HISTOIRE
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QUI MET LE FN AU CENTRE DU JEU ?

LES LARMES DE CROCODILES DU PS

Larmes-crocodile

Suspension ou carence ?

Depuis les attaques terroristes qui ont endeuillé Paris vendredi 13 novembre, la campagne régionale était au point mort et Bruno Retailleau avait été parmi les premiers à inviter tous ses partisans à la suspendre. C’était bien la moindre des choses. Lundi dernier, le temps du deuil et de l’émotion passé, les formations politiques ont progressivement repris le travail et les réunions de terrain à l'exception notable du Parti Socialiste. Cambadélis, probablement sur ordre supérieur,  ne reviendra dans le jeu qu'une fois les hommages aux victimes terminés, samedi 28 novembre. La manœuvre est claire : le PS espère ainsi bénéficier de l’effet « unité » dont profite l’exécutif pour se refaire une santé. Il a donc en principe abandonné le terrain jusqu’à vendredi prochain. Pas tout-à-fait, car on a constaté ici ou là des boitages de documents et de l’affichage. Autrement dit, c’est plus une posture qu’une réalité. Mais néanmoins, c’est peut-être aussi un aveu de carence, car, il est vrai que depuis le début de la campagne électorale, on a peu vu sur le terrain les candidats et encore moins les militants. Il se dit même que le PS serait à la ramasse côté « ressource humaine ». On conviendra que la manoeuvre est particulièrement hypocrite, que le butoir de « l’hommage » est un prétexte pour ne pas faire campagne et surfer sur un hypothétique effet salvateur venu du ciel (en l’occurrence les serviteurs zélés d’Allah), tout en laissant ses adversaires aux prises avec une campagne forcément délicate. Un « trouble-jeu » très hollandien, forcément.

Le PS n’est pas quitte

Côté socialiste, on ne se cache pas de vouloir transformer l'élection régionale en plébiscite pour l'unité nationale, qui forcément, doit se constituer autour de l'exécutif en place. Un dévoiement inacceptable. Il va donc entonner le grand air de la « mobilisation citoyenne » pour faire barrage à la barbarie, en oubliant au passage que ce qui menace dans cette élection c’est plutôt le score du Front National, résultante des échecs pitoyables de la politique nationale et régionale des exécutifs socialistes-verts. La distance que les hérauts locaux avait prise qui visait à protéger leurs campagnes locales du bilan national de l'exécutif, trainé comme un boulet, est oubliée. Tous derrière le nouveau chantre, devenu le meilleur argument de campagne, défenseur de la République. Sauf que le revirement à 180° de la politique sécuritaire du gouvernement n’efface pas tout le reste. Il est le résultat d’un échec et d’une inaction qui viennent  s’ajouter aux autres : le chômage, les déficits, la dette, le matraquage fiscal… De même, l’impact économique des attentats se fait déjà sentir. Il entraîne une baisse de la consommation qui va se traduire par une diminution de la croissance attendue. Le gouvernement a jugé un peu vite que la crise causée par les événements du 13 novembre le déchargeait de toute rigueur budgétaire. Les mesures qu’il a annoncées ne coûteront pourtant que 600 millions l’année prochaine, ce qui ne devrait pas être suffisant pour renoncer au calendrier de résorption du déficit budgétaire. Le prix de la lutte anti-terroriste sera élevé.

S’il faut faire la même politique que la droite…

Autant prendre la droite. Il y a peu encore, Manolito nous expliquait qu’il fallait fusionner les listes de la droite et du centre avec celles du PS dans les régions où le FN serait en capacité de gagner en triangulaire au second tour. Une hypothèse difficile à faire comprendre aux électeurs : comment faire se retrouver ensemble des candidats dont les programmes sont radicalement opposés ? Son caractère farfelu n’a échappé à personne mais on a vu que son évocation faisait monter un peu plus l’exaspération, donc le vote en faveur de celui qu’on dit combattre, le FN. Le mode de scrutin constitue un vrai piège dès que ce dernier atteint ou dépasse les 35% au premier tour. Il place les suivants dans la situation  délicate : se maintenir ou se retirer. Se maintenir, c’est l’assurance de voir se confirmer les résultats du 1er tour. Se désister, c’est permettre aux électeurs de choisir entre deux possibilités : à eux de décider. Comme dans presque tous les cas de figure, c’est le PS qui est en 3ème position, c’est beaucoup plus simple. Hollande a montré la voie : il a décidé de reprendre toutes les propositions de la droite pour lutter contre le terrorisme. Il est donc facile, désormais, aux listes qui le soutiennent de faire voter pour les listes de la droite et du centre. Tant qu’à faire, autant faire le choix dès le 1er tour, tant il est vrai que quitte à faire la même politique, autant préférer l’original à la (pâle) copie.

Un revirement qui ne change rien dans les intentions de vote.

D'ailleurs les derniers sondages montrent que le PS perd encore des points. Comme quoi, les Français ne sont pas si bêtes. Ils ont bien vu que les moulinets présidentiels arrivent bien tard. "Il" peut se démener, c’est depuis dix mois qu’il fallait agir. L’un des maris d’une femme décédée dans les attentats dit ne pas vouloir se joindre à l’hommage national : qui pourrait le lui reprocher ? Comme lui, on a envie de dire : "à quoi bon ?" Avec en sous-entendu, une sourdine qui sonne comme un reproche qui devrait accompagner l’hôte de l’Elysée jusqu’à la fin de son mandat : « pourquoi avoir attendu l’irréparable pour agir ? »

Plus que jamais, l’élection des 6 et 13 décembre doit mettre fin à la gabegie de la gestion socialiste des exécutifs régionaux. C’est aussi une opportunité de dire à ceux qui nous gouvernent : « ça suffit ! On n’a rien oublié ! »

 

 

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