ARRETONS LES FAUX DEBATS !
16 décembre 2015
A qui profiterait l’union ? Certainement pas aux Français.
Union républicaine, pacte républicain, … tout est bon pour faire croire qu’une « union nationale » est possible. La gauche est à l’initiative, évidemment, forte de ses deux concessions qu’on ne lui demandait pas pour faire croire à son combat contre le FN. Les médias en rajoutent. « L’union nationale », voilà la bonne solution pour faire réélire pépère dont personne ne veut plus, il suffit de voir les sondages. Et à droite, il y a des bonnes âmes qui sont prêtes à tomber dans le piège au nom de la sacro-sainte lutte contre le chômage. Tu parles ! Avec la majorité de gauche telle qu’on la connait, on n’est pas prêt de voter les mesures radicales qu’il faudrait prendre et fort bien décrites par François Fillon dans son livre « Faire ». Si c’est pour voter des mesures telles que 200 000 emplois aidés supplémentaires, véritables trappes à chômage, ou en faveur de l’apprentissage après avoir démantibulé le dispositif, la gauche n’a pas besoin de la droite. Qu’elle laisse faire les Régions qui ont la compétence. Je prends le pari de la comparaison dans dix-huit mois de ce qui se sera passé dans celles gouvernées par la droite et celles restées à gauche. La preuve par les faits !
Ni plus à droite, ni plus à gauche. Nous-mêmes.
Faire croire qu’une « union nationale » est possible est une tromperie. Ailleurs en Europe, cela arrive. Pas chez nous. Nous n’avons pas la même gauche que les autres : elle est restée sectaire, idéologue, imprégnée de marxisme. Nous n’avons aucune valeur en commun. Car derrière les mots se cachent des définitions terriblement divergentes. La liberté : elle est pour nous individuelle et doit favoriser la réussite de chacun ; pour la gauche, elle est collective et se conçoit dans une société pour laquelle nous ne partageons pas les mêmes principes, on l’a bien vu avec le mariage pour tous. L’égalité : nous y voyons une recherche de l’équité ; la gauche en fait un vecteur d’égalitarisme. La fraternité est pour nous le goût de l’autre qui se traduit par le bénévolat, l’attention portée à chacun, l’entraide, c’est d’abord un « humanisme » ; la gauche l’a renommée « solidarité » et en fait, à coups de prélèvements, une obligation imposée, une machine bureaucratique. Ainsi, c’est en son nom qu’un candidat proposait récemment la « gratuité des transports scolaires » : une duperie puisqu’il y a bien quelqu’un qui paie ! Il parait que lorsqu’on tient de tels raisonnements, on appartient à la droite « dure ». Tellement facile ! Dans le même registre, on répond par « gauche irresponsable » !
Même la « République » !
Même le mot « République » cache deux conceptions différentes. Evoquée par les hommes de gauche, elle n’est jamais qu’un concept abstrait. On le brandit comme un étendard, mais sans définition. Or, des types de républiques, il en existe de toutes sortes avec des constitutions très variées autorisant des régimes plus ou moins autoritaires. La Corée du Nord est une république. Pour nous, la « République » est d’abord « française » ! Cela veut dire que nous sommes attachés au régime démocratique qu’elle garantit et qui est bien caractérisé par une répartition des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Je joue sur les mots ? Pas vraiment. Le mot « république » est un paravent trop commode que les belles âmes peuvent brandir sans jamais préciser ce qu’ils entendent. Et François Hollande sait en jouer mieux que quiconque, lui qui pose un à un les jalons d’un « rassemblement républicain » qui fonctionnerait à son profit : sa furia sécuritaire qui fait du plus droitier des opposants un gentil plaisantin, le sacrifice spectaculaire des listes retirées dans le Nord et en Paca comme preuve de sa bonne foi de la lutte contre les extrêmes, alors que c’est la punition d’une dérive gestionnaire et en même temps le pari de faire gagner la gauche dans des triangulaires avec le même FN, ce qui a fonctionné dans plusieurs régions. Ce qui est triste c’est de voir les « gogos » tomber dans le piège, à commencer par Xavier Bertrand et Christian Estrosi : réalisent-ils qu’ils ne sont pas redevables aux électeurs de gauche de leur élection car personne ne leur a tenu la main ? Et je suis persuadé que les deux auraient gagné même en triangulaire compte tenu du sursaut de participation entre les deux tours. Ils sont victimes du syndrome de Stockolm.
Le FN, seule force d’alternance ?
Nous n’avons aucun bout de chemin à faire avec les socialistes sinon à désespérer un peu plus nos électeurs, meilleur moyen d’alimenter le vote FN. Et qui ne voit qu’avec un gouvernement d’union nationale gauche-droite, si jamais il arrivait, c’est offrir au parti d’extrême droite le statut dont il rêve : être la seule force d’alternance ! Un vrai marchepied pour mener au pouvoir Marine Le Pen ! D’autant plus, qu’étant d’accord sur rien, ni sur les chemins de l’emploi, ni sur le rôle et la place de l’entreprise, ni sur les dépenses et le nombre des fonctionnaires, on voit mal un tel gouvernement, tiré à hue et à dia, réussir.
L’alternance de conviction.
Il y a un autre chemin, celui de l’alternance de conviction. Il est incarné aujourd’hui par Bruno Retailleau, Alain Wauquiez, Valérie Pécresse. Ils se sont attaqués sans fausse pudeur aux maux qui rongent notre société. Cela leur a valu des attaques violentes mais les électeurs ne s’y sont pas trompés. Oui, ils n’ont pas eu peur de parler d’identité, de sécurité, de contrôle de l’immigration. Et alors ? C’est ce que voulaient entendre ceux qui votent. Sauf que leur programme ne s’arrête pas là et cela fait toute la différence avec celui de l’extrême-droite. Car, face au Front national, il ne suffit pas d’ériger un barrage, qui a pour vocation à être submergé un jour. Il faut en même temps « pomper » ! C’est ce qu’ils ont fait. Je dis merci à Nicolas Sarkozy d’en avoir tiré la leçon en remerciant Nathalie Kosciusko-Morizet pour la remplacer par Laurent Wauquiez. On en a fait tout un pataquès alors qu’il s’agit d’une tempête dans un dé à coudre. Surtout qu’elle reste au bureau politique ! Le fait qu’elle aille se plaindre à chaque micro complaisamment tendu, relève, comme le dit très bien Rachida Dati, du comportement d’enfant gâté, car son sort n’intéresse pas grand monde. Quand le n°2 est en désaccord avec le N°1, la logique veut qu’il soit remercié. D’autant plus si le N°1 doit abandonner son poste pour participer à la primaire. Au moins c’est clair.
Chacun sa route, chacun son destin…
Commentaires