MILAN ET LA TOURNEE DES LACS
17 mai 2018
Deux semaines de coupure de la vie politique, ça fait du bien, surtout quand on est en partie coupé du tumulte événementiel quotidien. Ainsi, vue d’Italie, la commémoration de la première année du quinquennat est apparue bien lointaine et pour tout dire anecdotique, et de la même façon, la mollesse de la réaction du gouvernement face au nouvel attentat terroriste nous est apparue encore plus surréaliste.
Sous un ciel parfois capricieux, nous avons donc profité pleinement des splendeurs que le Nord de la botte recèle à profusion. Nous n’avons pas pu tout voir, il a bien fallu faire des choix. Notre périple nous a menés de Milan à Vérone et Bergame, des rives du Lac de Garde, le lumineux, à celles du ténébreux lac de Côme aux orages tonitruants pour finir par le majestueux lac Majeur, et ses pépites que sont les îles Borromées.
Nous nous contenterons de quelques ponts de repères.
A Milan, l’incontournable, c’est le Duomo : façade inouïe, intérieur fascinant et montée sur les terrasses malheureusement sous la pluie, après avoir fait la queue longuement sou le soleil pour entrer dans la cathédrale, de quoi rager. Il faut dire que les mesures de sécurité sont ici drastiques et le filtrage avec fouille consciencieuse exécuté par l’armée ! Avec la visite du musée, nous y aurons consacré pratiquement une journée. Je citerai encore la pinacothèque Ambrosiana où nous passerons bien deux heures et demie à contempler les œuvres multiples qu’elle recèle, dont un Léonard de Vinci parfaitement mis en exergue, et les extraits de son codex. Notre coup de cœur milanais sera pour la modeste église des Bénédictines San Maurizio pour les fresques qui la recouvrent intégralement et qui sont d’une beauté époustouflante. Enfin, je ne peux pas ne pas évoquer le « Spritz » au Campari pris évidemment à la « Camparinade » de la grandiose galerie Victor Emmanuel II, une manière de goûter à l’ambiance des lieux.
Nous avons pris la route ensuite pour le Lac de Garde qui nous réservera un temps bien plus clément. Notamment pour la visite de Vérone. Ah Vérone ! C’est bien sûr Juliette et son balcon, mais aussi une ville à l’ambiance très particulière, restée dans son jus, à la fois élégante et familière. On est frappé par la beauté des lieux dans ce qu’ils expriment encore aujourd’hui un art de vivre. Il ne manque que la rumeur d’une foule qui se presserait dans les arènes. Du lac de Garde on retiendra la halte à la pointe San Vigilio, pour un café pris au ras de l’eau dans un cadre quelque peu romantique, la traversée en ferry jusqu’à Gardone Riviera pour visiter l’excentrique jardin de la villa « Vittoriale » de Gabrielle d’Annunzio dont l’exploit est d’avoir implanté un bateau de guerre intégré dans le dédale des terrasses et d’une végétation foisonnante. On ne peut évoquer le lac de Garde sans un détour par Sirmione, cette presqu’île qui le pénètre comme une sorte de poignard. Beaucoup de touristes en ce dimanche, mais la petite ville fortifiée vaut le détour. C’est aussi la région du Bardolino et des excellents vins de Valpoliccella…
Notre séjour se poursuit sur les bords du Lac de Côme. Nous avons opté pour un logement sur la rive est de la jambe droite du lac, à un quart d’heure de Côme et quelques vint cinq minutes de Bellagio. En face de nous, c’est Laglio où se trouve la villa plutôt discète de Georges (What else ?) et celle plus imposante de Zlatan Ibrahimovitch… enfin, d’après notre hôtesse. La visite de Côme s’impose, là encore avec l’inévitable duomo et la basilique Sant’Abondio, chef d’oeuvre de l’architecture lombarde, qui sort de l’ordinaire. A Bellagio, nous avons l’impression que les Français se sont donné rendez-vous, tant ils sont nombreux. Ce charmant village aux ruelles tout en pentes a gardé son charme malgré l’afflux des touristes attirés par sa situation privilégiée au cœur du lac. Nous passons en face et privilégions la visite des jardins de la villa « Carlotta » : tout simplement magnifiques ! Un seul regret, nous sommes quinze jours trop tard, car la floraison des azalées et des rhododendrons est presque terminée.
Le final est pour le Lac Majeur. Et nous avons bien fait. C’est le point d’orgue de notre voyage. L’appartement nous offre une pleine vue sur le lac et les Alpes qui le bordent au fond, avec leur toit enneigé. Stresa, offre le spectacle de ses grands hôtels prestigieux, de sa promenade aux accents méditerranéens, de ses ruelles animées. Nous consacrons une journée aux îles Borromées, c’est incontournable et nous ne regretterons pas. Entre les extravagances du palais d’Isola Bella avec ses salles débordantes de dorures et de sculptures, ses grottes et ses terrasses, la pittoresque île des pêcheurs qui a su garder son identité bien que colonisée par les restaurants à touristes, et le jardin embaumé par les citronniers de « l’isola Madre », nous n’aurons pas assez de cinq sens pour parer à une offre aussi diversifiée.
Voilà un aperçu de ce qui nous a occupés pendant ces deux semaines. Je passe sur les spaghettis à toutes les sauces, toujours parfaitement cuisinés et dont je raffole, les vins excellents, notamment un blanc Lugana au bouquet floral exceptionnel et un rosé lumineux de la Ca dei Frari… la gentillesse des italiens. Nous revenons avec la conviction renforcée que l’Europe, notre Europe, a une identité qui transpire en Italie dans ce florilège culturel que notre pays partage grandement. Et pas loin de 900 photos...
A bientôt, pour des sujets plus … politiques !
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