IL CROYAIT SE FAIRE OUBLIER !
06 mai 2015
Triste anniversaire !
Même l’intéressé n’ose pas le fêter vraiment. Il faut dire qu’il y a de quoi. Quand on voit les résultats par rapport aux engagements de « Moi, Président… ». Trois ans d’erreurs, d’atermoiements, de zigzag d’une politique illisible flottant au gré des éléments, jouet d’une idéologie dépassée, incapable d’imaginer ne serait-ce qu’une solution innovante aux déboires économiques et sociaux de la France. Trois ans d’incapacité à gouverner. Trois ans à se chercher. Trois ans de gaffes et de blaguounettes d’ados. Trois ans de discrédit de notre pays qui ne tient aucun de ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Et probablement encore deux ans à attendre, deux ans d’inaction d’un président tétanisé par sa gauche, paralysé par sa majorité, deux de recherche d’une impossible martingale pour sa propre réélection devenue le seul horizon.
On n’a que ce qu’on mérite.
La France méritait mieux. Il y avait un autre chemin que la démagogie et la mauvaise foi des médias ont poussé à écarter. C’est pourquoi, si le locataire de l’Elysée ne veut pas fêter un anniversaire encombrant, d’autres vont se charger de le faire pour lui, histoire de rappeler les Français aux réalités et à la raison, histoire de leur faire prendre conscience de leur bévue, histoire de leur dire qu’il ne sera pas trop tard en 2017, mais que cette fois-ci il ne faudra pas se tromper. Triste bilan en effet que Nicolas Sarkozy n’a aucun mal à éreinter dans son interview au Figaro. L’occasion était trop belle. Mais avant de faire briller les feux d’une autre politique, rappelons tout ce qu’il faudra refaire pour remettre le pays en marche.
Car il est faux de dire que rien n’a été fait pendant ces trois années. Le pouvoir s’est attaché à exacerber à travers ses décisions une politique marquée du sceau de l’égalitarisme forcené qu’il s’agisse de la redistribution des richesses ou des réformes sociétales. C’est ainsi qu’il a complètement dénaturé la politique familiale et sanctionné , avec la modulation des prestations, 500 000 familles disposant de revenus trop élevés, et si on ajoute la réforme du quotient familial, ce sont 3,2 millions de foyers qui sont touchés, à qui on a retiré entre 60€ et 130€ mensuels ! La récente réforme des collèges en est une autre emblématique qui vise à éradiquer tout ce qui ressemble à de l’élitisme. Là encore, sous couvert d’égalité, on va tirer tout le monde vers le bas. La réforme de la santé, avec la généralisation du tiers payant qui ne s’imposait pas du tout, transforme dans les faits les médecins en fonctionnaires. Et maintenant la ministre va s’attaquer aux organismes gestionnaires, une autre manière de renforcer le contrôle étatique. La tentative de redresser les comptes publics par une imposition massive a échoué parce que les prélèvements trop lourds ont eu des effets récessifs non anticipés qui ont paralysés la consommation et les investissements, donc l’économie. Terminons par la réforme territoriale : voilà un bel exemple d’amateurisme supplémentaire. On a assisté au « déménagement » du territoire, décidé sur un coin de table un dimanche soir, entre copains, au moment du digestif, pour pondre un découpage des régions improbable après une réforme du scrutin départemental complètement illisible et farfelue. Et n’oublions pas, cerise sur le gâteau, il y a eu le « mariage pour tous » dont il faudra bien corriger l’excès de son versant filiation. Sur tout cela, il faudra bien revenir pour remettre le train « France » sur les rails. Mais « putain » encore deux ans !
Le désaveu est là.
73% des français désapprouvent l’action du Président. 81% estiment que le bilan de ces trois années est négatif ! Jamais un président de la Vème République n’aura autant trompé les Français que celui-ci. Persuadé, comme son maître à penser Mitterrand, que l'on ne sort de l'ambigüité qu'à son propre détriment, il a donné dans sa campagne de 2012 des gages à la gauche qu'il savait ne pas tenir, il a fait des annonces sur le chômage qui se révélèrent impossibles à atteindre, comme s’il suffisait d’imprécations pour changer la réalité. Il n’était même pas obligé de se ridiculiser aux yeux de ses concitoyens avec ses sorties nocturnes à scooter et ses frasques conjugales. Le sommet du ridicule fut atteint avec le dialogue avec Leonarda par téléréalité interposée. On dit que le ridicule ne tue pas d’habitude, mais quand il s’agit de la fonction présidentielle, si !
Aujourd’hui, le locataire de l’Elysée peut respirer quelque peu. Le redémarrage de l’activité, si longtemps espéré et si timide soit-il, permet de relâcher la pression. Le problème, c’est que le président n’y est pas pour grand-chose, ce dont personne n’est dupe. L’accélération de la croissance vient surtout d’ailleurs. Dans leurs travaux publiés mardi, les experts de la Commission européenne estiment que la baisse des cours du pétrole, de l’euro et des taux d’intérêt explique 1,3 % de croissance dans la zone euro en 2015 sur une prévision totale de...1,5%. Bruxelles relève les objectifs de croissance en Europe pour 2015 : 1,9% pour l'Allemagne, 2,8% pour l'Espagne, 3,6% pour l'Irlande, 2,6% pour le Royaume Uni... 1,1% pour la France et 0,5% pour la Grèce. On bat la Grèce !
La conclusion va de soi !
Les réformes menées sont en réalité minuscules. Pas un projet n’a été mené à terme sans être mutilé. Pas un changement n’a été d’ampleur suffisante. Pas un des dossiers ouverts ne peut être durablement refermé, soit parce qu’inabouti, insuffisant ou discutable. Le mensonge le plus éhonté est certainement celui de la baisse du chômage. Fin mars, la France a encore établi un triste record : 615 000 chômeurs de plus depuis l’élection de François Hollande ! Ce désastre social est dû à un manque de courage politique inédit et une politique fiscale en total décalage avec les besoins des Français.
Demain : "Vive les Républicains " !
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