PAUVRE FRANCE !
30 avril 2015
Pauvre est bien le mot, étant donné l’augmentation de la paupérisation à laquelle on assiste depuis que la gauche est au pouvoir : effets inévitables du chômage massif et de la précarité galopante. Cela vérifie pleinement ce que des mauvais plaisants avaient résumé en cette formule lapidaire : « Les socialistes aiment tellement les pauvres qu’ils les fabriquent ! » Tellement vrai dans les faits … Monsieur Le Guen peut bien prévoir une baisse du chômage vers la fin 2015 ou au cours de l’année 2016, tout le monde sait bien que son affirmation « notre politique va produire des résultats » est un gros mensonge et que si baisse il y a, lui et ses amis n’y seront pas pour grand-chose.
Tableau de la France qui sombre.
C’est le pays d’Europe qui marche sur la tête. On y fait tout à l’envers.
D’abord le chômage : un vrai scandale qui n’émeut même pas le bon peuple anesthésié par un dispositif de traitement hors normes financé à coups de chèques en bois. Il n’y a guère que l’opposition pour s’inquiéter de la situation, sans qu’on soit certain qu’elle prendrait le taureau par les cornes si elle revenait au pouvoir. C’est que les mesures à prendre, qu’on connaît, si on les mettait au programme, sont l’assurance d’un revers électoral. Alors, le gouvernement se planque, attend que ça passe et prie pour qu'un jour cela s'inverse, sans avoir fait d’efforts, si possible. En attendant, toutes catégories confondues, la France compte 6 millions de chômeurs. C’est ça la réalité et c'est dramatique !
Ensuite les retraités : notre pays c’est aussi près de 14 millions de retraités et des sacrifices de plus en plus lourds demandés aux salariés du secteur privé. La charge, de plus en plus écrasante, repose sur un nombre d'actifs dans le secteur privé de plus en plus réduit. Et en plus, on constate une forte progression de leur nombre : comme notre pépère n'a rien trouvé de mieux pour plomber les dépenses publiques que de faciliter le départ à la retraite à 60 ans, près de 300 000 personnes sont parties à la retraite anticipée ces deux dernières années , ce qui porte à 7 millions sur les 10 dernières années. Il aurait fallu reculer l’âge de départ dès 2012. On s’étonne après que la caisse de retraite complémentaire pour les cadres est en faillite, que celle pour le privé le sera dans quatre ans. Et le MEDEF nous annonce qu'il n'y aura pas d'autre solution qu'une décote de 30 à 40% sur les retraites complémentaires en cas de départ à 62 ans avec une baisse progressive de la décote jusqu'à 67 ans. En même temps on nous parle tous les jours de combats contre l'inégalité, mais personne ne s'attaque à celle qui perdure entre le secteur public et le secteur privé pour les retraites. C'est insupportable !
Les fonctionnaires : nos finances publiques sont exsangues, mais le nombre des fonctionnaires continue d’augmenter, au lieu de baisser. Nous en comptons désormais 5,6 millions : des effectifs pléthoriques pour un pays suradministré et la lecture des chiffres donne le tournis. L’Insee relève une flambée des effectifs, en dépit des promesses, cinq fois plus forte qu’en 2012, dans les trois fonctions (Etat, collectivités, hospitalière). Une explosion qui s’explique pour moitié par l’envolée des contrats aidés via les emplois d’avenir lancés fin 2012 par l’exécutif. Comment faire des économies dans ces conditions ? La masse salariale de l’emploi public est un boulet de plus en plus lourd à traîner : 25% de la dépense publique, 13,5% du PIB, ce qui place la France dans les derniers de l’OCDE. Mais qui prendra la seule décision qui s’impose pour endiguer le flux : la hausse de la durée du travail des fonctionnaires ? Les exemples pleuvent de durées du travail effectif ridicules dans certaines collectivités, où de nombreux jours de congés sont accordés. Au contraire, le gouvernement multiplie les dispositifs aidés de faux emplois et s’est empressé de supprimer le jour de carence faisant exploser à nouveau l’absentéisme. C’est irresponsable !
La préférence nationale pour le chômage.
Le chiffre qui est annoncé dans les médias est celui des chômeurs de catégorie A, ceux qui n'ont pas exercé du tout d'activité pendant le mois. Mais c'est une supercherie. Le vrai nombre de chômeurs est le nombre total des chômeurs de toutes catégories, et il atteint 5,6 millions de personnes, soit près de 20% de la population active. Notre situation n'est guère meilleure que celle de l'Espagne, à la différence près que notre chômage est le seul qui ne recule pas dans toute l'Europe. Et c’est inacceptable !
La France a développé une véritable préférence pour le chômage qui explique, mois après mois, les mauvais chiffres obtenus sur le marché du travail. Aucune réforme digne de ce nom de ce dernier n’a jamais été entreprise. On préfère des micro-mesures, comme autant de cautères sur une jambe de bois, alors qu’il est tout-à-fait possible de réduire le taux de chômage, comme l’ont fait tous nos voisins. Prenons l’exemple de la « prime d’activité », dernier avatar du « traitement social » du chômage : ce dispositif est destiné à aider les travailleurs pauvres à préférer l’emploi plutôt que l’assistance. Elle vient s’ajouter aux 103 aides existantes et coûtera environ 4 milliards d’euros en 2017. En fait, comme les revenus de l’assistanat sont trop élevés, on invente une prime pour que les chômeurs qui préfèrent rester sans emplois soient tentés par un travail au SMIC. Et pour quel résultat : on a déjà dépensé avec les contrats d’avenir et les différents dispositifs d’assistance, plus de 6 milliards d’euros avec pour résultat 600 000 chômeurs supplémentaires !
Il existe en France un chômage « structurel », indépendant de l’activité économique, qui est estimé à 8 ou 9 points sur les 11% actuels. Il n’y a qu’en faisant disparaître les freins qui bloquent l’emploi qu’on rétablira la situation : notamment par la baisse du coût du travail y compris le SMIC qui est trop haut pour que les personnes les moins qualifiées trouvent un emploi, priorité accordée aux chômeurs et aux salariés précaires pour bénéficier de la formation professionnelle, dégressivité plus forte et sur un délai plus court des indemnités du chômage. Ce serait une manière d’accorder plus de valeur à une feuille de paie qu’à un chèque en bois de 100 ou 200 euros comme rallonge d’une aide publique dispensée par un état en faillite. Du travail, il y en a, c’est l’emploi qui est trop coûteux. On aurait pu employer l’argent public dispensé en vain dans les emplois factices pour aider les entreprises à en créer de vrais dans l’économie réelle. Mais c’est peut-être trop simple. Ce serait surtout très impopulaire. Il faudra bien pourtant en sortir !
Trop de chômeurs, trop de retraités, trop de fonctionnaires, trop d’aides publiques, trop de charges sur le travail et le capital, un marché du travail fermé aux jeunes, on comprend bien que cela ne va pas durer éternellement, d’autant plus que toutes les marges de manœuvre budgétaires sont épuisées. La France a sauté dans le vide, Pépère dit « pour l’instant tout va bien » et Marine propose de couper les ficelles du parachute …
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