UN APPEL A LA RESISTANCE… QUI SONNE FAUX !
30 mars 2018
L'éloge du lieutenant-colonel Beltrame prononcé par Emmanuel Macron est probablement l'un des plus beaux discours prononcés par un président de la République. Histoire, patriotisme, valeurs nationales : tout y était ... même Jeanne d'Arc et de Gaulle, c’est dire ! Citer les grandes figures de la Résistance pour honorer sa mémoire, c’est reconnaître la valeur de son sacrifice et on ne peut qu’y souscrire. Mais il prononce son discours avec la froideur de l’énarque, sans aucune émotion.
La violence des mots.
Le Président loue la « grandeur » de l'homme et rêve de « cohésion de la nation ». Il est dans son rôle. Emmanuel Macron se met dans la posture d'un « chef des armées » prêt à combattre. Manifestement il connaît, à la différence de son prédécesseur, tous les codes de la fonction. Il nomme l'ennemi sans ménagement : « Hydre islamiste », « obscurantisme barbare », « ennemi insidieux », « islamisme souterrain », « errance fanatique »… il dit les mots et leur adjoint des qualificatifs qui ne laisse aucune place à la complaisance. Il va même plus loin : il lie « le terroriste de Trèbes » et « le meurtrier de Mireille Knoll... qui profanent nos valeurs sacrées » et il se rend aux obsèques de cette dernière dans la foulée, « assassinée parce qu'elle était juive ». On a compris : il y a un antisémitisme islamiste. « L'un d'entre nous venait de se dresser », rappelle-t-il, lorsqu'il relate la tuerie. Le colonel Beltrame, incarnation de « l'esprit français de résistance » par son courage. Définir l'ennemi et se mettre en posture de combat. Son acte héroïque, le président veut en faire un point de départ : « Il a conjuré l'esprit de renoncement et d'indifférence », « nous l'emporterons », « combattons », précise-t-il. On croit entendre les accents de la Marseillaise ! Ah quel talent de comédien ! On aimerait bien lui faire confiance, mais on commence à connaître M. Macron : « grand diseux, petit faiseux », comme on dit chez moi. La violence des mots est là pour cacher la réalité, celle d’une grande naïveté et d’un angélisme bien connus et répandus dans la gauche progressiste.
En attendant le prochain attentat…
Il ne suffit pas de dénoncer l’obscurantisme, il faut le combattre. N’en doutez pas, après ce beau discours, rien ne changera. D’ailleurs nous sommes prévenus. La froide détermination présidentielle qu’annonce : « On surmontera sans faiblesse et sans emportement, avec lucidité et méthode », ne se traduira pas par un changement de politique. « Ce combat n'est pas de ceux que l'on mène sabre au clair », paraît-il. Est-il autiste ? Toujours est-il qu’il ne veut rien entendre, sûr de lui, comme d’habitude. Le combat sera long, certes ; la justice fera son travail, on le voudrait bien ; la croissance et l’emploi, le dédoublement des cours préparatoires, feront le reste, ça n’est pas inutile mais rien n’est certain. Tout ça n’est pas suffisant : des mots, des symboles, des signaux, cela ne fait pas une politique. Lionel Jospin avait fait la même erreur au début des années 2000 : résultat Jean-Marie Le Pen était au 2ème tour de l’élection présidentielle en 2002. D’ailleurs, le Premier ministre a opposé une fin de non-recevoir aux demandes des leaders de la droite et les a aussi accusés d'irresponsabilité. Le même courage que pour N-D des Landes !
Des actes puissants sont nécessaires.
L’exécutif ne peut ignorer la progression galopante de l’islamisme dans les quartiers. A Trappes, certains jugent déjà la situation irréversible. Ce que le Président et son premier ministre envisagent n’est pas à la hauteur. Si l’action en profondeur est nécessaire, il faut qu’elle s’accompagne de gestes dissuasifs forts sur la laïcité et la mise en œuvre de moyens décuplés dans le renseignement, et le démantèlement de l’économie de la drogue qui fait partie du même combat. L’ennemi, puisqu’on nomme les choses, est largement embusqué à l'intérieur de nos 800 « quartiers », et on ne va rien faire pour l’en déloger ? Si cette action n’est pas menée, celle « en profondeur » souhaitée par le Président ne pourra se faire, c’est évident. L’école sera impuissante. Non, nous attendons des mesures et des actes puissants, un plan de combat contre ceux qui nous ont déclaré la guerre chez nous. Et commençons par interdire le salafisme, puisqu’il est le vecteur d’un intégrisme incompatible avec les valeurs de la République. Contrairement à ce qu’affirme Edouard Philippe, c’est possible, il suffit de le vouloir, car l’argument de l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme ne tient pas : « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi ». Mais justement, il faut être aveugle pour ne pas constater qu’il y a trouble à l’ordre public, notamment avec le port du voile intégral qu’on devrait réprimer… Affirmer qu’on ne peut pas interdire une idée, en feignant d’ignorer qu’elle place la charia au-dessus de nos lois, c’est avoir décidé de ne rien faire ! Quant aux « fichés S », on doit comprendre qu’ils ne servent pas à grand-chose. Pourtant des juristes nous disent que nous avons déjà les outils juridiques pour prononcer des internements administratifs. Et « en même temps », on va accueillir les djihadistes syriens qui veulent revenir en France ! Rien que sur les quelques sujets que je viens d’énumérer, l’Etat a les moyens d’agir.
Comme 83% des Français,
n’en déplaise à mon ami Gérard Longuet et avec Laurent Wauquiez, j’attends des actes ! Il faut écouter le peuple ! Sinon, « l’appel présidentiel à la résistance », faut-il que les Français y répondent, comme pendant la seconde guerre mondiale, en agissant dans la clandestinité : est-ce cela que l’on veut ? Si le pouvoir n’agit pas, ça finira en guerre civile !
Il se dit que dans les « quartiers », les jeunes ont beaucoup applaudi à l'annonce de la mort de l'officier de gendarmerie, et qu'ils se sont bien amusés à l'écoute de l’éloge prononcé par le président ! Probablement vrai. Tristement vrai !
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