CHAT CH'EST CHÛR !
31 décembre 2015
Proverbe du jour :
"Inutile de gronder le chat, quand le fromage est mangé !"
Bon réveillon à tous !
Proverbe du jour :
"Inutile de gronder le chat, quand le fromage est mangé !"
Bon réveillon à tous !
Ils arrivent demain !...
Le bloc-notes reprendra début janvier.
Passez de joyeuses fêtes de Noël !
Daniel
La rumeur disait que François FILLON s’était entouré d’une équipe solide qui avait pour mission d’approfondir tous les sujets utiles susceptibles de fournir les éléments d’un programme pour une candidature présidentielle. Le produit qui en est sorti est un livre politique dans lequel l’auteur nous livre sa vision du redressement de notre pays, en même temps qu’il se dévoile lui-même. « FAIRE » est à la fois le recueil d’une expérience politique puisée dans un parcours et les nombreux mandats et postes occupés, un regard sans concession mais sans nostalgie sur cinq années à Matignon, le récit de ses nombreuses rencontres avec les Français. On y découvre aussi une part plus intime qui permet de cerner un peu mieux la personnalité de cet homme généralement pudique. Un exercice réussi.
C’est d’abord un tableau de la France telle qu’elle est.
Et elle va mal. François Fillon identifie les maux dont souffrent le pays pour mieux ensuite proposer des remèdes. Il n’y va pas par quatre chemins : trop d’aides, trop d’administration, trop de textes, trop de complexité avec les effets pervers qui en découlent. Il nous explique aussi comment on en est arrivé à ce point de dégradation : dépenses publiques, dette, impôts. Bien évidemment le gouvernement actuel porte une large responsabilité et il n’est pas trop difficile de démontrer que la situation s’est aggravée depuis 2012. Il a cependant l’honnêteté d’en prendre une part à son compte, reconnaissant que la crise profonde de 2008 avait changé la donne et empêché de poursuivre jusqu’à leur terme les réformes qui lui paraissaient indispensables. Pas d’acrimonie dans son propos, même s’il admet avoir eu des différences d’appréciation avec Nicolas Sarkozy, inévitables selon lui, dans un exécutif bicéphale.
La clé du redressement : la liberté.
Souffle pompidolien ? On est tenté de retrouver dans les propos de François Fillon, cette phrase célèbre de l’ancien président : « arrêtez d’emmerder les Français ! ». De ces nombreux échanges, de son observation aiguë de ce qui a marché ailleurs, il tire la conclusion qu’il faut insuffler de la liberté, sinon du libéralisme dans les rouages économiques comme dans la société. Alors c’est simple : il faut abroger la durée légale du travail et faire confiance aux entreprises, il faut porter la retraite à 65 ans, il faut simplifier les aides sociales pour les ramener à une prestation unique, il faut réduire les aides accordées en indemnisation du chômage… Il faut redonner des marges de manoeuvre aux entreprises en baissant de 50 milliards la fiscalité qui pèse sur elles. Cela suppose une diminution drastique de la dépense publique par la diminution du nombre des fonctionnaires et une vraie réorganisation du territoire. On pourra ensuite, et seulement quand la machine sera repartie, penser à supprimer l’ISF, baisser les impôts des ménages. François FILLON est persuadé que les Français sont prêts à accepter toutes ces mesures.
L’hymne à la responsabilité.
Son analyse du système éducatif est très pertinente. Il parle en expert : son passage rue de Grenelle n’y est pas pour rien. Pour l’éducation, il propose d’adapter plus que réformer en suivant trois lignes directrices : autonomie, diversité, autorité. La démonstration est plutôt convaincante. Particulièrement quand il aborde la place de l’apprentissage et des formations en alternance pour parvenir au plein emploi. C’est bien simple, ce qu’il propose, je le demandais déjà il y a presque 20 ans quand j’étais Conseiller Régional en charge de ce dossier : placer sous l’autorité des régions et des branches professionnelles les lycées professionnels et les centres de formation des apprentis et unifier l’ensemble des aides à l’apprentissage, ainsi que la collecte de la taxe. L’Etat ne peut pas tout faire ni tout régir : qu’il délègue et fasse confiance ! Mais sur l’évolution du système éducatif, je garde la même réserve : il n’est pas certain que l’autonomie soit acceptée et que les chefs d’établissement soient en état de l’assumer, la diversité c’est mettre fin au moule unique, quant à l’autorité, un grand nombre d’enseignants s’en défient par idéologie !!!
Une certaine idée de la France.
Quand François Fillon aborde les sujets qui font débat aujourd’hui avec l’immigration, dans un chapitre pudiquement nommé « les lois de l’hospitalité », ou ceux qui touchent à la politique extérieure de notre pays, c’est la fibre gaulliste qui transparait. La France reste un pays généreux et hospitalier, mais dont on doit respecter les traditions. C’est dit sereinement sans stigmatisation inutile. Et en même temps, La France a un grand rôle à jouer sur la scène internationale et en Europe, que l’Histoire lui a taillé et qui oblige donc sa diplomatie à tenir son rang. Il regrette qu’elle soit absente notamment au Proche Orient où pourtant notre connaissance des pays et des populations qui y habitent serait bien utile. On ne peut que lui donner raison quand on voit les dégâts causés par l’interventionnisme américain. Ce n’est pas non plus sur l’Europe que je trouverai un désaccord. Son projet, finalement, est très proche de ce que Giscard propose dans son livre « Europa ». Il faut une Europe indépendante appuyée sur l’euro, une harmonisation fiscale et un gouvernement économique de la « zone ».
La révolution numérique.
C’est pour moi le point sur lequel François Fillon fait preuve d’une grande lucidité : il en fixe parfaitement les enjeux et les contours. S’il s’agit de « faire », il est bien placé pour mettre en œuvre la politique qu’il faudrait mener en actionnant les bons leviers. Ce qui séduit le plus c’est la vision de l’avenir qu’il met dedans, faite de réalisme et de pertinence, que la bonne connaissance du sujet lui permet de proposer. Anticiper, en politique, c’est toujours la préoccupation, et malheureusement, il faut bien constater que trop souvent nos politiques ont plus l’œil rivé sur les sondages qui mesurent leur quotidien que sur l’horizon qui détermine l’avenir. Anticiper, voilà ce qui donne du crédit à la réflexion de François Fillon. Enfin, on entrevoit un cap, une ligne, un dessein ancré dans la modernité.
Le feu d’artifice final.
L’ancien Premier Ministre transparait dans le projet : il tire la leçon de sa propre expérience. Et ce qu’il propose pourrait effectivement changer la donne en profondeur. Entre sa vision du périmètre de l’Etat, la composition du Gouvernement, les réformes envisagées et leur calendrier, on assiste à un véritable feu d’artifice. Je n’entre pas dans le détail : lisez « Faire » ! Et puisqu’il s’agit de « Faire », la question qu’on se pose est : « Est-ce que c’est faisable ? ». Ce n’est pas tous les matins qu’on rencontre un candidat qui est prêt à supprimer les 35 heures, les régimes spéciaux, le statut de la fonction publique, l’ISF, le code du travail, qui annonce qu’il va tailler dans le vif en supprimant les départements et en revenant au découpage des anciennes régions. Le problème réside tout entier dans le fait que ce discours va heurter de plein fouet la culture politique profonde des Français, antilibérale, protectionniste et keynésienne, nourrie au biberon de l’ « Etat providence ». Ce programme a le mérite de la cohérence et même de l’audace. Il est à coup sûr susceptible de remettre la France sur les rails. Pourtant il ne vaut à son auteur qu’un intérêt limité et une relégation dans les profondeurs sondagières . Il faudra donc une énergie colossale pour sortir le bon peuple de son déni du réel, de son addiction à la dette, pour le convaincre de choisir la voie de la liberté. Mais la période est peut-être propice aux gens têtus et courageux, et après un quinquennat de mensonges et de reniements, il y a une fenêtre de tir pour ceux qui parlent vrai. Là est la chance de François FILLON. Car, en fait, tout est question de volonté politique ! Et, effectivement, il n’y a qu’en prenant les problèmes « à bras-le-corps » qu’on sortira la France de sa torpeur et du déclin.
« Faire » est tout de même plus convaincant que le tissu de basse démagogie des propositions du FN.
Et si on essayait Fillon ?
A qui profiterait l’union ? Certainement pas aux Français.
Union républicaine, pacte républicain, … tout est bon pour faire croire qu’une « union nationale » est possible. La gauche est à l’initiative, évidemment, forte de ses deux concessions qu’on ne lui demandait pas pour faire croire à son combat contre le FN. Les médias en rajoutent. « L’union nationale », voilà la bonne solution pour faire réélire pépère dont personne ne veut plus, il suffit de voir les sondages. Et à droite, il y a des bonnes âmes qui sont prêtes à tomber dans le piège au nom de la sacro-sainte lutte contre le chômage. Tu parles ! Avec la majorité de gauche telle qu’on la connait, on n’est pas prêt de voter les mesures radicales qu’il faudrait prendre et fort bien décrites par François Fillon dans son livre « Faire ». Si c’est pour voter des mesures telles que 200 000 emplois aidés supplémentaires, véritables trappes à chômage, ou en faveur de l’apprentissage après avoir démantibulé le dispositif, la gauche n’a pas besoin de la droite. Qu’elle laisse faire les Régions qui ont la compétence. Je prends le pari de la comparaison dans dix-huit mois de ce qui se sera passé dans celles gouvernées par la droite et celles restées à gauche. La preuve par les faits !
Ni plus à droite, ni plus à gauche. Nous-mêmes.
Faire croire qu’une « union nationale » est possible est une tromperie. Ailleurs en Europe, cela arrive. Pas chez nous. Nous n’avons pas la même gauche que les autres : elle est restée sectaire, idéologue, imprégnée de marxisme. Nous n’avons aucune valeur en commun. Car derrière les mots se cachent des définitions terriblement divergentes. La liberté : elle est pour nous individuelle et doit favoriser la réussite de chacun ; pour la gauche, elle est collective et se conçoit dans une société pour laquelle nous ne partageons pas les mêmes principes, on l’a bien vu avec le mariage pour tous. L’égalité : nous y voyons une recherche de l’équité ; la gauche en fait un vecteur d’égalitarisme. La fraternité est pour nous le goût de l’autre qui se traduit par le bénévolat, l’attention portée à chacun, l’entraide, c’est d’abord un « humanisme » ; la gauche l’a renommée « solidarité » et en fait, à coups de prélèvements, une obligation imposée, une machine bureaucratique. Ainsi, c’est en son nom qu’un candidat proposait récemment la « gratuité des transports scolaires » : une duperie puisqu’il y a bien quelqu’un qui paie ! Il parait que lorsqu’on tient de tels raisonnements, on appartient à la droite « dure ». Tellement facile ! Dans le même registre, on répond par « gauche irresponsable » !
Même la « République » !
Même le mot « République » cache deux conceptions différentes. Evoquée par les hommes de gauche, elle n’est jamais qu’un concept abstrait. On le brandit comme un étendard, mais sans définition. Or, des types de républiques, il en existe de toutes sortes avec des constitutions très variées autorisant des régimes plus ou moins autoritaires. La Corée du Nord est une république. Pour nous, la « République » est d’abord « française » ! Cela veut dire que nous sommes attachés au régime démocratique qu’elle garantit et qui est bien caractérisé par une répartition des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Je joue sur les mots ? Pas vraiment. Le mot « république » est un paravent trop commode que les belles âmes peuvent brandir sans jamais préciser ce qu’ils entendent. Et François Hollande sait en jouer mieux que quiconque, lui qui pose un à un les jalons d’un « rassemblement républicain » qui fonctionnerait à son profit : sa furia sécuritaire qui fait du plus droitier des opposants un gentil plaisantin, le sacrifice spectaculaire des listes retirées dans le Nord et en Paca comme preuve de sa bonne foi de la lutte contre les extrêmes, alors que c’est la punition d’une dérive gestionnaire et en même temps le pari de faire gagner la gauche dans des triangulaires avec le même FN, ce qui a fonctionné dans plusieurs régions. Ce qui est triste c’est de voir les « gogos » tomber dans le piège, à commencer par Xavier Bertrand et Christian Estrosi : réalisent-ils qu’ils ne sont pas redevables aux électeurs de gauche de leur élection car personne ne leur a tenu la main ? Et je suis persuadé que les deux auraient gagné même en triangulaire compte tenu du sursaut de participation entre les deux tours. Ils sont victimes du syndrome de Stockolm.
Le FN, seule force d’alternance ?
Nous n’avons aucun bout de chemin à faire avec les socialistes sinon à désespérer un peu plus nos électeurs, meilleur moyen d’alimenter le vote FN. Et qui ne voit qu’avec un gouvernement d’union nationale gauche-droite, si jamais il arrivait, c’est offrir au parti d’extrême droite le statut dont il rêve : être la seule force d’alternance ! Un vrai marchepied pour mener au pouvoir Marine Le Pen ! D’autant plus, qu’étant d’accord sur rien, ni sur les chemins de l’emploi, ni sur le rôle et la place de l’entreprise, ni sur les dépenses et le nombre des fonctionnaires, on voit mal un tel gouvernement, tiré à hue et à dia, réussir.
L’alternance de conviction.
Il y a un autre chemin, celui de l’alternance de conviction. Il est incarné aujourd’hui par Bruno Retailleau, Alain Wauquiez, Valérie Pécresse. Ils se sont attaqués sans fausse pudeur aux maux qui rongent notre société. Cela leur a valu des attaques violentes mais les électeurs ne s’y sont pas trompés. Oui, ils n’ont pas eu peur de parler d’identité, de sécurité, de contrôle de l’immigration. Et alors ? C’est ce que voulaient entendre ceux qui votent. Sauf que leur programme ne s’arrête pas là et cela fait toute la différence avec celui de l’extrême-droite. Car, face au Front national, il ne suffit pas d’ériger un barrage, qui a pour vocation à être submergé un jour. Il faut en même temps « pomper » ! C’est ce qu’ils ont fait. Je dis merci à Nicolas Sarkozy d’en avoir tiré la leçon en remerciant Nathalie Kosciusko-Morizet pour la remplacer par Laurent Wauquiez. On en a fait tout un pataquès alors qu’il s’agit d’une tempête dans un dé à coudre. Surtout qu’elle reste au bureau politique ! Le fait qu’elle aille se plaindre à chaque micro complaisamment tendu, relève, comme le dit très bien Rachida Dati, du comportement d’enfant gâté, car son sort n’intéresse pas grand monde. Quand le n°2 est en désaccord avec le N°1, la logique veut qu’il soit remercié. D’autant plus si le N°1 doit abandonner son poste pour participer à la primaire. Au moins c’est clair.
Chacun sa route, chacun son destin…
Commençons par le commencement.
Deux mots à ces journalistes qui nous prennent pour des c..s et qui d’une semaine sur l’autre sont capables d’oublier ce qu’ils ont écrit. Ainsi je me souviens d’un titre en une du Courrier, pour ne pas le nommer, qui nous disait en gros, que la gauche allait gagner. On nous expliquait que faute de réserves, la droite était partie à la pêche aux voix tandis que le PS pouvait compter sur le renfort arithmétique et substantiel des voies vertes et des autres partis de gauche. Comme si la politique c’était de l’arithmétique ! La vérité, c’est que ce « brave » (je suis poli) type prenait ses désirs pour des réalités. Vaine tentative pour manipuler l’opinion publique. On l’a vérifié en découvrant la large victoire de Bruno Retailleau. Alors que, sans fausse modestie, un simple quidam comme moi avait annoncé dès dimanche dernier par un simple calcul et un peu de connaissance du terrain politique, le score effectivement réalisé : 42-37 ! Un peu mieux même. Les journaux locaux feraient bien de recruter des plumes qui aient un minimum de connaissances du terrain politique local. Au moins, c’est dit !
Passons aux choses sérieuses.
Donc la droite a remporté sept régions, mais n’aurait pas gagné, enfin, pas vraiment. Et même, le grand perdant serait Sarkozy. La gauche en aurait sauvé cinq, et ce serait un exploit obtenu grâce à la mobilisation citoyenne… Quant à la Corse, ayant échappé au dilemme Front National par le truchement des indépendantistes, elle a disparu des écrans radars. Tout ce que j’entends dans les débats, que ce soient entre politiques ou venant des experts en politologie, me semble bien convenu. A aucun moment on ne met en avant le « machiavel » qui gîte rue du faubourg Saint-Honoré. Car quoi ! Si le FN s’est retrouvé en tête dans six régions (effet loupe de mon article précédent), c’est bien à cause du bilan catastrophique de son action auquel il faut ajouter l’effet « 13 novembre » et sa cerise « 40 000 chômeurs de plus ». De quoi manifester de la colère, pas vrai ?
Et voilà les grandes manœuvres.
On se retire dans trois régions, au nom des grands principes, pour « faire barrage », et on calcule finement qu’on peut remporter les autres grâce aux triangulaires. Il faut dire que ça a failli marcher. A peu de voix près c’était le « jackpot » pour pépère : 3 ou 4 régions pour la Droite, les deux abandonnées à leur triste sort plus les Pays de la Loire considérés comme perdus, et le reste pour la gauche ! On imagine la Bérézina ! Fort heureusement, la campagne sérieuse menée par ses candidats de valeur, les listes Républicains-UDI ont pu se sortir du piège en Auvergne Rhône-Alpes, en Normandie, en Ile-de-France où Valérie Pécresse voit ses efforts enfin couronnés de succès. Ce sera donc sept régions pour la Droite. Et encore il s’en est fallu de peu, moins de 0,5%, qu’on remporte le Centre Val de Loire. En fait, si la gauche conserve la grande région Poitou-Charentes-Limousin et Midi-Pyrénées-Languedoc Roussillon, c’est surtout grâce à un découpage politicien très favorable. D’ailleurs, soulignons que les Républicains ont été bien inspirés de maintenir la liste de Dominique Reynié, car un retrait aurait très probablement libéré des électeurs qui seraient allés grossir ceux du FN, autant par dépit que par rejet d’un système clientéliste dont ils ne veulent plus.
L’arbre qui cache la forêt.
La vérité, c’est que sans les événements et sans redécoupage, la gauche aurait bien subi un immense revers électoral. Elle a limité les dégâts, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Le PS est en pleine décomposition et si à droite, la guéguerre des chefs appelée pudiquement « primaire » va battre son plein, à gauche, chacun aiguise son couteau qu’il cache soigneusement sous sa houppelande, car, j’en mettrais ma main au feu, les « petits meurtres entre camarades » ne vont pas tarder à commencer, au nom des « grands sentiments »…
Rien à faire, ça ne repart pas ! L’économie française ne crée pas assez d’emplois, au point que l’on peut même affirmer que les carottes de Hollande sont cuites pour la fin du quinquennat. Aussi faut-il s’attendre à une nouvelle pirouette politicienne : le pire est à craindre.
Les créations d’emplois sont trop faibles pour faire baisser le chômage.
Sur un an l’économie de notre pays a créé 37600 emplois alors qu’il en faudrait plus de 120 000 pour commencer à voir s’inverser la courbe du chômage. L’Insee douche les discours optimistes de Sapin-les-bas-roses. L’industrie reste le gros point noir : entre juin et août, elle a enregistré son 58ème trimestre d’affilée de repli, détruisant près de 15 000 emplois, le niveau le plus élevé depuis deux ans. Idem dans la construction qui a détruit au cours de l’été dernier plus de 10 000 emplois. Au troisième trimestre le taux de chômage a bondi de 0,2 point pour atteindre 10,6% de la population active, record inégalé depuis … 1997 ! On comprend pourquoi Pôle emploi a enregistré 42000 chômeurs supplémentaires. Et comme chaque année 120 000 nouveaux actifs entrent sur le marché du travail, les secteurs qui créent de l’emploi ne sont pas suffisamment actifs pour faire face.
Pourtant tous les indicateurs sont au vert.
Jamais La France n’aura eu cette chance d’avoir un contexte aussi favorable pour se relancer. La politique monétaire de la BCE est ultra-accommodante, le pétrole n’en finit pas de baisser, l’euro voit son cours déprécié. A cela, il faut ajouter le (petit) coup de pouce du CICE donné aux entreprises. Tous les facteurs sont réunis pour embrayer sur une croissance soutenue. On a même vu depuis un an une remontée de la profitabilité des marges bénéficiaires des entreprises. Les exportations de la France ont progressé plus vite que le commerce mondial, ce qui est plutôt bon signe. On aurait dû avoir une forte amélioration de la situation et des perspectives, or ce n’est pas le cas.
La reprise est poussive.
Les freins au développement sont encore trop importants. Les signaux négatifs se multiplient : la production manufacturière a fléchi de 0,5% au mois d’octobre, l’industrie agroalimentaire, celle des matériels de transport et l’informatique ont vu leur production reculer. A cela, il faut ajouter la chute de la consommation des ménages et les attentats qui ont ensanglanté Paris il y a un mois ont eu un impact sur la fréquentation touristique et la consommation. Le chômage élevé favorise un taux d’épargne élevé et rend difficile une reprise de l’investissement des ménages en logements, la désindustrialisation a fait perdre à la France une grande partie de sa capacité de rebond. La part des importations dans la demande intérieur ne cesse d’accélérer. Enfin, l’investissement reste un frein à la reprise et les carnets de commandes sont en baisse. Malgré l’amélioration de sa compétitivité, notre pays reste encalminé.
La relance par la consommation est inefficace.
Tous ces indicateurs mettent à mal le modèle classique keynésien sur lequel le gouvernement s’entête pour relancer la croissance par la consommation. Stimuler encore plus la demande par des déficits publics, par des hausses plus rapides des salaires, accroîtrait encore plus les importations. L’évolution du rôle des importations devrait inciter nos gouvernants à la retenue, car un soutien encore plus fort de la demande dans l’espoir de faire repartir la croissance et l’emploi risque d’être de l’argent (et de la dette) dépensé en vain. Tant que le problème de l’offre n’est pas réglé, la stimulation de la demande sera peu efficace et continuera de faire travailler… les autres. Et augmenter les profits des entreprises par de nouvelles baisses d’impôts sera inutile si ces profits supplémentaires ne sont pas investis. L’autre paramètre, c’est justement le peu d’envie des entreprises françaises d’embaucher ou d’investir davantage. Il faudrait abaisser le niveau de la pression fiscale qui reste trop élevée, rénover le marché du travail avec un contrat intermédiaire entre le CDD et le CDI (trop protecteur), améliorer l’adéquation formation –emploi, abaisser le prix du travail non qualifié, accentuer la robotisation … Les pistes sont connues.
Il y a bien un problème de confiance que le gouvernement actuel n’arrive pas à régler.
Et la cause ? Il suffit de voir l’état des finances publiques.
Les commentateurs font toujours dire aux chiffres des choses que ceux-ci ne disent pas forcément. Il y a une chose qui me frappe : jamais le fait que 50% des Français ne se sont pas exprimés n’est pris en compte. Or ça change tout.
Ainsi le FN ne représente pas 30% des Français, mais 15%, ce qui est encore trop, ou déjà beaucoup, comme vous voudrez. Vous me direz alors que les autres partis ça n’est pas mieux. Evidemment.
Sauf que… il faut prendre en compte le facteur « mobilisation » des électorats. Il existe en France des courants d’idées avec des électorats « fluides » qui ne se mobilisent que dans les grandes occasions. Cela concerne généralement plutôt la droite et le centre, et une partie de la gauche modérée. Le fait est que plus un électorat est radicalisé, plus il est « captif ». Le modèle était autrefois celui du PC, c’est aujourd’hui celui du FN.
Cela pour dire quoi ?
Que le FN a fait le plein de ses voix au 1er tour. Qu’il n’en gagnera guerre au second. D’ailleurs son score n’est pas extravagant comme on tente de nous le faire croire : quelques 6 millions de voix à recouper avec les 6 500 000 voix de Marine Le Pen à la Présidentielle de 2012. Je peux prédire sans grands risques de me tromper qu’il en perdra même là où il n’est pas en situation de l’emporter comme dans les Pays de la Loire.
Les autres listes n’ont pas fait le plein et le résultat du second tour dépendra en grande partie du degré de mobilisation de leurs électeurs. A gauche, partie en ordre dispersée, il faut se rabibocher : une cuisine pas toujours bien compréhensible pour le citoyen moyen qui peut y voir des accords de façade pour garder des postes. A droite et au centre, l’union a été faite dès le départ, mais on le sait bien, c’est toujours un peu réducteur. On peut penser que l’effet produit par l’arrivée en tête du FN dans six régions sera mobilisateur. D’où la vague de sondages qui annoncent tous un redressement de ses résultats dimanche prochain. Soyons prudent, cela ne sera vérifié qu’une fois que les urnes auront parlé.
Néanmoins, le mode de scrutin régional est vraiment un piège à c… Mi proportionnel, mi majoritaire, avec des listes départementalisées, il est à la fois le plus complexe et le plus hermétique pour la répartition des sièges. Il faut avoir fait polytechnique pour savoir combien de sièges peut capter une liste en fonction des différents scores obtenus dans les départements. Alors imaginez dans les nouvelles régions au découpage titanesque comme Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine ! Quel rapport entre l’habitant de Niort et celui de Saint-Jean Pied de Port ? Il oblige quasiment à faire l’union dès le 1er tour sous peine d’être marginalisé. Il est fait pour déboucher sur un duel. Sauf si trois listes arrivent à égalité…
Le cas de figure que nous connaissons a conduit à des contorsions et des débats scabreux sur la question des désistements pour entrer dans le schéma du duel. Surtout s’il faut faire barrage au FN. Cela conduit à éliminer un courant politique de sa possible représentation dans les assemblées régionales pendant six ans. Est-ce acceptable ? Les triangulaires pouvaient être mortifères pour la droite comme pour la gauche, on le savait. Alors pourquoi avoir supprimé la réforme qui instituait le « conseiller territorial », élu au scrutin uninominal, infiniment plus clair et plus simple pour tous les électeurs. Terrible leçon pour la gauche et Hollande qui ont refusé de l’appliquer alors qu’elle était votée. Ils en paient le prix aujourd’hui !
Enfin, l’effet loupe se retrouve aussi dans le « rôle décisif » que la vague migratoire et les attentats ont eu sur le vote FN. Je le disais dans un billet précédent, c’est confirmé par une étude de l’IFOP. Un gain de 5 à 10 points en « exprimés » (dans un contexte de 1 sur 2 qui vote). On constate une forte amplification du vote en PACA. De même, dans le Nord, et particulièrement à Calais. A l’inverse, les terroirs où le FN fait moins qu’aux européennes sont des fiefs de droite où certains candidats, en fonction de leur ancrage local, parviennent à faire refluer ce vote. Alors que c’était l’électorat mélenchoniste qui apportait à Marine Le Pen ses points de progression, les attentats ont favorisé le basculement d’une frange de l’électorat de droite, touchant l’électorat catholique, les artisans et les commerçants. Et l’institut identifie bien les ressorts : il s’agit des thèmes de sécurité des personnes et des biens, de la lutte contre le terrorisme ou de l’accueil des migrants. Autrement dit un « vote reflexe » dès lors que la proximité des événements fait qu’on est encore dans l’émotion.
On est loin de l’idée d’adhésion à un projet que la plupart de ces votants ne connait pas. Sinon quel boulanger voterait pour un parti qui prévoit dans son programme le retour du contrôle des prix des produits de consommation courante, autrement dit le prix de la baguette fixé par Bercy !
Il ne nous reste plus qu’à espérer que l’électorat modéré, qui ne s’est guère exprimé, comme toujours dans les élections intermédiaires, se réveille dimanche prochain. Et espérer aussi que l’effet loupe ne profite pas trop à « pépère » qui prendra encore un avion pour aller voter, parce que vraiment, avec le bilan qu’il nous inflige et ses 700 000 chômeurs supplémentaires, il ne le mérite pas. Déjà que le découpage des régions était fait pour mettre à l’abri certains caciques !
Il n’y a pas besoin d’être sorcier pour trouver les raisons de la forte poussée du Front National : j’en vois au moins deux qui « sautent » aux yeux, si je puis dire : l’effet « 13 novembre » qui a joué à plein et les 40 000 chômeurs supplémentaires du mois dernier. Le premier a amplifié la peur et le sentiment xénophobe dans un contexte où la vague migratoire, la jungle de Calais, la visibilité de l’islamisme radical ont servi de catalyseurs. Le second a ajouté au sentiment d’impuissance et d’abandon que l’on peut imputer à l’échec de la politique économique menée depuis 2012 par la gauche et attribué un peu trop facilement aux « politiques » en général. Que le remède choisi soit pire que le mal, dans cette affaire, n’est qu’un corollaire qui ne peut pas être pris en compte aujourd’hui pour cause de surdité des intéressés.
En tête dans six régions.
Mais si le mal s’est aggravé au point que le FN arrive en tête dans six régions, c’est bien le PS qui en est responsable. Qu’avait-il besoin de rendre illisible cette élection en modifiant de façon ubuesque les contours des régions, renforçant la « nationalisation » du scrutin par la perte de vue de l’intérêt local, la proportionnelle faisant le reste. Voilà où mènent les errements de la politique politicienne. Ce sont bien les voix les plus à gauche que Marine Le Pen récupère dans le Nord. La raison du transfert s’explique par la déliquescence du Parti Socialiste local et les « affaires » qui ont défrayé la chronique et ruiné la commune d’Hénin Beaumont offrant au FN une première marche d’appui. Il s’explique aussi par les désillusions produites par les promesses non tenues d’un Président condamné par la réalité à reprendre à son compte la politique qu’aurait menée ses adversaires, au moins en matière sécuritaire. Il suffit de voir le « dégoût » de Mme Taubira face à la proposition de « déchéance nationale ». Comment alors s’étonner qu’il y ait de la colère et de la désespérance chez ces électeurs-là.
Les apprentis sorciers.
Ce vote, je ne crains pas de le dire a été instrumentalisé par la gauche pour affaiblir la droite républicaine. Mais, tel Frankenstein, la machination a échappé à l’apprenti sorcier. Les médias y ont joué un rôle particulièrement actif. A coups de reportages sur le « salafisme », sur l’islam dans l’entreprise, sur les mosquées radicalisées, on a décliné le thème à l’infini. Le « Non » de Laurent Joffrin à la une de l’Obs est le cri de quelqu’un qui vient de se brûler ! L’abus est apparu clairement quand France 2 a dû renoncer à une émission avec Marine Le Pen. A force de mettre le diable sur un plateau, il ne faut pas s’étonner si le nombre de ses adorateurs augmente.
Le cas Marion.
Le cas de Marion Maréchal est un peu différent. Elle ne surfe pas sur les mêmes problématiques que sa tante. Ses thèmes sont ceux habituellement privilégiés par une extrême-droite beaucoup plus « pure ». Les événements lui ont offert une vague sur laquelle elle s’est mise à glisser avec une certaine virtuosité, accrochant ici et là des électeurs, qui sur le thème de la sécurité, qui sur la tradition sociétale (le planning familial), qui sur les racines chrétiennes pour les faire coïncider avec un nationalisme bien compris. Une vraie conservatrice que le grand père doit couver d’un regard attendri. Une habilité qui a pris à contre-pied la ligne suivie par Christian Estrosi, le poussant à faire des appels du pied à l’électorat « républicain » pour ne pas dire de gauche…. On voit le résultat.
Le PS victime de son jeu.
Vous me direz, le piège s’est refermé sur le PS puisqu’il est condamné à se retirer au moins dans trois régions. Mais pas complètement. Le PS a beau être à la peine avec une gauche très divisée, le redécoupage l’a mis suffisamment à l’abri dans au moins deux, voire trois régions, où il va probablement réussir à tirer son épingle du jeu. Il aura aussi, du même coup, réussi à empêcher le hold-up des listes de la droite et du centre qui se dessinait avant les événements, puisque le FN est en mesure de gagner deux, voire trois régions, sinon quatre. C’est quand même cher payé la manip’.
Un étau implacable.
« Les Républicains » sont pris en étau. J’approuve personnellement le refus de fusionner. Ce petit jeu néfaste auquel Manolito s’était prêté a aussi contribué au vote FN. Il n’y a qu’un seul cas où la liste de la droite et du centre est en situation délicate : c’est sur Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Fallait-il qu’elle se maintienne ? Oui, je le crois, sinon « l’élégance » qui aurait justifié un retrait, aurait aussitôt été interprétée comme un renvoi d’ascenseur : impossible. C’était envoyer des électeurs supplémentaires de la droite vers le FN. Ni fusion, ni retrait ! Cela dit, le score obtenu par l’alliance n’a pas été à la hauteur des espérances. Là-dessus aussi il y a lieu de s’interroger. Quand Juppé dit ce soir qu’on n’est pas « audible », j’ai envie de lui répondre par une autre question : « A qui la faute ? ». Dans notre électorat aussi il y a de la lassitude. Le petit jeu du placement de « l’un » par rapport à « l’autre » a aussi ses nuisances. Il y avait lieu de geler les « primaires » jusqu‘au 13 décembre. Mais qui écoute ?
En attendant, il y a un second tour. Et il faut le gagner. Il y a beaucoup d’électeurs de gauche qui sont allés à la pêche. Pas seulement ! Pour moi, celui qui s’abstient est un peu un lâche. Mais il a le droit d’avoir ses raisons. Fuir est une toujours une facilité, rarement une solution. C'est peut-être parce que voter dans ces conditions cela demande du courage !
Tout de même, un sur deux, ça fait beaucoup !
Le chômage.
Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Les chiffres qui sont tombés cette semaine sont sans appel : 40 000 chômeurs de plus de catégorie A ! La plus forte hausse depuis janvier 2013. Triste journée encore pour l'économie française. La France compte désormais 3 589 800 chômeurs, ce qui constitue un nouveau record. 700 000 de plus depuis l’élection de Pépère. Après ça, on aura du mal à croire que les affaires repartent. Et comme la conséquence des attentats se traduira par un coup de frein sur l’économie, à travers le tourisme et l’hôtellerie, les mots de suffiront pas à cacher la réalité. Selon Eurostat, qui publie chaque mois des taux de chômage harmonisés pour les pays membres de l'Union européenne, le taux de chômage de la France s'élève à 10,8% (Dom inclus) en octobre 2015, et 10,6% pour la métropole. Le plus mauvais taux depuis 1997. Une dégradation dramatique alors que les autres pays européens voient l'emploi progresser. En effet, selon l’INSEE la France est (avec la Belgique) le seul de tous les pays développés dont le chômage progresse sur un an comme sur une période plus longue, de trois ans. Elle est aussi le seul de tous les pays développés où le chômage continue à augmenter alors même qu’il a largement dépassé les 10% de la population active : tous les autres – l’Espagne, le Portugal, l’Italie - ont attaqué le problème du marché du travail avec suffisamment de volonté et de constance pour recueillir les fruits de leur réforme. Autrement dit, impossible de faire pire.
L’emploi des séniors et des jeunes.
C’est un corollaire de la situation générale. Nous détenons le record de chômage pour les plus de 55 ans. C’est un vieux problème français. Il n’y a pourtant pas de fatalité puisqu'au Japon, véritable laboratoire mondial des problématiques de vieillissement et de retraites, plus de 50% des hommes âgés de 65 à 69 ans travaillent encore, mais ils n’ont pas la même pyramide des âges ni la même natalité que nous. Pour les jeunes français ce n’est guère mieux : la progression du chômage est spectaculaire chez les 15-24 ans dont le taux dépasse les 25%. En parallèle, et ce n’est pas surprenant, notre pays présente aussi le taux d’emploi le plus faible des mêmes 15-24ans : 28%. Deux explications : prolongation des études pour retarder l’entrée sur le marché de l’emploi et addiction des pouvoirs publics aux emplois aidés qui ne débouchent sur rien. Toutes les enquêtes confirment que ces emplois en sortant artificiellement leurs bénéficiaires du marché du travail, diminuent leur taux de réinsertion. Quand on sait qu’il y en a plus de 100 000 actuellement sous contrats …
Le temps passé à la retraite.
N’y voyez pas de rapport avec ce qui précède. Encore que … C’est l’OCDE qui nous informe encore une fois. Nous détenons le record du temps passé à la retraite. Chez nous, un homme va passer 23 ans à la retraite, une femme 27,2 ans. Nous sommes 5 ans au-dessus de la moyenne de l'OCDE. Et pourtant nous n'avons pas le record de la durée de vie. Cela provient du fait que nous partons très tôt à la retraite : largement avant les 65 ou les 67 ans qui sont devenus la norme pour une grande partie des pays qui nous entourent. L’âge légal chez nous est un des plus bas de l'OCDE et nous y ajoutons beaucoup de départs anticipés à la retraite. Pas étonnant que cela pose des problèmes de financement. Au point que c’en est effrayant. Avec une proportion d'actifs par inactif qui s'effondre, un temps de travail stable voire en baisse, un chômage en hausse et un temps de retraite record, nous avons là tous les éléments d'un cocktail explosif. Cela veut dire, tout simplement, et la tendance s'est déjà largement enclenchée, que les retraites vont diminuer de façon très significative. C'est inéluctable : les cotisations augmenter et l'âge légal de départ à la retraite se rapprocher des 67 ans. On ne pourra pas faire autrement, autant le savoir.
Les impôts.
On s’en serait douté. Eh bien c’est prouvé : l’OCDE démontre, chiffres et tableaux à l’appui, que notre pays est (avec le Danemark) celui où les impôts et les charges sont les plus lourds avec 45.2% du PIB de prélèvements contre 45% en 2013. Il n’y a donc pas eu de pause fiscale. Et le rapport nous dit encore que pour revenir dans la moyenne de tous les pays développés, il faudrait baisser nos prélèvements de 200 milliards d’euros. Oui, 200 (deux cents) ! Une somme tellement considérable qu’aucun programme politique n’a pour l’instant seulement osé l’envisager. Certains avancent 10 ou 20 milliards (Sarkozy), un autre 50 milliards (Fillon), une proposition va même jusqu’à 100 milliards (NKM, je crois). Comme on voit, on est encore loin du compte. D’ailleurs les Français semblent s’en moquer et préfèrent visiblement vivre à crédit.
Carton rouge dans l’urne !
On s'étonnera après ça que la France ne produise pas assez de richesses pour financer toutes ses politiques ! Ultra-chômage, ultra-fiscalité, on voit bien comment l’économie française a été peu à peu asphyxiée. Ces chiffres sont catastrophiques et viennent signer l’échec absolu d’une politique. Le gouvernement devrait bien, en ce domaine-là aussi proclamer l’ « état d’urgence ». Mais qui osera, à gauche, briser les tabous ? La conséquence de cette accumulation on la connait : elle se traduit par l’exaspération et le vote protestataire. La pire de solutions, évidemment. Quant à ceux qui, à gauche, espéraient que la hausse spectaculaire de l’indice de confiance de leur mentor élyséen après les attentats se transformerait à un moment ou à un autre dans les intentions de vote aux régionales, ils vont devoir déchanter. Car pour déposer un bulletin socialiste ou écologiste dans l’urne dimanche prochain, il ne faut vraiment pas être rancunier, même en étant aveuglé par l’idéologie.
Ce n’est pas d’Arturo Ui (Bertold Brecht) dont il est question, mais du FN. Le choc des tueries lui profite un maximum si l’on en croit les études d’opinion. Au point que tout le monde s’affole : politiques, patronat, presse... Drôle d’effet « kisscool » dont on se passerait bien. Faut-il que ce pays soit exaspéré pour que plus du tiers de ceux qui s’apprêtent à voter se réfugient dans un vote aussi peu raisonnable. C’est comme si on s’apprêtait à monter dans une voiture qui n’a ni freins ni marche arrière. Car ce vote présente tous les paramètres d’un voyage sans retour.
Mais rien n’y fera.
Les gens qui vont voter FN ont plusieurs motivations. Ils sont aveuglés par deux obsessions : la sécurité et les frontières face à la vague migratoire. Ils refusent de voir le reste. Ils ont été, pour beaucoup d’entre eux de gauche, déçus par les socialistes au pouvoir ; et la droite n’est pas en reste avec ses palinodies pour alimenter le moteur de l’extrême-droite. On peut comprendre qu’ils veuillent renverser la table. C’est la France peureuse et malheureuse, prête à dîner avec le diable pourvu qu’il la protège. Et pourtant… C’est pourquoi tous ceux qui voudraient peser sur le choix des électeurs veulent crier les mises en garde. Puissent-ils être entendus, mais je crains que leur agitation pathétique ne se manifeste en pure perte.
Ainsi, la « Voix du Nord », quotidien habituellement mesuré, a décidé de s’engager pour faire campagne contre le Front. Décision qui ne manque pas de courage, car l’équipe du journal s’en prend peut-être à des milliers de ses lecteurs qui font ce choix. Marine Le Pen y a vu une attitude servile dictée par la subvention d’État qui est versée aux journaux en difficulté : rien d’étonnant, les arguments du FN sont toujours misérables et la liberté de la presse est le cadet de ses soucis. Il n’est pas compliqué d’imaginer comment les médias seraient traités si d’aventure MLP arrivait au pouvoir. La « Voix » a riposté par une enquête approfondie sur les magouilles du FN. Cela pèsera-t-il ? J’en doute.
Ainsi, M. Gattaz en personne a cru bon de mettre son grain de sel. Ses propos sont fondés : la gouvernance économique du FN serait effectivement une calamité pour la France, avec, comme le rappelle le patron des patrons, la fin de l’euro et le retour au franc qui nous coûteraient quelque 30 % de nos avoirs, et des mesures parfaitement fantaisistes qui feraient craquer toutes les structures du pays, par exemple la hausse de 200 euros du Smic et le retour à la retraite à 60 ans. Il n’est pas inutile de rappeler ces folies que bien des électeurs qui s’apprêtent à mettre leur bulletin dans l’urne ignorent. Cependant, il est probablement mal placé pour intervenir dans le débat et son analyse, bien que réaliste, risque de provoquer l’effet contraire de celui attendu, car elle méconnait l’électorat concerné.
Ainsi les politiques semblent tétanisés. A gauche, on voudrait se réfugier dans un hypothétique « Front républicain » avec retrait ou fusion de listes, qui serait une manière de faire barrage en sauvant les meubles. Encore faudrait-il être sûr de la réaction de l’électorat face à ce mariage de la carpe et du lapin. Evidemment la droite n’a pas intérêt à tomber dans ce piège, malgré des tentations qui existent ici ou là. On voit bien après trois ans et demi de gauche au pouvoir que nous divergeons sur tout : l’économie, la société, les valeurs de la nation, les principes de la république, l’application de la laïcité… Qui comprendrait un rapprochement ? Oui, dimanche soir, les réponses pour le 2ème tour demanderont du courage : celui de rester soi-même ! Et si la gauche, qui est partie divisée comme jamais dans un scrutin qui exige l’union, s’effondre, elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même. A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler.
J’instruis paisiblement le procès du Front national.
Commençons par l’honnêteté.
Puisque tous les autres sont des « pourris » ! La famille Le Pen préside aux destinées du FN depuis 1972. Ce népotisme, elle le dénonce pourtant régulièrement chez ses adversaires. Un règne familial sans partage qui se solde aujourd’hui devant le tribunal : l’ancien président conteste son exclusion, orchestrée par sa fille, et réclame deux millions d’euros d’indemnités . Depuis septembre, avec son épouse, il est aussi visé par une plainte du fisc pour des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale, après avoir reconnu en 2013 qu’il avait possédé un compte en Suisse (2,2 millions). Une enquête a aussi été ouverte pour un enrichissement suspect de 1,1 million entre 2004 et 2009. La fille n’y échappe pas non plus. En septembre, le FN a été mis en examen, en tant que personne morale, pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie : la justice suspecte le parti de s’être enrichi au détriment de l’État en obligeant ses candidats aux législatives de 2012 à se fournir en kits de campagne, surfacturés via le micro-parti de Marine Le Pen. Une pratique encore dénoncée, début novembre, par d’anciens candidats frontistes du Valenciennois. Vous avez dit « mains propres » ?
Poursuivons avec le programme.
Passons sur les fredaines économiques. Les arguments rationnels de Pierre Gattaz ne pèseront pas et l’accession au pouvoir du FN dans une ou plusieurs régions ne présente pas un danger immédiat dès lors que les compétences régionales sont contraintes et les marges de manœuvre très réduites. C’est pour après qu’il faudra s’en inquiéter, d’autant plus que Marine Le Pen et plus encore Marion Maréchal Le Pen ont eu l’habileté d’insuffler plus de réalisme et, surtout, de libéralisme à leurs propositions économiques pour les régions. Le développement économique par la simplification et l’aide aux entreprises : c’est tout simplement l’application stricte de la nouvelle compétence régionale.
Venons-en au cœur du projet : le FN propose, de manière cohérente et détaillée, une étatisation totale de la France. Avant de mettre leur bulletin dans l’urne, les boulangers feraient donc bien de se demander s’ils souhaitent que le prix de la baguette soit déterminé par Bercy et les 45 % de commerçants et chefs d’entreprise qui, selon l’Ipsos, ont voté ou pourraient voter pour le FN feraient bien de regarder de plus près son programme. L’autoritarisme social va toujours de pair avec le dirigisme économique. Finis, en effet, les errements de l’initiative privée : une « Planification stratégique de la réindustrialisation », directement rattachée au Premier ministre, décidera des investissements les plus judicieux. Il faudra pour cela nationaliser quelques secteurs décadents, comme les banques qui feront l’objet « d’une nationalisation partielle aussi longtemps que nécessaire », ou les transports : la SNCF aura de beaux jours devant elle. Pour les contributions à ce grand projet national, les entreprises du CAC40 devront « affecter 15 % de leur résultat net en réserve spéciale de réindustrialisation », tandis que l’épargne des particuliers sera allouée à la dette publique « par des mesures fiscales et réglementaires ». Epargnants, vous allez jouir ! Mais contrôler la production ne serait pas amusant si les prix restaient libres : voilà pourquoi le FN s’engage à encadrer ceux des « produits alimentaires de première nécessité (lait, pain, sucre, beurre, farine, etc.) » sans hésiter à constituer des « stocks d’intervention » si besoin ! Bah oui, c’est plus prudent si on ferme les frontières.
C’est pas tout.
Les fonctionnaires, verront leurs effectifs stabilisés, et leur statut préservé – à condition toutefois de rester dans la ligne du parti : ainsi l’ENA devra-t-elle « veiller à recruter des hauts fonctionnaires patriotes » (clair !). Enfin, clin d’œil à l’histoire, le FN promet de réorienter la politique étrangère française dans le sens d’une « alliance stratégique poussée » avec… la Russie ! On ne sait pas s’il faut rire. C'est Georges Marchais qui doit bien rigoler dans sa tombe !
Il y aurait beaucoup à dire, encore, mais j’arrête là.
J’aurai tenté d’ouvrir les yeux à un électorat tellement fatigué de la crise qu’il se donnera au premier venu, à qui lui promet que demain on rase gratis, mais ne mentionne jamais son attachement aux principes républicains car ils n’ont pas la moindre valeur aux yeux du FN. Il ne les mentionne jamais. Après nous avoir seriné des « solutions » d’une incroyable simplicité à des problèmes infiniment compliqués, il se hâtera de nous priver de quelques-unes de nos libertés, un peu comme Daech, qui rase Palmyre parce qu’il faut faire table rase de ce qui a existé avant et qui fonde l’ « Homme ». Le Front National n’est-il pas l’enfant monstrueux du renoncement aux réformes qui ont, partout ailleurs, fait reculer le chômage, terreau de la peur et de la rancœur : la baisse du coût du travail peu qualifié – celui des jeunes en particulier – les contrats flexibles, l’assouplissement du temps de travail ? La réforme est plus que jamais le meilleur rempart à la déferlante du FN. Mais celui qui est au pouvoir n’en est pas capable surtout s’il continue de croire que c’est en étant opposé à Marine le Pen qu’il pourra se faire réélire …
« 76% des Français ne se sentent pas concernés par la COP 21, 42% pensent que la hausse des températures sera plus agréable pour leurs vacances, 72% pensent que la venue des 150 leaders mondiaux en avion privé polluera trop la planète, et 98% des Franciliens qui travaillent sont furieux. » C’est ainsi que Marc Fiorentino ouvre la semaine sur son blog. De quoi sourire… mais est-il si loin de la vérité ? Aujourd’hui, dans Le Figaro, à la question du jour : « le réchauffement climatique est-il une priorité ? », 52% des 55 000 qui répondent disent : « non !»
On peut douter en effet que ce grand déploiement fasse avancer le « schmilblick ! »
Les faits ne sont pas contestables : le réchauffement de la Terre entraîne des désordres naturels et économiques, des sècheresses qui menacent la vie de certaines populations ou une élévation de la mer qui pourrait submerger les gens qui vivent sur les îles du Pacifique ou sur des coraux. On pourra discuter sans fin sur les causes et la part que l’on peut attribuer aux activités humaines. De toute façon, il vaut mieux essayer de faire quelque chose. Il est donc grand temps d’agir. On aurait même dû agir beaucoup plus tôt. Mais les difficultés sont considérables : la pollution provient en premier lieu de la démographie. On sait qu’elle va se stabiliser pendant le siècle actuel, mais à un niveau élevé. Les désordres proviennent aussi de l’utilisation massive des énergies fossiles, par lesquelles nous sommes intoxiqués, alors que les alternatives sont loin d’être toutes convaincantes. Ces désordres entrainent des crises politiques, des migrations et de la violence un peu partout dans le monde. Chacun vient au Bourget avec son cahier des charges : les Indiens défendent leur droit au développement, les Chinois leur droit à la croissance, les Saoudiens leur droit au pétrole, les Polonais leur droit au charbon et les Américains leur droit à la liberté d’action.
La COP21 échappera-t-elle au flop que lui promettent tant d’observateurs ?
C’est la question qu’on peut se poser, car la diplomatie, pas plus que la politique, ne repose sur les grands sentiments. L’objectif mondial a été défini. Il reste à l’atteindre. Comme il n’y a pas de vote, les défenseurs de l’environnement devront convaincre tous les gouvernements, ceux qui ont besoin d’être aidés financièrement et ceux qui ne veulent pas que leur développement soit freiné ou diminué par les contraintes écologiques. Ce sera très difficile de contraindre la Chine à se hâter de trouver une alternative au charbon, l’Inde à polluer moins, les monarchies pétrolières à passer à l’énergie solaire et… à exporter moins de pétrole. On ne voit pas comment il sera possible de discipliner tous les États du monde alors que beaucoup d’entre eux, en Afrique et au Proche-Orient, sont absorbés par des conflits bi-ou multilatéraux, quand ils ne sont pas en proie à des guerres civiles. C’est pourquoi, réunir près de deux cents intérêts particuliers, autant que de pays, derrière un seul objectif universel est illusoire, sauf à se réfugier dans la généralité. Ce n’est évidemment pas l’objectif climatique qui est en cause mais la manière de gérer ces défis.
Un objectif doublement ambitieux.
L’objectif de contenir en dessous de 2 degrés le réchauffement et qui plus est par un accord contraignant met la barre bien haut. La conférence paraît bien organisée. La France n’a pas d’argent mais sait recevoir. Par contre, ce qu’on peut voir, c’est à quel point ce barnum a l’air, dès le premier jour, complètement décalé dans un pays qui vient de subir les violences que l’on sait : il fige la vie d’une région pour faire circuler des convois officiels, il nous inonde d’images de ces estrades où s’enchaînent toutes les trois minutes les discours des chefs d’Etat et de gouvernement, il nous impose ces décors grandiloquents et colorés… La démesure ! Et en même temps une vraie machine à créer de la déception. On est impressionné quand on découvre que les discours des chefs d’État sont limités à un temps si court. Et pourtant tous les orateurs ont souligné l’importance de l’enjeu. Mais derrière les grands mots, chaque Etat s’accroche à ses intérêts propres, chaque dirigeant à son agenda particulier ; on cherche les grands remèdes. C’est le grand risque qui plane sur cette COP21 : montrer aux habitants de la planète que ceux qui les dirigent ne savent pas, ou ne veulent pas, répondre aux défis qu’ils ont eux-mêmes énoncés.
Le pouvoir ne peut même pas compter sur les écologistes.
On a promis aux écologistes qu’on allait mettre l’écologie au premier rang à partir du 30 novembre. En remerciement, ils ont manifesté, en bravant l’état d’urgence. Si ce n’était que ça, mais des casseurs se sont glissés dans leurs rangs et ont provoqué une émeute place de la République, profanant en quelque sorte les ex-votos posés là en mémoire des victimes du 13 novembre. Pire même, loin de s’excuser pour son mouvement, Cécile Duflot, fidèle à elle-même, a exprimé sa surprise : « l’état d’urgence, proteste-t-elle, ne devrait pas s’appliquer aux manifestations en faveur de l’écologie. » Attitude d’autant plus curieuse que des élus d’EE-LV ont voté pour la mise en place de celui-ci. Décidément, EE-LV ne changera jamais, et montre en la circonstance sa vraie nature : un petit groupe d’agitateurs gauchistes ! Cela en dit long sur la confiance qu’ils ont dans la réussite de la COP21.
Il est possible en effet que la montagne accouche d’une souris.
Car la réflexion sur l’environnement devrait être avant tout affaire de sagesse et de savoir scientifique. Il semble qu’on en soit bien loin.
Plus que jamais, le FN apparaît comme l’enfant naturel du PS. Plus la gauche échoue, plus il se renforce. Il se nourrit au biberon hollandien, au lait de laxisme et d’insécurité, de chômage, de désespérance… Il est désormais au centre du jeu sans faire le moindre effort. Mieux, on lui réserve la place, on la lui chauffe. La première question que posera un journaliste le soir du 6 décembre concernera le FN, quelle que soit sa marge de progression… Comment alors imaginer que les attentats du 13 novembre n’aient pas comme effet de le renforcer. Le dernier sondage BVA en mesure l’ampleur sans qu’il ait eu à bouger le petit doigt. A la catastrophe que trois ans et demi de gauche nous valent, plus du tiers des Français désormais souhaitent en rajouter une autre, par réflexe d’autodéfense, par dépit, par rejet, rarement par conviction. On peut les comprendre quand on habite les quartiers perdus de la République ; c’est plus difficile quand on habite au fond de la France rurale, même si le sentiment d’abandon y est souvent palpable. On comprend qu’il ait fait la courte échelle aux socialistes pour qu’ils prennent le pouvoir : c’est quand ceux-ci sont au pouvoir qu’il prospère. Le FN pousse sur le fumier de la misère ! Et pourtant, ces Français ont bien tort de voir dans le parti d’extrême-droite un recours.
Le FN a un comportement curieux qui devrait rendre méfiants ceux qui s’apprêtent à voter pour lui.
Sur la sécurité, par exemple, pourquoi refuse-t-il de voter les mesures qui la renforceraient ? Il est tout de même curieux que ses élus au Parlement européen soient contre le PNR, ce fameux fichier qui permettrait de vérifier les passagers des transports aériens. En France, ils n’ont voté aucune loi sécuritaire, ni sous Sarkozy, encore moins sous Hollande. Le renforcement de la sécurité ne les intéresse pas, ce qui leur va bien, ce sont les conséquences de l’insécurité sur lesquelles ils prospérent. Fermer les frontières : combien de bataillons de douaniers faudra-t-il embaucher pour assurer l’étanchéité de nos milliers de km de côtes et de frontières terrestres ? Illusoire. Surfer sur l’immigration, c’est facile. L’enrayer, beaucoup moins déjà !
Ce qu’il faut craindre le plus, c’est son projet.
Car derrière les slogans destinés à donner au parti une image en rupture avec les partis de gouvernement, se cache un programme économique qui ferait de notre pays un paria parmi les nations développées. Le cocktail qu’il propose est explosif : choc fiscal, augmentation du coût du travail, sortie de l’euro, protectionnisme … pour un coût estimé à 120 milliards d’euros ! Les propositions ne sont pas en reste en matière de démagogie irréalisable : revalorisation des revenus des salariés de la fonction publique, augmentation des salaires de 200€ en dessous d’1,4 smic, revalorisation des retraites, revenu parental, allocations familiales… et en face des économies et des recettes dérisoires. Un programme ruineux pour notre pays qui n’en peut mais. Avec toujours ce faux calcul keynésien de relance par la consommation. Il faut attendre d’un tel programme s’il était appliqué, l’écrasement de la compétitivité déjà mal en point, l’inflation galopante, la fuite des capitaux ou du moins du peu qui reste, le renchérissement de nos importations.
Comment peut-on affirmer tout cela ?
D’abord, le programme a été chiffré par un institut sérieux : la Fondation Concorde. Ensuite, on a des points de comparaisons. Ainsi, l’Argentine qui vient de mettre fin à la politique Kirschner avec un pays à bout de souffle, ruiné par le protectionnisme. Le Japon, qui a tenté un programme proche de celui du FN, les « Abenomics », relances successives par la consommation, n’arrive pas à sortir de la déflation, et replonge dans la récession. Ne parlons pas des autres modèles d’économies autarciques que sont Cuba, la Corée du Nord ou l’Iran. Tous ces pays qui ont voulu développer leurs industries à l’abri de frontières douanières ont vu un appauvrissement spectaculaire de la population. Et les pauvres en premier. A ceux qui disent : « il faut essayer pour voir », faisons valoir ces arguments.
Mais le parti d’extrême-droite a ses contradictions.
Il est fait de deux électorats étrangers l’un à l’autre : d’un côté la vieille droite pétainiste, en voie d’extinction de l’autre les transfuges de l’extrême gauche communo-mélenchonnistes, tentés par le national-populisme du discours de Marine Le Pen. Les premiers n’auront qu’une bien mince satisfaction, celle d’avoir eu enfin la peau du gaullisme, ici ou là. Quant aux seconds, les lendemains ne chanteront pas comme ils l’imaginent : ils seront les premières victimes de leur vote. C’est pour l’instant un autoritarisme de papier. Méfions-nus tout de même. Hitler aussi, avant de prendre le pouvoir, avait fait patte de velours. Chassez le naturel, il revient au galop.
La victoire de Hollande passe par le succès de Marine Le Pen aux Régionales.
La vérité, c’est que le succès de Marine Le Pen est la seule chance de Hollande de se faire réélire, qui est sa préoccupation majeure en même temps que sa hantise. Voilà pourquoi, tout en la combattant, il se frotte les mains. Par sa politique il lui apporte des voix. Voter le Pen, c’est voter PS. Malheureusement, il se trouve, que par la division qu’elle montre au grand public, la droite lui en apporte aussi, une frange de son électorat est en effet lasse de ces querelles de personnes qui ne pensent qu’à se positionner les unes par rapport aux autres, semblant oublier de se préoccuper de l’essentiel : le destin de la France.
Le résultat du 6 décembre sera édifiant à bien des égards !
Suspension ou carence ?
Depuis les attaques terroristes qui ont endeuillé Paris vendredi 13 novembre, la campagne régionale était au point mort et Bruno Retailleau avait été parmi les premiers à inviter tous ses partisans à la suspendre. C’était bien la moindre des choses. Lundi dernier, le temps du deuil et de l’émotion passé, les formations politiques ont progressivement repris le travail et les réunions de terrain à l'exception notable du Parti Socialiste. Cambadélis, probablement sur ordre supérieur, ne reviendra dans le jeu qu'une fois les hommages aux victimes terminés, samedi 28 novembre. La manœuvre est claire : le PS espère ainsi bénéficier de l’effet « unité » dont profite l’exécutif pour se refaire une santé. Il a donc en principe abandonné le terrain jusqu’à vendredi prochain. Pas tout-à-fait, car on a constaté ici ou là des boitages de documents et de l’affichage. Autrement dit, c’est plus une posture qu’une réalité. Mais néanmoins, c’est peut-être aussi un aveu de carence, car, il est vrai que depuis le début de la campagne électorale, on a peu vu sur le terrain les candidats et encore moins les militants. Il se dit même que le PS serait à la ramasse côté « ressource humaine ». On conviendra que la manoeuvre est particulièrement hypocrite, que le butoir de « l’hommage » est un prétexte pour ne pas faire campagne et surfer sur un hypothétique effet salvateur venu du ciel (en l’occurrence les serviteurs zélés d’Allah), tout en laissant ses adversaires aux prises avec une campagne forcément délicate. Un « trouble-jeu » très hollandien, forcément.
Le PS n’est pas quitte
Côté socialiste, on ne se cache pas de vouloir transformer l'élection régionale en plébiscite pour l'unité nationale, qui forcément, doit se constituer autour de l'exécutif en place. Un dévoiement inacceptable. Il va donc entonner le grand air de la « mobilisation citoyenne » pour faire barrage à la barbarie, en oubliant au passage que ce qui menace dans cette élection c’est plutôt le score du Front National, résultante des échecs pitoyables de la politique nationale et régionale des exécutifs socialistes-verts. La distance que les hérauts locaux avait prise qui visait à protéger leurs campagnes locales du bilan national de l'exécutif, trainé comme un boulet, est oubliée. Tous derrière le nouveau chantre, devenu le meilleur argument de campagne, défenseur de la République. Sauf que le revirement à 180° de la politique sécuritaire du gouvernement n’efface pas tout le reste. Il est le résultat d’un échec et d’une inaction qui viennent s’ajouter aux autres : le chômage, les déficits, la dette, le matraquage fiscal… De même, l’impact économique des attentats se fait déjà sentir. Il entraîne une baisse de la consommation qui va se traduire par une diminution de la croissance attendue. Le gouvernement a jugé un peu vite que la crise causée par les événements du 13 novembre le déchargeait de toute rigueur budgétaire. Les mesures qu’il a annoncées ne coûteront pourtant que 600 millions l’année prochaine, ce qui ne devrait pas être suffisant pour renoncer au calendrier de résorption du déficit budgétaire. Le prix de la lutte anti-terroriste sera élevé.
S’il faut faire la même politique que la droite…
Autant prendre la droite. Il y a peu encore, Manolito nous expliquait qu’il fallait fusionner les listes de la droite et du centre avec celles du PS dans les régions où le FN serait en capacité de gagner en triangulaire au second tour. Une hypothèse difficile à faire comprendre aux électeurs : comment faire se retrouver ensemble des candidats dont les programmes sont radicalement opposés ? Son caractère farfelu n’a échappé à personne mais on a vu que son évocation faisait monter un peu plus l’exaspération, donc le vote en faveur de celui qu’on dit combattre, le FN. Le mode de scrutin constitue un vrai piège dès que ce dernier atteint ou dépasse les 35% au premier tour. Il place les suivants dans la situation délicate : se maintenir ou se retirer. Se maintenir, c’est l’assurance de voir se confirmer les résultats du 1er tour. Se désister, c’est permettre aux électeurs de choisir entre deux possibilités : à eux de décider. Comme dans presque tous les cas de figure, c’est le PS qui est en 3ème position, c’est beaucoup plus simple. Hollande a montré la voie : il a décidé de reprendre toutes les propositions de la droite pour lutter contre le terrorisme. Il est donc facile, désormais, aux listes qui le soutiennent de faire voter pour les listes de la droite et du centre. Tant qu’à faire, autant faire le choix dès le 1er tour, tant il est vrai que quitte à faire la même politique, autant préférer l’original à la (pâle) copie.
Un revirement qui ne change rien dans les intentions de vote.
D'ailleurs les derniers sondages montrent que le PS perd encore des points. Comme quoi, les Français ne sont pas si bêtes. Ils ont bien vu que les moulinets présidentiels arrivent bien tard. "Il" peut se démener, c’est depuis dix mois qu’il fallait agir. L’un des maris d’une femme décédée dans les attentats dit ne pas vouloir se joindre à l’hommage national : qui pourrait le lui reprocher ? Comme lui, on a envie de dire : "à quoi bon ?" Avec en sous-entendu, une sourdine qui sonne comme un reproche qui devrait accompagner l’hôte de l’Elysée jusqu’à la fin de son mandat : « pourquoi avoir attendu l’irréparable pour agir ? »
Plus que jamais, l’élection des 6 et 13 décembre doit mettre fin à la gabegie de la gestion socialiste des exécutifs régionaux. C’est aussi une opportunité de dire à ceux qui nous gouvernent : « ça suffit ! On n’a rien oublié ! »
Vous voulez que je vous dise ?...
A chaud ça n’aurait pas été correct, pendant le deuil national non plus. Alors voilà : l’apparition en pleine nuit de la face présidentielle pour annoncer l’Etat d’urgence, alors que les événements n’étaient pas terminés, m’a fait une drôle d’impression : celle d’une précipitation suspecte, presque gourmande, et en même temps celle d’un discours qui se voulait martial mais dont tout le corps et l’élocution, sans trouver les bonnes intonations, rejetaient l’image d’autorité qu’il voulait imposer. Bref, quelque chose de malsain. Vous me trouvez dur ou partisan. Pourtant, cette impression, d’autres l’ont ressentie comme moi. L’agressivité du propos, plus que la fermeté, la rapidité d’intervention, tentaient de faire oublier le désaveu de toute une politique que la cruauté des événements imposait au chef de l’Etat dans leur implacable horreur. Comme une punition de la passivité étalée depuis Charlie Hebdo. Et en même temps c’était le visage de quelqu’un prêt à tout pour faire remonter sa cote, pour se faire réélire. Une ficelle un peu grosse.
L’horreur, triple sanction d’une politique en échec.
Ces événements tragiques sonnent en effet comme un triple échec. Celui des services de renseignement et de police qu’on a mis en situation de ne pouvoir empêcher plusieurs équipes de tueurs d’opérer simultanément en plein Paris. La rapidité de l’enquête et les interventions fructueuses de ces derniers jours montrent que c’était possible. Celui du gouvernement, qui n’a pas su se montrer assez déterminé sur la question des imams prêcheurs de haine, sur le traitement des Français partis en Syrie, ni sur le suivi des individus fichés potentiellement dangereux. Et celui du chef de l’Etat, lui-même, dont la politique au Proche-Orient se révèle être une succession de culs de sac dont la sortie est toujours plus coûteuse. Son intransigeance sur la Syrie, son refus initial d’intervenir pour finalement se résoudre à y entraîner la France, nous ont rendus d’autant plus visibles aux ennemis du pays.
Après l’affolement, la manœuvre politique.
C’est un autre visage que le Président a montré lundi devant le congrès. Plus dans son élément, c’est la détermination froide qui émanait de son discours qui pouvait passer pour une bonne nouvelle. Enfin, le Président de la République, reniant toutes ses positions antérieures, pris dans le piège d’un hyper-sarkozysme, se résolvait à placer la réaction de l’Etat à la hauteur de la tragédie vécue et de la menace dont on nous disait depuis des mois qu’elle était grave et imminente. Enfin, le chef de l’Etat consentait à écorner ses certitudes diplomatiques et à modifier sa vision de l’ennemi principal, Daech plutôt que Bachar al Assad. Enfin, il intégrait dans ses propositions les réponses adéquates aux défis qui nous sont lancés, même lorsqu’elles sont celles que l’opposition lui demandait depuis des mois. Enfin, voilà de quoi donner une chance politique à cet esprit d’unité nationale qui n’était jusqu’ici qu’incantation. Le discours de Versailles, émanant de celui qui avait dénié à son prédécesseur le droit de s’adresser aux parlementaires, marquera un virage à 180° dans le quinquennat. Au sommet de l’Etat, il apparaît que ce sont les « Faucons » qui l’ont clairement emporté. La France se vit comme un pays en guerre, et va s’équiper comme un pays sous contrainte sécuritaire : police, justice, armée, l’exception devient la règle. Comme toujours en temps de guerre. Pour combien de temps. Le silence de Taubira fait peser comme un soupçon.
D’une pierre, deux coups… financiers.
Mais, chassez le naturel, il revient au galop. François Hollande ayant deux spécialités : la politique et les finances publiques, a cédé à ses deux péchés mignons. La politique, avec une habile manœuvre visant à désarmer l’opposition en l’obligeant à le soutenir malgré une hasardeuse proposition de réforme constitutionnelle à chaud, sans que l’on en comprenne bien ni l’urgence ni la nécessité. Et les questions de finances, avec l’ouverture des vannes budgétaires : la dépense se met totalement au service de la défense, superbe manière de faire oublier l’incapacité de la France à respecter ses engagements européens. Et de ce point de vue, on reste dans la logique du quinquennat, il n’y a malheureusement pas de tournant : au sommet de l’Etat, ce sont les « Cigales » qui l’ont emporté. Il faut en attendre plus de déficits, plus de dette, plus de taxes, et d’impôts pour les classes moyennes.
Ne soyons pas dupes du jeu qui est mené.
Les 6 et 13 décembre, il faudra se souvenir de cette incurie. Les Français ne doivent pas être dupes de la situation. J’entends dire, souvent, autour de moi : « pourquoi n’ont-ils pas fait tout ça avant ? » C’est bien la question. Alors, on peut comprendre la colère surtout si, comme je le crois, il y a dans le jeu présidentiel, une part de mascarade politicienne. Une fois l’émotion et les grands effets d’annonces passés, il y a gros à parier que le laxisme reprendra le dessus.
Ecraser le scorpion.
Je ne reviens pas sur l’horreur de la soirée de vendredi dernier et son terrible bilan. La colère est légitime, la compassion unanimement partagée par tous ceux qui aiment la France, nationaux ou pas. Ce premier moment passé, il faut bien admettre que puisque nous sommes en guerre et qu’elle se livre désormais sur le territoire de l’hexagone, alors il est grand temps de mettre en place un plan sérieux de lutte contre le terrorisme. Les circonstances le permettent, le pouvoir semble enfin décidé. Car il ne s’agit pas de relativiser ce qui vient de se passer. On ne nous refera pas le coup de « l’amalgame » ou de « Je suis Charlie » qui permettrait de sombrer à nouveau dans une forme de déni, dont il faut bien admettre qu’il a retardé à bien des égards les décisions fermes qui auraient pu prévenir les derniers événements.
L’unité n’est pas l’union.
Nous sommes en guerre. Pour la mener, l’unité de la nation est nécessaire. Le Président a eu raison de réunir le congrès à Versailles et de décréter dès vendredi soir l’Etat d’urgence. Il faut approuver les perquisitions préventives qui ont été menées dans les milieux radicalisés, et de bombarder –enfin- Rakka, le fief de l’Etat islamique. Il a fait des propositions pour légiférer encore afin de renforcer notre système de protection. En ce sens, il sera soutenu. Mais l’unité n’est pas l’union. L’opposition a un rôle à jouer. Ses idées sont claires, elles ont été exprimées par Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Christian Estrosi. Elle sera d’autant plus utile qu’elle sera ferme avec le gouvernement. Alain Juppé a eu raison de rappeler ce matin, chez Bourdin, qu’un gouvernement d’union nationale n’aurait pas de sens : on n’entre pas dans un gouvernement dont on ne partage rien de sa politique. L’opposition a eu raison de montrer sa différence pour montrer les failles de notre dispositif de protection, sous-développé, en manque d’effectifs policiers et militaires. De toute évidence, le service de renseignement doit être revu de fond en comble en moyens humains et matériels.
Mesures d’exception.
On n’y échappera pas. Il n’y a pas de sécurité sans fermeté. Sur les principes d’abord : il faut instaurer la tolérance zéro par rapport au respect des principes qui fondent notre république. Le territoire doit être entièrement « dans » la république, sans aucune zone de non-droit ou de droit différent. La guerre commence par la reconquête des « territoires perdus de la république ». Car, si nous ne pouvons pas arrêter des assassins déterminés à tirer sur une foule compacte, nous devons à tout prix agir en amont. Le débat, que l’on entend encore ici ou là, sur les atteintes à la démocratie, devient franchement oiseux. Dès lors que nous sommes en guerre et que l’Etat islamique la mène en France, nous devons mettre les moyens en terme budgétaire et s’affranchir des précautions démocratiques qui ne profitent qu’à nos ennemis. Il faut fermer les mosquées radicalisées et prendre les mesures d’expulsion ou d’internement des personnes concernées qui complotent contre notre sécurité. Ces mesures d’exception peuvent être soutenues par l’opposition sans tomber dans la compromission avec la majorité. Même s’il est vrai qu’elles ne dissuaderont pas sans doute les terroristes de Daech de tenter de nouvelles actions, de même que l’Etat d’urgence, s’il simplifie les procédures pour agir, ne suffit pas à protéger la population.
La dignité avant tout.
Face à la cruauté de ces événements, les Français font preuve d’une très grande dignité qui va de pair avec une très grande détermination. Leur présence nombreuse sur les lieux, les rassemblements devant les mairies, dans les entreprises, partout, en sont d’authentiques témoignages. Le message est clair : « Nous sommes debout ! ». C’est d’autant plus significatif que chacun a bien conscience qu’il est une cible potentielle. Il ne s’agit plus de journalistes, de juifs, de policiers ou de militaires. C’est toute la population française, toutes confessions confondues, toutes couleurs sans distinction, qui est visée. Cette dignité exprimée spontanément par la base, la classe politique doit en être le miroir. Elle a là une occasion unique de se réconcilier avec le peuple. Unis dans l’épreuve, les Français ne comprendront pas les querelles politiciennes au moment où ses responsabilités sont immenses. Les postures irresponsables n’ont pas leur place pas plus que les mesquineries. Chacun sait qu’il faut faire un effort considérable en matière de prévention, avec un chemin étroit entre dérive sécuritaire et respect des libertés. Cela mérite bien des débats. On attend simplement qu’ils restent dignes. Faire face d’abord. Le moment de régler les comptes viendra bien assez tôt.
Machine à couacs.
Après la « machine à couac » de la semaine dernière, avec l’affaire « Lucette », la Ministre du travail qui ne sait pas ce qu’est un CDD, le ministre du budget qui recommande de ne pas payer ses impôts et le gouvernement qui fait les poches des handicapés, voici venu le temps de l’embrouille.
Macron en franc tireur.
C’est d’abord le Macron de service qui multiplie les « dérapages » contrôlés pour faire croire qu’une pseudo-gauche libérale ça existe, à coup de « tabous » foulés aux pieds. Un coup c’est le mérite pour les fonctionnaires que pourtant le gouvernement de gauche a supprimé, une autre fois c’est l’affirmation que le libéralisme est de gauche. C’était vrai aux origines, ça ne l’est plus aujourd’hui depuis que les conservateurs sont justement ceux qui sont au pouvoir avec leur idéologie indépassable. Des déclarations qui ne changeront pas un iota de la politique menée, mais qui sont faites pour troubler les « beaux esprits ».
Valls en kamikaze.
Puis arrive Valls et la « fusion » des listes pour faire barrage au Front National. Un exercice dont il sait à l’avance qu’il est voué à l’échec. Alors pourquoi s’y exercer ? Là encore pour donner le change. Si par hasard, le Front National l’emportait dans une ou deux régions, ce serait forcément de la faute de « ces-affreux-conservateurs-réactionnaires-de-la-droite-et-du-centre ». Une manière de se défausser de sa propre responsabilité, alors que le laxisme généralisé, l’affaissement de l’autorité de l’Etat, les renoncements et reculades, les atermoiements du pilote, sont des raisons bien plus fortes et bien plus évidentes qui alimentent la colère du peuple et le poussent à l’exprimer par un vote extrême. Non, monsieur Valls, la droite et le centre ne tomberont pas dans le piège grossier d’un « front républicain » qui ressemblerait à un mariage de la carpe et du lapin.
La COP paravent.
Et puis il y a la « COP 21 », cette grand’messe écolo-bobo qui va se pencher sur le sort de notre planète. Climato-sceptiques s’abstenir. Vous n’avez pas la parole et vous risquez le blasphème. En attendant voilà un bon moyen de voyager à travers le monde pour notre nimbus, avant de recevoir tout ce beau linge en grandes pompes. Comme ça, des Régionales on parle peu. Et de la défaite que la gauche va se prendre dans les dents, encore moins, puisqu’on en sera aux conclusions du grand raoût vert. Mais le placer entre le 1er et le second tour, n’était-ce pas le but ?
Le poilu a le dos large.
Et pour couronner le tout, voilà-t-y pas que le père Nicolas se fend d’une présence aux cérémonies du 11 novembre, ce qui lui vaut une poignée de main présidentielle. Aussitôt les grandes orgues médiatiques sont actionnées pour célébrer l’événement en soulignant l’intérêt caché que les deux rivaux avaient à exécuter la manœuvre. De là à imaginer un rapprochement, que dis-je une recomposition politique… amorcée par le coup de fil à Cambadélis pour saisir le CSA contre A2 et sa servilité envers « Ramène le Pire ». Elucubrations qui n’intéresseront que les naïfs.
Tout cela n’a qu’un seul but : faire monter le FN pour tenter d’amoindrir la victoire de la droite et du centre au soir du 13 décembre. L’énormité d’une victoire populiste ferait oublier la catastrophe du PS.
Si Machiavel n’est pas mort, franchement, on l’a connu en meilleure forme. Pour l’heure, il joue « petit bras » !
Celui de Sarkozy avait fait date et provoqué le déchaînement des grandes orgues de protestations de la gauche. Celui de Manolito, en contre-attaque des propositions du même Sarkozy, ne crèvera pas les plafonds de la performance pour régler les problèmes de violence et de respect de l’Etat.
En résumé :
La gauche a raison.
La gauche a toujours raison.
Même quand les faits lui donnent tort, la gauche a encore raison.
Bref, cherchez ailleurs.
Ce qui veut dire :
Comme la gauche détient la vérité, elle ne peut pas se tromper de politique.
Quand la réalité montre qu’elle n’est pas la bonne, c’est la réalité qui est trompeuse.
Donc, ça n’est jamais sa faute.
Donc, la faute vient des autres.
Ceux qui veulent qu’on rétablisse la sécurité partout dans le pays ont forcément tort. C’est tout juste si on ne nous refait pas le coup du « sentiment d’insécurité ». Comme si elle n’était pas réelle !
La gauche piégée par son propre baromètre.
Et pourtant, la gauche est bel et bien piégée par son laxisme, et même par son propre baromètre. Comme quoi, quand on veut manipuler les chiffres, la réalité se venge toujours ! Comme pour Lucette….
Manolito peut dire ce qu’il veut, il y a eu des milliers de Français témoins de l’inaction des forces de l’ordre et qui avaient l’ordre de ne « pas intervenir » pour déloger une soixantaine de gens du voyage qui bloquaient l’autoroute A1, et il aura du mal à les convaincre.
Manolito peut dire ce qu’il veut, et pérorer sur l’ordre juste et « réfléchi », il y a eu encore des centaines de Français témoins du même comportement des forces de l’ordre face aux gens du voyage (encore eux) à Moirans, dans l’Isère, laissant un village être mis à sac. Et il aura du mal à les convaincre.
Manolito peut vanter le respect dû à la République qu’il veut imposer partout, et pourtant, nombreux sont les Français qui constatent qu'il n’y a pas de semaines sans que les zadistes de Notre Dame Des Landes, devenue un territoire perdu de la République, ne commettent des exactions dans le centre de Nantes, dans les commerces alentours, molestant un jour des chercheurs, brûlant un autre une voiture de la gendarmerie locale, pillant encore un autre jour un camion dont le chauffeur avait eu la malchance de se perdre dans le secteur. Et il aura du mal à les convaincre.
Et il ne s’agit que de quelques exemples.
La partie émergée de l’iceberg des désordres et des zones de non-droit, qui sévissent en France et encore défendues politiquement par une poignée d’écolos-bobos-babas.
D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes : augmentation des cambriolages, des vols avec violence, des agressions. Les viols dénoncés aux autorités ont augmenté de 18% en cinq ans ! Le palmarès publié par l’Insee est éloquent et mérite le détour. Mais ne comptez pas sur les médias, en dehors de quelques-uns qu’on aimerait baillonner, pour en faire état. La justice est débordée. Elle n’arrive pas à faire face à la délinquance, par manque d’effectifs, et en plus, on l’a affaiblie par le retrait de quelques outils comme les peines plancher en cas de récidive.
Les coups de menton ne suffisent pas Manolito. Et quand on t‘entend parler, comme Matamore, avec véhémence de la République et prendre la posture pour te poser en défenseur intransigeant de ses lois, on a envie de chanter comme Dalida : « Paroles, paroles, paroles … »
Une nouvelle phase du quinquennat semble bien avoir été entamée avec la chute des feuilles : comme elles, celle de l’autorité de l’Etat choit dans les tréfonds, laissant aux malfrats de tout acabit, groupes agitateurs de tout poil, communautés diverses, le champ libre pour défier les lois et l’autorité républicaine. La séquence pourrait s’intituler « j’ai peur de mon ombre » ou mieux « Président poltron ».
L’improvisation, c’est ce qui fait le « charme » de ce gouvernement !
L’épisode des feuilles d’impôts est emblématique de l’impéritie de ceux qui nous gouvernent. Encore une histoire de feuilles me direz-vous. Conformément à une mesure adoptée en 2008 qui supprime la demi-part des veuves, 900 000 retraités ont constaté que leur taxe d’habitation avait fortement augmenté cette année et 250 000 d’entre eux ont été assujettis à cette taxe pour la première fois. Tiens donc ! Certes, on veut bien que ce soit douloureux pour les intéressés, mais ce qui est vraiment comique, c’est la panique qui s’est emparée de nos responsables au sommet de l’Etat. Aussitôt Manolito s’est dépêché d’informer les retraités les moins solvables que le mal allait être réparé, ce qui témoigne pour le moins de l’impréparation du gouvernement qui a laissé partir les avis d’imposition. L’annonce n’était pas suffisante en elle-même : ce gouvernement en fait tellement que plus personne ne l'écoute, ni ne le croit. C’est donc une sommation de trouver une solution immédiate du chef de l’Etat « himself » que le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, a reçu, avec pour mission de tout simplement demander aux retraités concernés de ne pas payer la taxe d’habitation ! C’est légal ça ?
La panique les conduit à faire n’importe quoi !
On veut bien croire que la mesure arrivait au mauvais moment, alors qu’en haut lieu on ne mégote pas sur la communication sur la « baisse » des impôts et à moins d’un mois d’une élection dont on sait déjà qu’elle sera un désastre pour la gauche. Mais on n’a jamais vu un gouvernement demander à ses contribuables de ne pas payer l’impôt. Vous me direz, c’est encore une arnaque, puisque c’est de l’argent qui va ordinairement dans les caisses des collectivités locales, qui ne vont pas tarder à réclamer une compensation au moment où l’Etat central leur diminue ses participations. Et connaissant les Français, j’en connais plus d’un qui va réclamer le même traitement de faveur : pourquoi lui et pas moi ! Mais ce n’est pas si simple qu’il y parait : des retraités exonérés demanderont la garantie que le fisc ne les relancera pas, d’autres, dont les revenus sont plus confortables, revendiqueront peut-être leur classement dans la catégorie des insolvables, ce qui donnera lieu à des discussions interminables avec les agents du Trésor public. Cette affaire pue l’improvisation et semble échapper au contrôle du gouvernement.
Et surtout, pas responsables !
Par contre, on ne sera pas surpris de l’hypocrisie avec laquelle nos gouvernants tentent de se justifier. Ils ont lourdement souligné qu’ils n’étaient pas responsables d’une mesure qui remonte à la présidence Sarkozy. Celle-là, il y avait longtemps… Piètre moyen de défense. D’abord parce qu’ils sont responsables de ce qui se passe sous leur autorité pendant leur mandat. Il n’échappera à personne que les pouvoirs publics ont appliqué une disposition susceptible d’augmenter les recettes de l’État et personne n’ignore que le budget 2016 n’est guère équilibré, que le gouvernement n’a pas vraiment essayé de contenir la dépense publique et qu’il cède, encore cette année, à sa propension naturelle à augmenter les impôts. Dans ce contexte, on ne peut que penser qu’ils ont laissé courir l’abandon de la demi-part des veuves dans l’espoir qu’elle passerait inaperçue et se sont épouvantés ensuite de l’effet qu’elle faisait dans l’opinion. Sachant en plus qu’ils ont alourdi les impôts en supprimant la non-imposition du supplément familial de 10% et en augmentant la taxe sur les mutuelles. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont été terrorisés par le concert de cris d’indignation poussés par les retraités.
Et ça continue !
Quelques jours seulement après le couac sur les impôts locaux des retraités, le gouvernement doit corriger le tir sur la réforme des conditions d'attribution de l'allocation adulte handicapés. De même, confronté à la levée de bouclier des élus locaux, Manuel Valls reporte d'un an, au 1er janvier 2017, la mise en oeuvre de la réforme de la dotation globale de fonctionnement, la principale aide de l'Etat aux collectivités. Entre impréparation et incompétence, le gouvernement navigue en eaux troubles et c’est pain béni pour l’opposition. La machine à perdre les élections régionales tourne donc à plein régime... Plus je suis candidat, moins je réforme !
Les classes moyennes, vache-à-lait.
La vérité, c’est que les impôts continuent d’augmenter, cette année encore, surtout sur les classes moyennes et la pression fiscale est encore trop élevée, y compris dans le budget de l’année prochaine. L’Insee nous le dit : 8 français sur 10 ont été impactés par les hausses d’impôts depuis 2014 qui ont provoqué une baisse moyenne du pouvoir d’achat de 220€ ! On ne s’étonnera pas qu’une désaffection à l’égard de l’impôt se manifeste dans la société française et qu’elle risque de se transformer en aversion dangereuse pour toutes les formes de prélèvement. Cela n’empêche pas l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de préconiser au même moment, une réforme fiscale en profondeur qui se traduirait par une fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu et donc une vive hausse des prélèvements obligatoires pour les classes moyennes.
Incorrigibles !
Pas facile de suivre les évolutions actuellement entre le Dollar qui monte alors qu’il devrait baisser et l’euro qui descend alors qu’il devrait monter, la Chine qui lance un plan quinquennal et qui a tendance à faire du surplace, les bourses qui font du yoyo… tout cela témoigne d’un climat malsain dont le principal moteur est l’incertitude du lendemain.
Et si vous croyiez que la crise migratoire était terminée parce que les médias n’en parlaient plus vous vous êtes trompé. Ce qui nous attend est pire que le pire qu’on peut encore imaginer. Après la Hongrie, c’est la Slovénie qui est submergée à son tour par l'afflux des migrants et un sommet balkanique d'urgence a été convoqué à Bruxelles. Des troubles dans les Balkans, ça n'évoque jamais des bons souvenirs, rappelez-vous… Serajevo.
Les manœuvres de Pékin pour faire bouger l’économie chinoise.
Pékin s’est lancé dans un ambitieux plan quinquennal qui prévoit les grandes lignes de la mutation économique de la Chine pour les cinq prochaines années. Alors que sa croissance est tombée au plus bas depuis 2009, cette feuille de route revêt une dimension inédite, car elle intervient au moment où le pouvoir se heurte à des difficultés pour faire basculer son modèle de croissance, jusque-là assis sur l’export, vers la consommation interne. Il faut s’attendre à une transition longue alors que depuis plusieurs mois tous les voyants sont au rouge. Tout le monde le sait maintenant, en Chine, la croissance a faibli dangereusement depuis un moment. Pékin veut donc améliorer l'outil industriel et s'est fixé pour objectif d'asseoir le yuan dans son rôle de monnaie internationale. Même quand le pouvoir est « centralisé », rien n’est jamais facile en économie.
A l’ouest… rien de nouveau.
Selon un scénario bien rodé maintenant, l’économie américaine continue à faire du yoyo entre reprise inédite de la croissance et coups de freins inattendus… Et voilà donc un coup de froid sur la croissance américaine, après une progression de 3,9% au deuxième trimestre, la voilà tombée à 1,5 % entre juillet et septembre en première estimation. Un ralentissement saisissant. Ce n’est peut-être pas trop grave puisque le principal moteur de l'économie américaine, la consommation, qui pèse pour plus des deux tiers de l'activité, continue à tourner à plein régime. Les dépenses des ménages ont progressé de 3,2 % en rythme annuel ce qui constitue un solide motif de consolation. Ce coup de frein de la première économie mondiale semble bien se confirmer, mais cela ne dissuade pas la Banque Centrale Américaine d'envisager un resserrement de sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion en décembre. Le résultat qu’on doit en attendre c’est que le dollar s'apprécie, ce qui nuit à la compétitivité des entreprises américaines, et n'est donc pas très bon pour la croissance. Vous avez compris, on tourne en rond. Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, l'euro lui, poursuit sa glissade, jusqu'à 1,09 $. De quoi rendre plus attractives les exportations du Vieux continent… Enfin, peut-être !
Et dans l’hexagone on file la démagogie à tout va… comme d’hab. !
Commençons par la (fausse) bonne nouvelle : fin septembre, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a reculé de près de 25.000. Youhou Rintintin ! Serait-ce que les incantations des politiques et des gourous socialistes auraient produit leur effet ? Dommage qu’il y ait eu tant de radiés (mais c’est classique)… Les bons chiffres de septembre s'expliquent surtout par le fort recul du nombre d'inscrits de moins de 25 ans : -2,6% sur un mois, à 526 800, soit 14 000 demandeurs d'emploi de moins que fin août. Mais en intégrant les demandeurs d’emploi ayant en partie travaillé dans le mois (catégories B et C), le chômage s’est « contenté » de stagner. Un furieux bémol ! Pour les chômeurs de toutes catégories confondues, la baisse n'est que de 1.000 demandeurs d'emploi. Pas de quoi crier victoire, la France reste le mauvais élève et l'on reste loin, très loin, des baisses en Allemagne et en Grande-Bretagne. D’ailleurs la BCE pose un regard incrédule sur notre économie : « La France a opté pour la multiplication des petits pas, mais les résultats restent limités jusqu'à présent. » explique-t-elle, avant d'enfoncer le clou : « Ce qui frappe le plus quand on regarde la France, c'est qu'elle n'a pas eu de graves crises d'endettement ou bancaire comme d'autres pays. Cela rend la faible performance de l'économie d'autant plus surprenante ». la BCE n’est pas la seule à être surprise. Nous aussi. Enfin, pas vraiment, on a aussi une petite idée sur les causes de ce marasme : trop d’impôts, manque de visibilité, confiance en berne…. Marc Fiorentino nous indique que le classement « Doing Business 2016 » de la « Banque mondiale » place la France au 27ème rang des Nations où il est facile de faire des affaires sur les 189 pays passés au crible. Devinez les principaux handicaps de notre pays, on vous le donne en mille... Le poids des impôts et des charges ! Et nous sommes bonnet d'âne en ce qui concerne l'enregistrement et le transfert de propriété. On croyait que la hausse des impôts, c’était du passé comme promis par Hollande. Ben pas vraiment, puisque des milliers de retraités modestes ont découvert avec stupeur qu'ils étaient assujettis à la taxe foncière et/ou la taxe d'habitation. Ah bah ça alors !!! Mais c’est la faute à la droite qui avait voté en 2011… toujours la même ficelle, mais si c’était une mauvaise mesure, ils ont eu largement le temps de l’abroger. Sauf qu’ils ont continué de charger la barque en rendant imposables les 10% de supplément familial, par exemple. Voilà une affaire que Bercy voudrait bien étouffer à l'heure où le gouvernement communique massivement sur les baisses d'impôts et à un mois des élections régionales. Vous savez quoi ? L’Etat va rembourser !!!! Si c’est pas de la démagogie ça ! Ils nous auront tout fait.
Accompagné notamment de Rachida Dati, députée européenne, de Christian Jacob, et Pierre Lellouche, du groupe « Les Républicains », Nicolas Sarkozy a fait aujourd’hui escale à Moscou où il a rencontré Vladimir Poutine après s’être exprimé devant des étudiants russes. Ce voyage en Russie est diversement commenté, et a suscité autant chez François Fillon qu’Alain Juppé, le besoin de s’exprimer par écrit, l’un dans une tribune, l’autre sur son blog, sur les relations que nous avons, devrions avoir ou aurions dû avoir avec le chef du Kremlin. C’est donc dire que ce déplacement ne manquait pas d’intérêt.
Rappeler les fondamentaux des relations franco-russes.
Ce voyage n’est en rien déplacé. D’abord, l’ancien président est libre d’aller où bon lui semble, et en l’occurrence, son expérience pouvait lui laisser penser que les messages qu’il pouvait faire passer à Wladimir Poutine ne seraient pas tenus pour insignifiants. On peut même espérer qu’ils participeront à faire avancer vers une solution durable aussi bien sur le dossier ukrainien que sur celui de la Syrie. Car Nicolas, qui a déjà eu affaire au Président russe quand il a fallu éteindre l’incendie en Géorgie, n’est pas celui qui veut renverser la table dans les relations de la France avec la Russie. Tout en dressant de l’action russe au Proche-Orient un bilan plutôt positif, M. Sarkozy a souligné que les bombardements de l’aviation russe ne suffiraient pas pour régler le conflit syrien. Et s‘ils ont pour objet de protéger Bachar moins contre Daech que contre les rebelles syriens, il a rappelé à son interlocuteur que « quelqu’un qui a sur la conscience la mort de 250 000 compatriotes ne peut pas représenter l’avenir de son pays ». sur le dossier ukrainien, il a eu raison de rappeler que les accords de Minsk doivent être respectés et doivent servir de base à l’apaisement des tensions entre l’Europe et la Russie. Au geste de Poutine qui a fait différer les élections dans la partie sécessionniste de l’Ukraine, doit répondre du côté européen une levée progressive et conditionnelle des sanctions qui font souffrir les économies des deux côtés.
Poutine, passage obligé.
Nicolas Sarkozy n’est pas le plus « poutinophile ». François Fillon est plus proche que lui de M. Poutine, qu’il appelle affectueusement « cher Wladimir » et ce dernier apparaît comme le Français le moins scandalisé par le soutien du président russe à Bachar Al-Assad. Il y a d’ailleurs, à droite, d’autres élus qui vont rendre visite au Président syrien. On ne sait pas trop à quoi servent leurs déplacements sinon à indigner tous les naïfs qui ont encore la faiblesse de croire qu’on ne va pas discuter avec un tyran sanguinaire, qui doit sa longévité politique au soutien de la Russie et de l’Iran. De ce fait, le voyage à Moscou n’a rien d’indécent. Je crois même qu’il était important de faire entendre aux dirigeants russes que deux coalitions en présence en Syrie et en Irak rendent la situation dangereusement compliquée, que ce discours, il n’est pas le seul à le tenir, et arrivant d’un congrès où il était aux côtés d’Angela Merkel et d’autres dirigeants de la droite européenne, il avait probablement l’accord de ceux-ci pour appuyer sa démarche. Tant il est vrai que la crise syrienne, l’expansion de Daech, la présence de l’Iran en Irak et en Syrie nécessitent une révision des interventions de la France, des États-Unis, de l’Iran et de la Russie. Cette révision ne peut être que le produit d’une concertation profonde entre pays qui poursuivent des objectifs différents mais ont parfois des ennemis communs.
Diplomatie « parallèle ».
Alors, forcément, ce voyage en Russie lui est reproché par la gauche qui dénonce la pratique d’une « diplomatie parallèle ». Mais pour qu’elle soit parallèle, il faudrait d’abord qu’il y en ait une ! Si « pépère » a une position, on voudrait bien la connaître et la réaction de « Manolito » sur le sujet faisait vraiment « petit bras » à côté du propos de l’ancien chef de l’Etat. On ne fait pas de politique à l’extérieur de la France ! Dans ces temps difficiles et violents où peu des vieux principes sont respectés, Nicolas Sarkozy aurait pu s’en donner à cœur joie car il n’aurait scandalisé personne s’il avait fait de la politique intérieure à Moscou. Or, il a fait preuve d’une grande retenue. Il a peut-être tenu à rappeler, à cette occasion, que, en tant qu’ancien président de la République, il connaît beaucoup de chefs d’État et de gouvernement et qu’il peut entretenir avec eux des relations aussi étroites voire plus, que celles de François Hollande. Aussi, quand la gauche rappelle que le pays doit être uni en matière diplomatique, elle perd son temps. Les Français doivent savoir ce que ferait l’opposition sur ces dossiers importants si elle était aux manettes. Une manière aussi pour le président du parti « Les Républicains » d’affirmer son leadership. Evidemment, ça peut ne pas plaire à tout le monde. Oui, mais c’est lui le Président !
J’ai beaucoup de respect et d’estime pour Alain Juppé. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que je me suis penché sur son livre « Mes chemins pour l’école », avec l’espoir d’y trouver la « pierre philosophale » qui permettrait de remettre sur les rails un système éducatif en pleine déroute.
Un état des lieux honnête.
L’état des lieux qu’il fait est souvent lucide, mettant souvent le doigt sur les problèmes qui rendent inefficaces les apprentissages. Je partage globalement le diagnostic qu’il fait sur le fonctionnement de l’école : il est assez juste. Il est énoncé avec un ton serein qui n’appelle pas à la guerre, en s’appuyant sur des constats incontestables. Je dois cependant reconnaitre que j’ai dû m’accrocher pour lire ce livre jusqu’au bout. Et je ne crois pas que ce soit à cause d’un préjugé qui viendrait de mon expérience personnelle. Le choix de rendre compte de nombreux témoignages rend le parcours fastidieux et amène à des redites. Souci d’honnêteté certainement de la part de l’auteur, qu’on reconnait bien là, mais si la pédagogie est l’art de la répétition, ici elle n’emporte pas l’adhésion. Mais au fond, peu importe la forme, ce qui compte ce sont les projets. Là encore, je suis resté sur ma faim. A force de vouloir « rassembler, apaiser » finalement on ne « réforme » guère.
Des propositions rarement innovantes.
Certes, les propositions sont pertinentes, la plupart relèvent du bon sens et de ce fait sont trop convenues, quand elles ne sont pas académiques. Ces chemins reposent sur un vécu que j’ai connu moi-même, celui d’une école de la République qui a permis d’emprunter l’ascenseur social à de nombreuses générations de Français, et Alain Juppé en parle avec une sincérité et une émotion touchantes. Cette vision idyllique est celle d’une école qui a disparu comme s’est évanouie la « construction démocratique des élites » qui faisait sa gloire. Cela ne retire rien à la bonne foi et à l’honnêteté du propos. Tout le monde s’accorde aujourd’hui sur l’idée qu’il faut donner de l’autonomie aux établissements, sur la nécessaire déconcentration –à défaut de décentralisation- de la gestion des personnels enseignants, sur l’urgence d’une revalorisation financière du métier. On adhère à la vision du maire de Bordeaux sur l’irruption de l’informatique et la nécessaire adaptation des pédagogies à ces nouveaux outils. Un bon point aussi quand il tranche en faveur de la méthode syllabique pour apprendre à lire… Je suis moins convaincu quand il propose des évaluations qui supposent toujours des démarches lourdes et technocratiques, alors qu’un simple cahier des charges un peu précis permettrait à chaque maitre de mesurer les performances de ses élèves sans avoir recours à ces « grands-messes » uniformes. De même le « conseil d’établissement » et « l’agence d’évaluation » me paraissent directement sortis de l’univers technocratique : en a-t-on vraiment besoin ? Des machins qui viendront s’ajouter à une machine déjà très dévoreuse en parlottes de toutes sortes, en « conseils » en tous genres, en dispositifs variés … Enfin je déplore le refus de recourir à l’arme de la sélection par l’examen. Exemple : l’entrée en 6ème. Si on veut sauver le collège, commençons par n’en permettre l’accès qu’à ceux qui pourront en suivre les cours. Quelle autre procédure, meilleure que l’examen –pas le concours-, peut établir sans arbitraire le tri nécessaire ?
Le « dark side of the wall ».
Surtout, et c’est un reproche que je me permets parce que je veux être utile à la réflexion qu’Alain Juppé poursuit. Il sous-estime, à mon avis gravement, le « dark side of the wall » (excusez l’emprunt aux Pink Floyd). Notre éducation nationale est aujourd’hui dans un état de délabrement que l’ensemble des témoignages qu’il a recueillis effleure mais ne mesure pas correctement. Nous avons une légion d’enseignants dont beaucoup ont été recrutés à un niveau insuffisant voire médiocre, très souvent ignorants de la langue française correcte, encore plus de ses subtilités. Nous avons affaire à une citadelle où la part de l’idéologie agite encore une fraction non négligeable du personnel, formé par Lutte Ouvrière à travers le réseau de feu les IUFM. On en a mesuré la capacité de nuisance avec les « réfractaires » qui refusaient les heures de soutien individualisé. Et puis il y a le repaire, le bastion de la pensée bobo-psycho-soixante-huitarde qui inspire le contenu des réformes et son langage verbeux digne des précieuses ridicules : j’ai nommé l’Institut Pédagogique National. Il faudrait le supprimer. Comme il faudrait revoir le pouvoir de la caste des Inspecteurs Généraux… Le chemin que propose Alain Juppé parcourt un monde de bisounours, alors que la réalité est faite de barrières, d’obstacles, de résistances. Un monde avec lequel le « consensus » est impossible. Je me rappelle, cette réflexion que m’avait faite une collègue avec laquelle je croyais bien m’entendre alors que nous nous concertions sur une « charte de l’élève citoyen » pour notre établissement : à ma proposition de l’appuyer sur les valeurs qui font « consensus » elle me répliqua qu’avec moi il n’était pas possible, que nous ne partagions pas les mêmes valeurs. Evidemment, tout le monde savait que j’étais de « droite » ! Edifiant non ? Une autre impasse est faite sur les établissements des « territoires perdus de la République » où tenter d’enseigner est un enfer. Il ne sert à rien de nier leur existence, mais les oublier est encore pire. Il aurait fallu en faire des « citadelles », ils sont devenus des zones de non-droit au savoir. Régler ce problème demandera beaucoup de fermeté car le discours d’apaisement n’a aucune chance d’y être compris encore moins entendu.
Education et enseignement ne se confondent pas.
Il est bon de le rappeler. Comme Luc Ferry, je pense qu’éducation et enseignement ne se confondent pas. L’éducation relève des parents et s’incarne dans la sphère privée, l’enseignement est d’abord l’affaire des profs et se dispense dans la sphère publique des établissements scolaires. Sans enfants correctement élevés, il n’est pas possible d’enseigner, même si les enseignants sont amenés de temps en temps à rappeler les règles élémentaires de la civilité. Mais voilà, les parents sont de plus en plus aux abonnés absents ou manquent d’autorité, ou encore inculque une éducation dont les valeurs sont incompatibles avec celles de notre société. Il ne sera pas possible de relever le défi d’un système éducatif performant si les familles continuent de faire défaut. Il ne servira à rien de réformer. Tant qu’on ne mettra pas l’éducation avant l’enseignement. On n’est pas obligé d’ajouter à ce drame des mauvaises réformes comme celle qui vient d’être décidée pour le collège –la pire jamais vue- qui va casser le peu qui reste à bien marcher dans le système.
En conclusion, je donnerai le mot de la fin à Alain Juppé : toute réforme à venir devra commencer par l’école primaire, voire maternelle, c’est-à-dire par l’acquisition des fondamentaux qui commandent toute la suite des études.
La campagne pour les élections régionales est lancée.
Dans le Maine-et-Loire, notre tête de liste de l’Union de la droite et du centre, Paul Jeanneteau a entrepris avec son binôme UDI, Isabelle Leroy, et les membres de sa liste, de sillonner le département en visitant tous les cantons avec réunions publiques tous les soirs vers 19H. Une tâche harassante mais exaltante : visites d’entreprises, rencontre des acteurs du territoire de toutes sortes, découvertes parfois étonnantes, même pour des candidats pourtant enracinés dans leur territoire. Les campagnes ont ceci d’utile qu’elles sont en prise directe avec la réalité. Pourtant la fréquentation des réunions publiques est comme le temps : variable.
On sait que nos concitoyens sont attachés à leurs collectivités territoriales et que la grande majorité d’entre eux sont conscients des évolutions organisationnelles qui les touchent. Mais voilà, tout a été fait pour leur brouiller l’idée qu’ils se faisaient de « leur région ». Nombreux sont ceux qui regardaient depuis son origine cet échelon de la décentralisation comme un ovni, plutôt lointain, au rôle obscur. Mais les 22 régions avaient fini par entrer dans le paysage, et la plupart ont fini par se forger une identité comme les Pays de la Loire, quand d’autres comme la Bretagne ou l’Alsace bénéficiaient d’une évidence existentielle par leur Histoire. Mais loin d’atténuer le manque d’incarnation des régions, le récent redécoupage, auquel le Français moyen n’a rien compris, l’a aggravé. Ainsi l’Aquitaine, le Limousin et Poitou-Charentes n’ont aucune racine commune depuis le fond des siècles et pourtant sur un coin de table « on » a décidé de les fusionner sans autre forme de procès. Avec de bas calculs électoraux comme motivation, bien évidemment. S’il s’agit de bâtir « des stratégies territoriales » on en cherchera vainement les vecteurs dans cet assemblage hétéroclite de territoires dont les populations n’adhèrent pas au redécoupage qu’ils considèrent comme un mariage forcé au sein d’une entité artificielle.Pas étonnant alors que les Français manifestent un faible intérêt à l'égard des élections du mois de décembre. Seuls 60% d'entre eux savent qu'elles ont lieu et 45% seulement déclarent avoir de l'intérêt pour elles, ce qui laisse présager une participation électorale faible. Quand en plus 49% veulent en profiter pour manifester leur désapprobation à l''égard du gouvernement, on peut parier sur un effondrement des positions régionales de la gauche, qui de surcroît, part en ordre dispersé !
D’ailleurs, les Français sont majoritairement critiques à l’égard de cette réforme territoriale.
Seulement 27% d’entre eux considèrent que c’est une « bonne chose » ! Et ils sont 59% à penser que la création des grandes régions aura des conséquences négatives sur « l’identité locale du territoire » et 56% « sur la capacité de celui-ci à tenir compte des besoins des populations locales ». « Pessimisme sur les finances publiques » et « réticences » sont les deux épines d’une réforme improvisée et ratée. La loi NOTRe (pompeusement nommée Nouvelle Organisation du Territoire de la République) n’a pas complètement clarifié les compétences dans l’enchevêtrement du "mille-feuille" territorial pas plus que l’opacité de la fiscalité locale. Comment comprendre qu'on confère aux régions une compétence exclusive en matière de développement économique sans leur confier la politique de l'emploi sur laquelle l'Etat, pourtant en échec flagrant, veut garder la main. Enfin le mode de scrutin proportionnel de listes contribue à tenir les élus régionaux éloignés de leur terrain et leur nom est rarement connu des habitants. En toute logique cette réforme, trop partielle et inaboutie, va se retourner contre ceux qui l’ont promue, le vote sanction et le désintérêt sont les deux formes de comportements qui transparaissent dans les études d’opinion. Les 9 et 16 décembre prochain, c’est plus en vertu du climat politique national (ce que les récents sondages semblent attester), qu’à raison des programmes des listes en matière de lycées ou de TER, que les électeurs vont se prononcer. Et c’est peut-être tant mieux, mais c’est aussi dommage.
Certainement, il faudra reprendre le découpage inepte de plusieurs des nouvelles régions. Bien sûr, il faudra encore resserrer les compétences et leur donner davantage de cohérence et aller plus loin dans la logique économique. Evidemment, il faudra doter chaque échelon d’une fiscalité clairement identifiable. Mais dès à présent, les Régions vont avoir un rôle renforcé en matière de développement économique et d’aménagement du territoire, d’éducation et d’apprentissage. Ce sont là des leviers d’action majeurs pour lutter contre le chômage, pour améliorer le cadre de vie, la capacité à se déplacer, rendre le territoire attractif à travers son environnement et son écosystème économique … Les programmes ne sont donc pas anodins et une politique n’en vaut pas forcément une autre. Les citoyens devraient donc y regarder à deux fois avant de voter, car c’est de leur vie quotidienne dont il est question, beaucoup plus qu’ils ne l’imaginent. Ils devraient penser « Région » quand ils prennent du carburant, quand ils conduisent leur fiston au lycée, quand ils pestent contre le changement d’horaire de leur TER…Et là aussi, un vote sanction des sortants de gauche s’impose, car leur bilan s’apparente à celui du gouvernement : gaspillage de l’argent public, montée du chômage, explosion de la dette, imposition maximale, gestion sectaire. Et en Pays de la Loire, région naguère en tête pour le nombre des apprentis, on enregistre une baisse de leur nombre, ce qui est en soi, un exploit dont on se serait bien passé !
Nous avons la chance d’avoir un territoire régional inchangé.
Profitons des prochaines élections pour remercier les locataires actuels. Les Pays de la Loire ont besoin d’un nouveau souffle. Qui mieux que Bruno Retailleau, qui a fait ses preuves en Vendée, peut le lui apporter. Le camp le plus mobilisé remportera le scrutin. Pour l'instant, c'est celui de la droite et du centre, mais cette mobilisation n'est pas totale. Il faut donc faire campagne sans relâche.
La France s’en va par tous les bouts et pendant ce temps-là « pépère » s’en va de villages en banlieues, d’usines en kermesses, rencontrant indifférence, colère ou huées et toujours commentant son action qui n’intéresse que lui, réfugié qu’il est dans le narcissisme d’une présidence obsolète. Le mot de François Fillon : « les dix-huit mois qui viennent seront les mois les plus longs et les plus inutiles de la Ve République » vient à point nommé. Il me trottait curieusement dans la tête depuis la bronca des policiers sous les fenêtres de Taubira, celle des médecins, celle des avocats, celle des enseignants… tant la France n’en peut plus de ce pouvoir autiste qui n’écoute rien ni personne, tout préoccupé par un souci unique, celui de sa propre réélection.
La colère monte.
Et elle touche progressivement toutes les catégories sociales. Les ouvriers, manipulés par la gauche archaïque et le Front national (même combat) se risquent à la violence et tentent de bloquer les évolutions pourtant inévitables de leurs entreprises confrontées à la concurrence mondiale, comme Air France ; les professions libérales qui clament vent débout leur hostilité aux réformes qu’on veut leur imposer qu’il s’agisse du Tiers payant pour les médecins ou de la réforme pénale pour les avocats ; les enseignants programment grèves et manifestations contre la réforme inepte du collège ; les agriculteurs crient leur désarroi contre les charges qui pèsent sur leur activité et les tuent, les classes moyennes grondent en sourdine contre les impôts qu’on leur assène pour alléger les tranches les plus basses à leur détriment, avec un sentiment croissant d’injustice… Et puis il y a ce sentiment général de laisser-aller au plus haut niveau, de manque d’autorité, d’absence de ligne politique claire qui ajoute à l’inquiétude du plus grand nombre. Jamais la France ne s’est sentie autant abandonnée et livrée à elle-même.
L’état impuissant.
Le refus de l’autorité est inhérent à la pensée de gauche. Autrefois, c’était les objecteurs de conscience, aujourd’hui c’est le laxisme généralisé. Les zones de non-droit se multiplient sans que l’Etat ne réagisse. L’exemple le plus parlant est celui de Notre Dame des Landes : des biologistes molestés, un véhicule de gendarmerie locale incendié, un camion égaré par mégarde sur le secteur pillé sans vergogne, et pourquoi se gêner puisque ces faits n’ont entrainé aucune arrestation. Ces méfaits existent ailleurs, dès qu’un projet déplait à nos anarchos en goguette, adeptes du tourisme violent en Europe. Ce sont les gens du voyage qui barrent une autoroute ou qui mettent à sac un village paisible, c’est l’abcès de Calais qu’on calme avec des emplâtres, et c’est la montée de l’Islam radical qu’on combat mollement dans l’hexagone. Et pour en rajouter, mettons au bout de cette liste les dysfonctionnements de la justice qui remet en liberté « par erreur » des présumés criminels, qui banalise la consommation du cannabis en la sanctionnant comme une infraction…
Une politique en échec total.
Aucune des mesures prises par le gouvernement de Hollande n’a atteint ses objectifs : en matière d’emplois, les contrats aidés, les contrats de génération (500 000 prévus, 50 000 mis en place), n’ont pas empêché la crue du chômage, et le nombre de sans-emplois de moins de 25 ans a crû de 100 000 depuis 2012. Les dispositifs patinent et contribuent à dégrader l’employabilité des personnes. Le « tout imposition », 58 milliards prélevés sur les ménages, n’a permis ni de réduire la dette, ni d’équilibrer le budget de l’Etat. Et l’on voit, comme l’an passé à la même époque, les mêmes titres dans la presse spécialisée sur « les économies illusoires ». En fait nous avons un gouvernement qui fait du Tsipras sans le dire, en refusant les efforts et l’austérité qui les accompagnerait. Et cette phrase de Raymond Aron est vraiment d’actualité : « L’égalitarisme doctrinaire (leit-motiv de nos gouvernants) s’efforce vainement de contraindre la nature biologique et sociale et il ne parvient pas à l’égalité mais à la tyrannie », tant il est vrai que le mot « égalité » brandi à tout instant par nos ministres, de Belkacem à Sapin en passant par Touraine, sert de prétexte pour nous conduire tout droit à des dispositifs coercitifs qui limitent chaque fois un peu plus notre liberté de choix.
Un pays délabré.
Radicalisation, colère, incompréhension, sentiment d’abandon… La tentation est grande de mettre tous les politiques dans le même panier, de trouver des boucs émissaires comme « la faute à l’Europe », à la « mondialisation », comme si à l’heure d’internet nous pouvions vivre repliés sur nous-mêmes en totale autarcie. Les réforme engagées, ou sont ineptes comme le redécoupage des régions, ou de la poudre aux yeux comme celle du financement des retraites, ou encore génératrices de fracture sociétale comme le "mariage pour tous". L’échec du socialisme et ses mensonges permanents nous font courir un grave danger : celui de la tentation « Marine ». La seule « qu’on n’a pas essayé », disent de plus en plus les quidams habituellement discrets. Sauf qu’avec son programme, c’est un aller sans retour. Le cocktail explosif de ses promesses coûterait aux finances publiques plus de 120milliards d’euros (6% du PIB), et notre déficit grimperait allégrement à 10% du PIB… Sans parler de toutes les mesures protectionnistes qui finiraient de tuer notre tissu industriel déjà à l’agonie. Son discours prospère aujourd’hui sur les deux séquelles du socialisme au pouvoir : l’inquiétude face à l’avenir qui concerne la ruralité et la désespérance du monde ouvrier frappé de plein fouet par l’effondrement de notre tissu industriel. La gauche est bien la principale responsable de la montée du FN !
En 2012, la France sortait d’une crise majeure et commençait à se redresser. Elle avait commencé à se réformer. Depuis, elle a enclenché la marche arrière. La gauche au pouvoir nous a fait reculer dans tous les domaines. La France est en panne de croissance, elle n’est plus écoutée de ses partenaires et semble à la remorque de l’Allemagne. Le délitement est général. Qu’en sera-t-il au terme du quinquennat s’il faut attendre encore dix-huit mois le changement de majorité, puisqu’on sait que « pépère » en campagne ne changera plus rien !
Elle aussi fait rage et elle vaut bien la guerre du pétrole. Rien ne va plus entre le PS et ses alliés, les Verts, et encore moins avec la gauche de la gôôôche avec laquelle la rupture est consommée. Il suffit d’observer l’attitude de la CGT, téléguidée par ce qui reste du PC.
Les pommes de discorde se multiplient.
L’interpellation de six des employés d’Air France qui ont participé à l’agression contre deux cadres supérieurs est devenue un sujet de fracture. En effet, les policiers, lundi matin, sont allés chercher, à l’aube, cinq des salariés mis en garde à vue . Du coup, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent (PC) ont aussitôt exprimé leur indignation. Non seulement ils estiment que la violence est celle qu’exerce la direction de la compagnie en prévoyant près de trois mille licenciements, mais ils pensent que la police a réservé aux suspects un sort humiliant. Un peu gros quand même : certes les individus en question n’ont pas été traités avec ménagement, mais ils n’ont pas eu eux-mêmes pour les cadres d’Air France, des manières particulièrement « policées ». On peut même se demander ce qui se serait produit si les deux hommes n’avaient pas été soustraits par des vigiles à la violence dont ils faisaient l’objet. Cette fracture, on l’a bien vue lors de la visite du chef de l’Etat à Saint-Nazaire où il a été chahuté par les responsables cégétistes.
L’image de la France.
Le souci du gouvernement a d’abord été moins le sort personnel des deux cadres que les dommages causés à la réputation de la France par les images qui présentaient notre pays sous un jour peu flatteur. Aussi Manuel Valls, en visite en Arabie saoudite, s’est-il efforcé de minimiser l’incident dans l’espoir d’améliorer l’idée que l’on se fait de la France à l’étranger. Pierre Laurent a jugé « hallucinante » cette attitude du Premier ministre, qui est allé, selon lui, s’excuser d’un incident syndical auprès d’un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme. Polémique plutôt amusante, car le PC, toujours prêt à plaider la cause des prolétaires et des chômeurs, devrait admettre que le communisme et les droits de l’homme n’ont guère fait bon ménage. Mais la fermeté de l’exécutif a fait long feu. Notre roi de l’embrouille, qui s’est probablement senti humilié par le métallurgiste des chantiers navals, s’est empressé de reprendre à son compte le discours gauchiste comme quoi la violence vient aussi des « patrons » et de mollir sur le plan de restructuration d’Air France, pourtant indispensable si on veut sauver la compagnie. Double langage et valse-hésitation avec changement de pied en permanence. De ça, les Français n’en peuvent plus.
Une gauche d’opposition.
Ce que montrent surtout ces échauffourées (qui seront vite oubliées), c’est que la gauche non-PS se comporte en opposante, comme si elle voulait la perte de ce gouvernement. Le Premier Ministre et Emmanuel Macron sont les bêtes noires et, dans la hiérarchie de ses ressentiments, on peut se demander si c’est le Front National qui occupe la première place et la droite la deuxième. Le climat est tel que tout espoir de reconstituer l’unité de la gauche dans la perspective des prochaines échéances électorales paraît très compromis. Les frondeurs, les mélenchonistes, le PC et les Verts ont fait de la politique économique et sociale du gouvernement un abcès de fixation et ils n’accepteront de coopérer avec François Hollande que s’il limoge son Premier ministre et son ministre de l’Économie. Pendant ce temps, Jean-Marc Ayrault, ancien chef du gouvernement, qui a besoin d’exister, insiste pour que le Président de la République procède à la réforme fiscale qu’il avait promise et qu’il n’a pas faite. Une telle réforme impliquerait la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, ce qui se traduirait par une hausse sensible de l’impôt payé par les familles possédant un patrimoine. Bref, le bateau prend eaux de toutes parts.
Referendum bidon.
Aussi, la direction du PS tente-t-elle de trouver des pare-feu. Car la désunion, compte –tenu du mode de scrutin qui oblige à arriver en tête, risque d’être catastrophique pour les élections régionales, de provoquer une débâcle jamais vue. L’idée d’un referendum populaire pour imposer l’union n’a aucune chance de déboucher sur un rapprochement. Tout simplement parce que le pouvoir ne mesure pas son impopularité qui est immense parmi ses électeurs eux-mêmes et à moins d’un mois des élections régionales, cette crise idéologique et la déception ne laissent pas augurer du succès de cette initiative en faveur de l’unité électorale. Quoi qu’il soit, le résultat sera aussitôt contesté. Chacun tient désormais à se compter, et même à provoquer la défaite d’un gouvernement qu’ils ne veulent plus soutenir. On a désormais une gauche de gouvernement, mais qui n’est toujours pas claire sur sa ligne, et une gauche franchement d’opposition, de contestation, radicale, qui prétend répondre à la désespérance avec son discours archaïque. Mais les deux gauches n’arrivent pas à admettre qu’elles ont perdu totalement prise sur l’électorat populaire au profit du Front National. Et plus elles se déchirent et plus celui-ci prospère. Un terrain politique qui pourrait conduire à l’élimination de la gauche au premier tour par l’émiettement des voix et l’abstention, laissant l’union de la droite et du centre seule face au parti extrémiste.
Et pourtant elle a bien lieu. Et même sous nos yeux. Mais les troubles du monde rapportés par les médias nous la cachent, trop affairés qu’ils sont à mettre le sang à la une quand ce ne sont pas les débats futiles baba-bobo du microcosme parisien.
Les pays producteurs de pétrole sont bel et bien en guerre. Il n’y a pas de coups de canons, bien sûr, encore que… On voit bien que depuis quelques mois l'Arabie Saoudite manoeuvre avec une stratégie simple : inonder le marché pour accentuer la chute des cours et affaiblir ses ennemis politiques (l’Iran) ou économiques (Les Etats-Unis). Le rapport de l'OPEP qui vient d’être publié, montre qu'elle vient déjà de remporter une bataille contre les États-Unis.
Le rapport de l'OPEP est très instructif. L'Arabie Saoudite a décidé de continuer à augmenter sa production malgré la chute des cours du pétrole avec deux objectifs. D’abord affaiblir son ennemi juré - l'Iran - qui a besoin d'un pétrole à 130 dollars pour équilibrer son budget. Ensuite un objectif stratégique et économique : freiner l'explosion du secteur du pétrole de schiste aux États-Unis. Le rapport est assez explicite à cet égard : pour la première fois depuis 2008, la production de pétrole aux États-Unis sera en baisse en 2016 et ce sera une baisse significative. Car l'effondrement des cours du pétrole de plus de 50% a obligé les producteurs américains à réduire leurs investissements de façon drastique, du coup, le nombre de plateformes pétrolières diminuent et les licenciements se multiplient. Et comme toujours au pays des cow-boys, la croissance du secteur s'était appuyée sur un niveau élevé d'endettement, insoutenable avec des cours inférieurs à 50 dollars.
Disons que l’Arabie saoudite a gagné une manche. Les États-Unis restent bien évidemment dans la course et leur progression n'est que momentanément freinée. Néanmoins, elle a atteint un de ses objectifs en mettant les producteurs américains en difficulté : une stratégie qui a payé. La bataille n’est pas terminée. Car la chute des cours ne met pas seulement les Etats-Unis en difficulté. Nombre de pays dont le pétrole est la ressource primordiale souffrent et alimentent la chute de la croissance mondiale. L’Arabie saoudite ne pourra donc pas tenir trop longtemps son petit jeu solitaire. D’autant plus qu’elle est soupçonnée de financer par en dessous le terrorisme islamiste.
Mais de qui parle-t-on ?Certainement pas du pays avec qui notre matamore de premier ministre vient de signer pour 10 milliards d’euros de projets. Cachez ce pétrole impur que je ne saurais voir ! Nous, pendant ce temps-là, on en profite un peu à la pompe, en espérant que notre autre mirlitonne de ministre de l’écologie n’en profite pas pour augmenter ses taxes. Vous avez vu comme moi qu’elle va augmenter le prix du gazole pour le rapprocher de celui de l’essence. Il ne lui serait pas venu à l’idée de baisser celui de l’essence, ce qui produirait un effet bien meilleur si on veut vendre davantage de voitures qui l’utilisent.
Passons sur l’affaire Morano. Une grosse punition pour un faux délit. En effet, qu’a-t-elle donc fait ? Son crime est d’avoir cité maladroitement le Général De Gaulle. Elle s’est mal exprimée, probablement, mais y avait-il de quoi en faire un drame en cinq actes et trente-six scènes !! Car sitôt l’expression « race blanche » prononcée dans un piège comme on sait les tendre chez Ruquier, les grandes orgues de l’outrage se sont mises en branle, par tous ces donneurs de leçon d’antiracisme dont la vertu est probablement inversement proportionnelle à la clameur qu’ils font entendre. Le problème, c’est qu’autour de moi, tous les gens que j’ai interrogés, pas mes amis du cercle politique, non, les braves gens de mon quartier, aucun n’a été choqué par les propos de Nadine Morano. Les procès en sorcellerie me hérissent et quand Dupont Aignan parle d’une nouvelle inquisition, pour une fois, je suis d’accord avec lui. Il a fallu que la gauche soit au pouvoir pour régir jusqu’à notre pensée : on parle même de renforcer la loi contre les propos racistes. Attention, Morano, c’est un peu la voix du peuple !
Autre chose. C’est le défilé des candidats à la primaire qui s’immiscent dans la campagne pour l’élection régionale. A dire vrai, je les aime bien, mais en l’occurrence, ils commencent à me les briser menu. Qu’ils viennent soutenir nos candidats c’est bien. Le problème c’est qu’ils parlent cinq minutes de l’élection régionale, et une heure de leur vision pour la France. Hors sujet. Et ça nous brouille l’écoute ! Après on s’étonne que les adhésions viennent péniblement aux Républicains. Je le constate tous les jours, les gens qui pourraient adhérer sont agacés par cette course à l’échalote qu’ils se livrent tous. Un matin c’est Le Maire qui tonne contre l’idée de Sarkozy de mettre en place un socle programmatique commun, un soir c’est Juppé qui se distingue en se démarquant, habilement pense-t-il, d’une position tranchée de Fillon sur tel impôt, le lendemain midi … j’en passe et des meilleures. C’est le défilé sur les plateaux télé des émissions cultes vouées à la politique. Et gna-gna-gna, on finasse, on languedeboisdégoise, on sert un compliment sur le concurrent aussitôt suivi de trois vacheries… Alain, François, Bruno et maintenant Nadine, mettez-là un peu en veilleuse jusqu’au mois de janvier !
Laissez les candidats aux régionales faire leur boulot en leur laissant la première place dans les médias. Elle leur est refusée aujourd’hui par l’encombrement que vous provoquez. Je donne raison à Nicolas Sarkozy sur ce point : la priorité des priorités, c’est l’échéance de décembre qu’il faut gagner largement.
Je vous parlerai bien de ce qui passe en midi Pyrénées avec Dominique Reynier et l'attitude des élus républicains à l'ego surdimensionné. Ceux-là n'ont pas envie qu'il gagne probablement. Parfois, je me demande si nous n'avons pas gardé la droite la plus bête du monde.
Vieux sujet ! C'est dit et ça fait du bien !
Ce sont les électeurs portugais qui nous donnent une belle leçon ! Ils ont reconduit la majorité de centre droit qui a pourtant mené une politique d’austérité que d’aucuns chez nous auraient qualifié « d’effroyable ». Au Portugal, en effet, on a taillé dans le vif pour permettre de redresser le pays. Diminution du salaire des fonctionnaires et des retraites et quantité de mesures impopulaires. Mais celles-ci ont permis au pays de sortir du plan de soutien qui lui était imposé et de retrouver des marges de compétitivité.
Tout n’est pas résolu, bien sûr, et il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’être sorti réellement d’affaires. Mais la croissance est de retour et facilite quelque peu la tâche. En tout état de cause, le peuple portugais a préféré continuer dans la voie des efforts plutôt que de répondre à l’appel des sirènes « anti-austérité ». Le Portugal c’est l’anti-Grèce, le contre-exemple qui est là pour donner tort aux promesses démagogiques du « démiurge » en papier de soie Alexis Tsipras, dont le discours s’est fracassé sur le mur des réalités.
L’opposition entre les deux « modèles » ne s’arrête pas là. On a d’un côté un peuple laborieux, dont les habitants ont la réputation d’être des travailleurs impénitents, n’ayant pas peur de se lever tôt et de se coucher tard. On est bien loin de la langueur grecque. J’arrête là la comparaison pour qu’on ne m’accuse pas de manichéisme sordide. Les procès en sorcellerie étant fréquents par les temps qui courent (suivez mon regard).
La consultation portugaise a pourtant un point commun avec la grecque. Elle est aussi une victoire pour l’euro, en plus nette, en plus clair. Cela fait chaud au cœur de voir qu’il y a encore des peuples qui croient en l’Europe. Car cette volonté de continuer la politique de redressement si elle est un acte de foi dans leur pays pour les Portugais, elle est aussi un signal positif envoyé aux partenaires européens. Voilà un pays qui mérite notre solidarité !
Un exemple à méditer pour nous Français, au moment où notre pays boucle son budget 2016 avec la même « clarté » obscure que les précédents sur les économies réalisées, sur les fausses baisses d’impôts selon Sapin les bas roses, alors que le produit augmente, sur ces petites taxes qui se multiplient en douce, planquées dans les lignes du budget, comme celle sur les huiles végétales, margarines ou matières grasses tartinables (mais oui !) -certainement pour lutter contre l’obésité-, et celle sur les produits d’industrie ou de fonderie, secteurs on ne peut plus prospères en France, comme on sait : inouï ! Sans oublier la hausse de la redevance… En matière d’obésité, le gouvernement ferait bien de traiter sa maladie, la « taxite aiguë » puiqu’on en arrive à exactement 364 prélèvements de toute nature, soit … un impôt par jour que Dieu fait (je ne parle pas de Hollande).
On ne fera rien pour permettre à nos entreprises de retrouver des marges de compétitivité, pour assouplir le code du travail, pour permettre l’augmentation du temps de travail. Au sommet de l’Etat, on est en campagne, on vend du vent, on ment pour se faire réélire… Tout ce qui intéresse les Français quoi.
Enfin, ne vous étonnez pas si les billets sont un peu espacés sur le calepin. J’ai une excuse. Je suis impliqué (un peu) dans la préparation de la campagne pour l’élection régionale dont je suis une cheville ouvrière (beaucoup). Je reviens vers vous dès que je peux. Je vous parlerai de quelques bricoles (et un peu plus) qui m’agacent à droite. Et je ne pense pas qu’à « l’affaire » Nadine.