HISTOIRE

2 MILLARDS D’URGENCE… POUR ASSURER MA REELECTION !

Pole emploi direction

 

Voilà en résumé comment il faut interpréter la collection de mesures inscrites dans le nouveau et énième « plan d’urgence pour l’emploi ». Il va mobiliser, en théorie, 2 milliards d’euros, avec un objectif : faire baisser artificiellement le chômage en gommant 500 000 personnes affectées à des formations plus ou moins adaptées et inverser par ce moyen la courbe … Ainsi le « magicien » pourra proclamer à tous les vents qu’il a réussi son pari et qu’il peut donc se … représenter. 2 milliards qu’on n’a pas pour permettre à un nul de tenter sa chance pour rester à la tête de l’Etat. Je trouve que c’est vraiment cher payé pour un pari quasiment perdu d’avance.

Une grande manipulation dans la tradition hollandienne.

Avec 5 743 600 demandeurs d’emploi, les formations proposées aux chômeurs sont déjà, en temps normal, aussi aléatoires en qualité qu’en débouchés. Pôle emploi peine déjà à convaincre entrepreneurs et chômeurs de son efficacité. Le plan d’urgence va charger un peu plus la barque d’un organisme qui est saturé avec 650 000 personnes en formation, tout le monde le sait. Et l’on se demande bien avec quelles sessions commandées à la va-vite (urgence) à des sous-traitants de sous-traitants, les demandeurs d’emplois pourront trouver une formation adaptée à un emploi … qui n’existe pas. La charrue devant les bœufs.

Le plan d’urgence continue de marcher à l’envers.

On va continuer dans la démarche de l’économie administrée avec des primes allouées par l’Etat pour favoriser artificiellement l’embauche en créant des effets d’aubaine. Il serait bien plus efficace de consacrer les mêmes sommes à la baisse des charges durable des entreprises, particulièrement les PME et TPE. Mais ce serait trop simple. 

Le gouvernement souhaite atteindre le nombre de 500 000 apprentis en 2017 : une rigolade ! Leur nombre a baissé d’année en année depuis son arrivée au pouvoir. On est rendu à 400 000. Vouloir  mettre 50 000 jeunes de plus par an sur la voie de l’alternance après en avoir perdu plus de 40 000, c’est bien, encore faut-il savoir avec qui ? Si c’est pour favoriser les Centres de formation des branches professionnelles, il y aura une meilleure chance d’insertion sur le marché du travail au bout de la formation, dans deux, trois ou quatre ans. Si c’est pour les orienter vers les centres de formation de l’Education nationale, où le personnel est encore très éloigné des réalités et figé dans des certitudes, on ne risque pas d’améliorer la situation. Et puis qui dit apprenti, dit entreprise pour signer le contrat : et là encore ça n’est pas gagné d’avance. Chat échaudé craint l’eau froide.

Le pacte de responsabilité avec le CICE sera pérennisé en 2017. La belle affaire ! On a enfin compris qu’il fallait baisser les charges des entreprises dans la durée, mais pourquoi maintenir une usine à gaz. La mise en place des allégements fiscaux et sociaux du Pacte de responsabilité, annoncés le 31 décembre 2013 n’est toujours pas achevée, au point qu’un « chèque-emploi-PME » doit être présenté pour faire patienter les petits patrons ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

Par contre, il y a urgence à attendre. 

Attendre la conférence de février, attendre les conclusions de la commission Badinter qui fait un rapport sur la commission Combrexelle, attendre la loi El Khomri, attendre la loi Macron. On est bien dans le droit fil de la méthode hollandienne de procrastination permanente. On comprend pourquoi la France est le cancre de l’Europe en matière de création d’emplois privés, avec moins de 3% sur les deux dernières années. On recommence sans cesse avec les solutions qui ne marchent pas, essayées cent fois, sans que le chômage structurel recule. Et pourtant il y a d’autres chemins que le gouvernement ne veut pas voir : libérer la négociation sur le temps de travail dans les entreprises, aménager les seuils sociaux si bloquants, régénérer le contrat de travail pour le mettre en accord avec l’économie contemporaine, …

Le plan Hollande est au pire un mensonge et au mieux un habillage statistique.

Mais il a beaucoup mieux à faire. Inlassable, il entend occuper la totalité du terrain politique et ne pense qu’à la présidentielle de 2017. Il est sur tous les fronts, commémore jusqu’à l’overdose, se présente comme le père protecteur en chef de guerre, va sur tous les terrains un jour rassembleur de la gauche, le suivant s’exerçant à séduire la droite dans le nord, ou n’hésitant pas à s’emparer de la déchéance de nationalité pourtant portée par l’extrême droite. Une danse du ventre largement relayée par des médias complaisants. Mais pour quoi faire ? Pour s’imposer à l’opinion ? Manifestement ça ne marche pas.

2 milliards d'euros pour sauver 1 emploi, le sien, c'est cher !

Tout de même, il y avait moyen de dépenser 2 milliards d’euros plus utilement !

 


LA PRIMAIRE : JUPPE FAIT LA COURSE EN TÊTE

Juppé

 

Depuis le 4 janvier dernier, la campagne est lancée.

Et Alain Juppé qui avait déjà la faveur des sondages tout au long de l’année 2015 peut savourer la dernière étude qui est tombée : non seulement il reste en tête, mais creuse l’écart. Avec 38% des intentions de vote, devant Nicolas Sarkozy à 29% (IFOP), il accroit son avance. Est-ce le résultat de son offensive médiatique avec la publication de son livre sur l’Etat fort ? C’est possible. Les thèses qu’il y développe le rapprochent en effet de l’électorat traditionnel de la droite, qui attend des réponses fermes sur le régalien. Une manière de corriger l’impression que son positionnement concédait trop au centrisme.

Lors du Grand Jury RTL, en octobre dernier, il tenait encore un discours très modéré : « Je suis là pour apaiser et rassembler », répétait-il à l’envi, ajoutant même : « s’il y a des déçus du hollandisme qui veulent nous rejoindre, ou des électeurs du FN, ils sont les bienvenus ». A l’époque, il tenait aussi à se différencier de Fillon, en condamnant toute nécessité de rupture, lui préférant la notion de « changement », plus classique… et aussi moins porteuse de sens. D’ailleurs c’est le style qu’il voulait donner à sa démarche, annonçant vouloir bâtir un projet pour la France qui sorte un peu des clivages traditionnels, se revendiquant « réformiste ». Il pense qu’il ne faut pas ouvrir des fronts de tous les côtés et plaide pour les réformes en douceur. Le point de comparaison là-dessus est facile. Raffarin avait appliqué la méthode Juppé, une réforme après l’autre, avait rencontré beaucoup de difficultés et finalement réalisé peu. Nicolas Sarkozy avait mené de fronts toutes les réformes. Toutes n’ont pas été jusqu’au bout, mais contrairement à ce qui est dit couramment, le total est impressionnant. Néanmoins, le Maire de Bordeaux annonce la sortie des 35 heures, pour revenir à 39 heures, et on le sait maintenant, il veut renforcer le rôle de l’Etat, renégocier Schengen, conditionner le regroupement familial, simplifier la procédure pénale… tout en revendiquant son « identité heureuse ».

Dans son positionnement, on reconnait une posture assez chiraquienne, sur le thème du « rassemblement ». En cela, l’imprégnation gaulliste de sa manière de faire ne renie pas la source de son engagement. Comme son ancien mentor, il sait que les périodes trop longues dans la peau de favori se paient parfois très cher. Sa stratégie était de ne changer ni de tempo, ni de ligne, affichant sa sérénité face à ses concurrents. Son livre sur l’éducation n’avait pas dépassé le succès d’estime et s’était révélé assez ennuyeux à lire. Et de fait il y prenait mille précautions pour ne pas déplaire aux enseignants. C’est pourtant à un changement de pied auquel il s’est livré pour enclencher le deuxième temps de sa campagne avec son livre « Pour un Etat fort ». Il fallait de toute urgence reconquérir une partie du noyau dur de son électorat à droite, un peu hésitant à son égard en raison du soutien réitéré de Bayrou à sa candidature. Il n’a pu rester, comme il le souhaitait, à contre-courant de l’exigence actuelle de fermeté, cherchant à résister à une forme de radicalisation qu’imposait la ligne suivie par Sarkozy. Les attentats de novembre ont dû jouer le rôle d’un électrochoc. Il a visiblement ressenti le besoin d’écouter cette exaspération française qui traverse tout le spectre politique,  au risque sinon de se retrouver décalé par rapport au centre de gravité de l’électorat de droite.

Il ne suffit pas de faire la course en tête. Il faut y rester. Ses concurrents sont eux aussi en campagne. Et on connait la pugnacité d’un Nicolas Sarkozy que ne se laissera pas facilement déposséder de son désir de revenir aux affaires. Alain Juppé est capable d’infléchir sa stratégie, comme on vient de s’en apercevoir. Il a de l’expérience, non seulement pour avoir été de nombreuses fois ministres et même le Premier d’entre eux, mais aussi en matière de tactique. Il n’est pas tombé de la dernière pluie pour mener une campagne. Reste que ses deux passages en Maine-et-Loire ne m’ont pas complètement convaincu. Je l’ai trouvé à chaque fois trop académique, incapable de se passer de son papier qu’il lisait ; le discours était là, mais pas l’orateur. C’est un point qu’il devrait travailler : le souffle, l’emphase doivent emporter une salle. Les campagnes présidentielles, c’est aussi sur la capacité à convaincre par le geste et la voix qu’elles se gagnent. Personne ne conteste qu’Alain est un homme carré, solide, compétent. Son âge n’est pas un handicap a priori, encore qu’il faille tenir un rythme épuisant pendant de longs mois. Il a gardé des munitions : il a prévu de jalonner son parcours tout au long de 2016 en publiant des « livrets » et encore deux livres programmatiques, un sur l’économie et un autre à l’automne. Il a un atout de taille dans son jeu, qui est aussi un non-dit : la seule chance de Hollande, c’est que Sarkozy gagne la primaire et que Bayrou se présente. Et à droite, les électeurs le savent.

Je serais encore plus convaincu si j’étais vraiment certain qu’il est bien devenu girondin. Son dernier livre penche plutôt du côté jacobin. C’est ce qu’il dira sur avenir de l’Europe qui comptera à mes yeux.


FRANCOIS LA FINASSE PRIS DANS LA NASSE

Hollande grimace

 

La manœuvre était pourtant bien pensée : en annonçant la déchéance de nationalité dans son discours devant le congrès, pépère se mettait sur le terrain de Sarkozy pour les mesures sécuritaires et ne pouvait donc pas être soupçonné de mollesse. En même temps, il prenait la précaution de consulter le Conseil Constitutionnel, en espérant une réponse négative, ce qui lui permettait de renoncer à la mesure « malgré lui ». Mais voilà, le dit Conseil a donné son vert. Et là commence l’embrouille.

Un projet parti de travers.

L’affaire de la déchéance de nationalité s’est mise à évoluer de travers et entrave les projets présidentiels. Hollande espérait réunifier la gauche et trouver des soutiens à droite de façon à pouvoir se prévaloir d’une sorte unité nationale avant les élections de 2017. Un joli coup de dés après la séquence post-attentats. Au lieu de cela, la gauche s’étripe et la droite multiplie les exigences pour voter la réforme constitutionnelle dans laquelle il veut inscrire la mesure. Le paradoxe veut qu’il soit combattu par Mélenchon, Aubry et consorts alors que plus des deux tiers des Français souhaitent la déchéance de la nationalité française pour les binationaux terroristes. Les frondeurs, les écologistes (pas tous), les communistes se battent au nom des grands principes contre la volonté populaire, mais peu leur chaut. La violence de la controverse offre même à l’opposition une occasion en or d’exprimer ses thèmes et contraint la gauche à retomber dans le marasme de la zizanie. L’exécutif tente bien de se sortir du piège où il s’est lui-même enfermé en alimentant un débat surréaliste sur une mesure somme toute mineure au regard des difficultés que rencontrent les Français. Manuel Valls défend le projet avec toute la vigueur dont il est capable en cherchant des aménagements susceptibles d’arrondir les angles avec le front des contestataires : déchéance des droits civiques pour les mono-nationaux, par exemple… Voici donc une mesure, dont tout le monde admet qu’elle n’aura aucune efficacité pour lutter contre le terrorisme, mais qui accapare la totalité du débat ; une mesure approuvée par les Français qui, pour la plupart, se désintéressent totalement des arguments moraux, juridiques et politiques que se renvoient défenseurs et adversaires ; une mesure sur laquelle on voit se produire un étrange tour de passe-passe : au nom des valeurs républicaines et de l’égalité, ce sont les plus farouches opposants à la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux qui deviennent les plus ardents promoteurs de la déchéance pour tous. Allez comprendre quelque chose !

On en oublie l’essentiel.

Ce charivari intellectuel est d’autant plus incompréhensible qu’il masque le cœur du sujet : il s’agit de renforcer les pouvoirs de la police et de l’administration. Annoncé dès le discours du chef de l’Etat au Congrès, au lendemain des attentats de Saint-Denis et du Bataclan, le dispositif prévu  devra prendre le relais de l’état d’urgence et pérenniser les pouvoirs que la police et les services de renseignement en ont provisoirement tirés. C’est ça qui est important et répond à la gravité de la menace terroriste. On comprendrait que les débats, les arguments, les divergences se focalisent dessus. Mais non, rien : le ministère de la Justice n’existe plus. Il est comme déchu. Les prises de position intempestives de la Ministre de la Justice, sans qu’elle soit sanctionnée ni amenée à démissionner, alors que d’autres ont été débarqués pour beaucoup moins, achève de décrédibiliser le sommet de l’exécutif. Cela se traduit immédiatement par une chute vertigineuse de la cote des deux têtes de l’exécutif dans les sondages. Il faudra bien qu’on nous explique pourquoi Mme Taubira jouit d’un statut inexplicable qui défie le bon sens.  A moins que machiavéliquement ce ne soit le moyen d’envoyer le Premier Ministre au casse-pipe.

La révision de la constitution court à l’échec.

Car le vote de la réforme est de moins en moins assuré. La révision de la Constitution, nécessaire pour que la déchéance soit incluse dans le texte fondamental, doit recueillir une majorité des deux tiers des députés et sénateurs. La droite est de plus en plus réticente, et ne votera pas si les conditions qu’elle y met ne sont pas remplies, encore moins si les mesures portant réforme de la nomination des membres du Conseil Constitutionnel et du Conseil Supérieur de la Magistrature sont incluses dedans. On comprend d’autant moins cet amalgame qu’il plombe la réforme, à moins que ce ne soit une pirouette supplémentaire pour trouver des boucs émissaires à un échec cuisant : la droite !

Une fracture de plus avec l’aile gauche.

Ce débat, amplifié par les médias, ouvre une nouvelle crise avec la gauche de la gauche et, cette fois, non plus sur les orientations économiques et sociales, mais sur la Constitution, donc sur le socle démocratique du pays. Ce que Martine Aubry a rappelé en montant au front dans une conférence de presse. Si le nombre d’élus n’est pas réuni pour voter le nouveau texte, un référendum pourrait assurer la révision constitutionnelle. Il s’agit donc d’une bataille que l’exécutif peut gagner, mais à quel prix ? Avec un tel passage en force, la fracture du PS serait consommée, les élus communistes, du parti de gauche et écologistes, découvriraient alors qu’ils sont encore plus minoritaires, de quoi garder une rancune tenace contre celui qui les aura mis dans cette situation : François Hollande. De quoi hypothéquer lourdement la réconciliation indispensable (il suffit d’entendre Mélenchon tonner) avant 2017.

Machiavel ne gagne pas toujours.

L’affaire de la déchéance, quelle que soit sa conclusion, aura démontré que, avec l’empiètement éhonté sur les plates-bandes de l’adversaire, il ne faut pas aller trop loin si on ne veut pas perdre la légitimité que l’on tire de son propre camp. Hollande est bien plus machiavélique que ne le laissent croire sa bonhomie et ses blagounettes. Mais le machiavélisme ne suffit ni à se maintenir au pouvoir ni à le conquérir. Il y faut aussi de la sincérité.

En ouvrant la boîte de Pandore de la déchéance de nationalité, le locataire de l’Elysée pensait profiter du trouble que cela créerait au sein de la droite ; en réalité, le désordre qu’il est en train de provoquer à gauche l’empêchera de sortir politiquement vainqueur de cette manigance.

 

 


NOTE ICI ET LA, EN VRAC

Doigts dans le nez

 

Primaire : il y aura 10 337 bureaux de vote dans toute la France pour « la primaire de l’alternance ».

35 heures : une heure de travail en plus des fonctionnaires équivaudrait à 2 milliards d’euros d’économies.

Qui croire ? Selon Agnès Verdier-Molinié, la France sera incapable de tenir ses engagements de réduction des déficits en 2017 : elle serait au mieux à 3,8% en 2016 et 3,5% en 2017. Ce n’est pas l’avis de Pierre Moscovici, Commissaire européen aux affaires économiques et à la fiscalité, qui précise  que « le délai accordé à la France ne saurait être prolongé » ! … A votre avis ?

12 milliards d’euros !!! c’est l’excédent allemand en 2015. Pendant ce temps-là, nous on multiplie les dépenses non financées.

Emplois publics : on va encore augmenter leur nombre pour tenter d’infléchir la courbe du chômage. Une méthode vouée à l’échec : un emploi public détruit 1,5 emploi privé et génère 0,3 point de chômage.

Livre sterling : entre la baisse du pétrole, la chute de la Chine et les craintes de plus en plus fortes de Brexit, la monnaie britannique s'est pris une claque magistrale. Elle est au plus bas depuis plus 5 ans et ce n'est pas terminé. Je vous ai entendu, vous avez pensé « bien fait ! ». Si, si !

Inflation 0 : du jamais vu depuis … 1954, l’inflation a été nulle en France en 2015. Le pétrole est en cause. C’est bon pour le pouvoir d’achat des ménages, mais une moins bonne nouvelle pour les finances de l’Etat. On est loin de l’hypothèse de 0,9% sur laquelle a été bâti le budget.

Même l’Inde : dans mon « Etat des lieux sur les prévisions 2016 », j’écrivais que l’Inde restait un pays à croissance dynamique. En fait, c’est comme pour la Chine : les chiffres sont faux et surévalués. Elle serait entre 3 et 4% de taux de croissance, une réalité qui se mesure à de nombreuses observations comme le fret ou la consommation de ciment en baisse, etc…  Il n’y a pas de miracle. Les oasis de prospérité dans un désert de stagnation ou de ralentissement, ça n’existe que dans la tête des Dupont : mirage !

Piratage : le directeur du renseignement américain a été victime d’un hacker. Si même lui …

77% : C’est la part des individus au sein des classes moyennes inférieures qui, selon une étude du Crédoc, affirment avoir l’impression d’être « perdants » entre « ce qu’elles versent aux administrations publiques et ce dont elles bénéficient en retour à travers les allocations, l’école, la santé, le chômage ou la retraite ». Eh oui, lucides !

Pologne : La Commission européenne a décidé de lancer une procédure formelle de surveillance de l’Etat de droit en Pologne, suite à l’adoption de plusieurs mesures controversées par le nouveau gouvernement populiste. Elle souhaite mener une évaluation préliminaire de la réforme du fonctionnement du Tribunal constitutionnel, où cinq nouveaux juges ont été placés par le pouvoir. En cas d’échec des discussions, d’autres mesures pourraient être prises, pouvant aller  jusqu’au retrait des droits de vote de la Pologne au Conseil. La Commission s’inquiète également des nouvelles règles de nomination des dirigeants des médias publics. Le Parlement européen débattra de la situation en Pologne, lors de sa session plénière.  Un peu ce qui arriverait avec Marine Le Pen si elle était élue.

S’il vous plait, ne payez pas avant l’échéance ! Le canton de Zug en Suisse a décidé de supprimer la décote en cas de paiement anticipé des impôts car il faudrait placer cet argent à des taux négatifs !!  À quand un discount pour les retardataires ? Les suisses nous « étônneront »  toujours !

 


LA PRIMAIRE A DROITE AU BANC D’ESSAI (2)

Primaire à droite

 

LES CANDIDATS DANS LES « STARTING-BLOCS »

La règle du jeu est prête et les modalités sont connues. Les candidatures commencent à se préciser. Certains postulants se retirent comme Xavier Bertrand et Christian Estrosi en raison de leur élection à la tête de leur région. C’est tout à leur honneur. D’autres sont connus de longue date et battent campagne depuis de longs mois déjà comme Alain Juppé et François Fillon. D’autres encore ont fait savoir qu’ils « iraient » comme Jean-Frédéric Poisson pour le Parti Chrétien Démocrate, ou Nadine Morano, sans qu’on sache s’ils réuniront toutes les conditions, et enfin il y a ceux qui font campagne, comme Bruno Le Maire, dont la candidature est un secret de polichinelle, mais qui souhaitent ménager le suspense et évidemment Nicolas Sarkozy qui ne tardera pas à rendre publique son intention, maintenant que l’équipe nationale est remaniée et verrouillée… D’aucuns trouveront que ça commence à faire beaucoup. La liste n’est pourtant pas close. Combien d’autres encore, au centre et chez les radicaux vont tenter l’aventure : le jeu reste ouvert.

Une chose est certaine : les Français qui souhaitent participer à cette épopée unique pour désigner le champion de la droite et (peut-être) du centre pour la présidentielle de 2017 pourront voter moyennant 2 € de participation, pour le premier tour le 20 novembre prochain. Le « cirque » de la campagne va donc occuper nos longues soirées d’hiver, du printemps, de l’été et même de l’automne ! Thierry Solère qui préside le comité d’organisation n’a pas fini d’avoir des sueurs froides. 10 000 bureaux de vote sont prévus et répartis dans les 577 circonscriptions législatives selon un processus très complexe, qu’il faudra encore distribuer commune par commune et quartier par quartier dans les grandes villes. Une haute autorité, composée de quatre membres extérieurs aux partis doit contrôler la mise en oeuvre de tout le processus. Pour l’instant, ce sont les conditions d’application qui sont passées à la moulinette par certains membres du bureau politique chez les Républicains, à la recherche du « loup » qui pourrait favoriser le Président du parti. Comme on le voit, la confiance règne.

Avant de passer au détail des propositions de chaque candidat, il convient d’observer que certains sont plus avancés que d’autres. Un petit point s’impose : le plus avancé est François Fillon avec son livre-programme « Faire », il dispose d’un projet complet, financé, qu’il ne lui reste plus qu’à vulgariser. Pour ce faire (sic), il a inauguré sa permanence de campagne sans perdre de temps et un site internet qu’il veut « à la pointe », en « geek » qu’il est, et interactif. Il dispose aussi du soutien d’une partie importante du groupe parlementaire « Les Républicains », probablement le plus nombreux. L’autre concurrent qui a déjà bien démarré sa campagne, c’est Alain Juppé. Chouchou des sondages depuis de longs mois, il avance par touches progressives, selon un agenda et une méthode différents. Après un livre sur l’Education, un peu décevant reconnaissons-le, il vient d’en publier un autre sur les fonctions régaliennes. Ce qui en a transpiré dans les médias semble le ramèner dans le giron de la droite jacobine classique, mais je vais lire le document avant d’en juger. Alain Juppé fait la course en tête, mais les enquêtes d’opinion, si elles sont des indicateurs, sont néanmoins à prendre en considération avec précautions. On a connu dans le passé le phénomène Simone Veil. Enfin parmi les personnages qui y pensent et s’activent, il y a Bruno Le Maire qui mène une entreprise de labour en profondeur par ses nombreux déplacements à travers tout l’hexagone et dans les départements d’Outre-Mer, pour se faire connaître et exposer ses idées, un programme entièrement axé sur le « renouveau ». En matière de renouveau, il s’agit surtout de sa personne. Pour les idées, beaucoup sont du recyclage de déjà vu. Quand on est à droite, le champ est heureusement limité.

Il reste le cas Sarkozy. Jusqu’à maintenant, il s’est surtout consacré à la remise en ordre de marche du parti et à la réussite des élections départementales et régionales. Ces échéances passées, sa candidature officielle ne devrait plus tarder. On verra alors si le travail sur le projet engagé par Eric Woerth lui sert pour sa campagne. Nous aurons l’occasion de revenir sur la place qu’il occupe dans l’opinion publique et au sein de l’électorat de la droite et du centre.

Affaire à suivre… à petites doses pour ne pas vous lasser. Demain, promis on passe à autre chose. Hollande et le caillou Taubira dans sa chaussure, par exemple.

 


LA PRIMAIRE A DROITE AU BANC D’ESSAI (1)

Primaire à droite

 

UNE METHODE A HAUT RISQUE POUR LA DROITE ET LE CENTRE

Voici un premier article d’une série qui nous permettra de faire le tour de cette primaire dans tous ses aspects : candidats, organisation, campagne … Cette procédure est inédite pour la Droite.

La « primaire » est une nouveauté pour la droite.

D’habitude, c’est le « chef naturel », patron du parti, qui le représente dans la compétition. Ceci nous a valu des premiers tours avec des candidatures multiples de la droite et du centre, chaque sensibilité voulant être représentée pour des raisons aisément compréhensibles : il en va de l’existence et de la notoriété du parti que seule la compétition présidentielle peut valider. Nous avons donc connu les confrontations UDF-RPR, les chocs Chirac-Balladur, la concurrence Sarkozy-Bayrou, … Mais avec l’irruption du Front National à un niveau très élevé, -Merci Hollande-, ce scénario d’éparpillement des voix au premier tour serait suicidaire s’il était appliqué, aussi bien pour la droite que pour la gauche, les deux candidats arrivés en tête étant seuls qualifiés pour le second tour. Les scores obtenus par le FN lui assurant de figurer dans tous les cas. Il y a donc nécessité d’avoir la moindre dispersion des voix pour éviter un scénario à la 2002. Voilà pourquoi la gauche avait fait une « primaire » en 2012. Voilà pourquoi la droite et le centre qui doivent absolument faire front commun doivent en organiser une pour désigner leur champion pour 2017. En espérant que les « marginaux », tels Dupont Aignan, ne progressent pas trop.

Le contexte politique tel qu’il ressort des Régionales.

La droite et le centre n’ont pas fait le plein des voix, tant s’en faut, lors des dernières élections régionales. Le Front national a réalisé un score important, équivalent à celui de la présidentielle, malgré le faible taux de participation. La gauche s’est partiellement réveillée sous l’émotion suscitée par les attentats et la remontée de la cote du Président. On ne peut pas dire que le résultat soit rassurant pour la droite et le centre. Il a fallu attendre le second tour pour observer une mobilisation plus importante de ses électeurs. Certes, les « Régionales » n’attirent pas nos électeurs autant que les échéances majeures, mais l’indicateur est là : certains y lisent une lassitude devant le débat anticipé des primaires, venu polluer la campagne. De fins observateur ont même noté que toutes voix additionnées, la gauche était majoritaire au 1er tour. Un élément que nous serions bien inspirés de ne pas oublier.

Le risque d’aggraver les querelles et les clivages entre les « droites ».

Si à gauche, on est habitué aux débats, jusqu’à en abuser, à droite et au centre, la tradition n’est pas la même. Combien de fois ai-je entendu au cours de ma carrière militante, ce « quand allez-vous vous mettre d’accord ?» qui était la manifestation d’une mauvaise humeur devant nos « concurrences » qui nous paraissaient pourtant naturelles. Cela a fini, après l’avatar de 2002, par la création de l’UMP. La primaire c’est par définition la multiplicité des candidatures. Les candidats seraient bien inspirés d’éviter le dénigrement réciproque, surtout venant des entourages, les petites phrases assassines, le souci du démarquage. Ils devront gérer l’inévitable chevauchement des idées, car, quand on appartient à une même famille, on a nécessairement un capital en commun. Encore faut-il régler l’épine que représente la participation hypothétique du centre. S’il ne s’implique pas, l’initiative perd tout son sens.

Le grand risque tient dans la capacité à organiser le scrutin.

Nous avons gardé un mauvais souvenir du duel Copé-Fillon.  Avec la « primaire », on change de dimension. Faire venir voter plusieurs millions d’électeurs volontaires suppose une organisation sans faille. Il faut du personnel formé aux procédures en nombre suffisant. Il faudra des représentants de chaque candidat, le dépouillement et la collecte devront suivre des procédures à la traçabilité indiscutable. Déjà que le soupçon est permanent à l’intérieur du parti entre les grands rivaux ! En effet, rien que pour les 150 ou 160 bureaux de vote prévus dans le Maine-et-Loire, il faudrait entre 500 et 600 personnes qualifiées pour garantir la bonne tenue du scrutin. Même avec 2 500 adhérents, je ne sais pas où on trouvera les volontaires quand on voit avec quelle difficulté on a recruté quelques délégués pour surveiller ici ou là le scrutin régional. Il y aura donc prétexte à contentieux et à refuser le verdict sorti des urnes. On peut donc craindre le pire.

Le niveau de la mobilisation est un autre risque.

A moins de 2,5 millions de votants, on frisera le ridicule. Comment notre électorat va-t-il recevoir cette initiative ? Je serai tenté de répondre : diversement, selon les régions et le tempérament local. En Anjou, où l’on n’aime pas s’afficher, je vois mal nos électeurs se précipiter vers les urnes d’un scrutin qui « étiquette », au vu et au su de tous. La participation est la clé de la réussite de l’opération. Encore faut-il que la campagne se passe bien, que les candidats se respectent, que les arguments ne volent pas trop bas. Le contexte ne pardonnera pas. Une campagne trop violente ou trop agressive débouchera inévitablement sur une … démobilisation. Sans compter que « le noyau dur partisan » chez les Républicains  n’est pas forcément prêt à jouer le jeu : pourquoi payer une cotisation à 25€ ou 30€ si avec 2€ on peut avoir les mêmes droits ! C’est une remarque qui revient souvent.

C’est donc facile à comprendre : il y a la nécessité d’une déontologie partagée si on ne veut pas mener l’opposition à la catastrophe. A quoi bon dire du mal du concurrent s’il faut au final voter pour lui, je vous le demande ? Personnellement, je ne ferai campagne pour personne. Je serai un observateur scrupuleux et intransigeant du respect de la règle du jeu. J’en rendrai compte sur le calepin. Et chaque candidat aura droit à sa part de compte-rendus et de commentaires. Surtout, ne pas perdre de vue l’objectif final : battre la gauche et l’extrême-droite.

Mais cette primaire est vraiment à hauts risques.

 


2016 : ETAT DES LIEUX (5) - L'ECONOMIE MONDIALE

Tintin Bonne annee neige

 

QUAND LA CHINE ETERNUE…

… C’est l’économie mondiale qui s’enrhume !

Le ralentissement chinois.

L’effondrement des bourses chinoises a provoqué une belle panique en ce début d’année : mouvements en tous sens des monnaies, forte volatilité des capitaux, cris d’alarme sur l’économie mondiale et annonce d’une nouvelle crise plus violente que celle de 2008… On a constaté comme effet une chute de tous les indices boursiers. Il faut dire que les Chinois nous ont raconté un conte merveilleux pendant 10 ans, celui d'une croissance à 10% alimentée par des exportations et celle de réserves de change énormes qui leur permettraient de s'acheter une partie du monde. En fait, cette croissance était gonflée par des surinvestissements bidons et des dettes colossales. Ils nous racontent maintenant une nouvelle histoire : c'est la transition d’une économie d'exportations et de surinvestissements publics vers une économie de consommation interne à rythme de développement moins rapide, avec l'émergence d'une classe moyenne. Seulement voilà, on ne change pas de modèle sans période d’adaptation. Le changement prend du temps, car il passe par une transition longue et difficile et cela fait bien sept ans que la Chine a pris ce chemin.  La durée de cette période de transition finit par inquiéter. Mais le ralentissement économique de la Chine n’est pas une nouveauté. Pour se relancer, elle va devoir, comme l'ont fait le Japon et l'Europe, laisser filer sa monnaie. La chute boursière n’est qu’un épiphénomène. En fait, elle est surtout due à la libéralisation décidée par le gouvernement chinois qui redonne la possibilité aux investisseurs de vendre librement leurs actions après des mois de contraintes. Quant à l’impact du ralentissement chinois sur la croissance mondiale, il a déjà eu lieu, il ne fait que continuer.

La croissance mondiale sera molle de toute façon.

Le vrai problème de la croissance mondiale date de 2008. La démographie, le poids des dettes et le développement de la technologie, viennent se surajouter au ralentissement chinois  si bien que nous entrons dans un monde d'inflation nulle et de croissance molle durable. Certains décrivent ça comme les effets de la transition vers la nouvelle économie. Celle-ci a déjà fait plonger les matières premières et les marchés émergents. Donc il ne faudra pas compter sur les « BRICS » sauf peut-être l’Inde, pour relancer l’activité. C’est facile à comprendre quand l’un des plus gros consommateurs d’énergie et de matières premières, la Chine, divise par deux ou par trois son taux de croissance. Et forcément tous les autres marchés sont impactés. Il suffit de voir comment le cours actuel du prix du pétrole met en difficulté l’économie de tous les pays producteurs qu’ils soient du golfe persique, russe ou américains du Nord ou du sud. D’autre part, en période de déflation et de croissance lente, la valeur des actifs monte rarement. Or la bourse américaine a triplé depuis 2009 : l’ajustement interviendra à un moment ou un autre, forcément. Une nouvelle secousse est inévitable. Ce qu’on appelle crise est en fait le passage à une nouvelle économie, et l’histoire nous enseigne que cela se fait toujours avec des à-coups et avec une volatilité qui restera forte sur les marchés. Le problème est aggravé par l’incapacité qu’ont certains pays à retrouver un rythme de développement dynamique : le Japon est un bon exemple d’économie plombée par le vieillissement de la population. Il est incapable de se relancer.

Et la France risque le coup de froid.

Christine Lagarde nous a avertis. Il n’y aura pas grand-chose à attendre de la croissance mondiale en 2016. La France va devoir affronter l’année plus faible que jamais. Elle n’a pas mis à profit la conjoncture très favorable constituée par « l’alignement des planètes » pour réduire ses handicaps financiers et se réformer. Les taux bas masquent le poids préoccupant de ses dépenses publiques.  Ils rendent la dette potentiellement explosive en cas de retournement de tendance. Le baril peu cher entretient l’illusion d’une restauration des marges des entreprises et d’une augmentation du pouvoir d’achat des ménages, quand la bataille de la compétitivité est loin d’être gagnée. L’euro faible dope nos exportations, et encore, sans vraiment raviver l’investissement. Face à cet échec avéré, la parade est toute trouvée. Ce sera la faute à la Chine, aux pays émergents, à l’Europe, à la Réserve fédérale, aux attentats… et pour preuve de leur volontarisme, les guignols qui nous gouvernent  pourront bientôt proclamer un état d’urgence économique et social. Mais la vérité est ailleurs. Elle sort de la bouche du ministre de l’Economie : si la croissance ne se décrète pas, elle se prépare, s’entretient et « dépend d’abord de notre volonté ». On avait les Raffarinades, on a maintenant les « Macronneries », nouvelle version des vérités de la Palice ! Le gouvernement s’est trouvé un Tartuffe.

 


2016 : ETAT DES LIEUX (4) - LA FRACTURE EUROPEENNE

Europe_le_volontarisme_politique

 

Avec les élections espagnoles, l’Europe bascule à nouveau dans l’incertitude.

Le fossé se creuse à nouveau entre les pays du Nord et ceux du Sud. Après la Grèce, puis le Portugal, c’est au tour de l’Espagne de quitter le chemin de l’effort et du redressement en sanctionnant le gouvernement sortant.  L’échec pourtant monumental de Syriza n’aura donc pas suffi. Aujourd’hui la Grèce qui a donné le pouvoir à Syriza, en est réduite à faire de la résistance pour retarder les réformes, et à chaque fois Tsipras doit manger un peu plus son chapeau. Le Portugal a choisi une coalition de gauche improbable et hétéroclite, pourtant battue, mais le score obtenu par le gouvernement sortant ne lui assurait pas la majorité absolue… d’un cheveu. Et évidemment le chômage repart à la hausse. Quant aux élections espagnoles, elles sont riches en enseignements. deux nouveaux partis émergent et viennent perturber le tête-à-tête entre le parti populaire et le PSOE qui n’obtient que 90 sièges. Podemos avec 69 sièges sur 350 et Ciudadanos avec 40 sièges ne sont pas en mesure de construire une majorité d’appoint dans chaque camp. Le parti Populaire de Rajoy, au pouvoir depuis 2011 est premier, mais avec 123 sièges seulement, il n'a pas la majorité non plus. Et donc, depuis bientôt un mois, l’Espagne n’a pas de 1er Ministre. Si on ajoute à ça le basculement de la Pologne, un autre bon élève européen, vers le populisme, on pourrait avoir un effet de dominos qui donne toutes les raisons d'inquiéter.

L'Allemagne et l'Europe sont à nouveau montrées du doigt.

Elles seraient responsables de tous les maux de ces pays et de la colère de leurs électeurs. Les critiques vont bon train de la part des leaders des nouveaux partis contestataires. A commencer par Podemos, qui s’est empressé de déclarer que l'Espagne ne serait plus le vassal de l'Allemagne. Matteo Renzi s’est fendu d’une interview au Financial Times dans laquelle il juge que c'est l'austérité imposée par l'Allemagne qui a provoqué ce mini-séisme, considérant qu'il avait désormais le droit de critiquer à la fois l'Allemagne et l'Union Européenne, car il a fait le job qu'on lui avait demandé. Pour lui, l'heure est venue de privilégier l'Europe de la relance à celle de l'austérité si on ne veut pas voir tous les pays basculer vers le populisme ou devenir ingouvernables. De quoi inquiéter l’Allemagne qui se retrouve de plus en plus isolée. Mais à quoi sert donc le « Quantitative Easy » de Draghi ?

L'Allemagne et l'Europe sont les boucs émissaires commodes.

On connait le discours : il est pratiqué en France par l’aile gauche de la gauche. Mais sans l'Allemagne et sans l'Europe, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, et le Portugal, seraient en faillite. Il est peut-être bon de le rappeler. Ces pays n'auraient pas pu surmonter leur crise de la dette. La baisse des taux, grâce à la BCE, mais aussi grâce à la garantie de l'Allemagne, permet à tous ces pays, et à la France au passage, d'économiser des dizaines de milliards d'euros. Les pays d'Europe du Sud, et la France aussi, veulent tous les avantages de l'Europe et de l'euro sans les inconvénients d'une gestion rigoureuse, voilà la réalité. L'Europe se retrouve donc à nouveau coupée en deux. Et on va à nouveau parler d'une Europe à deux vitesses. Cela n’empêche pas Tsipras, pour le troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros que la Grèce a obtenu en Juillet, de préférer n'avoir que l'Union Européenne comme partenaire car il trouve le FMI trop exigeant et trop contraignant. Autrement dit, il il veut être tranquille et sait qu'il pourra manipuler plus facilement l'Europe. On ne fait pas mieux pour se moquer du monde : et pourquoi se gênerait-il puisque ça marche.

Un avenir bien incertain.

Reste maintenant à savoir ce qui va se passer avec la nouvelle crise boursière qui pointe le bout de son nez. L’Europe est chahutée, de tous les côtés, et particulièrement l’Allemagne, avec la crise migratoire ; la France a clairement annoncé qu’elle ne ferait pas les efforts demandés au nom de la lutte contre le terrorisme islamique ; l’Angleterre se dirige tranquillement vers le « Brexit »… En ce début d’année 2016, l’Europe pour laquelle tous les signaux de la croissance sont au vert, ne se présente pas au mieux de sa forme, c’est le moins qu’on puisse dire.  Ainsi sont les peuples européens : inconstants en général et ceux du Sud, inconsistants !


2016 : ETAT DES LIEUX (3) – LA GAUCHE DECHIREE, LA DROITE DISPERSEE

Bataille coqs

 

« La maison brûle, mais ils regardent ailleurs »… comme aurait dit l’autre.

L’année commence en effet sur un paysage bien morne. Les nerfs des Français sont mis à rude épreuve : à la crise sociale dont ils souffrent s’est ajoutée l’insécurité morbide créée par les attentats. On aura beau leur dire que le siècle précédent a eu son cortège d’indescriptibles barbaries, à commencer par celles de la seconde guerre mondiale, ils craignent à la fois le présent et l’avenir. Et chacun au fond de soi sait bien que de nouveaux actes de terrorisme ne peuvent être exclus. La prévention, seul moyen efficace de lutter contre nos ennemis de l’intérieur, ne suffira pas à les empêcher s’ils doivent se produire.  Ils n’ont donc aucune raison de se réjouir.

Un monde devenu subitement illisible.

La multiplicité des problématiques nouvelles auxquelles ce 21ème siècle commençant nous confronte, complique sérieusement la donne : les changements fulgurants industriels et commerciaux qui font de nous des victimes désarmées, l’air du temps qui devient irrespirable et l’alternance des saisons qui est chamboulée, les « valeurs » qu’on croyait « inaliénables » et qui brutalement deviennent fragiles au point de vaciller, tous les maux dont notre société souffre depuis si longtemps qui s’aggravent au lieu de s’atténuer : persistance du chômage, précarité galopante, incivilités récurrentes, jeunes en désespérance, … L’idée même de « nation » semble atteinte. Les gens ne reconnaissent plus le monde où ils croyaient vivre : des certitudes qui ont disparu et même de simples espoirs, autrefois naturels, qu’aujourd’hui on ne peut plus nourrir, comme celui d’assurer à ses enfants un avenir meilleur. Même les sacrifices n’ont plus de sens tant les malheurs de longue durée mettent en échec la solidarité nationale, pourtant si coûteuse, et le courage personnel.

Les politiques impuissants.

Nos dirigeants ne contribuent pas à redonner du sens à ce monde tant ils semblent perplexes devant la persistance des maux dont aucune thérapie n’est venue à bout jusqu’à maintenant. Les remèdes appliqués sont loin de produire les résultats escomptés. Jusqu’à l’offre politique, qui, en ce début d’année, contribue certainement à aggraver la morosité et ce manque de confiance dans l’avenir. La « classe politique », expression que je n’aime pas parce qu’elle est utilisée par les « poujadistes » de tout poil, le plus souvent avec mépris, n’est pas au mieux de sa forme. La gauche est allégrement déchirée par la politique sinueuse d’un président virevoltant, agitant les concepts comme on fait sauter les crêpes à la chandeleur. Elle se perd en débats oiseux dont celui sur la « déchéance nationale » est un exemple parmi tant d’autres. A vouloir piéger l’adversaire, on finit par se piéger soi-même. Le PS est profondément divisé, Macron pratique quotidiennement l’escroquerie intellectuelle pour mieux valoriser sa petite personne au puissant ego, Manolito avance à coups de mentons contre ses moulins à vent, les Verts sont devenus une pétaudière où les portes claquent, et l’extrême gauche en est réduite à être extrême par la petitesse de son influence. L’extrême-droite pavoise mais campe amèrement sur son échec et ses divisions internes affleurent  quand elles ne transpirent pas dans le procès père-fifille. La droite républicaine n’aurait plus qu’à se baisser pour ramasser le pouvoir. Mais au lieu de rechercher l’unité et d’approfondir son projet pour en faire un étendard fédérateur du peuple français, elle a mis en place une machine infernale pour se désigner un champion. Par son fonctionnement même, la « primaire » ne peut que fabriquer de la division. Et pourtant on le voit bien : qu’on se tourne vers l’un ou l’autre, les idées sont les mêmes, et comme il faut bien se différencier, on se perd en querelles byzantines.

Vademecum pour éviter une « annus horribilis ». 

Aux Français, il faudra d’abord s’armer de patience, continuer à refuser l’inacceptable, la barbarie, de s’insurger en silence pour ne pas céder à l’adversité. Puisque la société « s’ubérise », demander à chacun d’apporter sa propre contribution à la recherche des solutions, de se demander ce qu’il peut faire pour son pays plutôt que de tout attendre de lui. De se faire un devoir de participer au débat national et d’encourager le civisme, de se sentir plus que jamais partie intégrante de la nation d’autant plus qu’elle est fragilisée par le communautarisme.  Et puis, ne pas céder aux sirènes des idées extrêmes qui, parce qu’elles le sont, ne peuvent nous apporter que des déconvenues supplémentaires.  Les reculs économique, social, sécuritaire, industriel, environnemental, plutôt que de nous abattre et nous diviser devraient au contraire nous galvaniser. Ce qui comptera en 2016, ce n’est pas vraiment le sort de nos hommes et femmes politiques mais les conditions du redressement du pays qui passe par des exigences que nous sommes encore loin de remplir.

 


2016 : ETAT DES LIEUX – LA BOULE DE CRISTAL DES PREVISIONNISTES

Fin du monde tintin

 

Avec le temps des vœux en tout genre, vient aussi celui des prévisions économiques. Chaque organisme y va de son analyse, statistiques à l’appui.

Sur 2015, tout le monde s’est planté !

Pour commencer, rappelons, histoire de prendre du recul, que  toutes les prévisions pour 2015 se sont révélées totalement fausses. En effet, il est frappant de voir à quel point personne n'avait prévu ce qui s'est passé. Au palmarès de l’erreur fatale : le pétrole. Qui aurait pu imaginer que l'Arabie Saoudite utiliserait l'arme de l'or noir de façon si brutale, au point de provoquer de graves déséquilibres dans son budget ? Même défaut d’appréciation en ce qui concerne les indices et les monnaies des pays émergents qui continuent à chercher leurs voies et à évoluer en dehors des prévisions. Au sujet des monnaies, la hausse du dollar avait bien été anticipée face aux fluctuations des monnaies des pays émergents mais contre celles des pays développés, le compte n’y est pas : on devrait être à la parité avec l'euro ou presque et on n'y est toujours pas. Les indices boursiers ne sont pas en reste : aux États-Unis toutes les grandes maisons et tous les prévisionnistes sont allés dans  le mur puisque les indices ont fini l'année dans le rouge ou au mieux à zéro. C’est le CAC qui a donné lieu aux écarts les plus fous avec une surenchère dans les prévisions : les plus pessimistes voyaient le CAC à 5200, mais les plus optimistes le mettaient avec une assurance déconcertante vers les 6000 points voire plus. Constatons simplement que nous sommes restés plantés autour des 4500 points. Peut-on en vouloir aux spécialistes de la prévision quand elle est devenue « imprévisible ». Car la réalité est là : les mouvements des marchés sont devenus de plus en plus erratiques et ce phénomène est amplifié par les masses de liquidités injectées par les banques centrales si bien qu'il devient impossible de faire des prévisions à 12 mois. Conclusion : pour 2016, évitions de prendre les prévisions pour des certitudes. Il y a gros à parier qu’elles seront toutes fausses.

Qu’est-ce qu’on nous annonce pour 2016 ?

Ce qui va se passer en 2016 est extraordinaire.  Les experts en stratégie et scénarios de toutes les agences spécialisées sont capables de nous décrire  dans le détail ce qui va nous arriver … et son contraire. Pour les marchés, les indices boursiers vont monter, surtout en Europe, considérée comme le marché préféré  des investisseurs. Les marchés émergents vont encore un peu souffrir mais ils devraient rebondir en cours d'année, quant au roi-dollar, c’est certain qu’il se renforcera car la FED va continuer à monter ses taux d'intérêt et on devrait enfin aller vers la parité avec l’euro. Pour les matières premières, à commencer par le pétrole, elles vont continuer à glisser un peu avant de rebondir. Madame « Soleil » va même plus loin : si l’on en croit les mêmes experts, qui sont tous d’accord », il n'y aura pas de Brexit, Hillary Clinton va gagner les élections aux États-Unis, Dilma Rousseff va rester à son poste bien que son pays s’enfonce dans le désordre, le Japon va enfin rebondir car les Abenomics vont fonctionner, la Chine va dévaluer sa monnaie et les Russes vont finalement participer aux Jeux Olympiques … Une cerise sur le gâteau : je vous l’annonce, c’est la Belgique qui gagnera l’Euro 2016 ! Vous conviendrez avec moi que tout ça est un peu trop « précis » comme avenir et vous aurez raison car les même prévisionnistes ont aussi prévu… l’imprévisible. Mais si ! Par exemple que le pétrole remonte sous l’effet d’un conflit régional (et c’est bien parti entre l’Iran et l’Arabie), que l'inflation se réveille subitement, que la Chine s'effondre au lieu de se stabiliser et que Donald Trump gagne les élections… Dans le même registre, la croissance européenne pourrait accélérer tandis que la croissance américaine freinerait brutalement, et tout cela affirmé avec la même autorité. Le marc de café associé à la boule de cristal.

Et la réalité !

On observe déjà l’effondrement des bourses asiatiques qui déteint sur les autres places mondiales. Les liquidités flottantes sont telles que, en effet, tout peut arriver, à commencer par une explosion de l’énorme bulle spéculative mondiale alimentée par le déluge de capitaux déversés par les Américains puis par l’Europe… sans vraiment réveiller l’économie réelle. On sait que dans ce concert, la France joue une partition fausse. Elle est devenue le boulet de l’Europe voire de l’économie mondiale, et n’est pas du tout, mais alors pas du tout, préparée à une nouvelle catastrophe financière. Pire, son endettement ne lui permettrait vraisemblablement pas de garantir les dépôts bancaires… comme en 2008 ! Et elle s’apprête à une manipulation sur le nombre des chômeurs qui coûtera 1 milliard d’euros, au lieu de s’atteler aux vraies causes du chômage !!!

Après moi le déluge !

En bref, en 2016, tout peut arriver. Mais ça, vous le saviez déjà !

 


2016 : ETAT DES LIEUX – RETOUR SUR 2015

La croissance en panne

 

Commençons par le nerf de la guerre : l’économie.

Voici deux aperçus significatifs sur l’économie de la France : la croissance et l’épargne.

 

La croissance.

Si l’on en croit les discours officiels complaisamment relayés par des médias serviles ou aux ordres, nous aurions terminé l’année avec une reprise de croissance qui aurait permis à notre pays d’atteindre les objectifs que Bercy s’était fixé. Il suffit de s’appuyer sur les faits pour s’apercevoir que c’est une supercherie de plus.  Certes, factuellement, les statistiques du ministère de l’Economie font état d’une progression de 1,1% sur l’année 2015. C’est un trompe l’œil !

Le premier économiste venu fera observer qu’au cours de la période, la France a bénéficié d’un environnement ultra favorable : le pétrole, qui a perdu les 2/3 de sa valeur, a apporté un supplément de croissance de 0,4 à 0,5% ; les taux d’intérêt, historiquement bas grâce à la BCE, constituent un appoint majeur pour les acteurs économiques, lui aussi de 0,4 à 0,5% en impact positif ; enfin l’euro, qui navigue au-dessous de 1.10 $, est à un niveau très avantageux pour l’économie française que l’on peut évaluer prudemment à au moins 0,3% de supplément de croissance. Faites-le compte : Ces trois facteurs favorables nous ont forcément rapporté au moins 1,3% d’activité supplémentaire.

La réalité apparait alors toute crue : en 2015, la France n’a pas progressé. Au mieux, elle a fait du surplace, plus vraisemblablement elle a régressé de 0,2 à 0,5%. C’est un constat. Il explique pourquoi nous avons plus de 5,7 millions de chômeurs et de précaires. Et nous permet de comprendre pourquoi ça ne redémarre pas vraiment.  La vérité, c’est que notre modèle économique, dirigiste et paperassier, détruit de la croissance et donc l’emploi.

D’ailleurs nos voisins,  qui bénéficient du même environnement ultra-favorable ont tous fait entre 1,5% et 2,5% de croissance réelle.

C'est le constat d'un terrible échec politique et d'une incompétence politique qui a été sanctionnée lors des dernières élections, comme on sait. Comment ne pas se révolter !

On pourrait rêver d'un réveil en 2016. Mais voilà, il faudrait pour cela que les « planètes » restent alignées et que nos gouvernants changent leur fusil d’épaule (de la gauche à la droite). Autant dire que le cauchemar ne peut que continuer. D’ailleurs le FMI commence à alerter sur les tendances faiblardes de la croissance mondiale. Et de plus, malheureusement pour nous, nous sommes déjà entrés en période électorale : les annonces de pépère en témoignent, le chéquier à la main. Nous allons frôler les 100% du PIB avec notre dette : gageons que ce seuil sera allègrement franchi. Pendant ce temps, l'Allemagne serait en dessous des 75%.

Déprimant !

 

L’épargne.

Avec la crise, les Français sont des fourmis.  Nous avons, malgré notre croissance nulle, malgré ou à cause d’un chômage dramatique, un des taux d'épargne les plus élevés au monde. Il est le signe d'un manque de confiance dans l'avenir. Et aussi, compte tenu de ce qui est expliqué ci-dessus, le signe  d'un manque de confiance total dans la capacité de l'État à faire face. Les Français voient bien que les réformes ne sont pas faites ou pas à la hauteur et s’inquiètent à juste titre du paiement des retraites. Les Français épargnent  beaucoup et ceux qui le peuvent gèrent donc cette épargne au mieux.

L'année 2015 en est une belle illustration.

Ils ont tout d'abord sorti l'argent de leurs livrets d'épargne qui connaissent une décollecte record. Ils ont compris que le Livret A n'était plus un placement à long terme, avec un rendement en-dessous de 1%. Tout au plus peut-il servir à de l’épargne de précaution. Une première décision emprunte de sagesse.

Cet argent, ils ont préféré le placer sur l’assurance-vie qui a connu un succès considérable. Et avec une inflation nulle et des rendements supérieurs à 2%, tout en gardant l’avantage d’une vraie liquidité, cela s’est avéré judicieux. Nouvelle bonne décision.

Les plus astucieux sont allés jusqu’à mettre quelques œufs dans le panier boursier, avec un marché français qui finit l’année sur une performance raisonnable, même si elle n’est pas spectaculaire avec un gain de 10 à 15%sur l’année.  D’ailleurs, ils ne l’ont pas fait sans précaution : ils ont placé à travers des fonds logés dans leur assurance-vie, ce qui permet une fiscalité avantageuse,  ou à travers le PEA, une des dernières niches fiscales.

Enfin, c’est aussi un réflexe connu, les Français ont investi dans l’immobilier.

Globalement, ils ont obtenu des rendements supérieurs à l’inflation. Comme quoi, même avec une gauche confiscatoire, on peut encore s’en sortir.

Voilà le vrai visage de la France : un pays immobile, avec une économie bloquée et des Français qui épargnent dès qu’ils le peuvent. Un cercle vicieux qui s’auto-alimente, mais qui conduit au gouffre.

 


BONNE ANNEE TOUT DE MÊME !

Bonne année haddock001

 

Cédons à la tradition. Après tout ce ne sont que des vœux et on ne peut retirer à la nature humaine son droit de rêver.

Commençons par nous-mêmes, notre entourage familial et tous ceux qui nous sont proches, amis et connaissances. Si 2016 pouvait nous apporter un peu de douceur, nous permettre de passer de bons moments et de connaitre quelques joies comme le plaisir de se retrouver, de découvrir de nouveaux paysages, de faire des rencontres inattendues ou passionnantes, ce serait déjà bien !

Continuons avec la vie politique, puisqu’elle fait partie de nos préoccupations. Malheureusement il nous faudra encore subir toute l’année la présidence du pingouin. Pour faire oublier ça, il n’y a pas de vœux qui vaillent. Mais si 2016 voyait tous les prétendants de droite aborder la compétition avec la dose d’humilité nécessaire, le sens de l’intérêt commun avant la préoccupation de l’égo, le souci du rassemblement plutôt que le goût de la querelle ou du débat oiseux… face à une épreuve qui s’annonce acharnée, alors ce serait déjà pas si mal !

Et puis il y a la situation de notre pauvre pays. Pauvre est bien le mot. Voilà où nous auront amenés trois ans et demi d’errements socialistes. Trop de Français sans emplois, trop de jeunes sans avenir, trop d’impôts, trop de lois, trop de règlementations, trop de laxisme pour les voyous, trop de droits pour « ceux qui touchent », toujours plus nombreux, trop de devoirs pour « ceux qui paient », chefs d’entreprises ou ménages. Trop de dette, trop de déficits pour les finances publiques, trop de fonctionnaires dont le nombre a encore augmenté de 40 000. Que souhaiter en 2016, sinon un miracle qui ferait apparaître aux incapables qui gouvernent les décisions draconiennes à mettre en œuvre. Encore faudrait-il qu’ils ne soient pas ignards en économie. Enfin, souhaitons tout de même que la situation ne s’aggrave pas trop, ce serait déjà ça !

Donc, bonne année et bonne santé ! Et serrons-nous les coudes, l’éclaircie n’est plus si lointaine.


LE REDRESSEMENT A BRAS-LE-CORPS

Faire Fillon001

 

La rumeur disait que François FILLON s’était entouré d’une équipe solide qui avait pour mission d’approfondir tous les sujets utiles susceptibles de fournir les éléments d’un programme pour une candidature présidentielle. Le produit qui en est sorti est un livre politique dans lequel l’auteur nous livre sa vision du redressement de notre pays, en même temps qu’il se dévoile lui-même.  « FAIRE » est à la fois le recueil d’une expérience politique puisée dans un parcours et les nombreux mandats et postes occupés, un regard sans concession mais sans nostalgie sur cinq années à Matignon, le récit de ses nombreuses rencontres avec les Français. On y découvre aussi une part plus intime qui permet de cerner un peu mieux la personnalité de cet homme généralement pudique. Un exercice réussi.

C’est d’abord un tableau de la France telle qu’elle est.

Et elle va mal. François Fillon identifie les maux dont souffrent le pays pour mieux ensuite proposer des remèdes. Il n’y va pas par quatre chemins : trop d’aides, trop d’administration, trop de textes, trop de complexité avec les effets pervers qui en découlent. Il nous explique aussi comment on en est arrivé à ce point de dégradation : dépenses publiques, dette, impôts. Bien évidemment le gouvernement actuel porte une large responsabilité et il n’est pas trop difficile de démontrer que la situation s’est aggravée depuis 2012. Il a cependant l’honnêteté d’en prendre une part à son compte, reconnaissant que la crise profonde de 2008 avait changé la donne et empêché de poursuivre jusqu’à leur terme les réformes qui lui paraissaient indispensables. Pas d’acrimonie dans son propos, même s’il admet avoir eu des différences d’appréciation avec Nicolas Sarkozy, inévitables selon lui, dans un exécutif bicéphale.

La clé du redressement : la liberté.

Souffle pompidolien ?  On est tenté de retrouver dans les propos de François Fillon, cette phrase célèbre de l’ancien président : « arrêtez d’emmerder les Français ! ».  De ces nombreux échanges, de son observation aiguë de ce qui a marché ailleurs, il tire la conclusion qu’il faut insuffler de la liberté, sinon du libéralisme dans les rouages économiques comme dans la société. Alors c’est simple : il faut abroger la durée légale du travail et faire confiance aux entreprises, il faut porter la retraite à 65 ans, il faut simplifier les aides sociales pour les ramener à une prestation unique, il faut réduire les aides accordées en indemnisation du chômage… Il faut redonner des marges de manoeuvre aux entreprises en baissant de 50 milliards la fiscalité qui pèse sur elles. Cela suppose une diminution drastique de la dépense publique par la diminution du nombre des fonctionnaires et une vraie réorganisation du territoire. On pourra ensuite, et seulement quand la machine sera repartie, penser à supprimer l’ISF, baisser les impôts des ménages. François FILLON est persuadé que les Français sont prêts à accepter toutes ces mesures.

L’hymne à la responsabilité.

Son analyse du système éducatif est très pertinente. Il parle en expert : son passage rue de Grenelle n’y est pas pour rien. Pour l’éducation, il propose d’adapter plus que réformer en suivant trois lignes directrices : autonomie, diversité, autorité. La démonstration est plutôt convaincante. Particulièrement quand il aborde la place de l’apprentissage et des formations en alternance pour parvenir au plein emploi. C’est bien simple, ce qu’il propose, je le demandais déjà il y a presque 20 ans quand j’étais Conseiller Régional en charge de ce dossier : placer sous l’autorité des régions et des branches professionnelles les lycées professionnels et les centres de formation des apprentis et unifier l’ensemble des aides à l’apprentissage, ainsi que la collecte de la taxe. L’Etat ne peut pas tout faire ni tout régir : qu’il délègue et fasse confiance ! Mais sur l’évolution du système éducatif, je garde la même réserve : il n’est pas certain que l’autonomie soit acceptée et que les chefs d’établissement soient en état de l’assumer, la diversité c’est mettre fin au moule unique, quant à l’autorité, un grand nombre d’enseignants s’en défient par idéologie !!!

Une certaine idée de la France.

Quand François Fillon aborde les sujets qui font débat aujourd’hui avec l’immigration, dans un chapitre pudiquement  nommé « les lois de l’hospitalité », ou ceux qui touchent à la politique extérieure de notre pays, c’est la fibre gaulliste qui transparait. La France reste un pays généreux et hospitalier, mais dont on doit respecter les traditions. C’est dit sereinement sans stigmatisation inutile. Et en même temps, La France a un grand rôle à jouer sur la scène internationale et en Europe, que l’Histoire lui a taillé et qui oblige donc sa diplomatie à tenir son rang. Il regrette qu’elle soit absente notamment au Proche Orient où pourtant notre connaissance des pays et des populations qui y habitent serait bien utile. On ne peut que lui donner raison quand on voit les dégâts causés par l’interventionnisme américain. Ce n’est pas non plus sur l’Europe que je trouverai un désaccord. Son projet, finalement, est très proche de ce que Giscard propose dans son livre « Europa ». Il faut une Europe indépendante appuyée sur l’euro, une harmonisation fiscale et un gouvernement économique de la « zone ».

La révolution numérique.

C’est pour moi le point sur lequel François Fillon fait preuve d’une grande lucidité : il en fixe parfaitement les enjeux et les contours. S’il s’agit de « faire », il est bien placé pour mettre en œuvre la politique qu’il faudrait mener en actionnant les bons leviers. Ce qui séduit le plus c’est la vision de l’avenir qu’il met dedans, faite de réalisme et de pertinence, que la bonne connaissance du sujet lui permet de proposer. Anticiper, en politique, c’est toujours la préoccupation, et malheureusement, il faut bien constater que trop souvent nos politiques ont plus l’œil rivé sur les sondages qui mesurent leur quotidien que sur l’horizon qui détermine l’avenir. Anticiper, voilà ce qui donne du crédit à la réflexion de François Fillon. Enfin, on entrevoit un cap, une ligne, un dessein ancré dans la modernité.

Le feu d’artifice final.

L’ancien Premier Ministre transparait dans le projet : il tire la leçon de sa propre expérience. Et ce qu’il propose pourrait effectivement changer la donne en profondeur. Entre sa vision du périmètre de l’Etat, la composition du Gouvernement, les réformes envisagées et leur calendrier, on assiste à un véritable feu d’artifice. Je n’entre pas dans le détail : lisez « Faire » ! Et puisqu’il s’agit de « Faire », la question qu’on se pose est : « Est-ce que c’est faisable ? ». Ce n’est pas tous les matins qu’on rencontre un candidat qui est prêt à supprimer les 35 heures, les régimes spéciaux, le statut de la fonction publique, l’ISF, le code du travail, qui annonce qu’il va tailler dans le vif en supprimant les départements et en revenant au découpage des anciennes régions.  Le problème réside tout entier dans le fait que ce discours va heurter de plein fouet la culture politique profonde des Français, antilibérale, protectionniste et keynésienne, nourrie au biberon de l’ « Etat providence ». Ce programme a le mérite de la cohérence et même de l’audace. Il est à coup sûr susceptible de remettre la France  sur les rails. Pourtant il ne vaut à son auteur qu’un intérêt limité et une relégation dans les profondeurs sondagières . Il faudra donc une énergie colossale pour sortir le bon peuple de son déni du réel, de son addiction à la dette, pour  le convaincre de choisir la voie de la liberté. Mais la période est peut-être propice aux gens têtus et courageux, et après un quinquennat de mensonges et de reniements, il y a une fenêtre de tir pour ceux qui parlent vrai. Là est la chance de François FILLON. Car, en fait, tout est question de volonté politique ! Et, effectivement, il n’y a qu’en prenant les problèmes « à bras-le-corps » qu’on sortira la France de sa torpeur et du déclin.

« Faire » est tout de même plus convaincant que le tissu de basse démagogie des propositions du FN.

Et si on essayait Fillon ?

 


ARRETONS LES FAUX DEBATS !

Hollande bouffon

 

A qui profiterait l’union ? Certainement pas aux Français.

Union républicaine, pacte républicain, … tout est bon pour faire croire qu’une « union nationale » est possible. La gauche est à l’initiative, évidemment, forte de ses deux concessions qu’on ne lui demandait pas pour faire croire à son combat contre le FN. Les médias en rajoutent. « L’union nationale »,  voilà la bonne solution pour faire réélire pépère dont personne ne veut plus, il suffit de voir les sondages. Et à droite, il y a des bonnes âmes qui sont prêtes à tomber dans le piège au nom de la sacro-sainte lutte contre le chômage. Tu parles ! Avec la majorité de gauche telle qu’on la connait, on n’est pas prêt de voter les mesures radicales qu’il faudrait prendre et fort bien décrites par François Fillon dans son livre « Faire ». Si c’est pour voter des mesures telles que 200 000 emplois aidés supplémentaires, véritables trappes à chômage, ou en faveur de l’apprentissage après avoir démantibulé le dispositif, la gauche n’a pas besoin de la droite. Qu’elle laisse faire les Régions qui ont la compétence. Je prends le pari de la comparaison dans dix-huit mois de ce qui se sera passé dans celles gouvernées par la droite et celles restées à gauche. La preuve par les faits !

Ni plus à droite, ni plus à gauche. Nous-mêmes.

Faire croire qu’une « union nationale » est possible est une tromperie. Ailleurs en Europe, cela arrive. Pas chez nous. Nous n’avons pas la même gauche que les autres : elle est restée sectaire, idéologue, imprégnée de marxisme. Nous n’avons aucune valeur en commun. Car derrière les mots se cachent des définitions terriblement divergentes. La liberté : elle est pour nous individuelle et doit favoriser la réussite de chacun ; pour la gauche, elle est collective et se conçoit dans une société pour laquelle nous ne partageons pas les mêmes principes, on l’a bien vu avec le mariage pour tous. L’égalité : nous y voyons une recherche de l’équité ; la gauche en fait un vecteur d’égalitarisme. La fraternité est pour nous le goût de l’autre qui se traduit par le bénévolat, l’attention portée à chacun, l’entraide, c’est d’abord un « humanisme » ; la gauche l’a renommée « solidarité » et en fait, à coups de prélèvements, une obligation imposée, une machine bureaucratique. Ainsi, c’est en son nom qu’un candidat proposait récemment la « gratuité des transports scolaires » : une duperie puisqu’il y a bien quelqu’un qui paie ! Il parait que lorsqu’on tient de tels raisonnements, on appartient à la droite « dure ». Tellement facile ! Dans le même registre, on répond par « gauche irresponsable » !

Même la « République » !

Même le mot « République » cache deux conceptions différentes. Evoquée par les hommes de gauche, elle n’est jamais qu’un concept abstrait. On le brandit comme un étendard, mais sans définition. Or, des types de républiques, il en existe de toutes sortes avec des constitutions très variées autorisant des régimes plus ou moins autoritaires. La Corée du Nord est une république. Pour nous, la « République » est d’abord « française » ! Cela veut dire que nous sommes attachés au régime démocratique qu’elle garantit et qui est bien caractérisé par une répartition des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Je joue sur les mots ? Pas vraiment. Le mot « république » est un paravent trop commode que les belles âmes peuvent brandir sans jamais préciser ce qu’ils entendent. Et François Hollande sait en jouer mieux que quiconque, lui qui pose un à un les jalons d’un « rassemblement républicain » qui fonctionnerait à son profit : sa furia sécuritaire qui fait du plus droitier des opposants un gentil plaisantin, le sacrifice spectaculaire des listes retirées dans le Nord et en Paca comme preuve de sa bonne foi de la lutte contre les extrêmes, alors que c’est la punition d’une dérive gestionnaire et en même temps le pari de faire gagner la gauche dans des triangulaires avec le même FN, ce qui a fonctionné dans plusieurs régions. Ce qui est triste c’est de voir les « gogos » tomber dans le piège, à commencer par Xavier Bertrand et Christian Estrosi : réalisent-ils qu’ils ne sont pas redevables aux électeurs de gauche de leur élection car personne ne leur a tenu la main ? Et je suis persuadé que les deux auraient gagné même en triangulaire compte tenu du sursaut de participation entre les deux tours. Ils sont victimes du syndrome de Stockolm.

Le FN, seule force d’alternance ?

Nous n’avons aucun bout de chemin à faire avec les socialistes sinon à désespérer un peu plus nos électeurs, meilleur moyen d’alimenter le vote FN. Et qui ne voit qu’avec un gouvernement d’union nationale gauche-droite, si jamais il arrivait, c’est offrir au parti d’extrême droite le statut dont il rêve : être la seule force d’alternance !  Un vrai marchepied pour mener au pouvoir Marine Le Pen ! D’autant plus, qu’étant d’accord sur rien, ni sur les chemins de l’emploi, ni sur le rôle et la place de l’entreprise, ni sur les dépenses et le nombre des fonctionnaires, on voit mal un tel gouvernement, tiré à hue et à dia, réussir.

L’alternance de conviction.

Il y a un autre chemin, celui de l’alternance de conviction. Il est incarné aujourd’hui par Bruno Retailleau, Alain Wauquiez, Valérie Pécresse. Ils se sont attaqués sans fausse pudeur aux maux qui rongent notre société. Cela leur a valu des attaques violentes mais les électeurs ne s’y sont pas trompés. Oui, ils n’ont pas eu peur de parler d’identité, de sécurité, de contrôle de l’immigration. Et alors ? C’est ce que voulaient entendre ceux qui votent. Sauf que leur programme ne s’arrête pas là et cela fait toute la différence avec celui de l’extrême-droite.  Car, face au Front national, il ne suffit pas d’ériger un barrage, qui a pour vocation à être submergé un jour. Il faut en même temps « pomper » !  C’est ce qu’ils ont fait. Je dis merci à Nicolas Sarkozy d’en avoir tiré la leçon en remerciant Nathalie Kosciusko-Morizet pour la remplacer par Laurent Wauquiez. On en a fait tout un pataquès alors qu’il s’agit d’une tempête dans un dé à coudre. Surtout qu’elle reste au bureau politique ! Le fait qu’elle aille se plaindre à chaque micro complaisamment tendu, relève, comme le dit très bien Rachida Dati, du comportement d’enfant gâté, car son sort n’intéresse pas grand monde. Quand le n°2 est en désaccord avec le N°1, la logique veut qu’il soit remercié. D’autant plus si le N°1 doit abandonner son poste pour participer à la primaire. Au moins c’est clair.

Chacun sa route, chacun son destin…

 


COMMENT ON SAUVE LES MEUBLES

  Flanby découragé Valrie Pécresse

Commençons par le commencement.

Deux mots à ces journalistes qui nous prennent pour des c..s et qui d’une semaine sur l’autre sont capables d’oublier ce qu’ils ont écrit. Ainsi je me souviens d’un titre en une du Courrier, pour ne pas le nommer, qui nous disait en gros, que la gauche allait gagner. On nous expliquait que faute de réserves, la droite était partie à la pêche aux voix tandis que le PS pouvait compter sur le renfort arithmétique et substantiel des voies vertes et des autres partis de gauche. Comme si la politique c’était de l’arithmétique ! La vérité, c’est que ce « brave » (je suis poli)  type prenait ses désirs pour des réalités. Vaine tentative pour manipuler l’opinion publique. On l’a vérifié en découvrant la large victoire de Bruno Retailleau. Alors que, sans fausse modestie, un simple quidam comme moi avait annoncé dès dimanche dernier par un simple calcul et un peu de connaissance du terrain politique, le score effectivement réalisé : 42-37 ! Un peu mieux même. Les journaux locaux feraient bien de recruter des plumes qui aient un minimum de connaissances du terrain politique  local. Au moins, c’est dit !

Passons aux choses sérieuses.

Donc la droite a remporté sept régions, mais n’aurait pas gagné, enfin, pas vraiment. Et même, le grand perdant serait Sarkozy. La gauche en aurait sauvé cinq, et ce serait un exploit obtenu grâce à la mobilisation citoyenne… Quant à la Corse, ayant échappé au dilemme Front National par le truchement des indépendantistes, elle a disparu des écrans radars. Tout ce que j’entends dans les débats, que ce soient entre politiques ou venant des experts en politologie, me semble bien convenu. A aucun moment on ne met en avant le « machiavel » qui gîte rue du faubourg Saint-Honoré.  Car quoi ! Si le FN s’est retrouvé en tête dans six régions (effet loupe de mon article précédent), c’est bien à cause du bilan catastrophique  de son action auquel il faut ajouter l’effet « 13 novembre » et sa cerise « 40 000 chômeurs de plus ». De quoi manifester de la colère, pas vrai ?

Et voilà les grandes manœuvres.

On se retire dans trois régions, au nom des grands principes, pour « faire barrage », et on calcule finement qu’on peut remporter les autres grâce aux triangulaires. Il faut dire que ça a failli marcher. A peu de voix près c’était le « jackpot » pour pépère : 3 ou 4 régions pour la Droite, les deux abandonnées à leur triste sort plus les Pays de la Loire considérés comme perdus, et le reste pour la gauche ! On imagine la Bérézina ! Fort heureusement, la campagne sérieuse menée par ses candidats de valeur, les listes Républicains-UDI ont pu se sortir du piège en Auvergne Rhône-Alpes, en Normandie, en Ile-de-France où Valérie Pécresse voit ses efforts enfin couronnés de succès. Ce sera donc sept régions pour la Droite. Et encore il s’en est fallu de peu, moins de 0,5%, qu’on remporte le Centre Val de Loire. En fait, si la gauche conserve la grande région Poitou-Charentes-Limousin et Midi-Pyrénées-Languedoc Roussillon, c’est surtout grâce à un découpage politicien très favorable. D’ailleurs, soulignons que les Républicains ont été bien inspirés de maintenir la liste de Dominique Reynié, car un retrait aurait très probablement libéré des électeurs qui seraient allés grossir ceux du FN, autant par dépit que par rejet d’un système clientéliste dont ils ne veulent plus.

L’arbre qui cache la forêt.

La vérité, c’est que sans les événements et sans redécoupage, la gauche aurait bien subi un immense revers électoral. Elle a limité les dégâts, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Le PS est en pleine décomposition et si à droite, la guéguerre des chefs appelée pudiquement « primaire » va battre son plein, à gauche, chacun aiguise son couteau qu’il cache soigneusement sous sa houppelande, car, j’en mettrais ma main au feu, les « petits meurtres entre camarades » ne vont pas tarder à commencer, au nom des « grands sentiments »…

 


LA FRANCE EN PANNE

Pole emploi direction

Rien à faire, ça ne repart pas ! L’économie française ne crée pas assez d’emplois, au point que l’on peut même affirmer que les carottes de Hollande sont cuites pour la fin du quinquennat. Aussi faut-il s’attendre à une nouvelle pirouette politicienne : le pire est à craindre.

Les créations d’emplois sont trop faibles pour faire baisser le chômage.

Sur un an l’économie de notre pays a créé 37600 emplois alors qu’il en faudrait plus de 120 000 pour commencer à voir s’inverser la courbe du chômage. L’Insee douche les discours optimistes de Sapin-les-bas-roses. L’industrie reste le gros point noir : entre juin et août, elle a enregistré son 58ème trimestre d’affilée de repli, détruisant près de 15 000 emplois, le niveau le plus élevé depuis deux ans. Idem dans la construction qui a détruit au cours de l’été dernier plus de 10 000 emplois. Au troisième trimestre le taux de chômage a bondi de 0,2 point pour atteindre 10,6% de la population active, record inégalé depuis … 1997 ! On comprend pourquoi Pôle emploi a enregistré 42000 chômeurs supplémentaires. Et comme chaque année 120 000 nouveaux actifs entrent sur le marché du travail, les secteurs qui créent de l’emploi ne sont pas suffisamment actifs pour faire face.

Pourtant tous les indicateurs sont au vert.

Jamais La France n’aura eu cette chance d’avoir un contexte aussi favorable pour se relancer. La politique monétaire de la BCE est ultra-accommodante, le pétrole n’en finit pas de baisser, l’euro voit son cours déprécié. A cela, il faut ajouter le (petit) coup de pouce du CICE donné aux entreprises. Tous les facteurs sont réunis pour embrayer sur une croissance soutenue. On a même vu depuis un an une remontée de la profitabilité des marges bénéficiaires des entreprises. Les exportations de la France ont progressé plus vite que le commerce mondial, ce qui est plutôt bon signe. On aurait dû avoir une forte amélioration de la situation et des perspectives, or ce n’est pas le cas.

La reprise est poussive.

Les freins au développement sont encore trop importants. Les signaux négatifs se multiplient : la production manufacturière a fléchi de 0,5% au mois d’octobre, l’industrie agroalimentaire, celle des matériels de transport et l’informatique ont vu leur production reculer. A cela, il faut ajouter la chute de la consommation des ménages et les attentats qui ont ensanglanté Paris il y a un mois ont eu un impact sur la fréquentation touristique et la consommation. Le chômage élevé favorise un taux d’épargne élevé et rend difficile une reprise de l’investissement des ménages en logements, la désindustrialisation a fait perdre à la France une grande partie de sa capacité de rebond. La part des importations dans la demande intérieur ne cesse d’accélérer. Enfin, l’investissement reste un frein à la reprise et les carnets de commandes sont en baisse. Malgré l’amélioration de sa compétitivité, notre pays reste encalminé.

La relance par la consommation est inefficace.

Tous ces indicateurs mettent à mal le modèle classique keynésien sur lequel le gouvernement s’entête pour relancer la croissance par la consommation. Stimuler encore plus la demande par des déficits publics, par des hausses plus rapides des salaires, accroîtrait encore plus les importations. L’évolution du rôle des importations devrait inciter nos gouvernants à la retenue, car un soutien encore plus fort de la demande dans l’espoir de faire repartir la croissance et l’emploi risque d’être de l’argent (et de la dette) dépensé en vain. Tant que le problème de l’offre n’est pas réglé, la stimulation de la demande sera peu efficace et continuera de faire travailler… les autres. Et augmenter les profits des entreprises par de nouvelles baisses d’impôts sera inutile si ces profits supplémentaires ne sont pas investis. L’autre paramètre, c’est justement le peu d’envie des entreprises françaises d’embaucher ou d’investir davantage. Il faudrait abaisser le niveau de la pression fiscale qui reste trop élevée, rénover le marché du travail avec un contrat intermédiaire entre le CDD et le CDI (trop protecteur), améliorer l’adéquation formation –emploi, abaisser le prix du travail non qualifié, accentuer la robotisation … Les pistes sont connues.

Il y a bien un problème de confiance que le gouvernement actuel n’arrive pas à régler.

Et la cause ? Il suffit de voir l’état des finances publiques.

 


MEFIONS-NOUS DE l’EFFET « LOUPE »

Longue vue de pirate

 

Les commentateurs font toujours dire aux chiffres des choses que ceux-ci ne disent pas forcément. Il y a une chose qui me frappe : jamais le fait que 50% des Français ne se sont pas exprimés n’est pris en compte. Or ça change tout.

Ainsi le FN ne représente pas 30% des Français, mais 15%, ce qui est encore trop, ou déjà beaucoup, comme vous voudrez. Vous me direz alors que les autres partis ça n’est pas mieux. Evidemment.

Sauf que… il faut prendre en compte le facteur « mobilisation » des électorats. Il existe en France des courants d’idées avec des électorats « fluides » qui ne se mobilisent que dans les grandes occasions. Cela concerne généralement plutôt la droite et le centre, et une partie de la gauche modérée. Le fait est que plus un électorat est radicalisé, plus il est « captif ». Le modèle était autrefois celui du PC, c’est aujourd’hui celui du FN.

Cela pour dire quoi ?

Que le FN a fait le plein de ses voix au 1er tour. Qu’il n’en gagnera guerre au second. D’ailleurs son score n’est pas extravagant comme on tente de nous le faire croire : quelques 6 millions de voix à recouper avec les 6 500 000 voix de Marine Le Pen à la Présidentielle de 2012. Je peux prédire sans grands risques de me tromper qu’il en perdra même là où il n’est pas en situation de l’emporter comme dans les Pays de la Loire.

Les autres listes n’ont pas fait le plein et le résultat du second tour dépendra en grande partie du degré de mobilisation de leurs électeurs. A gauche, partie en ordre dispersée, il faut se rabibocher : une cuisine pas toujours bien compréhensible pour le citoyen moyen qui peut y voir des accords de façade pour garder des postes. A droite et au centre, l’union a été faite dès le départ, mais on le sait bien, c’est toujours un peu réducteur. On peut penser que l’effet produit par l’arrivée en tête du FN dans six régions sera mobilisateur. D’où la vague de sondages qui annoncent tous un redressement de ses résultats dimanche prochain. Soyons prudent, cela ne sera vérifié qu’une fois que les urnes auront parlé.

Néanmoins, le mode de scrutin régional est vraiment un piège à c… Mi proportionnel, mi majoritaire, avec des listes départementalisées, il est à la fois le plus complexe et le plus hermétique pour la répartition des sièges. Il faut avoir fait polytechnique pour savoir combien de sièges peut capter une liste en fonction des différents scores obtenus dans les départements. Alors imaginez dans les nouvelles régions au découpage titanesque comme Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine ! Quel rapport entre l’habitant de Niort et celui de Saint-Jean Pied de Port ? Il oblige quasiment à faire l’union dès le 1er tour sous peine d’être marginalisé. Il est fait pour déboucher sur un duel. Sauf si trois listes arrivent à égalité…

Le cas de figure que nous connaissons a conduit à des contorsions et des débats scabreux sur la question des désistements pour entrer dans le schéma du duel. Surtout s’il faut faire barrage au FN. Cela conduit à éliminer un courant politique de sa possible représentation dans les assemblées régionales pendant six ans. Est-ce acceptable ? Les triangulaires pouvaient être mortifères pour la droite comme pour la gauche, on le savait. Alors pourquoi avoir supprimé la réforme qui instituait le « conseiller territorial », élu au scrutin uninominal, infiniment plus clair et plus simple pour tous les électeurs. Terrible leçon pour la gauche et Hollande qui ont refusé de l’appliquer alors qu’elle était votée. Ils en paient le prix aujourd’hui !

Enfin, l’effet loupe se retrouve aussi dans le « rôle décisif » que la vague migratoire et les attentats ont eu sur le vote FN. Je le disais dans un billet précédent, c’est confirmé par une étude de l’IFOP.  Un gain de 5 à 10 points en « exprimés » (dans un contexte de 1 sur 2 qui vote). On constate une forte amplification du vote en PACA. De même, dans le Nord, et particulièrement à Calais. A l’inverse, les terroirs où le FN fait moins qu’aux européennes sont des fiefs de droite où certains candidats, en fonction de leur ancrage local, parviennent à faire refluer ce vote. Alors que c’était l’électorat mélenchoniste qui apportait à Marine Le Pen ses points de progression, les attentats ont favorisé le basculement d’une frange de l’électorat de droite, touchant l’électorat catholique, les artisans et les commerçants. Et l’institut identifie bien les ressorts : il s’agit des thèmes de sécurité des personnes et des biens, de la lutte contre le terrorisme ou de l’accueil des migrants. Autrement dit un « vote reflexe » dès lors que la proximité des événements fait qu’on est encore dans l’émotion.

On est loin de l’idée d’adhésion à un projet que la plupart de ces votants ne connait pas. Sinon quel boulanger voterait pour un parti qui prévoit dans son programme le retour du contrôle des prix des produits de consommation courante, autrement dit le prix de la baguette fixé par Bercy !

Il ne nous reste plus qu’à espérer que l’électorat modéré, qui ne s’est guère exprimé, comme toujours dans les élections intermédiaires, se réveille dimanche prochain. Et espérer aussi que l’effet loupe ne profite pas trop à « pépère » qui prendra encore un avion pour aller voter, parce que vraiment, avec le bilan qu’il nous inflige et ses 700 000 chômeurs supplémentaires, il ne le mérite pas. Déjà que le découpage des régions était fait pour mettre à l’abri certains caciques !

 


L’ENFANT ADULTERIN DU PS ET DES MEDIAS

 

Marine-Le-Pen présidentielle

Il n’y a pas besoin d’être sorcier pour  trouver les raisons de la  forte poussée du Front National : j’en vois au moins deux qui « sautent » aux yeux, si je puis dire : l’effet « 13 novembre » qui a joué à plein et les 40 000 chômeurs supplémentaires du mois dernier. Le premier a amplifié la peur et le sentiment xénophobe dans un contexte où la vague migratoire, la jungle de Calais, la visibilité de l’islamisme radical ont servi  de catalyseurs. Le second a ajouté au sentiment d’impuissance et d’abandon que l’on peut imputer à l’échec de la politique économique menée depuis 2012 par la gauche et attribué un peu trop facilement aux « politiques » en général. Que le remède choisi soit pire que le mal, dans cette affaire, n’est qu’un corollaire qui ne peut pas être pris en compte aujourd’hui pour cause de surdité des intéressés.

En tête dans six régions.

Mais si le mal s’est aggravé au point que le FN arrive en tête dans six régions, c’est bien le PS qui en est responsable. Qu’avait-il besoin de rendre illisible cette élection en modifiant de façon ubuesque les contours des régions, renforçant la « nationalisation » du scrutin par la perte de vue de l’intérêt local, la proportionnelle  faisant le reste. Voilà où mènent les errements de la politique politicienne. Ce sont bien les voix les plus à gauche que Marine Le Pen récupère dans le Nord. La raison du transfert s’explique par la déliquescence du Parti Socialiste local et les « affaires »  qui ont défrayé la chronique et ruiné la commune d’Hénin Beaumont offrant au FN une première marche d’appui. Il s’explique aussi par les désillusions produites par les promesses non tenues d’un Président condamné par la réalité à reprendre à son compte la politique qu’aurait menée ses adversaires, au moins en matière sécuritaire. Il suffit de voir le « dégoût » de Mme Taubira face à la proposition de « déchéance nationale ». Comment alors s’étonner qu’il y ait de la colère et de la désespérance chez ces électeurs-là.

Les apprentis sorciers.

Ce vote, je ne crains pas de le dire a été instrumentalisé par la gauche pour affaiblir la droite républicaine. Mais, tel Frankenstein, la machination a échappé à l’apprenti sorcier. Les médias y ont joué un rôle particulièrement actif. A coups de reportages sur le « salafisme », sur l’islam dans l’entreprise, sur les mosquées radicalisées, on a décliné le thème à l’infini. Le « Non » de Laurent Joffrin à la une de l’Obs est le cri de quelqu’un qui vient de se brûler ! L’abus est apparu clairement quand France 2 a dû renoncer à une émission avec Marine Le Pen. A force de mettre le diable sur un plateau, il ne faut pas s’étonner si le nombre de ses adorateurs augmente.

Le cas Marion.

Le cas de Marion Maréchal est un peu différent. Elle ne surfe pas sur les mêmes problématiques que sa tante. Ses thèmes sont ceux habituellement privilégiés par une extrême-droite beaucoup plus « pure ». Les événements lui ont offert une vague sur laquelle elle s’est mise à glisser avec une certaine virtuosité, accrochant ici et là des électeurs, qui sur le thème de la sécurité, qui sur la tradition sociétale (le planning familial), qui sur les racines chrétiennes pour les faire coïncider avec un nationalisme bien compris. Une vraie conservatrice que le grand père doit couver d’un regard attendri. Une habilité qui a pris à contre-pied la ligne suivie par Christian Estrosi, le poussant à faire des appels du pied à l’électorat « républicain » pour ne pas dire de gauche…. On voit le résultat.

Le PS victime de son jeu.

Vous me direz, le piège s’est refermé sur le PS puisqu’il est condamné à se retirer au moins dans trois régions. Mais pas complètement. Le PS a beau être à la peine avec une gauche très divisée, le redécoupage l’a mis suffisamment à l’abri dans au moins deux, voire trois régions, où il va probablement réussir à tirer son épingle du jeu. Il aura aussi, du même coup, réussi à empêcher le hold-up des listes de la droite et du centre qui se dessinait avant les événements, puisque le FN est en mesure de gagner deux, voire trois régions, sinon quatre. C’est quand même cher payé la manip’.

Un étau implacable.

« Les Républicains » sont pris en étau. J’approuve personnellement le refus de fusionner. Ce petit jeu néfaste auquel Manolito s’était prêté a aussi contribué au vote FN. Il n’y a qu’un seul cas où la liste de la droite et du centre est en situation délicate : c’est sur Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Fallait-il qu’elle se maintienne ? Oui, je le crois, sinon « l’élégance » qui aurait justifié un retrait, aurait aussitôt été interprétée comme un renvoi d’ascenseur : impossible. C’était envoyer des électeurs supplémentaires de la droite vers le FN. Ni fusion, ni retrait ! Cela dit, le score obtenu par l’alliance n’a pas été à la hauteur des espérances. Là-dessus aussi il y a lieu de s’interroger. Quand Juppé dit ce soir qu’on n’est pas « audible », j’ai envie de lui répondre par une autre question : « A qui la faute ? ». Dans notre électorat aussi il y a de la lassitude. Le petit jeu du placement de « l’un » par rapport à « l’autre » a aussi ses nuisances. Il y avait lieu de geler les « primaires » jusqu‘au 13 décembre. Mais qui écoute ?

En attendant, il y a un second tour. Et il faut le gagner. Il y a beaucoup d’électeurs de gauche qui sont allés à la pêche. Pas seulement ! Pour moi, celui qui s’abstient est un peu un lâche. Mais il a le droit d’avoir ses raisons. Fuir est une toujours une facilité, rarement une solution.  C'est peut-être parce que voter dans ces conditions cela demande du courage ! 

Tout de même, un sur deux, ça fait beaucoup !

 


LA FRANCE DES RECORDS

18445taux-de-chomage-et-chomeurs-en-france-hausse-du-taux-de-chomage-au-3e-trimestre 2015

 

Le chômage.

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Les chiffres qui sont tombés cette semaine sont sans appel : 40 000 chômeurs de plus de catégorie A ! La plus forte hausse depuis janvier 2013. Triste journée encore pour l'économie française. La France compte désormais 3 589 800 chômeurs, ce qui constitue un  nouveau record. 700 000 de plus depuis l’élection de Pépère. Après ça, on aura du mal à croire que les affaires repartent. Et comme la conséquence des attentats se traduira par un coup de frein sur l’économie, à travers le tourisme et l’hôtellerie, les mots de suffiront pas à cacher la réalité. Selon Eurostat, qui publie chaque mois des taux de chômage harmonisés pour les pays membres de l'Union européenne, le taux de chômage de la France s'élève à 10,8% (Dom inclus) en octobre 2015, et 10,6% pour la métropole. Le plus mauvais taux depuis 1997. Une dégradation dramatique alors que les autres pays européens voient l'emploi progresser. En effet, selon l’INSEE la France est (avec la Belgique) le seul de tous les pays développés dont le chômage progresse sur un an comme sur une période plus longue, de trois ans. Elle est aussi le seul de tous les pays développés où le chômage continue à augmenter alors même qu’il a largement dépassé les 10% de la population active : tous les autres – l’Espagne, le Portugal, l’Italie - ont attaqué le problème du marché du travail avec suffisamment de volonté et de constance pour recueillir les fruits de leur réforme. Autrement dit, impossible de faire pire.

L’emploi des séniors et des jeunes.

C’est un corollaire de la situation générale. Nous détenons le record de chômage pour les plus de 55 ans. C’est un vieux problème français. Il n’y a pourtant pas de fatalité puisqu'au Japon, véritable laboratoire mondial des problématiques de vieillissement et de retraites, plus de 50% des hommes âgés de 65 à 69 ans travaillent encore, mais ils n’ont pas la même pyramide des âges ni la même natalité que nous. Pour les jeunes français ce n’est guère mieux : la progression du chômage est spectaculaire chez les 15-24 ans dont le taux dépasse les 25%. En parallèle, et ce n’est pas surprenant, notre pays présente aussi le taux d’emploi le plus faible des mêmes 15-24ans : 28%. Deux explications : prolongation des études pour retarder l’entrée sur le marché de l’emploi et addiction des pouvoirs publics aux emplois aidés qui ne débouchent sur rien. Toutes les enquêtes confirment que ces emplois en sortant artificiellement leurs bénéficiaires du marché du travail, diminuent leur taux de réinsertion. Quand on sait qu’il y en a plus de 100 000 actuellement sous contrats …

Le temps passé à la retraite.

N’y voyez pas de rapport avec ce qui précède. Encore que … C’est l’OCDE qui nous informe encore une fois. Nous détenons le record du temps passé à la retraite. Chez nous, un homme va passer 23 ans à la retraite, une femme 27,2 ans. Nous sommes 5 ans au-dessus de la moyenne de l'OCDE. Et pourtant nous n'avons pas le record de la durée de vie.  Cela provient du fait que nous partons très tôt à la retraite : largement avant les 65 ou les 67 ans qui sont devenus la norme pour une grande partie des pays qui nous entourent. L’âge légal chez nous est un des plus bas de l'OCDE et nous y ajoutons beaucoup de départs anticipés à la retraite. Pas étonnant que cela pose des problèmes de financement.  Au point que c’en est effrayant. Avec une proportion d'actifs par inactif qui s'effondre, un temps de travail stable voire en baisse, un chômage en hausse et un temps de retraite record, nous avons là tous les éléments d'un cocktail explosif. Cela veut dire, tout simplement, et la tendance s'est déjà largement enclenchée, que les retraites vont diminuer de façon très significative. C'est inéluctable : les cotisations augmenter et l'âge légal de départ à la retraite se rapprocher des 67 ans. On ne pourra pas faire autrement, autant le savoir.

Les impôts.

On s’en serait douté. Eh bien c’est prouvé : l’OCDE démontre, chiffres et tableaux à l’appui, que notre pays est (avec le Danemark) celui où les impôts et les charges sont les plus lourds avec 45.2% du PIB de prélèvements contre 45% en 2013. Il n’y a donc pas eu de pause fiscale. Et le rapport nous dit encore que pour revenir dans la moyenne de tous les pays développés, il faudrait baisser nos prélèvements de 200 milliards d’euros. Oui, 200 (deux cents) ! Une somme tellement considérable qu’aucun programme politique n’a pour l’instant seulement osé l’envisager. Certains avancent 10 ou 20 milliards (Sarkozy), un autre 50 milliards (Fillon), une proposition va même jusqu’à 100 milliards (NKM, je crois). Comme on voit, on est encore loin du compte. D’ailleurs les Français semblent s’en moquer et préfèrent visiblement vivre à crédit.

Carton rouge dans l’urne !

On s'étonnera après ça que la France ne produise pas assez de richesses pour financer toutes ses politiques ! Ultra-chômage, ultra-fiscalité, on voit bien comment l’économie française a été peu à peu asphyxiée. Ces chiffres sont catastrophiques et viennent signer l’échec absolu d’une politique. Le gouvernement devrait bien, en ce domaine-là aussi proclamer l’ « état d’urgence ». Mais qui osera, à gauche, briser les tabous ?  La conséquence de cette accumulation on la connait : elle se traduit par l’exaspération et le vote protestataire. La pire de solutions, évidemment.  Quant à ceux qui, à gauche, espéraient que la hausse spectaculaire de l’indice de confiance de leur mentor élyséen après les attentats se transformerait à un moment ou à un autre dans les intentions de vote aux régionales, ils vont devoir déchanter. Car pour déposer un bulletin socialiste ou écologiste dans l’urne dimanche prochain, il ne faut vraiment pas être rancunier, même en étant aveuglé par l’idéologie.


LA RESISTIBLE ASCENSION…

Logo FNG002

 

Ce n’est pas d’Arturo Ui (Bertold Brecht) dont il est question, mais du FN. Le choc des tueries lui profite un maximum si l’on en croit les études d’opinion. Au point que tout le monde s’affole : politiques, patronat, presse... Drôle d’effet « kisscool » dont on se passerait bien. Faut-il que ce pays soit exaspéré pour que plus du tiers de ceux qui s’apprêtent à voter se réfugient dans un vote aussi peu raisonnable. C’est comme si on s’apprêtait à monter dans une voiture qui n’a ni freins ni marche arrière. Car ce vote présente tous les paramètres d’un voyage sans retour.

Mais rien n’y fera.

Les gens qui vont voter FN ont plusieurs motivations. Ils sont aveuglés par deux obsessions : la sécurité et les frontières face à la vague migratoire. Ils refusent de voir le reste. Ils ont été, pour beaucoup d’entre eux  de gauche, déçus par les socialistes au pouvoir ; et la droite n’est pas en reste avec ses palinodies pour alimenter le moteur de l’extrême-droite. On peut comprendre qu’ils veuillent renverser la table. C’est la France peureuse et malheureuse, prête à dîner avec le diable pourvu qu’il la protège. Et pourtant… C’est pourquoi tous ceux qui voudraient peser sur le choix des électeurs veulent crier les mises en garde. Puissent-ils être entendus, mais je crains que leur agitation pathétique ne se manifeste en pure perte.

Ainsi, la « Voix du Nord », quotidien habituellement mesuré, a décidé de s’engager pour faire campagne contre le Front. Décision qui ne manque pas de courage, car l’équipe du journal s’en prend peut-être à des milliers de ses lecteurs qui font ce choix. Marine Le Pen y a vu une attitude servile dictée par la subvention d’État qui est versée aux journaux en difficulté : rien d’étonnant, les arguments du FN sont toujours misérables et la liberté de la presse est le cadet de ses  soucis. Il n’est pas compliqué d’imaginer comment les médias seraient traités si d’aventure MLP arrivait au pouvoir. La « Voix » a riposté par une enquête approfondie sur les magouilles du FN. Cela pèsera-t-il ? J’en doute.

Ainsi, M. Gattaz en personne a cru bon de mettre son grain de sel. Ses propos sont fondés : la gouvernance économique du FN serait effectivement une calamité pour la France, avec, comme le rappelle le patron des patrons, la fin de l’euro et le retour au franc qui nous coûteraient quelque 30 % de nos avoirs, et des mesures parfaitement fantaisistes qui feraient craquer toutes les structures du pays, par exemple la hausse de 200 euros du Smic et le retour à la retraite à 60 ans. Il n’est pas inutile de rappeler ces folies que bien des électeurs qui s’apprêtent à mettre leur bulletin dans l’urne ignorent. Cependant, il est probablement mal placé pour intervenir dans le débat et son analyse, bien que réaliste, risque de provoquer l’effet contraire de celui attendu, car elle méconnait l’électorat concerné.

Ainsi les politiques semblent tétanisés. A gauche, on voudrait se réfugier dans un hypothétique « Front républicain » avec retrait ou fusion de listes, qui serait une manière de faire barrage en sauvant les meubles. Encore faudrait-il être sûr de la réaction de l’électorat face à ce mariage de la carpe et du lapin. Evidemment la droite n’a pas intérêt à tomber dans ce piège, malgré des tentations qui existent ici ou là. On voit bien après trois ans et demi de gauche au pouvoir que nous divergeons sur tout : l’économie, la société, les valeurs de la nation, les principes de la république, l’application de la laïcité… Qui comprendrait un rapprochement ? Oui, dimanche soir, les réponses pour le 2ème tour demanderont du courage : celui de rester soi-même ! Et si la gauche, qui est partie divisée comme jamais dans un scrutin qui exige l’union, s’effondre, elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même. A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler.

J’instruis paisiblement le procès du Front national.

Commençons par l’honnêteté.

Puisque tous les autres sont des « pourris » ! La famille Le Pen préside aux destinées du FN depuis 1972. Ce népotisme, elle le dénonce pourtant régulièrement chez ses adversaires. Un règne familial sans partage qui se solde aujourd’hui devant le tribunal : l’ancien président conteste son exclusion, orchestrée par sa fille, et réclame deux millions d’euros d’indemnités . Depuis septembre, avec son épouse, il est aussi visé par une plainte du fisc pour des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale, après avoir reconnu en 2013 qu’il avait possédé un compte en Suisse (2,2 millions). Une enquête a aussi été ouverte pour un enrichissement suspect de 1,1 million entre 2004 et 2009. La fille n’y échappe pas non plus. En septembre, le FN a été mis en examen, en tant que personne morale, pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie : la justice suspecte le parti de s’être enrichi au détriment de l’État en obligeant ses candidats aux législatives de 2012 à se fournir en kits de campagne, surfacturés via le micro-parti de Marine Le Pen. Une pratique encore dénoncée, début novembre, par d’anciens candidats frontistes du Valenciennois. Vous avez dit « mains propres » ?

Poursuivons avec le programme.

Passons sur les fredaines économiques. Les arguments rationnels de Pierre Gattaz ne pèseront pas et l’accession au pouvoir du FN dans une ou plusieurs régions ne présente pas un danger immédiat dès lors que les compétences régionales sont contraintes et les marges de manœuvre très réduites. C’est pour après qu’il faudra s’en inquiéter, d’autant plus que Marine Le Pen et plus encore Marion Maréchal Le Pen ont eu l’habileté d’insuffler plus de réalisme et, surtout, de libéralisme à leurs propositions économiques pour les régions. Le développement économique par la simplification et l’aide aux entreprises : c’est tout simplement l’application stricte de la nouvelle compétence régionale.

Venons-en au cœur du projet : le FN propose, de manière cohérente et détaillée, une étatisation totale de la France. Avant de mettre leur bulletin dans l’urne, les boulangers feraient donc bien de se demander s’ils souhaitent que le prix de la baguette soit déterminé par Bercy et les 45 % de commerçants et chefs d’entreprise qui, selon l’Ipsos, ont voté ou pourraient voter pour le FN feraient bien de regarder de plus près son programme. L’autoritarisme social va toujours de pair avec le dirigisme économique. Finis, en effet, les errements de l’initiative privée : une « Planification stratégique de la réindustrialisation », directement rattachée au Premier ministre, décidera des investissements les plus judicieux. Il faudra pour cela nationaliser quelques secteurs décadents, comme les banques qui feront l’objet « d’une nationalisation partielle aussi longtemps que nécessaire », ou les transports : la SNCF aura de beaux jours devant elle. Pour les contributions à ce grand projet national, les entreprises du CAC40 devront « affecter 15 % de leur résultat net en réserve spéciale de réindustrialisation », tandis que l’épargne des particuliers sera allouée à la dette publique « par des mesures fiscales et réglementaires ». Epargnants, vous allez jouir ! Mais contrôler la production ne serait pas amusant si les prix restaient libres : voilà pourquoi le FN s’engage à encadrer ceux des « produits alimentaires de première nécessité (lait, pain, sucre, beurre, farine, etc.) » sans hésiter à constituer des « stocks d’intervention » si besoin ! Bah oui, c’est plus prudent si on ferme les frontières. 

C’est pas tout.

Les fonctionnaires, verront leurs effectifs stabilisés, et leur statut préservé – à condition toutefois de rester dans la ligne du parti : ainsi l’ENA devra-t-elle « veiller à recruter des hauts fonctionnaires patriotes » (clair !). Enfin, clin d’œil à l’histoire, le FN promet de réorienter la politique étrangère française dans le sens d’une « alliance stratégique poussée » avec… la Russie ! On ne sait pas s’il faut rire. C'est Georges Marchais qui doit bien rigoler dans sa tombe !

Il y aurait beaucoup à dire, encore, mais j’arrête là.

J’aurai tenté d’ouvrir les yeux à un électorat tellement fatigué de la crise qu’il se donnera au premier venu, à qui lui promet que demain on rase gratis, mais ne mentionne jamais son attachement aux principes républicains car ils n’ont pas la moindre valeur aux yeux du FN. Il ne les mentionne jamais. Après nous avoir seriné des « solutions » d’une incroyable simplicité à des problèmes infiniment compliqués, il se hâtera de nous priver de quelques-unes de nos libertés, un peu comme Daech, qui rase Palmyre parce qu’il faut faire table rase de ce qui a existé avant et qui fonde l’ « Homme ». Le Front National n’est-il pas l’enfant monstrueux du renoncement aux réformes qui ont, partout ailleurs, fait reculer le chômage, terreau de la peur et de la rancœur : la baisse du coût du travail peu qualifié – celui des jeunes en particulier – les contrats flexibles, l’assouplissement du temps de travail ? La réforme est plus que jamais le meilleur rempart à la déferlante du FN. Mais celui qui est au pouvoir n’en est pas capable surtout s’il continue de croire que c’est en étant opposé à Marine le Pen qu’il pourra se faire réélire …


LE GRAND BAZAR DU CLIMAT

Cop 21

« 76% des Français ne se sentent pas concernés par la COP 21, 42% pensent que la hausse des températures sera plus agréable pour leurs vacances, 72% pensent que la venue des 150 leaders mondiaux en avion privé polluera trop la planète, et 98% des Franciliens qui travaillent sont furieux. » C’est ainsi que Marc Fiorentino ouvre la semaine sur son blog. De quoi sourire… mais est-il si loin de la vérité ?  Aujourd’hui, dans Le Figaro, à la question du jour : « le réchauffement climatique est-il une priorité ? », 52% des 55 000 qui répondent disent : « non !»

On peut douter en effet que ce grand déploiement fasse avancer le « schmilblick ! »

Les faits ne sont pas contestables : le réchauffement de la Terre entraîne des désordres naturels et économiques, des sècheresses qui menacent la vie de certaines populations ou une élévation de la mer qui pourrait submerger les gens qui vivent sur les îles du Pacifique ou sur des coraux. On pourra discuter sans fin sur les causes et la part que l’on peut attribuer aux activités humaines. De toute façon, il vaut mieux essayer de faire quelque chose. Il est donc grand temps d’agir. On aurait même dû agir beaucoup plus tôt. Mais les difficultés sont considérables : la pollution provient en premier lieu de la démographie. On sait qu’elle va se stabiliser pendant le siècle actuel, mais à un niveau élevé. Les désordres proviennent aussi de l’utilisation massive des énergies fossiles, par lesquelles nous sommes intoxiqués, alors que les alternatives sont loin d’être toutes convaincantes. Ces désordres entrainent des crises politiques, des migrations et de la violence un peu partout dans le monde. Chacun vient au Bourget avec son cahier des charges : les Indiens défendent leur droit au développement, les Chinois leur droit à la croissance, les Saoudiens leur droit au pétrole, les Polonais leur droit au charbon et les Américains leur droit à la liberté d’action.

La COP21 échappera-t-elle au flop que lui promettent tant d’observateurs ?

C’est la question qu’on peut se poser, car la diplomatie, pas plus que la politique, ne repose sur les grands sentiments. L’objectif mondial a été défini. Il reste à l’atteindre. Comme il n’y a pas de vote, les défenseurs de l’environnement devront convaincre tous les gouvernements, ceux qui ont besoin d’être aidés financièrement et ceux qui ne veulent pas que leur développement soit freiné ou diminué par les contraintes écologiques. Ce sera très difficile de contraindre la Chine à se hâter de trouver une alternative au charbon, l’Inde à polluer moins, les monarchies pétrolières à passer à l’énergie solaire et… à exporter moins de pétrole. On ne voit pas comment il sera possible de discipliner tous les États du monde alors que beaucoup d’entre eux, en Afrique et au Proche-Orient, sont absorbés par des conflits bi-ou multilatéraux, quand ils ne sont pas en proie à des guerres civiles. C’est pourquoi, réunir près de deux cents intérêts particuliers, autant que de pays, derrière un seul objectif universel est illusoire, sauf à se réfugier dans la généralité. Ce n’est évidemment pas l’objectif climatique qui est en cause mais la manière de gérer ces défis.

Un objectif doublement ambitieux.

L’objectif de contenir en dessous de 2 degrés le réchauffement et qui plus est par un accord contraignant met la barre bien haut. La conférence paraît bien organisée. La France n’a pas d’argent mais sait recevoir. Par contre, ce qu’on peut voir, c’est à quel point ce barnum a l’air, dès le premier jour, complètement décalé dans un pays qui vient de subir les violences que l’on sait : il fige la vie d’une région pour faire circuler des convois officiels, il nous inonde d’images de ces estrades où s’enchaînent toutes les trois minutes les discours des chefs d’Etat et de gouvernement, il nous impose ces décors grandiloquents et colorés… La démesure ! Et en même temps une vraie machine à créer de la déception.  On est impressionné quand on découvre que les discours des chefs d’État sont limités à un temps si court. Et pourtant tous les orateurs ont souligné l’importance de l’enjeu. Mais derrière les grands mots, chaque Etat s’accroche à ses intérêts propres, chaque dirigeant à son agenda particulier ; on cherche les grands remèdes. C’est le grand risque qui plane sur cette COP21 : montrer aux habitants de la planète que ceux qui les dirigent ne savent pas, ou ne veulent pas, répondre aux défis qu’ils ont eux-mêmes énoncés.

Le pouvoir ne peut même pas compter sur les écologistes.

On a promis aux écologistes qu’on allait mettre l’écologie au premier rang à partir du 30 novembre. En remerciement, ils ont manifesté, en bravant l’état d’urgence. Si ce n’était que ça, mais des casseurs se sont glissés dans leurs rangs et ont provoqué une émeute place de la République, profanant en quelque sorte les ex-votos posés là en mémoire des victimes du 13 novembre. Pire même, loin de s’excuser pour son mouvement, Cécile Duflot, fidèle à elle-même, a exprimé sa surprise : « l’état d’urgence, proteste-t-elle, ne devrait pas s’appliquer aux manifestations en faveur de l’écologie. » Attitude d’autant plus curieuse que des élus d’EE-LV ont voté pour la mise en place de celui-ci. Décidément, EE-LV ne changera jamais, et montre en la circonstance sa vraie nature : un petit groupe d’agitateurs gauchistes ! Cela en dit long sur la confiance qu’ils ont dans la réussite de la COP21.

Il est possible en effet que la montagne accouche d’une souris.

Car la réflexion sur l’environnement devrait être avant tout affaire de sagesse et de savoir scientifique. Il semble qu’on en soit bien loin.

 


QUI MET LE FN AU CENTRE DU JEU ?

 

Marine le Pen 2013


Plus que jamais, le FN apparaît comme l’enfant naturel du PS. Plus la gauche échoue, plus il se renforce. Il se nourrit au biberon hollandien, au lait de laxisme et d’insécurité, de chômage, de désespérance… Il est désormais au centre du jeu sans faire le moindre effort. Mieux, on lui réserve la place, on la lui chauffe. La première question que posera un journaliste le soir du 6 décembre concernera le FN, quelle que soit sa marge de progression… Comment alors imaginer que les attentats du 13 novembre n’aient pas comme effet de le renforcer. Le dernier sondage BVA en mesure l’ampleur sans qu’il ait eu à bouger le petit doigt. A la catastrophe que trois ans et demi de gauche nous valent, plus du tiers des Français désormais souhaitent en rajouter une autre, par réflexe d’autodéfense, par dépit, par rejet, rarement par conviction. On peut les comprendre quand on habite les quartiers perdus de la République ; c’est plus difficile quand on habite au fond de la France rurale, même si le sentiment d’abandon y est souvent palpable. On comprend qu’il ait fait la courte échelle aux socialistes pour qu’ils prennent le pouvoir : c’est quand ceux-ci sont au pouvoir qu’il prospère. Le FN pousse sur le fumier de la misère ! Et pourtant, ces Français ont bien tort de voir dans le parti d’extrême-droite un recours.

Le FN a un comportement curieux qui devrait rendre méfiants ceux qui s’apprêtent à voter pour lui.

Sur la sécurité, par exemple, pourquoi refuse-t-il de voter les mesures qui la renforceraient ? Il est tout de même curieux que ses élus au Parlement européen soient contre le PNR, ce fameux fichier qui permettrait de vérifier les passagers des transports aériens. En France, ils n’ont voté aucune loi sécuritaire, ni sous Sarkozy, encore moins sous Hollande. Le renforcement de la sécurité ne les intéresse pas, ce qui leur va bien, ce sont les conséquences de l’insécurité sur lesquelles ils prospérent. Fermer les frontières : combien de bataillons de douaniers faudra-t-il embaucher pour assurer l’étanchéité de nos milliers de km de côtes et de frontières terrestres ? Illusoire. Surfer sur l’immigration, c’est facile. L’enrayer, beaucoup moins déjà !

Ce qu’il faut craindre le plus, c’est son projet.

Car derrière les slogans destinés à donner au parti une image en rupture avec les partis de gouvernement, se cache un programme économique qui ferait de notre pays un paria parmi les nations développées. Le cocktail qu’il propose est explosif : choc fiscal, augmentation du coût du travail, sortie de l’euro, protectionnisme … pour un coût estimé à 120 milliards d’euros ! Les propositions ne sont pas en reste en matière de démagogie irréalisable : revalorisation des revenus des salariés de la fonction publique, augmentation des salaires de 200€ en dessous d’1,4 smic, revalorisation des retraites, revenu parental, allocations familiales… et en face des économies et des recettes dérisoires. Un programme ruineux pour notre pays qui n’en peut mais. Avec toujours ce faux calcul keynésien de relance par la consommation. Il faut attendre  d’un tel programme s’il était appliqué, l’écrasement de la compétitivité déjà mal en point, l’inflation galopante, la fuite des capitaux ou du moins du peu qui reste, le renchérissement de nos importations.

Comment peut-on affirmer tout cela ?

D’abord, le programme a été chiffré par un institut sérieux : la Fondation Concorde. Ensuite, on a des points de comparaisons. Ainsi, l’Argentine qui vient de mettre fin à la politique Kirschner avec un pays à bout de souffle, ruiné par le protectionnisme. Le Japon, qui a tenté un programme proche de celui du FN, les « Abenomics », relances successives par la consommation, n’arrive pas à sortir de la déflation, et replonge dans la récession. Ne parlons pas des autres modèles d’économies autarciques que sont Cuba, la Corée du Nord ou l’Iran. Tous ces pays qui ont voulu développer leurs industries à l’abri de frontières douanières ont vu un appauvrissement spectaculaire de la population. Et les pauvres en premier. A ceux qui disent : «  il faut essayer pour voir », faisons valoir ces arguments.

Mais le parti d’extrême-droite a ses contradictions.

Il est fait de deux électorats étrangers l’un à l’autre : d’un côté la vieille droite pétainiste, en voie d’extinction de l’autre les transfuges de l’extrême gauche communo-mélenchonnistes, tentés par le national-populisme du discours de Marine Le Pen. Les premiers n’auront qu’une bien mince satisfaction, celle d’avoir eu enfin la peau du gaullisme, ici ou là. Quant aux seconds, les lendemains ne chanteront pas comme ils l’imaginent : ils seront les premières victimes de leur vote. C’est pour l’instant un autoritarisme de papier. Méfions-nus tout de même. Hitler aussi, avant de prendre le pouvoir, avait fait patte de velours. Chassez le naturel, il revient au galop.

La victoire de Hollande passe par le succès de Marine Le Pen aux Régionales.

La vérité, c’est que le succès de Marine Le Pen est la seule chance de Hollande de se faire réélire, qui est sa préoccupation majeure en même temps que sa hantise. Voilà pourquoi, tout en la combattant, il se frotte les mains. Par sa politique il lui apporte des voix. Voter le Pen, c’est voter PS. Malheureusement, il se trouve, que par la division qu’elle montre au grand public, la droite lui en apporte aussi, une frange de son électorat est en effet lasse de ces querelles de personnes qui ne pensent qu’à se positionner les unes par rapport aux autres, semblant oublier de se préoccuper de l’essentiel : le destin de la France.

Le résultat du 6 décembre sera édifiant à bien des égards !




LES LARMES DE CROCODILES DU PS

Larmes-crocodile

Suspension ou carence ?

Depuis les attaques terroristes qui ont endeuillé Paris vendredi 13 novembre, la campagne régionale était au point mort et Bruno Retailleau avait été parmi les premiers à inviter tous ses partisans à la suspendre. C’était bien la moindre des choses. Lundi dernier, le temps du deuil et de l’émotion passé, les formations politiques ont progressivement repris le travail et les réunions de terrain à l'exception notable du Parti Socialiste. Cambadélis, probablement sur ordre supérieur,  ne reviendra dans le jeu qu'une fois les hommages aux victimes terminés, samedi 28 novembre. La manœuvre est claire : le PS espère ainsi bénéficier de l’effet « unité » dont profite l’exécutif pour se refaire une santé. Il a donc en principe abandonné le terrain jusqu’à vendredi prochain. Pas tout-à-fait, car on a constaté ici ou là des boitages de documents et de l’affichage. Autrement dit, c’est plus une posture qu’une réalité. Mais néanmoins, c’est peut-être aussi un aveu de carence, car, il est vrai que depuis le début de la campagne électorale, on a peu vu sur le terrain les candidats et encore moins les militants. Il se dit même que le PS serait à la ramasse côté « ressource humaine ». On conviendra que la manoeuvre est particulièrement hypocrite, que le butoir de « l’hommage » est un prétexte pour ne pas faire campagne et surfer sur un hypothétique effet salvateur venu du ciel (en l’occurrence les serviteurs zélés d’Allah), tout en laissant ses adversaires aux prises avec une campagne forcément délicate. Un « trouble-jeu » très hollandien, forcément.

Le PS n’est pas quitte

Côté socialiste, on ne se cache pas de vouloir transformer l'élection régionale en plébiscite pour l'unité nationale, qui forcément, doit se constituer autour de l'exécutif en place. Un dévoiement inacceptable. Il va donc entonner le grand air de la « mobilisation citoyenne » pour faire barrage à la barbarie, en oubliant au passage que ce qui menace dans cette élection c’est plutôt le score du Front National, résultante des échecs pitoyables de la politique nationale et régionale des exécutifs socialistes-verts. La distance que les hérauts locaux avait prise qui visait à protéger leurs campagnes locales du bilan national de l'exécutif, trainé comme un boulet, est oubliée. Tous derrière le nouveau chantre, devenu le meilleur argument de campagne, défenseur de la République. Sauf que le revirement à 180° de la politique sécuritaire du gouvernement n’efface pas tout le reste. Il est le résultat d’un échec et d’une inaction qui viennent  s’ajouter aux autres : le chômage, les déficits, la dette, le matraquage fiscal… De même, l’impact économique des attentats se fait déjà sentir. Il entraîne une baisse de la consommation qui va se traduire par une diminution de la croissance attendue. Le gouvernement a jugé un peu vite que la crise causée par les événements du 13 novembre le déchargeait de toute rigueur budgétaire. Les mesures qu’il a annoncées ne coûteront pourtant que 600 millions l’année prochaine, ce qui ne devrait pas être suffisant pour renoncer au calendrier de résorption du déficit budgétaire. Le prix de la lutte anti-terroriste sera élevé.

S’il faut faire la même politique que la droite…

Autant prendre la droite. Il y a peu encore, Manolito nous expliquait qu’il fallait fusionner les listes de la droite et du centre avec celles du PS dans les régions où le FN serait en capacité de gagner en triangulaire au second tour. Une hypothèse difficile à faire comprendre aux électeurs : comment faire se retrouver ensemble des candidats dont les programmes sont radicalement opposés ? Son caractère farfelu n’a échappé à personne mais on a vu que son évocation faisait monter un peu plus l’exaspération, donc le vote en faveur de celui qu’on dit combattre, le FN. Le mode de scrutin constitue un vrai piège dès que ce dernier atteint ou dépasse les 35% au premier tour. Il place les suivants dans la situation  délicate : se maintenir ou se retirer. Se maintenir, c’est l’assurance de voir se confirmer les résultats du 1er tour. Se désister, c’est permettre aux électeurs de choisir entre deux possibilités : à eux de décider. Comme dans presque tous les cas de figure, c’est le PS qui est en 3ème position, c’est beaucoup plus simple. Hollande a montré la voie : il a décidé de reprendre toutes les propositions de la droite pour lutter contre le terrorisme. Il est donc facile, désormais, aux listes qui le soutiennent de faire voter pour les listes de la droite et du centre. Tant qu’à faire, autant faire le choix dès le 1er tour, tant il est vrai que quitte à faire la même politique, autant préférer l’original à la (pâle) copie.

Un revirement qui ne change rien dans les intentions de vote.

D'ailleurs les derniers sondages montrent que le PS perd encore des points. Comme quoi, les Français ne sont pas si bêtes. Ils ont bien vu que les moulinets présidentiels arrivent bien tard. "Il" peut se démener, c’est depuis dix mois qu’il fallait agir. L’un des maris d’une femme décédée dans les attentats dit ne pas vouloir se joindre à l’hommage national : qui pourrait le lui reprocher ? Comme lui, on a envie de dire : "à quoi bon ?" Avec en sous-entendu, une sourdine qui sonne comme un reproche qui devrait accompagner l’hôte de l’Elysée jusqu’à la fin de son mandat : « pourquoi avoir attendu l’irréparable pour agir ? »

Plus que jamais, l’élection des 6 et 13 décembre doit mettre fin à la gabegie de la gestion socialiste des exécutifs régionaux. C’est aussi une opportunité de dire à ceux qui nous gouvernent : « ça suffit ! On n’a rien oublié ! »

 

 


NE SOYONS PAS DUPES

Comédie grecque

 

Vous voulez que je vous dise ?...

A chaud ça n’aurait pas été correct, pendant le deuil national non plus. Alors voilà : l’apparition en pleine nuit de la face présidentielle pour annoncer l’Etat d’urgence, alors que les événements n’étaient pas terminés, m’a fait une drôle d’impression : celle d’une précipitation suspecte, presque gourmande, et en même temps celle d’un discours qui se voulait martial mais dont tout le corps et l’élocution, sans trouver les bonnes intonations, rejetaient l’image d’autorité qu’il voulait imposer. Bref, quelque chose de malsain. Vous me trouvez dur ou partisan. Pourtant, cette impression, d’autres l’ont ressentie comme moi. L’agressivité du propos, plus que la fermeté, la rapidité d’intervention, tentaient de faire oublier le désaveu de toute une politique que la cruauté des événements imposait au chef de l’Etat dans leur implacable horreur. Comme une punition de la passivité étalée depuis Charlie Hebdo. Et en même temps c’était le visage de quelqu’un prêt à tout pour faire remonter sa cote, pour se faire réélire. Une ficelle un peu grosse.

L’horreur, triple sanction d’une politique en échec.

Ces événements tragiques sonnent en effet comme un triple échec. Celui des services de renseignement et de police qu’on a mis en situation de ne pouvoir empêcher plusieurs équipes de tueurs d’opérer simultanément en plein Paris. La rapidité de l’enquête et les interventions  fructueuses de ces derniers jours montrent que c’était possible. Celui du gouvernement, qui n’a pas su se montrer assez déterminé sur la question des imams prêcheurs de haine, sur le traitement des Français partis en Syrie, ni sur le suivi des individus fichés potentiellement dangereux. Et celui du chef de l’Etat, lui-même, dont la politique au Proche-Orient se révèle être une succession de culs de sac dont la sortie est toujours plus coûteuse. Son intransigeance sur la Syrie, son refus initial d’intervenir pour finalement se résoudre à y entraîner la France, nous ont rendus d’autant plus visibles aux ennemis du pays.

Après l’affolement, la manœuvre politique.

C’est un autre visage que le Président a montré lundi devant le congrès. Plus dans son élément, c’est la détermination froide qui émanait de son discours qui pouvait passer pour une bonne nouvelle. Enfin, le Président de la République, reniant toutes ses positions antérieures, pris dans le piège d’un hyper-sarkozysme, se résolvait à placer la réaction de l’Etat à la hauteur de la tragédie vécue et de la menace dont on nous disait depuis des mois qu’elle était grave et imminente. Enfin, le chef de l’Etat consentait à écorner ses certitudes diplomatiques et à modifier sa vision de l’ennemi principal, Daech plutôt que Bachar al Assad. Enfin, il intégrait dans ses propositions les réponses adéquates aux défis qui nous sont lancés, même lorsqu’elles sont celles que l’opposition lui demandait depuis des mois. Enfin, voilà de quoi donner une chance politique à cet esprit d’unité nationale qui n’était jusqu’ici qu’incantation. Le discours de Versailles, émanant de celui qui avait dénié à son prédécesseur le droit de s’adresser aux parlementaires, marquera un virage à 180° dans le quinquennat. Au sommet de l’Etat, il apparaît que ce sont les « Faucons » qui l’ont clairement emporté. La France se vit comme un pays en guerre, et va s’équiper comme un pays sous contrainte sécuritaire : police, justice, armée, l’exception devient la règle. Comme toujours en temps de guerre. Pour combien de temps. Le silence de Taubira fait peser comme un soupçon.

D’une pierre, deux  coups… financiers.

Mais, chassez le naturel, il revient au galop. François Hollande ayant deux spécialités : la politique et les finances publiques, a cédé à ses deux péchés mignons. La politique, avec une habile manœuvre visant à désarmer l’opposition en l’obligeant à le soutenir malgré une hasardeuse proposition de réforme constitutionnelle à chaud, sans que l’on en comprenne bien ni l’urgence ni la nécessité. Et les questions de finances, avec l’ouverture des vannes budgétaires : la dépense se met totalement au service de la défense, superbe manière de faire oublier l’incapacité de la France à respecter ses engagements européens. Et de ce point de vue, on reste dans la logique du quinquennat, il n’y a malheureusement pas de tournant : au sommet de l’Etat, ce sont les « Cigales » qui l’ont emporté. Il faut en attendre plus de déficits, plus de dette, plus de taxes, et d’impôts pour les classes moyennes.

Ne soyons pas dupes du jeu qui est mené.

Les 6 et 13 décembre, il faudra se souvenir de cette incurie. Les Français ne doivent pas être dupes de la situation. J’entends  dire, souvent, autour de moi : « pourquoi n’ont-ils pas fait tout ça avant ? » C’est bien la question. Alors, on peut comprendre la colère surtout si, comme je le crois, il y a dans le jeu présidentiel, une part de mascarade politicienne. Une fois l’émotion et les grands effets d’annonces passés, il y a gros à parier que le laxisme reprendra le dessus.

  


C’EST LA GUERRE !

  Raid

 

Ecraser le scorpion.

Je ne reviens pas sur l’horreur de la soirée de vendredi dernier et son terrible bilan. La colère est légitime, la compassion unanimement partagée par tous ceux qui aiment la France, nationaux ou pas. Ce premier moment passé, il faut bien admettre que puisque nous sommes en guerre et qu’elle se livre désormais sur le territoire de l’hexagone, alors il est grand temps de mettre en place un plan sérieux de lutte contre le terrorisme. Les circonstances le permettent, le pouvoir semble enfin décidé. Car il ne s’agit pas de relativiser ce qui vient de se passer. On ne nous refera pas le coup de « l’amalgame » ou de « Je suis Charlie » qui permettrait de sombrer à nouveau dans une forme de déni, dont il faut bien admettre qu’il a retardé à bien des égards les décisions fermes qui auraient pu prévenir les derniers événements.

L’unité n’est pas l’union.

Nous sommes en guerre. Pour la mener, l’unité de la nation est nécessaire. Le Président a eu raison de réunir le congrès à Versailles et de décréter dès vendredi soir l’Etat d’urgence. Il faut approuver les perquisitions préventives qui ont été menées dans les milieux radicalisés, et de bombarder –enfin- Rakka, le fief de l’Etat islamique. Il a fait des propositions pour légiférer encore afin de renforcer notre système de protection. En ce sens, il sera soutenu. Mais l’unité n’est pas l’union. L’opposition a un rôle à jouer. Ses idées sont claires, elles ont été exprimées par Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Christian Estrosi. Elle sera d’autant plus utile qu’elle sera ferme avec le gouvernement. Alain Juppé a eu raison de rappeler ce matin, chez Bourdin, qu’un gouvernement d’union nationale n’aurait pas de sens : on n’entre pas dans un gouvernement dont on ne partage rien de sa politique. L’opposition a eu raison de montrer sa différence pour montrer les failles de notre dispositif de protection, sous-développé, en manque d’effectifs policiers et militaires. De toute évidence, le service de renseignement doit être revu de fond en comble en moyens humains et matériels.

Mesures d’exception.

On n’y échappera pas. Il n’y a pas de sécurité sans fermeté. Sur les principes d’abord : il faut instaurer la tolérance zéro  par rapport au respect des principes qui fondent notre république. Le territoire doit être entièrement « dans » la république, sans aucune zone de non-droit ou de droit différent. La guerre commence par la reconquête des « territoires perdus de la république ». Car, si nous ne pouvons pas arrêter des assassins déterminés à tirer sur une foule compacte, nous devons à tout prix agir en amont. Le débat, que l’on entend encore ici ou là, sur les atteintes à la démocratie, devient franchement oiseux. Dès lors que nous sommes en guerre et que l’Etat islamique la mène en France, nous devons mettre les moyens en terme budgétaire et s’affranchir des précautions démocratiques qui ne profitent qu’à nos ennemis. Il faut fermer les mosquées radicalisées et prendre les mesures d’expulsion ou d’internement des personnes concernées qui complotent contre notre sécurité. Ces mesures d’exception peuvent être soutenues par l’opposition sans tomber dans la compromission avec la majorité. Même s’il est vrai qu’elles ne dissuaderont pas sans doute les terroristes de Daech de tenter de nouvelles actions, de même que l’Etat d’urgence, s’il simplifie les procédures pour agir, ne suffit pas à protéger la population.

La dignité avant tout.

Face à la cruauté de ces événements, les Français font preuve d’une très grande dignité qui va de pair avec une très grande détermination. Leur présence nombreuse sur les lieux, les rassemblements devant les mairies, dans les entreprises, partout, en sont d’authentiques témoignages. Le message est clair : « Nous sommes debout ! ». C’est d’autant plus significatif que chacun a bien conscience qu’il est une cible potentielle. Il ne s’agit plus de journalistes, de juifs, de policiers ou de militaires. C’est toute la population française, toutes confessions confondues, toutes couleurs sans distinction, qui est visée. Cette dignité exprimée spontanément par la base, la classe politique doit en être le miroir. Elle a là une occasion unique de se réconcilier avec le peuple. Unis dans l’épreuve, les Français ne comprendront  pas les querelles politiciennes au moment où ses responsabilités sont immenses. Les postures irresponsables n’ont pas leur place pas plus que les mesquineries. Chacun sait qu’il faut faire un effort considérable en matière de prévention, avec un chemin étroit entre dérive sécuritaire et respect des libertés. Cela mérite bien des débats. On attend simplement qu’ils restent dignes. Faire face d’abord. Le moment de régler les comptes viendra bien assez tôt.