HISTOIRE

MACRON : L’IMPASSE ?

Macron planté

 

L’illusion serait-elle en train de se dissiper ? En tout cas, on a l’impression que rien ne fonctionne comme le Président jupitérien le  voudrait. Les  piliers qui servent de fondement à sa  politique semblent se fissurer. Car  c’est bien à l’écroulement de sa stratégie auquel on assiste :  les réformes devaient être portées par une croissance forte au plan intérieur et par la refondation de l’Europe sous son autorité au plan extérieur.

La croissance à la peine.

Les dernières statistiques le montrent clairement : la reprise est en train d’avorter. Le rythme annuel de  la croissance est redescendu autour de 1,7% avec une perspective encore  plus limitée pour 2019 : 1,5%. En cause, tous les  moteurs de l’activité : le ralentissement touche tous les secteurs, sous  l’effet des hausses d’impôts (4,5 milliards d’euros pour les ménages), les investissements stagnent,  la  balance commerciale se dégrade avec la montée de l’euro et la rémanence du déficit de compétitivité de nos entreprises. La construction souffre du déluge de taxes et d’impôts sur l’immobilier… C’était  prévisible et je l’avais dit il y a quelques semaines.  Je n’ai aucun mérite, la politique keynésienne conduit toujours aux mêmes résultats : prélèvements, distribution et rechute avec son cortège  habituel : déficits publics, dette, chômage. Cette reprise éphémère souligne tout simplement la vulnérabilité de la France qui a plus que jamais une économie  dominée.  Car les  causes du ralentissement comme celles de la reprise sont  pour l’essentiel extérieures à notre pays. Nous subissons le retournement fin 2017 du cycle d’expansion qui a démarré fin 2009  aux Etats-Unis et évidemment  l’envolée du prix du pétrole de 40% en un an. Et malheureusement pour nous les trois inspirateurs de cette politique, Aghion, Martin et Pisani-Ferry, viennent de  proposer au Président d’en remettre une couche :  continuer à alimenter le tonneau des Danaïdes : ce sera l’objet de mon prochain article !

L’Europe sourde.

Le « prix Charlemagne »  fait certes de belles dissertations sur l’Europe avec des envolées lyriques qu’Homère n’aurait pas désavouées. Mais le Président prêche dans le désert. Pour l’instant ses propositions sont restées lettre morte. Angela Merkel s’est même payé le luxe de lui faire une réponse  détaillée dans un grand quotidien allemand et c’est plutôt « nein » que « ya vol » ! En gros,  si on compte sur l’Allemagne pour cautionner la politique de croissance à la française fondée sur une dette publique exponentielle et des déficits  jamais combattus, en « mutualisant les dettes », c’est pas demain  la veille. D’ailleurs, la France,  par son attitude, n’aide pas à conjurer les périls qui menacent l’Union. La hausse des taux d’intérêts, la volatilité sur les marchés, l’instabilité de l’euro, vont rendre encore plus compliquée la tâche du gouvernement français qui court après les recettes comme un mort-de-faim après un quignon de pain. Notre pays participe aux trois chocs mal gérés qui menacent l’union d’éclatement et la fin de la monnaie unique : la crise italienne, la crise migratoire et la crise financière ; sans parler des autres défis : l’imprévisibilité de Trump, la  guerre commerciale, la  fracture numérique… Or, sans moteur le franco-allemand, l’Europe n’avancera  pas.

Le ruissellement ne ruisselle pas.

Macron avait justifié la suppression de l’ISF par son faible rapport et le  fait que notre  pays était le seul  à  l’avoir institué et  maintenu. Un « impôt imbécile ». Là-dessus nous sommes d’accord. Il  avait aussi ajouté un argument supplémentaire : la « théorie du ruissellement » selon laquelle quand on laisse l’argent aux riches, par capillarité  économique, il  profite aux pauvres. Sauf qu’en France, ça ne marche pas. La raison est toute simple : si on reprend l’image de l’eau qui s’écoule du sommet  vers la vallée, on s’aperçoit que dans notre pays,  les pentes sont hérissées de barrages de détournement mis  en place par l’Etat et bien peu d’eau arrive en bas. En effet, la France  est la championne mondiale  des prélèvements obligatoires et cela se traduit pas la taxation du capital partout  où il pourrait se constituer ou s’accumuler. Le ruissellement est tari avant d’avoir commencé et est remplacé par la mise « sous conditions de ressources » de tranches  toujours plus nombreuses de la  population.  Après on dénonce le « Président des riches » ce qui est une illusion d’optique.  Enfin, au passage, il a quand même fait plaisir à ses copains banquiers.

Les contradictions du « en même temps ».

J’ai toujours pensé que l’expression cachait une imposture. La reprise que l’on doit au contexte international plus qu’à Hollande a fonctionné comme un paravent donnant corps à l’utopie du « en même temps ». La réalité n’a pas de  mal à mettre  par terre la  fiction et ce qui est inconciliable le reste : moins d’impôts (ce qu’on dit) et plus de dépenses publiques (ce qu’on fait) ; plus de compétitivité sans baisser les charges qui  pèsent sur les entreprises ; on veut faire des économies mais on garde le même nombre de fonctionnaires ; on augmente le pouvoir d’achat en taxant davantage les carburants (entre autres) et bientôt les restaurants… Même pour l’Europe, le « en même temps » ne tient pas la route.

Emmanuel Macron est de plus en plus perçu comme un président menant une politique de droite, et c’est confirmé par différentes études d’opinion. C’est facile à comprendre : l’actualité des dossiers traités, comme la réforme de  la SNCF, trouvera plus de sympathisants à droite qu’à gauche. Mais c’est encore une imposture. Il maintiendra le cap tant qu’il n’aura pas réussi à anéantir ou diviser durablement la droite. Ce qui est d’ailleurs confirmé : le chef de l'Etat voit sa cote reculer chez les sympathisants de toutes les familles politiques à gauche y compris son propre parti, La République En marche. La chute de Nicolas Hulot, très identifié à gauche dans l'opinion des Français, contribue à déséquilibrer à droite la perception du gouvernement. Le pourcentage de ceux qui déclarent « ne pas faire confiance du tout » à Emmanuel Macron progresse de 3 points pour atteindre 27 %, ce qui marque un durcissement de ceux qui veulent s’opposer à sa politique en corrélation avec les mouvements sociaux du printemps. La politique menée par l'exécutif n'est pas perçue comme équilibrée par les Français. Les ministres, qui peinent toujours à émerger malgré des réformes enchaînées les unes après les autres, ont beau défendre l'équilibre général des mesures prises, leur discours ne passe pas dans l'opinion. Justement à cause de la  confusion entretenue par le « en même temps » ;  la « transformation » vers le monde nouveau se heurte aux dures réalités. L’illusion ne tardera pas à se dissiper : discours de droite, politique de gauche, disais-je. Car les faits sont là : ni les simagrées amoureuses à l’égard de Trump, ni les « francs » dialogues avec Poutine, ni la tentative de convaincre Merkel n’ont eu la moindre réussite, le moindre résultat. Quant aux succès économiques, ils demeurent à la traîne de ceux de l’Europe et du monde. Ce n’est pas Jupiter qui nous gouverne, mais Narcisse, ce qui n’empêche pas qu’il faille craindre ses projets, car avec sa  majorité de godillots, sa capacité de nuire à notre pays reste  puissante. Son insistance obsessionnelle à vouloir une loi sur les « fake news » en apporte la preuve décisive et ses projets constitutionnels, une autre.

 

 


BREXIT : LE FEUILLETON (SUITE)

May 2018

Allez, un peu de Brexit  pour finir la semaine ! Ce sujet ne semble plus intéresser gand monde excepté les Anglais. Même les investisseurs conviennent que le Brexit est un problème pour la Grande-Bretagne seulement, pas pour l'Europe. Et pourtant c'est un sujet essentiel.

Une crise gouvernementale perlée.

C’est un long et lent cheminement qui se poursuit avec une échéance qui se rapproche de plus en plus mais avec une Grande-Bretagne de plus en plus perdue, de plus en plus divisée et de plus en plus affaiblie politiquement. Et une Theresa May de plus en plus désemparée. La Première  Ministre a encore évité une grise gouvernementale de justesse. Et une fois de plus, elle a dû faire des concessions à son propre camp. Cette fois c'est le secrétaire au Brexit lui-même, David Davis, qui menaçait de partir. Cela aurait fait plus que désordre. Il était contre l'extension sans date butoir de l'Union Douanière, une extension que Theresa May avait proposé pour se donner le temps de résoudre le problème entre une Irlande du Nord qui va quitter l'Union européenne en même temps que l'Angleterre et une Irlande du Sud qui va y rester. Elle a finalement cédé et accepté de limiter cette extension d'un an seulement après la période de transition.

L’économie baisse du nez.

Evidemment, le Brexit pèse sur l'économie britannique et cela impacte les marchés britanniques, les taux et la monnaie principalement, un peu moins les indices boursiers. Ce que les marchés suivent de près en fait c'est la politique de la Banque d'Angleterre face au Brexit. Il s’agit d’une politique extrêmement complexe à manoeuvrer car elle est coincée entre une inflation soutenue du fait de la faiblesse de la monnaie et une croissance qui souffre des perspectives de la sortie. C’est donc un pilotage à vue un peu difficile à suivre pour les investisseurs.  Tout  le monde attend de voir comment May va s'en sortir et comment les Européens vont accepter ses propositions car tout ou presque reste encore à négocier.

En attendant, les  déménagements se poursuivent.

Les banques craignent l’incertitude du Brexit. Après Francfort, c’est Paris qui enregistre les  institutions qui se délocalisent de  Londres. Ainsi, Bank Of América prévoit de délocaliser 400 postes à Paris. Ce pourrait être l’un des plus importants déménagements du secteur financier dans le cadre du Brexit. Bank of America envisage désormais de transférer plus de postes de Londres à Paris qu’elle ne le prévoyait. Une première vague de départs de la capitale britannique sera lancée début 2019 et concernera environ 400 postes dans les équipes de marchés, de trading, de ventes et d’actifs obligataires de la banque américaine, ont précisé des sources à Reuters. La banque de Wall Street a entrepris la rénovation de 11 000 mètres carrés de bureaux à Paris, dont elle compte faire sa plate-forme européenne de trading pour ses clients après le Brexit, censé intervenir en mars 2019. Ce bâtiment pourrait accueillir plus de 700 personnes. La raison est évidente : avec le Brexit, les banques installées à Londres craignent de perdre leur passeport européen leur permettant d’exercer leurs activités dans l’ensemble de l’UE. De même, la banque HSBC a ainsi choisi de faire de Paris sa principale base en Europe. Alors que cette échéance approche et qu’aucun accord n’a été pour l’instant conclu sur les relations futures entre la Grande-Bretagne et l’UE, la plupart des grandes banques prennent les devants et ne veulent plus attendre d’obtenir des éclaircissements.  Il s’agit  pour elles de prendre des mesures pour limiter les perturbations vis-à-vis de leurs clients.

Ce qui se passe avec Trump ne va pas être de nature à attendrir les 27, même si la GB joue pour  l’instant la solidarité avec l’Union.

 


LIBERAUX ? VOUS VOULEZ RIRE !

   
Faux liberaux Liberalisme

 

Petite leçon sur le « libéralisme ».

Selon un sondage publié par Les  Echos, Macron et Philippe arriveraient en tête devant Juppé, comme  personnalités  libérales.  Juppé, passe encore, bien que sa conversion girondine soit récente. Voilà une preuve de plus de l’inculture majeure de nos concitoyens en économie. Savent-ils seulement ce qu’est le  libéralisme au pays où le marxisme reste encore un  support  de l’action politique puisque c’est à cause de cette idéologie mortifère que la gauche a explosé. Mélenchon et quelques autres ayant repris le  cher flambeau de  la lutte des classes. Pour simplifier, en France,  tout ce qui n’est pas « marxiste »  est libéral,  voire « ultra-libéral ». C’est donc  à nos  joyeux compères  des « Insoumis »  et  avant  eux,  bien d’autres, que l’on doit ce classement pour le moins fantaisiste. Parce que si Macron et  Philippe sont des libéraux, moi, je suis évêque (je n’ai rien contre les évêques). Ce sont des technocrates étatistes. Autrement dit, la politique qu’ils mènent est typiquement sociale-démocrate dans ses aspects keynésiens :  je prends  de l’impôt  et je distribue. Ce qui fait prendre des vessies pour des lanternes, ce sont les réformes menées depuis un an que la gauche  qualifie de « libérales » : la réforme du droit du travail, celle de la SNCF,  en sont les exemples emblématiques. Mais celles-ci ne sont qu’une remise  en ordre des  affaires de l’Etat qui, n’ayant plus d’argent, doit tailler et réorganiser. Sachant qu’en plus, pour la  SNCF, l’Europe impose l’ouverture à la concurrence. D’ailleurs on voit bien que la réforme du code du travail n’a rien changé en profondeur : il faut se lever de  bonne heure pour y voir  une réforme libérale. Une  politique libérale  serait  toute autre.

Rappelons quelques principes qui  fondent le libéralisme :

Les libéraux préfèrent l’initiative individuelle au dirigisme étatique.

L’Etat soit se concentrer sur ses fonctions régaliennes.

Les libéraux sont partisans de la décentralisation et croient dans la capacité d’initiative des territoires.

Les libéraux veulent que l’on puisse jouir des revenus de son travail sans subir une fiscalité confiscatoire.

Les libéraux pensent que le budget de la nation doit être en équilibre et qu’il n’est pas sain de laisser la charge de la dette à nos enfants.

Les libéraux sont conscients des enjeux environnementaux et sont persuadés qu’ils seront la clé de la croissance future.  Ce sont des écologistes réalistes.

Les libéraux se classent à droite, une droite moderne,  pro-européenne, ouverte sur les évolutions de la société, et ne se reconnaissent pas dans le dirigisme hyper-centralisateur du gouvernement actuel,  pas plus que dans le nationalisme étriqué du Front National.  

Qu’est-ce que vraiment le libéralisme   ? 

Il s’agit avant tout d’une vision de l’Homme qui consacre pour chaque individu la libre-disposition de soi, la liberté d’entreprendre et de réaliser ses ambitions mais aussi l’égalité devant la loi comme le rappelle notre Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. C’est bel et bien une philosophie de confiance dans l’être humain. Les libéraux font plus confiance aux individus libres et responsables qu’à  l’Etat omniprésent, fût-il « providence ».

L’engagement  politique,  pour un libéral, c’est d’abord faire reculer l’Etat pour qu’il se recentre sur la protection des libertés individuelles, la protection de la propriété, le droit à la sécurité. Un Etat fort en matière de police et de justice est primordial pour garantir la préservation de nos libertés et de notre propriété. Cela ne veut pas dire que le libéralisme c’est « les riches » et « les puissants » contre « les pauvres » et « les petits ». Le  libéralisme combat les rentes et le capitalisme de connivence, l’évasion fiscale, tout ce qui fausse le marché et nuit à une juste concurrence.

La crise du socialisme et de l’étatisme.

Ceux qui croient que l’Etat n’a jamais autant reculé que ces dernières années et que le libéralisme a triomphé en France, se trompent lourdement. Les dépenses publiques représentent 56% du PIB, la dette atteint 2.200 milliards d’euros et le déficit de l’Etat 70 milliards d’euros, tandis que la pression fiscale ne cesse de battre tous les records. Nous ne sommes pas aujourd’hui confrontés à la crise du libéralisme mais bien à celle du socialisme et de l’étatisme. Et Macron la prolonge.

Pour  les  libéraux, la priorité est donc de remettre de l’ordre dans nos finances publiques. Loin d’être la clé de tous les maux, la baisse de la dépense publique est un moyen pour redonner de l’air à un système asphyxié par l’impôt.

Sur le plan social, le pillage institutionnel que représente l’impôt ne résout pas la pauvreté dans un pays qui compte près de 9 millions de pauvres. Au contraire, il enraye le seul moteur fiable permettant d’augmenter la production de biens et de services et donc de réduire la pauvreté. Une politique libérale proposerait une baisse massive de la fiscalité, aussi bien pour les entreprises en réduisant l’impôt sur les sociétés à 23% que pour les particuliers….

Bref, une politique libérale aurait comme  première préoccupation de rétablir les conditions favorables  à la création de la  richesse, objectif que l’on a perdu de  vue, et  seul chemin pour le retour à un pays prospère.

Le porte-drapeau des Libéraux est aujourd'hui Virginie Calmels,  1ère Vice-présidente des  Républicains.

 

 


EUROPE : MERKEL FIXE LE TEMPO

Angela

 

L’axe franco-allemand en panne.

Avec l'élection de Macron et la réélection d'Angela Merkel, tout le monde s'attendait à une relance de l'axe Paris-Berlin et à une accélération du projet de réforme de l'Europe, avec un renforcement de la gouvernance, notamment financière.  Surtout après les discours enflammés  du président français. A moins d’un mois d’un sommet sur la réforme européenne et alors qu’en Italie un gouvernement très critique envers l’Allemagne est au pouvoir, la chancelière a enfin détaillé sa position dans une interview au « Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung ». Depuis sa réélection compliquée Angela Merkel a, en effet, été particulièrement absente. Son silence a été d’autant plus étonnant que les évènements qui se sont produits en Europe et dans le monde n’étaient pas anodins, en particulier l'affrontement avec les États-Unis sur les droits de douane. La  chancelière s’est enfin décidée à parler. Mais cette interview semble être surtout une réponse aux attentes d'Emmanuel Macron sur le renforcement de l'Europe.

Merkel fait … du Merkel.

Elle fait donc des propositions. Une manière de reprendre la main, car  la chancelière n’a  pas  l’habitude de se laisser mener par le bout du nez.  Aux yeux du locataire de l’Elysée, ses propositions vont paraître plus que timides. Angela Merkel accepte le principe de deux mécanismes limités d’entraide entre pays de la zone euro : un budget d’investissement et un système nouveau de prêts pour les Etats confrontés à des difficultés importantes. S’il  peut se réjouir qu’elle soit favorable à un Fonds Monétaire Européen et à un budget d’investissement comme il le proposait, les  limites qu’elle met en diminuent singulièrement la  portée.  Ainsi, la chancelière a détaillé la proposition allemande d’un Fonds monétaire européen (FME). Celui-ci reprendrait d’une part les prérogatives du Mécanisme européen de stabilité (MES), en accordant aux pays en crise des prêts de très long terme : « A côté de cela, je peux m’imaginer la possibilité d’une ligne de crédit à plus court terme, cinq ans par exemple, pour résister à des difficultés d’origine extérieure », a-t-elle ajouté. Mais, en contrepartie, les pays devraient accepter que ce FME ait un droit de regard et d’intervention dans leurs politiques nationales. En bref,  le fonds monétaire qu’elle souhaite n'interviendra que pour des prêts à moyen et long terme et aura le  cas échéant un droit d'intervention sur les politiques financières du pays. Et encore ces prêts ne seront accordés que si la zone euro est en danger et ils impliqueront une restructuration des dettes du pays. Bigre !

Quant au budget d'investissement, elle précise tout de suite que son montant sera très limité : « limité à deux chiffres en milliards d’euros », précise la chancelière, soit quelques dizaines de milliards d’euros, et qu'il devra être mis en place graduellement. Et ce  budget sera utilisé seulement pour pallier des besoins structurels. On est loin, très loin, des investissements d'avenir souhaités par Macron.

Macron en panne.

C'est sûr qu'Emmanuel Macron a dû être déçu en lisant cette interview. Il voyait dans ses propositions (les siennes), à juste titre, un facteur important de soutien de l'euro notamment. Macron avait évoqué l’an dernier un budget équivalant à « plusieurs points du PIB de la zone euro », soit plusieurs centaines de milliards d’euros. Le  rêve français de plus d'Europe, d’une Europe plus unie, qui se serait dotée d'un Ministre des Finances européen n'est plus d'actualité. « La solidarité entre partenaires de la zone euro ne doit jamais conduire à une union de l’endettement », où la dette serait mutualisée, a prévenu la chancelière. C’est un rappel à l’ordre et à l’orthodoxie à l'heure où la situation politique en Italie et en Espagne est fragile. Une fois de plus, la responsabilité de l'intervention dans la zone euro appartiendra uniquement à la Banque centrale européenne. Ce n'est pas une surprise. C’est aussi une sorte de leçon envoyée à la  France qui continue de s’endetter …  A  bon entendeur ! Décidément, le Président français  n’a rien compris à la logique allemande. La surenchère dont on nous abreuve désormais  sur les  économies envisagées est  peut-être destinée à amadouer la rigoureuse Allemagne, mais la ficelle est un peu grosse.  D’autant plus que « en même temps », les dépenses continuent (SNCF et tutti quanti) ! La croissance cale, les échecs extérieurs s'accumulent, La Rem ressemble de plus en plus à une auberge espagnole ... La magie du verbe ne dure qu'un temps.  Voilà des temps difficiles qui s'annoncent pour Jupiter, qui ne maîtrisent même  plus ses orages qui déferlent sur le pays.

 

 


LA POLITIQUE SELON CALMELS !

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Voilà un livre lumineux, ébouriffant de franchise, et percutant par les convictions.

Pour le  vieux routier que je suis, c’est une cure de jouvence : je me suis cru revenu presque 40 ans en arrière. Virginie Calmels affirme  des  choix dans lesquels  je me  reconnais  totalement.  Ses convictions libérales font  souffler un vent de fraîcheur sur toute cette classe politique confite dans le  modèle  social  français soi-disant indépassable et formatée à l’économie administrée de l’Etat-providence par  leur passage à l’ENA.

C’est d’abord un regard lucide sur son parcours.

Si à plusieurs reprises elle se demande « ce qu’elle est venue faire dans cette galère », c’est bien parce qu’elle doit s’adapter aux mœurs d’un monde politique bien différent de celui de l’entreprise dont elle vient. Elle découvre la vie politique à travers l’activité intense d’une campagne municipale  à Bordeaux où  Alain Juppé a réussi à l’amener pour en faire sa première  adjointe. Elle se retrouve rapidement, à la demande de ce dernier,  propulsée à la tête de la liste régionale pour un combat « perdu d’avance »  qu’elle a failli remporter. L’annonce par  son mentor qu’elle  pourrait  lui succéder à la mairie suscitera  bien des jalousies au Palais Rohan et ses succès dans ce qu’elle  entreprend font rapidement d’elle une « femme  à abattre ». Sa participation à la campagne de la « primaire » puis à la « campagne présidentielle »  lui permet  d’identifier toutes sortes de comportements et de chausses-trappes qui lui feront porter un jugement sévère sur ces « psychopathes et pervers polymorphes » qui peuplent le milieu politique. Ce qui ne l’empêche pas de continuer. Adhérente chez « Les Républicains », elle en est aujourd’hui la vice-présidente et porte haut ses convictions libérales et proeuropéennes.

 C’est ensuite une plongée dans la campagne d’Alain Juppé.

Je vais faire court : elle  n’hésite pas à dénoncer ceux qui sont responsables de la défaite d’Alain Juppé, et qui feront tout pour l’empêcher d’influer sur la ligne  d’action, alors qu’elle a  établi avec le Maire  de Bordeaux une relation de confiance : non transmission de ses messages au candidat, impossibilité de lui faire part de ses conseils pour les débats –un comble pour elle qui vient de l’audio-visuel-, sans parler des remarques méprisantes. Elle accuse Gilles Boyer de s’être arc-bouté sur les sondages pour ne pas  prendre de risques : « Je me rends compte que  l’isolationnisme entretenu par la garde rapprochée a pris des proportions alarmantes ». Elle voit dans ce fonctionnement restreint l’instrument de la défaite. Ainsi elle avait tenté de prévenir que le thème « d’identité heureuse » n’était pas compris et elle n’est pas plus entendue quand elle alerte sur la cabale « Ali Juppé ».  Et évidemment, la défaite qu’elle sentait venir a été au rendez-vous. Les Juppéistes sortiront divisés de l’épreuve : ceux qui rejoignent Macron et ceux qui restent fidèles à LR.

C’est enfin le récit d’une défaite annoncée.

Après l’échec d’Alain Juppé, Virginie Calmels intègre comme représentante du maire de Bordeaux l’équipe de François Fillon au QG.  Elle est aux premières loge pendant les cinq jours du début du mois de mars pendant lesquels on cherche un plan B  à François Fillon. Elle détaille ses interventions et ses initiatives pour que les intéressés agissent…  en vain. Chacun attendant l’autre, on connaît la suite. Un récit passionnant et détaillé nous permet de comprendre le psychodrame qui s’est joué alors. François Fillon ira jusqu’au bout avec le résultat que l’on sait. Elle  aura été loyale jusqu’au terme.

On découvre  une femme de pouvoir faite  pour la  politique.

C’est de gens comme elle dont on a besoin aujourd’hui pour renouveler les pratiques politiques.  Ce que les Français attendent le plus de ceux qui s’engagent c’est de la franchise et de la loyauté,  ces qualités dont  Virginie Calmels est pétrie.  Elle  aurait pu mettre fin à l’aventure après la défaite,   mais elle  a choisi de continuer et de poursuivre sa route au sein du parti.  Elle sait qu’elle ne succédera pas à Alain Juppé à qui elle reste attachée. Elle  n’a pas peur des  mots : elle explique par exemple en quoi Edouard Philippe (et accessoirement Gilles Boyer) est un traître, à la différence de Bruno Le Maire. Elle est fière d’être de droite. Son envie est simple : « remettre du bon sens dans l’action ». On la verrait bien à la tête de  la liste pour les européennes. 

Un livre qu’il  faut lire absolument.  Moi, je  l’ai dévoré,  ce  qui m’arrive rarement.

« J’assume » Virginie Calmels – Editions de l’Observatoire.

 


LA DETTE ? TOUT LE MONDE S’EN FOUT ! Sauf que…

Dette  mondiale

 

Un ouvrage sérieux du Cercle Turgot montre à quel point l'endettement public gangrène l'économie mondiale sans que ni l'opinion ni les dirigeants des pays ne s'en émeuvent vraiment. La dette mondiale, soit l'ensemble des dettes de tous les pays  de  la planète, dépasse largement le PIB mondial, soit la somme de tous les PIB, selon une étude McKinsey Global Institute (MGI). Et par « largement », il faut comprendre qu'elle est trois fois plus élevée : la montagne atteindrait 237.000 milliards de dollars à la fin 2017, et en un an, elle aurait crû de 11.000 milliards, c'est-à-dire l'équivalent du PIB annuel de la Chine, deuxième économie de la planète. Elle représente selon le FMI et sur la base des chiffres de 2016  (164.000 milliards de dollars), 225% du PIB mondial, un record !  C'est le genre de donnée qui laisse rêveur.  Tout esprit rationnel penserait que le système économique actuel est largement biaisé et va probablement s'écrouler comme un château de cartes.

L’empreinte de 2008.

La crise de 2008 a laissé des traces : à elle seule, elle aurait augmenté le poids de la dette publique de 40 %. Pour les seuls pays développés, cette dernière pesait, fin 2017, en moyenne plus de 105,4 % de leur PIB. Un plus haut depuis la seconde guerre mondiale, rappelle le FMI. Les pays les plus endettés sont le Japon (236,4 % du PIB), l’Italie (131,5 %), la France (97%). Aux États-Unis (107,8 %) la réforme fiscale lancée par Donald Trump, évaluée à 1 000 Milliard de $, devrait encore augmenter le poids de cette dette publique et le niveau d’endettement pourrait atteindre 116,9 % en 2023 ! Malgré des taux de croissance très élevés, les pays émergents ont de plus en plus recours à l’endettement, eux aussi. La dette publique des pays émergents est passée de 37,4 % du total des PIB des pays concernés en 2012 à 49 % en 2017 et devrait atteindre 57,6 % en 2023. La Chine fait fort, elle aussi : deuxième puissance économique mondiale, elle a vu son taux d’endettement passer, en 5 ans, de 34,3 % à 47,8 % de son PIB. Selon les prévisionnistes du FMI  il devrait atteindre 65,5 % à l’horizon 2023. A elle seule, la Chine représente 43% de l'augmentation de la dette mondiale depuis 2007.

Une progression inquiétante.

Cette progression générale de la dette publique inquiète le FMI dans la mesure où elle amoindrit les capacités des gouvernements à déployer des politiques budgétaires de soutien en cas de récession. Des capacités déjà très largement entamées par la crise de 2008, notamment dans les pays occidentaux. L’institution prévient : l’endettement mondial représente désormais un risque pour l'économie. « Le monde est désormais 12% plus endetté que lors du précédent record en 2009 », attribuant cette hausse à la Chine, et  ça va continuer, car les Etats-Unis ne sont pas en reste comme on l’a vu.

Les  apparences sont trompeuses.

« L'économie mondiale va très mal. La croissance se confirme, tout le monde en profite, mais ces bonnes nouvelles cachent une terrible réalité d'arrière-scène : tout cela ne marche que par endettement. Etats, entreprises, ménages se ruent sur les emprunts. Les taux sont à zéro, endettez-vous ! Endettez-vous ! Les chiffres qui viennent d'être publiés cette semaine sont déments. » dénonce Eric Le Boucher dans les Echos. Et  il précise : « Selon l'Institute of International Finance la France est le pays qui a le taux d'endettement des ménages le plus élevé d'Europe »,  ce qui n'est pas rassurant. Si les taux d'intérêt remontent, prévient Christine Lagarde, ce qui est en cours avec la normalisation des politiques monétaires des banques centrales, toute la montagne va trembler. Et si le cycle économique se retourne, comme c’est prévisible, les autorités seront privées de moyens pour faire face. En 2008, elles ont pu laisser filer les déficits et abaisser les taux, mais comme rien n'a été remis à sa place depuis, ces armes sont aujourd'hui sans munitions. Quant aux pays pauvres, beaucoup foncent vers le défaut de paiements. Une nouvelle crise pourrait donc provoquer dix fois plus de dégâts qu'il y a dix ans. D’autant plus que les conditions politiques qui avaient permis au G20 de « relancer ensemble » ne sont plus  d’actualité, et elles pourraient bien laisser place à la désunion. Mais la croissance continue de faire illusion et la fragilité du système ne cesse de croître. La crise financière a eu pour cause immédiate un excès général d'endettement. La manière dont les banques centrales ont dû affronter la crise systémique de 2008 d'une magnitude extrême a eu pour résultat de poursuivre la course à l'endettement.

Un système économique et monétaire déréglé.

La finance internationale est une galaxie noire qui échappe tellement au contrôle qu'on ne se sait même pas la mesurer vraiment. Une seule certitude : l'expansion de ladite galaxie.  Aujourd’hui, tout est financiarisé à commencer par la « raison d'être » des entreprises. Le système mis en place depuis 1970 est intrinsèquement instable : la spéculation va de bulle en bulle et l'économie de crise en crise. Pour éviter leur éclatement, Alan Greenspan a  acheté massivement des actifs. C'était reculer pour mieux sauter. Le ratio dette/PIB s'est élevé partout mais sans traduction dans l'investissement qui, au contraire, se rétracte et manque pour reconstruire des fondements solides pour la croissance. Le dollar domine de façon extravagante cette finance globalisée  avec 87 % des marchés de change, 61 % des réserves, 57 % des prêts bancaires ; ses acteurs qui  gèrent 55 % des actifs font la loi, et il reste le refuge ultime de sécurité, alors que l'économie américaine ne représente plus que 23 % du PIB mondial et 12 % du commerce international. Cherchez l’erreur ! La bonne solution serait de redéfinir le cadre institutionnel d'une coopération monétaire internationale, explique Eric Le Boucher : «  Cela nous ramène au FMI, à qui il faut redonner un rôle majeur et pas seulement de surveillance. On le devine, Donald Trump s'y opposera. »

Les Etats invités à prendre des mesures.

Fort logiquement, il faut serrer les boulons tant que la croissance est là, exhorte Christine Lagarde qui détaille les actions à mener : de la rigueur pour les Etats, les firmes et les banques ; des mesures pour éviter la flambée des prix de l'immobilier qui est générale dans les métropoles ; des amortisseurs pour tenter d'amoindrir les mouvements violents de capitaux qui affecteront les pays les plus vulnérables… Mais rien ne se passe vraiment dans ce sens, la bombe à retardement pourrait bientôt exploser et l'orchestre du Titanic continue de jouer.

Comme dit  l’autre, « on n’est pas  sorti de l’auberge ».  Mais pour l’épargnant moyen, que faire  pour se mettre à l’abri ? En attendant, la France devait mettre la croissance à profit pour s’attaquer à la réduire au lieu de laisser filer.

 


UN AN APRES, LA DROITE …

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On ne va pas se cacher la vérité : la droite n’est pas encore au mieux.

Comment pourrait-il en être autrement après une année 2017 catastrophique : défaite à la présidentielle avec  son candidat  absent du 2ème tour pour la première fois depuis le début de  la Vème République suivie d’une semi-déroute aux élections législatives, puis « balkanisation » de ses composantes, une partie du centre ayant décidé de voler de ses propres ailes. Le parti majoritaire à droite,  « Les Républicains » n’a pas été anéanti mais est sorti de l’épreuve considérablement affaibli. Et l'actualité ne lui permet d'être perçue comme il faudrait par l'opinion publique.

Macron lui tire le tapis sous les pieds.

Le parti "Les Républicains" se  trouve confronté à la politique menée par Macron, ce qui le met en difficulté pour s'exprimer : il est difficile de s’opposer frontalement à des réformes comme celle du code du travail, de  l’ouverture de la  SNCF à la concurrence ou du statut des cheminots. Expliquer à l’opinion publique qu’elles ne vont pas assez loin, c’est faire appel à des subtilités que celle-ci n’entendra pas, surtout que les médias n’aideront pas. De plus la flat tax à 30% sur les revenus du capital et le retour du bon sens à  l’école sont des mesures avec lesquelles on ne peut être que d’accord. Enfin, la conjoncture veut que le pouvoir affronte une opposition virulente de la gauche dure à laquelle il se doit de résister, ce qui contribue à le « droitiser » alors qu’on assiste simplement à un épisode de l’affrontement séculaire entre  les  marxo et les démocrates socialistes. Le Président s’en réjouit. Non seulement il s’est débarrassé du Parti socialiste et rêve de Mélenchon comme seul opposant, mais il s’est doté de ministres issus de la droite,  afin de mettre tout en œuvre pour tenter de dynamiter le noyau dur qui résiste, notamment avec "Les Républicains".  Du coup son discours  fait pour séduire une grande partie de la droite modérée est plus facile à tenir et beaucoup s’y laissent prendre. Pourtant les ficelles sont grosses. 

La droite a des angles d’attaque.

Sa politique offre néanmoins des aspects plus critiquables que l’opposition de droite peut exploiter : la lutte insuffisante contre le terrorisme, l’immigration qui explose, un penchant pour le  communautarisme de plus en plus visible, que l’expression « les deux mâles blancs » illustre assez bien, sont des thèmes qu’il ne faut pas laisser qu’au FN. L’autorité de l’Etat, l’augmentation des impôts et l’imbroglio de l’abandon de la taxe d’habitation, la hausse des dépenses et le sujet de la dette, donnent du grain à moudre d’autant plus que le rapport de la Cour des Comptes en apporte la preuve. Les propositions avancées par Laurent Wauquiez s’avèrent en phase avec une large partie de l’électorat de la droite et du centre, elles finiront bien par produire leur effet. On en a eu une petite idée, une nouvelle fois, avec son intervention plutôt bien reçue à la dernière « Emission politique ».

Le parti est convalescent.

Laurent Wauquiez a  récupéré un parti en lambeaux. Son élection bien que nette et sans bavures n’a pas plu à tout le monde.  Certains en ont profité pour se mettre en retrait. D’autres ont été tentés  par les sirènes du pouvoir en place,  mais,  effrayés par le caractère « jupitérien », hésitent à franchir complètement le Rubicon, sachant pertinemment que leur démarche relève du suicide. Et puis il y a ceux qui ont été élu à la tête de Régions avec l’apport des voix socialistes et qui entendent préserver leurs chances, tels Estrosi et Bertrand, croyant qu’en mettant leur drapeau dans leur poche, ce sera moins compliqué. A l’intérieur du parti, Valérie Pécresse entend jouer sa partition personnelle. Je  conteste sa thèse des "deux droites",  c'est une posture de  plus  !  Je pense néanmoins que la ligne de reconstruction qui a été choisie est la bonne : la situation a permis de faire émerger une nouvelle génération d’élus et de porte-paroles qui ont du tonus. Le parti est en train de se donner les  moyens de la reconquête. Paris ne s’est pas fait en un jour, il faudra de la patience. La nouvelle équipe a le devoir de réinventer un grand dessein pour notre pays, sans s’occuper des états d’âme des centristes, des « pudiques » et encore moins des extrêmes. L’élection l’année prochaine du parlement européen offre une occasion de présenter un projet dont tout le reste dépendra : la sécurité, la défense, la protection sociale, la réalisation de grands projets en phase avec notre siècle et que la France ne peut mener seule. Edouard Balladur donne des pistes réalistes  dans une tribune du Figaro dont on pourrait s’inspirer.  Et « en même temps » il faut songer à proposer les moyens de réduire les déficits et désendetter le pays.

Le clivage gauche-droite perdure.

Justement, une étude IPSOS-Cevipof montre que la fracture gauche-droite est persistante, n’en déplaise aux partisans du « nouveau monde ». Un électeur sur deux n’est pas du tout satisfait de la politique d’Emmanuel Macron et même si celui-ci s’est « droitisé » dans la  perception qu’en ont  les Français (51% le classent à droite), il se heurte toujours au clivage  gauche-droite sur le terrain des valeurs ce qui montre qu’il n’est pas en mesure d’occuper l’espace politique de la droite. C’est une bonne nouvelle pour « Les Républicains » : je  reste en effet convaincu que nous n’avons rien à gagner à échanger le débat gauche-droite contre un débat entre un centre flou, mais césarien, et les extrêmes. Deux visions responsables du monde qui s’affrontent valent mieux  que le risque « à l’italienne ». Et je suis persuadé aussi que le moment où  les  électeurs de  la droite et du centre  vont enfin découvrir la réalité du pouvoir macronien se rapproche : « en même temps » à ses limites, c’est une posture, pas  une politique ! La  droite est appelée à reprendre des couleurs.

La  droite a besoin  de  tous.  Rappelons toutefois à nos amis,  qu’il est important de réadhérer… « Les Républicains » : « What else ? »

 


LE MAIRE, MAITRE « ES POUDRE DE PERLINPINPIN » !

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Ah la  belle affaire !

Pour la première fois depuis dix ans, le déficit budgétaire, ce marqueur incontournable  de la dérive des comptes publics, est descendu en-dessous des 3% par rapport au PIB. Bruno Le  Maire affiche sa  satisfaction : les finances de la France vont bien. Sauf que la  situation est loin d’être bonne. Car si le déficit public s’améliore, tous les autres indicateurs de notre tableau de bord sont mauvais. La dette a continué à s’alourdir et c’était inévitable puisque nous sommes toujours en déficit. Certes l’année 2017 s’est terminée sur une amélioration du déficit d’un petit milliard et des poussières par rapport à 2016,  grâce à la croissance plus forte que prévue, mais pour stabiliser la dette, il aurait fallu qu’elle fût de 25 milliards (dixit la Cour des comptes).

La course folle des dépenses.

Plus grave, En un an, 10 milliards de dépenses supplémentaires : l’Etat a dépensé 10,6 milliards d’euros de plus en 2017 (326,8 milliards) qu’en 2016 (316,2 milliards). Il a aussi dépensé 4,3 milliards d’euros de plus que ce qui était prévu dans la loi de finances. La faute à un budget insincère précise Didier  Migaud. « Les dépenses totales sont en très forte hausse », constate-t-il encore. Les dépenses publiques sont donc en net rebond : elles auront augmenté 2 fois plus vite en 2017 que l’année précédente ! Et ce n’est pas que sous Hollande. Macron a pris le relais. Les dépenses de fonctionnement, pour l’essentiel les salaires de la fonction publique, auront progressé 3 fois plus vite qu’en 2016. Et si le déficit s’est effectivement quelque peu réduit, c’est parce que la croissance a fait rentrer davantage d’impôts, notamment la TVA et l’Impôt sur les sociétés, portant le niveau des prélèvements obligatoires à un niveau incandescent comme on sait : 45,4% de toute la richesse créée par les Français sont prélevés par la puissance publique. Record historique, on se tue à le répéter !

Un piège redoutable.

C’est le piège dans lequel Emmanuel Macron risque de sombrer : sans baisse des dépenses, pas de baisse des impôts. Et il sera impossible alors pour l’économie française de se libérer.  D’autant plus que Mario Draghi le confirme, la   croissance européenne ralentit et le retournement de conjoncture sur les taux se confirme. Autrement dit,  c’est l’échec des réformes assuré. Car la croissance qui a été plus dynamique que prévu l’an dernier agit comme  un trompe l’œil.  Elle a permis d’améliorer la situation des finances publiques,  mais cela  ne tient qu’à des éléments ponctuels.  En réalité la  maîtrise des dépenses n’est qu’une illusion,  il n’y a aucun effort structurel.  De fait,  réduire  la  dette à moyen terme est improbable. Ce n’est pas parce que la France sort de « la procédure de déficit excessif » que nous devons nous affranchir des règles européennes : elle devrait réduire de 0,5 point en moyenne chaque année son déficit structurel (celui qui ne tient pas compte des effets de la conjoncture), or  ce n’est pas  ce que prévoit le  programme pluriannuel  transmis à Bruxelles.

Et le  chômage s’en mêle.

Preuve que notre économie ne va pas si bien que ça, le taux de chômage tel qu’il est calculé selon les normes du Bureau international du travail (BIT), a rebondi de 0,3 point au premier trimestre en France métropolitaine, une hausse qui touche principalement les femmes, pour s’établir à 8,9% de la population active, selon les données provisoires publiées mercredi 23 mai par l’Insee. En incluant les départements d’outre-mer (hors Mayotte), il s’inscrit à 9,2%, en hausse de 0,2 point par rapport à sa marque de fin décembre. Mais l’Insee l’anticipait de moindre ampleur, tablant, dans ses dernières prévisions publiées en mars, sur un taux de chômage national revenant à 9,0% au premier trimestre. Le rebond du premier trimestre intervient alors que l’Insee a annoncé la semaine passée que l’emploi salarié avait progressé de 0,3% au premier trimestre dans le secteur privé en France, avec la création nette de 57 900 postes sur la période. Ces chiffres peuvent paraître contradictoires, ils marquent surtout une certaine stagnation. Et comme la remontée des taux est maintenant entamée, les  marges de manœuvre du gouvernement vont s’étioler. Il  pourrait bien avoir mangé son pain blanc. Mais il n’y a rien d’étonnant à tout cela : j’ai toujours dit que l’économie administrée ne savait pas produire d’autres résultats que ceux-là depuis près de 40 ans maintenant ! Tant qu’on n’en sortira pas  …

Il faudra beaucoup d’imagination à Le Maire et Darmanin pour nous faire croire « aux lendemains qui chantent » !

 


NULS EN ECONOMIE !

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Je me demandais comment les thèses marxistes sur lesquelles repose le discours de Mélenchon pouvaient séduire autant de Français. Car si le personnage a un carisme certain, ce qu’il raconte a fait, partout où ça a été appliqué, plus que la preuve de l’inefficacité. Il suffit de regarder comment le Vénézuela a été précipité dans l’extrême pauvreté en quelques années. Dans notre pays, tout ce qui n’est pas marxisant est libéral ou ultra-libéral. M. Martinez vilipendait encore aujourd’hui la  politique « libérale » de M.  Macron, faite pour les riches. Des raccourcis simplistes qui peuvent recueillir un écho dans la population. La réponse est simple : les Français sont nuls en économie, ce qui les rend vulnérable aux pires thèses populistes d’extrême-gauche comme d’extrême-droite. Facteur aggravant : nos élites, et en particulier les énarques, sont touchées par le phénomène.

Ce constat ressort dans une étude édifiante publiée dans l’hebdomadaire Le Point.

Qu’on en juge : 63% des Français n’auraient aucune idée de l’ordre de grandeur du PIB de notre pays, 73% ignorent combien coûte au total à son employeur un salarié payé au SMIC, 38% estiment que la situation de notre commerce extérieur est bonne ou très bonne… Et si la culture économique des Français est aussi limitée, cela tient en grande partie à la façon dont cette matière est enseignée dans le secondaire ainsi que dans les grandes écoles qui forment les hauts fonctionnaires, comme l’ENA ; mais aussi à l’inculture générale de ceux qui commentent l’économie, excepté quelques journalistes spécialisés, et qui transmettent des idées erronées ou des interprétations orientées des faits. Car non seulement les rouages et les mécanismes basiques de l’économie sont mal enseignés au profit des sciences sociales, ainsi la notion de compétitivité échappe complètement à nos étudiants, mais  en plus on les fait raisonner à partir de Keynes, Marx ou Durkheim en ignorant presque totalement la pensée libérale. Quand on sait que Nathalie Arthaud, leader de Lutte ouvrière, est prof d’économie, on peut avoir une petite idée du discours qui est tenu sur les entreprises et les patrons : la légende noire de la révolution industrielle qui réduit le patron à un exploiteur ou un esclavagiste a la vie dure. C’est pourquoi s’est développée en France une méfiance fondamentale envers l’économie de marché, réduite à un système d’exploitation de l’homme par l’homme et cette méfiance nourrit le désintérêt pour son fonctionnement. Or, on admet généralement qu’il faut que la moyenne des gens ait un minimum de culture économique pour qu’une économie soit tournée vers l’innovation.

Il est donc urgent de revoir l’enseignement de l’économie.

Une réflexion sur les programmes est justement en cours. Un groupe d’expert dirigé par l’économiste Philippe Aghion, proche d’Emmanuel Macron, a été chargé de faire des propositions. On ne sera pas rassuré pour autant sur la désintoxication à entreprendre des thèses keynésiennes qui sont à l’origine de l’économie administrée par l’Etat, qui paralyse tant la production de richesse dans notre pays. Il faudrait imposer l’étude des fondamentaux : ce qu’est une économie de marché, un prix, un monopole, la concurrence, une courbe d’offre et une courbe de demande… et revoir le contenu des manuels qui devraient d’abord contenir les bases du raisonnement en économie et non noyer les élèves dans les documents et les données qu’ils ne retiennent pas.

Et faire une place à l’étude du libéralisme en économie !

Car, en France, dès qu’on veut alléger les contraintes qui pèsent sur les entreprises, on brandit volontiers le spectre de « l’ultra-libéralisme », sans même savoir ce qu’est le libéralisme de base. Sans compter qu’il existe toutes sortes de libéralismes, le pur et dur n’existant qu’en théorie et n’étant appliqué nulle part, même aux Etats-Unis, et qui nous offrent toutes les nuances plus ou moins sociales au gré du curseur des interventions de l’Etat. Cela mériterait un détour, non ? Car ce qui est certain, c’est que l’économie administrée à laquelle on est arrivé en France musèle considérablement la capacité de production de richesse. Sans compter que le poids de la sphère publique a fini par anéantir toutes les marges de manœuvre. Sans apurement de la dépense publique et désendettement, notre pays ne pourra que continuer à s’enfoncer. Trop de gens pensent, par exemple, que notre dette de 2 200 milliards d’euros est une plaisanterie et qu’il n’y a pas besoin de la rembourser ! J’espère simplement pour eux qu’ils n’ont pas d’assurance-vie. Ce dont ils n’ont pas conscience, par contre, c’est que du même coup, ils mettent notre démocratie « libérale » en danger. Il suffit de regarder où en est arrivée la démocratie italienne. Le même sort pourrait bien nous être réservé.

 


HULOT, UN EGARE AU GOUVERNEMENT

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Macron en a fait un ministre d’Etat. Une qualification qui place le Ministre de l’Ecologie dans les premiers rangs par importance. Mais voilà, on ne se refait pas. Pour moi, un écolo, c’est d’abord un irresponsable, au moins en France. Alors, l’exercice des responsabilités, c’est compliqué… d’où l’Etat qui devient « états d’âme ». Nicolas Hulot partira-t-il au milieu de l’été ? C’est possible, tant il parait qu’il étouffe au gouvernement. Le président n’aura peut-être pas envie de renouveler la calinothérapie dont il a fait preuve jusqu’à maintenant. S’il s’avère qu’Hulot ne lui est plus utile, son sort sera scellé.

Hulot avait prévenu qu’il se donnait « un an » pour juger de son efficacité, en précisant qu’il attendait l’été pour avoir suffisamment de recul afin d’avoir « un moment de vérité » avec le couple exécutif: « On fera le point, on tracera les perspectives et on prendra ensemble des décisions sur l’avenir, sur les prochaines étapes ». Mais d’ores et déjà, il se sent capable de partir. Nous on aimerait bien, parce que son écologie punitive qui tape au portefeuille le citoyen contribuable, on en a plus qu’assez. Je me passerai bien de penser à lui chaque fois que je fais le plein d’essence.

C’est qu’entre l’idéal écolo et la réalité, il y a des couleuvres énormes à avaler : le glyphosate, les centrales nucléaires et maintenant l’huile de palme … Certes, il a quelques nuisances à son actif : la fermeture de Fessenheim, l’abandon de Notre-Dame des Landes, et d’autres mesures plus utiles comme sur les pesticides, mais il préfère mettre l’accent sur ce qu’il n’a pas fait. On le comprend, sa conception de l’écologie la rend impossible à mettre en œuvre s’il faut tenir compte des enjeux défendus par les autres ministres, de l’agriculture ou des transports … La politique n’est que l’art du possible et nécessite des compromis que les ayathollahs verts ont du mal à admettre. Alors il ne reste plus qu’à gémir : il vient chez Jean-Jacques Bourdin la mine insatisfaite, envisage de partir et montre ses doutes. il met l'accent sur ce qu'il n'a pas fait et n’a pas envie de défendre son bilan, tant il se sent ligoté. Pour lui qui rêve d’une transformation sociétale, le chemin parcouru parait dérisoire.

Ministre d’Etat, il est plutôt ministre des états d’âme. Hulot est un tragique. Il confond allègrement fonction ministérielle et production de télévision. La charge de la Transition écologique et solidaire nécessiterait d’être portée collectivement, il en fait une œuvre solitaire enchaînant ses hauts et ses bas comme naguère les séquences émotion et frisson. Se rend-il compte qu’en fait il n’est qu’une prise de guerre du macronisme, devenant une icône otage d’un pouvoir très vertical et probablement aussi vert que peuvent l’être les technocrates de Bercy. Populaire, il devait faire de l’effet, il fait dans l’affect.

Et effectivement, le poids lourd du gouvernement qu’il devrait être traîne plus sa langueur qu’il ne porte son action. Il se montre peu, se déplace rarement et parle encore moins : il a été quasiment aphone sur la SNCF, sur les états généraux de l’alimentation ou sur Air France. Et quand il s’exprime, c’est pour évoquer à demi-mot sa démission… ou au contraire pour l’écarter. On comprend que le Président ait quelques égards pour cette personnalité tourmentée, aimée des Français, qui a accepté de venir dans son gouvernement après avoir refusé plusieurs fois à d’autres.  Mais le chantage permanent finit par être lassant. Combien de temps écoutera-t-il encore les pressions maladroites de son ministre ? Car ce blues surexposé risque de finir par miner la cohésion du gouvernement, par ruiner l’avantage qu’offre cette diva médiatique qui se révèle finalement si peu adaptée aux mœurs politiques. Et lasser une opinion qui n’a rien à faire des humeurs ministérielles. Ceux qui voyaient en Nicolas Hulot un Sisyphe de l’écologie, un héros de la « transformation sociétale », de « l’intelligence collective » découvrent un Narcisse impuissant.

Nicolas Hulot, un égaré au gouvernement. Ministre ou militant, ça n’est pas la même chose, il faut choisir !

 


MILAN ET LA TOURNEE DES LACS

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Deux semaines de coupure de la vie politique, ça fait du bien, surtout quand on est en partie coupé du  tumulte événementiel quotidien. Ainsi, vue d’Italie, la commémoration de la  première année du quinquennat est apparue bien lointaine et pour tout dire anecdotique, et de la même façon, la mollesse de  la réaction du gouvernement face au nouvel  attentat terroriste  nous est apparue encore  plus surréaliste.

Sous un ciel  parfois capricieux, nous avons  donc profité pleinement des  splendeurs que le  Nord de la botte recèle à  profusion. Nous n’avons pas pu tout voir, il a bien fallu faire des choix.  Notre   périple nous a menés de  Milan à Vérone et  Bergame, des rives du Lac de  Garde,  le lumineux, à celles du ténébreux lac de Côme aux orages tonitruants pour finir par  le  majestueux lac Majeur,  et ses  pépites que sont les  îles Borromées.

Nous nous contenterons de quelques  ponts de repères.

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A  Milan,
l’incontournable,  c’est le Duomo : façade inouïe, intérieur fascinant et montée sur les terrasses  malheureusement sous la  pluie,  après avoir fait la  queue longuement sou le soleil pour entrer dans la cathédrale,  de quoi rager. Il  faut dire que les mesures de sécurité sont ici drastiques et le filtrage avec fouille consciencieuse exécuté par l’armée ! Avec  la visite du musée, nous y aurons consacré  pratiquement une journée. Je citerai encore  la  pinacothèque Ambrosiana où nous passerons  bien deux heures et demie à contempler les œuvres multiples qu’elle recèle, dont un Léonard de Vinci parfaitement mis en exergue, et les extraits de son codex. Notre coup de cœur milanais sera  pour  la  modeste église des Bénédictines San Maurizio pour les fresques qui la  recouvrent intégralement et qui sont d’une beauté époustouflante. Enfin, je ne peux  pas ne pas évoquer le  « Spritz » au Campari pris évidemment à la « Camparinade » de la grandiose galerie Victor  Emmanuel II, une manière de goûter à l’ambiance des lieux.

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Nous avons pris  la route ensuite pour le Lac de Garde
qui nous réservera un temps bien  plus clément. Notamment pour la visite de Vérone.  Ah Vérone ! C’est bien sûr Juliette et son  balcon, mais aussi une ville à l’ambiance très particulière, restée dans son jus, à la fois élégante et familière. On est frappé par la beauté des lieux dans ce qu’ils expriment encore aujourd’hui un art de vivre. Il  ne manque que la rumeur d’une foule qui se presserait dans les arènes. Du lac de Garde on retiendra la halte à la  pointe San Vigilio, pour un café pris au ras de l’eau dans un cadre  quelque peu romantique, la traversée en ferry jusqu’à Gardone Riviera pour visiter l’excentrique jardin de la villa  « Vittoriale » de Gabrielle d’Annunzio  dont  l’exploit est  d’avoir implanté un bateau de guerre  intégré dans le dédale des terrasses et d’une végétation foisonnante. On ne peut évoquer le lac de  Garde sans un détour  par Sirmione,  cette presqu’île qui le pénètre comme une sorte de poignard.  Beaucoup de touristes en ce dimanche, mais la petite ville fortifiée vaut le détour. C’est aussi la  région du Bardolino et des excellents vins de Valpoliccella…

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Notre séjour se poursuit sur les bords du Lac de Côme.
Nous avons opté pour un  logement sur  la rive  est de la jambe  droite du lac, à un quart d’heure de Côme et quelques vint cinq minutes de  Bellagio. En face de nous, c’est Laglio où se trouve la villa plutôt discète de Georges (What  else ?) et  celle plus imposante  de Zlatan Ibrahimovitch… enfin,  d’après notre hôtesse. La visite de Côme s’impose, là encore avec l’inévitable duomo  et la basilique Sant’Abondio, chef d’oeuvre de l’architecture lombarde, qui sort  de  l’ordinaire. A Bellagio, nous avons l’impression que les Français se sont donné rendez-vous, tant ils sont nombreux. Ce charmant village aux ruelles  tout en pentes a gardé son charme malgré l’afflux des touristes attirés par sa situation privilégiée au cœur du lac.  Nous passons en face et privilégions la visite des jardins de la villa « Carlotta » : tout simplement magnifiques ! Un seul regret, nous sommes quinze jours trop tard, car la floraison des azalées et des rhododendrons est presque terminée.

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Le final est pour le Lac Majeur.
Et nous avons bien fait. C’est le point d’orgue de notre voyage. L’appartement nous offre une pleine vue sur le lac et les Alpes qui le bordent au fond, avec leur toit enneigé. Stresa, offre le spectacle de ses grands hôtels prestigieux, de sa promenade aux accents méditerranéens, de ses  ruelles animées. Nous consacrons une journée aux îles Borromées, c’est  incontournable et nous ne regretterons pas. Entre les extravagances du palais d’Isola Bella avec ses salles  débordantes de dorures et de sculptures,  ses grottes et ses terrasses, la  pittoresque île des pêcheurs qui a su garder son identité bien que colonisée par  les restaurants à touristes, et le jardin embaumé par  les  citronniers de  « l’isola Madre »,  nous n’aurons pas assez de cinq sens pour parer à   une offre aussi diversifiée.

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Voilà un aperçu de ce qui nous a occupés  pendant ces deux semaines. Je passe sur les spaghettis à toutes les sauces, toujours  parfaitement cuisinés et dont  je raffole, les vins excellents, notamment un  blanc Lugana au bouquet floral exceptionnel et un rosé lumineux de la Ca dei Frari… la gentillesse des italiens. Nous revenons avec  la conviction renforcée que l’Europe, notre Europe, a une identité qui transpire en Italie dans ce florilège culturel que notre pays partage grandement. Et pas loin de 900 photos...

A  bientôt, pour des sujets plus … politiques !

(vous pouvez cliquer sur les  photos pour les agrandir et revenir au bloc-notes  par la flèche "retour" en haut à gauche)

 


LE BOUGISME NE MENE NULLE PART

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OU   …  MACRON,  UN AN APRES

Voilà  un an qu’il est élu.  Un point des « transformations » et de la  marche de  la France vers le « nouveau monde » s’impose. Après le  mandat de François Hollande, le contraste  est saisissant. A la présidence « normale », terne et gauche (dans tous les sens du terme) d’un sous-préfet de Corrèze, succède la jeunesse, le dynamisme,  le tourbillon brillant d’une gouvernance qui se veut Jupitérienne et qui en fascine plus d’un. Mais force  est de constater que derrière les belles images, le roman à  l’eau de rose digne de Gala qu’on veut nous conter, le bilan est pour l’instant assez maigre, à l’inverse de son ego surdémesuré si on se réfère à  l’interview qu’il a donnée à la prestigieuse NRF.

Macron,  c’est  « monsieur demi-mesure »

Certes, beaucoup de réformes sont engagées et mettent les secteurs concernés en ébullition. Ce sont toujours les mêmes  qui sont à la manœuvre, soit par intérêt catégoriel ou existentiel, tel le blocage des cheminots de Sud Rail et de la CGT, soit par idéologie comme dans les universités avec les éternels bons à rien anti-sélection. Pourtant, si ce qui est contesté va dans le bon sens, force  est de constater que les réformes  proposées ou décidées ressortent plutôt de la « réformette ». Un seul bon point : les décisions prises par  le Ministre de l’Education : au moins là, c’est clair et net. Car en guise de « transformation », on aurait plutôt  des adaptations qui laissent de nombreux sujets en route : ainsi de la SNCF, où excepté  l’ouverture à la concurrence, les  cheminots ne perdent rien des avantages de leur statut. On  observe aussi que, par exemple, la réforme du code du travail n’a rien réglé parce que trop partielle. De même celle de l’assurance-chômage très limitée. Il y a aussi un problème de méthode : les avocats sont dans la rue vent debout contre la réforme de  la justice, les hôpitaux sont en pleine agitation, les maires au bord de la révolte contre  les baisses de dotations …  Les réformes de l’apprentissage et de la formation professionnelle constituent une erreur majeure : en laissant de côté les Régions qui ont en charge ces secteurs, l’Etat se prive d’un levier stratégique qui aurait pu démultiplier l’effort à un moment crucial où  l’on voit le chômage structurel  résister. De  là à vouloir museler les oppositions en affaiblissant le parlement, il n’y a qu’un pas que la réforme constitutionnelle aiderait à franchir : la tentation bonapartiste de la « démocrature » (contraction de démocratie et dictature) perce dans la verticalité du pouvoir. La question qu’il faut se poser : est-ce que tout ce tohu-bohu est bien utile ? Quitte à avoir de l’opposition aux réformes, autant aller au fond !

Macron c’est « monsieur taxe-à-tout-va »

Inutile de revenir sur l’injustice énorme qui est faite aux retraités avec la hausse de la CSG. On assiste  à une multiplication des ressources par la hausse des taxes existantes (tabac, carburants) et à la création de taxes nouvelles, Bercy n’étant jamais à cours d’imagination en la matière. En fait l’absence de plan concret de réduction des dépenses publiques condamne le gouvernement à un jeu de bonneteau fiscal exaspérant.  Les 100 milliards de réduction de  la dette annoncés par  Macron, coup de com’ qui reprend le chiffre de Juppé, n’est en fait que le produit d’un ratio dette/PIB rendu plus favorable par la  croissance : ils ne sont pas le fruit d’une baisse effective et réelle du poids de la dette. Les recettes augmentent, les dépenses ne baissent pas, elles auraient même tendance à augmenter aussi.... Et les déficits avec !

Macron c’est de grands discours pour cacher de petites réalités

Il n’y a pas loin du Capitole à la roche tarpéïenne. On peut se faire  applaudir au Congrès américain et revenir les mains vides. De même, pour relancer l’Europe les belles  envolées ne suffisent pas. Elles sont prises pour de l’arrogance  française.  Il faudra en passer par les volontés allemandes qui sont réticentes sur  les relances envisagées par l’Elysée à grand renfort de trompettes. C’est d’un avocat  dont on a besoin.  C’est un Sarkozy qu’il fallait pour relancer la  machine, ou à la limite un Juppé,  qui s’était révélé un brillant Ministre des Affaires étrangères. Mais les Français sont trop cons, ils ne les méritent pas ! Pour autant, le temps presse. Comme le souligne Hubert Védrine, l’Europe doit prendre en compte les attentes en matière d’identité et de sécurité, ce que Macron méprise profondément. C’est vrai, l’hôte de l’Elysée a une belle plume, il fait des discours brillants qui épatent la galerie. Pourtant, on ne peut  les prendre pour argent comptant. Dans beaucoup de domaines, le macronisme du « en même temps » est illisible, qu’il s’agisse de la politique migratoire, de  la lutte contre le communautarisme, du respect de l’autorité de l’Etat dont la « Bérézina » de Notre-Dame des Landes est l’exemple emblématique, de l’importance de  la ruralité que le Président néglige… Le Président sait où il va, il est bien le seul. Ses supporters en sont à répéter  en boucle les « éléments de langage » que le  « château » consent à leur donner en pâture. Dans tout ce fatras de  bouillonnement, l’analyse rationnelle peine à se  frayer un chemin, tandis que les médias nous vendent des images  glamour et à l’eau de rose d’un président jupitérien. Certes, il reste un  point positif : le regard sur la France a changé, mais jusqu’à quand ?

Le bougisme ne mène nulle part, pour l’instant !

 


« OSONS L’EUROPE… DES NATIONS »

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Le  livre de Christian Saint-Etienne est « the book to read » pour tous ceux qui s’intéressent à l’échéance européenne de 2019 : tout y est ! Une analyse  lucide et clairvoyante par un européen convaincu qui ne pourra pas  être taxé d’européiste !

De l’Europe espérance à l’Europe en panne.

En 200 pages, l’auteur réussit l’exploit d’exposer clairement la construction européenne depuis ses  origines, comment la  machine s’est grippée pour arriver au constat d’aujourd’hui : depuis Maastricht et parce qu’on n’a pas voté la constitution européenne, l’Union européenne est devenue une zone qui s’autodétruit par la concurrence fiscale et sociale.  Il  dissèque les erreurs grossières qui ont été commises, les  bévues des dirigeants sans compter avec le moteur franco-allemand tombé en panne, la France affaiblie par sa dette, ses déficits et son manque de compétitivité,  l’Allemagne occupée à digérer sa réunification. Pour ajouter à la complication, l’Europe a décidé de s’élargir aux ex-pays de l’Est au lieu de s’approfondir. Il aurait fallu de l’harmonisation, elle est rendue impossible par la règle de unanimité. Dès lors, c’est  la règle du chacun pour soi,  les égoïsmes favorisant la désunion.  Il  ne faut pas chercher plus loin l’origine des déséquilibres :   les pays ayant les lois les moins contraignantes ont attiré mécaniquement les  capitaux et les individus les plus doués…  Pour aboutir à une absurdité absolue : la zone euro où des pays partagent une même monnaie sans gouvernement économique ni monétaire. 

L’idée européenne est une idée française.

Il ne faut pas être grand clercs pour voir alors l’écrasante responsabilité de notre pays dans cette situation. Les  politiques économiques menées depuis la fin des années 90 nous ont discrédité aux yeux de nos voisins, nous conduisant à une perte d’influence réelle, encore mesurable aujourd’hui dans la réticence opposée  aux projets de relance d’Emmanuel Macron. Avec le Brexit est apparue une autre faille : avec l’acte unique, il n’aurait pas fallu accepter  les  « dérogations ». L’union n’apportant plus la prospérité  espérée, avec son caractère trop technocratique, elle  récolte le  rejet des peuples.

La croisée des chemins.

Aujourd’hui, l’Europe est  à la croisée des chemins : elle doit choisir entre deux conceptions. La  britannique qui nous conduit au désastre d’un continent de nains chamailleurs incapables d’exister face aux grand Etats, instaurant une compétition, non entre les produits du marché, mais entre les règles du marché. L’autre, celle que devrait imposer le bon sens, resserrée autour des  pays dits « carolingiens » (Christian Saint-Etienne en voit neuf ; France, Allemagne, Autriche, Benelux, Italie, Espagne, Portugal) qui se doteraient de règle fiscales et sociales communes, comprises dans une fourchette raisonnable.  Voilà une confédération qui pourrait se doter d’une politique de puissance susceptible d’exister face aux géants américains et chinois. La subtilité de la proposition de l’auteur tient dans la faisabilité : organisée par un traité intergouvernemental, en dehors du traité de Rome, elle n’abolirait pas l’Europe du libre-échange.  Elle pourrait même s’ouvrir progressivement aux autres pays qui le souhaiteraient sous conditions d’adopter les règles communes. L’Euro de cette nouvelle entité serait enfin garanti.

La fée carolingienne.

Cette solution aussi audacieuse qu’originale, reprenant l’idée d’Europa de Giscard, en la détaillant, de fonder une « fédération économique européenne », dite « Fée » carolingienne, permettrait de renouer avec une politique de puissance  seule capable d’enrayer notre colonisation industrielle et numérique par la Chine et les Etats-Unis.   Mais le temps presse. C’est demain qu’il faut agir.  L’élection de 2019 est une opportunité qu’il faut saisir. A condition de sortir des vœux  pieux et déconnectés de toute réalité consensuelle du discours de la Sorbonne et de nous en donner les  moyens par  une politique enfin sérieuse de réduction des déficits, de notre dette, sans quoi rien ne sera possible. La relance de l’Europe, seule la France peut la  provoquer,  mais l’auteur nous prévient : « la France d’Emmanuel Macron n’a que très partiellement emprunté la voie des réformes nécessaires… Compte tenu de l’accélération de  la nouvelle révolution industrielle, l’Europe sera  politiquement dépassée et stratégiquement morte en 2024 ! »

Ce n’est évidemment qu’une synthèse.  Il faut lire le livre qui offre en plus une dimension didactique qui le met à la portée de tous.

« Osons l’Europe des nations » - Christian Saint-Etienne – Editions de l’observatoire.

 


PALS (prélèvement à la source) : LES PME ET LES CLASSES MOYENNES VONT EN PRENDRE PLEIN LA POIRE !

Prélèvement  à la source

 

Des petits apprentis sorciers comme Darmanin, c’est pain béni pour les aristocrates de la technocratie qui gouvernent Bercy (et la France).  Ils lui font avaler toutes  les procédures jusqu’aux plus absurdes. La  mise  en place du prélèvement à la source s’annonce comme une escroquerie de grande ampleur pour les  contribuables « cochons de payants » ! Sans parler  d’une conséquence que l’administration,  dans son aveuglement n’anticipe même pas : le choc récessif que provoqueront sur la consommation les salaires amputés de 20 ou 30% dès la fin janvier 2019. Les  députés LR soulignent dans une tribune publiée dans l’Opinion, bien d’autres  problèmes.  Je ne résiste pas au plaisir de vous en faire  profiter : lisez, elle mérite le détour. Les intertitres  sont de votre serviteur.

 

« Le report initial d’un an pouvait laisser espérer l’enterrement de cette mesure héritée du quinquennat Hollande. Mais le ministre des Comptes publics a confirmé l’entrée en vigueur du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu au 1er janvier 2019. Le mouvement est lancé.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

Cette réforme, exigée par l’Union européenne, part d’une bonne intention : prélever à la source permettrait de s’épargner des démarches déclaratives et un paiement tardif de son impôt. De plus, d’autres pays aux systèmes d’imposition beaucoup plus simples le pratiquent. Pourtant nous risquons d’aboutir au contraire de l’effet escompté. A l’occasion de la déclaration en ligne 2018 des revenus 2017, le taux individuel de prélèvement à la source transmis aux employeurs sera également communiqué à chaque contribuable, il s’appliquera sur les fiches de paie à compter du mois de janvier 2019 et l’impôt dû sera directement déduit du salaire net. Simple ? C’est oublier les effets indésirables de ce «Cosmopompe» et ses conséquences redistributives imprévues. A compter de janvier 2019, les salaires nets seront amputés par les prélèvements de l’impôt sur le revenu. Le taux de prélèvement sera déterminé en fonction des revenus de l’année 2017. Pendant 10 mois, nous serons prélevés sur la base de nos revenus d’il y a deux ans (n-2) avant prise en compte de la déclaration des revenus de l’an dernier (n-1) qui déclenchera à l’automne la régularisation des montants prélevés.

Vous suivez ?

Donc, si en 2018 le salaire a augmenté, nous tirerons profit de l’année blanche ; si au contraire il a baissé, nous serons prélevés sur nos revenus 2017 et devrons attendre l’automne 2019 pour voir les montants régularisés. Nous pourrons moduler nos prélèvements mais attention si nous nous trompons de plus de 20% par rapport au montant dû !

Une Usine à gaz. Il  faut  être énarque pour  pondre un dispositif aussi absurde !

Ce système va enfoncer les contribuables à problèmes : les cas particuliers des couples, ceux qui refusent de communiquer leur taux de prélèvement à leur employeur, les intérimaires, ceux qui enchaînent les contrats courts, les gérants d’entreprise, les indépendants, les libéraux, ceux qui perçoivent des revenus fonciers, ceux qui bénéficient d’un revenu exceptionnel... La complexité se déduit dès l’exposé des principes : derrière la simplicité se dissimule une usine à gaz digne des Shadocks ! L’employeur devient le receveur de l’impôt et le responsable de sa bonne perception devant l’administration fiscale. L’Etat se défausse sur les entreprises en leur demandant de prendre en charge, à leur frais, une activité éminemment régalienne.

Des  coûts  supplémentaires pour les entreprises !

La querelle philosophique a des incidences très pratiques : pour collecter cet impôt, les éditeurs de logiciels de gestion sociale vont augmenter leurs coûts; les gestionnaires de paie vont voir leur charge de travail augmenter dans ce rôle de guichet d’entrée pour Bercy, les pénalités infligées pour erreur ou retard vont augmenter avec les flux; les professionnels du chiffre vont multiplier les diligences et les temps passés pour assurer, contrôler ou ajuster ces nouvelles opérations sensibles. N’en déplaise à M. Darmanin, les temps humains et les coûts vont être augmentés tout au long de la chaîne des fonctions supports des employeurs dans des proportions que nul ne peut anticiper - souvenez-vous du RSI. D’ailleurs les logiciels de Bercy ont déjà dysfonctionné et faussé un demi-million de feuillets préremplis. Cette réforme va contribuer à faire baisser le taux de marge des sociétés non financières (EBE/VA), qui s’établit selon les derniers chiffres à 31,9 % (selon l’Insee), soit un taux durablement inférieur de 4 à 10 points à ceux de nos voisins européens (selon AFEP/EUROSTAT).

Avance de trésorerie permanente à l’Etat, et ce n’est peut-être pas fini …

Les entreprises ne seront pas seules à subir ces coûts et cette complexité. Bercy aussi verra ses agents submergés par les cas particuliers. Le contribuable, lui, devra toujours déclarer annuellement ses revenus, sauf si nous assistons à la première étape d’une fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG, afin de rendre cette dernière progressive et d’augmenter discrètement les prélèvements sur les classes moyennes et aisées. Officiellement, il n’en est pas question. Pour l’instant. Bercy souligne un avantage majeur : la contemporanéité, c’est-à-dire payer immédiatement l’impôt dû sur les revenus qui viennent d’être perçus ou s’adapter sans délai à un changement de situation personnelle. Les finances publiques étant tenues selon une comptabilité de trésorerie et non d’engagement, l’impact de ces rentrées fiscales sera considérable. Demain, l’Etat bénéficiera d’une avance de trésorerie permanente aux frais du contribuable et, le cas échéant, il rendra ce qu’il aura jugé bon de restituer au bout de dix mois de prélèvements, c’est-à-dire au moment de payer les impôts locaux — la nature est bien faite. Personne n’a réfléchi au mauvais côté macro-économique de cette contemporanéité : l’impact en matière de prévisions de recettes fiscales l’année où se produit un décrochage économique et où toutes les recettes de l’Etat - TVA, IS et IR - plongeront en même temps. Ce mécano fiscal sans cesse revu, enrichi et normé étouffe la fameuse source qu’on entend prélever. Derrière la simplicité, il y aura une taxe administrative que les entreprises françaises acquitteront avec comme assiette leur compétitivité.

Il était pourtant si facile de généraliser le prélèvement mensuel.

Il est encore temps d’y renoncer et d’aller vers un système bien plus simple et déjà pratiqué par de nombreux Français : la mensualisation. Il suffirait de la rendre obligatoire pour assurer une régularité de la recette pour l’Etat sans générer une telle usine à gaz au frais des entreprises. »

Qu’est-ce qu’on fait ? On se révolte ?

Les signataires :

Julien Aubert est député LR de Vaucluse, président d’Oser la France, Thibault Bazin est député LR de Meurthe-et-Moselle, vice-président d’Oser la France; Valérie Beauvais est députée LR de la Marne, vice-présidente d’Oser la France ; Bernard Brochand est député LR des Alpes-Maritimes ; Bérengère Poletti est députée LR des Ardennes, vice-présidente d’Oser la France ; Jean-François Parigi est député LR de Seine-et-Marne et vice-président d’Oser la France ; Alain Dufaut est sénateur LR du Vaucluse ; Bernard Fournier est sénateur LR de la Loire ; René-Paul Savary est sénateur LR de la Marne ; Bernard Carayon est maire LR de Lavaur et conseiller régional d’Occitanie, vice-président d’Oser la France ; Stéphane de Sallier Dupin est conseiller régional de Bretagne ; Stéphane Sauvageon est conseiller régional de Provence-Alpes-Côte D’Azur ; Gurval Guiguen est conseiller municipal et métropolitain de Rennes ; Pierre Laget est adjoint au maire des 11 et 12e arrondissements de Marseille chargé des Finances ; Olivier Arsac est adjoint au maire de Toulouse et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole et Jérôme Besnard est conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan.

 


LR : VIRGINIE CALMELS DEFINIT LA LIGNE CLAIRE

VIRGINIE CALMELS 2

 

Ne rien concéder sur nos valeurs.

En BD, le grand prêtre de la « ligne claire », c’était Hergé.  Elle obéissait à des règles très précises devenues ensuite des canons rigoureux servant de référence.  En politique,  c’est la même démarche qu’il faut suivre. 

Dans une tribune publiée  par  le JDD, Virginie Calmels, Vice-Présidente,  définit avec talent la « ligne claire » que les Républicains doivent suivre dans  leur reconstruction : « Ne rien concéder sur nos valeurs, ni à Le Pen ni à tout autre : c’est cela la droite de demain ! » et liste les points de désaccords avec le FN : Europe, identité, économie...ce faisant, l’adjointe au maire de Bordeaux s'oppose frontalement à l'ancien député LR Thierry Mariani qui estimait dans le même JDD qu'un accord avec le parti d’extrême droite était indispensable pour que les Républicains se retrouve des « alliés ». Celui-ci récidive dans une tribune co-signée avec des élus FN et publiée le 12 avril dans Valeurs actuelles, préconisant « l’unité de la droite ». «  Cette alliance serait pour moi bien plus qu’une erreur, ce serait une faute pour un parti politique qui a toujours veillé à ne pas tomber dans la démagogie et l’intolérance. Nous n’avons rien en commun, ni sur les valeurs, ni sur l’ambition. Il suffit de regarder le projet de Marine Le Pen pour s’en rendre compte : il est aux antipodes de ce que nous proposons ! » lui rétorque Virginie Calmels. Et comme  il ne suffit  pas d’affirmer, elle  argumente et liste tous les  points de désaccords  avec le parti frontiste.

Des divergences sur la notion d'identité. 

Pour le Front national, l’identité est une notion exclusive, et l’étranger est réduit au rôle de bouc émissaire commode de tous les maux de notre pays. Chez les Républicains, nous défendons une identité qui ouvre au monde et dont nous pouvons être fiers. Cela n’empêche pas d’assumer nos racines chrétiennes, notre culture héritée aussi bien de Jeanne d’Arc que des Lumières. Pour résumer : « le patriotisme c’est l’amour des siens, le nationalisme c’est la haine des autres », comme disait romain Gary. Les Républicains sont des patriotes.

L’Europe, divergence majeure.

Sur l’Europe, le Front National réalise l’exploit d’être à la fois dangereux et contradictoire, parce que si Marine Le Pen appliquait le programme qu’elle a défendu pendant 5 ans, avec l’abandon plus ou moins partiel de l’euro, notre dette exploserait, le déficit avoisinerait les 10%, et notre pays se retrouverait, comme la Grèce il y a peu, aux mains des financiers et des investisseurs étrangers, sans trop savoir si l’écu ou le franc l’aurait remplacé. Nous serions alors pieds et poings liés, obligés de négocier notre dette sous la tutelle du FMI, de la commission européenne et de la BCE. Comme perte de souveraineté, on ne fait  pas mieux.

Deux approches radicalement opposées de l’économie.

Sur le sujet, le Front national a beaucoup plus de proximités avec Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise qu’avec les Républicains : maintien des 35 heures, retraite à 60 ans, retrait de la zone euro, hausse du nombre de fonctionnaires, hausse de la dépense publique évaluée à près de 145 milliards d’euros pour le programme de Marine Le Pen et à 200 milliards d’euros pour celui de Jean-Luc Mélenchon. Des positions de gauche archaïque sur l’économique et  le  social  que Thierry Mariani lui-même fustigeait. Et on ne voit pas  par quel coup de baguette magique le programme économique socialiste du FN serait devenu plus acceptable.

Même sur l’immigration, le projet républicain est différent.

Le constat actuel n’est  pas le monopole du FN : la montée pressante du salafisme en France, notamment dans les territoires perdus de la République, la résurgence d’un communautarisme inquiétant qui fait le lit du terrorisme, la hausse significative des crimes antisémites et la confrontation à un défi migratoire qui ne va que s’aggraver dans les années à venir. La mollesse des réponses du gouvernement est une folie dans le contexte actuel où nous avons 9 millions de pauvres et presque 6 millions de chômeurs. Les républicains ont des idées, des propositions, concrètes, fermes et applicables en matière de lutte contre l’immigration. Face au terrorisme et à l’islamisme radical, nous souhaitons la fermeture des mosquées salafistes, l’expulsion des imams radicaux, l’obligation des prêches en français, l’interdiction des financements des lieux de cultes musulmans par des pays étrangers, la dissolution des Frères musulmans, l’expulsion des étrangers ayant commis des crimes, l’expulsion des fichés S étrangers et des plus radicalisés, l’interdiction du retour de ceux partis en Syrie, etc. La droite ne pliera pas sur ces sujets majeurs et saura toujours s’opposer tandis que le gouvernement accepte que 100 imams étrangers viennent d’Algérie pour le Ramadan.

Que propose le FN ? Il alterne entre des mesures irréalistes, comme l’immigration zéro et l’opposition à des mesures essentielles à notre sécurité : par le passé, il a voté contre les principales mesures antiterroristes demandées par nos services, opposition à la loi sur le renseignement, opposition à la surveillance des sites djihadistes sur Internet, opposition répétée à Bruxelles à la création d’un PNR (Passenger Name Record, le fichier européen de surveillance des passagers aériens). Quand on voit de tels écarts dans le projet, on voit ce que serait cette « alliance » : une énième tambouille politicienne.

La pluralité d'opinions chez Les Républicains.

Alors quoi de commun entre Les Républicains et le Front National ? Ce n’est pas parce que nous partageons le constat d’une crise migratoire et d’un affaissement de l’autorité de l’État que nous préconisons, loin de là, les mêmes solutions. Virginie Calmels défend la pluralité des sensibilités au sein de la grande famille de la droite et du centre « Les Républicains », à condition de nous rassembler sur les valeurs et le socle programmatique régalien, économique, éducatif et européen. Comme beaucoup d’entre nous  elle ne croit pas au mariage de la carpe et du lapin et encore moins aux accords électoralistes qui par pure volonté de gagner supplanteraient nos valeurs. Les Français ne s’y tromperaient pas. « L’union des droites » est un mirage. Alors évidemment, le FN s’inquiète de voir que Les Républicains avec Laurent Wauquiez ont décidé de parler à tous les Français, y compris à notre ancien électorat énervé de voir que la droite parlait à la droite mais gouvernait surtout au centre. À nous de faire vivre le débat d’idées, d’émettre des propositions concrètes et crédibles pour répondre aux attentes des Français. C’est la marque de fabrique du parti dirigé par Laurent Wauquiez. À nous désormais de redevenir crédibles aux yeux des Français et de renouer la confiance avec eux.

Ne rien concéder sur nos valeurs, ni à Le Pen ni à tout autre : c’est cela la droite de demain. Crédible, authentique et convaincue ! 

 


SOUTENIR LA DEMANDE : UNE ERREUR ECONOMIQUE

Economie  bourse

 

Le gouvernement actuel a repris tous les « standards » de la politique suivie depuis 2012 : prélèvement  massif par les impôts (hausse de la CSG, multiplication des prélèvements par les taxes) pour financer par redistribution et transferts divers de cotisations la demande, ce qu’on appelle une « relance par la consommation ». Ce n’est pas cette politique qu’il aurait fallu mettre en œuvre. L’idée de la nécessité du soutien de la demande de biens et services et du risque qu'il y aurait à réduire les déficits publics hante nos technocrates. Notre politique économique reste imprégnée par le keynésianisme comme l’a souligné Patrick Artus dans une récente tribune dans les Echos. Et dans son livre « Osons l’Europe » Christian Saint-Etienne fait un constat qui va dans le même sens. Cette option a besoin d’une politique monétaire avec des taux d'intérêt très bas pour la poursuite d'une politique budgétaire expansionniste (augmentation des dépenses) que l'on préfère à la réduction du déficit public.

Plusieurs facteurs font douter de la pertinence du soutien de la demande aujourd'hui en France. 

Tous les signes montrent d'abord que le taux de chômage est proche de son niveau structurel, celui que la seule reprise conjoncturelle ne peut faire disparaître, et on observe que les difficultés d'embauche des entreprises sont très importantes. Ces dernières se plaignent par conséquent davantage  de problèmes d'offre que de problèmes de demande. Par ailleurs le commerce extérieur de la France se dégrade rapidement, conséquence logique d’une demande qui amplifie les importations, signe que l'appareil productif n'est pas en état de répondre à la progression de celle-ci. Dans cette situation, il est donc inutile de stimuler la demande de biens et services sauf à aggraver la dégradation du commerce extérieur et l'inflation salariale. Précisons que contrairement aux idées reçues de nos technocrates, les travaux de recherche montrent que la réduction du déficit public par la baisse des dépenses publiques a peu d'effets négatifs sur l'activité, à la différence de la pression fiscale qui est le vrai frein.

Vers une hausse des taux.

On ne peut enfin pas supposer que la BCE va maintenir perpétuellement des taux d'intérêt bas. C’est pourtant le pari que font Les « keynésiens ». Pourtant les taux d'intérêt à long terme commencent à remonter dans la zone euro (pour la France de 0,6 % en décembre 2017 à 0,9 % en mars 2018 pour le taux d'intérêt à 10 ans). Il serait donc nécessaire de commencer à réduire le taux d'endettement public, mais ce n'est pas le cas : le déficit public de la France est toujours 1 point de PIB supérieur à celui qui stabiliserait le taux d'endettement public. C’est donc un pari dangereux. Comme le souligne Patrick Artus : « Même si les prévisions faites par les organisations internationales, par les gouvernements, par la Banque centrale européenne, montrent toutes la poursuite d'une croissance forte dans la zone euro pendant plusieurs années, il faut se rendre à l'évidence : le pic de croissance qu'elle a atteint à la fin de 2017 est désormais derrière nous. La zone euro a en effet dépassé son point de retournement cyclique et la croissance va y diminuer progressivement. »  

S’adapter rapidement.

L'urgence en termes de politique économique devient la réduction du chômage structurel, par des politiques de formation, de requalification et par la baisse des impôts qui accroissent le coût du travail. Par ailleurs, le ralentissement de la croissance va rendre plus difficile la réduction promise des déficits publics dans les pays où ils sont encore excessifs, comme la France. De son côté Christian Saint-Etienne énumère les quatre problèmes clés que notre pays  doit corriger. D’abord arrêter la dérive de la dette publique en reprenant le contrôle de la dépense publique pour revenir rapidement à 1% du PIB ; réformer le marché du travail en introduisant plus de flexibilité en contrepartie d’un effort accru de formation ; redonner au pays une fiscalité compétitive en Europe ; enfin, augmenter son effort de recherche et d’innovation et rénover/robotiser son appareil de production pour qu’il réussisse dans « l’iconomie entrepreneuriale ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que la politique de Macron ne répond que très partiellement à ces urgences.

 


QUELQUES COMMENTAIRES D’ACTU

évacuation ND Landes

 

Le désastre de Notre-Dame des Landes.

L’Etat ridiculisé, martyrisé, défié et qui négocie avec la racaille et  les  casseurs. On aura tout eu et  tout vu. Il  fallait déjà faire preuve d’une grande naïveté en croyant que l’abandon du projet  d’aéroport suffirait à faire partir les zonards. Il fallait  aussi une grande inconséquence pour leur donner le droit de rester jusqu’à la fin de  l’hiver avant toute expulsion : il était clair que la  volonté  de continuer à occuper  le terrain conduirait aux affrontements que l’on a  connus au début de la semaine dernière. Tout le monde savait que  les occupants mettaient le  délai à profit  pour peaufiner  les pièges et les systèmes de défense.  La tentative de dégagement  a été  une  mascarade.  Déjà le discours de  la  préfète en disait long sur le manque de résolution de  l’exécutif.  La  venue surprise sur place du premier  Ministre et du Ministre de l’Intérieur pour déclarer  prématurément que les objectifs  étaient atteints, a ajouté au simulacre.  Trois cabanes détruites et la départementale  même pas libérée constituaient en effet un bien maigre bilan. Depuis les images qui circulent dans la  presse et sur les réseaux sociaux ridiculisent nos gendarmes.  C’est indigne et insupportable !  L’Etat n’a pas mis en œuvre les moyens suffisants pour chasser ces occupants  illégitimes afin de rendre les terres à  leurs propriétaires.  Après la démocratie baffouée, voici l’Etat de droit humilié à la fois par des contestataires anarchistes et par des gouvernants veules et incapables.  Les Français doivent maintenant savoir que le ni « droite-ni gauche » consiste à donner le  pouvoir aux anars et  à des écolos largement  minoritaires. Notre-Dame des Landes restera l’exemple emblématique et concret  de ce  qu’est le « macronisme ». Chacun peut juger de ce qu’il reste de la  parole « forte » du Président !

Déluge oratoire.

Il y a eu le rendez-vous avec la France de Pernaut. 6 millions, c’est un bon score.  Pour ne rien apprendre et recevoir les remerciements cyniques du Président aux retraités qu’il a racketés. Une heure qui nous confirme qu’il n’a toujours rien compris.  Le technocrate savant et bien huilé utilise un langage inaudible et confirme qu’il ne connait les Français qu’à travers ses chiffres, ses « strates » et ses « statistiques ». L’épaisseur humaine n’est pas là. La connaissance du vécu des petites gens à qui retirer 10€ est un sacrifice manque terriblement. Au lieu de s’asseoir sur une chaise transparente qui n’existe dans aucune classe de village, classe dont il voulait faire le symbole de son attachement factice à la  ruralité, il aurait mieux fait d’aller dans un bistrot écouter la  vox  populi. Cela  le changerait des conseils des technocrates éthérés qui  l’entourent.

Quant au fleuve de bavardages de dimanche soir, je n’en dirai pas grand-chose. Comme Maxime  Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, « la politique spectacle et le grand jeu narcissique en général,  auquel tout politique se soumet désormais, me sont devenus littéralement insupportables. La personnalisation du pouvoir à outrance est, à mes yeux, le contraire de la démocratie, de la res publica, du bien commun, et un retour à de bien fâcheux souvenirs ». Tout est dit. Et d’ailleurs les  commentaires que j’ai découverts  lundi matin n’étaient vraiment pas gratifiants  ni pour  le Président, qui s’est abaissé dans l’exercice, ni pour ses questionneurs, agressifs et imbus d’eux-mêmes. Qui trop embrasse, mal étreint. Il  en est de la politique comme de l’amour.

Macron est un président de la désunion. Il est le président de la division transformant la nullité de ses résultats en autosatisfaction permanente. C'est l'homme de la parlote mais pas des actes :  voilà ce que dit la vox  populi du café du commerce.

Le gêneur.

C’est vrai que le contexte ne met  pas  les « Républicains » au premier rang des opposants  à la politique de Macron.  La réforme  du statut de la SNCF est pain béni pour l’ultra gauche, et même  si  elle est très incomplète, pour les  gens de droite,  elle va dans le  bon sens.  Ce n’est donc pas sur ce terrain-là qu’on trouvera Laurent Wauquiez et ses amis. Pourtant, si dans la France profonde son image n’est pas celle d’un opposant  jusqu’au-boutiste, il n’en reste pas  moins que dans les médias, j’ai constaté à plusieurs reprises une agressivité  à  son égard lors  de ses  passages sur les  plateaux. J’ai été  indigné de la manière dont il  a été reçu au 20H de France 2 lundi dernier.  Après 4H de logorrhée présidentielle, on pouvait espérer un droit de parole accordé à l’opposition supérieure aux cinq minutes qu’on lui a accordées. On a l’impression que l’opposition de droite n’a  pas le droit d’exister. C’est que son positionnement est  limpide et  ses  arguments font mouche.  Il  est  donc un gêneur  dont certains craignent la percée. Quand il propose de supprimer  le droit du sol aux enfants  de clandestins nés chez nous, demandez aux Français ce qu’ils en pensent : 90% sont d’accord. Il  a livré au JDD une interview remarquable de  clarté.  Rien d’excessif dans son propos, que des vérités simples. Il y explique pourquoi de son  point de vue « Macron ne comprend pas  la France ». Il y affirme que son opposition est déterminée  sans être sectaire.  Il y expose les faits concrets qui sont  autant de contre-vérités  au discours présidentiel. Simplement « les Républicains » ont un logiciel  politique différent et il entend bien le promouvoir : sur l’immigration,  sur la lutte contre  le terrorisme islamique,  sur le pouvoir d’achat des classes moyennes,  sur la dette et les déficits publics,  contre les augmentations d’impôts…  Il dit des vérités et il continuera de le faire. Il  a raison de penser que « sur la durée, c’est toujours  la vérité qui l’emporte » !

 


MONSIEUR L’INSTITUTEUR…

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Pour son intervention télévisée à Berd’huis, dans l’Orne, Emmanuel Macron, qui a choisi de s’exprimer dans une salle de classe, s’est conduit en pédagogue de la IVème république : péremptoire !  Un procédé  un peu vieillot qui consiste à asséner ce qu’on veut être des vérités, la  pédagogie du « dire » que les élèves devaient prendre pour argent comptant. Sauf qu’avec Macron, derrière les mots, il y a une réalité qui ne colle pas. Et les Français ne sont pas des élèves.

Du pur Macron en 3 D : Disruption, Diversion, Duplicité 

L’originalité de l’émission, le choix de la ruralité, le rapprochement (fictif) avec la population d’un village : il s’agissait évidemment d’investir, visuellement au moins, le territoire dont les « Républicains » ont fait leur cheval de bataille. Voilà pour la  disruption. Cela ne suffira pas évidemment à effacer le mécontentement qui touche trop de catégories pour que, comme par enchantement, celui-ci disparaisse. Il  s’agit surtout de continuer à saper le travail de l’opposition de droite en créant le doute, déjà bien présent, dans ses électeurs. Il ne suffit pas de monter sur une table pour élever le débat, de même, il ne suffit pas de s’installer dans une classe rurale pour prouver qu’on s’intéresse à  la France périphérique. Son discours à la fois simple et fluide, la force des convictions qu’il étale, la cohérence qu’il tente de donner à son programme, alors qu’on a du mal à suivre sa pensée « complexe » et à le comprendre, peuvent faire illusion sur le moment. Il sait que l’autorité, la fermeté plaisent à droite. Au  moins donnons-en l’apparence. Voilà pour la diversion. C’est sur les sacrifices qu’il demande aux uns et aux autres, et en particulier aux retraités, qu’il fonde le retour aux équilibres fondamentaux. Le remerciement qu’il leur adresse est cynique et sonne faux. Mais il y a deux façons de lutter contre l’injustice : en laminant tout ce qui dépasse pour ramener les plus favorisés vers la moyenne ou en offrant à tous, et pas seulement aux moins favorisés, plus de chances d’améliorer leur situation. La première démarche est socialiste, elle fait des dégâts en France. C’est surtout celle-là qu’on voit à l’œuvre. La seconde est sociale-libérale, c’est celle-là qu’il tente de nous vendre en l’habillant du prétexte des réalités inéluctables, d’un bouleversement nécessaire des habitudes fiscales, morales et civiques et de gestes ciblés qui cachent l’essentiel : ce sont toujours les mêmes qui en pâtissent, les classes moyennes. Voilà pour la duplicité.

Les électeurs de droite ciblés

Son dessein en 3D, le président le poursuit dans le détail : s’il vient à la rencontre de la France périphérique, ce n’est pas pour annoncer qu’il cèderait aux protestations des Français, surtout quand elles viennent de l’extrême gauche, ce qui l’arrange bien. Non, il tient bon ! Sur l’évacuation de Notre-Dame-des-Landes, acte d’autorité tardif pour faire oublier le déni de démocratie, sorte de victoire à la Pyrrhus ; sur la réforme de la SNCF qu’il fera malgré ses conséquences sur les voyageurs et sur l’économie du pays, mais probablement sans aller jusqu’au bout en réglant les deux problèmes de la dette et des retraites. Celle-ci, n’importe quel gouvernement y aurait été contraint en raison de  l’ouverture à la concurrence en janvier 2019, ce qui relativise son courage ; sur la hausse de la CSG qui sera, c’est juré-craché, compensée à terme par la suppression de la taxe d’habitation pour tous, mais on sait déjà qu’une tranche (aisée) n’y aura pas droit. Une réforme injuste et inepte de toute façon préparant à une France uniforme ; et pour couronner le tout, et faire montre de détermination majeure, on n’est pas Jupiter pour rien, sur la « frappe » qui doit punir le dictateur syrien : là on attendra de voir s’il ne s’agit pas d’une rodomontade. On n’est pas surpris par la fermeté affichée : c’était le but de l’exercice. Mais peut-on croire  à une lutte implacable contre le terrorisme islamique quand on sait que la loi n’en donne pas les moyens et qu’on se contente de fermer  trois mosquées salafistes sur 140.  Peut-on croire à la concession de revenir en arrière dans deux ans sur le 80 km/h, très impopulaire (vous avez essayé de rouler à cette vitesse en 5ème ?), quand on sait que changer tous les panneaux coûte  300  millions d’euros ?  « Je fais tout avec méthode », certes, y compris la disruption, la diversion et la duplicité.

« Jusqu’au bout »... de quoi ?

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Le Président peut afficher sa fermeté, car il a en face de lui des mouvements gauchistes minoritaires ultra-politisés qui n’ont pas  le soutien de la majorité ou des corporatistes dont les privilèges heurtent la majorité des Français. Combattre toutes ces formes de désordre ne lui fait courir aucun risque. Il ne fait aucun doute qu’une majorité existe contre l’occupation des facultés par des étudiants, contre la ZAD, contre la grève perlée de la SNCF. Cette fermeté  met quand même mal à l’aise une partie de ses soutiens de LREM, comme Mathieu Orphelin qui demande une trêve pour les zadistes, car ils sont majoritairement issus de la gauche (ancienne). Cela  n’empêche pas une autre majorité de s’estimer injustement taxée, à qui on parle de croissance sans qu’elle en bénéficie. Il a aussi oublié d’évoquer ce qui dérange, notamment le malaise avec les représentants des collectivités, maires, départements, régions, et quand il décide  que l’intéressement dont bénéficient les salariés des PME-TPE sera défiscalisé, c’est pour faire passer la pilule de l’impôt  prélevé à la source que ces entreprises sont réticentes à collecter.

Dimanche, il s’exprimera de nouveau à la télévision. Si son action était si fondée, il ne serait pas obligé de consacrer autant de temps à se justifier.

Mais voilà, l’enfumage ne marche qu’un temps. Nous allons faire souffler le vent d’une autre vérité pour qu’il se dissipe : celui des réalités que le verbe ne suffit pas à cacher.

Un exemple concret : M. Macron a tenu un discours de grande fermeté sur les occupants illégaux de la ZAD de ND des Landes qui doivent être délogés, et « en même temps » la préfète de Loire-Atlantique annonçait la fin des opérations  et la reprise  des « négociations »… ce qui est une vraie pantalonnade quand on connaît  la réalité ! Au déni de démocratie, l’Etat ajoute le déshonneur ! Discours de fermeté pour plaire à la droite, renoncement pour satisfaire sa gauche.

 


LES REPUBLICAINS SE RECONSTRUISENT AU CENTRE DROIT !

Logo Les républicains

 

Les jérémiades de Franck Riester et les vociférations outrancières de Frédéric Lefèbvre n’y changent rien : petites touches par petites touches, étape par étape, sous la houlette intelligente de Laurent Wauquiez, « Les Républicains » se réorganisent tranquillement pour occuper le centre-droit. On  voudrait nous faire croire que le parti aurait été déserté par le centre. Il n’en est rien.  Il y a bien eu des « désertions » et des « prises de distances », mais ce ne sont que des postures car on cherche vainement ce qui, dans les positions affichées par la rue de Vaugirard, peut justifier ces   comportements.

« Les Républicains », le « rassemblement de la droite et du centre ».

Le parti  est toujours en phase avec le slogan qui date de la création de l’UMP. Car il y a toujours des centristes en son sein. Citons Damien Abad,  Jean Leonetti, Marc-Philippe Daubresse : ils  sont les têtes de gondole d’une frange non négligeable d’adhérents et d’élus qui restent fidèles. De même que le courant libéral, autrefois incarné par Alain Madelin, est toujours représenté, et renouvelé avec la « droite  lib’ »  de  Virginie Calmels qui l’anime avec brio. Evidemment, les gaullistes continuent de former un socle solide : comment en serait-il autrement ? Mais là encore, au-delà de Laurent Wauquiez qui s’en réclame, c’est toute une nouvelle génération avec Julien Aubert qui émerge et participe à la direction. Fidèle à sa promesse de campagne, le Président des Républicains vient de  mettre en place un « Conseil  des sensibilités » pour veiller à ce que  toutes  les nuances de la pensée républicaine soient associées,  écoutées, entendues et participent à l’élaboration du projet pour la France. Il en a confié la présidence à Jean Léonetti,  qui est aussi président du Conseil national,  ce qui est un gage de sérieux. Il a voulu aussi que le mouvement « Libres » de Valérie Pécresse reste « associé » au sein de notreparti, où il a toute sa place.

« Les Républicains », le parti des « Territoires ».

La  sonnette d’alarme tirée par Hervé Morin pour les Régions,  Dominique Bussereau pour les  départements, François Baroin pour les communes, pour dénoncer le comportement centralisateur de l’Etat macronien et son mépris des  territoires, entre curieusement en résonnance avec les mises en garde énoncées par Laurent Wauquiez et le Bureau politique des Républicains depuis des mois. Comme quoi, ce que d’aucuns jugeaient naguère comme exagéré, se retrouvent aujourd’hui dans l’obligation de constater que l’analyse était fondée. S’ils faisaient leur mea-culpa, ce serait encore mieux. Mais justement, comme il faut que nos territoires s’organisent et se coordonnent pour affronter une administration et un gouvernement qui veut les ignorer, « Les Républicains » viennent de mettre en place  le « Comité des Maires », présidé par Gil Averous, Maire de Châteauroux. Il aura pour principales missions de relayer les attentes et difficultés des élus locaux face aux politiques technocratiques et centralisées d'Emmanuel MACRON et de son gouvernement, déconnecté des réalités. Il émettra également des propositions concrètes afin de répondre aux problématiques auxquelles sont confrontés les élus locaux, acteurs majeurs de proximité et dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Le Comité des Maires aura par ailleurs pour mission de contribuer à la préparation des élections municipales à venir, en lien avec l'ensemble des élus et cadres des Républicains.

« Les Républicains » préparent l’avenir.

Le renouvellement  des générations touche le parti dans ses profondeurs, du national au local.  Il faut donc préparer une promotion  de candidats capables d’affronter dans de bonnes conditions les  prochaines échéances électorales. C’est pourquoi il a été décidé de  mettre en place une « école des cadres ». C’est Julien Aubert, jeune député du Vaucluse qui en prend la direction. Le « Projet »  est aussi une autre préoccupation de Laurent Wauquiez qui a hâte d’avoir à sa  disposition un ensemble de  propositions concrètes, d’autant plus que les élections européennes approchent. C’est pourquoi la « Cellule du projet » a été mise en place avec Virginie Calmels, vice-présidente du Parti, pour coordonner les travaux, avec à ses côtés, le député LR de l'Yonne, Guillaume Larrivé et le philosophe Luc Ferry qui interviendra comme personnalité extérieure des Républicains. Un renfort de poids, médiatique, et d’autant plus intéressant que le philosophe, qui n’a  jamais caché ses convictions gaullistes, ne passe pas pour un excité. Voilà un trio de personnalités aux profils et aux parcours complémentaires. Avec  en plus la volonté de mettre « Les Républicains » au carrefour de tous les  mouvements associés. Premier sujet sur la table: l'immigration avec une convention nationale dès le 18 avril. Comme le dit Virginie Calmels : « On a un devoir de reconstruire cette droite d'idées. C'est là-dessus qu'on existera en apportant nos visions, nos projets, nos suggestions. Et sur le fond on voit clairement les lignes de différenciation avec Emmanuel Macron et Marine Le Pen ».

L’Europe, la priorité !

Damien Abad, Vice-président du parti LR et Député de l'Ain, annonce la couleur : les « Républicains » sont « eurolucides ». Au moment où Alain Juppé semble vouloir commettre la sottise de rejoindre les « constructifs » sur un projet européen inspiré du discours de « fuite en avant » de Macron,  prononcé à la Sorbonne  - ce que les Français ont désavoué lors du dernier scrutin européen-, Laurent Wauquiez reçoit dans sa Région une importante délégation du PPE emmenée par son président Joseph Daul pour travailler concrètement sur le sujet. Damien Abad a dénoncé récemment dans un quotidien ce qu'il appelle la « poudre aux yeux » et la « récupération » d'Emmanuel Macron sur l'Europe, et défend une « troisième voie entre euro-béats et eurosceptiques ».  De son côté,  Bruno Retailleau a concocté 30 propositions avec « Force républicaine ». Abondance de biens ne nuit pas.  Laurent Wauquiez qui veut «ouvrir les portes et les fenêtres du parti » souhaite un large débat sur les idées et les convictions, pour le Conseil national fixé au 30 juin.

Pour l’instant, les « Républicains » se positionnent sur la défense du pouvoir d’achat, dénoncent le matraquage fiscal des retraités, et réclament le renforcement de la sécurité pour les  Français et une lutte déterminée contre l’immigration clandestine et contre le terrorisme islamique. Ils estiment que les priorités du gouvernement devraient être la réduction des dépenses publiques et des déficits, et la résorption de la dette. Des propositions approuvées par une large majorité de Français. S'opposer et proposer, voilà donc l'objectif affiché des « Républicains », avec l'ambition de refaire du parti un lieu de débat où élus, intellectuels et représentants de la société civile se côtoient. C’est bien parti et plutôt enthousiasmant comme feuille de route.

 


JE PARIE QUE MACRON VA SE PLANTER !

Macron planté

Je reprends à mon compte la célèbre formule de Blaise Pascal.

Dans un texte un peu obscur et complexe, presqu’autant que la pensée du Président, Eric Le Boucher, d’habitude chroniqueur avisé, peine à nous convaincre de « l’explicabilité » du macronisme. Que le Président n’arrive guère à  inscrire sa « révolution » dans les têtes est un euphémisme. Il y a à cela des raisons que le journaliste n’a pas vu ou ne veut pas voir. Ce qui me paraît certain c’est qu’elles conduiront Emmanuel Macron à échouer, et ce ne sera pas seulement le trou entre l’action et l’explication qui en sera la cause.

Les maux du macronisme.

Les « marcheurs » et leur patron ont beau jalonner leur parcours de « j’assume » maintes fois répétés et de « il fait ce qu’il a annoncé », il n’en reste pas moins que seuls 24% des Français majoritairement de gauche ont voté pour son programme. Le score du second tour est fondé sur un malentendu qui persiste, à savoir le rejet de marine le Pen. De fait, Macron n’a pas de socle électoral et sa politique reste en apesanteur. Sa cote de popularité en atteste. Le renfort de quelques traîtres, soi-disant de droite, attirés par le l’odeur du maroquin, qui ont franchi le Rubicon avant même les législatives et de la poignée de « collabos » d’Agir qui n’ont qu’une antienne à la bouche pour se justifier : «  Wauquiez se rapproche du FN »  mais pas grand-chose à proposer, n’y change rien.

La deuxième difficulté qu’il rencontre, c’est l’impact dérisoire des réformes réalisées. L’opinion publique n’a retenu que la suppression de l’ISF, « cadeau fait aux riches », la  « flat taxe » à 30% ne concerne que la petite minorité qui place en bourse, et la réforme de code du travail, on sait déjà qu’elle n’a rien changé. Pour le reste,  beaucoup de chantiers sont ouverts, et tant qu’ils n’ont pas abouti, les Français ne retiennent que le décalage  entre l’annonce tonitruante et les concessions faites au fur et à mesure que les réformes se précisent. Par contre,  l’erreur monumentale de la hausse de la CSG qui frappe  injustement  les retraités et la confusion qui règne autour de la suppression de la taxe d’habitation créent doute et mécontentement. De  nombreux concitoyens qui attendaient de voir, commencent à se faire une idée plus précise du « ni droite - ni gauche » : une arnaque. Le  pouvoir confond grandiloquence et explications : le mode péremptoire, c’est  la  pédagogie du 19ème siècle ! Macron le réformateur, c’est Monsieur « grands discours et petits chèques ».

La  troisième difficulté qui complique la tâche de « transformation », c’est l’incapacité à faire partager une vision, un idéal.  Cette absence d’idéal est volontaire puisqu’elle veut signer la fin du « politique », considéré comme appartenant au « vieux monde ». Sauf que le pragmatisme technocratique est vide de sens. Il en est réduit à des « coups médiatiques » pour tenter de reprendre la  main. Mais même au 13H ce sera  un Pernaud et sept  volumes d’eau …

L’apogée du pouvoir de la haute fonction publique.

La mise en scène de l’action gouvernementale au service de la « transformation » s’adresse à une société « assujettie » comme nous l’explique Jean-Thomas Lesueur du Think Tank libéral « Thomas More ». « L’étatisme technicien » du président a besoin pour se déployer d’une société française passive, consentante, attendant les solutions d’en haut, bonne à appliquer les consignes. Même si l’égalitarisme auquel on est arrivé met la société sous « conditions de ressources » dans tous les domaines, il reste un peu de discernement politique que l’exécutif s’emploie à museler. Jamais les technocrates n’ont eu autant d’influence : ils sont partout, à la direction des  ministères, dans les cabinets, et  même au gouvernement où l’on vante les ministres « techniciens », sans oublier  les ministres « politiques » énarques eux-mêmes. C’est le triomphe de l’énarchie. C’est le retour de l’Etat tout puissant et les mesures technocratiques pleuvent,  à commencer par les taxes. L’impératif égalitaire persiste jusqu’à l’école obligatoire dès 3 ans, la formation professionnelle est partiellement étatisée et laisse peu de  place aux  Régions qui ont pourtant la  compétence, l’abaissement de la vitesse est imposé avec la même justification que si on importait du sable au Sahara, la décentralisation est vidée de son sens et bientôt ce sera la régression démocratique avec l’abaissement du parlement. L’Etat veut être partout et le seul recours.

Le retour du politique.

La société ligotée et  hyper-administrée ça ne peut pas marcher ! Cette  politique fait courir un risque énorme à notre pays, déjà on voit s’affaiblir l’initiative locale, privée, associative, se décourager le bénévolat ; elle rend impossible les liens immédiats de solidarité et peut-être pire encore, demain, jusqu’à l’esprit de liberté. Macron attend les résultats de sa politique comme Sœur Anne… Il a reporté à la fin du quinquennat les gros efforts qui rétabliraient la France, déficits publics et dette, et il attend les bons chiffres économiques et sociaux qui prouveraient le bien-fondé de son action. Mais c’est un pari, car il n’est pas certain du tout que le climat favorable actuel se prolonge. Il faudrait que la conjoncture reste bonne, que les taux d’intérêts demeurent sages, que Trump ne viennent pas tout mettre par terre… alors que de nombreux signes indiquent que nous sommes à la fin d’un cycle.

Ni droite, ni gauche, les Français voient bien que c’est un camouflage commode pour continuer la  même politique que celle menée par Hollande. L’échec de Macron aura au moins un mérite : celui d’ouvrir les yeux cette énarchie  gauchisante qui, de sa forteresse de Bercy, est aux commandes avec les mêmes recettes : toujours plus d’impôts, de déficits, de dette, de chômeurs et de pauvres. Cet échec signera le retour du politique. Celui-ci se construit à droite, méthodiquement par la proximité avec le peuple.

Les technocrates sont au service exclusif de l’Etat, les politiques sont au service des Français.

Là est toute la différence. Il faudra en priorité supprimer l’ENA. En attendant, il faut s’activer pour limiter les dégâts.

 

 


ON A LES GREVES, MAIS OU EST LA REFORME ?

Greve-SNCF

Des concessions  majeures  pour décourager les grévistes.

La ministre des Transports a  reçu vendredi dernier les syndicats de cheminots. Elle a renoncé à passer par les ordonnances sur le volet « ouverture à la concurrence », qui passera par la procédure parlementaire classique. Elle a accepté la négociation sur les transferts de personnels dans le cadre de l’ouverture à la concurrence, avec conservation de leur statut. L'ouverture du marché en Ile-de-France se déroulera entre 2023 et 2039, autrement  dit, les « calendes  grecques » ! La mise en concurrence pour les RER serait encore plus lointaine, à partir de 2033 et jusqu'à 2039 pour les RER A et B. Par ailleurs, les autres régions pourront elles aussi demander des exceptions à une mise en concurrence obligatoire à partir de 2023. La future loi leur offrira cette possibilité, comme le prévoient les textes européens. Enfin, en cas d'appel d'offres perdu par la SNCF, le transfert des salariés travaillant sur les lignes concernées vers le nouvel opérateur se fera « en priorité sur la base du volontariat » : une disposition dont les modalités et le volume font encore débat, mais qui représente une concession de taille aux syndicats. Il ne reste que l'extinction progressive du statut pour rester le principal casus belli pour les agents du groupe public,  mais  seuls les syndicats CGT et Sud-Rail contestent le principe même de la fin du monopole. Ces derniers sont en effet très préoccupés par l'arrivée programmée d'opérateurs privés, en particulier sur le marché des trains régionaux (TER). Plusieurs régions, à commencer par Provence-Alpes-Côte-d'Azur ou les Hauts-de-France, ont déjà clamé leur volonté de se passer des services de la SNCF, sur au moins une partie de leurs lignes.

Et c’est pas tout !

Les agents de la SNCF conserveront la garantie de l'emploi, leur régime de retraite et leur niveau de rémunération avec intégration des primes et des gratifications. Le maintien des facilités de circulations, et de l'accès au système de soin est renvoyé à la négociation d'un accord de branche. Elisabeth Borne A profité de l'occasion pour annoncer que les nouveaux opérateurs seront tenus de pratiquer eux aussi les tarifs sociaux imposés par l'Etat à la SNCF : billets congés payés, réductions handicapés et famille nombreuse. Une disposition qui vaut pour les TER comme pour les TGV. On se demande bien ce que la réforme va changer, en dehors de l’ouverture à la concurrence.  Mais sur les bases fixées alignées sur les avantages actuels des cheminots, qui se risquera sur un tel  marché aussi miné ? On a la grève, mais la réforme est vidée de son contenu.

Une grève politique et idéologique.

Dès lors,  le  principal  motif  de la grève est idéologique. L'expression  "politique ultralibérale" (risible) a été prononcée du côté  de la France insoumise. Les maladresses verbales successives du gouvernement et la jeunesse de sa majorité ont donné prise aux critiques de la gauche radicale et des syndicats les plus durs. Elles ont donné des arguments à  la CGT. Julien Dray et d’autres, comme  Besancenot, en profitent pour brouiller le message dans le débat public.  On y confond allègrement les perspectives de concurrence avec un « risque de privatisation » pour entretenir le doute sur les vraies intentions du gouvernement.  « Privatisation » :  le gros  mot est lâché. Or la réforme ne vise surtout pas à privatiser la SNCF, elle s'appuie sur la création d'une société à capitaux publics dont les titres seront incessibles ce qui garantit assurance et sécurité. La gauche dure voudrait bien profiter de cette épreuve pour se remettre en selle en faisant mordre la poussière au pouvoir sur ce dossier, sachant que la droite est encore plus dure que le gouvernement sur le sujet. Et pour cause, il ne reste pratiquement rien du projet initial.

Macron veut le  beurre et l’argent du beurre.

Il y a un point sur lequel les syndicats  n’ont pas tort. L'Etat ne peut pas demander des efforts aux cheminots s'il ne remplit pas ses propres obligations. Avant toute chose, le gouvernement aurait dû annoncer clairement que l'Etat actionnaire allait (enfin) jouer son rôle et désendetter le système ferroviaire des milliards d’euros qui pèsent sur son avenir. Un premier engagement de cette nature aurait peut-être évité la poussée de fièvre. Dans un premier temps Emanuel Macron avait donné l'impression de jouer vraiment le rôle de l'actionnaire, mais ces derniers jours, la voix de l'Etat se fait  plus discrète. L’argent manquerait ? En l'état actuel, la SNCF n'est pas en mesure d'affronter sereinement la compétition. Le modèle du rail en France a accumulé  un stock de dette de l'ordre de 50 milliards d'euros et continue de produire des déficits d'exploitation, 2 milliards par an, auxquels il faut intégrer les 13 milliards que la collectivité verse chaque année sous forme de subventions ou de soutien au régime spécial des retraites des cheminots. Il est urgent de mettre fin à la casse du service public, on veut bien, mais la casse, c'est d'abord le modèle actuel.

Enfin, l’amateurisme fait le  reste.

Depuis le lancement de la réforme du rail, le pouvoir multiplie les maladresses et ne fait pas assez la pédagogie de la réforme. C'est d'abord la petite phrase lâchée au Salon de l'agriculture par le président de la République sur la retraite des cheminots comparée à celle des agriculteurs. C'est ensuite les déclarations de la ministre Elisabeth Borne qui estimait que  la grève est inexplicable et qui ajoutait sur un plateau télé que le gouvernement réfléchissait à une écotaxe routière pour financer le rail. La même Borne qui travaillait auprès de Ségolène  Royal quand celle-ci avait dû capituler en rase campagne sur les portiques et l'écotaxe après l'épisode des bonnets rouges, laissant au passage une ardoise d'un milliard d'euros à la collectivité ! On ne règle pas un problème en en créant un autre.

A l'issue, quand viendra l'heure des comptes, c'est toute l'économie française qui sera pénalisée, à commencer par les plus modestes souvent dépendants du train-train quotidien... on aura alors  probablement oublié l’essentiel : la France doit transposer les directives européennes  sur l'arrivée de la concurrence avant le 25 décembre 2018  et pour affronter la concurrence, la SNCF doit s'adapter !

 


CHEMINOTS : LE BRAS DE FER, 100 JOURS DURAILS POUR LE GOUVERNEMENT !

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Nous y voilà !  Retour  à 1995,  ça doit rappeler des souvenirs au sympathisant macroniste,  ci-devant Maire de Bordeaux. C’est le chaos, depuis ce matin, dans les transports. Les cheminots crient victoire et tentent de nous donner une idée de ce que peut produire une grève unitaire de longue durée à la SNCF.

Les syndicats ont de l’imagination.

Faire grève à moindre frais pour les grévistes, avec grand effets par  la désorganisation ! Pourtant, le mouvement qui à l’origine devait être « perlé », ne  sera même peut-être pas  « en pointillé » puisque Sud-Rail, qui tient une grande partie des aiguillages de la région Ile-de-France, a appelé à une grève illimitée. La population, prise en otage comme d’habitude, va devoir prendre son mal en patience, patience qu’elle aura épuisé bien avant le terme des trois mois de conflit prévus par les cheminots. Eux-mêmes vont consentir des sacrifices dont ils ressentiront les effets salariaux à la fin du mois, mais a minima. Le concept qu’ils ont inventé de grève-marathon est novateur, mais il se traduit inévitablement par un acte d’hostilité envers les clients avant de produire le résultat recherché, c’est-à-dire l’affaiblissement du gouvernement et sa reddition en rase campagne. Nous en sommes tous à comparer la situation actuelle à celle de 1995, qui s’est traduite par une sorte de triomphe syndical. La  comparaison ne vaut guère, pourtant. Vingt-trois années se sont écoulées et le contexte social n’est plus le même. Il n’est déjà pas simple de se rendre en train au travail, il devient inexcusable d’en faire une torture, d’autant plus qu’on finit par se demander ce que la réforme va changer dans la vie  des cheminots, tant la ministre des transports a lâché de lest. Une preuve qu’elle n’est pas bornée (ouaf !)

Impossible d’abandonner la réforme.

Les sondages d’opinion qui montrent une division en deux parties à peu près égales entre les Français  favorables à la grève et ceux qui ne le sont pas, n’offrent pas  un grand intérêt. Il faut  savoir que n’importe quel gouvernement aurait été confronté  à la nécessité de cette réforme d’un statut devenu impossible du fait même de l’instauration de la  concurrence dès 2019. On est au bout du délai. Nous n’en sommes qu’au début d’une guéguerre de cent jours et personne ne peut dire ce qui se passera en cours de route. L’opinion reprochera sans doute au gouvernement de s’être aventuré un  peu hâtivement et maladroitement dans une réforme que les syndicats présentent comme brutale, ce qui n’est pas vrai,  d’avoir pris le risque de plonger le monde du travail dans une crise qui peut devenir insupportable, et l’économie dans le marasme, ce qui est prévisible. C’est là qu’il faut être ferme. Le gouvernement en est-il capable ? On finira bien par comprendre qui est vraiment responsable du chaos, du gouvernement ou des cheminots. Il faut  donc exiger la fin du mouvement sans demander pour autant l’abandon de la réforme.

Le gouvernement y laissera des plumes.

Car  cette réforme semble trop improvisée et pécher  par son impréparation,  ce que l’opposition aura raison de dénoncer. Le président et le Premier ministre ont été surpris par l’invention de la « grève en pointillé ». De  son  côté, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a annoncé qu’il n’y aurait pratiquement pas de trains aujourd’hui et demain, sans préjuger de la suite, preuve qu’il n’est pas  maître du jeu. Eux tous ne se sont pas assez méfiés d’un Martinez qui joue son va-tout, le dos  au mur. Il a des  élections à la fin de l’année et il ne peut laisser passer les syndicats réformistes devant la CGT. Il appartenait au gouvernement de prévoir que, cette fois, ses décisions ne passeraient pas comme une lettre à la poste et celui-ci est donc responsable aussi des multiples inconvénients infligés aux Français qui vont au  boulot. Si la situation se prolongeait, il est possible que la colère populaire gagne d’autres secteurs d’activité et se transforme en franche explication avec le pouvoir. Les  camionneurs,  par exemple, pourraient se réveiller si l’Etat ressort le vieux serpent mer d’une taxe sur leur dos pour financer le ferroviaire. C’est là que l’opposition aura son mot  à dire !

 


UN APPEL A LA RESISTANCE… QUI SONNE FAUX !

Macron le messie

 

L'éloge du lieutenant-colonel Beltrame prononcé par Emmanuel Macron est probablement l'un des plus beaux discours prononcés par un président de la République. Histoire, patriotisme, valeurs nationales : tout y était ... même Jeanne d'Arc et de Gaulle, c’est dire ! Citer les grandes figures de la Résistance pour honorer sa mémoire, c’est reconnaître la valeur de son sacrifice et on ne peut qu’y souscrire. Mais il prononce son discours avec la  froideur de l’énarque, sans aucune émotion.

La violence des mots.

Le Président loue la « grandeur » de l'homme et rêve de « cohésion de la nation ». Il est dans son rôle. Emmanuel Macron se met dans la posture d'un « chef des armées » prêt à combattre.  Manifestement il connaît, à la différence de son prédécesseur, tous les codes de la fonction.  Il nomme l'ennemi sans ménagement : « Hydre islamiste »« obscurantisme barbare »« ennemi insidieux »« islamisme souterrain », « errance fanatique »…  il dit les mots et leur adjoint des qualificatifs qui ne laisse aucune place à la complaisance. Il va  même plus loin : il lie « le terroriste de Trèbes »  et « le meurtrier de Mireille Knoll... qui profanent nos valeurs sacrées »  et il se rend aux obsèques de cette dernière dans la foulée, « assassinée parce qu'elle était juive ». On a compris : il y a un antisémitisme islamiste. « L'un d'entre nous venait de se dresser », rappelle-t-il, lorsqu'il relate la tuerie. Le colonel Beltrame, incarnation de « l'esprit français de résistance » par son courage. Définir l'ennemi et se mettre en posture de combat. Son acte héroïque, le président veut en faire un point de départ : « Il a conjuré l'esprit de renoncement et d'indifférence », « nous l'emporterons », « combattons », précise-t-il. On croit  entendre  les accents de la Marseillaise ! Ah quel talent de comédien ! On aimerait  bien lui faire confiance, mais on commence à connaître M. Macron : « grand diseux, petit faiseux », comme on dit chez moi. La  violence des mots est là pour cacher la réalité, celle  d’une grande naïveté et d’un angélisme bien connus et répandus dans la gauche progressiste.

En attendant le prochain attentat…

Il ne suffit pas de dénoncer l’obscurantisme, il faut le combattre. N’en doutez pas, après ce beau discours, rien ne changera. D’ailleurs nous sommes prévenus. La froide détermination présidentielle qu’annonce : « On surmontera sans faiblesse et sans emportement, avec lucidité et méthode », ne se traduira pas par un changement de politique. « Ce combat n'est pas de ceux que l'on mène sabre au clair », paraît-il. Est-il autiste ? Toujours est-il qu’il ne veut rien entendre, sûr de lui, comme d’habitude. Le combat sera long, certes ; la justice fera son travail, on le voudrait bien ; la croissance et l’emploi, le dédoublement des cours préparatoires, feront le reste, ça n’est pas inutile mais rien n’est certain. Tout ça n’est pas suffisant : des mots, des symboles, des signaux, cela ne fait pas une politique. Lionel Jospin avait fait la  même erreur au début des années 2000 : résultat  Jean-Marie Le Pen était au 2ème tour de l’élection présidentielle  en 2002. D’ailleurs, le Premier ministre a opposé une fin de non-recevoir aux demandes des leaders de la droite et les a aussi accusés d'irresponsabilité. Le même courage que pour N-D des Landes !

Des actes puissants sont nécessaires.

L’exécutif ne peut ignorer la  progression galopante de l’islamisme dans les quartiers. A Trappes,  certains jugent déjà la situation irréversible. Ce que le Président et son premier ministre envisagent n’est pas à la hauteur. Si l’action en profondeur est nécessaire, il  faut qu’elle s’accompagne de gestes dissuasifs forts sur la laïcité et la mise en œuvre de moyens décuplés dans le renseignement, et le démantèlement de l’économie de la drogue qui fait partie du même combat. L’ennemi, puisqu’on nomme les choses, est largement embusqué à l'intérieur de nos 800 « quartiers », et on ne va rien faire  pour l’en déloger ?  Si cette action n’est pas menée, celle « en profondeur » souhaitée par le Président ne pourra se faire, c’est évident. L’école sera impuissante.  Non, nous attendons des mesures et des actes puissants, un plan de combat contre ceux qui nous ont déclaré la guerre chez nous. Et commençons par interdire le salafisme, puisqu’il est le vecteur d’un intégrisme  incompatible avec  les valeurs de la République. Contrairement à ce qu’affirme Edouard Philippe,  c’est possible, il  suffit de le vouloir, car l’argument de l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme ne tient pas : « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi ». Mais justement, il faut être aveugle pour ne pas constater qu’il y a trouble à l’ordre public, notamment avec le port du voile intégral qu’on devrait réprimer… Affirmer qu’on ne peut pas  interdire une idée, en feignant d’ignorer qu’elle place la  charia au-dessus de nos lois, c’est avoir décidé de ne rien faire ! Quant aux « fichés S », on doit comprendre qu’ils ne servent pas à grand-chose. Pourtant des juristes nous disent que nous avons déjà les outils juridiques pour prononcer des internements administratifs. Et « en même temps », on va accueillir les djihadistes syriens qui veulent revenir en France !  Rien que sur les quelques sujets que je viens d’énumérer, l’Etat a les moyens d’agir.

Comme 83% des Français,

n’en déplaise à mon ami Gérard  Longuet et avec Laurent Wauquiez,  j’attends des actes !  Il faut écouter le peuple ! Sinon, « l’appel présidentiel à la résistance », faut-il  que les Français y répondent, comme pendant la seconde guerre  mondiale, en agissant dans la clandestinité : est-ce cela que l’on veut ? Si le pouvoir n’agit pas, ça finira en guerre civile !

Il se dit que dans les « quartiers », les jeunes ont beaucoup applaudi à l'annonce de la mort de l'officier de gendarmerie, et qu'ils se sont bien amusés à l'écoute de l’éloge prononcé par le président ! Probablement vrai. Tristement vrai !

 



LES MAUVAIS CONTES A DORMIR DEBOUT DE LE MAIRE ET DARMANIN !

Croissance 2014 panne

 

Cocorico  pour un mensonge !

L'annonce d'un déficit public ramené à 2,6 % du PIB en 2017 permet enfin une sortie de la procédure de déficit excessif par Bruxelles. Il fait dire à Bruno Le Maire que ce résultat a été obtenu « grâce aux efforts de réduction des dépenses et à la politique de redressement entamée par le gouvernement ». Un énorme mensonge ! Car les autres indicateurs clefs que sont la dette, les dépenses ou la pression fiscale, constatés à l’heure qu’il est, vont à rebours des objectifs gouvernementaux.

La croissance, cet écran de fumée.

Le regain de croissance ne permet pas à lui seul un rétablissement pérenne des comptes publics. Ainsi, le taux de prélèvements obligatoires a atteint les 45,4% du PIB : 45,4% de toute la richesse créée par les Français sont prélevés par la puissance publique ! Historique !  Une pression fiscale record, du jamais vu, de quoi relancer le « ras-le-bol fiscal ». La France reste toujours la terre de la pression fiscale. Et le gouvernement aurait tort de crier victoire trop vite parce que notre pays reste en queue du peloton européen en matière de déficit : le déficit moyen de la zone euro est à 0,9 %. Alors à 2,6%, il n’y a pas de quoi pavoiser. Et si le déficit s’est effectivement réduit, c’est parce que la croissance a fait rentrer davantage d’impôts.

Le  seul avantage de ce rayon de soleil, c’est que  la voie est désormais grande ouverte pour que la Commission européenne mette fin le 23 mai prochain à la procédure de déficit excessif lancée contre la France en 2009. Il faut pour cela rester deux années de suite avec un déficit sous les 3 %, et tout indique que le pari sera tenu également cette année. Sauf retournement imprévu de conjoncture toujours possible. Ces perspectives devraient aussi faciliter le passage du cap de 2019, où le déficit devait à nouveau tutoyer les 3% en raison de la transformation du CICE en baisse directe de charges (ce qui occasionnera un surcoût temporaire). 

« En même temps » une réalité plus sévère.

Ces bonnes nouvelles ne laissent pas pour autant un ciel bleu horizon. Car dans « en même temps », les chiffres dévoilés lundi par l'Insee vont à rebours des objectifs budgétaires que s'était fixés Emmanuel Macron pour son quinquennat. Non seulement  le taux de prélèvement obligatoire augmente, mais les dépenses publiques aussi :  celles-ci s'établissent à 56,5 % du PIB preuve que la réduction du déficit en pourcentage s'explique avant tout par des raisons conjoncturelles. La croissance des dépenses s'est établie l'an dernier à +2,5 %, alors que la loi de finances initiale tablait sur +1,6 %. La  hausse de la rémunération de la fonction publique (+2,2 % contre +0,6 % en 2016) y a pris une grande part, du fait de mesures  prises telles que le dégel du point d'indice et les diverses améliorations catégorielles, décidées sous François Hollande.  Enfin, le dernier indicateur clef n'est pas non plus là où il était attendu. Malgré une croissance plus forte que prévu et un déficit plus bas, la dette publique repart logiquement à la hausse, à 97 % du PIB contre 96,6 % un an auparavant. Le gouvernement ne prévoit pas de baisse avant 2020, même  s'il a promis récemment de redoubler d'efforts dès cette année.

Une pente dangereuse.

On est loin, en effet, des objectifs affichés pour le quinquennat, soit la baisse promise pour la dette de 5 points de PIB en moins, pour les dépenses publiques de 3 points et pour le taux de prélèvements obligatoires de 1 point. Et comme le penchant du gouvernement est toujours le même : il n’y a pas de cagnotte, mais  je ne peux m’empêcher de dépenser plus, c’est plutôt  mal parti ! Car comme le souligne Eric Woerth : « il n’y a pas  l’ombre d’un début d’action sur la dépense publique ».  On cherche toujours les décisions courageuses dont parle Bruno Le Maire et son compère Darmanin. Sauf que sans baisse des dépenses, pas de baisse des impôts. Impossible alors pour l’économie française de se libérer, c’est l’échec des réformes assuré.