HISTOIRE
LA FRANCE DES RECORDS
MEFIONS-NOUS DE l’EFFET « LOUPE »

L’ENFANT ADULTERIN DU PS ET DES MEDIAS

 

Marine-Le-Pen présidentielle

Il n’y a pas besoin d’être sorcier pour  trouver les raisons de la  forte poussée du Front National : j’en vois au moins deux qui « sautent » aux yeux, si je puis dire : l’effet « 13 novembre » qui a joué à plein et les 40 000 chômeurs supplémentaires du mois dernier. Le premier a amplifié la peur et le sentiment xénophobe dans un contexte où la vague migratoire, la jungle de Calais, la visibilité de l’islamisme radical ont servi  de catalyseurs. Le second a ajouté au sentiment d’impuissance et d’abandon que l’on peut imputer à l’échec de la politique économique menée depuis 2012 par la gauche et attribué un peu trop facilement aux « politiques » en général. Que le remède choisi soit pire que le mal, dans cette affaire, n’est qu’un corollaire qui ne peut pas être pris en compte aujourd’hui pour cause de surdité des intéressés.

En tête dans six régions.

Mais si le mal s’est aggravé au point que le FN arrive en tête dans six régions, c’est bien le PS qui en est responsable. Qu’avait-il besoin de rendre illisible cette élection en modifiant de façon ubuesque les contours des régions, renforçant la « nationalisation » du scrutin par la perte de vue de l’intérêt local, la proportionnelle  faisant le reste. Voilà où mènent les errements de la politique politicienne. Ce sont bien les voix les plus à gauche que Marine Le Pen récupère dans le Nord. La raison du transfert s’explique par la déliquescence du Parti Socialiste local et les « affaires »  qui ont défrayé la chronique et ruiné la commune d’Hénin Beaumont offrant au FN une première marche d’appui. Il s’explique aussi par les désillusions produites par les promesses non tenues d’un Président condamné par la réalité à reprendre à son compte la politique qu’aurait menée ses adversaires, au moins en matière sécuritaire. Il suffit de voir le « dégoût » de Mme Taubira face à la proposition de « déchéance nationale ». Comment alors s’étonner qu’il y ait de la colère et de la désespérance chez ces électeurs-là.

Les apprentis sorciers.

Ce vote, je ne crains pas de le dire a été instrumentalisé par la gauche pour affaiblir la droite républicaine. Mais, tel Frankenstein, la machination a échappé à l’apprenti sorcier. Les médias y ont joué un rôle particulièrement actif. A coups de reportages sur le « salafisme », sur l’islam dans l’entreprise, sur les mosquées radicalisées, on a décliné le thème à l’infini. Le « Non » de Laurent Joffrin à la une de l’Obs est le cri de quelqu’un qui vient de se brûler ! L’abus est apparu clairement quand France 2 a dû renoncer à une émission avec Marine Le Pen. A force de mettre le diable sur un plateau, il ne faut pas s’étonner si le nombre de ses adorateurs augmente.

Le cas Marion.

Le cas de Marion Maréchal est un peu différent. Elle ne surfe pas sur les mêmes problématiques que sa tante. Ses thèmes sont ceux habituellement privilégiés par une extrême-droite beaucoup plus « pure ». Les événements lui ont offert une vague sur laquelle elle s’est mise à glisser avec une certaine virtuosité, accrochant ici et là des électeurs, qui sur le thème de la sécurité, qui sur la tradition sociétale (le planning familial), qui sur les racines chrétiennes pour les faire coïncider avec un nationalisme bien compris. Une vraie conservatrice que le grand père doit couver d’un regard attendri. Une habilité qui a pris à contre-pied la ligne suivie par Christian Estrosi, le poussant à faire des appels du pied à l’électorat « républicain » pour ne pas dire de gauche…. On voit le résultat.

Le PS victime de son jeu.

Vous me direz, le piège s’est refermé sur le PS puisqu’il est condamné à se retirer au moins dans trois régions. Mais pas complètement. Le PS a beau être à la peine avec une gauche très divisée, le redécoupage l’a mis suffisamment à l’abri dans au moins deux, voire trois régions, où il va probablement réussir à tirer son épingle du jeu. Il aura aussi, du même coup, réussi à empêcher le hold-up des listes de la droite et du centre qui se dessinait avant les événements, puisque le FN est en mesure de gagner deux, voire trois régions, sinon quatre. C’est quand même cher payé la manip’.

Un étau implacable.

« Les Républicains » sont pris en étau. J’approuve personnellement le refus de fusionner. Ce petit jeu néfaste auquel Manolito s’était prêté a aussi contribué au vote FN. Il n’y a qu’un seul cas où la liste de la droite et du centre est en situation délicate : c’est sur Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Fallait-il qu’elle se maintienne ? Oui, je le crois, sinon « l’élégance » qui aurait justifié un retrait, aurait aussitôt été interprétée comme un renvoi d’ascenseur : impossible. C’était envoyer des électeurs supplémentaires de la droite vers le FN. Ni fusion, ni retrait ! Cela dit, le score obtenu par l’alliance n’a pas été à la hauteur des espérances. Là-dessus aussi il y a lieu de s’interroger. Quand Juppé dit ce soir qu’on n’est pas « audible », j’ai envie de lui répondre par une autre question : « A qui la faute ? ». Dans notre électorat aussi il y a de la lassitude. Le petit jeu du placement de « l’un » par rapport à « l’autre » a aussi ses nuisances. Il y avait lieu de geler les « primaires » jusqu‘au 13 décembre. Mais qui écoute ?

En attendant, il y a un second tour. Et il faut le gagner. Il y a beaucoup d’électeurs de gauche qui sont allés à la pêche. Pas seulement ! Pour moi, celui qui s’abstient est un peu un lâche. Mais il a le droit d’avoir ses raisons. Fuir est une toujours une facilité, rarement une solution.  C'est peut-être parce que voter dans ces conditions cela demande du courage ! 

Tout de même, un sur deux, ça fait beaucoup !

 

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