ILS N’ONT VRAIMENT PAS HONTE !
21 janvier 2015
Manuel, tu pousses le bouchon un peu loin ! (pour la gauche)
Avec les décisions prises pour lutter contre le terrorisme et l’islam radical, les socialistes réinventent le fil à couper le beurre. Ils découvrent avec délice le principe d’autorité à l’école, ils préconisent pour la détection et le suivi des individus suspects un arsenal de mesures de contrôle, d’écoutes qu’hier encore ils refusaient. Manuel Valls vient de faire avec beaucoup de lucidité un amer constat sur la situation dans les quartiers pour lesquels il parle d’un « apartheid territorial, social et ethnique » qui aurait valu les foudres de la gauche s’il avait été fait par Nicolas Sarkozy. Plus à droite que moi tu meurs ! Je parie que ça ne va pas durer longtemps et la ficelle est un peu grosse. Il pourrait au moins se demander comment on en est arrivé là et si la gauche n'avait pas sa (large) part de responsabilité.
Quelle majorité pour la reconquête ?
Car l’autre gauche, qui se tait pour l’instant, assommée par les manifestations du 11 janvier et l’horreur des crimes perpétrés, murmure déjà ses désaccords. L’énergie déployée par le Premier Ministre, soutenue et encouragée mezzo voce par la droite au nom de l’intérêt supérieur du pays, doit suppléer à l’inertie silencieuse de la Ministre de la Justice et des frondeurs de l’Assemblée nationale. Les chantiers sont bien identifiés concernant la citoyenneté qu’il faut renforcer ou faire apprendre et la mixité urbaine qu’il faut rétablir. Mais au-delà des mots, qui s’y attellera ? Ce sont des quartiers entiers qu’il faudrait déménager, ce sont des milliers d’habitants qu’il faudrait déplacer et éparpiller, ce sont des dizaines d’établissements scolaires qu’il faudrait peupler différemment… Il serait étonnant que les « altermondialistes angéliques » laissent faire. Ce ne sont pas 2 680 emplois supplémentaires à saupoudrer entre la justice, la police et l’armée qui vont suffire.
L’Etat doit se faire respecter partout.
Le gouvernement a-t-il la ferme volonté de reconquérir les « territoires perdus de la République » ? On voudrait le croire. Mais alors qu’il commence par faire respecter la loi partout, y compris dans les ZAD occupées par une faune de libertariens que n’auraient pas désavoués les « Charlie Hebdo ». C’est la condition sine qua none pour qu’il soit pris au sérieux. Ce n’est pas le moindre paradoxe auquel la politique de gauche va être confrontée. L’ordre juste comme disait Mme « Royal » ce n’est pas « juste de l’ordre où ça arrange ». Avec les tentatives d’abonnements collectifs à « Charlie Hebdo », comme à la Région des Pays de la Loire, une autre tentative de récupération se fait jour. Cette volonté de s’approprier le mouvement « je suis Charlie » comme si cela allait de soi est une mystification. On voudrait détourner le message envoyé par les millions de Français qui ont voulu crier « leur identité » à cette occasion qu’on ne s’y prendrait pas mieux.
La force des mots ne doit pas cacher la faiblesse de la réponse.
Les réponses à apporter le plus rapidement possible ce n’est pas une hypothétique loi votée dans deux mois. Deux priorités s’imposent au gouvernement. En premier, c’est qu’effectivement la République doit réoccuper tous les territoires de la nation, quitte à mettre « le paquet ». Les zones de non-droit où règnent la drogue, la violence et le racket doivent être réduites. Les zones de « droit parallèle communautaire» doivent disparaitre. Les zones d’homogénéité ethnique doivent régresser grâce à une politique active de mixité. Cela suppose que tous les services publics réinvestissent massivement les quartiers concernés par un redéploiement sans faille : école, administration, police… et les mettre en situation de relever tous les défis et toutes les provocations. L’action devra être prolongée sur le plan carcéral par une politique appropriée de détection des détenus radicaux pour les isoler. En second, l’Etat doit pouvoir s’appuyer sur une représentation réelle de la population musulmane avec une communauté des imams reconnue par elle. Il est urgent de l’organiser et d’exiger d’eux un minimum comme parler notre langue ou être français, ou encore interdire qu’ils soient nommés ou dépendants d’un état extérieur. La démarche peut très bien être menée dans le cadre de la loi de 1905.
Après les illusions que font naitre les discours velléitaires peuvent rapidement venir les désillusions.
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