HISTOIRE

EDUCATION : DERRIERE LES MOTS, L’IMPUISSANCE !

 

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Ce ne sont pas les quelques mesurettes proposées qui changeront quelque chose au grand malaise éducatif. Derrière les mots se cache l’impuissance. Et, comme en pédagogie, le péremptoire ne sert plus à rien : il ne suffit pas d’affirmer pour que cela soit compris, entendu, mémorisé. C’est pourtant à cet exercice que s’est prêté le Président de la République.

Que peut-on attendre de ces mesurettes ?

On noter d’abord la faiblesse des moyens alloués : 250 millions d’euros sur trois ans. Une goutte d’eau dans la mer. Si on se gargarise de grands mots comme « mobilisation de l’école pour la République », on peine sur le service après-vente avec 1000 formateurs à la laïcité et à l’enseignement moral et civique  d’ici juillet (pour former qui ? les élèves, les enseignants ?), le renforcement des sanctions pour les manquements à l’autorité des enseignants avec des travaux d’intérêt général qui existaient déjà mais mis en sommeil après 2012, la « valorisation des rites républicains » et enfin un nouveau parcours citoyen de l’école élémentaire à la terminale avec évaluation en fin de parcours (on ne dit pas sous quelle forme). La maitrise du Français devient un chantier prioritaire sans qu’on dise comment. La mise en place d’une journée de la Laïcité est typique de ces mesures dont la gauche raffole. Il n’y a pas grand-chose à attendre de cet arsenal à la fois parce qu’il n’est pas à la hauteur et parce qu’il reste trop dans l’affirmation. La « contrainte » reste faible, tant pour les enseignants que pour les élèves.

Retour aux sources.

Il est grand temps que la gauche renoue avec les valeurs républicaines qui étaient les siennes il y a un siècle, dont Manolito se réclame encore, et abandonne le multiculturalisme et le communautarisme  imposés par les gaucho-bobos dans les années 90 au nom du « respect de l’autre ». Du coup on a inversé les valeurs, et l’intégration s’est mise à marcher à reculons. Disons-le clairement, ceux-là ont renoncé de fait au caractère universel de nos valeurs, celles des lumières, celles de la révolution française, qui avaient mis plus d’un siècle à s’imposer. Ils ont fait le lit de cet apartheid des quartiers que le Premier Ministre dénonce aujourd’hui. Les conséquences en furent catastrophiques : ce fut la guerre du « foulard » puis du voile, puis de la burka. Le système éducatif a été assailli de demandes inacceptables au nom du respect de coutumes ou d’interdits religieux qui n’ont rien à voir avec l’école. Les profs eux-mêmes, sous l’influence des syndicats de gauche, ont adhéré à cette évolution et ont opposé une résistance passive pour la plupart, actives et violente parfois, aux décisions venues d’en-haut, notamment chaque fois qu’il a été question d’enseigner les valeurs de la République et la citoyenneté. Il est tellement plus facile de donner le droit de vote aux étrangers de ces communautés pour sacraliser le séparatisme. Il faut tout reprendre à la base. Les profs, les parents, les élèves.

Aux grands maux, les grands remèdes.

Il faut faire des établissements scolaires des « forteresses de la République ».  Si j’étais Ministre de l’Education, je proposerais :

-          Le recyclage de tous les enseignants en formation professionnelle obligatoire pour s’assurer de leur capacité à enseigner les valeurs de la République (contenu philosophique, Histoire…) et des méthodes en vérifiant qu’ils se sont appropriés les programmes.

-          La mise en place d’un cadre républicain au quotidien : drapeau au fronton de l’établissement, Déclaration des Droits de l’Homme affichée dans toutes les classes avec le buste de Marianne.

-          Exigences uniformes pour tous les établissements d’un code d’autorité : mise en rangs en silence, autorisation de s’asseoir en classe, élèves qui se lèvent à l’entrée d’un adulte, demande de parole en levant le doigt… Toutes choses qui ont été largement abandonnées.

-          Mise en place d’un corps d’inspecteurs spécialisés pour procéder en continu à l’évaluation des enseignants et vérifier que les programmes d’éducation civique sont bien réalisés.

-          Rétablissement d’une note (ou évaluation) de conduite et comportement avec un passeport citoyen pour chaque élève dès le CE2 et jusqu’en terminale, avec notation entrant dans le système d’évaluation.

-          Implication systématique des parents en cas de manquements aux principes civiques et laïcs, avec responsabilisation (suspension des allocations familiales par exemple).

-          Mise en place d’un dispositif « un jeune, une solution », pour mettre fin à l’errance des jeunes sortis du système sans aucun diplôme et désoeuvrés. Ce dispositif regroupera sous une seule autorité tous les moyens (multiples et nombreux) qui existent déjà mais éparpillés et qui seront regroupés et redéployés pour l’occasion : stages de formation professionnelle, apprentissages, emplois-formation, service civique, école de la 2ème chance, centres éducatifs, enrôlement à durée déterminée dans l’armée… La détection se fera comme au temps du conseil de révision. A 16 ans, tous les jeune seront recensés et devront passer devant un « conseil d’intégration sociale » devant lequel chacun(e) devra décliner le cursus qu’il poursuit ou à défaut être orienté vers un dispositif  adapté à son profil.

-          Pour les cas les plus difficiles, des « brigades civiques » seront créées avec affectation à caractère judiciaire, avec pour but d’éloigner ces jeunes de leur milieu ou de leur environnement, en les envoyant en mission humanitaire « très encadrée » à l’étranger pendant un certain temps, le temps d’acquérir une formation et une nouvelle mentalité.

Voilà quelques moyens concrets qui pourraient remédier à la tentation communautaire et faciliter l’assimilation. Ils supposent une volonté politique et une application dans la durée, sans quoi rien de profond ne sera réalisé. De nombreux dispositifs existant déjà et financés, cela ne devrait pas mobiliser des dépenses nouvelles onéreuses.

 


ILS N’ONT VRAIMENT PAS HONTE !

 

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Manuel, tu pousses le bouchon un peu loin ! (pour la gauche)

Avec les décisions prises pour lutter contre le terrorisme et l’islam radical, les socialistes réinventent le fil à couper le beurre. Ils découvrent avec délice le principe d’autorité à l’école, ils préconisent pour la détection et le suivi des individus suspects un arsenal de mesures de contrôle, d’écoutes qu’hier encore ils refusaient. Manuel Valls vient de faire avec beaucoup de lucidité un amer constat sur la situation dans les quartiers pour lesquels il parle d’un « apartheid territorial, social et ethnique » qui aurait valu les foudres de la gauche s’il avait été fait par Nicolas Sarkozy. Plus à droite que moi tu meurs ! Je parie que ça ne va pas durer longtemps et la ficelle est un peu grosse. Il pourrait au moins se demander comment on en est arrivé là et si la gauche n'avait pas sa (large) part de responsabilité.

Quelle majorité pour la reconquête ?

Car l’autre gauche, qui se tait pour l’instant, assommée par les manifestations du 11 janvier et l’horreur des crimes perpétrés, murmure déjà ses désaccords. L’énergie déployée par le Premier Ministre, soutenue et encouragée mezzo voce par la droite au nom de l’intérêt supérieur du pays, doit suppléer à l’inertie silencieuse de la Ministre de la Justice et des frondeurs de l’Assemblée nationale. Les chantiers sont bien identifiés  concernant la citoyenneté qu’il faut renforcer ou faire apprendre et la mixité urbaine qu’il faut rétablir. Mais au-delà des mots, qui s’y attellera ? Ce sont des quartiers entiers qu’il faudrait déménager, ce sont des milliers d’habitants qu’il faudrait déplacer et éparpiller, ce sont des dizaines d’établissements scolaires qu’il faudrait peupler différemment… Il serait étonnant que les « altermondialistes angéliques » laissent faire. Ce ne sont pas 2 680 emplois supplémentaires à saupoudrer entre la justice, la police et l’armée qui vont suffire.

L’Etat doit se faire respecter partout.

Le gouvernement a-t-il la ferme volonté de reconquérir les « territoires perdus de la République » ?  On voudrait le croire. Mais alors qu’il commence par faire respecter la loi partout, y compris dans les ZAD occupées par une faune de libertariens que n’auraient pas désavoués les « Charlie Hebdo ». C’est la condition sine qua none pour qu’il soit pris au sérieux. Ce n’est pas le moindre paradoxe auquel la politique de gauche va être confrontée. L’ordre juste comme disait Mme « Royal » ce n’est pas « juste de l’ordre où ça arrange ». Avec les tentatives d’abonnements collectifs à « Charlie Hebdo », comme à la Région des Pays de la Loire, une autre tentative de récupération se fait jour. Cette volonté de s’approprier le mouvement « je suis Charlie » comme si cela allait de soi est une mystification. On voudrait détourner le message envoyé par les millions de Français qui ont voulu crier « leur identité » à cette occasion qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

La force des mots ne doit pas cacher la faiblesse de la réponse.

Les réponses à apporter le plus rapidement possible ce n’est pas une hypothétique loi votée dans deux mois. Deux priorités s’imposent au gouvernement. En premier, c’est qu’effectivement la République doit réoccuper tous les territoires de la nation, quitte à mettre « le paquet ». Les zones de non-droit où règnent la drogue, la violence et le racket doivent être réduites. Les zones de « droit parallèle communautaire» doivent disparaitre. Les zones d’homogénéité ethnique doivent régresser grâce à une politique active de mixité. Cela suppose que tous les services publics réinvestissent massivement les quartiers concernés par un redéploiement sans faille : école, administration, police… et les mettre en situation de relever tous les défis et toutes les provocations. L’action devra être prolongée sur le plan carcéral par une politique appropriée de détection des détenus radicaux pour les isoler. En second, l’Etat doit pouvoir s’appuyer sur une représentation réelle de la population musulmane avec une communauté des imams reconnue par elle. Il est urgent de l’organiser et d’exiger d’eux un minimum comme parler notre langue ou être français, ou encore interdire qu’ils soient nommés ou dépendants d’un état extérieur. La démarche peut très bien être menée dans le cadre de la loi de 1905.

Après les illusions que font naitre les discours velléitaires peuvent rapidement venir les désillusions.

 


ON N’EMPRISONNE PAS VOLTAIRE !

Voltaire


En France, le respect des œuvres de l’esprit, quel qu’en soit le niveau, est une tradition. On le doit en partie à Voltaire. C’est le Général de Gaulle à qui on conseillait de poursuivre Sartre pour son « Manifeste des 121» en faveur de l’insoumission, pendant la guerre d’Algérie, qui eut la formule : « on n’emprisonne pas Voltaire », pour signifier son refus d’intenter des poursuites. Voltaire c’est un symbole de la liberté d’opinion. Ce titre de gloire, il le doit à l’action qu’il mena contre le fonctionnement de la justice dans l’affaire Calas et à l’immense correspondance qui témoigne de son combat contre l’obscurantisme. C’est déjà à cette époque, le pouvoir de l’écrivain qui, par sa plume, se lève contre ceux qui tentent de faire triompher les préjugés. Et il n’a épargné aucun pouvoir établi. De là à faire entrer les dessinateurs de Charlie hebdo au Panthéon comme lui, il y a un immense pas qu’on ne saurait franchir.

Notre « éclairé » du XVIIIème siècle doit bien se marrer là-haut. Avec le massacre du 7 janvier et le mouvement « Je suis Charlie », il est devenu « tendance ». Pas un bobo de gauche, quand ce n’est pas le présentateur lui-même, qui ne fasse référence sur les plateaux télé ou ailleurs à la fameuse sentence : « Je ne suis pas d'accord avec votre opinion, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez l'exprimer », pensant briller en citant Voltaire. Sauf que personne n’est capable d’en préciser la source exacte dans son œuvre. Peu importe, l’esprit voltairien n’est pas trahi pour autant.

Mais avec le nouveau numéro de Charlie Hebdo et la caricature de Mahomet, si peu choquante soit-elle, j’ai l’impression qu’on abuse du label voltairien sur la liberté d’expression. La formule plait parce qu’elle permet le plus large soutien à la cause du journal satirique, alors que c’est du principe seul du droit à l’expression qu’il s’agit. Un paravent commode pour camoufler une récupération politique par une ultra-gauche avec laquelle je ne me sens rien de commun. Tolérance ne veut pas dire approbation. Je n’ai jamais acheté ce canard satirique que j’ai toujours trouvé excessif dans son mépris de tout ce qui est corps constitués de la République et de l’Etat. Ni dieu ni maître, dont acte, mais pour eux, pas pour moi. C’est une première tentative de se servir de « Je suis Charlie ».  Une manière d’emprisonner Voltaire au service d’une cause exclusive.

Le gouvernement n’est pas en reste qui entend surfer sur la vague d’unité nationale en mélangeant les tenants et les aboutissants. Mais à force de pérorer sur la règle de la liberté d’expression tout en voulant rassurer les musulmans, ce qu’on peut comprendre, les deux chefs de l’exécutif font aussi de la récupération et tombent à nouveau dans le piège communautaire. C’est l’ensemble des Français qui ont besoin d’être rassurés et notamment face à la pratique de l’Islam en France dont le communautarisme de plus en plus ostentatoire qu’il affiche les inquiète. N’est pas Voltaire qui veut. Mais là encore on a bien l’impression qu’il sert de caution à une démarche de récupération du mouvement « Je suis Charlie », ce qui est une autre manière de tenter de l’emprisonner. Ce n’est pas ce que le peuple français attend. Comme beaucoup d’autres, je n’ai pas marché pour Hollande, je n’ai pas marché pour sauver Charlie Hebdo. J’ai marché par compassion pour des gens qui ont été lâchement assassinés et pour protester contre ces tueurs qui ont voulu faire justice au nom d’une loi qui n’est pas la nôtre. Une manière « d’écraser l’infâme » comme aurait dit Voltaire.

On sent revenir à grands pas la tentation du déni. Au nom de la lutte contre l’islamophobie, l’autocensure se réinstalle doucement pour ne pas « froisser », et malgré les crayons brandis, malgré les professions de foi martiales, il se pourrait bien qu’il y ait de moins en moins de « Charlie ». Comme Alain Finkielkraut, je pense qu’il est absurde d’affirmer que les assassins des journalistes de Charlie Hebdo étaient « sans foi ni loi » ou comme l’affirme le président de la République qu’ils n’ont aucun rapport avec la religion musulmane. Qu’on m’explique alors pourquoi la publication du dernier exemplaire du journal satirique déclenche la fureur dans les pays musulmans, y compris jusqu’en Turquie ! L’islamisme n’est pas l’Islam mais il en est tout de même une « maladie » dont les populations modérées, par peur ou par paresse, n’osent se désolidariser. On l’a bien vu lors des manifestations du 11 janvier avec la faible participation des « quartiers ». Et comme l’écrit Gilles Kepel, si on veut résoudre la crise du « vivre ensemble », il faut cesser de fournir l’excuse de la discrimination et de l’exclusion aux salafistes qui veulent subvertir moralement et juridiquement les valeurs de la société française, ce que font journellement les Plenel, Birnbaum, Joffrin et consorts. Ils n’emprisonneront pas Voltaire parce qu’on ne les laissera pas faire. Les imams chantant la Marseillaise, hier, lors de leur rassemblement annuel, nous y encouragent !

 


L’EDUCATION AU CŒUR DU PROBLEME

Laicite

Un triste constat.

Je ne vais pas jeter la pierre aux enseignants : bien souvent, ils ne font que ce qu’ils peuvent et il arrive trop souvent que leurs efforts ne soient pas récompensés. D’autant plus qu’ils sont au service d’un système qui a perdu ses repères et son efficacité, brinquebalé entre une hiérarchie dont le pilote change trop souvent, des directives multiples et fluctuantes, des parents inquisiteurs-consommateurs et des élèves mal élevés pour la plupart. Leur savoir a perdu son crédit concurrencé par internet et le peu d’autorité qui leur reste tient plus à la personnalité individuelle qu’à la place que leur concède la machine éducative. On ne peut donc pas s’étonner que l’éducation nationale laisse sur le pavé des milliers d’enfants sans formation et que ceux qui sortent de leur cursus d’études ont trop souvent des connaissances fragiles et mal assimilées. Triste constat que les événements de la semaine dernière viennent d’aggraver : on découvre avec amertume qu’en plus les valeurs sacro-saintes de notre République que l’enseignement de l’éducation civique aurait dû inculquer, non seulement ne sont pas assimilées mais contestées. Ces cerveaux qu’on a laissé en jachère, d’autres savent les remplir.

La religion en question.

On ne sera pas surpris de découvrir que les élèves qui ont refusé de participer aux minutes de silence dans les établissements, et sans vouloir stigmatiser, étaient pour la plupart musulmans. A ce sujet j’ai entendu dans les débats tous les arguments sur le respect, la tolérance, l’esprit voltairien (qui a lu Voltaire ?), la liberté d’expression et j’en passe. Pas un de nos intellectuels n’a expliqué qu’en fait le malaise profond vient d’un constat tout simple : pour ces élèves-là, ce n’est pas la loi de la République qui importe, mais la loi religieuse, la « charia » qu’ils placent en premier, et c’est au nom de cette loi que les assassins ont agi. C’est le fondement du communautarisme. Tant qu’on ne réussira pas à leur faire comprendre que la laïcité de l’Etat, dans notre pays, sépare les règles religieuses et la loi républicaine, et que celle-ci est primordiale, nous aurons tous les comportements inappropriés que l’on rencontre et qui ont commencé avec le port du foulard.

La dérive communautariste.

Depuis plus de vingt ans, nous sommes confrontés à ce problème sans le nommer clairement, entre volonté de ne pas stigmatiser et déni. C’est Lionel Jospin, alors Ministre de l’Education (1989) qui a commis l’erreur magistrale : en dévoluant aux chefs d’établissement la décision d’autoriser ou non le port du foulard il abandonnait le principe de laïcité qu’impose l’Etat pour entrer dans une démarche communautariste. Une brèche était ouverte qui a permis ensuite à d’autres revendications de fleurir : refus de certains enseignements scientifiques, contestation du menu des cantines, exigences pour les piscines, sans parler de l’accoutrement vestimentaire des filles… L’école de la République n’est plus universelle. Comment alors enseigner la « Laïcité » ?

L'école impuissante et dépassée.

Par ailleurs, le civisme et la laïcité reposent sur des vertus qui nécessitent pour les pratiquer une conscience fondée sur un esprit correctement formé et cultivé, qui inclut l’apprentissage de l’esprit critique et l’accès à la relativité du jugement. Or nos enseignants ont déjà tant de mal à faire apprendre le « b-a ba » de notre langue que c’est rêver d’imaginer qu’ils puissent aller aussi loin dans l’éducation de cerveaux rétifs à l’effort et à la réflexion. En plus, ils ne sont pas aidés par le milieu familial, soit parce qu’il est inexistant ou démuni, ou encore d’une autre culture. Et la concurrence des réseaux sociaux où, paraît-il, les élèves d’aujourd’hui puisent 90% de leurs connaissances (effrayant !) rend leur tâche presqu’impossible.

On sait ce qu'il faudrait faire...

Et pourtant, on est au cœur du problème. Les solutions passent probablement par une meilleure formation des enseignants. Encore faudrait-il arrêter de parler de société multiculturelle et « arc-en-ciel », comme hier matin Jack Lang, qui n’a toujours pas compris ! Encore faudrait-il imposer des contraintes aux parents et faire en sorte qu’ils ne soient pas co-gestionnaires des classes. Encore faudrait-il remettre le professeur au centre du système, et non l’élève. Encore faudrait-il rétablir le principe d’autorité et qu’il soit partagé par toute la communauté éducative, ce qui n’est pas certain. Il y aurait beaucoup à dire sur les contenus enseignés : temps d’apprentissage du Français insuffisant, histoire réduite à de la bouillie sans chronologie, littérature réduite aux œuvres faciles, … et les pratiques pédagogiques qui hésitent entre l’obsolescence et l’inadaptation, quand elles ne sont pas autodidactes. Encore faudrait-il, enfin, que la formation débouche sur autre chose que l’inactivité qui est le lot promis à une fraction trop importante des jeunes, surtout de ceux des « quartiers ». Car c’est au final ce qui donne du sens aux études. Pour l'heure, la gauche redécouvre la nécessité de l'autorité ce qui est réjouissant au moment où on s'apprêtait à supprimer les notes. Et la Ministre envisage encore de renforcer l'enseignement civique, cette tarte à la crème dont on parlait déjà en ... 1995 ! Qu'a-t-on fait depuis ?

Une lueur d'espoir.

On voit que le chantier est énorme. Il faudrait une action continue sur de longues années au lieu de faire et défaire constamment au gré des changements de majorité politique quand ce n’est pas de ministre. On a toutes les raisons de rester pessimiste. Il y a pourtant une lueur dans ce constat bien sombre : l’ampleur du sursaut populaire des manifestations qui, on l’a trop peu exprimé, est aussi une marque d’exaspération de la France profonde à l’égard des agissements de type communautariste. Les Français ont voulu dire, avec une grande dignité, en défendant la liberté d’expression, « on est chez nous, et chez nous, c’est la loi de la République qui s’impose, et aucune autre ». Cette lueur peut être le support des révisions profondes dont notre Education nationale a besoin. Au pouvoir politique d’en saisir l’opportunité s’il en a le courage.

 


RETOUR SUR TERRE

 

Parachute

Les événements de la semaine dernière ne doivent pas nous faire oublier la triste réalité  de la crise économique et sociale que traverse notre pays. Il faut rester lucide. Nous aurons de la chance s’ils ne contribuent pas à l’aggraver. Le renforcement de la lutte contre le terrorisme ne sera, en effet, pas gratuit. Un chantier de plus pour le gouvernement qui n’en manque pas.

La France vient de perdre sa place de 5ème puissance mondiale.

Elle est désormais dépassée par le Royaume-Uni. Cela signifie que notre PIB a progressé moins vite que celui de notre voisin. Et pour cause, puisque la croissance est restée atone en 2014. Ce recul est une bien triste nouvelle. Elle confirme le déclassement que connait la France non seulement en matière de PIB global mais aussi en richesse par habitant. Comment retrouver la confiance avec un exécutif qui au soir de la Saint-Sylvestre semblait encore ignorer cet état de fait. Et le recul est constaté sur un écart significatif de près de 100 milliards d’euros, ce qui n’est pas rien (4,5%). Il est le produit de trois éléments : une croissance économique beaucoup plus rapide pour le Royaume-Uni, un rythme d’inflation plus soutenu outre-manche et la réappréciation substantielle de la Livre Sterling. Rappelons qu’en 2013, la situation était exactement inverse, avec un écart de 97 milliards d’euros inférieur au PIB français. Avec 3% de croissance, l’économie britannique n’a pas crevé les plafonds, cela souligne au contraire le marasme que traverse l’économie de notre pays. Malheureusement, les prévisions de croissance pour 2015 montrent que la tendance ne va pas s’inverser.

Les mauvais réflexes continuent.

Ce début d’année est marqué par un véritable feu d’artifices de hausses d’impôts, de relèvements de taxes et d’augmentations de tarifs publics. A cela il faut ajouter le nouveau hold-up des prélèvements sociaux avec le taux de la CSG des retraités qui va dépendre de leurs ressources individuelles avec une progressivité comparable à celle de l’impôt sur le revenu. Les classes moyennes sont encore et toujours en première ligne pour compenser l’impéritie des pouvoirs publics dans la gestion de leurs budgets. Voilà à quoi aura servi la baisse du prix du pétrole, des taux d’intérêts et de l’euro : une triple aubaine pour relancer la croissance et l’activité gaspillée dans la hausse des prélèvements ! Et on s’étonne ensuite que la croissance ne repart pas. Encore une fois, l’exécutif manifeste sa préférence invétérée pour la fiscalité et son alourdissement. Qu’on en juge : 15% de hausse pour les timbres, 4,3% pour le métro des Parisiens, 2,6% pour les chemins de fer… Le SMIC augmente de 0,8% pour une inflation à 0,3%, effort  louable mais inférieur pour le smicard aux hausses qu’il aura à subir sur ses dépenses.

Les points chauds de 2015 : entre guerres de tranchées et réformettes.

La loi Macron. Les grands chantiers ouverts en ce début d’année sont nombreux, au premier rang desquels on trouve la « fameuse » loi « Macron ». Son contenu est typique de toutes ces réformes qui ont fait monter le FN sans résoudre les problèmes des Français.  Si elle contient quelques menues avancées utiles sur l’épargne salariale, la simplification (à la marge) du droit du travail ou du permis de conduire, son essentiel consiste surtout à déstructurer ce qui constitue la trame de l’organisation de notre société avec en conséquence une aggravation de la perte des repères qui fait monter partout le vote protestataire. La loi sera examinée le 26 janvier par les députés et malgré le climat actuel, ça risque d’être tendu. Son contenu cristallise toutes les récriminations. Elle est décriée par les syndicats en désaccord avec une partie de la gauche sur le travail du dimanche, combattue par les professions réglementées hostiles à la libéralisation, pour des effets incertains sur la croissance et l’emploi. Rien dans cette loi, telle qu’elle se présente, ne changera aux fondamentaux macroéconomiques désastreux de la France : elle ne corrigera en rien les déficits, la récession et le chômage et n’apportera ni croissance ni activité. On se demande d’ailleurs d’où sortent les 6 milliards de hausse promise du pouvoir d’achat alors qu’elle introduit en douce des dépenses publiques supplémentaires telles que l’indemnisation des professionnels ayant payé leur charge ou le recrutement de magistrats professionnels pour les tribunaux de commerce induit par la réforme de la justice prud’homale et des tribunaux de commerce.

La réforme territoriale. C’est un bel exemple de réforme qui consiste à résoudre des problèmes qui ne se posent pas. La réforme régionale qui déstabilise une structure analogue à celle de nos voisins n’est ni faite ni à faire avec son découpage imposé sans aucune concertation. C’est une naïveté de croire qu’en réduisant d’un tiers le nombre des régions on en réduirait d’autant le coût alors que c’est probablement l’inverse qui va se produire. Les sénateurs vont donc attaquer dès maintenant le troisième volet de cette réforme : il s’agit de redistribuer les rôles des trois échelons de collectivités. L’objectif poursuivi, à savoir la simplification des administrations locales et des économies, est loin d’être assuré. La réforme des compétences promet une belle guerre de tranchées tant les enjeux territoriaux sont tout sauf négligeables. Les divergences d’approches entre les tenants des départements qui ont sauvé leur peau, ceux des métropoles qui voudraient limiter l’hégémonie des Régions et celles-ci qui en rêvent, on n’a pas fini de compter les points.

Les retraites. Un an après la fausse réforme du régime général, le chantier revient sur le devant de la scène via les complémentaires dont la faillite s’annonce. Les partenaires sociaux auront un round de négociation à partir du 17 février afin de trouver une solution. C’est le quart du revenu des retraités non cadres et la moitié de celui des cadres qui est en balance. On ne voit pas comment on pourrait échapper à une modification de l’âge auquel on peut toucher sa retraite complémentaire. Un vrai défi pour la gauche.

La loi Santé. De janvier à mars, le projet de loi « Touraine » va être réécrit en concertation avec l’ordre des médecins et les partenaires sociaux avant le passage au Parlement. L’étatisation rampante en marche depuis  quinze ans va atteindre son nirvana avec la généralisation du tiers payant qui provoque un blocage fort  en ce qu’il fait des médecins libéraux des apparentés fonctionnaires. La délégation de tâches aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes tirent le système vers le bas. Pour résumer, l’économie générale du système qui est proposé par la loi avec le renforcement de l’étatisation au détriment du contrôle des partenaires sociaux,  c’est la faculté de l’usager de choisir librement et de mettre en concurrence l’offre de soins qui va disparaître.

Le marché du travail. Dernier round de négociation entre les partenaires sociaux sur la modernisation du dialogue social et les seuils sociaux. Les patrons sont très divisés sur la représentation des salariés dans les TPE et les syndicats sont vent debout contre l’assouplissement des seuils sociaux qui libéreraient pourtant des milliers d’emplois. Alléger et simplifier ne va pas être commode et comme, en cas d’échec, l’exécutif s’est engagé à légiférer, c’est au pied du mur qu’on verra le maçon, avec sa majorité hétéroclite. Le sujet tabou des 35 heures pourrait revenir aussi sur la table par le biais du réexamen de l’accord interprofessionnel signé en janvier 2013. Autre dossier explosif !

La France doit se réformer.

Le gouvernement actuel tente des efforts mais doit trainer sa majorité comme un boulet. C’est pourquoi, il ne faut pas en attendre grand-chose pour la redynamisation de notre économie, d’autant plus que la démarche est toujours sous-tendue par une approche keynésienne aujourd’hui inadaptée dans le contexte de mondialisation que nous connaissons. Après avoir cassé tout ce qui faisait la force de notre pays : la famille, l’Etat, l’armée, les classes moyennes… au nom de la modernité, le gouvernement socialiste nous prépare un grand désastre dont les attentats que nous venons de vivre ne sont qu’un épisode.

Avec ce train de nouvelles réformes, je crains que nous ne soyons en face d’un nouvel épisode de la « grande illusion ».

 


LA TRAGEDIE A OUVERT LES YEUX DES FRANCAIS

     Manif charlie Manif Charlie Angers
  

Des millions de Français dans la rue, 45 000 à Angers, du jamais vu depuis une éternité. La mobilisation a été à la hauteur de l’horreur des massacres de ces jours derniers. Voilà une belle démonstration de l’attachement du peuple aux valeurs de notre République et du refus du fanatisme.

Le temps de l’émotion et du recueillement passé, il est temps d’entamer la réflexion et le débat que des événements aussi tragiques rendent nécessaires. La première leçon à tirer est qu’il existe bien une identité propre à la nation française qui s’est exprimée dans l’ampleur inhabituelle et historique de la participation populaire aux manifestations de samedi et dimanche. Cette identité ne peut évidemment se résumer à notre attachement à la liberté d’expression qui n’est qu’une facette de la liberté de penser, principe fondateur de la République et de notre démocratie occidentale. Mais elle en est un symbole emblématique. Nous venons de prendre conscience qu’une guerre nous est imposée sur notre sol, elle menace notre manière de vivre et notre conception une et indivisible de la République. Il nous faut donc combattre. Ces tueries nous imposent de nous demander comment on en est arrivé là, ce qui oblige à faire l’examen des faits et à établir des responsabilités, puis de se demander quelles sont les réponses à apporter.

Mais d’abord, comment en est-on arrivé là ?

Il ne doit pas nous échapper que l’ignoble crime a été commis par des enfants français. Ce n’est pas comme si cette « exécution » avait été commise par des gens venus de l’extérieur. A ce constat, il faut ajouter les dizaines de djihadistes français partis au Moyen Orient. Il faudrait encore y ajouter les difficultés rencontrées par de nombreux enseignants pour faire respecter par leurs élèves musulmans la minute de silence jeudi dernier ou encore ces jeunes qui font le « V » de la victoire dans le dos des journalistes des chaines d’info en continu… Autant de comportements qui nous montrent l’ampleur du mal qui ronge notre société. Aujourd’hui on veut nous montrer le spectacle d’une unité républicaine sans faille,  toutes autorités confondues, responsables politiques et religieux en tête. Mais peut-on être certain que derrière cette unité de façade, il y a bien une acceptation voltairienne de la liberté par tous qui place le droit de dire et de caricaturer au-dessus de l’accord ou du désaccord avec ce qui est dit ou dessiné.

La droite porte une responsabilité pour ne pas avoir réussi à mener à bien le débat sur l’identité nationale et ne pas avoir conçu la politique d’assimilation telle qu’elle aurait dû être menée, s’arrêtant trop souvent en chemin avec des demi-mesures. Les lois de renforcement de la laïcité contre la burka ou le port du voile sont bafouées quotidiennement  et n’ont pas apporté de réponse au défaut d’intégration dans les cités tout en renforçant le réflexe communautariste, malgré les efforts consentis en faveur du renouvellement urbain et les milliards déversés dans le cadre de la politique des quartiers.

La gauche, elle, porte une lourde responsabilité parce qu’elle n’a pas de politique convaincante face au communautarisme qu’elle a facilité par idéologie, accentuant la ghettoïsation sociale et religieuse. Elle n’est pas claire sur les réponses répressives ou éducatives à apporter à des réalités qu’elle ne veut pas voir et pourtant ressenties comme insupportables par une partie de la population. Le laxisme de la justice cher à Mme Taubira que Philippe Bilger dénonce fortement est en cause autant que les manquements à la laïcité que permet Mme Vallaud Belkacem. Et de fait, depuis deux ans et demi, notre pays a manifesté à l’égard de l’Islam radical une complaisance coupable. Le flirt du PS avec l’électorat des banlieues l’empêche de désigner cet Islam subversif qui s’y cache. Telle est la réalité. « Pas d’amalgame ! », « il ne faut pas stigmatiser »… Tout le monde en est bien d’accord, mais ce temps-là est désormais révolu, parce qu’il est dépassé. 

Alors, que peut-on faire ?

En premier lieu, il va falloir exiger des musulmans de France qu’ils se désolidarisent de l’Islam radical, sans pour autant crier à l’islamophobie. C’est le fond du problème. Car l’Islam de paix et de tolérance est bien trop silencieux. Il convient de poser la question du droit des femmes comme celle du droit tout court notamment par rapport à la charia. Il faut aider l’Islam à se réformer comme l’y invite Malek Chebel avec son manifeste « Pour un Islam des lumières » qui propose entre autre une séparation du politique et du religieux et l’acceptation des règles universelles. Or c’est le chemin inverse qui est emprunté. Voilà pourquoi la religion des musulmans est devenue le sujet d’inquiétude numéro un des Français à égalité avec la crise économique, le chômage et les impôts. Un Islam de France, compatible avec la République est possible. Aidons les Français musulmans de bonne volonté à l’imposer.

Les réponses à apporter sont de deux ordres : répressif d’abord, pédagogique ensuite.

Désormais, nous savons que le pire peut arriver. Le seul moyen de combattre l’acte d’un commando terroriste est d’étendre le pouvoir de la police. Dans ce type de guerre dite « asymétrique », les moyens « non conventionnels » ont leur place : sous De Gaulle on utilisait des « barbouzes » contre les poseurs de bombes. Comme la France, pour de multiples raisons est une cible privilégiée, les forces de l’ordre et les services de renseignements peuvent s’attendre à tout, tant la menace est protéiforme, entre les individus abreuvés de haine par la rhétorique des extrémistes djihadistes, capables d’agir seuls sur le coup d’une pulsion, et les tueurs entrainés qui agissent de façon préparée et sur « commande » sur des cibles privilégiées et soigneusement choisies pour leur caractère symbolique.  Notre législation devra donc encore s’adapter à ces nouvelles formes de violence pour renforcer la détection et le suivi des personnes potentiellement dangereuses. C’est accepter d’en payer le prix pour les moyens en homme et en matériel -la sécurité a un coût-,  et le sacrifice probable d’une partie de notre liberté pendant quelques temps -la démocratie ne peut l’éviter si on veut la préserver- . La tâche est immense car il s’agit aussi de travailler au repérage des réseaux terroristes, d’une surveillance accrue des réseaux sociaux, d’interdire la diffusion des ouvrages prônant l’Islam radical, d’efforts supplémentaires pour lutter contre le djihadisme à l’étranger, de neutraliser les trafics d’armes… Il convient aussi de s’interroger sur le financement des mouvements islamiques, sur le rôle du Qatar, de l’Iran et de l’Arabie, sans quoi il n’y aurait pas d’expansion de l’Islam politique.

Les terrains de cette lutte doivent aussi investir l’éducation dans les familles, à l’école, dans toutes les associations. La prévention de la radicalisation est le meilleur moyen de couper le recrutement, les extrémistes fondamentalistes ayant une prédilection pour les jeunes déstabilisés ayant sombré dans la délinquance. C’est aux parents, aux professeurs et aux éducateurs qu’il faut confier la mission de détection des adolescents à risque. C’est aussi dans les prisons qu’il faut intervenir pour mettre fin à un embrigadement connu de tous. Il faut certainement aussi un vaste programme de politiques urbaines, scolaires, sociales, axées sur l’unité nationale. La laïcité ne doit faire l’objet d’aucune exception car elle est la garante de la cohésion nationale. Encore faut-il non seulement l’enseigner mais l’appliquer au quotidien. Elle sera d’autant mieux comprise qu’elle pourra s’appuyer sur une culture humaniste correctement assimilée, qui passe par la connaissance des auteurs du XVIIIème siècle, jugés ringards aujourd’hui et mis à l’index, et de notre Histoire que l’on édulcore un peu plus à chaque réforme. Quand une jeune française musulmane pourra choisir librement son mari, y compris en dehors de sa religion, et s’habiller  autrement qu’avec une robe sur un pantalon, nous saurons que nous avons gagné la partie. D’ici là, le chemin risque d’être long.

L’exécution des journalistes de Charlie Hebdo avec toutes les victimes collatérales ont été un électrochoc et les manifestations d’aujourd’hui témoignent d’un sursaut. Il ne faudrait pas que demain, le déni l’emporte à nouveau.

 


DEBOUT POUR LA REPUBLIQUE

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Chers amis,
 
Demain nous participerons au rassemblement d’Angers, à 15H place Leclerc. Au cours des dernières années, nos sociétés pluralistes, démocratiques et libres ont progressivement lâché du terrain sur la liberté d'expression que nous avions durement conquise. 
Comme l’explique Bill Leak, qui publie une caricature du prophète dans un journal australien, nous devons réagir parce que les extrémistes qui ont commis un massacre à la rédaction de Charlie Hebdo avaient délibérément choisi "un symbole de la liberté de parole qui est au fondement même de la civilisation occidentale". Selon lui, "un beau sens de l'humour est l'une des caractéristiques distinctives des êtres humains hautement évolués et civilisés", et "son absence est l'une des caractéristiques distinctives de la barbarie".
Nous pouvons nous retrouver au kiosque du Mail à 14H45 pour marcher ensemble.
Amitiés,
 
Daniel et Paulette
 

LE BRETTEUR DE L’INUTILE

 

Voici le papier que j’avais prévu d’éditer ce jour. Mon premier réflexe a été de différer. Et puis je me suis dit que les journalistes visés par l'attentat n'auraient pas voulu que la vie s'arrête. C'est en pensant à eux que je mets cette prose en ligne.

En avant-propos, je veux vous dire toute l’horreur que m’inspire le massacre de ce matin à « Charlie Hebdo ». Ayons ensemble une pensée pour la famille des victimes, journalistes et policiers, trop nombreuses, et je veux aussi vous dire mon émotion profonde d’apprendre que les dessinateurs dont j’appréciais l’humour ravageur sont tombés sous les balles de leurs bourreaux fous : Cabus, Charb, Wolinski, Tignous… C’est une atteinte intolérable à ce que notre démocratie a de plus sacré : la liberté d’expression. Nous ne devons pas céder un pouce de terrain à ce fascisme noir. Il faut que la réponse du peuple français, de tous les Français quelle que soit leur confession, soit unanime de réprobation forte et de dénonciation de ce crime odieux. Dans les jours qui viennent, nous aurons à manifester l’unité de la nation autour du chef de l’Etat. Le deuil, le respect dû à la mémoire des victimes nous imposent de taire pour quelques temps toutes les polémiques. Le calepin s’en fera un devoir.

 

Hollande est à l’offensive.

Des médias complaisants lui déroulent le tapis rouge. Pourtant rien n’y fait. Il parle pour ne rien dire et il prêche dans le désert. Il fait penser au coureur cycliste qui descend de son vélo pour se regarder pédaler. Qu’ont retenu les Français de ses vœux ? En 2013 il y avait au moins la boite à outil et le CICE, en 2014 le Pacte de Responsabilité, cette année : rien, le vide, sinon un aveu d’impuissance pour le chômage. D’ailleurs, on retiendra que depuis son allocution, le nombre a encore grossi de 6 000 chômeurs supplémentaires (1 000 par jour).  Qu’auront retenu les auditeurs de France Inter après deux heures de palabres : pas grand-chose, un tissu de constats et de banalités, Hollande commentant le hollandisme, mais aucun grand dessein pour la France, aucun cap pour notre économie. Son volontarisme : du pipeau pour la façade. Certains ont résumé en une formule lapidaire : il fait de la com’ ! Pour lui, pour occuper les médias, pour faire croire qu’il est à la manœuvre alors qu’il ne se passe rien. Pire, tout se dégrade autour de lui. Le procès que fait Duflot à la loi Macron, qui ne mérite pas tant de hargne tant elle est creuse, en est l’épisode emblématique. Son tour de piste pourrait bien être le dernier, l’au-revoir du clown avant le désastre.

C’est une campagne de survie.

Cette frénésie médiatique est encouragée par la légère remontée de sa cote de popularité qui a gagné quelques points et il souhaite l’améliorer encore en occupant le terrain. Avec la séquence des vœux, on va beaucoup le voir et beaucoup l’entendre. Mais cela ne changera rien à la réalité : les faits économiques sont têtus et le locataire de l’Elysée n’est toujours pas en mesure de nous réjouir d’une embellie sur le front du chômage ni du pouvoir d’achat. C’est le point faible de cette vaste campagne de communication qui a commencé depuis un mois. S’il passe à l’offensive, plus pour lui-même que pour faire bouger les choses, c’est qu’il est tout à fait conscient des difficultés politiques qui l’attendent, car sa situation est plus qu’alarmante. Il s’attend à des déculottées électorales encore cette année, il continue d’être très vivement combattu par la gauche du PS et par les Verts, et le groupe parlementaire PS va perdre la majorité absolue à l’Assemblée. Rappelons que la gauche a perdu les 12 élections partielles depuis 2012. Enfin, même si elle progresse, sa cote de popularité reste très basse. Donc il ne lui reste plus que la carte du bretteur inutile, celui qui mouline dans le vent, un peu comme Don quichotte contre ses moulins, pour tenter d’inverser un courant qui risque de lui être fatal. Aussi, il veut apparaître comme le plus combattif, il est candidat, sans le dire mais tout le monde a compris, à un second mandat, il est inlassable, il ne laisse pas une minute son Premier Ministre lui faire de l’ombre. Il est Président à plein temps, verbalement : je parle donc j’existe ! C’est l’agitation du désespoir.

Il est le général d’une armée en déroute.

Le congrès du PS prévu pour le printemps va accentuer la scission idéologique entre partisans de la politique gouvernementale et frondeurs. D’autant plus s’il survient après une nouvelle déroute à l’occasion des élections cantonales. Sa majorité n’existe déjà plus vraiment. Aucun de ses amis devenus adversaires n’est prêt à rendre les armes : ni Cécile Duflot, qui a annoncé dimanche que non seulement elle partait en guerre contre la loi Macron mais qu’elle ne la voterait pas, ni Delphine Batho, ex-ministre socialiste, ni Martine Aubry, qui rejette tout projet de travail dominical. Il y aurait pourtant l’opportunité de prendre des initiatives avec un contexte économique redevenu favorable, baisse du coût du pétrole, baisse de la valeur de l’euro, plan de relance Juncker… mais il ne dispose pas d’une majorité franche pour soutenir les efforts qu’il faudrait entreprendre et reste soumis, comme il se doit dans notre pays, à d’incessants débats qui cachent  autant des ambitions personnelles que de profondes divergences. On peut se demander d’ailleurs ce qu’il restera de la loi Macron après son passage à l’Assemblée ? François Hollande n’est pas, en définitive, l’homme de la situation. Il veut rester celui qui incarne la Gauche sans en faire la politique qui nous mène dans le mur. Il voudrait croire que rien n’a changé, cultiver les Verts, qui constituent à ses yeux le parti d’appoint dont il a besoin pour garder la majorité, en feignant d’ignorer que sous la férule de Cécile Duflot il n’y a pas la moindre chance qu’ils passent un accord avec lui. Il rêve de réunir à nouveau toute la gauche alors même que, dans le contexte de la polémique qui coupe le PS en deux, celle-ci continue à se désagréger. Au sein même de ses propres troupes les élus socialistes se demandent aujourd’hui s’il est bon de le soutenir pour un second mandat et s’inquiètent surtout de savoir combien d’entre eux seront victimes des défaites électorales annoncées. La tentation de quitter le navire ou de se démarquer a déjà commencé. Elle ne peut que s’amplifier.

 


LE FANTÔME DE L’ELYSEE

 

Fantôme de l'Elysée

C’est le premier article de l’année. Faisons un petit tour d’horizon de ce qui nous attend dans le monde et en France.

Economie mondiale : facteurs favorables et situation volatile.

L’économie mondiale a beau connaître des changements qui soulignent la grande volatilité de son système par leur ampleur et leur rapidité, il n’en reste pas moins vrai qu’elle bénéfice depuis quelques mois de facteurs favorables : la baisse vertigineuse du prix du pétrole qui favorise les pays consommateurs, la solidité de la reprise aux Etats-Unis où l’activité progresse de 3% par an et enfin, la faible inflation qu’il faut associer à des taux d’intérêts historiquement bas. Voilà qui permet à l’année 2015 de s’ouvrir sur des perspectives qui devraient nous réjouir, même si les risques qui pèsent sur le monde continuent d’être présents, qu’ils soient économiques, financiers, monétaires, sociaux ou politiques quand ils ne sont pas stratégiques. A cet égard, la nouvelle année devrait nous apporter son lot de bonnes et mauvaises surprises dont la restructuration intense du capitalisme face aux révolutions numérique et énergétique n’est que la partie visible de l’iceberg des transformations qui s’opèrent. Avec nous parfois, sans nous le plus souvent. Ceux qui restent immobiles, comme la France ont gros à perdre.

La France en mauvaise posture.

La France aborde 2015 dans une situation sévèrement dégradée : déclin économique avéré marqué par l’entrée en récession de son industrie, des emplois marchands réduits à leur nombre de 2004, un chômage massif et une paupérisation galopante, le recul confirmé du pouvoir d’achat et une régression de la richesse par habitant inférieure de 6% à la moyenne des pays développés. Nos finances publiques ne vont guère mieux : elles sont hors de contrôle du fait de la dérive des dépenses sociales. En ordre de grandeur elles atteignent 15% des transferts mondiaux (670 milliards d’euros) alors que notre pays n’en assure que 3,7% de la production. Et il ne faut pas compter sur la généralisation du tiers payant pour enrayer le mouvement.  Voilà pourquoi la France, en raison du caractère insoutenable de son modèle économique et social et de son allergie à la réforme, bloque la reprise en Europe et non l’inverse. Il n’y a aucune raison pour qu’elle ne continue pas de s’enfoncer en 2015. C’est probablement pourquoi 71% des Français se déclarent pessimistes et ils ne furent qu’un peu plus de 6 millions à écouter les vœux élyséens (moitié moins qu’il y a deux ans).

Un environnement meilleur plombé par l’inertie.

Pourtant l’amélioration de l’environnement extérieur devrait permettre une amélioration  de notre croissance de 0,6 à 0,8%. Jamais les conditions n’ont été aussi favorables avec un horizon à la baisse : énergie pétrolière, valeur de l’euro, taux d’intérêts. Malgré ces facteurs favorables, il n’en sera rien. Et je ne suis pas un oiseau de mauvais augure. Des conditions objectives contredisent le discours optimiste que le pingouin qui nous gouverne et sa clique politico-médiatique essaie de nous faire accroire. L’année qui débute verra son lot de faillites d’entreprises avec l’effritement de leurs marges que l’apport du CICE ne compensera pas en raison des prélèvements supplémentaires (17 milliards contre 35). L’instabilité législative, réglementaire et fiscale au gré des humeurs d’une majorité délabrée mais fiévreuse continuera de sévir, avec ses conséquences désastreuses sur l’investissement et l’emploi. Face à ce climat délétère, l’exil des talents, des cerveaux, des investisseurs et des centres de décisions achèvera de dépecer ce qu’il reste de vivant dans notre économie. Le déficit public ne régressera pas comme annoncé par Sapin-l’insipide, du fait de la surestimation des recettes et du caractère virtuel des économies annoncées. La dette, atteindra ou dépassera les 100% du PIB. Autrement dit, la France creusera l’écart avec les pays européens qui se sont réformés. Voilà la vérité.

Irresponsable et inconséquent !

Mais tout cela, c’est du « French bashing » nous disent nos gouvernants, à commencer par le premier d’entre eux. D’abord, il ferait mieux de parler Français. Si la France est dénigrée, c’est bien sa faute, et pas celle de ses opposants qui ne sont pas là pour cirer les pompes. Est-ce notre faute si nous voyons ce que tous les pays qui nous entourent peuvent voir : une majorité gouvernementale en lambeaux incapable de s’accorder sur rien, des tentatives de réformettes que les déroutes électorales et l’approche du congrès du PS vont achever, avec la dérive gauchisante inéluctable qui l’accompagnera. Mais Pépère n’en a cure. Il est reparti au combat. Pour la France ? Non, pour lui ! Obsédé par sa seule réélection, le voilà décidé à parcourir le pays chéquier en main, comme dans le Nord, à dépenser de l’argent qu’on n’a pas, à faire croire à son volontarisme qui est à la communication ce que l’impuissance est à la politique, à enfourcher le cheval de l’égalité, ce fourre-tout de la gauche qui fabrique de la pauvreté à tour de bras. Irresponsable et inconséquent, il n’a pas changé. Démarrer la campagne électorale c’est dire qu’il ne préside plus, mais a-t-il seulement pris la mesure de sa fonction un seul jour ? Qu’importe, le peuple n’est pour lui qu’un harpon pour pêcher. Mais pourquoi le croirait-on cette fois-ci encore, lui qui nous a menti sur tout, y compris sur toutes ses promesses les plus emblématique affichées un fameux soir de débat télévisé et dont il n’a tenu aucune. Avec lui c’est la hausse partout où il faudrait de la baisse : le chômage, les dépenses, le nombre des fonctionnaires (40 000 de plus). Il nous impose une réforme territoriale dessinée sur le coin d’un bureau, sans aucune concertation, mélange de Kafka et du père Ubu quand on voit le résultat, avec un calendrier électoral où l’on met la charrue avant les bœufs puisque les électeurs seront appelés à élire des assemblées dont ils ne connaîtront pas les compétences, définies plus tard. Et on voudrait qu’on ait le moral ?

Bonne année quand même !

Sait-on jamais, de bonnes surprises sont toujours possibles. Mais pour ça, il faut s'en remettre à la providence.

 

 


LA MARCHE VERS LA PRIMAIRE…

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La remise en route de l’UMP.

L’organigramme est bouclé, l’UMP est rassemblée du moins dans les faits sinon dans les têtes, le chef d’orchestre est en place prêt à rappeler à l’ordre les auteurs de fausses notes. L’objectif est fixé, 500 000 adhérents avant 2017 : doubler le nombre actuel, ce qui parait possible bien qu’on n’y soit jamais parvenu ; mais dans le climat actuel … l’espoir est permis. La partielle de l’Aube est venue comme une hirondelle du printemps perdue à la fin de l’automne apporter le réconfort d’une victoire prévue mais dont les mauvais augures  annonçaient qu’elle serait difficile face au Front national. Mauvais pronostic : elle fut ample et conforme, même si la participation des électeurs est restée faible, comme de coutume dans ce genre de consultation et d’autant plus à l’approche des fêtes. Donc tout va bien ! 

Une ligne politique à définir.

Le premier impératif qui s’impose à l’UMP est de définir d’urgence sa ligne politique. Si l’expression peut en être plurielle, elle doit néanmoins être claire et lisible. On débat, on demande aux militants de trancher, et ensuite le chef met en musique la partition ainsi écrite. Le consensus ne devrait pas être difficile à trouver étant donné que ce qui nous unit est bien plus important que ce qui nous divise. C’est par sa diversité que l’UMP sera la plus représentative. C’est par l’harmonie qu’elle sera capable d’offrir qu’elle sera convaincante. A chacun, responsables comme simples adhérents, d’en faire son devoir. Le peuple de la droite et du centre, les déçus de la gauche ont une grande attente à cet égard. La glissade des mécontents vers le Front national n’est pas une fatalité, bien que le pouvoir actuel fasse tout ce qu’il faut pour la provoquer. Le discours sur l’immigration et le vote des étrangers (aux élections locales est-il bon de préciser) agite le chiffon rouge  au moment choisi pour tenter de contrer le mouvement vers l’opposition républicaine. Personne n’est dupe.

Les prochaines échéances électorales.

La nouvelle ligne de mire, ce sont les élections départementales. Si l’on en croit les projections en l’état actuel de l’opinion publique, et au vu de la dernière élection partielle, c’est l’écriture d’un scénario connu depuis l’élection de 2012 et qui s’est répété à chaque fois. Il se caractérise par un effondrement de la gauche, toutes tendances confondues au premier tour, et la plupart du temps, un affrontement entre les candidats de l’UMP et du FN au second. La réforme de l’élection a été bâclée, on ne connait toujours pas sur quelles compétences les électeurs vont se prononcer en mars,  et les conditions mises en place pour participer au second tour sont telles (atteindre 12,5% des inscrits) que dans beaucoup de cantons, le PS risque bien d’être éliminé surtout si la participation avoisine les 50%. Ce qui pourrait bien être le cas, les nouvelles conditions de vote et le redécoupage pourraient en effet décourager plus d’un électeur déboussolé par ces changements. Dans ces conditions le scrutin sera fortement politisé et les « étiquettes » indispensables. Sur 60 départements où elle détient la majorité, la gauche pourrait n’en retrouver qu’une douzaine : une bérézina.  Elle aura lieu si l’UMP est capable de rassembler ses forces et tisser les alliances avec le centre, notamment l’UDI, pour présenter un front commun. La même pièce sera rejouée à la fin de l’année 2015 avec les élections régionales. Mêmes causes, mêmes effets.

La primaire c’est l’affaiblissement du parti.

Il reste l’épineux problème de l’organisation de la primaire entre les prétendants de l’opposition républicaine. Les conditions ne sont pas encore bien décantées, mais les prétendants sont déjà en campagne. Dont acte puisque le principe en est acquis. Je continue de faire partie de ceux qui pensent que c’est une « connerie », une machine à perdre  au pire, à désigner le maillon faible au moins pire. Si elle a lieu, j’y participerai, mais si on peut s’en passer, ce serait mieux et quel que soit le (ou la) candidat(e) à qui incomberait l’honneur de représenter la droite et le centre. Peu me chaut ! Mes réticences tiennent en trois arguments : ce qu’en ont tiré les socialistes pour leur parti, ce n’est pas la tradition de la droite, la lassitude liée à l’accumulation des consultations.

Si le Parti Socialiste n’a plus que 60 000 adhérents, c’est en grande partie dû à la primaire de 2011. A quoi bon militer dans un parti, si le champion n’est pas le patron, et si au moment du choix, on demande l’avis à tous les sympathisants qui n’ont jamais fait le pas de l’adhésion et de la participation à la vie du parti. Frustrant et décourageant ! En plus le choix définitif ne correspond pas forcément à l’idée que les militants se faisaient de leur candidat. La dictature des sondages qui façonnent l’opinion a plus de chance de jouer son rôle qu’avec des électeurs encartés. Quand on voit le résultat, deux ans et demi après, on peut se dire que ça n’est pas vraiment le moyen de choisir le meilleur. Le nombre des adhésions sont alors à la hauteur de la déception.

A droite, on connait la concurrence des personnalités, mais on n’a pas la tradition de la discipline républicaine. Les primaires de premier tour ont presque toujours été désastreuses en reports des voix au second. Rappelons-nous Giscard-Chirac, Barre-Chirac…  Les mêmes ingrédients risquent d’être réunis dans une primaire ouverte. Les électeurs de droite n’aiment pas être appelés en arbitres : « mettez-vous d’accord, nous on ne veut pas savoir ! ». Attention donc aux contentieux qui pourraient naître de campagnes qui ne sont jamais des parties de bisounours. Pour les électeurs de la droite et du centre le « ressenti » est souvent plus important que l’objectif final.  En plus je doute, pour les raisons que je viens d’évoquer, que la participation soit aussi importante que pour celle du PS en 2011, il suffit pour s’en convaincre, de voir ce qui s’est passé pour désigner NKM aux municipales de Paris. L’enjeu était pourtant important. Et puis comment recruter 500 000 adhérents si c’est pour leur dire qu’au final, leur adhésion n’aura servi à … pas grand’chose.

Enfin, le calendrier électoral d’ici 2017 est bien chargé : en 2015, nous aurons deux consultations à deux tours en mars et en décembre, en 2016 il y aurait la primaire avec peut-être deux tours et enfin en 2017 à nouveaux deux consultations à deux tours avec la présidentielle et les législatives qui la suivent. Cela fait beaucoup de dimanches à consacrer à la politique dans un pays en profonde dépression. Bonjour la participation !

Un seul argument plaide en faveur de la primaire : la nécessité d’avoir un seul candidat de la droite et du centre pour être en capacité d’arriver dans les deux premiers au premier tour de la présidentielle. Encore est-il fragile car on n’est jamais certain de ce qui se passe dans la tête d’un Bayrou ou autre si celui qui est désigné ne lui convient pas. Le principe même de la primaire, c’est l’affaiblissement du rôle naturel du parti politique d’organiser la vie démocratique.

Mais puisqu’on nous dit que primaire il y aura !...

Fin 2015, on n’y verra plus clair. Beaucoup d’eau passera sous les ponts d’ici là. En attendant, au travail ! La reconquête ne se fera pas d’un claquement de doigts !

 


TRANSITION ENERGETIQUE : ENTRE ARNAQUE ET TARTE A LA CREME !

 

Transition-énergétique

Comme pour la loi Macron au sujet de laquelle la gauche se déchire pour des détails alors qu’elle n’est pas du tout à la hauteur du défi qu’elle est censée relever –déverrouiller l’économie-, avant le grand raout international qui devrait avoir lieu à Paris à la fin de l’année prochaine, la transition énergétique qui vient de faire l’objet d’une loi  et d’une conférence environnementale, relève, comme pour le reste, de la politique de « l’affichage » et de la communication, sans retombées concrètes d’envergure comme il conviendrait qu’elle soit.

Schizophrénie entre ambitions énergétiques et exigences économiques.

Avec sa politique environnementale, le gouvernement se complait dans la schizophrénie aigüe. Il s’engage, avec l’Europe, sur des objectifs ambitieux de réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) mais en même temps s’apprête à favoriser le développement des lignes d’autocar en libéralisant le secteur, se dit attaché au principe pollueur-payeur et annonce même la suppression de tous les crédits à l’exportation accordés aux pays en développement dès lors qu’il y a utilisation du charbon, ainsi que celles aux énergies fossiles au niveau européen, mais en même temps renonce à l’écotaxe malgré le coût exorbitant de la décision.

Le développement à tout prix des énergies renouvelables est ruineux.

Transition energetique éoliennesUne même schizophrénie l’anime quand, pour amadouer les ayatollahs verts, il s’en prend au parc nucléaire et prétend faire tomber à 50% en 2025 la part de l’électricité tirée de la fission de l’atome, contre 75% actuellement. Cependant, la loi, prudente, ne fixe pas de calendrier et se contente de « plafonner les capacités du parc nucléaire » aux 63,2 gigawatts actuels ; elle n’évoque pas non plus la fermeture de Fessenheim, devenue probablement la centrale la plus sécure de France depuis les travaux qu’elle a subit. Il faut rappeler que c’est grâce au nucléaire que la France tient ses objectifs de rejet de GES, que les EnR (énergies renouvelables) ne sont pas prêtes à prendre la relève en terme de production et que le coût de leur développement nécessite toujours plus de subventions sous forme de crédits d’impôts ou de tarifs garantis dont les montants explosent dans le budget de l’Etat (plus de 20 milliards actuellement). La loi prétend engager 10 milliards d’euros sur trois ans. C’est entre dix et 30 milliards par an qu’il faudrait mobiliser, sans parler du renchérissement de la facture pour les consommateurs industriels ou particuliers. Cherchez l’erreur ! C’est pourquoi aucun n’article de la loi n’est « contraignant ».

Des objectifs inaccessibles sans argent.

Transition-energetique isolationLa rénovation thermique des logements. L’essentiel de l’effort pourrait être porté dessus, à juste titre ; On intervient actuellement sur 2% du parc chaque année. Ce n’est pas à ce rythme que la France aura divisé par deux sa consommation totale d’énergie d’ici 2050. Il faudrait mettre les bouchées doubles, mais l’argent manque pour accompagner le mouvement avec les subventions promises. Et la crise que traverse actuellement le secteur du bâtiment n’aide pas : le nombre des emplois « verts » est en forte baisse au premier semestre de cette année (- 22% dans les travaux d’étanchéité et d’isolation), la construction en bois recule de 25% (structure et charpente) et de 17% (installation et ossature).

Les tarifications progressives. De même les projets de nouvelle tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz, pour « garantir l’accès de tous à ces biens essentiels » et « inciter à une consommation responsable » se heurtent aux effets pervers qui, pour l’instant, font reculer le gouvernement, dans un contexte de mécontentement grandissant suscité par l’impôt. Effectivement, il serait difficile d’expliquer à un ménage pauvre qui consomme trop d’énergie parce que son logement est mal isolé, qu’il doit payer plus cher : la double punition ! Sauf à lui donner une allocation de compensation : le système Shadok, quoi ! Dur affrontement de l’idéologie face à la réalité. Et ce sera la même problématique avec le diesel.

Un chemin périlleux pour le gouvernement.

Hollande_vertComment mener toutes ces réformes, coûteuses si on veut en atténuer les effets pervers, dans un pays surendetté, sans aucune marge de manœuvre financière et où toute augmentation de fiscalité ou de taxe se traduit par des levées de boucliers parfois violentes quand ce ne sont pas des révoltes ? Manolito s’est engagé sur un chemin périlleux s’il veut mener ses projets à terme. Il ne suffit pas que le Président se prenne pour le « Géant vert » pour que les problèmes s’aplanissent. Comme d’habitude, il compte sur l’argent des autres et une partie des 300 milliards de Junker pour financer sa mue écologique.

La baisse des cours du pétrole brouille le jeu.

D’autant plus que la nouvelle donne pétrolière vient brouiller les cartes. La chute des cours n’est pas faite pour encourager la baisse de la consommation de l’énergie fossile. Elle rend par contre coup d’autant plus onéreuse la mutation vers les énergies renouvelables. Il faut s’adapter en permanence en ce début de 21ème  siècle, et laisser si possible les postures idéologiques au vestiaire.  Même s’il ne faut surtout pas remettre en cause l’impératif d’une gestion économe de l’énergie et s’il faut continuer de donner la priorité à l’innovation technologique sur l’organisation de la pénurie par la norme ou par l’impôt, il n’en reste pas moins que la chute du prix du pétrole constitue une bouffée d’oxygène pour la France et pour l’Europe. Une opportunité qu’il serait bienvenu d’utiliser comme un levier pour accélérer les réformes fondamentales qui, seules, peuvent générer croissance et emplois durables.

Changer de méthode.

Si on veut préserver les finances publiques et la compétitivité de l’industrie, cela impose pour les énergies renouvelables de ne développer que celles matures technologiquement et aux conditions du marché, de renoncer à celles qui sont dispendieuses et à production aléatoire comme l’éolien offshore, de réduire drastiquement leurs subventions à la production. On pourra ainsi reporter l’effort sur l’isolation des bâtiments et la recherche et développement sur l’énergie, qui devraient être les priorités. 

 


ECOLE : LA GAUCHE « M’A TUER » !

 

Panneau école

Dernier avatar d’une longue suite d’erreurs et d’aveuglements : le Conseil supérieur des programmes préconise l’abandon des moyennes, ces « calculs artificiels », donc des notes. Non pas que je sois nostalgique de la notation sur 20, encore qu’ayant à peu près tout expérimenté au cours de ma carrière  j’y sois revenu parce que c’était la plus efficace, mais je vois dans cette étape une volonté d’abandon de toute évaluation. Et c’est là que le bât blesse.  On nous dit qu’il faut abandonner « l’évaluation-sanction » au profit d’une « évaluation bienveillante ». Le discours est dans les tuyaux depuis le début du quinquennat et les trois ministres qui se sont succédé ont suivi la même trajectoire. C’est évidemment une démarche démagogique : dans notre société, il ne faut surtout pas « stigmatiser ». Les mauvaises notes sont traumatisantes, donc pas de notes !

Mais quelle école veut-on ?

Les résultats obtenus par la « fabrique du crétin » pour reprendre l’expression chère à Brighelli ne sont pourtant pas encourageants. On a beau simplifier les programmes au point de les rendre simplistes, on a beau abaisser les exigences, franchir à la baisse les seuils qui permettent d’obtenir les parchemins,  le sentiment est que les élèves, aspirés vers le fond par une spirale sans fin ou le laxisme le dispute à la paresse intellectuelle, les performances du système éducatif ne cessent de se dégrader. Tout étant lu à l’aune des critères sociaux, au nom de la solidarité, on a supprimé en septembre les « bourses au mérite ». Comment comprendre qu’on  justifie la solidarité par la non-reconnaissance des mérites d’étudiants remarquables aux origines modestes Il faut s’appeler Vallaud-Belkacem pour proférer de tels sophismes. A croire que ces derniers avaient eu le grand tort d’obtenir une mention TB au baccalauréat ! L’école d’aujourd’hui est malade d’un aveuglement idéologique où tout est mesuré à l’aune du social et du psychologique. On tourne le dos à l’école du mérite. Trop ringarde !

La construction démocratique des élites.

Il faut revenir aux fondamentaux de la République. Et d’abord commencer par considérer que l’école est un lieu de travail pour les enseignants et les élèves. Contrairement à ce qui est affirmé, les notes ne sont pas des sanctions, les cours sont des passages obligés et ils ne sont pas forcément « magistraux », le redoublement n’est pas une brimade et il existe des arguments objectifs qui conduisent à le proposer à un élève en difficulté. Un professeur n’est pas un animateur, il est là pour transmettre un savoir qu’il a acquis (du moins on l’espère) et qu’il entretient.  Sa tâche est de conduire l’étudiant à l’apprentissage du raisonnement avec des connaissances,  et à partir de là au développement d’une pensée. Il est là pour vérifier l’acquisition de ces capacités qui demandent du temps et des efforts. J’expliquais souvent à mes élèves que ce qui laissait les meilleurs souvenirs dans une vie, c’était de fournir des efforts pour surmonter une difficulté et d’y parvenir. Bien meilleurs que ceux laissés par ce qui est obtenu facilement. C’est la multiplication des mécanismes de raisonnement mis en œuvre dans les différentes disciplines qui forge l’intelligence. Et personne ne prétendra que les talents sont égaux. Le métier d’enseignant, et c’est ce qui en fait la richesse, consiste à s’adapter en permanence aux performances variables d’un individu à l’autre. Cela s’appelle la pédagogie. Notre école est gratuite et ouverte à tous. Chacun peut y réussir. Encore faut-il que ce soit la mission confiée au personnel éducatif.

L’ascenseur social.

Jamais l’école n’a autant échoué dans sa mission de promotion du savoir et des compétences. On confond égalitarisme  et égalité. C’est au nom d’un égalitarisme aveugle et malsain qu’on tire tout le monde vers le bas. L’école n’est pas le substitut d’une politique sociale en se construisant sur les inégalités qui s’y reflètent forcément. C’est le meilleur moyen de la tuer. Si on avait un corps enseignant qui croyait vraiment à sa mission, et si on n’empêchait pas les profs de faire correctement leur métier à coups de circulaires absconses, on n’aurait pas autant de « décrocheurs », d’élèves lâchés dans la vie active sans aucun diplôme, et de mômes sans repères au point de partir faire le djihad. Quelle formidable signature d’échec de la République !  C’est au nom de l’égalité, que l’école républicaine doit donner plus à celui qui a moins : cela s’appelle l’égalité des chances ! Mais en échange, elle a droit d’exiger effort  et assiduité, respect des maîtres et des lieux. Ce n’est que lorsque l’école est l’école, c’est-à-dire qu’elle transmet des connaissances et permet de construire des raisonnements, qu’elle est efficace pour corriger les inégalités sociales. Le temps reviendra des « hussards de la République ». Le plus tôt sera le mieux !

 


CONSTRUCTION : DESCENTE EN ENFER !

 

Logements 2014001

En 2011, dernière année du quinquennat Sarkozy, il s’était construit 420 000 logements en France, malgré la crise. Pour faire plus généreux, le candidat de la gauche (rappelez-moi son nom ?), avait promis 500 000 logements par an ! Mais ça, c’était avant. Avant son élection et la funeste loi Duflot.  Grâce à la dame aux épaules carrées, dont on connait le culot mais l’esprit étroit, les investisseurs comme les particuliers ont déserté le marché. Résultat : du jamais vu ! Cette année, on va battre un record : moins de 300 000 logements seront construits, 268 000 exactement si on excepte les travaux sur les bâtiments existants. Proportionnellement à la population actuelle, la production de logements neufs est quasiment tombée au niveau de celle de la fin des années … 1940.

L’activité touche le fond, s’il y en a un !

Les mises en chantier n’ont cessé de reculer depuis 2012, et encore de 5% supplémentaires entre août et octobre. L’activité du bâtiment touche au fond. La crise touche tous les segments du marché, constructeurs de maisons individuelles comme promoteurs immobiliers qui vendent en lotissements. La situation est grave car elle impacte le tissu des entreprises qui ferment les unes après les autres avec ses conséquences sur le chômage. En 2013, 25 000 emplois directs ont été détruits et encore 7500 cette année. Ce sont des emplois à faible qualification non délocalisables, dont la France manque cruellement. La répercussion sur la croissance est de pratiquement ½ point ! La pénurie de biens immobiliers disponibles s’accentue, notamment dans les zones tendues comme l’Ile-de-France, et empêche une baisse des prix, malgré l’atonie du marché.

Le sauvetage tarde.

Le gouvernement vient de décider de débloquer 80 millions d’euros pour soutenir le secteur. Une goutte d’eau dans la mer. Depuis le début de l’été, Manolito est à la manœuvre pour essayer de relancer l’activité. Plus de 50 mesures ont été décidées, notamment pour détricoter les effets néfastes de la loi Duflot, mais pratiquement aucune n’est entrée en application, soit que les décrets ne sont pas parus, soit qu’elles aient été neutralisées à l’Assemblée, bref, plus de la moitié n’entreront pas en vigueur avant juin 2015 … Cherchez l’erreur !

Et pourtant, jamais les conditions de financement n’ont été aussi favorables. Confrontés à une demande de plus en plus faible, les promoteurs ne cessent d’ajuster leur offre à la baisse. Et ce n’est pas la politique menée par la maire de Paris, qui préempte à tout va pour transformer des logements des catégories moyennes en HLM, qui va rassurer les futurs acquéreurs.

Quand le bâtiment ne va pas, rien ne va !

Il est urgent d’intervenir pour sauver ce qui peut encore l’être. Notamment du côté des entreprises. On aura l’air malin quand nous manquerons d’établissements pour faire face à la demande, quand la reprise sera là, ce qui arrivera un jour, inévitablement.  D’abord, il faut abroger la loi Duflot, qui est un tissu d’inepties idéologiques, tissé pendant  deux ans pour étouffer le secteur. Ensuite, il faut continuer de desserrer l’étreinte sur le foncier, notamment dans les grandes agglomérations où le manque de terrains se fait le plus sentir et où la résistance est la plus forte. Enfin, il faut se concentrer sur le bâtiment utile. La France s’est couverte de résidences à moitié vides par l’effet d’aubaine de l’empilement des dispositifs d’aide à l’investissement locatif, avec en corollaire des moindres rentrées fiscales et la ruine de dizaines de milliers d’épargnants.

Une relance par l’efficacité énergétique.

Il existe un filon pour relancer l’activité et qui va dans le sens de la transition énergétique. Il faut privilégier un grand programme d’efficacité énergétique sur les maisons, les logements, les bureaux qui absorbent le tiers de la consommation française d’énergie. Les techniques sont connues, les financements innovants sont sur la table, et le tout peut s’inscrire dans le projet européen de relance de l’investissement du président de la commission européenne, Jean-Claude Junker. Pour le bâtiment, il faut de l’investissement utile, à long terme. Il faut aussi arrêter de tracasser les entreprises avec des normes de pénibilité indéchiffrables et les investisseurs avec des taux d’imposition dissuasifs.

Y’a plus qu’à !

 


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

 

Archibald en colère

Tout baigne. A l’UMP, le patron est de retour. L’organigramme de l’équipe est pratiquement bouclé, moins d’une semaine après l’élection. Nicolas Sarkozy a mis les bouchées doubles et n’a pas lésiné sur les rendez-vous pour établir l’unanimité. Au moins de façade pour l’instant. La suite dira si la « paix des braves » tiendra jusqu’à la primaire.

Cinquième colonne ? Le prêt russe au FN ne serait pas si innocent que ça. Non seulement la structure du parti mime celle du PC stalinien avec son « comité central », mais tout comme lui, le voilà financé par Moscou. Le FN ne serait pas le seul parti populiste en Europe a bénéficié des largesses poutiniennes. De là à penser que le Kremlin se sert d’eux pour déstabiliser l’Europe…  Merci les patriotes !

Chinoiseries. Ce n’est pas bien de vendre les autoroutes, mais on vend les aéroports. Il parait que c’est pas pareil. Il n’empêche, l’aéroport de Toulouse passe sous pavillon chinois. Des esprits malins disent que ce n’est pas un choix du hasard. Toulouse et l’aérospatiale, avec des chinois tout près, très intéressés, … Ah ben non, ils vont tout de même pas espionner notre aéronautique !

Antisémitisme. L’agression violente d’un couple juif est emblématique de la montée de l’antisémitisme en France. Aussi Valls et Hollande appellent à juste raison à la mobilisation. Mais en même temps, la majorité de gauche vote à l’Assemblée nationale une motion de reconnaissance symbolique de l’Etat palestinien. Cherchez l’erreur.

Petit cachottier. J’ai cru entendre hurler contre les « retraites chapeaux, il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui on apprend par « Marianne » que « Pépère » se préparerait une retraite confortable de 35 000 € par mois. Tout simplement il continue de cotiser dans son corps d’origine, la Cour des Comptes, ce qui est interdit aux ministres. Ben voyons ! Certainement un « oubli »…

Tant qu’on a la santé. Il ne faudra pas tomber malade pendant les fêtes. Par la grâce d’une loi concoctée par l’incomparable Marisol, les urgentistes seront en grève illimitée dès le 20 décembre, les médecins généralistes du 25 au 31 décembre, ce que d’aucuns appellent la grève « Megève », et les cliniques privées, qui sont privées de convergence tarifaire, en grève illimitée dès le 6 janvier… Tout va très bien Madame la Marquise !

Où qu’tu crèches ? A la belle étoile ! Au nom de la laïcité, le Conseil Général de la très chrétienne Vendée s’est vu intimer l’ordre par le tribunal administratif de démonter la crèche qui décorait traditionnellement le hall de l’institution pendant la période des fêtes de fin d’année. Dura lex, sed lex : 1905 oblige. Sur le fond, la démarche est fondée. Encore que la loi prévoit des exceptions liées notamment aux traditions chrétiennes de notre pays. Alors va-t-on supprimer les sapins avec leurs étoiles, interdire les santons en Provence, les Pères Noël dans les écoles maternelles… Entre communautarisme et neutralité, la laïcité est compliquée à appliquer surtout si on veut en faire une religion !

Serpent de mer. Il faut supprimer les notes pour ne pas stigmatiser ces pauvres petits. Dans ma carrière, j’ai tout essayé comme système : les notes, les couleurs, les lettres, pour finalement… revenir à la notation sur 20. L’important c’est que l’évaluation soit précise, compréhensible par son barême et équilibrée. Mais ce qu’il faut surtout voir derrière cette résurgence soixante-huitarde, c’est le refus du classement et de la sélection au nom de l’égalitarisme. Triste monde où l’élève en difficulté n’a plus l’opportunité d’admirer le brillant. D’ailleurs ce dernier se cache, puisque « intello » est devenu une insulte !

 

 


LA BAUDRUCHE LE PEN

Marine Le Pen

Dopé par un scrutin, faussé par la faible participation, celui des Européennes, le Front National est crédité d’une audience artificielle qui, comme les fois précédentes, sera démentie par les élections suivantes. Cela ne veut pas dire qu’il ne soit pas à un niveau plus élevé qu’autrefois. L’action de Marine Le Pen, grâce à son discours caméléon, à droite : regardez l’immigration, à gauche : voyez mon programme social, a réussi à agréger à quelque 10% de transfuges de droite, 10% de mélenchonistes et 12% de transfuges de chez Hollande. Cela lui a donné un avantage certain qui l’a fait monter dans les études d’opinion, d’autant plus qu’elle était face à un double vide : celui du pouvoir actuel et celui créé par l’absence de leadership à droite. Le retour de Nicolas Sarkozy, c’est la fin de la fête pour la Shinzo Abe en jupons.

La baudruche va se dégonfler.

Pour de multiples raisons. Marine Le Pen aura du mal à rester sur la crête actuelle qui la fait surfer, selon les études d’opinion, entre 25% et 30% à un premier tour de présidentielle. Mais on n’est pas encore en 2017. La désespérance actuelle entretenue par la présidence déprimante de François Hollande et les mauvaises performances économiques qui se traduisent par la montée inexorable du chômage y sont pour quelque chose. Le paysage politique est en train de changer et elle a tout à craindre de la réorganisation de la droite et du centre. 2017, c’est demain, mais en vie politique et à la vitesse où se font et se défont les opinions, c’est dans un siècle.

Un discours qui se présente comme un gigantesque bazar.

Son nationalisme incantatoire, qui fait une utilisation électoraliste de la poussée migratoire et de l’angoisse identitaire, se complait dans le registre contestataire. Le Front National soulève plus de difficultés qu’il ne propose de solutions. On reste sur la ligne traditionnelle d’une droite nationaliste incapable de proposer des remèdes crédibles, par manque d’expérience du pouvoir ou par insuffisance de connaissance concrète des dossiers.  Marine Le Pen y ajoute une phraséologie de gauche, démagogue, vaguement laïcarde par son islamophobie, et dont les accents cégétistes sont très proches des rodomontades de M. Mélenchon.

L’illusion de la potion magique.

Il faut lire l’interview  de Marine Le Pen dans Le Figaro : on y découvre des réponses stupéfiantes de facilité et de naïveté, quelques vérités du genre « seul l’emploi fera baisser les déficits et la dette » au milieu d’un océan d’assertions gratuites et de certitudes toutes faites dont on peut douter  du réalisme. Son raisonnement qui consiste à passer par la monnaie reprend le schéma du premier Ministre japonais, Shinzo Abe, ce faucon de droite en matière de politique étrangère et de gauche en matière économique et sociale. Le parallélisme est tentant. Celui-ci a cru qu’en inondant son pays de Yens, il allait relancer son économie. C’est un formidable flop auquel il doit faire face. Une leçon que la patronne du FN devrait méditer et faire étudier par son Philippot de service. Une leçon surtout qu’il faut enseigner à tous les Français séduits par ses arguments. Dévaluer la monnaie, c’est peut-être la facilité, mais ce n’est surtout pas la potion magique.

Des propositions outrancières sur l’Europe

La nouveauté c’est que désormais, elle ne se contente plus d’une sortie ordonnée de l’euro, elle propose de tourner le dos purement et simplement à l’Union européenne, pour restaurer quatre souverainetés qu’elle juge essentielle : territoriale (illusoire si elle croit endiguer par ce moyen l’immigration clandestine), monétaire (avec un retour au Franc et à la planche à billets de triste mémoire pour notre économie), législative (pourtant l’Europe est à l’origine de nombres d’avancées dans notre législation), et économique ( totalement illusoire tant les économies de l’union sont imbriquées les unes dans les autres). Un discours de souveraineté que plus de 2 000 milliards de dette devrait rendre beaucoup plus humble. Les mots ne sont pas suffisants pour changer les réalités.

Un moralisme incantatoire et antiparlementaire qui oscille entre poujadisme et pétainisme.

Le peuple vertueux et les élites corrompues sont des raccourcis faciles qui surfent sur la confusion des registres, la perte des repères, les peurs  et le désespoir. Il est toujours facile d’ironiser sur les « affaires » ou sur les banques qui se gavent. L’actualité, bonne fille, fournit toujours le « bon exemple » qu’on peut mettre en exergue. Le principe de généralisation fait le reste. Encore faudrait-il être exemplaire avant de donner ce genre de leçons.

Un parti qui montre ses biscotos  mais aux pieds d’argile.

Le FN s’est montré sous son vrai jour : la propagande nous vend le « premier parti de France ». Il a soi-disant 80 000 adhérents (quand l’UMP en compte encore 260 000 malgré ses vicissitudes) mais seulement 20 000 votent pour élire une présidente sans concurrents. Cherchez l’erreur. Et en interne, il y a conflit entre la ligne « traditionnelle » marquée « Le Pen » incarnée par Marion Maréchal, et la ligne moderno-gaucho-néo-gaulliste-fourre-tout de Florian Philippot. Croire que l’extrême-droite est monolithique est une billevesée. Elle a toujours été traversée de courants concurrents dont l’agrégation est toujours conjoncturelle. Un peu comme l’extrême gauche.

Le retour de la droite républicaine en première ligne.

Face à la stratégie « passe-muraille » et attrape tout de Marine Le Pen, la droite à une bonne carte à jouer. D’autant plus que l’électorat frontiste n’est pas encore figé. Nombre d’électeurs reviennent déjà dans le giron républicain, effrayés qu’ils sont par la gauchisation des propositions qu’ils savent irréalistes, tant sur le retour de la retraite à soixante ans que sur l’augmentation alléchante du SMIC. Une UMP réorganisée aura beau jeu de dénoncer le tropisme prorusse, le bilan controversé des maires du FN, les dérapages du père, l’ineptie d’un programme économique fourre-tout. 

Les ides de mars constitueront l’épreuve de vérité

Il ne suffit pas d’affirmations péremptoires qui correspondent à des fantasmes pour en faire des réalités. Avec les Français, la méthode Coué a ses limites. En mars, auront lieu les élections cantonales. Des élections qui exigent un enracinement et des réseaux pour présenter des candidats crédibles que le parti frontiste n’a pas, un corps de militants pour faire campagne plus à la mesure des 260 000 adhérents de l’UMP. Ces élections, en outre, à cause du nouveau découpage seront éminemment politiques, à l’inverse des consultations précédentes. Bref, c’est en mars que la baudruche Le Pen, telle la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, va commencer à se dégonfler.

 


SUPPLIQUE POUR LE DEPART DE HOLLANDE AVANT L’HEURE

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Chaque jour qui passe apporte son lot de catastrophes, en tout genre : sociale, économique, et maintenant naturelles. A croire que le ciel fâché s’est mis de la partie. Pour un quinquennat placé sous le signe de la douche présidentielle, il faut voir dans l’éclair qui frappa l’avion présidentiel se rendant chez Angela Merkel, un signe prémonitoire des catastrophes qui s’amoncellent depuis.

Je vous en prie, partez monsieur le Président.

Mille chômeurs de plus par jour, cela devrait suffire à vous en convaincre. Pensez à tous ces malheureux que votre politique jette à la rue, sans travail, faute d’avoir le courage de prendre les décisions courageuses qui relanceraient nos entreprises. Pensez à ces séniors qui n’ont jamais été aussi nombreux à rechercher un emploi introuvable. Pensez à ces milliers de jeunes que vous laissez jeter sur le marché du travail sans aucun diplôme, comme si des profs supplémentaires pouvaient changer la donne. Vous préférez leur proposer des emplois fictifs qui débouchent sur le vide et sont autant de cautères coûteux sur une jambe de bois.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

Les chefs d’entreprises sont dans la rue. Après les notaires et les pharmaciens. Et bientôt les médecins fermeront leur cabinet et en janvier les cliniques privées seront en grève illimitée. Les buralistes sont exsangues, les artisans au bout du rouleau, les TPE mettent la clé sous la porte, tous étouffés par la bureaucratie et écrasés par vos impôts. La France se défait par tous les bouts. Il n’y a que la fonction publique qui reste immobile, que vous protégez bien dans ses statuts privilégiés. Vous dites gouverner au nom de la justice, mais c’est l’injustice partout qui s’établit.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

Votre gouvernement se révèle incapable d’honorer la signature de la France. Nos partenaires européens sont excédés par votre pusillanimité. La commission est obligée de menacer et vous donne 100 jours pour rectifier un budget 2015 qui ne respecte pas les engagements pris. L’ampleur du déclin de la France est démontrée et ses causes identifiées : perte de compétitivité que votre action a aggravée, chômage provoqué par la rigidité et le coût du travail que vous répugnez à réformer, dérives des finances publiques que vous ne cessez d’aggraver malgré les discours contraires.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

La confiance sur laquelle vous vouliez bâtir le redressement du pays s’est transformée en profonde défiance. Votre popularité en atteste. Le lien avec la France profonde est rompu. Sans confiance, rien ne se fera. Tant que vous serez là, elle ne reviendra pas. Vous avez trop menti. Menti à la gauche, menti aux patrons, menti à tous les Français avec vos promesses intenables et vos paris stupides. Vous jetez nos concitoyens désespérés dans les bras du Front National avec lequel vous jouez, croyant affaiblir la droite. Vous jouez avec le feu.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

Le temps presse, nous ne pouvons attendre la fin de votre mandat pour entamer les réformes nécessaires à la survie de notre pays qui est devenu un risque majeur pour lui-même, pour nos partenaires européens et même pour la sortie de crise de l’économie mondiale. Mais non, vous vous cramponnez. Vous passez votre temps à parader à l’étranger, utilisant le moindre prétexte pour fuir l’hexagone qui vous exècre. Cela faisant vous participez, par vos dépenses, au creusement, un peu plus chaque jour, du trou dans lequel la France s’enfonce. Il parait que votre grande préoccupation consiste à submerger de textos vos concubines, comme si vous n’aviez que cela à faire.  Manifestement, la fonction à laquelle vous avez prétendu vous dépasse. Alors laissez-là à d’autres qui n’auront pas de mal à être plus compétents que vous. Redonnez la parole au peuple.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président, rendez ce service à la France, si vous l’aimez encore un peu !

A suivre : la baudruche Le Pen

 

 


ET MAINTENANT …

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Près de 60% d’adhérents qui se sont exprimés, des résultats approuvés par tous les candidats, une campagne digne qui s’est déroulée dans un esprit de respect mutuel et de franche compétition, l’UMP donne aujourd’hui une image qui fait oublier le précédent épisode et ses responsables peuvent se réjouir d’avoir réussi à passer le cap de cette élection interne avec succès. Il faut en remercier la direction collégiale de l’UMP assurée par les trois anciens premiers ministres et surtout Luc Chatel qui en a géré tous les aspects techniques.

Les voix se sont réparties sur les trois candidats. C’est la preuve d’une consultation véritablement démocratique. Les scores recueillis correspondent d’ailleurs assez bien aux aspirations diverses des Français qui militent dans le parti.

Nicolas Sarkozy a réuni  64,5% des suffrages. C’est bien et c’est sain.

C’est bien parce que certains ont pu rêver d’un résultat plébiscitaire comparable à celui de  sa prise de pouvoir en 2004, lorsqu’il avait obtenu 85% des voix. La conséquence en fut un véritable étouffement du débat à l’intérieur du parti pendant les années qui ont suivi jusqu’à la victoire de 2007. Si Nicolas Dupont-Aignan fait aujourd’hui bande à part avec son micro parti, c’en est une scorie qui perdure. Le score que Nicolas Sarkozy vient d’obtenir est un bon score : il est suffisamment ample pour lui donner l’autorité nécessaire afin de reconstruire l’UMP pour en faire un nouveau parti, et il lui donne la légitimité pour prétendre ensuite à d’autres ambitions.

C’est sain parce que ce résultat est le reflet d’une vie démocratique réelle au sein de notre famille politique. Il oblige le vainqueur à prendre en compte la partie importante des adhérents qui ont manifesté un désir de renouvellement en votant à près d’un tiers d’entre eux pour Bruno Lemaire, et ceux qui ont manifesté de l’intérêt aux idées défendues par Hervé Mariton.  Les trois candidats peuvent sortir de l’épreuve la tête haute. D’autant plus que la participation électorale est la meilleure jamais réalisée au sein d’une formation politique.

Il reste maintenant à mettre en œuvre la rénovation du parti.

Nicolas Sarkozy a promis que les adhérents seraient consultés régulièrement et s’est engagé à réaliser la plus large union. On peut être certain que les initiatives vont s’enchainer rapidement afin de mettre la famille très rapidement en ordre de bataille : préparation des élections cantonales et régionales, élaboration du projet alternatif pour le renouveau de la France, fruit du travail collectif de tous les talents que compte l’UMP. Les municipales ont vu émerger une nouvelle génération, il y a gros à parier que la nouvelle famille saura mettre en avant dans ses instances dirigeantes, ses « jeunes pousses ».

A gauche on ironise, au FN on confond fantasme et réalités.

L’ironie qui a accueilli à gauche le succès de Nicolas Sarkozy va de paire avec l’inconséquence qui anime ceux qui en font usage. Quand Monsieur Mandon, ci-devant ministre à la « sous-réforme » de l’Etat évoque un « Zorro cabossé sur un cheval boiteux », il ferait bien de faire attention à ses comparaisons, lui qui sert « un incapable qui passe son temps à cheval sur ses maîtresses ». Et l’inénarrable « Camba » qui se permet de commenter  en affirmant que le nouveau président de l’UMP est une « bonne nouvelle pour la gauche et une mauvaise pour la France », il a oublié de regarder l’état de déliquescence électorale dans lequel se trouve son parti et la situation dramatique du pays dont lui et ses amis sont responsables. En fait, ils rient « jaune » !

Enfin, l’actualité à ses hasards qui font parfois bien les choses. Ainsi, le même jour, Le Front National tenait son congrès et Marine Le Pen t s’est vu renouveler son mandat avec 100% des voix. De quoi rester… sans voix. Elle aurait voulu démontrer qu’elle est à la tête d’un parti totalitaire qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. Quant au commentaire poussif de M. Philippot, qui voit dans le score de Nicolas Sarkozy « un échec » pour un ancien président de la République, il donne sans le vouloir une définition de sa conception de la démocratie, tout en en étant lui-même la victime à l’insu de son plein gré.  

Tous autant qu’ils sont, prompts à dénigrer, comme naguère, le chef que le premier parti d’opposition vient de se donner, feraient bien de mesurer leurs propos en évitant l’insulte, la haine et la caricature, qui sont autant d’aveux de faiblesse. Mais ils ont raison de trembler.

Il va leur falloir compter avec un grand rassemblement de la droite et du centre.

 

 


NOTRE DEMOCRATIE EST EN DANGER

Internet

Notre modèle de démocratie est aujourd’hui sérieusement mis en danger.

L’histoire nous enseigne que les périodes de crises économiques et de forte montée du chômage s’accompagnent  toujours d’une crise de confiance dans la capacité des politiques à gérer ou à régler les problèmes. Les reproches faits sont toujours les mêmes : les élus sont trop loin des préoccupations réelles, les affaires qui sont le lot inévitable de tout régime donnent du crédit aux populistes, et pendant ce temps-là les « privilégiés se gavent ». La tentation d’essayer les extrêmes qui paraissent toujours plus propres parce qu’elles dénoncent plus fort pour mieux cacher leurs propres turpitudes, apparait comme « la solution » avec à la clé : « Après tout qu’est-ce qu’on risque ! ». En réalité on risque encore plus gros, mais il sera impossible de faire entendre raison à des gens qui n’écoutent plus parce qu’ils ne croient plus à rien. En l’occurrence, comme l’extrême gauche est en panne et ne fait plus recette, le péril qui nous menace vient de l’autre bord. Dans le cercle politique, les extrêmes se touchent, on ne sera donc pas surpris de constater que les programmes se ressemblent comme des frères siamois. Mais tout ce que je viens de décrire est un schéma connu et classique.

Les réseaux sociaux tuent la démocratie représentative.

L’occident  souffre d’un épuisement de sa démocratie représentative, minée par la défiance généralisée, et constamment contestée au nom de la « démocratie directe ». La France n’échappe pas à ce phénomène, comme on le voit dans les actions violentes menées par les contestataires des grands projets comme à ND des Landes. La rapidité de la transmission de l’information, les progrès réalisés dans les études statistiques conduisent trop souvent les leaders, politiciens ou autres,  à suivre l’opinion qui, tel un caméléon, n’arrête pas de changer. La décision politique a besoin de temps pour se réaliser même quand elle est bonne. Les réseaux sociaux exigent l’instantanéité. La liberté est devenue si excessive qu’elle autorise nombre de dérives qui sont autant de vecteurs de désintégration politique. Les technologies Google, Twitter, Facebook rendent possible une « démocratie instantanée », mais forcément virtuelle. Ce n’est que la dictature de l’opinion du moment qui s’exprime. Avec un clic on peut décider de la mobilisation d’une manifestation, tuer un projet d’utilité publique, faire renoncer à un impôt. Un jour, on décidera de la même façon du rétablissement de la peine de mort, qui sait ? L'endoctrinement des jeunes qui partent faire le "djihad" apporte un autre exemple inquiétant des dérives dangereuses de l'internet sans contrôle déontologique.

La démocratie directe permanente est une utopie dangereuse.

C’est toujours la même tentation anarcho-libertaire qui s’exprime, facilitée aujourd’hui par le miracle d’internet. Il faudrait un « nouvel esprit des lois » de l’ère numérique pour endiguer cette dictature de tous sur chacun, repousser dans son pré carré la démocratie directe chère aux « soviets », redonner de la légitimité à la démocratie représentative.  Car le processus qui consiste à « décider » doit pourvoir continuer à s’exercer. Une des réponses que la démocratie représentative peut apporter, c’est la « participation », mais elle est aléatoire tant les rouages qu’elle demande sont fastidieux à suivre. Le raccourcissement de la durée des mandats politiques, la transparence accrue exigée de ses acteurs s’avèrent être des réponses inappropriées. Au mieux, on a fragilisé l’élu et favorisé le voyeurisme. Car la difficulté c’est que les grandes entreprises du numérique échappent aux institutions étatiques ou internationales. Il importe donc que ces outils nouveaux soient mis au service de la démocratie représentative et il faut absolument sortir de la confrontation entre le peuple et les élites, confrontation qui se substitue au clivage politique traditionnel sur les valeurs de droite ou de gauche par exemple, et sape les fondements de notre système politique. Cela peut passer par un changement d’attitude dans la pratique politique. En cette époque difficile, où le temps manque tout le temps, sachons offrir à la société civile rigueur et honnêteté, sachons éviter cynisme et improvisation, sachons bannir surtout la désinvolture. Les vieilles recettes clientélistes doivent être remisées au placard : flatter l’électorat conduit toujours à la désillusion, mais faire preuve de conviction n’est pas toujours récompensé. C’est un chemin difficile, qui demande de slalomer entre les contre-vérités, les mensonges, l’ignorance, la désinformation qui sont la monnaie courante des réseaux sociaux.

Les médias sont au coeur du problème.

Dans notre fonctionnement politique, les médias ont encore un rôle à jouer. Face à l’information sans filtre que diffuse internet, les médias écrits et audio-visuels doivent rétablir l’information avec un grand « i », pour que le citoyen ait au moins une référence quelque part. Cela implique un journalisme érudit, correctement formé, capable d’esprit critique et de discrimination, ce qui est loin d’être le cas aujourd'hui. Cela n’empêche pas d’exprimer une préférence d’opinion, mais cela exclut l’aveuglement idéologique. Avec le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, le pouvoir médiatique est devenu un pilier de la démocratie. Encore faut-il qu’il soit à la hauteur de ses responsabilités.  Ce n’est pas le moindre paradoxe que de voir les médias numérique lui contester ce rôle.  

Les sociétés européennes sont tout de même les meilleures de l’histoire de l’humanité, et tous les européens sont d’accord là-dessus. Ce n’est pas le paradis, évidemment. Pourtant l’Occident attire et fascine toujours. Regardons un peu les réalités. Nous avons à reconstruire un consensus. Un peu de bon sens devrait permettre de comprendre que nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ne peuvent être préservées sans un minimum de régulation et de contraintes. Il faudra bien y venir !

 


CHAUD DEVANT !

Archibald en colère
 

 

HONTEUX ! Le tweet de Taubira commentant le jugement de Ferguson aux US est une ingérence et qui plus est, un texte raciste tant il transpire la « haine du blanc ». Que dit la Licra ?

HALTE ! Lemaire et Mariton dérapent en cette fin de campagne qui déçoit par leur manque de sérénité. Ils jouent sur les peurs (disparition ou implosion de l’UMP) ce qui pourrait démobiliser les militants qui s’apprêtent à voter. Chez Bruno Lemaire, le discours de rassemblement a disparu et est remplacé par la fermeture des portes en cas d’échec. Ne serait-ce pas la crainte du verdict des urnes qui les tétanise ?

INSULTANT ! L’exploitation politicienne qui est faite des sifflets qui ont ponctué l’intervention d’Alain Juppé prend des proportions insupportables pour un incident banal. Non les militants qui soutiennent Sarkozy ne sont pas une secte au service d’un gourou. La diabolisation est inacceptable. Je ne peux pas croire qu’Alain Juppé se prête à ce jeu.

TRAVAUX d’HERCULE. Après l’appart, le bureau. Décidément Le Paon a besoin d’un cadre luxueux pour faire la roue. Le prolo n’est plus ce qu’il était. Au 21ème siècle, il s’est mis en tête de vivre comme un riche à défaut de le remplacer. Mais la CGT n’est pas le Club Med. Apparemment ce n’est pas « luxe, calme et volupté » au sein de la centrale.

JE NE VOIS PAS LE RAPPORT ! C’est celui qui doit être remis à Emmanuel et Sigmar par deux économistes à qui ils l’ont commandé. Il préconiserait flexibilité du marché du travail, assouplissement des 35 H, modération salariale… Il y a des conseils difficiles à suivre, et pourtant …

MAGIE ! Comment 21 milliards deviennent 315 milliards d’euros… C’est le montage proposé par Jean-Claude Junker pour son plan d’investissements qui doit relancer l’Europe. Après le passage du Pape à Strasbourg, le Saint-Esprit doit participer à la manœuvre.

ICI LONDRES ! La française parle au François. L’ex-concubine continue de poursuivre sa vengeance en accablant notre Casanova national au moment où un tabloïd publie la photo le montrant en train de courtiser la suivante dans le jardin de l’Elysée (Un mensonge de plus). En attendant, le plat froid rapporte gros.

DEFAITISTE. Même le 1er secrétaire du PS n’y croit guère. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas le moral rue de Solférino. Camba passe son temps à commenter les mauvaises nouvelles à défaut d’avoir prise sur la réalité. Trierweiler, Mandon, Macron… sont quelques-uns de ses tourments. « Si nous sommes désunis, et ça en prend le chemin, le PS peut perdre énormément… ». Si c’est lui qui le dit. C’est pas les Français qui s’en plaindront, avec 1 000 chômeurs de plus par jour en novembre.

DENI. La réforme territoriale va abuser le peuple une fois de plus. L’intercommunalité qui a été déjà très coûteuse pour l’Etat et la fiscalité locale, avec la nouvelle loi va générer plusieurs milliards d’impôts locaux supplémentaires et met en péril la notion même de « commune ». De même, le nouveau découpage des régions n’a aucune raison de produire des économies et prétend même faire vivre ensemble des gens qui ne le souhaitent pas. Logiquement, ce devrait être au peuple de se prononcer. Par referendum ! A défaut, ce sera un déni de démocratie.

 


UMP : POURQUOI SARKOZY ?

  Sarko Angers

Notre choix est fait.

Nous avons parrainé Bruno Lemaire et nous l’assumons. Nous étions tentés de lui apporter notre voix. Mais voilà, au fil de la campagne, il a précisé son projet et au fur et à mesure nous nous sentions devenir orphelins : venus de l’UDF en 2002 quand l’UMP a été fondée, nous faisons partie de ces nombreux militants qui y sont restés et qui constituent le 1/3 des adhérents du parti encore aujourd’hui. Dans le projet de Bruno Lemaire les gens du centre, leur sensibilité, n’ont pas de place. Il veut un parti de droite, clairement affirmé à droite. Dont acte. Il répudie donc le modèle qu’avait voulu imprimer à notre formation Alain Juppé. Il n’est pas venu à Angers, et c’est dommage parce que nous aurions pu dialoguer sur ce sujet. Le différend porte aussi sur la conception qu’il a de l’Europe et de la décentralisation. Comme nous voulons rester dans ce parti qui est devenu le nôtre, car nous n’avons aucune envie de nous réfugier à l’UDI où Christophe Lagarde veut ressusciter le MRP, nous ne voterons pas pour Bruno Lemaire. Dommage pour le renouveau. Espérons qu’il acceptera de faire partie de la nouvelle équipe dirigeante.

Hervé Mariton a fait le déplacement à Angers. Son projet est limpide dans la droite ligne de son enracinement libéral. Mais je ne suis pas certain que son regard sur les sujets sociétaux soit celui qui convienne à notre formation politique si on veut qu’elle domine la vie politique de notre pays. On aime sa force de conviction, elle est utile. Pourtant, à l’écouter, le sentiment que le costume qu’il prétend enfiler est trop grand pour lui, saute aux yeux de l’auditoire. Quelle autorité aura-t-il szur un parti dont il n’occuperait pas l’axe central ?

Il nous reste Nicolas Sarkozy. Finalement nous voterons pour lui. Ce n’est pas un choix par défaut. A Angers, il a fini de nous convaincre : sur l’organisation du parti et le respect des sensibilités qui le composent, sur l’Europe qu’il dessine et qui ressemble à celle de Giscard, sur les réformes à mener, sur l’autorité et la volonté de rassemblement… nous sommes en accord avec son projet. Ceux qui glosent sur les huées à Bordeaux dont Alain a fait les frais n’ont rien compris à la vie militante. Ce n’est pas bien, on ne devrait pas siffler le fondateur de l’UMP, mais il faut faire la part des choses, et on sait ce que sont les psychologies de foules. Sur ce sujet j’ai un point de désaccord avec beaucoup de nos amis et Nicolas Sarkozy : le cas Bayrou. Je pense comme Alain Juppé, qu’il faut se réconcilier avec lui. Bien que son centre soit étriqué, si on veut rassembler largement, il faudra faire avec.  Même si, et c’est un argument de plus qui me convainc de voter Sarkozy, je suis persuadé que la prochaine présidentielle se gagnera à droite, face à Marine Le Pen (enfin, « à droite » est une façon de parler, parce que son programme regarde plus du côté de Mélenchon).

Nous voterons Sarkozy et j’invite tous mes amis venus comme moi du centre droit à en faire autant.

 

 


RELANCE DE LA CROISSANCE : LA GAUCHE A TOUT FAUX

 

  La croissance en panne

 

Le cercle vicieux de l’économie administrée.

Le raisonnement est simple : il ne faut pas faire trop d’économies parce que la baisse de la dépense publique empêcherait la croissance de redémarrer. Qui plus est, c’est par la dépense et la relance de la consommation qu’elle reviendrait. Comme l’Etat est fauché de chez fauché, on attend que l’Europe fasse l’effort pour nous. Voilà pourquoi notre Sapin-les-socquettes-roses-comme-ses-neurones s’accroche à sa demande de délai supplémentaire pour revenir à l’orthodoxie financière et fait la sourde oreille aux exigences des institutions européennes sur les réformes et les contreparties concrètes qui pourraient permettre de l’accorder. Il préfère parler de « l’urgence d’une relance économique de la zone euro » sans voir que si celle-ci avait lieu, notre pays, en l’état actuel des choses, aurait toutes les chances de ne pas en profiter.

Car ce qui attend la France, c’est toujours et encore des impôts qui augmentent pour boucher le trou de déficits toujours plus importants que prévus. La communication du gouvernement annonce des projections de croissance optimistes (1% en 2015, 1,7% en 2016, 2% en 2017 et 2018) alors que les enseignements des dix dernières années et le diagnostic des économistes qui fait consensus indiquent clairement que la croissance sera moins bonne que prévu et ne devrait pas dépasser au mieux 1,5% à la fin de cette période. Voilà pourquoi, si l’on ne veut pas voir les impôts augmenter et les baisses de charges annulées pour compenser l’accumulation des déficits, il faut impérativement un programme d’économies beaucoup plus ambitieux que la fiction des « 50 milliards ».

En la matière, les socialistes continuent de raisonner à l’envers, en marchant sur la tête. La fondation IFRAP vient de réaliser une étude, grâce à un modèle économétrique (Némésis), qui démontre que la dégradation du PIB est beaucoup plus forte et plus durable quand l’Etat agit par des hausses des prélèvements. Sur le moyen et long terme, la baisse des dépenses publiques est moins récessive et permet de renouer plus vite avec la croissance. Une trajectoire budgétaire plus volontariste que celle programmée pour 2014-2019, est largement possible. Pour cela, il faudrait réaliser une baisse d’au moins ½ point de PIB du déficit structurel par an et adopter une logique d’économies croissantes qui s’ajouteraient aux 50 milliards annoncés.

L’exemple espagnol.

C’est le chemin qu’a suivi l’Espagne. Elle apporte la preuve que la politique d’austérité fonctionne. Après la cure sévère, l’austérité commence à être adoucie par des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, tout en maintenant un budget sévèrement contraint. La croissance est repartie  vers les 2% en 2015 et le chômage commence à reculer. Le pays profite pleinement de la compétitivité retrouvée de ses entreprises, de la politique monétaire de la BCE qui facilite ses exportations, de la baisse du prix du pétrole, de la faible inflation qui appuie la reprise de la consommation et la modération des coûts de l’économie. A notre spirale de naufrage, l’Espagne oppose le cercle vertueux de la remontée vers la prospérité.

L’IFRAP indique le chemin que nous pourrions suivre.

D’abord faire coller la parole avec les actes. Sur les 21 milliards d’économies annoncés pour l’an prochain, 4,6 milliards sont très peu précisés voire pas du tout quand il s’agit du fonctionnement de l’Etat ou des prestations sociales. De plus, 3,7 milliards d’économies sont très incertains car ils s’appuient sur la baisse des dotations aux collectivités locales dont on ne peut pas être certain qu’elles diminueront leurs dépenses en conséquence. La réalité est que les dépenses publiques vont continuer à croître en valeur de 59 milliards d’ici à 2017 pour atteindre cette année-là 1280 milliards. Les 50 milliards d’économies restent une fiction.

L’organisme de recherche préconise un effort de 8 milliards d’économies supplémentaires à ajouter au 21 milliards prévus en 2015, puis 6 milliards supplémentaires en 2016, puis 3 milliards en 2017 et 2018 et enfin 1 milliards en 2019. Ces économies porteraient pour 50% sur les prestations sociales, pour 30% sur le fonctionnement des collectivités publiques et pour 20% sur l’investissement. Parallèlement il faut se donner des objectifs de baisse des coûts de production des services publics assurés par l’Etat, les collectivités locales et les organismes sociaux. Les études montrent que les marges de manœuvre importantes existent.

La situation économique pourrait s’améliorer grâce à une nouvelle baisse des charges sur les entreprises –le Cice ne fonctionne pas- pour aller jusqu’au doublement de l’effort actuel. Avec un tel scénario, le déficit par rapport au PIB pourrait être ramené à 3,2% dès 2016.

Quelles sont les réformes demandées à la France par l’Union européenne ?

Sans entrer dans le détail, d’abord de baisser le coût du travail en réduisant les cotisations sociales patronales, réformer le système d’assurance-chômage afin qu’il encourage le retour à l’emploi, contrer l’augmentation des dépenses de santé, prendre des mesures pour ramener durablement le système des retraites à l’équilibre en 2020, éliminer les doublons administratifs et simplifier le mille-feuille des collectivités, faciliter l’accès aux professions réglementées, réduire les contraintes réglementaires qui régissent le commerce de détail, assurer la concurrence réelle des prix de l’énergie… autant de mesures qui nécessitent un peu de volonté politique mais ne sont pas insurmontables.

Les réponses que le gouvernement Valls tente d’esquisser vont dans le bon sens, mais restent encore trop timides pour produire l’effet escompté. Elles relèvent de la micron-chirurgie alors qu’il faudrait passer au stade… « Macron ». Nos partenaires voient bien qu’on est dans la posture pour faire illusion, plus que dans l’action.

 

 


LA SEMAINE D'ARCHIBALD

Haddock se marre bis

Nauséabond. C’est l’adjectif préféré par les socialistes quand ils veulent exprimer leur tolérance pour toutes les idées qui s’opposent aux leurs. Exemple : « le mariage pour tous ». Si on conteste et qu’on se dit favorable à une réécriture de la loi Taubira, c’est forcément « nauséabond » et … « réactionnaire », autre mot choisi, familier de leurs excommunications. Outrances de cerveaux lobotomisés.

Epaules. Duflot pense à 2017. Elle pense avoir les « épaules », c’est-à-dire la « carrure » pour se présenter devant les Français. Avec un bilan qui fait l’unanimité : « sa loi ALUR » aura été un désastre pour le logement en France. Elle ne doute de rien. Son objectif sera probablement de faire mieux que les 2,3% d’Eva Joly. A défaut des épaules, on a tous constaté qu’elle a surtout un gros culot.

UMP. Si j’étais le nouveau président, j’interdirais la double appartenance avec les associations érigées en micro partis, qui sont autant d’écuries confidentielles de promotion des égos : Force républicaine, Droite Forte, Droite sociale, Droite populaire, droite droite, Génération France… et qui brouillent la communication politique. Les « amis de Nicolas Sarkozy » n’échapperaient pas à la règle. La vie politique aussi a besoin de simplification !

Jouyetgate. Il n’est pas d’art politique sans coup fourré, c’est bien connu. Mais à vouloir jouer trop fin, on peut se prendre les pieds dans le tapis. Surtout quand les protagonistes se comportent comme des « pieds nickelés ». Les Filochard, Croquignol, Ribouldingue & C° nous ont offert cette semaine une page d’anthologie de la manipulation ratée. Un président obsédé par son ancien adversaire et prêt à tout pour l’abattre, deux journalistes complaisants et sans éthique, habitués des sources occultes ou interdites, un secrétaire général de l’Elysée brillant technocrate à la colonne vertébrale un peu molle et un ancien premier ministre qui a la naïveté de croire à une invitation amicale… Résultat : voilà Sarkozy conforté au lieu d’être affaibli. A moins que la thèse défendue par Fillon soit la bonne : le salir pour l’éliminer et être certain d’avoir Sarkozy en face. Machiavel est à l’Elysée, on le sait. Sauf que pour l’instant, ce sera Marine, l’adversaire de la droite au 2ème tour.

Crampon. Hollande à la télé : « Je me cramponne ». Voilà un vieux mot qu’il a bien fait d’utiliser. Il voulait dire : « je m’accroche », on a compris que celui qui se « cramponne » est un « crampon » : quelqu’un dont on voudrait bien se débarrasser ! Tout est dit. Merci Mr Crampon !

Dans la rue. Le peuple silencieux commence à se rebiffer. Plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Nantes pour le lancement des travaux de l’aéroport de ND des Landes. Même chose dans le Tarn contre l’occupation du site du barrage par les « paumés » de la Terre. Rien à voir avec les manipulations de la gauche radicale qui active ses réseaux via leurs relais du corps enseignant pour jeter dans la rue les lycéens aux cris de « police fascistes ». Connaissent-ils seulement le sens de ce mot qu’on leur met dans la bouche, ces bénêts ?

Dans la rue (bis). Le Medef et la CGPME ont décidé d’appeler leurs troupes à se mobiliser contre la politique du gouvernement socialistes. Ce sera à compter du 1er décembre. Le bon peuple qui voit les artisans débaucher, les entreprises licencier quand elles ne mettent pas la clé sous la porte, pourrait bien venir renforcer les rangs des manifestants professionnels. Le message est simple : « arrêtez de nous emmerder avec vos lois qui étouffent l’économie ». Compte pénibilité, temps partiel, obligation d’informer les salariés de la cession de l’entreprise, fiscalité sur les dividendes… les sujets ne manquent pas. L’exaspération de la base est réelle.

Poker. Bernard Tapie nous étonnera toujours. Il affirme : « C’est mon métier de bien me débrouiller ». On veut bien le croire. Son rachat de la Provence au nez et à la barbe des commensaux de l’Elysée était déjà une référence. Avec Nice-Matin, il vient de réaliser un coup de maitre : sans prendre de rique financier, il a soutenu le rachat du titre par la coopérative des salariés et récupéré au passage 100% de « Corse-Matin ». Très fort !

Incorrigible. Comment peut-on, quand on préside aux plus hautes fonctions de l’Etat, mentir à ce point aux Français en proférant devant plus de 8 millions d’entre eux, une promesse intenable, « pas d’impôt supplémentaire pour qui que ce soit en 2015 », alors que la croissance est atone, que le déficit se creuse, que la dette s’alourdit. Déjà, il avait raté le pari de l’inversion de la courbe du chômage. Cette promesse incroyable (au sens propre du terme) a été d’ailleurs démentie aussitôt après par Christian Eckert, Secrétaire d’Etat au budget qui connait très bien tous les nouveaux prélèvements qui vont accabler tous nos concitoyens, avant d’être rappelé à l’ordre et être obligé de corriger son propos. Avec ce dernier pari qui relève du mirage ou de la méconnaissance de ses dossiers, Mr Crampon est toujours moins crédible. Les Français, lucides, ne l’ont pas cru.

 

 


QUAND ON MANGE AVEC LE DIABLE…

Francois-Fillon profil

 

… Il vaut mieux avoir une cuiller avec un long manche.

Sinon on se brûle. Et c’est ce qui arrive à notre ami François FILLON. Non pas que je le soupçonnasse d’avoir fait la démarche rapportée par les journalistes du Monde, d’avoir voulu faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy en utilisant son ami Jean-Pierre Jouyet pour que l’Elysée fasse le nécessaire. L’ancien Premier Ministre ne se serait pas risqué à ce petit jeu où il risquait gros. Je pense que bien plus bêtement, il est tombé dans un piège habilement tendu par le Machiavel de la rue Saint-Honoré.

*Acte 1 : François Fillon est invité à déjeuner par le Secrétaire général de l’Elysée. Comme il est ami avec lui et qu’il l’a eu dans son gouvernement, il n’a pas de raison de refuser. Mais tout de même, il prend la précaution de venir accompagné d’un ami commun.

Acte 2 : Au cours du repas, on évoque les affaires en cours. Il est tout-à-fait possible que François Fillon se soit ému de la situation qu’il trouvait à l’UMP en évoquant quelques-uns de ses sujets de préoccupations, sans penser à mal, et sans rien demander. Peut-être souhaitait-il connaître le sentiment de son interlocuteur.

Acte 3 : Jean-Pierre Jouyet, qui avait informé son patron de sa démarche pour laquelle il avait reçu un feu vert (à moins que ce ne soit à sa demande), rentre et fait son rapport. Il raconte les conversations qui ont été tenues ;

Acte 4 : L’hôte de l’Elysée voit le parti qu’il peut tirer de ces informations et en parle aux journalistes qu’il voit fréquemment. Ceux-ci écrivent justement un livre… Et donc se rapproche de Jean-Pierre Jouyet pour avoir un entretien et se faire raconter les confidences qu’ils vont enregistrer, peut-être sans que leur interlocuteur l’ait vraiment compris.

Et le piège se referme. Un bon gros scandale qui éclabousse la droite qui s’entredéchire et dont on cherche à accréditer l’idée que de son temps, on utilisait la justice … Ce que bien sûr Hollande s’est refusé à faire. Et aussi de bons gros scoops qui font vendre le papier et qui assureront le succès du livre.

Evidemment, la réaction de François Fillon ne peut-être que violente. Ce qui n’était pas prévu c’est que Jouyet se prenne les pieds dans le tapis et qu’il change de version quand il s’est vu piégé à son tour. Si bien que le résultat, c’est l’arroseur arrosé. Nicolas Sarkozy, une fois de plus est la victime visée du complot qui au passage flinguait aussi son ancien premier ministre. Mais le grand gagnant de ce scénario pervers, c’est évidemment le Front National et Marine Le Pen qui embraye immédiatement sur le registre : magouilles, mensonges… du pain béni.

Comme le dit très bien Nicolas Baverez aujourd’hui dans le Figaro, « le Lepénisme, est le stade suprême du hollandisme ».  « Le seul résultat tangible du quinquennat Hollande demeure d’avoir porté Marine Le Pen aux portes du pouvoir. Or le Lepénisme n’est rien d’autre que le prolongement logique du hollandisme, c’est-à-dire le déclin et le désespoir avec la sortie de l’euro et la mise au ban par les démocraties en plus. »

Dans ce contexte sulfureux, on apprécie le tir de barrage groupé de tous les leaders de la droite, qui ne sont pas dupes.

*Je n’ai bénéficié d’aucunes confidences pour écrire ce scénario. Il est donc à prendre avec les précautions qui s’imposent. Mais il me plait bien.

 


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

Copie de longue vue

La facture est salée : entre l’AME dont le montant des aides augmente de façon exponentielle pour atteindre le milliard d’euros, voire le dépasser et les dérives du droit d’asile qui financent des dizaines de milliers de nuitées d’hôtels, l’Etat semble ne plus maîtriser la dépense ni un système aux nombreuses failles. Ainsi les déboutés du droit d’asile restent et sont toujours logés en urgence !

Même les médecins … eux aussi s’y mettent. Ils feront grève, rejoints par les spécialistes, entre Noël et le jour de l’an. Ils sont furieux contre le projet de loi santé concocté par la très doctrinaire Marisol Touraine.

Pousse-toi de là… C’est Nicolas Revel qui a été nommé par l’Elysée pour remplacer l’excellent Van Roekeghem à la tête de la Cnamts (Assurance maladie). On vante les qualités humaines du nouveau venu pour gérer la Sécu, un domaine où il ne connaît rien, puisqu’il vient du cabinet de Delanoë. Il est vrai qu’un énarque est toujours bon à tout. Mais ces qualités ne seront peut-être pas suffisantes pour diriger un monstre dont les acteurs sont tout sauf des bisounours. Une succession difficile tant les qualités et l’efficience de celui qu’il remplace étaient reconnues.

Sivens. On l’appelle pompeusement « barrage », alors qu’il ne s’agit que d’une retenue d’eau. Mais dans la bouche des écolos, ça a son importance. Voilà encore un endroit où, comme à Notre Dame des Landes, la démocratie représentative est bafouée par une poignée d’excités venus d’ailleurs. Malheureusement, il faut déplorer la mort d’un manifestant. Par respect devant ce drame, on ne va pas épiloguer sur les circonstances troubles. Laissons à Noël Mamère la nécro-politique pour en faire l’exploitation politicienne la plus vile. Mais craignons la colère des paysans si le site n’est pas évacué : ils pourraient être tentés de faire le ménage eux-mêmes avec leurs tracteurs. Où est l’Etat de droit ? … Il regarde ailleurs.

Emplois d’avenir… solution d’hier et même d’avant-hier, on constate que ça ne marche pas. Deux ans après leur lancement, plus de 150 000 ont été recrutés pour un coût très élevé (3,2 milliards) et une chance d’insertion bien faible et peu de formations qualifiantes proposées (7%). Des emplois d’avenir sans avenir ! De l’argent qui aurait été mieux utilisé s’il avait été affecté à la baisse des charges sur les entreprises ou au financement de l’apprentissage qui insère à 70% et dont on a diminué les aides avant de les ré-augmenter (un peu) récemment.

Epouvantail Royal. Notre Ségolène n’en rate pas une. Sa volonté de ne pas payer Ecomouv’, en dépit des contrats signés par l’Etat, n’est pas sans répercussions. De même les déclarations proposant de taxer les sociétés d’autoroute ou de réduire les péages en dépit des contrats existants. Ce comportement effraie les investisseurs étrangers notamment, car il donne du crédit à la thèse de l’instabilité de l’Etat français, un pays où il ne fait pas bon investir.

Leçon canadienne. Notre « Rain Man » est allé faire un tour au Canada. On ne sait plus très bien pour quoi faire. Par contre on espère qu’il a pu étudier comment ce pays a réussi à réduire sa dépense publique. Le Gouvernement libéral de Jean Chrétien a résorbé en trois ans le déficit qui était à 6,6% du PIB en 1994, ouvrant une décennie d’excédents !!!

Drones à gogo. C’est la nouvelle mode : faire survoler une centrale nucléaire par un drone. Un jeu d’enfant parait-il. Sauf que c’est un jeu dangereux qui pourrait coûter très cher aux imbéciles qui s’y livrent. A moins que ce ne soit plus grave. Dans ce cas, ce n’est plus un jeu parce que l’utilisation malfaisante de tels engins pourrait mettre gravement en danger la sécurité des centrales et celles des habitants alentours. On attend une réaction vigoureuse du gouvernement et particulièrement des deux ministres concernés : celui de l’intérieur, notre Casanova de l’ordre public, et celle de l’écologie, notre inimitable Royal : elle qui a l’habitude de survoler ses dossiers devrait rapidement avoir la solution.

Cabale. Contre Sarko tout est bon. Davet et Lhomme, ces inquisiteurs patentés dont on connait les méthodes et la ligne idéologique, publient un livre (Sarko s’est tuer) à point nommé, dont l’objectif, sous couvert de confidences et d’interviewes habilement exploitées,  est de « foutre la merde à droite ». Une manière de protéger leurs maitres en grande difficulté. Mais non, que je suis bête, ils n’ont ni Dieu ni maîtres, ce sont des anars !

Revanche violente. L’extrême-gauche et les gauchistes tentent une revanche après leurs déboires dans les urnes en 2012, avec la descente aux enfers de Mélenchon et le score minable d’Eva Joly. On les trouve à la manœuvre sur tous les sites de projets d’infrastructures comme à ND des Landes ou à Sivens, avec les mêmes méthodes de violence et d’affrontement contre tout ce qui représente l’Etat de droit. Et on les retrouve encore dans la tentative de manipulation des lycéens pour initier un mouvement de révolte exploitant honteusement la mort du manifestant.

                                                                       Tonnerre de Brest !

 

 


« PUTAIN, DEUX ANS ET DEMI ! »

Hollande trempé

Oui, cela fait maintenant deux ans et demi que nous subissons cette présidence catastrophique. Il fallait bien reprendre cette expression chère à Jacques Chirac pour marquer le calendrier. Deux ans et demi d'échecs sur toute la ligne, et nous allons les passer en revue ; mais deux ans et demi aussi à attendre la fin du calvaire. J’entendais un intervenant à la télé s’interroger : « que peut-il faire d’ici la fin de son mandat ? ». A quoi bon poser la question, on connait la réponse : rien ! Sinon aggraver un peu plus la situation de notre pays.

Après 30 mois de contre-performances sur la croissance, de catastrophes sur le chômage, de projets abandonnés, après deux ans et demi de reculs électoraux et de zigzags gouvernementaux, voici le moment où, à mi-mandat, le président de la République le plus impopulaire que nous ayons jamais vu, va tenter de recréer avec les Français le lien qui s’est rompu sous le poids de l’accumulation de ses échecs successifs. Encore faudrait-il qu’ils soient au rendez-vous, les Français ! Car il y a longtemps qu’ils ne l’écoutent même plus. Pire, il n’existe plus !

A mi-mandat, le chef de l’Etat est à ce point au fond du trou que même sa candidature en 2017 apparaît hypothétique. Tout ce qu’il aura réussi, c’est de finir d’écoeurer nos concitoyens de la vie politique. Car avec ses renoncements, ses trahisons, ses indécisions, ses petits calculs, c’est toute la classe politique qu’il entraine avec lui aux yeux de trop nombreux de nos concitoyens.

Inventaire des échecs.

A mi-mandat, le pays est dans une situation dramatique. Tuons une bonne fois pour toutes les mensonges sur le bilan de Sarkozy. « Nous avons trouvé une situation catastrophique » a osé affirmer le sombre Ayrault récemment. C’est faux : au début 2012, la France était sur la voie du redressement et c’est souligné dans un rapport de la Cour des Comptes. Ce sont les décisions prises depuis l’arrivée au pouvoir de Hollande qui ont planté l’économie, ce que j’avais signalé sur le bloc-notes dès l’été 2012. Avec l’annulation notamment de la TVA sociale assortie de l’assommoir fiscal voté en juillet, l’économie n’a jamais redémarré.

Jugeons-en :

. La production industrielle fait du surplace.  Le redressement productif n’a pas vraiment eu lieu depuis deux ans et demi. La production industrielle n’a pas progressé depuis juin 2012. Elle s’est toutefois stabilisée.

. Le pouvoir d’achat des ménages stagne. Le pouvoir d’achat par unité de consommation a reculé en 2012 et 2013. Il devrait légèrement grimper cette année en raison de la faiblesse de l’inflation et de la progression des salaires qui, même atténuée, continue.

. Les prélèvements obligatoires sont à un niveau record. Les hausses d’impôts instaurées en 2013 par le gouvernement Ayrault ont fait grimper le taux de prélèvements obligatoires de 1 point à 44,7%.

. Le taux de chômage n’a pas cessé d’augmenter. Il atteint 10,2% de la population active. Le nombre de chômeurs progresse inexorablement. C’est pour François Hollande un revers autant politique qu’économique et le plus cinglant de tous. 500 000 chômeurs de plus en 30 mois soit 17 000 de plus par jour de son mandat. Le nombre dépasse les 3,4 millions et touche particulièrement les séniors et les travailleurs peu qualifiés. L’inversion de la courbe n’est pas pour demain.

. Le déficit public a cessé de se réduire. Il devait être ramené à 3% dès 2013. En fait, il stagne aux alentours de 4,4% sans parvenir à baisser. Pire, les dernières projections de Bruxelles annoncent 4,7% en 2015 ! L’absence de croissance a le dos large. Ce sont les chèques en bois pour financer, sous le paravent de la « justice », des dépenses sociales inutiles qu’il faut cesser de signer !

. L’économie ne repart pas. La reprise a tourné court en 2012. Depuis, l’Hexagone fait du surplace.La croissance du PIB est restée atone à 0,3%-0,4%. Le 1% prévu pour 2015 est surévalué et de toutes façons insuffisant pour juguler le chômage. La politique des hausses d’impôts en est largement responsable. Les pauses fiscales sont annoncées mais dans les faits ce sont toujours de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui viennent accabler les classes moyennes et supérieures.

. Les marges des entreprises se redressent difficilement. Rien n’y fait. Malgré les baisses de charges mises en place par le sombre Ayrault puis par Manolito, les marges des entreprises restent très faibles. L’objectif des mesures gouvernementales a été de les redresser, mais la compétitivité française ne s’est pour l’instant pas améliorée. Il y a loin des mots aux réalités !

. La dette publique continue de grimper. C’est encore un point faible du bilan économique du président. La dette publique représentait 95,1 % du PIB en juin dernier et elle pourrait approcher les 100 % à la fin du quinquennat. Elle a dépassé les 2000 milliards d’euros. L’accumulation des déficits n’a pas permis de la réduire.

Mais le triste bilan ne s’arrête pas là.

. Le recul de l’Etat de droit. Après 30 mois, nous avons un Etat bafoué qui recule partout devant le moindre casseur, de renoncement en enterrement de projet.  A tel point que ayant participé à quelques rassemblements de la « Manif’ pour tous », on aurait presque le regret de n’avoir rien cassé. Jamais la signature de l’Etat n’a été autant soumise à l’aléa de la violence, jamais la puissance publique n’a été autant sapée, jamais une parole de haut responsable n’a été aussi peu fiable. Avec des conséquences financières désastreuse : le renoncement à l’écotaxe va coûter 1,5 milliards d’euros au bas mot. En matière de bilan de la sécurité, les lois Taubira  pourraient se résumer dans le nombre de morts (crimes) survenus à Marseille depuis 2012.

. L’action internationale de la France rabaissée. La France a perdu sa crédibilité en Europe, et le dernier épisode sur le budget nous ridiculise un peu plus. Les interventions en Afrique et au Moyen Orient, si elles sont nécessaires, ne sont accompagnées d’aucune vision diplomatique : on ne sait pas où on va et ce qu’on veut obtenir. L’Allemagne s’est retrouvée seule pour traiter le problème de l’Ukraine.

. Une société civile profondément divisée. La loi sur le mariage homosexuel a montré une intransigeance idéologique qui laisse des traces profondes dans le tissu social. Les prolongements que sont la PMA et la GPA continueront d’alimenter une défiance vis-à-vis d’un pouvoir à la merci de ses lobbies. Mais ce ne sont pas les seuls sujets de fracture. La récente décision de la Ministre de l’Education d’accorder aux femmes voilées la possibilité d’encadrer des sorties scolaires est de nature à relancer le débat sur l’identité, la laïcité et la place de l’Islam dans notre société.

. Des réformes territoriales « abracadabrantesques ». La suppression du Conseiller Territorial qui était une bonne solution pour commencer à réduire notre millefeuille a été remplacée par un redécoupage ubuesque des cantons sur lequel devront se présenter des « doublettes mixtes ». Cette élection reportée à mars 2015 mettra en place des conseils départementaux appelés à disparaître ! Elle sera suivie en décembre de l’élection des Conseillers régionaux dont on ne connait pas encore le cadre ni les pouvoirs qui leur seront dévolus. Et on sait à quel jeu de « colle-moi-plutôt-avec » est soumis le redécoupage des régions dont la diminution du nombre n’assure pas du tout la moindre perspective d’économies.

On comprend pourquoi  Hollande ne peut pas redonner confiance.

Il ne pourra pas faire oublier autant d’échecs, changerait-il de comportement. Depuis l’affaire de la rue du Cirque, sa personnalité elle-même est atteinte. Il a trente mois pour changer le cours de l’histoire. Mais, pour espérer y parvenir, trois conditions presque insurmontables devront être réunies : obtenir des résultats, enfin ;  reconstruire  une image  qui donne confiance ; se trouver dans la « bonne » configuration politique,  sa chance serait d’être au second tour face à Marine Le Pen. Il y a une chance sur 10 000 pour que ça arrive. Parce qu’entretemps l’opposition aura réglé ses problèmes et sera pleinement à l’offensive.

Surtout qu’il ne reste que 20 mois utiles !!!

 P.S. Je repense à Martine Aubry qui disait que Sarkozy avait "abîmé " la France !!!

  

 

 


"EUROPA" : L’ANTIDOTE AU VENIN MORTEL DU PROTECTIONNISME

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La dernière élection au Parlement européen en témoigne, les Français n’aiment plus l’Europe. C’est grave ! D’abord parce que la désaffection s’est soldée par une abstention massive avec une conséquence quasi logique d’avoir amplifié le score du Front national qui a su capter 25% des voix exprimées. Ensuite parce que le mal est bien plus profond qu’il n’y parait. Au-delà des sempiternels reproches qui sont faits aux « eurocrates » de Bruxelles et de la lâcheté de la classe politique nationale qui s’est trop souvent défaussée sur l’Europe pour s’exonérer de leurs propres décisions,  une majorité de Français ne voit plus d’avenir dans la construction européenne devenue illisible et incompréhensible.  Passons sur l’ingratitude qui nous fait oublier tout ce que nous devons à l’Union comme progrès et confort de vie, même si la période récente n’a pas été florissante. Il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt. Mais passons !  Et pourtant, qui ne voit que c’est notre destin qui se joue, ce que la France pèsera demain en Europe et dans le monde : qui peut croire que seule, isolée, avec ses quelques 60 millions d’habitants elle sera encore souveraine et en capacité d’imposer sa volonté ?

C’est parce que le Front National a envoyé ¼ des députés qui représentent la France au Parlement de Strasbourg, où ils votent contre tout pour tenter vainement de bloquer un peu plus la machine, distiller le venin mortel du protectionnisme, accentuer un peu plus la tentation du repli sur soi, que j’ai envie de réagir. Le livre de Valéry Giscard D’Estaing tombe à pic.

L’ancien président de la République porte un regard inquiet sur la situation de la France et de l’Europe. Lui qui a eu l’occasion, quand il était jeune député, de voter la ratification du traité de Rome créant la CEE (Communauté Economique Européenne), juge un demi-siècle plus tard que la construction européenne s’est dévoyée. Elle doit retrouver l’esprit des grands fondateurs qu’ont été Robert Schuman et Jean Monnet pour avancer à nouveau. Son livre est une tentative, heureuse à mes yeux, pour reprendre cette longue marche vers une Europe unie. Il propose dans son livre « Europa, la dernière chance de l’Europe » des solutions pragmatiques, réalisables  et surtout  facilement compréhensibles pour le commun des mortels. Ces propositions qui, si elles étaient appliquées, pourraient redonner confiance dans une Europe enfin à nouveau en marche et créatrice de croissance et de progrès pour les peuples qui la composent.

Préfacé par Helmut Schmidt, ce qui n’est pas un hasard, le Chancelier ayant entretenu avec VGE une amitié et une complicité quasi uniques entre nos deux pays, et ayant à leur palmarès nombres d’avancées de la construction européenne, de la création du conseil européen à l’élection au suffrage universel du Parlement de Strasbourg, le livre « Europa » est avant tout un traité pédagogique en même temps qu’un manuel d’histoire. Il comprend deux parties. La première, elle-même divisée en deux, « la Ligne droite » et « le mouvement circulaire », retrace les évolutions de l’Europe de 1974 à nos jours, avec les temps forts que constituent la mise en place de la monnaie unique, l’échec de la ratification de la constitution et l’élargissement sans approfondissement,  pour se terminer sur un constat : l’Etat présent de l’Europe.

L’ancien président croit toujours en l’Europe qu’il a contribué à façonner, mais il n’hésite pas, en expert, à dénoncer ses blocages, son impuissance quand ce n’est pas son délabrement. Il nous invite à réagir en dépassant une double imposture : celle qui consiste à nous faire croire qu’on peut sauver la France en sabordant l’Union européenne, et celle qui prétend qu’on peut sauver l’Europe sans rien y changer. L’Europe n’est pas responsable de notre chômage de masse, de nos déficits, de nos conservatismes, de notre incapacité à faire des réformes courageuses. Il ne faut pas croire ceux qui font de Bruxelles le bouc émissaire des nations qui n’ont pas le courage de se réformer et de se dépasser. 

Le chemin qu’il propose pour relancer l’Europe ne vaudrait rien s’il n’y avait pas en lui la conviction profonde, que nous pouvons partager, que l’Europe n’est pas seulement un édifice institutionnel mais une culture partagée, une association entre des nations millénaires et brillantes, c’est-à-dire une civilisation que nous devrions nous faire un devoir de défendre face aux nouveaux empires. Ce chemin était compliqué et difficile, l’Europe d’hier n’était pas plus facile à conduire que celle d’aujourd’hui, bien que le nombre des partenaires ait été plus réduit, mais les bâtisseurs dont il a fait partie étaient déterminés à avancer et la France et l’Allemagne savaient unir leurs efforts pour être le moteur des avancées nécessaires.

Le dessein qui anime Valéry Giscard d’Estaing est le même : comment faire pour que la France compte demain dans le monde, qu’elle reste une grande nation souveraine ? La réponse à la question passe par la construction européenne qu’il faut reprendre en se donnant un objectif : créer une fédération d’Etats-nations qui laisserait aux états membres de très nombreuses compétences. Europa, c’est une Europe-noyau constituée des partenaires qui le souhaiteraient au sein de la zone euro, et qui accepteraient une démarche commune de convergence permettant progressivement d’aller vers l’union monétaire, budgétaire et fiscale, et qui serait au final dotée d’un Trésor public et d’un mécanisme de solidarité financière, gouvernée par un Directoire doté d’une légitimité parlementaire. En fin connaisseur, il illustre la faisabilité concrète des étapes successives pour y parvenir. Ce n’est pas un rêve, ce pourrait être la réalité en moins de quinze ans.

Une ambition qui se fonde aussi sur la nécessité de cette construction que nous avons progressivement perdue de vue. Et l’urgence est là. Ce défi, s’il n’était pas relevé, à cause de la tentation du renoncement ou du repli, nous jetterait  dans la défaite et le déclin parce que nous ne participerions pas à cette nouvelle étape de la mondialisation qui change les équilibres du monde. Europa est un cri d’espoir et nous rappelle que l’Union Européenne est la fille des nations qui la composent. Elle sera forte si notre pays est fort. C’est aussi un appel à retrousser les manches pour redresser notre pays, étape primordiale si l’on veut relancer l’Europe.

Lucidité, clarté, vision lucide du cap… l’intelligence toujours fascinante de Giscard est à l’œuvre.

Sans Europa, dans vingt ou trente ans, avertissent VGE et H. Schmidt, l’Europe et chacun des pays qui la composent ne compteront plus sur la scène mondiale.

« Ce projet d’Europa vous appartient. Pour le mener à bien, il vous faudra abandonner beaucoup de vos pensées négatives. L’égoïsme individuel, la peur du changement, et croire dans l’espoir de bâtir une des grandes civilisations du XXIème siècle » concluent-ils !

A lire absolument, pour croire un peu, à nouveau, dans l’avenir.

 


SARKOZY, LA PARADE A LE PEN

Sarkozy lambersart

Il y a ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités. Ils accablent l’ancien président de mauvais sondages et en déduisent qu’il a raté son retour. Peut-être. Mais faut voir. Ils pourraient bien être déçus le moment venu. En effet, Nicolas Sarkozy est parti à la conquête exclusive de l’UMP. Son exposition médiatique est volontairement réduite au strict minimum et réservée à la proximité, ce qui se concrétise par la préférence accordée à des interviewes à la PQR (presse quotidienne régionale).  De même, ce qui arrive à filtrer dans le concert médiatique de son discours et de ses propositions peut apparaître comme très réducteur aux yeux de la majorité des Français, notamment ceux qui ne suivent pas de près le parcours de l’ancien président ou la vie politique, sans parler de la complaisance majoritaire dans la sphère médiatique pour le Sarko-bashing. Attention au réveil amer pour tous ceux qui voudraient le voir se planter.

Comme Le Pen, Sarko étudie de près les enquêtes d’opinion.

Le positionnement qu’il a adopté dans sa campagne a fait dire qu’il revenait avec le même que celui qui l’avait fait échouer en 2012, très à droite. Là-dessus, les avis sont partagés. Pourtant tout montre que le discours qu’il tient est très attendu par les militants, correspond à ce qu’ils attendent et devrait lui assurer un large succès dès le premier tour de l’élection interne. Mais plus généralement les thèmes qu’il développe sont les plus à même de toucher à terme des électeurs tentés par le Front National, et pas seulement sur les sujets de prédilection que sont l’immigration ou la sécurité. Mais avait-il le choix ? Un retour avec un discours recentré aurait certes plu davantage à l’opinion publique globale, dont le personnage qui  l’incarne est actuellement Alain Juppé avec un certain succès. Sauf que ce dernier est engagé dans une campagne différente, celle de la primaire pour la présidentielle. Il s’adresse donc à un électorat au spectre très large, qui dépasse celui des adhérents de  l’UMP, où il est présent sans faire des étincelles.

L’UMP se conquiert par la droite.

Nicolas Sarkozy a l’expérience de la conquête du pouvoir. Dix après 2004, le voilà confronté au même défi : prendre la tête du parti, puis rassembler son camp pour en faire une machine de guerre électorale. Déjà à l’époque la presse lui prédisait une reconstruction difficile de l’UMP quand lui promettait « une pratique de rassemblement ». Cette fois-ci, il sait bien que ce sera encore plus difficile, avec une marque à recréer et la concurrence déclarée de plusieurs candidats à la primaire. Droite décomplexée ou recentrage ? Le bilan de la campagne de l’entre deux tours de 2012 est à cet égard riche d’enseignement. Les données chiffrées sont sans appel : on les trouve dans un sondage de l’Ifop pour Paris-Match et ils montrent que la stratégie offensive de Nicolas Sarkozy s’est traduite par une remontée significative des intentions de vote en sa faveur. L’écart de 5% au soir du 23 avril s’est progressivement  réduit pour donner finalement 48,4 au président sortant, soit un gain de 3,5 points en deux semaines, ce qui est beaucoup. La dynamique était telle que son camp n’a pas vécu sa défaite comme une « vraie défaite ». C’est donc que la ligne retenue avait été efficace.  Sans entrer dans le détail, c’est surtout sur l’électorat du FN que les voix ont été regagnées (13 points), sans dégrader le taux de report des voix centristes.  Ceci s’explique par le durcissement idéologique qui s’est produit à droite et ce n’est pas par hasard si la motion de la droite forte est arrivée en tête lors des élections internes qui ont suivi. Quand on interroge les sympathisants UMP sur la ligne à adopter pour son retour, 57% attendent qu’il opte pour une ligne clairement à droite, contre 34% pour un programme de droite modérée. La proportion est encore plus forte quand il s’agit des adhérents. D’ailleurs une autre étude montre que l’UMP et le FN enregistrent des scores supérieurs de 5 à 8 points à ce qu’ils étaient dix ans plus tôt. Ce qui fait dire qu’une tendance de fond assez nette témoigne d’un déplacement à droite du centre de gravité de l’échiquier politique. Ce constat vaut aussi pour le centre et il explique l’effondrement de l’électorat du Modem. On aura l’occasion de revenir sur les différences qu’on observe entre les électorats de l’UMP et du FN. Cependant, avec la montée en puissance du FN et la fragilisation extrême de la gauche au pouvoir, il est de plus en plus vraisemblable qu’au second tour de 2017, le candidat de droite affrontera Marine Le Pen. Dans cette hypothèse, la priorité stratégique serait de créer les conditions de larges reports en provenance du centre, ce qui exigerait un « recentrage » tout en évitant une synthèse émolliente. Un exercice pour le moins délicat.

S’imposer à mi-mandat en chef du grand parti d’opposition.

La sérénité affichée par Nicolas Sarkozy repose sur une stratégie politique éprouvée. Il sait qu’il tient sa chance et il savoure le contact avec les milliers de militants qui remplissent depuis un mois toutes les salles et qui l’acclament à chaque réunion. Le tigre flaire l’arène avant le saut décisif. S’imposer comme le chef du grand parti d’opposition et s’appuyer sur cette légitimité et une organisation militante puissante qui ne demande qu’à redémarrer, c’est une stratégie très classique de prise du pouvoir sous la Vème République. A ce jeu, on comprend que la fameuse « primaire », à laquelle s’accrochent les autres candidats, ne revêt que peu d’importance. L’ancien chef de l’Etat est persuadé qu’après avoir remporté les deux élections de 2015, les cantonales puis les régionales, il bénéficiera d’un tel élan que ce sera difficile de lui disputer la place, a fortiori s’il réussit à contenir le FN. D’autant plus que le calcul table aussi sur la prise de la présidence de l’Association des Maires par François Baroin et celle de l’Association des Régions de France qui devrait logiquement basculer à droite après les élections. Nicolas Sarkozy disposera alors d’un puissant réseau d’élus locaux. Marine Le Pen sacrée première opposante à François Hollande est en train de manger son pain blanc. Qu’elle en profite, parce que la machine Sarko une fois lancée…

La nouvelle UMP selon Sarko.

La reconstruction du parti constitue donc une étape fatidique à mener rondement.  Il faut faire oublier les déboires récents et ravaler la façade comme on dit. Ce sera donc un parti rebaptisé, pour montrer le changement et, ce n’est pas anodin, retirer par la nouvelle dénomination le slogan à Marine Le Pen « UMPS ». Ce sera probablement une direction différente pour avoir les mains libres. Un président qui s’occupe de l’international et des affaires nobles, et un secrétaire général qui fait tourner la boutique. On a déjà vu. Il fera une croix sur les « courants », comme en 2004. Si la procédures des motions qui s’étaient multipliées avait contribuer à brouiller l’image du parti en multiples chapelles, la maintien dans les statuts d’un dialogue entre les trois courants fondateurs, gaullistes, centristes et libéraux, serait pourtant souhaitable pour assurer une base la plus large possible au nouvel ensemble. Ceci pourra s’accompagner de procédures de consultations des militants sur toutes les questions de fonds comme sur les changements d’organisation. On ne peut pas prôner le referendum pour consulter le peuple et ne pas l’instituer en interne. Enfin « la primaire » qui fait l’objet d’un règlement particulier sera intégralement reprise dans les nouveaux statuts. C’est une condition essentielle pour « rassembler ». Mettra-t-il fin à la possibilité d’animer des « écuries » secondaires en parallèle au parti, type « Force Républicaine » ou « Génération France » : de mon point de vue, ce serait une bonne chose. Enfin, la nouvelle direction aura la tâche de redresser la situation financière, avec 75 millions d’euros de dettes, ce ne sera pas simple. Il faudra à la fois une multiplication des adhésions et des donateurs, ce qui n’est pas impossible avec l’approche de 2017.

Conclusion.

Au-delà des quelques milliers de militants qui vont l’élire comme un seul homme, il existe une armée d’électeurs orphelins qui pourraient bien, demain, faire ou défaire son élection. Gare à trop jouer la confiance, le vote utile et le rejet du président en place.  La France en a soupé des campagnes de « postures ». Elle attend autre chose que des mots. Elle souhaite un président qui aille chercher avec les dents un véritable mandat réformiste. Il faut donc réinventer le Sarkozysme ! En termes de vision, d’attitude et de méthode d’action.

Ce sera pour après la Saint-Nicolas.

Demain : « Europa, l’antidote au poison Le Pen » et après-demain… « Putain, deux ans et demi ! »

 


LE RASSEMBLEMENT BRUN-ROUGE DE MARINE

Marine le Pen 2013

Cet article s’inscrit dans la suite des deux précédents sur la France Recomposée.  Les Français de la « France périphérique », comme on l’a montré, ressentent un malaise qui les conduit à se méfier de plus en plus de la classe politique. Ce malaise se traduit par ce que les politologues appellent un "glissement à droite". Ce faisant, ils deviennent disponibles pour ceux qui tenteront l’OPA la plus séduisante en terme de réponses à leurs attentes et à leurs angoisses. Aujourd’hui, nous allons examiner en quoi la montée du FN et les tentatives de « dédiabolisation » menées par Marine Le Pen sont un vraie OPA sur les plus désemparés  de ce peuple abandonné en rase campagne par la gauche et encore trop peu convoité par la droite républicaine.

Le « vote républicain » en panne.

C’est dans l’Oise, au début du printemps 2013, lors d’une législative partielle gagnée de justesse par l’UMP qu’est apparu le phénomène de façon explicite : près d’un électeur sur deux de la candidate PS éliminée au premier tour a choisi de voter pour le candidat du FN. Il y avait longtemps que le parti d’extrême-droite puisait dans le vivier sociologique de la gauche. Cela fait près de 20 ans qu’il est le premier parti ouvrier de France. Par la surreprésentation des catégories populaires, des jeunes et des chômeurs, le parti de Marine Le Pen a une structure électorale unique qui concurrence de plus en plus celle des partis de gauche. A la présidentielle de 2012, elle est même arrivée en deuxième position, juste derrière Hollande, auprès des fonctionnaires de catégorie C. La nouveauté de ce printemps 2013, qui ne s’est pas démentie depuis, est que des électeurs de gauche acceptent de voter pour un parti toujours classé à « l’extrême-droite ». Et de fait, un candidat FN se retrouvant en situation de duel au second tour progresse dans la même proportion selon qu’il se retrouve face à l’UMP ou face au PS, et même sensiblement plus quand il affronte la droite.

Le discours de la gauche dénonçant la « porosité » entre l’électorat de droite et celui du FN apparaît comme un pieu mensonge et n’est plus d’actualité,  la discipline du vote « républicain » ne rencontrant pas plus d’écho à droite qu’à gauche.

La stratégie de Marine Le Pen est assez simple.

Elle sait lire les études d’opinion et voit bien avec quelles voix son parti peut se renforcer. L’opportunisme ne lui faisant pas peur, elle s’empare de thèmes et développe des propositions appartenant habituellement à la gauche, comme sa défense des services publics, sa dénonciation du capitalisme financier, sa faveur pour le retour à la retraite à 60 ans et aux quarante années de cotisations pour tous. Le « souverainisme », l’appel à la démondialisation, la dénonciation de la construction européenne flattent les anciens électeurs chevènementistes et mélenchoniens. Ce faisant, elle cible aujourd’hui ces « classes moyennes  en voie de déclassement » de la « France périphérique » et devient ainsi, avec les dégâts de la politique hollandaise, la première bénéficiaire du pouvoir en place par la séduction qu’elle opère sur les déçus de la gauche. En même temps, elle fait le pari que ses électeurs venus de la droite sur des problématiques identitaires ne la quitteront plus.

Le FN n’a pas pour autant abandonné son discours sur l’immigration.

La parti frontiste prospère toujours sur l’incapacité chronique (on le voit à Calais) des politiques à traiter les causes profondes des problèmes d’intégration qui angoissent de plus en plus les Français. Si ces angoisses n’avaient pas été avant tout d’ordre identitaire, ceux-ci auraient très bien pu se tourner vers le Front de Gauche. L’ouverture de Mélenchon vers les immigrés les en a dissuadés. Et si Manuel Valls dégringole dans les sondages, c’est parce qu’il devait sa popularité à son langage de vérité sur l’immigration et l’intégration et à ses prises de position  en faveur des principes républicains, en particulier la laïcité et à l’autorité et au courage politique qu’il incarnait.  Une fois au pouvoir, il impose le port d’un matricule aux policiers, les régularisations bondissent ainsi que les naturalisations, l’intégration culturelle ne se fait plus qu’à la marge, et le pays s’enfonce dans le chômage. De quoi déchanter ! Un écart entre les paroles et les actes que les Français ne supportent plus.

La synthèse Lepenienne : c’est le rassemblement « brun-rouge ».

Les Français décident de plus en plus de jeter leur dévolu sur Marine Le Pen qui apparaît comme la première opposante à Hollande, -un comble quand on sait qu’elle a favorisé son élection-, pour qu’elle les débarrasse d’une classe politique devenue insensible à leurs angoisses : 87% des français estiment que celle-ci se préoccupe peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme eux (janvier 2014). En inventant le slogan "UMPS", Marine Le Pen amalgame ainsi l’ensemble des partis de gouvernements. Et de son côté elle emprunte à la gauche conservatrice ses idées (rouge) tout en conservant son socle nationaliste identitaire (brun, référence aux « chemises brunes »). Démarche facilitée par la dénonciation quasi pavlovienne de « lepéniste » quiconque ose aborder de face les questions d’immigration, d’intégration culturelle, de nation et d’identité. Le FN n’a même plus besoin de parler, il se contente de récupérer. La laïcité au fil du temps est devenue une jauge à l’aune du respect de laquelle les Français identifient et jugent ceux qui sont aptes à vivre selon leurs normes et ceux qui ne le sont pas, n’hésitant pas, on l’a vu, à déserter certains territoires. La décision de Vallaud-Belkacem concernant l’autorisation pour les femmes voilées d’encadrer les sorties scolaires, en est un bon exemple.

Les deux raisons de l’adhésion au FN.

L’adhésion au FN nécessite encore un certain courage de la part de ceux qui votent pour ses candidats, car c’est le parti le plus détesté de France. Mais ils l'assument. Si ce n’est pas la crainte qui les motive, ce ne peut être que la colère et ça change tout.  Cette colère est motivée par la montée des incivilités, les voitures brûlées dont les médias évitent de parler, la recrudescence des vols, les agressions physiques dont le dernier avatar est déguisé en père Noël, les bandes organisées, les communautarismes agressifs et exigeants qui vont avec l’islamisation des quartiers et maintenant l’implantation de djihadistes, l’insécurité croissante qui accompagne… Bref, une colère contre le laisser-aller général qui va augmentant. Toute chose que l’on pourrait évidemment résoudre avec un peu de courage politique.

Un autre raison vient s’ajouter à la colère et est habilement exploitée par Marine Le Pen : c’est la peur, voire l’angoisse de nos compatriotes qui sont taraudés par la perspective des vraies réformes et cherchent à s’épargner la peine de faire ce qui est indispensable pour que notre pays entre dans la sphère vertueuse de ceux qui ont fait des efforts, comme l’Allemagne ou l’Espagne, en mettant en œuvre des réformes structurelles. La retraite à 65 ou 67 ans, un soutien puissant aux entreprises par l’offre, la réduction des déficits publics… Le FN est devenu l’ultime moyen de refuser le réel, le dernier refuge avant la « souffrance ». Voilà pourquoi il prétend réinventer le Franc, promet un cocon national bien douillet contre la mondialisation et les « gnomes de Bruxelles », s’engage à protéger les petits contre les gros,  le peuple contre les élites, les paysans et les ouvriers contre le plombier polonais (un mythe) ou l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Un programme économique protectionniste et anti-européen quasi identique à celui du Front de gauche. Mais il est facile de démontrer, exemples à l’appui, la faiblesse d’une telle démarche au regard de l’imbrication de notre économie dans celle de nos partenaires quand ce n’est pas à l’échelle mondiale, quoi qu’on en dise.

La montée du FN n’est pas une fatalité.

Il reste que les Français n’adhèrent pas majoritairement au programme entier du FN : 60% se déclarent hostiles à toute sortie de l’Union européenne, 59% se déclarent attachés à la monnaie unique (avril 2014). Aussi, est-il urgent de combattre cette double idéologie mortifère pour la France. Aujourd’hui le FN est plus dangereux, électoralement parlant, que la gauche. Voilà des éléments à prendre en compte qui rendent caduques tous les appels au « centre »  si ceux-ci doivent traduire une volonté de bannissement du sujet de l’identité nationale.

Demain : Sarkozy, la parade à Le Pen.