HISTOIRE
« OSONS L’EUROPE… DES NATIONS »
MILAN ET LA TOURNEE DES LACS

LE BOUGISME NE MENE NULLE PART

Macron 2018

OU   …  MACRON,  UN AN APRES

Voilà  un an qu’il est élu.  Un point des « transformations » et de la  marche de  la France vers le « nouveau monde » s’impose. Après le  mandat de François Hollande, le contraste  est saisissant. A la présidence « normale », terne et gauche (dans tous les sens du terme) d’un sous-préfet de Corrèze, succède la jeunesse, le dynamisme,  le tourbillon brillant d’une gouvernance qui se veut Jupitérienne et qui en fascine plus d’un. Mais force  est de constater que derrière les belles images, le roman à  l’eau de rose digne de Gala qu’on veut nous conter, le bilan est pour l’instant assez maigre, à l’inverse de son ego surdémesuré si on se réfère à  l’interview qu’il a donnée à la prestigieuse NRF.

Macron,  c’est  « monsieur demi-mesure »

Certes, beaucoup de réformes sont engagées et mettent les secteurs concernés en ébullition. Ce sont toujours les mêmes  qui sont à la manœuvre, soit par intérêt catégoriel ou existentiel, tel le blocage des cheminots de Sud Rail et de la CGT, soit par idéologie comme dans les universités avec les éternels bons à rien anti-sélection. Pourtant, si ce qui est contesté va dans le bon sens, force  est de constater que les réformes  proposées ou décidées ressortent plutôt de la « réformette ». Un seul bon point : les décisions prises par  le Ministre de l’Education : au moins là, c’est clair et net. Car en guise de « transformation », on aurait plutôt  des adaptations qui laissent de nombreux sujets en route : ainsi de la SNCF, où excepté  l’ouverture à la concurrence, les  cheminots ne perdent rien des avantages de leur statut. On  observe aussi que, par exemple, la réforme du code du travail n’a rien réglé parce que trop partielle. De même celle de l’assurance-chômage très limitée. Il y a aussi un problème de méthode : les avocats sont dans la rue vent debout contre la réforme de  la justice, les hôpitaux sont en pleine agitation, les maires au bord de la révolte contre  les baisses de dotations …  Les réformes de l’apprentissage et de la formation professionnelle constituent une erreur majeure : en laissant de côté les Régions qui ont en charge ces secteurs, l’Etat se prive d’un levier stratégique qui aurait pu démultiplier l’effort à un moment crucial où  l’on voit le chômage structurel  résister. De  là à vouloir museler les oppositions en affaiblissant le parlement, il n’y a qu’un pas que la réforme constitutionnelle aiderait à franchir : la tentation bonapartiste de la « démocrature » (contraction de démocratie et dictature) perce dans la verticalité du pouvoir. La question qu’il faut se poser : est-ce que tout ce tohu-bohu est bien utile ? Quitte à avoir de l’opposition aux réformes, autant aller au fond !

Macron c’est « monsieur taxe-à-tout-va »

Inutile de revenir sur l’injustice énorme qui est faite aux retraités avec la hausse de la CSG. On assiste  à une multiplication des ressources par la hausse des taxes existantes (tabac, carburants) et à la création de taxes nouvelles, Bercy n’étant jamais à cours d’imagination en la matière. En fait l’absence de plan concret de réduction des dépenses publiques condamne le gouvernement à un jeu de bonneteau fiscal exaspérant.  Les 100 milliards de réduction de  la dette annoncés par  Macron, coup de com’ qui reprend le chiffre de Juppé, n’est en fait que le produit d’un ratio dette/PIB rendu plus favorable par la  croissance : ils ne sont pas le fruit d’une baisse effective et réelle du poids de la dette. Les recettes augmentent, les dépenses ne baissent pas, elles auraient même tendance à augmenter aussi.... Et les déficits avec !

Macron c’est de grands discours pour cacher de petites réalités

Il n’y a pas loin du Capitole à la roche tarpéïenne. On peut se faire  applaudir au Congrès américain et revenir les mains vides. De même, pour relancer l’Europe les belles  envolées ne suffisent pas. Elles sont prises pour de l’arrogance  française.  Il faudra en passer par les volontés allemandes qui sont réticentes sur  les relances envisagées par l’Elysée à grand renfort de trompettes. C’est d’un avocat  dont on a besoin.  C’est un Sarkozy qu’il fallait pour relancer la  machine, ou à la limite un Juppé,  qui s’était révélé un brillant Ministre des Affaires étrangères. Mais les Français sont trop cons, ils ne les méritent pas ! Pour autant, le temps presse. Comme le souligne Hubert Védrine, l’Europe doit prendre en compte les attentes en matière d’identité et de sécurité, ce que Macron méprise profondément. C’est vrai, l’hôte de l’Elysée a une belle plume, il fait des discours brillants qui épatent la galerie. Pourtant, on ne peut  les prendre pour argent comptant. Dans beaucoup de domaines, le macronisme du « en même temps » est illisible, qu’il s’agisse de la politique migratoire, de  la lutte contre le communautarisme, du respect de l’autorité de l’Etat dont la « Bérézina » de Notre-Dame des Landes est l’exemple emblématique, de l’importance de  la ruralité que le Président néglige… Le Président sait où il va, il est bien le seul. Ses supporters en sont à répéter  en boucle les « éléments de langage » que le  « château » consent à leur donner en pâture. Dans tout ce fatras de  bouillonnement, l’analyse rationnelle peine à se  frayer un chemin, tandis que les médias nous vendent des images  glamour et à l’eau de rose d’un président jupitérien. Certes, il reste un  point positif : le regard sur la France a changé, mais jusqu’à quand ?

Le bougisme ne mène nulle part, pour l’instant !

 

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