LE PIRATE DES CARAIBES
12 mai 2015
Tout est bon pourvu que ça mousse !
La tournée du pépère dans les îles, entourée de son aréopage et de son ex en majesté, nous montre s’il en était besoin qu’il est reparti en campagne électorale pour 2017. Il en profite pour mélanger habilement politique intérieure, préoccupations idéologiques de gauche bien pensante et affaires extérieures. L’important est d’occuper le terrain ; personne n’écoute ses discours creux et convenus, une grande partie du peuple français se moque éperdument de ses repentances moralisatrices et coûteuses, et son comportement à Cuba précédé de propos lénifiants sur les dictateurs des lieux en aura choqué plus d’un.
Une pratique clientéliste éhontée.
Il a beau être accompagné d’une brochette de chefs d’entreprises venus pour vanter les marques françaises, les contrats qu’il enfoncera dans sa poche droite ne compenseront pas la profondeur de la poche gauche, dite des « Danaïdes », celle dans laquelle il puise sans compter pour arroser de subventions les départements et les territoires d’Outre-mer chaque fois qu’il s’y rend. L’été dernier, son déplacement à la Réunion s’était soldé par un long catalogue de faveurs, d’autant plus fourni qu’il y avait été plébiscité en 2012 et n’avait ensuite suscité que de la déception. Cette prodigalité s’est confirmée lors de son court séjour aux Antilles, où il vient d’engager les finances de l’Etat à coup d’emplois nouveaux dans la fonction publique et de largesses budgétaires par centaines de millions d’euros. Cet argent ainsi prodigué ne servira qu’à gonfler la dépense publique et l’économie d’assistance, alors que le privé fait cruellement défaut. Le surplus d’« emplois d’avenir », les nouveaux services publics, les postes supplémentaires de fonctionnaires n’ont aucune chance de régler les lourds déséquilibres de ces terres lointaines. Ils n’ont qu’une fonction, celle de faciliter la réélection de l’intéressé, qui pourtant ne se privait pas de pourfendre son prédécesseur qui en la matière ne lui arrive pas à la cheville au vu de ce qu’on observe. Cela ne s’appelle-t-il pas « acheter des voix » ?
La pavane de la Havane.
Notre leader minimo a rencontré les frères Castro et s'est pavané à la Havane, l'autre dernier pays socialiste au Monde avec la France et la Corée du Nord, avant de se rendre en Haïti. Le détour par Cuba est soi-disant fait pour tirer avantage de la détente entre ce pays et les États-Unis, tout en nous assurant pour se dédouaner qu’il parlerait des droits de l’homme avec les dirigeants cubains. La bonne excuse chaque fois qu’il se rend dans un pays totalitaire. Et quel voyage ! Vous vous rendez compte, notre pépère a eu la « chance » de s’entretenir avec la momie du communisme le plus sanguinaire et de s’en trouver tout ébaubi ! C’est lamentable ! Note champion de la synthèse s’est montré capable tout à la fois de défendre les libertés essentielles dans un pays qui ne les respecte plus depuis un demi-siècle, d’embrasser Raul Castro, d’admettre que les Cubains n’ont cessé de se conduire comme des résistants face à l’impérialisme américain –ce gros méchant-, retrouvant pour l’occasion les yeux de Chimène pour le Castrisme. Il réveille le souvenir de cette gauche française en admiration pour le merveilleux régime et cette révolution avec Che Guevara, tellement porteurs d’un romantisme irrésistible. Comment ne pas avoir de la sympathie pour ce peuple si chaleureux et amical victime d’un embargo cruel sans lequel le communisme aurait triomphé, y compris sur le plan économique. Qui en douterait ! En échange de quoi notre fondu de pouvoir n’aura obtenu aucun adoucissement des moeurs politiques cubaines. Cuba reste une île figée dans le communisme alors qu’il a disparu en Russie. Comme tous les touristes, il a pu découvrir un pays qui doit son charme ancestral à ses maisons délabrées et ses voitures du milieu du siècle dernier, preuve que ce sont bien les Cubains qui paient par leur pauvreté ces attraits dus à l’incapacité de l’Etat communiste de construire immeubles et habitations modernes et d’assurer un niveau de vie convenable à ses citoyens. La réalité c’est que le pays reste sous surveillance, et la peur de la police politique règnera tant qu’il n’y aura aucune ouverture vers le pluripartisme. Mais voilà, le symbole compte plus que tout : qui ne voit les signaux envoyés à la gauche que notre pépère veut reconquérir. Un peu grosse la ficelle !
Ne souriez pas, c'est nous qui payons sa campagne !
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