux de dire que rien n’a été fait pendant ces trois années. Le pouvoir s’est attaché à exacerber à travers ses décisions une politique marquée du sceau de l’égalitarisme forcené qu’il s’agisse de la redistribution des richesses ou des réformes sociétales. C’est ainsi qu’il a complètement dénaturé la politique familiale et sanctionné , avec la modulation des prestations, 500 000 familles disposant de revenus trop élevés, et si on ajoute la réforme du quotient familial, ce sont 3,2 millions de foyers qui sont touchés, à qui on a retiré entre 60€ et 130€ mensuels ! La récente réforme des collèges en est une autre emblématique qui vise à éradiquer tout ce qui ressemble à de l’élitisme. Là encore, sous couvert d’égalité, on va tirer tout le monde vers le bas. La réforme de la santé, avec la généralisation du tiers payant qui ne s’imposait pas du tout, transforme dans les faits les médecins en fonctionnaires. Et maintenant la ministre va s’attaquer aux organismes gestionnaires, une autre manière de renforcer le contrôle étatique. La tentative de redresser les comptes publics par une imposition massive a échoué parce que les prélèvements trop lourds ont eu des effets récessifs non anticipés qui ont paralysés la consommation et les investissements, donc l’économie. Terminons par la réforme territoriale : voilà un bel exemple d’amateurisme supplémentaire. On a assisté au « déménagement » du territoire, décidé sur un coin de table un dimanche soir, entre copains, au moment du digestif, pour pondre un découpage des régions improbable après une réforme du scrutin départemental complètement illisible et farfelue. Et n’oublions pas, cerise sur le gâteau, il y a eu le « mariage pour tous » dont il faudra bien corriger l’excès de son versant filiation.  Sur tout cela, il faudra bien revenir pour remettre le train « France » sur les rails. Mais « putain » encore deux ans !

Le désaveu est là.

73% des français désapprouvent l’action du Président. 81% estiment que le bilan de ces trois années est négatif ! Jamais un président de la Vème République n’aura autant trompé les Français que celui-ci. Persuadé, comme son maître à penser Mitterrand, que l'on ne sort de l'ambigüité qu'à son propre détriment, il a donné dans sa campagne de 2012 des gages à la gauche qu'il savait ne pas tenir, il a fait des annonces sur le chômage qui se révélèrent impossibles à atteindre, comme s’il suffisait d’imprécations pour changer la réalité. Il n’était même pas obligé de se ridiculiser aux yeux de ses concitoyens avec ses sorties nocturnes à scooter et ses frasques conjugales. Le sommet du ridicule fut atteint avec le dialogue avec Leonarda par téléréalité interposée. On dit que le ridicule ne tue pas d’habitude, mais quand il s’agit de la fonction présidentielle, si !

Aujourd’hui, le locataire de l’Elysée peut respirer quelque peu. Le redémarrage de l’activité, si longtemps espéré et si timide soit-il, permet de relâcher la pression. Le problème, c’est que le président n’y est pas pour grand-chose, ce dont personne n’est dupe. L’accélération de la croissance vient surtout d’ailleurs. Dans leurs travaux publiés mardi, les experts de la Commission européenne estiment que la baisse des cours du pétrole, de l’euro et des taux d’intérêt explique 1,3 % de croissance dans la zone euro en 2015 sur une prévision totale de...1,5%. Bruxelles relève les objectifs de croissance en Europe pour 2015 : 1,9% pour l'Allemagne, 2,8% pour l'Espagne, 3,6% pour l'Irlande, 2,6% pour le Royaume Uni... 1,1% pour la France et 0,5% pour la Grèce. On bat la Grèce !

La conclusion va de soi ! 

Les réformes menées sont en réalité minuscules. Pas un projet n’a été mené à terme sans être mutilé. Pas un changement n’a été d’ampleur suffisante. Pas un des dossiers ouverts ne peut être durablement refermé, soit parce qu’inabouti, insuffisant ou discutable. Le mensonge le plus éhonté est certainement celui de la baisse du chômage. Fin mars, la France a encore établi un triste record : 615 000 chômeurs de plus depuis l’élection de François Hollande ! Ce désastre social est dû à un manque de courage politique inédit et une politique fiscale en total décalage avec les besoins des Français. 

Demain : "Vive les Républicains " !


LE POKER MENTEUR GREC

Sirtaki

 

Nouvelle échéance, nouveaux acteurs, mais même conte à dormir debout. Après avoir reculé la date limite plusieurs fois en avril pour la conclusion d’un accord, les créanciers de la Grèce espèrent désormais conclure le 11 mai, lors de la réunion de  l’Eurogroupe. Mais l’espoir reste très mince, tant l’effort à fournir reste imposant. Les négociations ont repris jeudi dernier entre le « groupe de Bruxelles », (Commission, FMI et BCE), « ex-Troïka », et la nouvelle équipe grecque, considérée par les partenaires financiers comme moins folklorique que celle menée jusque-là par Yanis Varoufakis, l’improbable ministre des Finances. Il semble que ce nouveau départ n’ait pas bouleversé la donne : « Cela avance lentement, mais les positions demeurent distante sur plusieurs fronts », a estimé un officiel européen. Quelques avancées auraient été faites en matière de TVA, mais on reste loin du compte sur les retraites ou la réforme du marché du travail, les dossiers les plus sensibles.

Des négociations pour amuser la galerie.

La délégation grecque chargée de négocier avec ses partenaires créanciers danse le sirtaki depuis le début, avec gesticulations, pas latéraux, fausses sorties, tensions, apaisements et promesses non tenues… « Depuis le début, la stratégie des Grecs a été de jouer la montre. Cela a fonctionné jusqu’à maintenant, mais cela pourrait devenir leur ennemi en mai » commente un négociateur. Le 12 mai, Athènes a en effet une échéance importante de remboursement auprès du FMI, et les caisses se vident. Cela n’empêche pas Yanis Varoufakis de continuer à souffler le chaud et le froid. Samedi dernier, dans une interview, il a décrit ses homologues européens comme « des partenaires gouvernés par la peur». Lui, il est inconscient. Surtout le responsable grec a relancé une ancienne idée fixe de Syriza, mise de côté depuis février, à savoir une réduction de la dette grecque. La Grèce « peut s’en sortir (sans un nouveau prêt). L’une des conditions cependant est une importante restructuration de la dette », a-t-il expliqué. Ben voyons ! Comme ça il est certain de mettre ses interlocuteurs de bonne humeur.

De deux choses l’une, ou « Varoufa-kis-s’y-croit » veut aboutir, et alors il faudra bien qu’il mange son chapeau, ou bien il organise méthodiquement le défaut grec pour aboutir au résultat qu’il recherche : ne pas payer les dettes de son pays. Car il a en face de lui des nordiques qui savent compter et qui, s’ils pratiquent « l’orthodoxie », c’est uniquement en matière de finances ! Néanmoins les Européens se sont donnés jusqu’à la fin juin pour négocier un éventuel nouveau plan d’aides au pays, mais le retard pris pour la conclusion du précédent met en péril cette autre échéance.

Les Grecs sont des escrocs.

S’ils pratiquent de la sorte, alors les Grecs sont des escrocs. Ils ont triché pour entrer dans l’euro et continuent de se comporter comme des brigands sans foi ni loi, ne respectant pas les traités qu’ils ont signés. Le gouvernement Tsipras voudrait inverser les rôles. Il ne respecte pas l’Europe. Son ministre des Finances est un plaisantin incompétent : c’est « Varoufa-kis-la-pète », torse bronzé bodybuildé, qui met un pays en faillite mais qui claque les euros avec une indécence rare. Il se fait photographier par un hebdomadaire connu pour le choc de ses photos sur la terrasse de sa luxueuse villa avec vue sur l’Acropole, devant un buffet pantagruélique, évoquant plus les fêtes de Dyonisos que la misère.  La presse a aussi révélé qu’il mettait en location 5 000 euros par semaine, sa villa sur l’île d’Egine, dotée d’une piscine et d’un home cinéma ! Quel crédit peut-il avoir pour venir plaider ensuite « l’asphyxie de liquidités de son pays ». On comprend que Tsipras l’ait sorti de la première ligne des négociations.

Avec ses amis, au lieu d’accuser l’Europe, il devrait commencer par la remercier de tout ce qu’elle a fait pour eux. La vérité c’est que le gouvernement d’extrême gauche a dû en rabattre sur son rêve de changer à lui seul la donne en Europe.  Il a commis l’erreur d’attaquer avec violence les européens rendus responsables de tous les maux de la Grèce, et il a cru que l’Allemagne était seule à lui être hostile. Il s’est retrouvé isolé et confronté à un front uni des 18 autres pays de la zone euro, et n’a entraîné dans son sillage aucun des autres pays méditerranéens qui, à force d’efforts commencent à récolter les fruits de leurs sacrifices.

Alexis Tsipras qui se prend pour le Che, mais version « feta », n’a pas hésité à s’allier avec la droite nationaliste, comme si en France, Mélenchon et Marine Le Pen se pacsaient. Il espère que dans des pays comme l’Espagne, les prochaines élections porteront au pouvoir des « Podemos », mais le pari est plus qu’incertain. C’est pourquoi le gouvernement Tsipras pratique la stratégie du faible au fort : il parie que les européens préfèreront céder en gardant la « brebis galeuse » pour éviter à la zone euro une crise que sa sortie provoquerait. Mais le temps joue contre lui. Il sait depuis le mois de février qu’annuler la dette grecque est impossible. Donc il s’agit plutôt de se servir des négociations pour provoquer sciemment une faillite de l’Etat grec, et sortir de l’euro en faisant porter le chapeau aux méchants créanciers. Le contribuable français doit savoir qu’au passage, il en sera pour 68 milliards d’euros de sa poche. Une véritable escroquerie.

Le « Grexit » serait une catastrophe pour les Grecs, pas pour l’Europe, bien au contraire.

76% des Grecs veulent rester dans l’euro, mais ils veulent le beurre et l’argent du beurre, et en plus se taper la fermière. Les 18 partenaires de la Grèce ont certes des engagements vis-à-vis de celle-ci de l’ordre de 300 à 400 milliards d’euros. Cependant il ne faut pas oublier que l’Union monétaire s’est considérablement renforcée et que les effets d’une contagion n’ont guère lieu d’être aujourd’hui.  Hormis les banques grecques, aucun investisseur privé ne détient de titres à Athènes. Ce sont les Etats européens qui devraient faire face, eux qui sont exposés à hauteur de 2 à 4% de leur PIB au risque grec. Un risque qui n’est pas négligeable mais encore supportable. Au demeurant, la zone euro, à l’inverse de ce que d’aucuns voudraient croire, pourrait en sortir renforcée, car il serait alors possible, plus facilement, de resserrer les liens d’une union budgétaire et politique. Donc, si les Grecs font le pari que la troïka finira par céder pour éviter une sortie de l’euro, ils se trompent lourdement.

Le leader de Syriza serait plus utile à son pays s’il s’attaquait à le transformer sérieusement en le dotant de tous les outils modernes de gestion qui lui font cruellement défaut comme un cadastre et une comptabilité publique sérieuse, en luttant contre la corruption, le travail au noir et l’évasion fiscale, au lieu de s’accrocher à des promesses démagogiques intenables comme l’augmentation des salaires et des retraites ou l’embauche de fonctionnaires. En aidant financièrement la Grèce,  la communauté européenne a prouvé sa solidarité. Mais si celle-ci décide de ne pas appliquer le programme de réformes convenu avec ses créanciers, elle devra en supporter toutes les conséquences. En attendant, la BCE a de nouveau relevé le plafond du financement d’urgence qu’elle accorde aux banques grecques. Cette enveloppe a été augmentée de 1,4 milliards d’euros à 76,9 milliards d’euros. Jusqu’à quand ? La réouverture de la télé publique avec la réintégration de plus de 1500 employés n’est pas un bon signe envoyé par Athènes.

Si l’Europe a à perdre en cas d’échec des négociations, les Grecs encore plus : depuis l’arrivée de Syriza au pouvoir, les capitaux ont fui, la croissance s’est effondrée, les caisses publiques se sont vidées, les impôts ne rentrent plus, bref, le pays est revenu à une situation plus grave qu’au moment de la crise qui a conduit au premier abandon d’une partie de sa dette et à son rééchelonnement. Sauf que sans l’Europe, ils se retrouveront sans filet de protection. A défaut d’austérité qu’ils ont refusée, ils auront la faillite et la misère. Même au soleil, la pauvreté fait souffrir !


LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

Orthographe chat 

 

L’ACCORD SUJET-VERBE

C’est un des accords les plus simples… à condition d’être vigilant. Chacun sait que le verbe s’accorde en personne avec le sujet. Rappelons qu’il y a six personnes : je, tu, il ou elle, nous, vous, ils ou elles, et que pour chacune d’elle correspond une terminaison spécifique, variable suivant le mode, le temps de conjugaison et le groupe auquel appartient le verbe. Mais ce n’est pas le sujet du jour.

Comment éviter de se laisser (mal) influencer par un mauvais sujet ?

Nous avons l’habitude que le sujet précède le verbe, très souvent immédiatement. C’est là qu’est le piège ! On peut avoir un groupe nominal, ou encore un sujet inversé, quand ce n’est pas un pronom … complément.

Conclusion : toujours poser la question « qui est-ce qui ? » comme un réflexe pavlovien.

Quelques exemples :

-          L’oncle de mes amis aime la tarte au citron.

-          Les statuettes que sculpte son oncle, Julien me les donne.

Méfiez-vous des pronoms comme « nous » et « vous » qui peuvent aussi bien être sujet que complément :

-          Des questions nous viennent à l’esprit.

 

Exerçons-nous :

Mettez la bonne terminaison aux verbes :

Elle les protégeai… soigneusement du soleil. – Jules cueillai… tout ce qu’offrai… les buissons. – les chasseurs à l’affût la guettai… depuis une heure. – Chaque élément de ces trois ensembles représent… un entier positif. – Il tombai… des trombes d’eau. – C’est moi qui traversai… l’atelier d’un pas pressé.-  On ne les oubli… pas. – La maquette que construisai… Patrick et ses amis étai… celle de l’Hermione.- Tous, assis autour de la grande table, l’écoutai… avec respect. – Qui m’appell… ? – Est-ce toi qui jouai… avec eux ? – Philippe, qui les attendai…, les avai… conduits jusqu’au monument. – Les hommes chantai… des mélopées qu’accompagnai… à la guitare un jeune garçon. – On n’a jamais retrouvé le gisement d’où pouvai… provenir de si grosses pierres.- Elles aussi la rejetai… .

 

Pour aller plus loin.

Sujet singulier ou sujet pluriel ?

Quand un sujet est composé d’un nom au singulier complété par un nom pluriel, on peut hésiter sur l’accord du verbe :

-          Lorsque le sujet est composé d’un nom « collectif » tel que foule, multitude, tas, … (noms au singulier qui évoquent une pluralité), ou d’un nom de nombre accompagné de son complément au pluriel, c’est le sens qui décide !

Exemples :     Le tas de caillou sera livré ici. >>> C’est le tas qui est livré.

                       Un tas d’idées lui venaient à l’esprit. >>> ce sont les idées qui viennent .

                       Combien coûte la douzaine d’huîtres ? >>> prix de la douzaine

                       Une douzaine de candidatures nous sont parvenues.

-          Il arrive qu’on ait le choix, selon le sens que l’on veut renforcer :

Exemples :    Une foule d’admirateurs se pressaient ou se pressait.

                       La moitié des récoltes est perdue ou sont perdues.

-          Avec millier et million, le verbe est toujours au pluriel :

Exemple :      Un million de visiteurs sont attendus à l’expo universelle.

-          Lorsque le sujet est composé d’un nom précédé de locutions comme la plupart, beaucoup de, tant de, nombre de, le verbe est du même nombre que ce nom :

Exemples :    Beaucoup de courage sera nécessaire pour cette épreuve.

                       Beaucoup de vacanciers apprécient la nature.

-          Attention, Le verbe est au singulier avec plus d’un, au pluriel avec moins de deux !

 

A vos plumes !

Mettez les bonnes terminaisons :

Beaucoup de personnes croi… que l’alcool n’est pas dangereux pour la santé. – Peu de personnes os… accomplir un tel exploit. – Un des hommes le repouss… brusquement. - Pour la seconde partie, aucun d’entre vous ne changer… de camp.- La foule des spectateurs s’écoulai… lentement. – La plupart des avalanches enseveli…  des skieurs. – Une multitude de flamants roses avai… envahi l’étang. – Une foule de voyageurs atten… l’autobus ; la plupart de ceux-ci s’impatient… .-

 

 

Et voici les corrigés :

Mettez la bonne terminaison aux verbes :

Elle les protégeait soigneusement du soleil. – Jules cueillait tout ce qu’offraient les buissons. – les chasseurs à l’affût la guettaient depuis une heure. – Chaque élément de ces trois ensembles représente un entier positif. – Il tombait des trombes d’eau. – C’est moi qui traversais l’atelier d’un pas pressé.-  On ne les oublie pas. – La maquette que construisaient Patrick et ses amis était celle de l’Hermione.- Tous, assis autour de la grande table, l’écoutaient avec respect. – Qui m’appelle ? – Est-ce toi qui jouais avec eux ? – Philippe, qui les attendait, les avait conduits jusqu’au monument. – Les hommes chantaient des mélopées qu’accompagnait à la guitare un jeune garçon. – On n’a jamais retrouvé le gisement d’où pouvaient provenir de si grosses pierres.- Elles aussi la rejetaient.

Mettez les bonnes terminaisons :

Beaucoup de personnes croient que l’alcool n’est pas dangereux pour la santé. – Peu de personnes osent accomplir un tel exploit. – Un des hommes le repousse brusquement. - Pour la seconde partie, aucun d’entre vous ne changera de camp.- La foule des spectateurs s’écoulait ou s’écoulaient lentement. – La plupart des avalanches ensevelissent des skieurs. – Une multitude de flamants roses avait ou avaient envahi l’étang. – Une foule de voyageurs attend ou attendent l’autobus ; la plupart de ceux-ci s’impatientent.- 

 

 


PAUVRE FRANCE !

Marianne pleure

 

Pauvre est bien le mot, étant donné l’augmentation de la paupérisation à laquelle on assiste depuis que la gauche est au pouvoir : effets inévitables du chômage massif et de la précarité galopante. Cela vérifie pleinement ce que des mauvais plaisants avaient résumé en cette formule lapidaire : « Les socialistes aiment tellement les pauvres qu’ils les fabriquent ! » Tellement vrai dans les faits … Monsieur Le Guen peut bien prévoir une baisse du chômage vers la fin 2015 ou au cours de l’année 2016, tout le monde sait bien que son affirmation « notre politique va produire des résultats » est un gros mensonge et que si baisse il y a, lui et ses amis n’y seront pas pour grand-chose.

Tableau de la France qui sombre.

C’est le pays d’Europe qui marche sur la tête. On y fait tout à l’envers.

D’abord le chômage : un vrai scandale qui n’émeut même pas le bon peuple anesthésié par un dispositif de traitement hors normes financé à coups de chèques en bois. Il n’y a guère que l’opposition pour s’inquiéter de la situation, sans qu’on soit certain qu’elle prendrait le taureau par les cornes si elle revenait au pouvoir. C’est que les mesures à prendre, qu’on connaît, si on les mettait au programme, sont l’assurance d’un revers électoral. Alors, le gouvernement se planque, attend que ça passe et prie pour qu'un jour cela s'inverse, sans avoir fait d’efforts, si possible. En attendant, toutes catégories confondues, la France compte 6 millions de chômeurs. C’est ça la réalité et c'est dramatique !

Ensuite les retraités : notre pays c’est aussi près de 14 millions de retraités et des sacrifices de plus en plus lourds demandés aux salariés du secteur privé. La charge, de plus en plus écrasante, repose sur un nombre d'actifs dans le secteur privé de plus en plus réduit. Et en plus, on constate une forte progression de leur nombre : comme notre pépère n'a rien trouvé de mieux pour plomber les dépenses publiques que de faciliter le départ à la retraite à 60 ans, près de 300 000 personnes sont parties à la retraite anticipée ces deux dernières années , ce qui porte à 7 millions sur les 10 dernières années. Il aurait fallu reculer l’âge de départ dès 2012. On s’étonne après que la caisse de retraite complémentaire pour les cadres est en faillite, que celle pour le privé le sera dans quatre ans. Et le MEDEF nous annonce qu'il n'y aura pas d'autre solution qu'une décote de 30 à 40% sur les retraites complémentaires en cas de départ à 62 ans avec une baisse progressive de la décote jusqu'à 67 ans. En même temps on nous parle tous les jours de combats contre l'inégalité,  mais personne ne s'attaque  à celle qui perdure entre le secteur public et le secteur privé pour les retraites. C'est insupportable !

Les fonctionnaires : nos finances publiques sont exsangues, mais le nombre des fonctionnaires continue d’augmenter, au lieu de baisser.  Nous en comptons désormais 5,6 millions : des effectifs pléthoriques pour un pays suradministré et la lecture des chiffres donne le tournis. L’Insee relève une flambée des effectifs, en dépit des promesses, cinq fois plus forte qu’en 2012, dans les trois fonctions (Etat, collectivités, hospitalière). Une explosion qui s’explique pour moitié par l’envolée des contrats aidés via les emplois d’avenir lancés fin 2012 par l’exécutif. Comment faire des économies dans ces conditions ? La masse salariale de l’emploi public est un boulet de plus en plus lourd à traîner : 25% de la dépense publique, 13,5% du PIB, ce qui place la France dans les derniers de l’OCDE. Mais qui prendra la seule décision qui s’impose pour endiguer le flux : la hausse de la durée du travail des fonctionnaires ? Les exemples pleuvent de durées du travail effectif ridicules dans certaines collectivités, où de nombreux jours de congés sont accordés. Au contraire, le gouvernement multiplie les dispositifs aidés de faux emplois et s’est empressé de supprimer le jour de carence faisant exploser à nouveau l’absentéisme. C’est irresponsable !

La préférence nationale pour le chômage.

Le chiffre qui est annoncé dans les médias est celui des chômeurs de catégorie A,  ceux qui n'ont pas exercé du tout d'activité pendant le mois. Mais c'est une supercherie. Le vrai nombre de chômeurs est le nombre total des chômeurs de toutes catégories, et il atteint 5,6 millions de personnes, soit près de 20% de la population active. Notre situation n'est guère meilleure que celle de l'Espagne, à la différence près que notre chômage est le seul qui ne recule pas dans toute l'Europe. Et c’est inacceptable !

La France a développé une véritable préférence pour le chômage qui explique, mois après mois, les mauvais chiffres obtenus sur le marché du travail. Aucune réforme digne de ce nom de ce dernier n’a jamais été entreprise. On préfère des micro-mesures, comme autant de cautères sur une jambe de bois, alors qu’il est tout-à-fait possible de réduire le taux de chômage, comme l’ont fait tous nos voisins. Prenons l’exemple de la « prime d’activité », dernier avatar du « traitement social » du chômage : ce dispositif est destiné à aider les travailleurs pauvres à préférer l’emploi plutôt que l’assistance. Elle vient s’ajouter aux 103 aides existantes et coûtera environ 4 milliards d’euros en 2017. En fait, comme les revenus de l’assistanat sont trop élevés, on invente une prime pour que les chômeurs qui préfèrent  rester sans emplois soient tentés par un travail au SMIC. Et pour quel résultat : on a déjà dépensé avec les contrats d’avenir et les différents dispositifs d’assistance, plus de 6 milliards d’euros avec pour résultat 600 000 chômeurs supplémentaires !

Il existe en France un chômage « structurel », indépendant de l’activité économique, qui est estimé à 8 ou 9 points sur les 11% actuels. Il n’y a qu’en faisant disparaître les freins qui bloquent l’emploi qu’on rétablira la situation : notamment par la baisse du coût du travail y compris le SMIC qui est trop haut pour que les personnes les moins qualifiées trouvent un emploi, priorité accordée aux chômeurs et aux salariés précaires pour bénéficier de la formation professionnelle, dégressivité  plus forte et sur un délai plus court des indemnités du chômage. Ce serait une manière d’accorder plus de valeur à une feuille de paie qu’à un chèque en bois de 100 ou 200 euros comme rallonge d’une aide publique dispensée par un état en faillite. Du travail, il y en a, c’est l’emploi qui est trop coûteux. On aurait pu employer l’argent public dispensé en vain dans les emplois factices pour aider les entreprises à en créer de vrais dans l’économie réelle. Mais c’est peut-être trop simple. Ce serait surtout très impopulaire. Il faudra bien pourtant en sortir !

Trop de chômeurs, trop de retraités, trop de fonctionnaires, trop d’aides publiques, trop de charges sur le travail et le capital, un marché du travail fermé aux jeunes, on comprend bien que cela ne va pas durer éternellement, d’autant plus que toutes les marges de manœuvre budgétaires sont épuisées. La France a sauté dans le vide, Pépère dit « pour l’instant tout va bien » et Marine propose de couper les ficelles du parachute …

 


POUR UNE "RESTAURATION" DU SYSTEME EDUCATIF

Réforme du collège


La réforme des collèges que le gouvernement vient de proposer est l’énième avatar d’un système à bout de souffle qui ne remplit plus aucun des objectifs (ou presque)  qui lui sont assignés par la société. Il saute aux yeux qu’il n’est pas en phase avec le monde contemporain, à moins d’être aveugle, et ce n’est pas en imposant des pédagogies nouvelles, qui montrent chaque jour leur inefficacité, avec le vocabulaire des « nouveaux précieux ridicules », et en réduisant les savoirs, qu’on lui permettra de remplir correctement ses missions.

C’est à la représentation nationale de définir les responsabilités

Comme toutes les institutions publiques, l’école (dans son acception générale) doit offrir une lisibilité claire à ceux qui sont appelés à l’utiliser : les parents, les enseignants, les élèves. Pour eux il est important de savoir qui décide, qui finance, qui contrôle. Les Français attendent une parole politique forte sur l’École, une parole politique qui soit à la hauteur de son passé et qui soit tournée vers l’avenir, car c’est l’avenir de la jeunesse et celui du pays qui est en jeu, face aux mutations imposées par la révolution des NBIC. Il est facile d’énoncer quelques objectifs généraux : élever le niveau général de tous, proposer à chacun des parcours diversifiés de réussite, rétablir l’école de tous pour tous, celle qui permet à l’individu de s’élever. Toutes choses dont on a perdu la boussole actuellement. Mettre en œuvre ces objectifs que tout le monde peut partager nécessite une transformation radicale du système de formation. Quand on sera capable de répondre clairement aux questions posées ci-dessous, alors il sera possible d’envisager l’indispensable régionalisation régulée de l’Éducation nationale et son ouverture sur d’autres acteurs sociaux. La redéfinition du métier d’enseignant pourra être abordée sereinement sans être vécue comme la volonté de l’État de se décharger sur d’autres d’une dépense qu’il n’a plus les moyens d’assumer.

Il faut tout remettre à plat : à quoi sert l’école ?

Commençons par répondre à la question qui vient tout de suite à l’esprit et qui décide de tout : « A quoi sert l’école » ?  La perte de sens est en effet flagrante. On a mis l’enfant au centre du dispositif, mais pour quoi faire ? Certes, on a multiplié les dispositifs mis à sa disposition : réforme des rythmes scolaires dans les écoles primaires pour permettre le développement d’activités péri éducatives, soutien et itinéraires de découverte au collège, travaux pratiques encadrés et accompagnement personnalisé au lycée... à quoi s’ajoutent, les projets en tous genres, l’éducation à la santé, à l’orientation, à l’écologie, les voyages et sorties culturelles… Le résultat, c’est l’éclatement des enseignements et la dispersion des élèves à qui on a négligé de faire acquérir les connaissances fondamentales et qui ne savent plus distinguer l’essentiel de l’accessoire. Des élèves qui ne savent plus non plus à quel adulte se référer devant la multiplicité des intervenants au lycée comme au collège et parfois même à l’école élémentaire. Revenons donc à l’essentiel : commençons par respecter les étapes que constituent les âges de la vie, enfance, préadolescence, adolescence, pour adapter l’institution aux capacités correspondantes des élèves. Je ne vois qu’une réponse possible : l’école est d’abord faite pour transmettre du savoir, le « savoir être » et les « savoir-faire » en découlant naturellement. Si on décide de remettre le savoir au centre du projet et qu’on en fait le défi à relever, alors nous retrouverons le sens qui manque tant aujourd’hui.

Ensuite, posons-nous les bonnes questions.

Si l’école doit enseigner, que faut-il enseigner ? Les réponses viennent facilement. On n’est pas obligé de revenir au savoir encyclopédique qui était la marque de l’école de la 3ème République. Toutefois, assurons-nous du minimum requis qui permette l’accès à l’encyclopédie et sa compréhension. Gardons la démarche épistémologique en toute chose si l’on veut bien accepter que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Je veux bien qu’on utilise Wikipédia, mais avec les prérequis intellectuels qui le permettent : avant d’avoir accès à la « mémoire artificielle », cultivons d’abord les capacités de notre cerveau en musclant sa capacité de mémoire, ce qui suppose des exercices de mémorisation. Connaitre la langue française et la manier correctement, savoir lire et écrire, conjuguer, restent les priorités qui doivent être acquises avant d’entamer les études secondaires. De même, je reconnais que la calculette est utile, mais il importe d’abord d’apprendre à compter, de connaitre les tables de multiplication, de comprendre le sens d’une règle de trois et d’être capable de réaliser ces opérations mentalement. L’outil informatique n’en aura que plus d’efficacité ensuite. Et puis, ne laissons pas de côté les savoirs fondamentaux que sont les sciences physiques et naturelles, l’histoire et la géographie en ne laissant pas de côté chronologie, localisation, quand c’est nécessaire. L’apprentissage des langues étrangères doit être abordé de façon pragmatique au collège, et je reste partisan du maintien du latin et du grec parmi les options. Ce serait oublier l’apport non négligeable de ces dernières dans la pratique des professions juridiques notamment, dont la France reste un pays d’excellence.

Comment enseigner ? Et avec qui ?

Une des tares du système c’est d’avoir voulu faire un statut unique du prof de la maternelle à l’université. Qui peut le plus, peut le moins, me direz-vous. En pédagogie, ce n’est pas vrai ! Il n’est nul besoin d’avoir fait bac plus cinq pour enseigner à la maternelle et à l’école élémentaire, voire même au collège. Je préfèrerais des personnels correctement formés à leur métier, en m’assurant qu’ils aient le minimum de culture requis par l’obtention d’un premier grade universitaire. De bons professionnels plutôt que des « surdiplômés ». L’enseignant polyvalent et unique, éventuellement assisté d’une personne complémentaire à certains moments spécifiques, suffit pour enseigner du cours préparatoire au CM2. Au collège, le recours à des enseignants maîtrisant deux disciplines complémentaires permettrait une transition avec le lycée et apporterait beaucoup plus de souplesse dans la gestion des enseignements. Enfin au lycée, les enseignements requièrent une plus grande spécialisation du savoir et justifient le recours à des personnels ayant une connaissance approfondie de leur discipline. Mais à tous les niveaux, la formation professionnelle et pédagogique reste indispensable. Et si l’on veut innover, nul n’est besoin de grandes théories : laissons la liberté créative aux enseignants après leur avoir appris à manier les NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) correctement, en exploitant toute la diversification d’un enseignement qu’elles permettent. Le tableau électronique doit remplacer le tableau noir, la tablette le cahier… et que de stratégies d’apprentissages alors ! C’est dans ce cadre-là qu’on peut envisager une relation différente de l’élève au savoir : il aura en face de lui une organisation plutôt qu’un individu pour lui enseigner, et des « ressources » auxquelles il peut accéder pour compléter son savoir et qu’il doit apprendre à utiliser. Mais au gré des opportunités locales de l’établissement qu’il fréquente.

Les pistes de réorganisation sont nombreuses.

Evitons de reproduire l’Ecole de la 3ème République : trop centralisée, trop hiérarchisée, elle serait en trop grand décalage avec les mentalités de notre époque. Mais l’ossature générale n’en est pas caduque pour autant. L’organisation en quatre étages : maternelle-primaire, collège, lycée, université doit être sauvegardée car elle correspond assez bien aux âges d’apprentissage. Et elle permet de ne pas perdre de vue ce qui devrait être toujours à l’ordre du jour : la construction démocratique des élites ! Pour cela, il ne faut pas hésiter à proposer une diversification des parcours, en permettant les formations en alternance dès la quatrième par exemple, et en mettant les écoles en concurrence, car, de nos jours, l’Etat ne peut plus être seul à assumer le service public d’éducation nationale. On voit bien que l’ampleur des moyens dispensés aujourd’hui ne garantit en rien l’efficacité. Il faut permettre davantage d’autonomie, notamment pour les enseignants, de concurrence des établissements, et ouvrir beaucoup plus sur l’expérimentation si on veut faire progresser le système. Ne vaut-il pas mieux faire confiance aux hommes et aux femmes qui connaissent les besoins de leurs élèves que d’imposer des solutions toutes faites conçues pour tout le monde par un collège d’experts autoproclamés dont personne ne comprend le langage abscons. Personne ne se plaindra si on débarrasse le « mammouth » d’une bureaucratie superflue.

On pourra alors envisager le nouveau modèle de l’école du 21ème siècle, qu’il faudrait mettre en place progressivement et qui se fonde sur la relation « Elève / Organisation apprenante (programmes, personnels et environnement) / Ressources (livres, outils électroniques, autres élèves, tuteurs, tests..) ». un nouveau modèle qui modifierait en profondeur le rôle joué par l’Etat, la Région, le département, la commune dans les domaines de la formation initiale, de la formation professionnelle et de la formation continue tout au long de la vie !

 


LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

 

Orthographe chat

L’orthographe française fourmille de curiosités, c’est ce qui en fait le charme, mais aussi sa difficulté. Puisqu’on a entamé l’étude des variations en nombre, voici un cas très particulier : celui des adjectifs de couleur. On sait que l’adjectif qualificatif varie en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. C’est une règle simple qui s’applique très généralement sans problème, il suffit d’avoir le « réflexe ». L’adjectif de couleur est rebelle.

L’ACCORD DES ADJECTIFS DE COULEUR 

Bon, accrochez-vous !

Quand il est employé seul, pas de problème, il suit la règle générale :

-       Des robes vertes

-       Des vestes bleues

Sauf que, certains sont invariables, parce que ce sont des noms utilisés comme des adjectifs : des robes abricot (couleur de l’abricot) >> subtil, mais logique !

Voici la liste des récalcitrants en plus de l’exemple ci-dessus : marron, orange, kaki, crème, paille, olive, bronze, tilleul, et beaucoup d’autres dès lors qu’il s’agit de la couleur d’une chose dont on prend le nom pour définir la couleur : acier, anthracite, ardoise, argent, bistre, bouteille, brique, canari, carmin, cerise, citron, émeraude, garance, grenat, groseille, indigo, jonquille, noisette, parme, pastel, pervenche, platine, rouille, sable, sépia, turquoise, vermillon ... Mais « rose » est passé dans les formes courantes et s’accorde.

Quand il est composé de deux mots, il est toujours invariable :

-       Des robes vert clair

-       Des vestes bleu foncé

 

A vos plumes :

Accordez correctement les adjectifs :

A la sortie, vous devrez présenter les billets vert.. – Les rebelles portaient des tuniques rouge.. sang.. – J’ai posé les crayons rouge.. sur la feuille bleu.. – Les plumes des ailes étaient jaune.. et vert.. – Les soldats portaient des vêtements kaki.. – Elle utilisait des enveloppes tilleul.. – On ne voyait plus sur l’écran que des taches noir.. et blanc.. qui dansaient – Ils avaient des visages brique.. à force de vivre au soleil – Elle portait une robe de soie gris.. perle – La mode était aux cravates olive.., qu’on appela vite des cravates bronze.. sans que la couleur en fût changée pour autant – Cette femme a les yeux marron.. – Ces pulls sont rose.., et pour être plus précis, rose.. orangé.. – Ses cheveux étaient bien brun.. – Des rubans orangé.. ornaient leurs jeunes têtes blondes. – D’un côté, les rideaux étaient mauve.. et de l’autre, turquoise..

 

Et voici le corrigé :

Accordez correctement les adjectifs :

A la sortie, vous devrez présenter les billets verts – Les rebelles portaient des tuniques rouge sang (inv) – J’ai posé les crayons rouges sur la feuille bleue – Les plumes des ailes étaient jaunes et vertes – Les soldats portaient des vêtements kaki (inv) – Elle utilisait des enveloppes tilleul (inv) – On ne voyait plus sur l’écran que des taches noires et blanches qui dansaient – Ils avaient des visages brique (inv) à force de vivre au soleil – Elle portait une robe de soie gris perle (inv) – La mode était aux cravates olive (inv), qu’on appela vite des cravates bronze (inv) sans que la couleur en fût changée pour autant – Cette femme a les yeux marron (inv) – Ces pulls sont roses, et pour être plus précis, rose orangé (inv) – Ses cheveux étaient bien bruns – Des rubans orangés ornaient leurs jeunes têtes blondes. – D’un côté, les rideaux étaient mauve ou mauves et de l’autre, turquoise (inv)

 


BLA-BLA-BLA SUR CANAL+

Flanby découragé 

 

Que ne ferait-on pas pour faire remonter la cote présidentielle, après trois ans de déprime...

Pourquoi pas une émission « people » et décalée pour Normal 1er, prêt à tout pour gagner quelques points. C’est Canal+ qui s’y est collé avec la complicité d’une animatrice dont on ne nous dira pas si elle est groupie … Il a fallu quand même deux déjeuners à l’Elysée, en toute discrétion, pour cadrer la prestation. Tu m’étonnes après que les questions soient « téléphonées » ! Mais que reste-t-il de ces deux heures d’entretien, sinon quelques blagounettes et chansonnettes, une annonce bizarre qu’il saisit lui-même le Conseil Constitutionnel pour la loi sécurité qu’il propose, un casse-tête de plus pour les petites entreprises avec la création du « compte personnel d’activité » et l’élargissement du bénéfice de la prime pour l’emploi aux jeunes de 18 à 25 ans, démenti dès le lendemain par le Ministre du travail. De l’amateurisme pur tenter de ramner le quinquennat dans le droit fil d’une promesse non tenue (encore une) : à savoir que la jeunesse serait la priorité. Il n’y a jamais eu autant de jeunes au chômage ou en précarité. On a cassé l’apprentissage en réduisant les financements et aujourd’hui on réforme le collège pour en faire plus que jamais une machine à fabriquer des paumés.

Drôle de manière de « fêter » les trois ans à l’Elysée !

Vous vous souvenez de cette phrase de Martine Aubry, quand elle prit la succession de François Hollande à la tête du parti socialiste : « c’était un cadavre à la renverse ». Eh bien il laissera la France en 2017 dans le même état. Il parait, à écouter Sapin, qu’aucune réforme n’avait été faite avant l’arrivée des socialistes au pouvoir.  On a envie de s’étouffer en entendant pareille « çonnerie ». Oubliées les 80 réformes sous Sarkozy, mùais passons. De quelles réformes sont-ils les auteurs, nos gauchos ? En dehors de celles qui concerne le « sociétal » comme ils aiment dire, et qui ont surtout contribué à diviser les Français, comme avec le mariage pour tous, on leur doit effectivement  des lois marquée du sceau de l’idéologie qu’ils imposent avec un autisme consommé. Ainsi de celle imposée par Marisol Touraine qui va généraliser le tiers payant, contre l’avis de tous les médecins, avec les risques de creusement des dépenses de santé. La réforme territoriale , au lieu d’être une modernisation, débouche finalement sur la création de niveaux d’administration, d’élus et de dépenses supplémentaires. Le compte-pénibilité et le « devoir de vigilance » créent de nouvelles charges pour les entreprises qui n’en demandaient pas tant et le compte personnel d’activité risque bien de constituer une nouvelle bombe à retardement…

Et pourtant, des réformes ...

LE FMI, l’OCDE, l’Union européenne et la BCE pressent notre pays de réaliser les réformes nécessaires à sa remise à flot : baisse des impôts et des charges sur les entreprises pour leur redonner de la compétitivité, sortir des 35 heures, instaurer la flexibilité du marché du travail, réformer l’état et la fonction publique qui a encore augmenté l’an passé le nombre de ses fonctionnaires, baisser de 100 milliards les dépenses publiques en ciblant les transferts sociaux… et restaurer les fonctions régaliennes pour les mettre à niveau : sécurité, défense, justice… Et en face, en lieu et place de réformes, on a pour résoudre ces graves problèmes, d’aimables bavardages : paroles, paroles, paroles ! Le taux de marge des entreprises ne se relève toujours pas et notre marché du travail reste le plus rigide de la planète. Quant au ralentissement des dépenses publiques, c’est un trompe l’œil qui profite de la conjoncture.

"Un cadavre à la renverse"

Le portrait de la France en 2015 reste sombre, malgré le soleil printanier qui brille autour de chez nous, et les messages optimistes dont les médias nous rebattent les oreilles sur le retour de la consommation des ménages. En fait c’est l’aggravation du décrochage de la France au sein de la zone euro qui redémarre. Plus de 10% de la population est tombée dans l’exclusion, les faillites ne diminuent pas, le chômage touche plus de 5,5 millions de personnes… L’investissement reste un point noir et nos parts de marché à l’exportation continuent à régresser. La France, c’est le boulet de la reprise européenne et un risque majeur pour la zone euro. Le phénomène est masqué par les bonnes nouvelles internationales sur le prix du pétrole, la faiblesse des taux d’intérêt et la menace défaut de la Grèce. Voilà la réalité ! Et on ne peut rien attendre de l’actuel chef de l’Etat. Il est  dans une impasse politique, n’a aucune marge de manœuvre ni moyen d’action. Sa gestion de la nation se réduit à celle des équilibres de la gauche et du Parti socialiste, avec une seuel idée quasi-obsessionnelle : comment parvenir à se faire réélire en 2017 à une fonction qu’il est incapable d’exercer !

 


« POURQUOI LA LUCIDITE HABITE A L’ETRANGER ? »

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Economiste, libéral, Nicolas Bouzou associe des activités de conseil - il est le fondateur du cabinet Astares - à une présence médiatique intense. Il a publié de nombreux ouvrages d’économie dont l’un lui a valu le Prix Turgot en 2008. 

L'ouvrage de Nicolas Bouzou nous propose un voyage d’enquête à travers l’Europe.

Le sujet : Comment nos voisins s’adaptent à la « troisième hyper-révolution », celle des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informations, Cognitivité), les deux précédentes ayant été celles de l’agriculture, le passage du paléo au néolithique, et la révolution industrielle, au XVIIIème siècle. Et le voyage vaut le détour. La thèse est limpide et la question qu'il pose, cruciale : Pourquoi la lucidité habite à l'étranger ? L'économie mondiale se situe selon lui à la veille d'un cycle d'innovations comparable à la Renaissance. Il est persuadé que les nanotechnologies, le big data, les imprimantes 3D, les énergies renouvelables, les biotechnologies et bien d'autres évolutions dont nous n'avons pas encore pris la mesure vont réveiller le développement économique et générer un cycle de croissance extraordinaire. Comme les précédentes révolutions, elles déboucheront inévitablement sur une élévation sans précédent du niveau comme de l'espérance de vie des populations. Ces évolutions sont déjà là, déjà enclenchées. Nicolas Bouzou relate donc ses découvertes, ses impressions au cours d’une sorte de « road story » où il mêle les expériences concrètes aux références historiques et philosophiques et surout il s’efforce de comprendre pourquoi la France semble tout faire pour ne pas en profiter, pour rester en marge du progrès.

Le point de départ est original : C'est avant tout l'histoire d'un coup de fatigue. D'un ras-le-bol du débat français circonscrit à la petite sphère parisienne dont il fait pourtant partie. Son tour d'Europe est une manière de respirer, d'aller voir comment les autres, nos voisins européens, ont fait ou font. Une façon aussi de s'éloigner de la France pour la regarder sous un angle neuf.

Les défauts de la France sont pourtant connus de tous ceux qui veulent bien retirer leurs œillères : centralisation historique et figée du pays, impôts étouffants, secteur public écrasant le secteur privé ; paresse à mettre en place une véritable « flexisécurité » qui permettrait de résoudre le problème du chômage comme l'ont fait les « Nordiques », les Autrichiens ou les Suisses ; faiblesse des syndicats qui, du coup, campent dans la radicalisation, plombant le dialogue social ; incapacité à développer une politique de l'offre face aux tenants de la relance par la demande, ce qui a pour effet de rendre impossible la réduction des déficits publics. Tous ceux, y compris dans le gouvernement actuel, qui réfléchissent un peu à l'économie connaissent ces blocages.

Notre jeune économiste nous livre une formidable leçon d’optimisme : il décrit sa vision schumpéterienne de l’économie, la destruction créatrice, pour tordre le cou aux malthusianismes et pessimismes de tous poils et de tous bords, en nous découvrant un champ de développement et de croissance fantastique dont l’avènement n’ira évidemment pas sans heurts.

Ce n’est pas seulement un voyage à travers l’Europe : avec lui, on découvre au fil des pages, de manière très compréhensible, de nombreuses théories économiques ou philosophiques qu’il sait résumer. C’est en même temps une  mine d’informations dans de très nombreux domaines, de la pop-musique à la bioéthique, sans que cela soit jamais rebutant. C’est ainsi que j’ai appris la loi de More qui voit doubler la capacité de l’informatique tous les 18 mois ! Effarant ou enthousiasmant, c’est selon. La perspective du « transhumanisme » peut faire froid dans le dos, mais l’homme « augmenté » existe déjà ! Voilà un ouvrage précieux pour comprendre le monde vers lequel nous allons. 

Quelques avis  ne vous laisseront pas indifférents :

Sur les contradictions des Français : «… Cette nécessité de se remettre en cohérence avec un monde en mutation est refoulée dans leur inconscient. Ce refoulement se traduit par un masochisme qui consiste à aimer s'entendre dire qu'il faut réduire les dépenses publiques, flexibiliser le marché du travail, remettre la compétitivité des entreprises au coeur des politiques publiques... tout en votant systématiquement pour des gouvernements qui promettent le contraire. »

Ou encore sur les Grecs dont la faillite est d’actualité : « « On est frappé par tout ce que les Grecs, sous l'impulsion de leurs gouvernements, ont réussi à faire ces dernières années. Les entreprises sont plus compétitives, les règles du marché du travail ont été assouplies et l'Etat a commencé à se réformer... La crise a appauvri les Grecs, mais la Grèce n'est pas un pays pauvre. Le niveau de vie est retombé à son niveau des années 2000, mais, depuis le début des années 1980, le PIB par habitant aura finalement augmenté, crise comprise, de 20  %. ». Précisons que le livre a été écrit avant l’arrivée de Syriza au pouvoir.

Et un credo qui me va bien : « L'Europe peut encore être le continent de référence du XXIsiècle si elle corrige ses défauts de fonctionnement comme l'euro et si elle tourne ses valeurs en force. L'Europe est le seul continent qui puisse être celui de l'innovation raisonnée, de la techno-dolce vita, de l'aventure prudente... et de la tempérance. L'affirmation de ces valeurs devrait susciter des réactions psychologiques positives dans une France qui a besoin de s'ouvrir intellectuellement et de se projeter dans l'avenir.  »

Un ouvrage que tout le monde devrait lire mais qui plaira surtout à ceux qui s’intéressent à l’économie.

Pourquoi la lucidité habite à l’étranger ? Nicolas Bouzou – chez JC Lattès. 

 

 


PARENTS, REVOLTEZ-VOUS… OU FUYEZ !

 

Réforme du collège

Sous couvert d’égalité, c’est le savoir qu’on assassine !

Le bulldozer du nivellement continue ses ravages. Le collège qui est déjà le maillon faible du système éducatif va encore dégringoler : sous couvert d’égalité, c’est le savoir qu’on assassine. Les « pédagogistes », cette meute des docteurs bobos des rues d’Ulm et de Grenelle, n’en finissent pas d’inventer des dispositifs soi-disant innovants au détriment des apprentissages fondamentaux. Tenez-vous bien : on va encore alléger les programmes qui étaient pourtant déjà bien minces. On supprime tout ce qui ressemble à de l’élitisme. Au moins on est certain que les bons, les « intellos » ne deviendront pas excellents, et que les moins agiles resteront intacts dans leur gangue. La gauche en vertu des grands principes va nous fabriquer des générations de décérébrés. Déjà qu’on laissait plus de 100 000 jeunes par an sur le bord du chemin … On renforce la « fabrique du crétin » au lieu de s’intéresser aux moyen de construire démocratiquement nos élites. On est à rebours de ce que la République doit offrir. C’est le nivellement par le bas qui continue.

On avait pourtant une évaluation des précédentes réformes de gauche, initiées par Jack Lang dans les années 80, avec ses « parcours de découvertes » et contre lesquelles Xavier Darcos avait tenté de corrigé le tir : aujourd’hui c’est 20% des élèves en échec scolaire selon les études PISA, et le recul de la France dans le classement. On savait que les apprentis sorciers vomissaient les « programmes Darcos », écrits entre 2007 et 2008, et toujours en place. On n'imaginait pas cependant qu’ils oseraient aller aussi loin dans la déconstruction des savoirs. Vous avez aimé le « foutoir organisé » des activités périscolaires (TAP) avec lesquelles on préfère initier nos enfants  à la construction de polichinelles en pots de yaourt au lieu de leur apprendre à lire, écrire, compter correctement, vous adorerez le collège « rénové » grâce à la novlangue belkacemienne, où l’on transforme les connaissances en « bouillie » pour handicapés mentaux. Il faut d’urgence supprimer le « Conseil Supérieur des Programmes », ce « soviet » pseudo-démocratique qui impose ses lubies idéologiques.

La déconstruction des savoirs passe par celle du collège.

Concrètement, la réforme commence par casser le collège : la sixième prolongera l’école élémentaire, ce vieux rêve du SNI (syndicat des instituteurs des années 60-70). Ce n’est qu’à partir de la cinquième que commencera le « cycle 4 » : « Lors des trois ans de collège du cycle 4, l’élève qui est aussi un adolescent en pleine évolution physique et psychique, vit un nouveau rapport à lui‐mêmeen particulier à son corps, et de nouvelles relations avec les autres. Les activités physiques et sportives, l’engagement dans la création d’événements culturels favorisent un développement harmonieux de ce jeune, dans le plaisir de la pratique, et permettent la construction de nouveaux pouvoirs d’agir sur soi, sur les autres, sur le monde ».Nulle part il n’est question d’apprentissage, de culture, ni de connaissance, moins encore de travail dans cette phrase qui en dit long sur la philosophie du programme de ce nouveau collège.  On y recherche la construction de « pouvoirs dans le plaisir et l’harmonie ». L’élève, l’enfant-roi des bobos, reste au centre du dispositif, en lieu et place du « savoir ». On a envie de crier : « Aux fous » !

La réforme prévoit la mise en place « d’enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI), dans le cadre desquels les enseignants sont appelés à travailler ensemble autour de projets dont on impose huit thématiques fortement teintées d’idéologie dans l’air du temps : du « développement durable » au « monde économique » en passant par la « citoyenneté » ou « les langues et cultures de l’antiquité ». Elles devront représenter 20% du temps des enseignants. Voilà des « EPI » qui ne promettent pas de belles moissons de la connaissance ! On y décloisonne  à tour de bras et les disciplines sont noyées dans un fatras que le galimatias qui l’accompagne n’arrive pas à clarifier. Et cela au moment où les enfants ont plus que jamais besoin de repères stables et de découvrir que rien ne s’obtient sans effort. Qu’on en juge : que doivent savoir les élèves ? Mauvaise question ! Les élèves ne doivent pas savoir, mais savoir-faire, mieux, questionner ! Par exemple :

« Produire des messages à l'oral et à l'écrit :

- en respectant les conventions des deux modes ;

- en montrant un raisonnement construit ;

- en utilisant un vocabulaire spécifique, voire des mots et/ou des concepts dans leur langue d'origine, en changeant éventuellement de langage (du texte au croquis, etc…).

Questionner des documents, les présenter et les exploiter. »

Sans oublier, évidemment, la panacée informatique : « Identifier les ressources numériques utilisées et vérifier leur pertinence et leur crédibilité. Trouver et sélectionner des informations dans des ressources numériques. » En clair, savoir faire des copiés-collés sur Wikipédia ou autre outil de conserve des savoirs préformatés, pratique du moindre effort. Et si vous n’avez pas de moteur de recherche sous la main ? Eh bien, c’est tout simple, vous ne saurez rien.

L’idéologie est partout présente.

C’est ainsi, entre autres, que l’on va livrer aux gamins encore malléables, en guise d’Histoire de France, une mixture mondialiste teintée des obsessions actuelles de nos dirigeants de gauche : le corpus idéologique des « valeurs de la république », de l’égalité sexuelle et de l’omniprésente laïcité. Et surtout, une histoire qui instille sournoisement une image du monde qui sert des intérêts partisans, dans laquelle on oublie Charles Martel et le haut Moyen Age (facultatif) au profit de l’Islam (obligatoire). Tant pis pour le symbole de la bataille de Poitiers. Alors qu’on devrait requérir les deux études. L’élève ne doit plus apprendre, ni comprendre, il doit questionner : questionner un texte, questionner son rapport au monde, au corps, questionner une langue, questionner une civilisation ou des savoirs interdisciplinaires. Mais qui donnera les réponses ? C’est dans la logique du relativisme qui sous-tend tout l’échafaudage des nouveaux programmes. Les réponses proposées ne sont plus du domaine de la connaissance mais de l’idéologie.

Dans ce nouveau collège on oublie l’essentiel : l’apprentissage des connaissances.

Qu’est-ce qu’enseigner ? Certains pensent que l’enseignement doit être constamment repensé : le public n’est plus le même, la société n’est plus la même, les finances ne suivent plus. Les modalités changent donc, il faut s’adapter. Et les réformes suivent... Mais au lieu de se servir des moyens modernes mis au service de la noble cause, l’apprentissage des connaissances, on préfère s’attaquer au contenu. Pourtant, enseigner, c’est d’abord et toujours avoir des exigences envers des jeunes qui seront les adultes de demain, c’est le cœur du métier éducatif, ce qui fait sa valeur et sa difficulté ! C’est avoir des exigences, comme un entraîneur sportif qui pousse son athlète à se dépasser, comme un parent qui fixe des objectifs, met des limites, contraint et encourage à la fois. Rien à voir avec ces animateurs-jeunesse au service de stratégies ludiques qui voudraient faire croire qu’on peut apprendre sans effort.

Oubliées la richesse de nos beaux textes, la spécificité de chaque discipline mise en concordance avec les autres à travers des programmes coordonnés,  la compréhension approfondie  d’une langue à travers son vocabulaire, sa grammaire, sa structure. Comment formera-t-on à l’esprit critique dans d’aimables clubs dont l’objet sera de produire la chorégraphie d’un combat de gladiateurs ou une maquette (si, si, je n’invente rien) ? Et au passage on supprime tout ce qui peut avoir un caractère un tant soit peu élitiste : exit les classes européennes, exit les classes bilingues, exit les cours de latin et de grec… comme hier, exit les internats d’excellence. Et si les bourses au mérite n’ont pas été supprimées, c’est à cause de la levée de boucliers qu’elles ont suscitée. Mais elles sont en sursis. Toutes choses parfaitement logique quand on ne veut voir qu’une tête, farcie d’un magma informe, identique de préférence. La justice scolaire passe, circulez, il n’y a rien à voir !

Mettre le feu ou… s’enfuir ?

Après les grèves d’usage, car la réforme ne passe pas même dans les rangs du très à gauche SNES, avec des promesses de création de postes et quelques hochets pour calmer la grogne, elle entrera en vigueur pour le plus grand malheur de nos enfants qui n’échapperont pas à ce matraquage mortifère. Toute objection est nulle et non avenue. Car, en vrai stratège, la Ministre a bâti sa communication sur les idées qui plaisent : l’autonomie des collèges sur une partie des programmes, l’accompagnement personnalisé, un soi-disant renforcement des langues vivantes, autant de cache-sexes pour masquer l’invention délirante de l’interdisciplinarité pour mieux éliminer les matières qui gênent. Mais heureusement, il y a une échappatoire : comme après chaque nouvelle réforme de l’éducation, tous ceux qui le peuvent se dirigeront vers les écoles privées qui affichent encore la volonté de transmettre de la connaissance. A moins que, la coupe étant pleine, les parents décident de renverser la table !

Il y a un autre chemin de réformes. Il passe par la démolition du Ministère de l’Education nationale, cette citadelle autiste qui veut faire marcher d’un même pas le million de fantassins de son armée du savoir, et dont il n’y a plus rien à espérer que des déconvenues… Ce chemin passe aussi par la « Régionalisation ».  

A suivre, donc …




LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

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LE PLURIEL DES NOMS (SUITE)

 

Il n’y a pas de règle sans exception. C’est ce qui fait le charme des pluriels !

-          Les noms terminés par « al » forment leur pluriel en « aux » : un cheval, des chevaux… MAIS il y a des récalcitrants qui vont vous rappeler de bons souvenirs : aval, bal, cal, carnaval, cérémonial, chacal, choral (masculin), étal, festival, pal, récital, régal qui prennent « s » ! Et comme on est dimanche, n’oublions pas les « negro-spirituals » de la messe. Les vocabulaires spécialisés comprennent plein de noms en « al » qui font leur pluriel en « s », mais je vous en dispense.

 

-          Les noms terminés par « ail » suivent la règle générale et prennent un « s » au pluriel : un rail, des rails … SAUF sept récalcitrants qui font « aux » : bail, corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail. Attention, « l’ail » du gigot fait son impertinent : « des aulx » mais on accepte aujourd’hui « des ails ».

 

Le pluriel des noms composés :

-          Il y a ceux qui s’écrivent en un seul mot : ils font leur pluriel comme un nom simple >> Un portemanteau, des portemanteaux,  SAUF : monsieur, messieurs ; madame, mesdames ; mademoiselle, mesdemoiselles ; bonhomme, bonshommes ; gentilhomme, gentilshommes.

-          Il y a ceux qui s’écrivent en plusieurs mots. La règle de principe est simple : seuls le nom et l’adjectif peuvent prendre la marque du pluriel, et si le sens le demande. Donc, réfléchir avant d’agir ! Mais  les « cas » fourmillent…

Un chou-fleur : nom + nom >> des choux-fleurs.

Une pomme de terre : nom + complément du nom >> des pommes de terre (sens)

Un coffre-fort : nom + adjectif >> des coffres-forts.

Un couvre-lit : verbe + nom >> des couvre-lits (le verbe ne varie pas)

Un gratte-ciel : verbe + nom >> des gratte-ciel (verbe invariable + sens = il n’y a qu’un ciel)

Une contre-offensive : préposition + nom >> des contre-offensives (préposition invariable)

Remarque : il peut y avoir confusion entre nom et verbe >> un garde-chasse, des gardes-chasses (garde est le nom, au sens « gardien ») ; un garde-fou, des garde-fous (garde est le verbe, au sens empêcher).

 

Mettez les noms en italique au pluriel :

Dans quelle salle sera donné ce récital ? Je ne comprends pas ce signal – Où as-tu mis mon chandail ? – La cave est aérée par un soupirail – Ce n’est qu’un détail – Ce choral de Bach est majestueux – les ménagères se pressaient devant l’étal – Son cal le faisait horriblement souffrir – il achetait le journal tous les matins – Cette cathédrale recèle un vitrail qui est un pur chef d’œuvre – L’animal portait une large cicatrice sur son poitrail – Le fanal de poupe était éteint – 

Mettez les noms composés au pluriel :

Un wagon-restaurant – un lave-vaisselle – un garde-barrière – un casse-tête – un essuie-glace – un sourd-muet – un ramasse-miettes – un sous-chef – un tourne-disque – un chou-fleur – une belle-mère – un réveille-matin – une arrière-boutique – un procès-verbal – un grand-père – un perce-oreille – un pare-chocs – un presse-papiers – un couvre-pied – un arc-en-ciel – un remonte-pente – un porte-bagages – un sous-vêtement – un tire-bouchon – un chasse-neige- un attrape-nigaud .

 

Et voici les réponses :

Mettez les noms en italique au pluriel :

Dans quelle salle seront donnés ces récitals ? Je ne comprends pas ces signaux – Où as-tu mis mes chandails ? – La cave est aérée par des soupiraux– Ce ne sont que des détails – Ces chorals de Bach sont majestueux – les ménagères se pressaient devant les étals – Ses calsle faisaient horriblement souffrir – il achetait les journauxtous les matins – Cette cathédrale recèle des vitrauxqui sont de purs chefs d’œuvre – Les animaux portaient une large cicatrice sur les poitrails – Les fanals de poupe étaient éteints –

Mettez les noms composés au pluriel :

Des wagons-restaurants – des lave-vaisselle (inv)– des gardes-barrière(s) – des casse-tête (inv) – des essuie-glaces – des sourds-muets – des ramasse-miettes – des sous-chefs – des tourne-disques – des choux-fleurs – des belles-mères – des réveille-matin (inv) – des arrière-boutiques – des procès-verbaux – des grands-pères – des perce-oreilles – des pare-chocs (inv) – des presse-papiers – des couvre-pieds (inv) – des arcs-en-ciel – des remonte-pentes – des porte-bagages (inv) – des sous-vêtements – des tire-bouchons – des chasse-neige (inv) - des attrape-nigauds.

 


LES LECONS DES DEPARTEMENTALES (2)

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La quatrième leçon : la France des territoires sans âme.

Le vote protestataire et les abstentions témoignent d’un profond malaise. L’ancrage territorial du Front National  dans des départements comme la Sarthe ou la Nièvre où l’on ne pensait pas qu’il pourrait y trouver un terreau favorable doit nous inciter à nous interroger sur les motivations profondes des électeurs. Les percées parfois massives dans certaines communes interpellent : mais où est donc le malaise ? Ces votes traduisent  le plus souvent un ras-le-bol fourre-tout difficile à décrypter. N’y cherchons pas le goût pour la « haine » de l’autre ou « l’antifascisme », arguments du prêt-à-penser de la gauche bobo. Si le malaise identitaire peut expliquer le vote protestataire dans le Vaucluse ou dans le Nord, il ne peut être en cause dans le Saumurois où à La Flèche. Le sentiment d’abandon qui résulte de la contraction des services publics, le retrait de l’état avec une insécurité grandissante, la fermeture des commerces de proximité que les habitants déplorent tout en en étant bien souvent responsables…

Voilà de quoi alimenter la réflexion sur la politique d’aménagement du territoire, l’équilibre ville-campagnes à retrouver, les moyens de rompre le sentiment d’isolement qui s’est installé. Il y a une autre dimension que l’on a pu identifier au cours de la campagne : la désespérance des petits patrons, artisans et commerçants, des agriculteurs, confrontés pêle-mêle aux tracasseries administratives, aux impôts excessifs, aux réglementations inapplicables, aux frasques du RSI, aux exigences de Bruxelles… des gens qui renvoient tout le monde dos-à-dos, qui ont le sentiment qu’on ne les écoute pas et qui ne veulent plus rien entendre. Et puis il y a le détricotage social, celui qui fait le plus mal : avec l’absence de travail, les jeunes s’en vont et sont remplacés -quand ils le sont- par des rurbains préretraités ou retraités, et les associations sportives et culturelles s’étiolent puis meurent. C’est tout un réseau social de traditions et de voisinage qui a disparu peu à peu. Les possibilités de « solidarité » sont réduites, creusant repli sur soi et défiance dans des groupes trop atomisés pour s’agréger. A cette France rurale qui a le sentiment d’être marginalisée s’ajoute celle des zones pavillonnaires privées de centre, où l’on s’enferme chez soi devant sa télé ; et si l’on sort c’est pour faire les kilomètres qui permettent de rejoindre des centres commerciaux uniformes dans lesquels on se fond dans une foule anonyme. Une France sans âme.

La cinquième leçon : une réalité sociologique en attente d’une offre politique.

Le vote Front National est lié à deux facteurs que son discours attrape-tout sait très bien gérer : le rejet identitaire exprimé par des communautarismes provocateurs - on pense à la burka mais pas seulement- et le sentiment d’abandon vécu dans la France périphérique qui se sent délaissée et débouche sur la désocialisation. Sans vouloir reprendre les mots de la gauche, c’est la disparition du « lien social » qui entraîne le vote de rejet. Et comme le FN propose en guise de programme une photo de la France en noir et blanc, un peu jaunie, de la France heureuse d’hier,  on se tourne vers lui. Recoudre le tissu social est la première priorité : réinventer des lieux de socialisation adaptés à notre époque, en remplacement des commerces, bistrots, jeux de boules, amicales paroissiales etc… aujourd’hui disparus. Il faudra apporter l’internet haut-débit, montrer que l’innovation est une chance aussi pour nos campagnes, mais ce ne sera pas suffisant sans retombées concrètes sur le terrain. Comment remplacer les structures d’échanges que constituaient la petite association, la fête communale, la coopérative… ? Bref, tout ce qui donne du sens à la vie, rythme l’année, et procure le sentiment d’habiter un espace. C’est tout cela réuni qui redonne un sentiment d’appartenance, une identité. C’est encore le lieu où l’on vit qui détermine les champs du possible nous dit Christophe Guilluy. Ces Français n’ont pas trouvé de réponse dans la « métropolisation », les réseaux de ville ou les réseaux virtuels : la réalité économique sociale et culturelle de nos territoires exige autre chose de plus concret et recoudre ce qui s’est déchiré prendra du temps.

Il y faudra des politiques d’accompagnement de proximité, de soutien au tissu économique et social local, de développement de l’artisanat seul capable d’apporter l’emploi de proximité, de relance des réseaux associatifs. Il faudra prendre en compte non seulement la dimension humaine des publics concernés, mais aussi les conditions géographiques, les potentialités économiques et culturelles, avec à l’esprit l’efficience des moyens. Voilà du pain sur la planche pour les nouvelles équipes départementales !  Le parti qui sera capable de proposer un projet qui allie hyperproximité de terrain et capacité numérique pourrait bien rafler la mise. Les applications possibles de ce double défi sont nombreuses  aussi bien en matière de transports que dans le domaine de la santé ou du travail. Plus que jamais il faut allier tradition et modernité pour penser le territoire du 21ème siècle.

Sixième et dernière leçon : la mue de l’UMP.

Après deux ans de piétinement et de guerre des chefs, l’UMP a refait son unité. Elle renoue avec le succès après la déconvenue des Européennes. Elle le doit en grande partie à l’action déterminée de Nicolas Sarkozy. Il faut bien le créditer du travail remarquable qu’il a accompli, à la satisfaction de tous les militants. Il l’a fait avec son autorité naturelle et avec rapidité. Le cocktail « union au sommet avec le centre » associé à une campagne « sans complexe à la base » s’est montré redoutablement efficace. La participation des principaux « chefs », Alain Juppé, Bruno Lemaire notamment, à l’animation de la campagne, sans être totalement désintéressée, a permis de démultiplier l’effet d’apaisement. Le « ni-ni » pourtant décrié a parfaitement fonctionné et les conseillers départementaux tombés dans la gibecière du parti seront, sur le terrain, autant de relais pour les futures campagnes, à commencer pour celles des Régionales. À cette unité retrouvée de l’UMP et au rapprochement électoralement efficace avec le centre, il faut ajouter la volonté de donner au fonctionnement démocratique de la machine tout le champ requis. C’est un investissement dans l’avenir aussi bien pour Nicolas Sarkozy que pour les autres candidats. L’organisation de la primaire est aussi une garantie importante de participation au 2ème tour de l’élection présidentielle et le plus sûr moyen de garantir à la droite et au centre un arbitrage sans guerres fratricides comme celles qu’on a connues autrefois comme du temps de Giscard…

Mais l’enjeu de reconstruire une maison neuve doit être dépassé. La transformation du parti vise à partir sans attendre à la reconquête des électeurs passés au Front National ou qui campent sur l’Aventin. Il s’agit de travailler à une offre politique qui rassemble largement et qui aille au-delà de la simple victoire d’un camp sur l’autre. Le camp vainqueur ne devra pas se contenter d’un soutien étriqué du corps électoral pour espérer résoudre les difficultés de la France et la sortir de l’ornière où le socialisme l’a jetée.  La progression du FN s’explique moins par la stigmatisation qui lui fait de la publicité que par l’effet de son discours en prise directe avec les souffrances bien réelles des Français : chômage, immigration, insécurité, sentiment de dépossession culturelle, affaissement moral. Ils attendent à la fois de l’efficacité dans les solutions et un cap qui leur redonne confiance et espoir. Rendre inutile le parti frontiste est encore le meilleur moyen de l’affaiblir. Le brevet de « normalité » que vient de s’accorder Marine Le Pen en affrontant son père dans un scénario bien huilé montre qu’elle a bien perçu le danger de ce qui est en train de se construire entre la droite et le centre. Le signal fort envoyé aux électeurs de droite c’est qu’il n’y aura jamais d’accord avec elle, ni de près, ni de loin. Un bon moyen de renforcer le vote sur l’opposition « utile » : objectif zéro région au FN en décembre ! Le changement de nom de l’UMP n’est pas une simple manipulation de communication politicienne. En dehors des impératifs liés aux dysfonctionnements récents, il y a surtout une volonté de bâtir un lieu de rassemblement largement ouvert à ces millions d’hommes et de femmes inquiets de leur avenir et de leur identité, et quelle appellation peut concrétiser ce beau projet, dans laquelle chacun pourra se reconnaître, sinon celle de « Républicains » ! Cela ne suffira pas, évidemment, il y faudra le programme en accord avec leurs attentes.

 


LES LECONS DES DEPARTEMENTALES (1)

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Evitons pour commencer de tomber dans le piège des décomptes d’apothicaire. « L’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera ! » a proclamé Nicolas Sarkozy. Acceptons-en l’augure. Mais sans naïveté. La victoire électorale de la droite et du centre est indéniable et même éclatante dans sa transformation en nombre de départements conquis. Elle l’aurait été encore plus sans la malhonnêteté d’un découpage électoral indécent.  Mais le compte y est-il vraiment ?

Un tripartisme en trompe l’œil.

La satisfaction de voir la gauche mordre la poussière ne doit pas exclure la lucidité, et il convient de tirer de vraies leçons d’un scrutin dont beaucoup de perspectives sont en trompe l’oeil. Commençons d’abord par faire un décompte réel des voix pour chacun : le total des gauches à 36,4% en y agrégeant l’extrême gauche qui n’a aucune cohérence avec la ligne Macron, n’a guère plus de signification que celui de la droite et du centre avec 37,1% en y incluant, entre autres, les voix eurosceptiques de « Debout La France ». Le FN a récolté 26% des suffrages, en légère augmentation par rapport aux élections européennes tout en restant dans la même fourchette, et ça constitue un record. Enfin, l’honnêteté exige qu’on prenne en compte l’abstention massive, autour de 50%. Autrement dit, le paysage électoral émietté qui s’offre à nous ne présage rien de bon pour la prochaine échéance des élections régionales si on ne sait pas lire le message envoyé –ou pas- par le peuple français.

La première leçon : la décomposition de la gauche.

En quatre ans, l’ensemble des forces de gauche est passé de 49,6% des suffrages exprimés à 36%. Alors que rien ne lie plus un ensemble devenu disparate, dans lequel le PS surnage difficilement, tiraillé à hue et à dia entre ses différents courants contradictoires, le socialisme paie le prix de ses incohérences, de ses échecs, de ses excès, de son autisme. La sanction était annoncée, elle a été au rendez-vous notamment par l’abstention de ses nombreux déçus. Le réveil tardif d’un Valls, d’ailleurs fortement contesté dans son camp, n’est pas suffisant pour redonner confiance à une foule qui se sent trahie. Même avec un coup de pouce de la providence qui va faire courir un air printanier sur notre économie congelée par une politique erronée, le dégel électoral n’est pas pour demain. Une grande partie de l’électorat à gauche de la gauche ne veut plus entendre parler de cette gauche qu’il sent en rupture avec la nation, et rejette la politique du gouvernement qu’il estime être à l’opposé des promesses de 2012. Au mieux, c’est l’abstention, au pire c’est le refuge au Front National qui tient maintenant un discours néo-marxiste. L’extrême gauche de Besancenot à Mélanchon est exsangue et les écologistes sont plongés dans une crise intestine comme seuls ils en ont le secret. La préparation du congrès du PS va nous faire vivre une séquence de meurtres entre camarades avec petits marchandages et grands arrangements. Pas de quoi mobiliser le quidam pour lui donner envie d’aller voter.

La deuxième leçon : le bloc de la droite et du centre s’en sort sans vraiment convaincre.

Il est banal d’affirmer que la droite n’a pas gagné, mais que c’est la gauche qui a perdu. Il y a du vrai dans cette manière de présenter les choses. J’ai été surpris d’observer la minceur des écarts dans beaucoup de cantons, un grand nombre d’élus et de battus ne le sont que de quelques voix, qui se comptent parfois sur les doigts d’une main.  Ce n’est pas ce que l’on appelle un raz-de-marée.  Souvent, la coalition ne fait pas le plein de son électorat. L’alliance entre la droite, incarnée par l’UMP, et les centres, demande à être confortée car les tentations qui agitent les différents clans transforment en champ de mines le terrain de la négociation. Attention aux marchandages politiciens qui décourageraient par de trop grosses ficelles, un électorat tenté de s’agréger mais qui reste méfiant ! Si un accord de fond permet en gros de rassembler les deux familles quand il s’agit de l’euro, de l’Europe et de l’économie, il convient de tirer au clair les positions sur le communautarisme ou sur les oubliés du monde rural et des zones périurbaines, qui sont la clé de bien des suffrages en souffrance.

La troisième leçon : le FN est à un niveau élevé mais isolé.

L’offensive violente menée par Valls avant le premier tour n’a pas été un succès. Elle n’a pas empêché le Front National de mordre sur l’électorat de gauche, et la preuve se lit dans la répartition des suffrages du 22 mars. En réalité, le Front National n’a jamais été aussi puissant : il dépasse les 5 millions de voix et arrive en tête dans 43 départements. S’il n’atteint pas les 30% annoncés par les sondages, c’est parce que l’UMP s’est montrée très ferme sur le refus de toute alliance et a fait campagne en n’hésitant pas à prendre des positions sur les thèmes de prédilection du parti   extrémiste, sur le communautarisme et les oubliés des zones rurales. La  tâche a aussi été facilitée par le positionnement du FN sur ses propositions économiques qu’il s’entête à promouvoir : une économie étatiste qui a échoué partout, la sortie de l’euro, l’Europe vouée aux gémonies. Personne ne peut croire non plus au mirage de la retraite à 60 ans, à l’augmentation faramineuse du smic, et le maintien des 35 heures reste perçu par les électeurs éclairés comme un boulet. Le caractère inepte de cette politique offre un angle d’attaque crédible pour empêcher les électeurs de droite tentés de franchir le pas vers le vote frontiste. Malgré un premier tour prometteur, la concrétisation en sièges est loin de correspondre aux objectifs que souhaitait atteindre Marine Le Pen. Le scrutin majoritaire  est un mur souvent infranchissable sans allié. L’isolement du FN se paie cash : peu d’élus, pas de département à gérer. Elle aura beau accuser l’UMPS, c’est sa stratégie qui trouve là sa limite. A force de vouloir attraper tout, on n’attrape rien. Cela n’empêche pas qu’il faut combattre un parti qui n’a de républicain que la façade. Si la gauche continue sur ses erreurs et la droite ne fait pas ce qu’il faut, le Front national pourrait bien créer encore des surprises à la faveur d’un vote protestataire massif.

 

A suivre,  Les leçons des Départementales (2) :  "La France sans âme" et "une réalité en attente d'une offre politique".

 


LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

   Orthographe chat

Abandonnons les homophones –on aura tant d’occasions d’y revenir- pour nous pencher sur quelques difficultés courantes et bien connues.

D’abord, voici une liste de petits mots invariable sur l’orthographe desquels on hésite souvent et qu’il faut mé-mo-ri-ser ! Pas d’autre moyen, malheureusement que de les connaître par cœur. Lisez la liste dix fois s’il le faut. Essayez de la reproduire ensuite de mémoire. Faites-vous la dicter par quelqu’un …

10 mots invariables dont connaître l’orthographe est indispensable :

Chez, dès, durant, envers, hormis, hors, malgré, parmi, près (de), selon.

Voilà, ça c’est fait !

Et maintenant le cours du jour :

 

LE PLURIEL DES NOMS

La règle est toute simple : on forme le pluriel des noms en ajoutant un « s » à la forme du singulier : un artichaut, des artichauts, une citrouille, des citrouilles

Le problème, c’est que beaucoup de noms échappent à cette règle. Ah, oui ! c’était trop simple !

1-    Il y a ceux qui ne changent pas en passant au pluriel, ils sont terminés par « s », « x » ou « z » : un poids, des poids, un nez, des nez, un os, des os (mais pour lui on change la prononciation : « osse » devient « ô »), une noix, des noix.

2-    Le singulier en  -au et –eau : ces noms font leur pluriel en ajoutant « x » : château, châteaux, tuyau, tuyaux … mais deux restent au cas général (à savoir bien qu’ils soient aujourd’hui peu usités) : un landau >> des landaus ; un sarrau (tablier) >> des sarraus

3-    Le singulier en –eu et –oeu : ces noms prennent un « x » au pluriel : cheveu, cheveux, vœu, vœux … mais deux restent au cas général : un bleu >> des bleus ; un pneu >> des pneus.

4-    Et puis il y a les fameux noms en –ou : ils prennent un « s » au pluriel ! un sou >> des sous, un clou >> des clous. Bah, alors quoi ? IL Y EN A SEPT (comme dans les contes) QUI FONT EXCEPTION et prennent un « x » : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou. Pas d’autre moyen que de mémoriser.

Allez on fait une pause. On abordera la suite la semaine prochaine pour ne pas tout mélanger.

 

En attendant, voici de quoi vous entraîner :

Mettez les mots en italique au pluriel :

Tu achèteras un chou à la crème – Voici mon cadeau d’anniversaire – Je vais devoir changer un pneu – Il avait acheté un faux nez pour se déguiser – Vous trouverez son bureau au numéro 15 – Cet essieu parait bien fragile – L’écrou ne correspond pas au boulon – C’est la mère du hibou – J’ai reçu un colis ce matin – La maman poussait un landau ancien – Les enfants jouaient sous le préau – Rien ne pouvait apaiser son courroux – Le bleu de son tableau est inimitable – Sur le lieu du crime, il releva de nombreux indices – Un joli rideau ornait sa fenêtre – Il mit un genou à terre – La porte était fermée avec un énorme verrou – C’était le joyau de sa collection – Le noyau du pruneau est différent de celui de la pèche -

 

 

Et voici le corrigé :

Tu achèteras des choux à la crème – Voici tes cadeaux d’anniversaire – Je vais devoir changer les pneus – Il avait acheté des faux nez pour se déguiser – Vous trouverez ses bureaux au numéro 15 – Ces essieux paraissent bien fragilesLes écrous ne correspondent pas aux boulons – C’est la mère des hiboux – J’ai reçu des colis ce matin – Les mamanspoussaient des landaus anciens – Les enfants jouaient sous les préaux – Rien ne pouvait apaiser ses courrouxLes bleus de ses tableaux sont inimitables – Sur les lieux du crime, il releva de nombreux indices – De jolis rideaux ornaient sa fenêtre – Il mit les genoux à terre – La porte était fermée avec d’énormes verrous– C’étaient les joyaux de sa collection – Les noyaux des pruneaux sont différents de celui de la pèche -

 

 


PAS DE REPIT POUR LE FRONT NATIONAL (2)

 

Le pen père Le-Pen_fille_  


Il y a deux stratégies à développer face à la démagogie populiste :

Celle qui consiste à montrer que les solutions « marinistes » n’en sont pas, parce qu’il ne suffit pas de renvoyer chez eux les « monstres extérieurs » qui nous étouffent (Wall Street, Bruxelles, l’immigration) pour rétablir notre souveraineté et remettre nos finances d’aplomb.

Et celle, complémentaire, qui consiste à montrer que les « monstres extérieurs » sont pour peu dans nos malheurs nationaux qui plongent leur racine profondément à l’intérieur et semblent se nourrir d’une certaine impuissance politique.

« La France a perdu sa souveraineté et obéit à ses maitres de Bruxelles »

C’est la « philippique » habituelle de Florian Philippot dès qu’on lui passe la parole sur un plateau télé. Il faut y ajouter son mépris affiché pour les « européistes », ces naufrageurs de notre nation… Il est vrai que nos politiques se sont trop souvent servis des « technocrates de Bruxelles » pour se défausser de décisions qu’ils avaient eux-mêmes avalisés. Cela n’accrédite pas les solutions populistes pour autant. Les « contraintes extérieures » existent bel et bien et sont une réalité dont il sera difficile de s’abstraire : les pays développés sont étroitement insérés dans l’économie mondiale et ceux qui voudraient s’en défaire ne le pourraient qu’à un coût démesuré. Le gouvernement Tsipras nous en fait la cruelle démonstration sous nos yeux. Son « autre politique » ne fonctionne pas parce qu’elle repose sur une illusion et que tout simplement Syriza n’arrive pas à mettre en place une alternative réaliste. En attendant, les Grecs vont beaucoup plus mal. En moins de trois mois, il a annihilé tous les progrès réalisés depuis 2009, recréé une situation de défaut et provoqué un chaos politique qui menace la démocratie. Le pays a replongé dans la récession et réamorcé la spirale des suppressions d’emplois. La crise de la Grèce relève d’un problème de solvabilité qui nécessite de profondes réformes intérieures et celles-ci ont besoin du soutien européen et du FMI pour être réalisées. Le même raisonnement vaut pour la France. Qui peut croire, que face aux « états-continents » tels que la Chine, l’Inde, le Brésil ou les Etats-Unis, la France, repliée sur elle-même, pourrait faire face et retrouver la prospérité ? C’est au contraire en renforçant le partage de souveraineté avec nos partenaires européens que nous nous en sortirons. Au moment où la reprise se dessine dans la zone euro, grâce à la politique de la BCE, les partis populistes ne seront endigués qu’en proposant les réformes qui privilégient la compétitivité sur les habitudes clientélistes de redistribution qui nous enferment dans la récession et le chômage.

« l’UMPS est responsable de la situation de la France »

Si les « monstres extérieurs » comptent pour peu dans la dégradation de la situation de notre pays, les difficultés qu’il rencontre nécessitent avant tout des réponses intérieures. La France est victime du conformisme de sa classe politique et des syndicats qui congèlent toutes les velléités d’audace et d’inventivité dont elle aurait besoin pour se moderniser. Notre pays est typique des réformes en demi-mesure, toujours insuffisantes. On l’a vu sur les retraites, on le subit sur le marché du travail, on en paie le prix sur le coût du travail. Le recours à l’arme fiscale dans un pays à très haut niveau « d’acceptabilité » de l’impôt a été et est encore trop souvent le recours pour panser les plaies urgentes que sont nos déficits et notre dette. Pas étonnant alors que le discours populiste prospère sur un tel terrain, ou « l’impuissance » est facile à dénoncer quand le chômage et la précarité touchent six millions de personnes. Le slogan « UMPS » est trop facile pour être honnête, il ne rend pas compte de la réalité puisque le Front National prospère grâce à la gauche. Mais c’est vrai, la crise de 2008 a enrayé le redressement de notre pays qui était entamé avec énergie par Nicolas Sarkozy et l’alternance de 2012 nous a engagés sur un mauvais chemin, sous l’effet d’une idéologie archaïque et d’un pouvoir élyséen hésitant. Cependant, les solutions qu’il propose ne sont pas meilleures, elles sont bien pires. Même « intelligent », le protectionnisme, en ciblant les boucs émissaires chinois ou indiens, repose sur un constat erroné : les pays à bas coûts ne sont pas la cause principale de notre déficit commercial. Il suffit de constater que notre déficit cumulé avec la Belgique et l’Allemagne était, en 2013, supérieur à celui de la Chine. La plus grosse partie, 40 milliards d’euros, provient de nos échanges avec l’ensemble de l’Europe ! Et tout est à l’avenant dans son programme. Notre vrai problème  c’est le retard pris dans le progrès technique et l’externalisation des services qui détruisent plus d’emplois que la concurrence internationale. De fait, aussi, les catégories modestes ne vivent plus là où se créent la richesse et l’emploi. La fracture territoriale, chère à Christophe Guilluy, entre les métropoles mondialisées et la « France périphérique » des villes modestes et des zones rurales, fonde le nouveau séisme que notre pays doit affronter. L’une des réponses tient dans la nécessité d’un réaménagement du territoire autrement plus audacieux que la réforme calamiteuse dont la gauche a accouché. Mais se figer sur le « département » à l’ancienne, comme le propose Marine Le Pen, n’est pas à la hauteur de l’enjeu.

« Le Front National, c’est le parti de la capitulation »

La formule est de Bruno Lemaire. Je partage ce point de vue. Ne nous laissons pas avoir par la mise en scène de la querelle familiale, exploitée à outrance par la patronne du parti, parce qu’elle tombe à pic pour servir sa stratégie. La rupture avec le père, jouée en tragi-comédie pagnolesque, constitue un pas supplémentaire sur la voie de la « normalisation » et la dispute va lui permettre d’atténuer de manière symbolique le vieux fond culturel d’extrême droite du parti. Elle veut à tout prix préserver les effets d’une stratégie de repositionnement réussie grâce à la mise en veilleuse de la thématique xénophobe et à un programme social censé répondre à la crise et parler aux laissés-pour-compte. Mais cette querelle père-fille, à laquelle pourrait se joindre Marion, la petite-fille, montre bien la vraie nature du Front National : une PME familiale tenue d’une main de fer, servant d’abord de moyen de subsistance à la famille, autrefois accessoirement outil de confrontation au pouvoir et devenu aujourd’hui instrument de sa conquête. Marine Le Pen peut désormais poursuivre son objectif. Mais la voie populiste qu’elle emprunte dans laquelle les déboires de la France ne peuvent qu’être dus à l’ennemi extérieur, c’est-à-dire l’étranger, la finance, Bruxelles, l’euro, les immigrés… est une impasse. L’isolement qui en découle est basé sur des mesures protectionnistes, nationalistes et étatistes aujourd’hui caduques. Il conduit tout droit à la faillite, c’est-à-dire à la capitulation. Comme avec Pétain, la référence de son père, dans un autre registre.

A suivre : la leçon des départementales.




PAS DE REPIT POUR LE FRONT NATIONAL

 

 Marine le Pen 2013 

 

Après les Départementales, le succès rencontré dans certaines communes et de nombreux départements par le Front National, oblige à constater que Marine Le Pen semble être l’une des rares leaders capable d’augmenter, par le discours, son audience électorale. Plus de 46 % des électeurs ont voté pour elle à Mouliherne, au fin fond du Maine-et-Loire. Et ce n’est pas la seule commune où l’on rencontre ce type de score, même si la forte abstention amplifie le résultat. Ce constat mérite qu’on s’interroge sur ce vote et ce qui le suscite. Il invite surtout à combattre les idées qu’il diffuse pour enrayer sa progression et si possible la réduire.

Une tâche peut-être inutile, me direz-vous, puisque Jean-Marie Le Pen pourrait bien s’en charger. Dans l’entretien qu’il vient d’accorder à l’hebdomadaire d’extrême-droite « Rivarol » il se présente, comme l’opposant le plus farouche au programme de sa fille Marine. Il est clair qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que le Front reste un parti ouvertement d’extrême-droite, classement auquel Marine souhaiterait qu’il échappe une bonne fois pour toutes. Et, pour parvenir à ses fins, il n’est pas à une provocation près. Il avait exaspéré sa fille en revenant récemment sur « les chambres à gaz, détail de l’histoire », et voilà qu’il en remet une double couche en faisant l’éloge de Pétain, en dépeignant le FN comme une « cage aux folles », allusion directe à l’homosexualité de certains des dirigeants actuels, dénonçant l’influence nocive de Florian Philippot… . Il entre même dans le débat sur le programme économique et social du parti pour en dénoncer les erreurs, comme de proposer le retour à 60 ans de l’âge de départ en retraite. Mais on peut se demander qui, du père ou de la fille, a le plus d’influence sur le parti. Il n’est pas certain que Jean-Marie Le Pen soit capable de réunir aujourd’hui beaucoup de militants autour de ses thèses, surtout au moment où le parti rencontre une réussite électorale qu’il n’avait jamais connue.

Il faut donc instruire paisiblement mais fermement le procès du Front National.

Quelques affirmations entendues méritent d’être discutées. Face à celles-ci, il n’est pas certain que la raison l’emporte, mais essayons tout de même.

 « Au moins on est sûr que Marine tiendra ses promesses »  

La véhémence des propos et leur répétition n’est jamais une garantie. Pour que les promesses soient tenues, il faut qu’elles soient tenables. Dans aucun domaine, y compris l’immigration, ce qu’elle annonce est applicable. Elle n’infléchit nullement la rhétorique lepéniste anti-immigration : elle se contente d’en gommer certains aspects radicalisés et d’en amplifier la dimension politico-religieuse. Et comme pour l’essentiel, ce sont les médias qui font le travail, elle n’a plus qu’à s’offrir une surenchère ciblée. Mais qui peut croire qu’en fermant les frontières on arrêtera toute entrée irrégulière sur notre territoire avec les milliers de kilomètres qu’il faudrait garder. Et renvoyer les intrus dans leur pays, est plus facile à dire qu’à faire. Elle en augmentera le nombre, mais cela restera marginal. Chacun sait que c’est avec une politique européenne coordonnée qu’on fera face à ce dramatique problème, et pas en lui tournant le dos. Croire qu’on peut tenir toutes les promesses, c’est oublier que la « politique n’est que l’art du possible ».

« Elle n’est pas comme son père » 

Si le diable qui vient encore de sévir en réaffirmant que les chambres à gaz étaient un « détail », cela tendrait à prouver que la fille est différente, puisqu’elle a décidé de sanctionner durement son père. C’est que l’entreprise de « dédiabolisation » qui repoussait tant de Français semble porter ses fruits. C’est pourtant une belle supercherie ! Il s’agit en fait de la réécriture habile du discours frontiste traditionnel par une modernisation des mots, une OPA sur le vocabulaire républicain en y ajoutant des concepts de gauche, en reformulant les anciennes formulations dans une langue plus acceptable qui gomme les mots choquants, et aussi en mettant en sourdine les thèmes qui dérangent. Mais le fonds de commerce reste le même, ce qui explique les dérapages constants de certains militants. Il faut le dire aux Français : ne vous laissez pas abuser, l’habit ne fait pas le moine.

« On a tout essayé, sauf le FN » 

Le meilleur moyen, en effet, de vérifier que la politique proposée est bâtie sur des promesses intenables, serait de l’essayer. Sauf que c’est prendre le risque d’un aller sans retour tant le programme contient de propositions économiques dangereuses et fatales. D’abord, il faut savoir que le programme new-look du FN fleure bon les années soixante. C’est un fantastique retour en arrière. Il fait de l’Etat le pilier central et unifié de son projet de redressement économique, social et national. Marine Le Pen veut faire de l’Etat recentralisé une force agissante, omniprésente et omnipotente. Vous avez dit « national-socialisme » ? Cela devrait évoquer dans la mémoire de nos concitoyens de bien sombres souvenirs. On est loin du reproche fait par ceux qui votent pour elle, qui se plaignent du « pouvoir confisqué par Paris », qui traitent les « élites » actuelles, tous partis confondus, de « clowns », qui disent souffrir d’un manque de « respect ». Est-ce avec un Etat concentrant toutes les décisions qu’on retrouvera de la proximité, qu’on diminuera les impôts, les fonctionnaires, les réglementations, les charges des entreprises ? Il est permis d’en douter fortement.

« Tous pourris ! »  

Le FN et ses cadres présentés comme les « Monsieur Propre » de la politique. A voir ! L’association « Jeanne », micro parti chargé du financement des campagnes du rassemblement « bleu-marine », fait l’objet de poursuites avec mise en examen. Le Parlement européen s’est ému de rémunérer de nombreux  « assistants parlementaires » qui n’y mettent jamais les pieds… Tout cela ressemble bien à des pratiques déjà connues. Pour un parti qui se dit « anti-système », c’est plutôt malvenu. En fait, il en fait partie, puisque tous ses leaders ne vivent que de la politique.

Il y a deux stratégies à développer face à la démagogie populiste.

Celle qui consiste à montrer que les solutions « marinistes » n’en sont pas, parce qu’il ne suffit pas de renvoyer chez eux les « monstres extérieurs » qui nous étouffent (Wall street, Bruxelles, l’immigration) pour rétablir notre souveraineté et remettre nos finances d’aplomb.

Et celle, complémentaire, qui consiste à montrer que les « monstres extérieurs » sont pour peu dans nos malheurs nationaux qui plongent leur racine profondément à l’intérieur et semblent se nourrir d’une certaine impuissance politique.

A suivre demain.

 


LE NOUVEAU « HOLLANDE(C)OMIC »

    Hollande pit

 Les Japonais ont les « Abénomics », manière qu’ont les économistes de nommer les axes de décisions tirés de la doctrine de Shinzo Abe, le Premier Ministre. Nous, nous avons depuis la semaine dernière le nouveau « Hollandecomic » : il a pour nom « investissement ». C’est le mot d’ordre dorénavant : il faut in-ves-tir ! Et pour cela on va même débloquer de l’argent … qu’on n’a pas. Pas une tribune ou « pépère » n’y va de son petit discours sur « la reprise » et la nécessité pour les entreprises d’investir. Tout ça parce que ses conseillers ont lu quelque part que ça peine à redémarrer de ce côté-là. Qu’à cela ne tienne, l’exécutif va s’en occuper. Comme s’il suffisait de crier « investissements, investissements, investissements » en sautant comme un cabri !

L’investissement au point mort.

De fait, le contexte plus favorable qui s’est mis en place sur la scène économique européenne et mondiale permet d’espérer un regain d’activité en France. Mais le « moteur » de l’investissement est toujours au point mort. Et sans lui, il ne peut y avoir une reprise durable. On comprend alors que notre grand financier Sapin s'impatiente au point de saisir l’occasion d’un passage sur les ondes pour prendre « ses grands airs »  et « exiger » que les entreprises investissent. Il s’est même permis d’accuser  un chef d'entreprise, qui se plaint de ne pas ressentir la baisse des charges annoncée, de ne pas avoir changé de logiciel comptable ! A ce niveau-là d’incompétence, le fossé entre le discours politique et la réalité vécue sur le terrain devient infranchissable.

Les écueils restent trop nombreux.

C’est vrai que les marges des entreprises « s'améliorent sensiblement » sur le premier trimestre, comme le constate l’Insee, mais elles restent parmi les plus mauvaises d'Europe, près de 10 points de moins que l'Allemagne, la Grande Bretagne et l'Italie. En revanche, la fiscalité française dissuade toujours les entrepreneurs de prendre des risques, le coût du travail peu qualifié demeure trop élevé  et les gisements d’emplois qui existent dans le tertiaire restent inexploités. L’environnement social, les normes en tout genre, les prélèvements multiples à caractère antiéconomique comme la taxe sur la valeur ajoutée (CVAE) ou la taxe foncière à deux étages, constituent autant d’écueils pour les investissements. Si pour certaines PME, le CICE et la baisse des cotisations familiales ont pu avoir des effets positifs, ils ont été annihilés par les hausses des cotisations retraites et celles pour la prévoyance. Résultat : le coût du travail ne baisse pas et demeure en France un boulet pour le développement de l’activité. Un point de comparaison suffit : sur le niveau de taxe dans le monde, la France figure dans le peloton de tête en matière de charges sur le travail  (51,7% contre 16,2% au niveau mondial et 23,3% pour les pays de l'OCDE). Ce coût demeure en France exorbitant.

La confiance n’y est pas.

Comment croire alors Manolito quand il dit que le gouvernement a réformé et donc a réuni les conditions pour que la situation s’améliore. Ce n'est évidemment pas comme cela que ça marche. Il ne suffit pas de décréter que les entreprises ont la capacité d’investir. Plusieurs facteurs doivent être réunis pour réaliser un investissement ou une embauche :il faut un cadre favorable et des perspectives. Il faut que les chefs d’entreprise aient une claire perception que les conditions sont là car entreprendre c'est mettre en perspective des risques de pertes et des espoirs de gains. C’est un peu trop facile d’affirmer que si le chômage est en hausse, c'est à cause des entrepreneurs qui n'investissent pas, qui n'embauchent pas !

Avant de rejeter sur les chefs d’entreprise  la responsabilité de la situation économique du pays, le gouvernement devrait d’abord se poser des questions sur son propre logiciel. Car le retournement de la conjoncture internationale crée les conditions inespérées de réaliser les réformes structurelles trop longtemps différées. Le chômage se concentre dans les professions proches du smic et parmi les non-qualifiés. Les questions du salaire minimum, de la formation et du coût minimal du travail devraient être traitées en priorité. Le coût minimal du travail reste, en effet, la variable clé, qu’on le veuille ou non. On constate que la réserve d’emplois accessibles aux non-qualifiés est considérable, avec un déficit de plus de 2 millions d’emplois dans le commerce et l’hôtellerie-restauration, si on compare à ce qu’on observe dans d’autres pays. Pour ne prendre que ces deux secteurs. Pour parvenir à pourvoir ces emplois il faudrait admettre que l’augmentation des inégalités de salaires est un moindre mal que le chômage de masse. La France qui dispose d’une population non diplômée nettement plus importante que dans les autres pays de l’OCDE a contenu les inégalités de salaires en privant d’emplois les moins qualifiés.

Les réformes structurelles sont indispensables.

Baisser le coût minimal du travail pour réduire le chômage n’est pas une idée nouvelle ni originale, sauf que les allégements de charges sur les bas salaires proposés depuis plus de trente ans ont toujours été compensés par des hausses du smic. Et quand le coût de ce dernier augmente plus rapidement que celui d’un emploi au salaire médian, on rend inemployable une population toujours croissante. L’autre grande cause de blocage de l’emploi provient de la protection excessive dont bénéficient les CDI, dont la conséquence est d’enfermer des millions de salariés dans les situations précaires en les obligeant à enchainer intérim, CDD et stages… La protection excessive de l’emploi à durée indéterminée et le salaire minimum trop coûteux, c’est une sorte de transfert sur les employeurs du coût de la solidarité nationale en les obligeant à conditionner l’embauche à la garantie du revenu que la société juge minimal. A tout cela s’ajoute un point noir supplémentaire qui plombe l’économie française et qui l’empêchera de retrouver un rythme de croissance au-delà de 2% par an : la crise dans le BTP, dont la responsabilité échoit largement aux mauvaises dispositions votées sous Duflot.

Voilà des domaines où les réformes structurelles seraient, à n’en pas douter, suivies d’effets en terme de redémarrage de l’emploi.

Sans reprise de l’investissement, pas de croissance durable.

Si le moral des ménages, sensibles à l’effet médiatiques des « bonnes nouvelles » ressassées sur les antennes, a rebondi depuis quelques mois, celui des chefs d’entreprises, calé sur leurs carnets de commande, fait du surplace. Et si le moteur des investissements ne se rallume pas, la reprise ne sera qu’un feu de paille. La question est de savoir si les difficultés structurelles des entreprises françaises et leur manque de confiance sont plus importants que l’incitation que devrait créer l’augmentation de la consommation des ménages. Dans ce cas, celle-ci bénéficierait en premier lieu aux entreprises étrangères, contribuant à dégrader notre balance commerciale. C’est du déjà vu. On aura alors la preuve que la perte de compétitivité de ces quinze dernières années est dramatique et nécessite autre chose que des mesures conjoncturelles.

On comprend que la reprise de l’investissement soit désormais l’obsession de l’Elysée, dont l’hôte y voit une condition nécessaire à sa réélection, devenue son unique objectif. La méthode Coué ne sera pas suffisante, pas plus que les mesures de soutien ponctuel !

 


UN REDECOUPAGE INIQUE DES CANTONS

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On s’est étonné de la forme bizarre des cantons. Certains ont essayé de trouver des explications logiques qui justifient des assemblages surprenants en faisant référence à la réforme des collectivités territoriales qui pousse au regroupement des communes… mais tout cela n’est pas très satisfaisant. Depuis les résultats de dimanche dernier, on a une réponse bien plus convaincante, chiffres à l’appui.

Le redécoupage a eu pour fonction de disperser les voix de la droite et de regrouper les voix de la gauche, ce qui explique les coups de ciseaux qui ajoutent une commune ici, en rejette une autre là. Ainsi on s’aperçoit que malgré la moins bonne mobilisation de son électorat, la gauche a pu maintenir sa position, par exemple, dans la couronne angevine, ou éviter le basculement du département comme par exemple en Loire-Atlantique. Ce qui a permis au Manolito d’affirmer après le 1er tour que la gauche avait « résisté ». Un trompe l’œil évidemment.

Ainsi en Loire-Atlantique, avec 1245 voix de plus que le PS, les électeurs ont placé l’union de la droite et du centre en tête du scrutin ce qui n'a pas suffi à lui faire gagner le département. Elle échoue d’un canton ! Le tripatouillage socialiste des cantons comme celui de Nantes 4, traditionnellement à droite ou celui d'Orvault privé de Sautron, a permis à la Gauche ce hold-up démocratique ! Dans le canton de Guémené-Penfao, le maire, candidat sortant, est élu d’un cheveu avec 50,05% des voix (11 voix), mais on a ajouté à son ancien périmètre la commune de Nozay, entre autre, qui vote à gauche, ce qui n’a rien d’innocent…

En Maine-et-Loire, on a pu s’étonner qu’après une belle élection il y a un an, quatre des adjoints de Christophe Béchu soient battus, contrairement à la logique et au « vent national ». De peu, évidemment, quelques dizaines de voix.

S’agit-il de « limites » à ce que certains appellent le « système Béchu » ? Il n’est pas anormal de demander à des adjoints d’aller conquérir des mandats départementaux quand ceux-ci concernent le territoire de la ville et de l’agglo. C’est même banal et c’est le contraire qui serait surprenant, voire inquiétant.

Ont-ils démérité ? Chacun reconnait qu’ils ont fait des campagnes actives avec une présence assidue sur le terrain. Les binômes constitués remplissaient toutes les conditions requises pour mobiliser l’ensemble des électeurs de la droite et du centre comme un an plus tôt.

Leur défaite est-elle due au nombre des abstentionnistes ou aux scores du Front National ? Pour les premiers, il a plutôt joué en défaveur des candidats de gauche, pour les seconds, l’examen des résultats du second tour ne montre pas d’anomalies flagrantes dans les reports de voix.

Alors il faut bien convenir que la seule explication valable, c’est le découpage du canton. 

A Angers, les ciseaux du législateur ont renforcé le canton Angers centre en voix de droite, alors qu’il n’en avait pas besoin, sinon comment expliquer que l’avenue Jeanne d’Arc et le quartier Louis Gain qui appartenaient  à Angers-Est /St-Barthélemy aient été transféré sur Angers-centre, arrêtant les contours du nouveau canton Angers 6 aux quartiers populaires du boulevard des Deux Croix. De ce fait, sans le secours d’un score impérial dans sa commune et ses 700 voix d’avance, le Maire de Saint-Sylvain, François Gernigon, aurait connu un destin plus périlleux que sa victoire à 51,73%, dans un canton où Hollande avait fait en 2012… près de 57% des voix.

Pour les autres cantons, quelques chiffres éclaireront d’un jour particulier les résultats. Pour le canton Angers 3, le total des voix de gauche à la présidentielle flirtait aussi avec les 57%, soit un handicap quasi insurmontable de 7 points pour les candidats de la droite et du centre. Pour le canton Angers 4, il est de près de 4 points, pour le canton Angers 5, de 6 points et le canton Angers 7 de 4,5 points. Même avec une participation électorale de 50% et une moindre mobilisation des électeurs de gauche, cela a constitué sur la ligne de départ un « gap » difficile à rattraper. Ce qui explique les faibles écarts à l’arrivée, évidemment en défaveur le plus souvent, des candidats de la droite et du centre. Autrement dit, les cantons où ils ont perdu dimanche dernier n’étaient pas gagnables même dans un contexte favorable.

Dans le canton des Ponts-de-Cé, là encore, le tandem Colin-Arriberouge pouvait-il remonter le handicap du découpage du nouveau canton où la gauche a rassemblé 53,41% des suffrages à la présidentielle de 2012 ?  La réponse est contenue dans leur score : 49,50% des voix !

Comment Christophe Béchu a-t-il pu tomber dans ce piège sans le voir venir ? Car évidemment la défaite de ses adjoints, parmi lesquels la première d’entre eux, fait désordre et l’affaiblit. D’un autre côté, la gauche peut se glorifier d’une victoire passablement pipée, ce qui n’est pas si reluisant. Alors relativisons la défaite et voyons le côté positif : l’union avec le centre était stratégiquement indispensable et les binômes se sont bien entendus. C’est une leçon utile pour la préparation de l’élection au Conseil Régional à la fin de l’année. Ces résultats doivent nous encourager à rassembler le plus largement pour la reconquête de la Région.

Une autre conclusion s’impose : les mêmes ciseaux socialistes ont sévi dans tous les départements, renvoyant Charles Pasqua au statut d’enfant de choeur. Il faudra revenir sur ce découpage ou mieux annuler ce mode d’élection ubuesque et illisible et remettre en place la loi sur le « conseiller territorial » bien plus logique et plus économe, quitte à reprendre l’ancien maillage cantonal.




LA GAUCHE PRISE AU PIEGE DE SES CONTRADICTIONS

Flanby découragé

 

Manœuvres et procrastination.

Sévèrement battu pour la troisième fois de suite et pris en tenaille entre les exigences de réformes libérales de Bruxelles et les jérémiades d’une partie de sa majorité pour plus de « gauche », François Hollande va encore se livrer à son exercice favori : attendre. Attendre pour ne rien faire qui puisse déplaire aux uns et heurter les autres. Attendre que les indicateurs économiques qui frémissent, commencent à faire décroître le chômage, attendre que les conditions d’un rafistolage à gauche soient réunies, comme si son optimisme pouvait transformer la réalité. Les « éléments de langage » distillés par ses proches pour commenter le désastre des départementales sont clairs : la politique du président de la République porte ses premiers fruits, il faut être patient et ne surtout pas en changer. Donc ne pas bouger !

Une crise politique est inévitable.

La crise politique ne peut que prospérer sur les tensions internes du Parti Socialiste et la préparation du congrès. La preuve de cette crise est toute simple : si des élections présidentielles avaient lieu aujourd’hui, Hollande serait battu. Fidèle à lui-même et certain de sa bonne étoile, il est convaincu qu’une reprise tardive mais plus soutenue qu’on ne le croit, va le sauver. Le gouvernement peut croire que les premiers résultats de sa politique vont commencer à apparaître, pour autant qu’il puisse s’en attribuer le mérite, n’étant pour rien dans la baisse de l’euro, du prix de l’énergie et des taux d’intérêt, mais on ne peut jurer de rien. La gauche de la gauche partage avec l’exécutif la responsabilité de cette crise qu’elle n’a cessé d’alimenter avec ses vieilles lunes, créant entre le PS, le Front de gauche et les écologistes, mais aussi au sein même du Parti Socialiste, des divisions qui, aujourd’hui, se révèlent délétères. La pression exercée sur la gauche par une impopularité présidentielle croissante crée une tension que seuls des effets d’annonce pourraient apaiser, ce à quoi Manolito s’emploie, toutes affaires cessantes. Il n’est pas certain que ce soit celles qui sont attendues par les contestataires. Il laisse entendre une petite musique différente : s’il affirme que même s’il n’a pas encore donné de résultat, le cap est compris par les Français c’est pour en déduire que leur vote n’appelle pas de coup de barre à gauche d’autant plus que dimanche dernier celui-ci a renvoyé chez eux quelques figures frondeuses. Il faut donc accélérer les réformes, aller vers plus de libéralisation, repousser les sirènes redistributrices des Frondeurs et autres Verts. Changer de cap maintenant reviendrait à ruiner les faibles efforts qui ont été déployés. Ce en quoi il n’a pas tort.

La gauche toute entière est désavouée, voilà la réalité.

Qui réclament des changements en profondeur ? S’il s’agit des abstentionnistes, ils n’avaient qu’à se déplacer pour le dire en votant. Ce serait toutefois surinterpréter leur absence aux urnes. Le scrutin ne montre absolument pas que la politique préconisée par l’extrême gauche ou celle que réclame Martine Aubry, toujours en embuscade,  ou celle qu’exigeraient les « frondeurs », recueille l’adhésion d’une majorité, loin de là. Jérôme Guedj, président du département de l’Essonne, le bastion de Manuel Valls, et frondeur patenté, est battu. En Saône-et-Loire, fief d’Arnaud Montebourg, la droite l’emporte. Dans le Nord qui passe à droite aussi, Martine Aubry n’est pas plus adoubée. Et la liste des défaites se poursuit avec la Seine-Maritime de Laurent Fabius, les Deux-Sèvres de Ségolène Royal, la Corrèze de François Hollande ou les Bouches-du-Rhône : basculements historiques. C’est la gauche tout entière qui en prend pour son grade. Aucun élément n’oblige notre matamore à« gauchir » sa politique ou à faire entrer dans son gouvernement des frondeurs ou des écolos. Ce en quoi, sa position diffère avec celle de son chef qui a besoin « d’unité » pour rêver d’un second mandat.

15 mois sous tension.

Entre les deux têtes de l’exécutif, ce ne sont encore que des nuances, à peine des dissonances. Mais leurs intérêts politiques ne sont plus tout à fait les mêmes. L’un  monte au front devant les députés pendant que l’autre se rend à Berlin. François Hollande ne pense plus qu’à sa réélection en vue de laquelle il doit rassembler à gauche. Manuel Valls, doit prouver que son socialisme plus moderne et ouvert représente l’avenir, même s’il doit perdre en route une charrette d’archaïques. L’ampleur de la défaite pose la question de la légitimité de l’exécutif, question qui va encore s’aggraver avec la nouvelle dérouillée aux Régionales en décembre, et à la clé, peut-être, la prise de trois ou quatre régions par le Front National à la faveur de la proportionnelle. On a tout lieu de craindre que ceux qui s’opposent au pouvoir de l’intérieur voudront récupérer pour eux-mêmes la grogne populaire. Les quinze mois qui viennent promettent de belles pages : comme on sait, plus la situation s’aggrave, plus les trahisons se multiplient, plus les ambitions augmentent. Le grand classique de la Vème  République dont l’intrigue va inévitablement se nouer nous sera joué avec le bon peuple en spectateur impuissant. De quoi nourrir le scepticisme de l’électeur qui s’est abstenu, la conviction de celui qui a voté en faveur du Front, la rancœur de celui qui ne croit plus à la gauche et qui est dans une colère noire, mauvaise conseillère comme on sait.

Et si l’opposition de la droite et du centre en profitait pour se faire aimer en apparaissant comme l’alternative crédible ?