HULOT, UN EGARE AU GOUVERNEMENT
21 mai 2018
Macron en a fait un ministre d’Etat. Une qualification qui place le Ministre de l’Ecologie dans les premiers rangs par importance. Mais voilà, on ne se refait pas. Pour moi, un écolo, c’est d’abord un irresponsable, au moins en France. Alors, l’exercice des responsabilités, c’est compliqué… d’où l’Etat qui devient « états d’âme ». Nicolas Hulot partira-t-il au milieu de l’été ? C’est possible, tant il parait qu’il étouffe au gouvernement. Le président n’aura peut-être pas envie de renouveler la calinothérapie dont il a fait preuve jusqu’à maintenant. S’il s’avère qu’Hulot ne lui est plus utile, son sort sera scellé.
Hulot avait prévenu qu’il se donnait « un an » pour juger de son efficacité, en précisant qu’il attendait l’été pour avoir suffisamment de recul afin d’avoir « un moment de vérité » avec le couple exécutif: « On fera le point, on tracera les perspectives et on prendra ensemble des décisions sur l’avenir, sur les prochaines étapes ». Mais d’ores et déjà, il se sent capable de partir. Nous on aimerait bien, parce que son écologie punitive qui tape au portefeuille le citoyen contribuable, on en a plus qu’assez. Je me passerai bien de penser à lui chaque fois que je fais le plein d’essence.
C’est qu’entre l’idéal écolo et la réalité, il y a des couleuvres énormes à avaler : le glyphosate, les centrales nucléaires et maintenant l’huile de palme … Certes, il a quelques nuisances à son actif : la fermeture de Fessenheim, l’abandon de Notre-Dame des Landes, et d’autres mesures plus utiles comme sur les pesticides, mais il préfère mettre l’accent sur ce qu’il n’a pas fait. On le comprend, sa conception de l’écologie la rend impossible à mettre en œuvre s’il faut tenir compte des enjeux défendus par les autres ministres, de l’agriculture ou des transports … La politique n’est que l’art du possible et nécessite des compromis que les ayathollahs verts ont du mal à admettre. Alors il ne reste plus qu’à gémir : il vient chez Jean-Jacques Bourdin la mine insatisfaite, envisage de partir et montre ses doutes. il met l'accent sur ce qu'il n'a pas fait et n’a pas envie de défendre son bilan, tant il se sent ligoté. Pour lui qui rêve d’une transformation sociétale, le chemin parcouru parait dérisoire.
Ministre d’Etat, il est plutôt ministre des états d’âme. Hulot est un tragique. Il confond allègrement fonction ministérielle et production de télévision. La charge de la Transition écologique et solidaire nécessiterait d’être portée collectivement, il en fait une œuvre solitaire enchaînant ses hauts et ses bas comme naguère les séquences émotion et frisson. Se rend-il compte qu’en fait il n’est qu’une prise de guerre du macronisme, devenant une icône otage d’un pouvoir très vertical et probablement aussi vert que peuvent l’être les technocrates de Bercy. Populaire, il devait faire de l’effet, il fait dans l’affect.
Et effectivement, le poids lourd du gouvernement qu’il devrait être traîne plus sa langueur qu’il ne porte son action. Il se montre peu, se déplace rarement et parle encore moins : il a été quasiment aphone sur la SNCF, sur les états généraux de l’alimentation ou sur Air France. Et quand il s’exprime, c’est pour évoquer à demi-mot sa démission… ou au contraire pour l’écarter. On comprend que le Président ait quelques égards pour cette personnalité tourmentée, aimée des Français, qui a accepté de venir dans son gouvernement après avoir refusé plusieurs fois à d’autres. Mais le chantage permanent finit par être lassant. Combien de temps écoutera-t-il encore les pressions maladroites de son ministre ? Car ce blues surexposé risque de finir par miner la cohésion du gouvernement, par ruiner l’avantage qu’offre cette diva médiatique qui se révèle finalement si peu adaptée aux mœurs politiques. Et lasser une opinion qui n’a rien à faire des humeurs ministérielles. Ceux qui voyaient en Nicolas Hulot un Sisyphe de l’écologie, un héros de la « transformation sociétale », de « l’intelligence collective » découvrent un Narcisse impuissant.
Nicolas Hulot, un égaré au gouvernement. Ministre ou militant, ça n’est pas la même chose, il faut choisir !
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