HISTOIRE

TOUT UN CINEMA POUR PAS GRAND-CHOSE !

Macron
  

Loi Macron, effet micron !

Rarement on nous aura fait ce coup-là au parlement : un projet de loi macrodosé en plus de 200 articles pour des effets soi-disant macroéconmique. Et pour fêter ça, la gauche avait mis les moyens : discours lyrique du 1er Ministre avec envolée oratoire et trémolo dans la voix, discussion parlementaire avec plus de 110 heures de débat ! Et 3 000 amendements en discussion, s’il vous plait ! C’est dire la bonne volonté de co-production législative du gouvernement qui espérait même s’attirer les faveurs de représentants de l’opposition.  Après tout, la situation de la France est telle que peut-être le gouvernement et sa majorité avait enfin compris qu’il fallait réformer dans le consensus. Au résultat, niqueduoille : un détricotage systématique d’un texte déjà pas très ambitieux, avec un seul et unique but, celui de s’attirer les bonnes grâces de la gauche  protestataire, combat perdu d’avance. Et qui a fini par décourager quelques bonnes volontés qui s’étaient signalées à droite et au centre. Résultat, l’exécutif a été obligé de dégainer son 49-3 pour faire passer la loi. Pas très reluisant !

Un catalogue incohérent dont il ne sortira rien.

Ce devait être la loi emblématique du virage économique vers la politique de l’offre qui doit relancer la croissance. On allait voir ce qu’on allait voir : avec sa loi, le Manolito de Bercy allait enfin libérer l’activité, doper la croissance, réaliser des réformes que même la droite n’aurait pas osé faire… C’est dire. D’ailleurs les médias ne se sont pas privés pour nous faire croire que c’était une loi que la droite aurait pu proposer. Trompe l’œil et rideau de fumée ! C’est Eric Woerth, réputé pour ses réparties modérées, qui résume ce qu’elle est : « Votre loi n’est ni héroïque, ni historique, elle est juste à côté de la plaque ! ». Tout est dit. Mais que contient-elle donc ? Ce serait trop long d’en donner le détail ici, on se contentera de quelques exemples. On a insisté  sur l’extension du travail dominical qui après la moulinette de la gauche parlementaire reste bien loin des déclarations initiales : on passe de 5 à 12 dimanches si autorisation du maire, les contreparties pour les employés sont durcies et elle ne concerne au final que quelques quartiers touristiques. Laloi collectionne ensuite les mesurettes éparses : libéralisation des trajets en autocar, assouplissement du régime d’imposition des actions gratuites, des mesures techniques sur les plans sociaux, la possibilité de médiation et d’arbitrages pour accélérer la justice prudhommale, de recours à des fonctionnaires pour faire passer le permis de conduire avec suppression du nombre minimal d’heures avant de se présenter à l’examen, quelques articles concernent les grandes surfaces et visent à empêcher les positions dominantes ce qui a le mérite de mettre en émoi les Leclerc et Système U… ; parmi les professions réglementées les notaires, coupables de gagner de l’argent, ont préservé leur monopole mais leurs tarifs sont encadrés par la loi (mais c’était déjà l’Etat qui les définissait) ! De tout ce fatras qui va être complètement démonté au Sénat, on ne voit pas quel intérêt économique il peut en ressortir !

On passe de professions réglementées à des professions surréglementées.

Sous couvert de libéralisation, la loi Macron instaure un interventionnisme plus pointilleux que jamais. Est-ce en renforçant les pouvoirs de l’inspection du travail qu’on va inciter les patrons à embaucher ? Au lieu d’un tarif, les notaires en auront trois avec des régimes différents, et une cartographie impérative des professions réglementées sera mise en place. Avec la redistribution forcée des rémunérations de certaines professions au travers d’un fond de péréquation, on touche le fond de la lourdeur administrative. Notre pays n’avait vraiment pas besoin d’une nouvelle couche. Le summum de l’inadaptation économique est atteint avec l’autorité de la concurrence qui bénéficie d’un pouvoir d’injonction de cessions d’actifs à l’encontre des entreprises sans qu’elle soit tenue d’établir un abus de position dominante de celle-ci. Autrement dit cette « injonction structurelle » sanctionnera les entreprise pour avoir réussi, ruine la sécurité juridique et crée une incertitude sur les marchés : voilà qui va certainement encourager la croissance quand on sait que le mal dont souffre actuellement la France c’est la pénurie des investissements !

L’opposition ne pouvait que voter contre.

A l’exception de quelques personnalités dont on peut se demander si leur position n’était pas commandée par la volonté de se singulariser, l’ensemble des députés de l’opposition se devait de s’opposer à ce qui ressemblait à un inventaire à la Prévert. En s’attaquant à quelques catégories spécifiques de Français, le texte cherchait à désigner des boucs émissaires à défaut de traiter les vrais sujets. Et comme par hasard, les gens visés sont plutôt portés à voter à droite. Inacceptable.  La fonction publique aurait mérité aussi quelques dérèglementations, mais on se garde bien d’y toucher. Et pourtant, il y a là un gisement de vraies économies. Si le projet avait été équilibré, peut-être que l’opposition aurait pu voter la loi : pour qu’une réforme fasse consensus, les dégâts « électoraux » doivent être partagés, sinon, c’est un piège à c… Pourtant, comme le souligne François Fillon, cette loi était l’occasion de tenter autre chose. De nombreux députés UMP et centristes ont participé aux débats dans un esprit constructif pour tenter d’améliorer le texte. Mais hélas, la consigne était claire : il ne s’agissait pas de réunir une majorité d’idées à travers le travail parlementaire, mais de s’en servir pour amadouer l’aile gauche de la majorité par des concessions qui au contraire ont vidé le texte de son sens un peu plus chaque jour.

Avec le 49-3 en conclusion, la vérité éclate.

Il n’y a jamais eu depuis l’élection de François Hollande de majorité pour mettre en oeuvre un programme politique destiné à redresser la France. Ce sont des alliances de circonstance entre partis et des arrangements internes au PS entre des factions, qui ne partagent ni le diagnostic, ni les analyses, ni les propositions qui seraient susceptible de bâtir une stratégie. On est face à un conglomérat avant tout électoraliste.  La loi Macron n’est finalement qu’un leurre législatif, agité à grand renfort de déclarations tonitruantes dont la clameur est inversement proportionnelle à la dimension économique du texte, destiné à rassurer nos partenaires européens afin de nous faire obtenir une énième dérogation à nos engagements. Les vrais problèmes de la France : endettement, chômage, pouvoir d’achat, ne sont pas traités, et la loi en ajoute de nouveaux aux anciens. Il n’y a pas de quoi rire !




LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

 

Bonnet_d_ane

Aujourd’hui, retour à un peu d’orthographe d’usage. Et il va falloir faire travailler (un peu) votre mémoire. Il n’y a pas d’autre solution, car nous allons nous confronter à quelques règles dont il faut connaître les exceptions … par cœur.

LES MOTS QUI COMMENCENT PAR …

Voilà le sujet du jour : consonne simple ou redoublée après « a » au début du mot ?

Notons que le problème ne peut se poser que si la consonne après « a » est suivie d’un son voyelle. Il n’y a aucune hésitation à avoir si c’est une autre consonne : action, aptitude, arbuste, atmosphère…

Les mots en rouge qui sont soulignés sont ceux qui sont les plus fréquemment mal orthographiés.

1er cas : Les mots qui commencent par « ab » ne prennent qu’un seul « b »,  sauf : abbé, abbaye et les mots de leur famille.

2ème cas : Les mots qui commencent par « ac » prennent deux « c », sauf  acabit, acacia, académie, acajou, acariâtre, acariens (+ quelques mots rares ou tombés dans l’oubli)

3ème cas : Les mots qui commencent par « af » prennent  « 2 f », sauf : afin, Afrique et africain.

4ème cas : les mots qui commencent par « ag » prennent en général un « g », sauf : aggiornamento, agglomérer, agglutiner, aggraver et leurs dérivés.

5ème cas : Les mots qui commencent par « al » prennent deux « l », sauf : alanguir, alarmer, aléser, aligner, alimenter, aliter, alourdir, alunir.

6ème cas : les mots qui commencent par « ap » prennent un ou deux « p ». Même chose pour les mots qui commencent par « at ».

-          Soit parce que c’est à cause de la racine : la plupart des racines latines par « ap » prennent « 2 p ». Une « apparence » du latin « apparens ». Mais un « apiculteur » du latin « apis » (abeille). Un « atome » du grec « atomos », « attenter » du latin « attentare »…

-          Soit par composition : préfixe « a » + radical. Exemple : apprendre, c’est  « a-prendre »  >> apprendre (doublement du p). Attirer, c’est « a-tirer » (tirer à soi ) >> attirer.

Là, pas d’autre choix que de vérifier avec le dictionnaire si on hésite.

Toutefois, pour les verbes, il existe des petites listes qui règlent les cas les plus courants :

-          Les verbes commençant par « ap » prennent  « 2 p », sauf : apaiser, apercevoir, apeurer, apitoyer, aplanir, aplatir, apostropher,  apurer, (+ quelques-uns d’emploi rare). 

-          Les verbes qui commencent par « at » prennent « 2 t », sauf : atermoyer, atomiser et atrophier.

-          Rappelez-vous et mémorisez : « attraper-2t-1p » et « agripper-1g-2p » !

Et maintenant, action !

Ecrivez les phrases en complétant les mots si nécessaire :

-          Elle s’at..endait au succès. Le public ap…laudit longuement et on ap..ercevait même des personnes debout qui s’ag..lutinaient dans les travées.

-          Il fallait at..rap..er le train de 7 H. Mon père, qui nous ac…ompagnait, nous ag…rip…ait les mains pour nous obliger à ac…élérer. C’était ag…açant. Enfin, les wagons al…ignés le long du quai ap…arurent.

-          Le chien n’arrêtait pas d’ab…oyer. Il al..armait tout le voisinage. Personne ne savait comment l’ap…aiser. Un passant tenta de l’ar…oser af..in de le faire taire.

-          Le chemin alternait trous et bosses. On aurait aimé qu’il soit ap…lani  ce qui aurait été plus agréable pour nos véhicules al…ourdis par nos nombreux bagages. Notre al…ure était donc très lente. Le moment de s’ar…êter fut le bienvenu.

 

 

 

Et voici le texte complet :

 

-          Elle s’attendait au succès. Le public applaudit longuement et on apercevait même des personnes débout qui s’agglutinaient dans les travées.

 

-          Il fallait attraper le train de 7 H. Mon père, qui nous accompagnait, nous agrippait les mains pour nous obliger à accélérer. C’était agaçant. Enfin, les wagons alignés le long du quai apparurent.

 

-          Le chien n’arrêtait pas d’aboyer. Il alarmait tout le voisinage. Personne ne savait comment l’apaiser. Un passant tenta de l’arroser afin de le faire taire.

 

-          Le chemin alternait trous et bosses. On aurait aimé qu’il soit aplani  ce qui aurait été plus agréable pour nos véhicules alourdis par nos nombreux bagages. Notre allure était donc très lente. Le moment de s’arrêter fut le bienvenu.

 

 


« AL MUWÂTANA » : LA CITOYENNETE

Citoyenneté en arabe

 

Quand le mot existe, la réalité n’est pas loin.

J’attire votre attention sur les publications très intéressantes de la « Fondapol », Fondation pour l’Innovation politique de Dominique Reynié. On y trouve une série de « notes » sur l’Islam, très documentées et parfaitement accessibles.  Sur le thème « Valeurs d’Islam », on y aborde : « Le pluralisme religieux en Islam, ou la conscience de l’altérité », « Coran, clés de lecture », « L’humanisme et l’humanité en Islam », « le Soufisme, spiritualité et citoyenneté », et dernièrement « Islam et contrat social ».

Voilà une excellente initiative prise par la « Fondapol » pour mieux comprendre l’Islam en cette période où beaucoup de nos concitoyens sont inquiets tant par la menace « djihadiste » et son terrorisme que par la visibilité de certaines attitudes qui les révoltent. On découvre ainsi que, comme toutes les religions, l’Islam n’est pas « une » mais « plurielle ». Et qu’elle a de multiples facettes et des richesses spirituelles que la plupart d’entre nous ignorent.

Vous connaissez tous Dominique Reynié pour sa présence médiatique toujours argumentée, sensée et sereine. Sa participation aux débats est toujours éclairante sans jamais être péremptoire, sa contradiction toujours respectueuse. Son « think tank » libéral est à l’origine de nombreux travaux toujours très pertinents.

Il est grand temps de faire, comme il le propose, un bout de chemin vers les musulmans si on veut un dialogue fructueux. Car, à n’en pas douter, il existe une pratique de cette religion entièrement compatible avec nos valeurs républicaines. J’ai particulièrement apprécié la note sur le « Soufisme » et vous en recommande la lecture.

Voici l’introduction à ce travail sur l’Islam, mené par d’éminents spécialistes*. J’en partage chaque mot et n’en retranche aucun :

« Aujourd’hui, l’islam suscite le rejet d’une part importante de la population. Si la présence de cette religion en Europe est très ancienne, elle est plus visible que jamais. C’est la conséquence de deux mouvements différents : d’un côté, une immigration qui provient principalement de pays musulmans, en raison de notre histoire et de notre géographie ; de l’autre, un vieillissement démographique qui fait de notre continent le plus âgé du monde. Le résultat est un multiculturalisme de fait pour lequel rien ni personne n’a été préparé. Conséquemment, des tensions sont apparues. Il serait absurde de ne pas voir les difficultés qui surgissent, par exemple à propos de la laïcité, de l’égalité entre hommes et femmes, de la liberté d’opinion…

À ces causes, il faut bien sûr ajouter l’utilisation assourdissante et quotidienne de références à l’islam par des organisations terroristes dont la violence inouïe, sciemment choquante, parfaitement conçue pour envahir l’espace médiatique à coups d’images atroces, finit par imposer dans l’esprit public une équivalence entre islam et barbarie. Les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 qui ont frappé notre pays ont fait prospérer cet amalgame (c’est la raison pour laquelle la publication de cette série d’études, « Valeurs d’islam », initialement programmée le 7 janvier, a été différée jusqu’à aujourd’hui). Une polarisation s’installe peu à peu : d’un côté, des « islamistes » ; de l’autre, des « antimusulmans », tels deux obscurantismes complices, chacun s’appuyant sur l’autre pour démontrer que l’on ne peut pas vivre ensemble, à grand renfort d’idées simples, définitives et donc brutales. Pour les uns, les chrétiens ne doivent plus être tolérés dans les pays musulmans ; pour les autres, les musulmans ne doivent plus l’être dans les pays chrétiens. Nos « djihadistes » et Anders Behring Breivik représentent les deux figures ultimes de cette polarisation.

Pourtant, nous savons que nous allons vivre ensemble et nous savons aussi que ni la République ni l’Europe ne peuvent abandonner les hautes valeurs qui les fondent. De même que quiconque n’a à renoncer à ses convictions spirituelles. Il nous faut donc expliquer, mieux et davantage, que c’est précisément la reconnaissance et le respect des valeurs de la République qui conditionnent la reconnaissance et le respect des convictions spirituelles. Il faut engager ce travail et cette discussion entre nous tous. Cela suppose notamment de donner à voir une autre réalité de l’islam, qui n’est pas moins tangible, même si elle est devenue presque invisible, écrasée par l’image géante d’un islam détestable. Cette autre réalité n’est ni vraiment reconnue, ni toujours connue, y compris des musulmans eux-mêmes. Il ne faut jamais cesser de combattre l’ignorance. »

N’hésitez pas à vous rendre sur le site de la Fondation pour l’innovation politique : www.fondapol.org 

 

*Les textes de la série ont été publiés sous la direction scientifique d’Éric Geoffroy, islamologue à l’université de Strasbourg, salué pour ses nombreux travaux. Les auteurs, Ahmed Bouyerdene, Malik Bezouh, Mustapha Cherif, Beddy Ebnou, Éric Geoffroy, Bariza Khiari, Saad Khiari, Asma Lamrabet, Philippe Moulinet et Tareq Oubrou, dont la compétence est solidement établie, ont accepté de partager leurs réflexions et leur savoir, contribuant à rendre possible, par leur geste, la préservation de notre monde commun. Enfin, le lecteur doit savoir que cette série d’études n’aurait pas vu le jour sans l’appui et les encouragements du cheik Khaled Bentounès. Celles et ceux qui l’ont rencontré savent qu’il n’est pas exagéré de dire son exceptionnelle qualité d’âme ni de souligner le rôle précieux qui est le sien aujourd’hui.

 


A L’ULTRA GAUCHE, LES LENDEMAINS CHANTENT RAREMENT !

 Comédie grecque 

Alexis Tsipras le découvre à ses dépens. Les chiffres sont têtus. On peut changer les mots, pas les réalités. Trois semaines après sa victoire, en effet, il a eu la peau de la « Troïka » (Commission, FMI, BCE), honnie par les Grecs pour avoir imposé un calendrier de réformes sévères. Mais le Turlupin de la zone euro n’en a pas pour autant fini avec ces mêmes instances. Ce n’est pas parce que le mot « troïka »  et l’expression « plan de sauvetage » se sont évaporés, qu’ils n’existent plus. Au dernier sommet de Bruxelles, c’était bien « un contre 27 », explique un participant à la réunion. Bref, la coalition méditerranéenne souhaitée contre l’orthodoxie berlinoise ne s’est pas concrétisée.

Les Grecs ne doivent pas nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

On sait bien qu’ils ont inventé la comédie et ils sont experts en la matière. C’est ainsi qu’ils ont réussi, avec l’aide de médias bien compatissants à nous faire pleurer sur le triste sort que ces « méchants » imposaient au pauvre peuple qui n’en peut mais. C’est vraiment inverser les rôles. L’Europe a été depuis le début de la crise, d’une grande générosité avec les Grecs. Il ne faudrait quand même pas oublier que ce pays est entré dans la zone euro avec des statistiques truquées (Giscard était contre), qu’il n’a toujours pas mis en place un système correct de collecte des impôts et que ses riches armateurs n’en paient pas, pas plus que la riche église orthodoxe. C’est encore l’Europe qui a accepté un effacement de 107 milliards d’euros de dette il y a à peine trois ans.  Ce pays a vécu au-dessus de ses moyens en s’endettant plus que de raison, et n’accepte pas aujourd’hui d’en payer le prix. Voilà la réalité.

Mais l’Europe et les instances internationales ont une responsabilité dans la réaction des Grecs.

L’élection du candidat de l’ultra gauche s’explique par des erreurs d’appréciation qui ont conduit à une situation intenable. La générosité européenne s’est traduite par une explosion de la dette publique grecque, la rendant insoutenable. Les conditions imposées en échange des prêts ont conduit à une récession profonde qui a plongé les classes moyennes dans la pauvreté. Les réformes structurelles réclamées étaient infaisables.  Malgré tout, hors paiement de la dette, le budget grec est aujourd’hui légèrement excédentaire.  Il existe donc une petite marge de manœuvre à condition que le nouveau chef du gouvernement soit frappé d’amnésie et qu’il oublie ses promesses électorales les plus coûteuses qui empêcheront tout compromis. Le bras de fer qu’il a entamé avec les principaux chefs de gouvernement afin de réaménager ses 320 milliards d’euros d’endettement ne pourra pas se conclure par un abandon pur et simple, comme il l’a proclamé pendant toute sa campagne électorale. En face, l’Europe affiche un langage clair, grâce à Angela Merkel : elle a fermé la porte à toute idée d’annulation partielle de la dette hellène.  Et l’enjeu est de taille. D’autres pays sont à l’affût de la moindre faiblesse. Il en va de l’existence de la monnaie européenne.

Après les moulinets, les postures et les jérémiades, les masques tomberont forcément.

Pour trouver une solution raisonnable pour les deux parties : donner un peu d’oxygène à l’économie grecque en échange de garanties de quelques réformes emblématiques, il faut d’abord en passer par les chiffres. Quel est le déficit réel pour 2014 ? Que peut-on attendre de 2015 ? Quels sont les projets pour 2016 ? A ces questions, Athènes a-t-elle les moyens de répondre ? la Commission, avec  Jean-Claude Junker, la BCE avec Mario Draghi et le FMI avec Christine Lagarde sont toujours en piste pour dresser l’inventaire de ce que le gouvernement grec accepte et refuse dans le programme mis en place,  et trouver les moyens de compenser chaque perte par une recette comparable. Alors, ce ne sera plus le « plan de sauvetage », mais un « nouveau contrat »… Mais la contrainte reste identique, à savoir que le bel Adonis et son « Varoufakir » de financier devront se plier à des conditions acceptables pour les créanciers s’ils veulent obtenir les crédits officiels dont ils ont besoin pour ne pas tomber en faillite dans les trois mois. A eux de préparer leur opinion aux lendemains qui déchantent.

La crise grecque aura de toute façon un effet malsain.

Les opinions publiques sont devenues schizophrènes. La « rigueur budgétaire » est devenue un gros mot, alors qu’elle devrait au contraire être ressentie comme la règle et la nécessité. La baisse des dépenses publiques, que la France ne respecte toujours pas (la part a encore augmenté en 2014 à 57% du PIB), est vécue comme une contrainte insupportable. Le respect des traités européens qui est bien le moins est traité par-dessus la jambe, à commencer par la France qui ne cesse de se faire rappeler à l’ordre. Doit-on en blâmer les instances qui ont la charge de faire respecter ce que nous avons signé ! C’est facile de brandir le réveil des peuples contre la technocratie bruxelloise, mais après, est-ce que les réalités changent ? Que veut dire le fait que 30% des Français sont en faveur d’une annulation complète ou partielle de la dette grecque ? Savent-ils que cela coûterait à chaque foyer fiscal 1166 euros. Merci, je ne suis pas « Syriza », comme peut l’être Mme Le Pen, comme d’autres sont « Charlie ».  Prenons en considération que n’importe quel geste qui sera fait en faveur de la belle Hellène  sera scruté de très près par les pays qui ont connu ou connaissent des épreuves aussi dures et qui ont eu le courage de prendre des mesures drastiques pour rétablir leur situation, comme l’Espagne. Si la Grèce pèse 2% de la zone euro, l’Espagne représente 11% de son PIB. On mesure ce qu’un effet domino pourrait produire. Aux dernières nouvelles, le gouvernement grec lâche petit à petit dans son bras de fer. Ils viennent de concéder la mise en place de réformes immédiates contre l’évasion fiscale et la corruption en échange de la prolongation de six mois de l’aide européenne. Trop flou et insuffisant et pour Berlin c’est « nein ». L’Eurogroupe prévu demain va être musclé !   

En échange des réformes promises, le gouvernement grec obtiendra, n’en doutons pas, des facilités de remboursement, mais il devra s’expliquer devant son peuple, par petites nuances. On n'en a pas fini de voir les "50 nuances de Grec"... Après tout, le mot « démagogie » est aussi un mot « grec ». 

 


VOTER FNG, C’EST VOULOIR LA REPUBLIQUE DU « CRETIN »

Logo FNG002

J’emprunte à dessein l’expression à Jean-Paul Brighelli qui décrit dans son ouvrage « La fabrique du Crétin », paru en 2005, la mort programmée de l’école et le triomphe de « l’ignorance diplômée ».  Le « crétin », personne stupide, sotte, nous dit le dictionnaire. C’était autrefois l’idiot du village, l’innocent. Celui qui fait des bêtises en croyant bien faire.

FN uber alles …

Et voilà que les instituts de sondage dont on nous abreuve quasi quotidiennement des mesures, créditent le FN de 30% des intentions de vote. Mieux, selon une autre étude, 23% des jeunes votent FN, ce qui en fait le 1er parti auprès de cette classe d’âge et on découvre en même temps que cette inclination va de pair avec l’ignorance : moins on est instruit plus le vote vers le parti extrême est élevé. Comment ne pas mettre en relation cette inclination avec les résultats catastrophiques  de la « Fabrique du Crétin » (l’Education nationale).  Avec un discours simpliste, on peut toujours promettre de résoudre les problèmes les plus compliqués ! Aux innocents les mains pleines !

Un autre sondage montre que 42% des électeurs sarkozystes  (donc de droite) seraient prêts  à voter pour le FN. Si c’est vrai, ils se comportent en vrais « crétins », au sens naïfs, abusés qu’ils sont par l’appellation « extrême-droite », croyant y trouver leur tropisme préféré, alors que plus grand-chose ne permet une telle classification. Nous avons plutôt affaire à un FNG : Front National de Gauche.

Le FNG est né : Front National de Gauche !

En effet, qu’est-ce qui différencie le FN du FG (Front de Gauche) ? Les deux préconisent la même politique économique archaïque, militent pour le même rejet véhément et venimeux de l’Union européenne, pratiquent la même démagogie anti-élites et le même populisme agressif. Résultat au-delà de toute attente, c’est le FN qui ramasse la mise puisqu’il récupère élection après élection les voix du défunt PC et même plus large. La substitution a eu lieu et pour s’en convaincre, il suffit d’observer les scores dérisoires obtenus par les partis d’extrême gauche et du PS en regard de la progression parallèle du parti de Marine Le Pen.

Dans les mots, il existe encore quelques traits spécifiques sur les thèmes de l’immigration, du racisme et de l’antisémitisme. Mais la nuance devient ténue quant à la critique du « sionisme » et si on regarde la politique internationale, on est frappé par l’alignement des « planètes extrêmes ». On y retrouve la même sympathie pour Poutine, qui d’ailleurs ouvre ses banques aux partis europhobes, le même rejet des interventions extérieures de la France, la même exultation devant la victoire de l’extrême gauche en Grèce. La joie de Marine Le Pen à l’arrivée au pouvoir de Mr Tsipras devrait poser question, non ? En un mot, la « confusion des extrêmes » a profité au parti de Marine Le Pen, qui va jusqu’à pomper les voix de la gauche dure du PS.

Une appellation qui correspond à la réalité des faits.

Cette nouvelle dénomination « FNG » convient mieux aux nouveaux habits du parti frontiste. Elle est plus en accord avec la réalité. Et comme on ne tardera pas à la constater avec la Grèce, son programme précipiterait la France dans une profonde tragédie s’il était appliqué. Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour le comprendre. Le FNG est un parti dangereux parce qu’il porte un programme dont les conséquences seraient désastreuses non seulement pour notre pays, mais aussi pour l’Europe.  Je partage l’analyse de Dominique Reynié, exposée récemment dans une tribune du Figaro. A cause de son histoire, des héritages qu’il ne peut pas effacer, des courants idéologiques dont il est issu et qui le traversent encore, on ne peut pas être certain qu’il soit totalement démocratique. Comme toujours, s’il arrivait au pouvoir, ses échecs ne pourraient venir de son programme, il n’avouerait jamais qu’il s’est trompé en expliquant qu’on l’a trompé, il expliquerait que son incapacité ne vient pas de lui mais qu’on l’empêche de l’extérieur… On connait le refrain et comme toujours, cela conduit à un exercice du pouvoir et une utilisation de l’Etat dont la République pourrait faire les frais. Il faut donc, quand on se dit de droite et républicain, être bien naïf pour voter pour ce parti.

Un angle d’attaque idéal pour la droite.

Il y a là pour l’UMP un angle d’attaque qu’il serait facile d’exploiter. Plutôt que de se défendre de la collusion « UMPS », thème privilégié de Marine Le Pen, qui ne repose sur rien, montrons la vraie nature de son parti. Attaquons-la systématiquement sur son organisation démocratique calquée sur le PC des années 50, la présence de gens de gauche aux responsabilités jusqu’à des transfuges du NPA de Besancenot, sur son programme inapplicable avec la promesse de hausses de salaires irréalistes, le retour de la retraite à 60 ans alors qu’on ne sait pas comment on va faire pour sauver les retraites complémentaires au bord de la faillite, la sortie de l’Europe dont la majorité des Français ne veut pas…  Qui peut croire que de telles billevesées pourraient se réaliser ? Là encore, il faut être un peu « crétin » pour le croire. Il est grand temps que l’UMP passe à l’offensive, qu’elle change de nom ou pas. Avec un programme et une nouvelle organisation qui fasse entrer la politique française dans le 21ème siècle face à des partis qui campent encore au 19ème.

L’UMPS n’existe pas sur le terrain politique. Il existe heureusement encore, au-delà des frontières politiciennes, une large majorité de Français décidés à voter contre ce parti extrémiste. Un seuil de près de 65% qui sera difficile à franchir. Ouf !

 


LE MALAISE AZZOUZI

Mosquée de Paris
 

Quelques réponses aux questions que pose Abdel –Rahmène Azzouzi dans la tribune qu'il a rendue publique (Le Monde des Religions) ?

J’ai été choqué par la déclaration de ce chef de service de l’Hôpital d’Angers, faite pour annoncer sa démission du conseil municipal, où il siégeait dans l’opposition de gauche. La violence du propos surprend de la part de quelqu’un dont on aurait pu penser que les responsabilités exercées allaient de pair avec la pondération. 

D’abord, la lecture de son point de vue me laisse l’impression désagréable d’un relent de racisme anti –juif et anti-occidental. A travers son questionnement, je perçois en creux une insatisfaction de ce qu’il aimerait : une France communautaire où les musulmans pourraient en prendre à leur aise. Si en tant que musulman vivant en France il avait fait siens, comme il l’aurait dû, les acquis du « siècle des lumières » qui ont enfanté la « Déclaration des Droits de l’Homme » à laquelle il se réfère quand ça l’arrange, il n’aurait pas eu à étaler toutes ses questions sur la place publique.  Et je lui reproche d’en avoir oublié une, qu’il s’est bien gardé de poser : « Est-ce que la loi de la République passe avant tout précepte religieux ? ». Un sondage vient de nous dire que pour les deux-tiers des musulmans, la réponse est non ! C’est ce ressenti qui crée un malaise.

Alors, oui, certaines lois, notamment sur les signes religieux, ont été prises pour rappeler l’obligation de laïcité et d’identité visible. Elles ne stigmatisent pas la religion musulmane, mais, dans les faits, c’est celle-ci qui pose le problème, la plupart du temps, comme avec le port du voile intégral.

Si Monsieur Azzouzi considère la laïcité comme une arme exclusive contre la religion musulmane, c’est qu’il connait bien mal l’Histoire de France. La séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905, est le résultat d’une véritable guerre que la République a livré contre l’emprise de la religion catholique qui voulait garder un rôle politique et continuer à diriger les consciences. Elle livre aujourd’hui le même combat chaque fois qu’une religion veut substituer à ses lois et coutumes des règles et des codes inacceptables. Mais non, les musulmans ne sont pas persécutés !

S’il considère que l’école  fait de la ségrégation à l’égard d’enfants musulmans, il se trompe. Au contraire, elle cherche à les protéger, comme tous les autres, en éveillant leur conscience. Mais  que ne dénonce-t-il pas les exigences alimentaires communautaristes et autres restrictions qu’il faudrait accorder aux filles pour certaines disciplines enseignées. Le reproche de racisme fait à la police et à l’armée ne mérite même pas d’être relevé, tant il fait partie des arguments tout faits du prêt-à-porter anti-islamophobie. Je ne sais pas ce qu’en pensera la famille du policier abattu  par les frères Kouachi.

Quant au rapport de l’Etat  avec l’Islam en France, il serait plus facile s’il existait une organisation représentative et structurée comme le Clergé catholique ou le Conseil Représentatif des Institutions Juives. Pour les musulmans,  chacun sait que le CFCM pose des problèmes de représentativité et qu’il n’existe localement que des organisations partielles, parfois sous l’influence d’Etats extérieurs, comme le Maroc ou la Turquie. On ne peut tout de même pas reprocher à l’Etat français de chercher des interlocuteurs crédibles dans une communauté religieuse sans clergé constitué, au sein de laquelle n’importe qui peut s’autoproclamer imam.

On a le droit de ne pas supporter  Zemmour, Finfielkraut, Fourest et autre Pelloux et leur préférer Tariq Ramadan, mais si celui-ci est un intellectuel de haut vol parce qu’il manie à merveille le double-langage, ce n’est pas compatible avec l’esprit cartésien qui prévaut dans notre pays. Parler d’ostracisation médiatique à son égard c’est mal connaître le fonctionnement des médias en France.

Je concède à Monsieur Azzouzi qu’il peut exister une discrimination à l’emploi, qu’on ne peut pas généraliser mais qui sévit encore trop souvent à la porte de certaines entreprises. Pour le logement, son propos aura choqué plus d’un Français qui pensent exactement le contraire. Comme quoi… Il faut dire que SOS racisme et de nombreuses associations communautaires sont pour quelque chose dans la constitution des ghettos urbains par la pression qu’elles ont exercée dans le passé sur les bailleurs sociaux.

Enfin pour conclure, la référence à la terre d’Andalousie est un bon exemple de cohabitation heureuse entre juifs, chrétiens et musulmans, mais c’était l’Islam tolérant d’Averoes.  Je ne pense pas que ce soit celui dont se réclame Tariq Ramadan !

Ce que je trouve de dramatique dans cet épisode, c’est l’amalgamme confus qui est fait entre l’Islam et l’islamisme. Je suis persuadé que la plupart des musulmans vivent paisiblement dans le cadre des lois républicaines et ne se reconnaissent pas dans ces propos outranciers, propres à alimenter le vote Front National. Que la religion musulmane ait besoin de clarifier certaines de ses attitudes par rapport à l’Institution républicaine, c’est souhaitable et c’est possible. Il existe en effet des voix comme celle de Malek Chebel, ou celle de l’Imam de Drancy, qui montrent le chemin.  

 


LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

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Pour que ce soit plus attrayant, je vais alterner les cas d’orthographe liés à l’usage avec les difficultés que pose l’orthographe grammaticale. Ainsi, petit à petit nous ferons le tour de la trentaine de fautes les plus courantes.

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur le cas emblématique de l’accord du participe passé. Aïe, aïe, aïe ! Mais non, vous allez voir, ce n’est pas très compliqué.

L’ACCORD DU PARTICIPE PASSE

Procédons par ordre. On a trois cas d’emploi :

-          Sans auxiliaire. Dans ce cas il se comporte comme un adjectif qualificatif.

. Les pièces justificatives. Les documents joints.

-          Avec l’auxiliaire être (et les verbes d’état : demeurer, devenir, sembler, paraître, rester) : l’accord se fait avec le sujet du verbe, en genre et en nombre. Simple !

. La petite fille est tombée. Les enfants sont punis. Les portes et les volets sont (semblent, restent…)ouverts. Il est satisfait de vous voir.

-          Avec l’auxiliaire avoir : en règle générale, le participe passé est invariable.

. Molière a écrit et mis en scène cette pièce.

MAIS (ah ben oui !, c’était trop simple) : il s’accorde avec le complément d’objet direct si celui-ci est placé avant le verbe. Encore faut-il qu’il y en ait un. Il n’y a que les verbes transitifs directs qui sont concernés, ceux qui font porter l’action sur un objet rattaché au verbe sans le secours d’une préposition. On le trouve en posant la question qui ou quoi.

. J’achète une baguette (COD) : l’action d’acheter porte sur la baguette. Entre « j’achète » et « une baguette », il n’y a pas de mot qui fait le lien (préposition). On dit que le verbe acheter est « transitif direct ».

. L’enfant obéit à son père (COI) : l’action d’obéir porte sur « son père » qui est accroché au verbe par la préposition à (obligatoire). On dit que le verbe obéir est « transitif indirect ». Les prépositions les plus courantes employées avec les verbes intransitifs sont à et de (pour faire court).  Quelques exemples : se souvenir de, parler à, participer à, plaire à, rire de, … Mais il faut rester vigilant sur le sens et sur la présence ou non de la préposition car de nombreux verbes sont multiservices.

Donc, nous avons un verbe avec un COD, conjugué avec avoir.

Quand le participe passé va-t-il s’accorder ? Il faut que le COD soit placé avant, ce qui n’est pas sa place habituelle, qui est d’être après le verbe.

Les cas les plus fréquents sont provoqués par le remplacement du COD par un pronom personnel : le, la, les, l’, ou relatif : que.

Donc quand ces pronoms sont avant le verbe, attention danger !

. Molière a écrit cette pièce et l’a mise en scène.

. Ces cadeaux, il les ont offerts à leurs amis.

. Les maisons que j’ai visitées sont vétustes.

Un truc facile pour s’en sortir : le petit mur. Vous imaginez un mur (//) placé tout de suite après le verbe. Si pour trouver le COD, il faut le sauter : pas d’accord. Si on trouve le COD avant : accord possible.

. Ils ont pesé // la valise .

. la valise qu’on a pesée // n’est pas si lourde.

 

A vous de jouer :

Etablissez les accords si nécessaire :

. Ces hommes ont été arrêt… dès qu’il les eut rejoin…

. Ses affaires étaient bourr…. Dans une valise que j’avais jadis utilis…

. Cette place, il l’avait souvent convoit… !

. Les cerises ont été endommag… par l’orage.

. Les candidats ne sont pas encore sort…

. Il évoquait les poésies qu’il avait appri…. à l’école.

. Ceux avec qui il avait sympathis…. hier étaient aujourd’hui dispar….

. Quand ce premier travail l’aura aguerr…., elle pourra passer à la suite.

. Ses lèvres étaient rehauss… d’une fine moustache.

. Les machines qu’ils ont réparé.., ils les ont vendu….

 

Et voici le corrigé :

 

. Ces hommes ont été arrêtés dès qu’il les eut rejoints

. Ses affaires étaient bourrées dans une valise que j’avais jadis utilisée. 

. Cette place, il l’avait souvent convoitée !

. Les cerises ont été endommagées par l’orage.

. Les candidats ne sont pas encore sortis. 

. Il évoquait les poésies qu’il avait apprises à l’école. 

. Ceux avec qui il avait sympathisé hier étaient aujourd’hui disparus.

. Quand ce premier travail l’aura aguerrie, elle pourra passer à la suite. 

. Ses lèvres étaient rehaussées d’une fine moustache. 

. Les machines qu’ils ont réparées, ils les ont vendues.

 


FRANCOIS QUI RIT, MARIANNE QUI PLEURE !

Hollande pit    Marianne pleure

Pour réussir dans la vie, il faut du talent, du travail et de la chance.

Notre pingouin de président est bien placé pour le savoir. Pour devenir président de la République, il est évidemment passé par l’ENA, parcours obligé, et a exercé ses talents d’embrouilleur à la tête du PS durant dix ans. Mais il n’aurait jamais eu le poste suprême qu’avait tenté de lui souffler son ex-compagne en 2007, sans un coup de chance extraordinaire, de celle qui console de toutes les infortunes,  qui se résume en trois lettres : DSK. Alors que celui-ci semblait le mieux placé pour porter les couleurs de la gauche en 2012, sa chute dans un scandale sexuel a brusquement rouvert le jeu et François Hollande, qui était parmi les barons du PS l’un des plus proches de ses positions économiques, a ramassé la mise.

Pourtant depuis deux ans et demi, la chance lui avait tourné le dos : conjoncture médiocre, Europe figée, élections cinglantes, vie de couple étalée dans la presse, casque à l’appui, suivie d’un roman délétère et ravageur… et sur le plan politique ses choix désastreux n’ont rien arrangé : ministre du budget fraudeur, matraquage fiscal meurtrier pour la santé économique du pays, taxation des hauts revenus à 75 % retoquée… Le quinquennat est devenu un catalogue de décisions malheureuses. Sa volonté de rebattre les cartes avec un nouveau Premier ministre tonique et autoritaire, une équipe plus homogène (avec l’arrivée tonitruante de l’ancienne compagne), une ligne cohérente, n’aurait sans doute pas changé grand-chose dans la lise où semblait s’enfoncer la vie politique nationale, avec des députés de gauche doctrinaires à souhait, impatients de faire n’importe quoi.

Mais voilà, l’environnement a changé. Politique d’abord.

Il y a d’abord eu l’horreur du massacre de « Charlie Hebdo», d’une policière assassinée parce qu’elle était un « uniforme », de juifs assassinés parce qu’ils étaient… juifs. Pour une fois, le Président a eu les bons réflexes, les décisions adaptées, les mots justes, ce qui n’est pas rien, même si les institutions de la Vème sont taillées pour ça. Une nouvelle dynamique politique s’est alors enclenchée. La victoire de la gauche dans la législative partielle du Doubs, la première pour le PS depuis 2012, en est peut-être un signe, même si on sait que ce genre d’éclaircie retombe comme un soufflé. La vie politique française semble s’y mettre aussi en lui accordant un répit. A l’UMP, Depuis son arrivée à la tête du parti, Nicolas Sarkozy doit composer. Lors de la première décision importante à prendre par le bureau national du parti, la consigne de vote dans le Doubs, il n’a pas réussi à faire adopter la recommandation qui avait sa préférence. L’hôte de l’Elysée espère donc que l’ancien président pourrait donc comme en 2012, devenir une chance pour lui, soit en constituant face à lui une alternative décrédibilisée, soit en empêchant l’émergence d’une autre figure. Pour la première fois depuis son arrivée à l’Elysée, François Hollande voit donc un coin de ciel bleu, un scénario encore improbable où il pourrait être réélu. Après la chance de 2011, il pourrait tenir là sa seconde chance.

Economique ensuite. L’alignement tant espéré des « planètes » s’est produit.

Là, le chef de l’exécutif n’y est vraiment pour rien.  Quatre vents favorables se sont levés : la chute des cours du pétrole, la dévaluation de l’euro, le plan Juncker de relance de l’investissement, l’injection massive de liquidités décidée par la Banque centrale européenne. A voir tout cet air soufflé dans les poumons de l’économie européenne, on pourrait presque  s’étonner de la mollesse de l’accélération anticipée par les technocrates européens. C’est Riyad qui a provoqué l’effondrement des cours du pétrole en annonçant, fin novembre, sa décision de maintenir la production saoudienne. C’est Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, qui a fait chuter l’euro actionnant une politique monétaire non conventionnelle. C’est le même Draghi encore qui a fait refluer les taux d’intérêt, à des niveaux jamais vus dans l’histoire financière. Ces baisses majeures de prix, les « trois astres », vont à coup sûr donner de l’air à l’économie, même s’il faut des mois et des mois avant que les acteurs changent de comportement. Un peu d’air qui se traduira par un (faible) redémarrage de la croissance : un acompte en 2015, l’essentiel en 2016, qui permettrait enfin le début réel du recul du chômage et repousserait les offensives bruxelloises sur les finances publiques françaises. Pour François Hollande, c’est le meilleur des scénarios. Avec un peu de culot, il pourra même expliquer que c’est son action qui a redressé l’économie, comme il l’avait prédit. La chance de Hollande est à la fois politique et économique.

C’est aussi une malchance pour le pays.

Car ce que Hollande nous a déjà montré, c’est une formidable capacité à surfer sur les événements et non une aptitude à changer la donne. Depuis son élection, il a bien réalisé quelques réformes, le plus souvent en dépit du bon sens comme le redécoupage administratif du pays, il a assoupli quelque peu le droit social, fait semblant, après l’assommoir, d’alléger l’impôt et les cotisations sociales sur les entreprises, tenté de déverrouiller quelque marché protégé. On a avancé de quelques petits pas là où il aurait fallu faire des enjambées de géant. Comme il ne se refera pas, il est peu probable qu’un Hollande réélu se lancerait dans des réformes audacieuses à la Schröder. Et la France de continuer à sombrer. La chance de l’un fera le malheur de l’autre.

La tentation du relâchement est là.

On le constate quand le gouvernement français montre qu’il n’est pas mécontent de voir le message porté par Syriza – il faut mettre un terme à la rigueur – gagner du terrain en Europe. Dans l’Hexagone, après une année 2014 marquée par le « tout économique » (pacte de responsabilité, plan d’économies de 50 milliards, loi Macron) avec des résultats toujours décevants, la tentation est grande de se concentrer sur d’autres thématiques, telles que la sécurité, la citoyenneté ou l’environnement. Et de lâcher prise sur le plan des économies budgétaires, alors que l’inflation zéro annihile l’effet d’une partie des mesures. La charge de la dette va par ailleurs encore chuter cette année, en dépit d’un stock d’emprunts historique, ce qui va peut-être faciliter le respect des objectifs de dépenses, mais sans améliorer le désendettement, bien au contraire, puisque la dette va gonfler jusqu’à 100% du PIB en 2017. Grâce à ce nouvel environnement, la Commission européenne a validé les prévisions de croissance de la France pour 2015 et 2016. Le ton a changé aussi à Bruxelles, où la nouvelle Commission revendique une interprétation plus « souple » du Pacte budgétaire. Sauf que l’histoire nous a montré que la grande faiblesse des gouvernements français consiste à relâcher les efforts dès que l’horizon s’éclaircit et que les contraintes extérieures sont moins fortes. Cette faiblesse on peut la craindre encore plus d’un président déjà peu enclin au courage des décisions difficiles.

Pourtant, la France est très loin d’être tirée d’affaire.

Avec un déficit public qui est censé s’établir autour de 4,4 % pour 2014, contre 4,1 % en 2013, et va encore dépasser 4% de PIB en 2015, résultat « incertain » selon la Cour des Comptes, alors qu’il a diminué partout ailleurs en Europe, et un chômage toujours prévu en hausse, la France est, en effet, avec la Croatie, le seul pays encore au-delà de la limite des 3% et dont le déficit a augmenté en 2014.  La Cour des Comptes juge d’ailleurs avec sévérité cet exercice 2014, au cours duquel le déficit s’est accru. Bien sûr, il faut consacrer des moyens à la lutte antiterroriste, à la défense, à la politique de la ville. Mais comme les 40 milliards d’euros de baisses de charges pour les entreprises d’ici à 2017 sont gravés dans le marbre, il doit en être de même des 50 milliards d’économies sur trois ans. Ce qui implique une mobilisation continue et sans faille et des réductions de dépenses chaque fois qu’une nouvelle est créée. Il en va de la restauration de la crédibilité de la France. Il en va aussi de sa capacité à mobiliser l’argent public là où il est efficient économiquement et socialement. Et la hausse des prix étant moindre qu’attendu, les économies le seront aussi, ce que Bercy n’a pas anticipé ! La Cour des Comptes estime qu’elles auraient même dû être réduites de 2 milliards d’euros dans les textes budgétaires dès la fin de  l’année dernière. Son rapport invite l’exécutif à dégager de nouvelles sources d’économies et à améliorer l’efficience des politiques publiques dont elle dresse la liste. On jette encore beaucoup trop d’argent par les fenêtres. La lecture des travaux de la haute institution montre assez bien qu’en fait d’austérité, la France est surtout victime d’une gabegie financière catastrophique que les projets socialistes comme la généralisation du tiers payant vont aggraver. On imagine ce que serait l’application d’une politique à la grecque !

Mais le pire reste le plus probable. 

Si la chance continue de sourire au locataire de la rue Saint-Honoré. Sauf un retournement toujours possible, qui redonnerait alors le sourire à Marianne.  

 

 


HARCELEMENT SCOLAIRE : OU EST L’EDUCATION NATIONALE ?

Harcèlement école

Bien triste émission, hier soir sur le harcèlement scolaire. D’abord le documentaire qui met en avant des familles et des enfants concernés, avec pour certains, le suicide en épilogue, où chaque cas est décortiqué pour comprendre ce qui s’est passé. Et puis une constante, quels que soient les établissements scolaires : le mur d’indifférence que doivent affronter les parents criant à l’aide. Un véritable déni. Au point qu’on est surpris que le corps enseignant soit totalement absent du documentaire. Pas un prof principal, pas un chef d’établissement venu expliquer l’inexplicable.

Rien de nouveau sous le soleil.

J’ai eu l’impression de revivre le calvaire qu’un de mes petits-enfants avait subi dans un collège de Saint-Nazaire, persécuté par un groupe d’élèves parce qu’il arrivait d’Allemagne. C’était il y a presque dix ans. Il avait fallu pratiquement un trimestre pour que ses parents s’aperçoivent du problème, grâce à sa sœur qui était dans le même établissement. Le Principal alerté, le professeur principal rencontré, devaient remédier au problème. Puis plus rien, jusqu’au moment où les maux de ventre, les refus d’aller à l’école, les prétextes pour rester à la maison devinrent fréquents. Au point d’amener notre petit-fils chez un psy qui le déclare "sans aucun problème". La persécution avait continué. Aux vacances de février il avait fallu taper du poing sur la table. Mais rien à tirer de l’encadrement de l’établissement, étonné de la situation ???, et il bien fallu se résoudre au changement d’établissement après avoir limité au maximum l’exposition de l’enfant à ses harceleurs.

Cette inertie m’avait outré. Cette carence du personnel d’un collège public, pour moi qui faisait partie de la maison, m’était apparue comme une trahison. Quand on pense que les parents de ces enfants bourreaux n’avaient jamais été convoqués par le Conseiller d’Education et que c’est ma fille, rencontrant l'un d'eux par hasard, qui le mit au courant de ce qui s’était passé, à sa grande stupeur !!! Pour avoir eu quelques cas de ce genre à gérer au cours de ma carrière, racket ou persécution, je sais qu’un prof principal et un chef d’établissement ont suffisamment de moyens pour intervenir efficacement et faire cesser ce genre de comportement. Il suffit de vouloir au lieu de faire semblant de ne pas voir. Je trouve curieux qu’on n’ait pas pris au sérieux, dans chacun des cas du documentaire, les appels récurrents de parents, l'administration ramenant le harcèlement à des « gamineries » ou des « choses normales à cet âge » !!! Je ne voudrais pas être à la place de ces enseignants dont l’un des élèves a fini par se suicider. J’espère même pour eux qu’ils ne dorment pas bien la nuit.

Quant au débat qui a suivi, on comprend tout de suite pourquoi les parents des enfants harcelés se sont regroupés pour signer un manifeste qui interpelle les pouvoirs publics. Il a brillé par la vacuité de la Ministre de l’Education, incapable d’avoir un mot minimal de condamnation du comportement des personnels concernés et se réfugiant dans ses mesures technocratiques. On aura encore noté la quasi absence du corps enseignant à l’exception d’un professeur de philo venu parler de l’expérience mise en place dans son lycée. Mais c’est en collège, que les harcèlements ont surtout lieu.

Une bien triste soirée. On a pu y mesurer pleinement la dégradation de l’implication des enseignants dans la vie de leurs établissements. Manifestement le « service après-vente » n’est plus assuré. On aimerait bien qu’il ne s’agisse là que d’exceptions, la généralisation du problème nous incline malheureusement à penser à l’inverse.  

 


L’APPRENTISSAGE PATINE

Apprentissage

 

Le constat dressé pour le chômage vaut aussi pour l’apprentissage : 2014 a marqué une nouvelle aggravation de la situation par rapport à 2013.

La clé du premier emploi.

S’il est un instrument efficace de lutte contre le chômage et notamment en facilitant l’accès au premier emploi, c’est bien l’apprentissage et sa formation en alternance avec le concours des branches professionnelles. Et pourtant, la France reste à la traîne et n’arrive pas à atteindre le seuil symbolique des 500 000 apprentis. Et cela depuis de nombreuses années. Comme dans les autres domaines touchant à l’économie et à l’emploi, la formation par l’apprentissage subit de nombreux freins, à la fois idéologiques et réglementaires. En arrivant au pouvoir en 2012, la gauche a commencé par réduire les aides à l’apprentissage. Le résultat ne s’est pas fait attendre et il a fallu corriger le tir mais le mal était fait.

Une politique d’allers-retours.

En 2013, la forte réduction des aides à l’embauche d’apprentis, rognées de 500 millions d’euros au nom de la rigueur, avait accéléré une chute alimentée par l’absence de croissance. La vapeur a été inversée depuis, avec près de 300 millions réinjectés l’an passé dans le soutien aux centres de formation (CFA) et l’instauration d’une prime à l’accueil d’un apprenti de 1.000 euros, centrée sur les PME de moins de 50 salariés, où le gisement de contrats potentiels est jugé le plus important. En septembre dernier, dans le cadre du plan de relance de l’apprentissage, cette prime a même été renforcée et élargie aux entreprises comptant jusqu’à 250 salariés. Des branches ont pris des engagements de recrutement dans le cadre des accords de contreparties au pacte de responsabilité, mais les efforts, s’ils se confirment, devraient s’étaler sur plusieurs années.

Les près de 300.000 contrats signés chaque année de 2010 à 2012 sont loin. Seuls 265.000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2014. Le repli a atteint 3,2 % par rapport à 2013 année déjà marquée par une forte chute (–8 %). Cependant la tendance est encourageante : une nette reprise à la rentrée de septembre, période où débute traditionnellement beaucoup de contrats, a limité le recul annuel et laisse espérer un rebond cette année, même si les résultats de novembre et décembre ont encore été décevants.

Les obstacles administratifs et réglementaires.

Il faut lever aussi les freins non financiers, via des simplifications administratives et réglementaires. Parmi les freins à l’embauche, un décret absurde d’octobre 2013 qui généralisait l’interdiction absolue du travail en hauteur pour les mineurs lorsqu’il n’existe pas de mesures de « protection collective » : rédhibitoire pour de multiples professions d’agriculteur à artisan. Une autre difficulté concernait l’utilisation des machines dangereuses et la manipulation des produits chimiques qui touchait aussi bien la menuiserie que de nombreux métiers de l’industrie, pour lesquels il fallait obtenir une autorisation de l’inspection du travail : tracasserie qui faisait reculer plus d’un patron. A partir du 1er mai 2015 une simple déclaration suffira pour ce dernier cas et les mineurs seront autorisés à travailler en hauteur avec des protections individuelles. Salutaire prise de conscience ! Et au-delà de l’effort pour attirer des employeurs, le gouvernement tente d’agir sur un aspect moins connu du dossier, mais crucial : limiter les échecs en cours de route. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur cinq entrant en apprentissage ne va pas au bout de la démarche. Pour y parer, les CFA se sont vu confier un rôle accru de médiation et de prévention des conflits. L’Education nationale a aussi été appelée – comme toujours – à améliorer l’orientation. Pour cela, il faudrait que le patronat soit mieux associé par les régions à l’élaboration de la carte des formations. Alors peut-être que l’année 2015 permettra d’atteindre l’objectif tant espéré de 500.000 jeunes en alternance (apprentissage et contrats de professionnalisation) en 2017, contre quelque 400.000 actuellement.

Idéologie et réalité !

Une campagne de communication est nécessaire pour restaurer l’image toujours dégradée du dispositif et largement entretenue par le corps enseignant qui répugne encore trop souvent à « orienter » vers l’alternance. En témoigne l’hostilité manifestée par plusieurs syndicats d’enseignants de lycées professionnels qui «condamnent le développement de l’apprentissage» et demandent à la ministre de «changer de politique ». L’apprentissage ferait peser selon eux « de graves menaces sur l'enseignement professionnel public ». Une position plus idéologique que réelle, qui est loin d’être nouvelle. J’ai toujours pensé que c’était une erreur d’introduire ce type de formation en alternance dans les établissements publics type Lycées professionnels. Les personnels ne sont pas formés pour ce type de formation et y sont en général hostiles à cause du lien avec les branches professionnelles, la formation en alternance nécessitant d’optimiser ce lien entre l’apprentissage et les besoins de l’économie. Un « gros mot » pour les enseignants de gauche enfermés dans leur tour d’ivoire. Comment peut-on affirmer en effet que l’apprentissage « n’est ni la solution au chômage des jeunes » ni un moyen d’ « insertion durable dans l’emploi », au mépris d’une réalité qui dit le contraire. Mieux vaudrait répartir les rôles et assigner aux lycées professionnels d’autres objectifs de formation en les appuyant sur une orientation plus adaptée, que de les obliger à « mal » former des jeunes avec un dispositif dans lequel ils ne se reconnaissent pas.

Un système illisible.

Mais pour que l'apprentissage marche en France, comme c'est le cas en Allemagne, il faudrait bien plus et réformer de fond en comble le système, comme le stipule la rapport Cahuc-Ferracci du Conseil d’Analyse Economique. Malgré un fort développement en 25 ans et une hausse de 51% des moyens financiers (à 6 milliards), l'efficacité de l'apprentissage reste en effet à démontrer : un système trop complexe, des financements mal fléchés, un trop grand nombre d'intervenants et des formations qui ne satisfont ni les entreprises ni les apprentis ! Effectivement, le système a connu une évolution préoccupante : il fait de moins en moins de place aux jeunes sans diplômes ou peu diplômés puisque plus du quart des apprentis sont aujourd'hui des étudiants du supérieur. S’il faut se féliciter de l’effet de filière vers le haut, les études montrent pourtant que l’apprentissage a un rendement positif surtout pour les faibles niveaux de qualification, ce qui était sa vocation première. Commençons par simplifier le système en instituant un seul contrat d’alternance, dans un seul dispositif, piloté avec compétence pleine et entière par les Conseils Régionaux pour la répartition des niveaux de formation, car il n’est pas question de cantonner l’apprentissage au niveau V, la carte des formations, car c’est le bon niveau de négociation avec les branches professionnelles avec la prise en compte des besoins des bassins d’emplois, et la collecte de la taxe d’apprentissage qui reste un scandale par son système de perception et de répartition actuels, une part importante de la taxe d'apprentissage évaluée à 38% (à cause du système du «hors quota» qui permet aux entreprises d'affecter librement leur taxe) ne finançant pas l'apprentissage.

Puisque les régions font l’objet d’une réforme de leurs compétences, c’est le moment ou jamais de leur confier celle-là !

 


LES SCELERATS REMETTENT LE COUVERT ET EN RAJOUTENT

  Ump_conseil_national_2015-02-07

 

Marre du « bashing » anti-UMP

Décidément, les médias et moi n’avons pas suivi le même Conseil national de l’UMP samedi dernier. A la lecture des titres relevés ici ou là, qu’il s’agisse de France TV info, actu d’Orange et autres, y compris Le Figaro, ce n’est qu’une litanie de « L’UMP est loin de l’union », « Juppé sifflé » et « camouflet pour Alain Juppé », « Doubs tabou », « fragile unité » ou encore « UMP déboussolée » et je passe les commentaires de « BFMTV »… Comme propagation d’une image négative on ne fait pas mieux. On ne leur demande pas de cirer les pompes, mais juste un peu d’objectivité. En ce qui me concerne, j’ai vu une famille rassemblée sinon consensuelle, sans être frappée d’alignement, ou chacun a pu s’exprimer. Certes Alain Juppé a été sifflé (un peu) mais ajoutons que les sifflets ont été couverts par les applaudissements, encore faut-il le préciser. Mais de grâce, Alain, remets ta cravate, le débraillé bobo ne va pas avec ton personnage, surtout sans la barbe de trois jours.

L’UMP est en plein lifting.

Cette UMP-là me plait bien plus que celle du temps de Chirac, époque où on l’accusait d’être « monolithique » pour ne pas dire « Monod* tout court » comme le précisait Alain Madelin avec malice. De même que le Sarkozy conciliant avec les tendances me plait bien plus que celui d’avant 2007, quand il ne permettait pas aux sensibilités de s’exprimer. Alors, certains nous parlent de « chef en difficulté ». Erreur volontaire de diagnostic de ceux qui ne veulent pas d’évolution pour l’UMP et qui souhaitent qu’elle s’enferme dans ses vieux schémas, parce qu’ils savent qu’ils sont perdants. Péché que j’ai ressenti chez Bruno Lemaire au cours de sa campagne pour la présidence du parti, dont le discours gaulliste affirmé ignorait les autres sensibilités comme si elles n’existaient pas.

Il y a bien un nouveau Sarko.

Une chose est certaine, Sarkozy n’a peut-être pas changé, mais il a compris que les temps ont changé, eux. Il a repris un parti profondément divisé, il est en train de le rassembler dans sa diversité. Qui pourrait croire qu’on accepterait de marcher tous du même pas comme des moines soldats ? Il tient compte des appréciations des uns et des autres, il tente de trouver le juste milieu, et c’est tant mieux. Il faut s’en féliciter. Je comprends que ceux qui attendaient le retour d’un chef bonapartiste soient déçus, il faudra qu’ils fassent avec, parce que c’est comme ça que l’UMP pourra reconquérir ses électorats partis en jachère.

Mais attention de ne pas tendre le bâton !

Il n’y a qu’une chose que, manifestement, il n’a pas intégrée : c’est son rapport à l’argent qui sert de cible privilégiée à des médias prêts à tout pour le « basher ». Je ne lui conteste aucunement le droit de faire des conférences confortablement rémunérées, comme d’ailleurs aucun dans le parti, mais je lui demande de regarder les dégâts. Ces temps-ci, pas une interview où la question ne revienne, posée avec une sorte d’agressivité rentrée ou de haine contrite : « que pensez-vous des conférences de M. Sarkozy, ça ne vous gêne pas ? » pour gêner ou tenter d’enfoncer un coin dans le parti. Provenant de gens grassement payés et jouissant d’avantages fiscaux, je ne comprends même pas qu’ils aient l’audace de poser une telle question. Mais rappelons-nous le Fouquet’s … Il n’y avait pas de quoi s’émouvoir et pourtant, ils en ont fait un boulet que Nicolas Sarkozy a dû traîner. C’est que l’égalitarisme (pas pour soi, mais pour les autres) est un sport médiatique national. « Le boulet » titrent justement les « scélérats » de Marianne. Mais de leur part, rien n’est surprenant.

Le FN surfe sur la désespérance.

Enfin venons-en à l’élection d’hier dans le Doubs. Je vais me mettre à la place de Marine le Pen au soir du 6 mai 2012 : elle devait être bien contente que Sarko soit battu. De même je suis bien content que son candidat ait mordu la poussière. Mais je ne me réjouis pas que le socialiste ait été élu, au vu du bilan désastreux des deux ans et demi de pouvoir de son parti. Peut-être que le candidat UMP n’était pas le meilleur, probablement la tâche dans cette circonscription était-elle insurmontable pour un candidat de la droite et du centre, mais ce qui est inquiétant et attristant c’est que tant d’électrices et d’électeurs de droite et de gauche se fassent avoir par le discours attrape-tout et hautement démagogique du Front National.

Extrême-droite ? Quelle extrême-droite ?

Aux électeurs de droite qui se fourvoient je demande : « comment pouvez-vous voter pour un parti devenu gauchiste ? ». Je peux comprendre la désillusion des électeurs de gauche, mais ce n’est pas en votant pour un parti qui fait des promesses encore bien pires que celles que Hollande leur a faites en 2012, qu’ils trouveront des solutions à leurs problèmes. Qu’ils regardent en Grèce : il n’a pas fallu une semaine pour que ceux qui ont voté Tsipras soient déjà pratiquement « cocus ». La réalité est dure, le retour à la réalité, ravageur. L’UMP n’a plus de concurrent sur sa droite dont elle doit occuper tout l’espace. Elle doit en même temps cultiver son centre pour rassembler large. Avec une bonne distribution des rôles, c’est possible. Ensuite que le meilleur gagne. Que la concurrence soit une saine émulation, on n’en demande pas plus !

*Du nom de Jacques Monod, le conseiller de Chirac qui gîtait dans le salon argent de l’Elysée.

 


PETIT COURS D'ORTHOGRAPHE (Corrigé)

 

Et voici les phrases avec les majuscules :

Robespierre habitait la ville d’Arras.

De nombreux parisiens moururent pendant la Commune.

Ce membre de l’Institut habite au 22 de la rue du Château.

A chaque nouvelle législature l’Assemblée nationale élit un nouveau président.

Qui sera candidat au siège vacant de l’Académie française ?

On tient Pablo Picasso pour un des plus grands maîtres de la peinture.

Le Sénat s’est réuni le 1er jeudi du mois de novembre.

 


C’EST PAS PARCE QU’ON N’A RIEN A DIRE…

Haddock se marre bis

… QU’IL FAUT SE TAIRE !

La conférence de presse vue par Archibald :

« bla, bla, bla, République, bla, bla, bla, bla, laïcité, bla, bla, bla, bla, unité, bla, bla, bla, bla, chômage, non pas chômage, bla, bla, bla, bla, égalité, bla, bla, bla, bla, insécurité, non, pas insécurité, bla, bla, bla, bla, bla, croissance , zut, pas croissance non plus, bla, bla, bla, bla, effort, bla, bla, bla, juste, bla, bla, bla, bla, immigration, pas immigration, bla, bla, bla, bla, …. Poil aux pieds, bla, bla, bla, pipeau ! »

 


PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

Orthographe chat

Ceux qui me suivent sur Facebook ne seront pas surpris de découvrir cette page. Devant le constat de délitement de l’orthographe à peu près généralisé qui affecte non seulement la communication écrite par textos (dramatique) que celle plus traditionnelle des journaux et hebdomadaires, et bien pire, les écrits des enseignants eux-mêmes, je me devais de réagir. J’ai été prof de français, ce qui pourrait être déjà en soi, une bonne justification de ce souci de participer au sauvetage de notre langue. Ce que beaucoup ignorent, c’est le goût que j’ai développé très tôt pour l’orthographe dont j’ai été « champion » au CM1 et pour la grammaire-conjugaison. Pour moi, les beaux textes ne le sont que par la qualité de l’articulation de la langue et des idées, exprimées grâce aux « clés » que sont les accords, les prépositions et autres conjonctions. Sans ces clés, rien ne s’énonce clairement.

Notre système d’écriture est complexe par le nombre de sons ou associations possibles (36) traduits par un encore plus grand nombre de lettres ou associations possibles (97). Pire un même son peut se traduire par des lettres ou groupes de lettres différents (sac, ciel, science,nation,soixante). Pire encore, une même lettre peut se prononcer de plusieurs façons, comme le « c » (car, ciel, second). Et je n’oublie pas les lettres muettes… Bref, comment s’y retrouver ! Reconnaissons qu’à première vue, c’est rebutant. On peut regretter que l’orthographe de notre langue ne soit pas phonétique, mais c’est comme ça. Il se trouve que l’orthographe de la langue française a été façonnée par l’histoire et qu’elle est devenue morphologique, c’est-à-dire qu’elle tient compte de l’origine des mots et de leur histoire. Compliqué, peut-être, mais c’est ce qui en fait la richesse : rien que par son écriture, le mot nous raconte beaucoup d’autres choses que ce qu’il désigne, qu’il vient par exemple du grec ou du latin, de la langue populaire ou aristocratique ce qui nous a donné tous les doublets tel frêle et fragile… avec les nuances de sens que l’emploi a ensuite fixé. Bref, l’orthographe c’est la stabilité écrite du mot quelles que soient ses conditions d’utilisation. Ainsi « petit » peut se prononcer « ptit », il n’empêche qu’il s’écrit toujours « p-e-t-i-t ». Et c’est du sens : « ses » mains et « ces » mains, cela ne veut pas dire la même chose.

Notre orthographe est complexe, mais son système est cohérent.

Ainsi il y a une logique simple qui régit l’utilisation ou non des accents dans les mots, et une autre, toute aussi simple qui régit le « chaos des consonnes » dont on ne sait jamais s’il faut les redoubler ou non. Ce sont ces secrets auxquels  j’aimerais vous initier, sans entrer dans la complication, tout en abordant aussi les cas les plus fréquents générateurs de fautes, dans les accords notamment.  Pour conclure, j’aimerais vous convaincre du rôle primordial de l’orthographe. S’astreindre à des règles d’écriture communes à tous, c’est s’assurer qu’à la lecture, l’interlocuteur auquel je m’adresse et qui n’est pas à côté de moi, ne fera pas d’erreur d’interprétation sur mon message. Important, non ?

Allez, un exemple pour monter que l’écriture est souvent plus claire que la parole : « c’est lui qu’il a rencontré » ne veut pas dire la même chose que « c’est lui qui l’a rencontré ». Eh oui, les règles orthographiques sont surtout faites pour le lecteur. C’est pourquoi ne pas faire de fautes, c’est d’abord une question de respect pour le destinataire de l’écrit, et voilà pourquoi un « cv » sans fautes c’est si important, encore aujourd’hui.

Un premier cas pour aujourd’hui : Majuscule ou minuscule ?

-          La règle. On utilise les majuscules dans deux cas : au début d’une phrase et à l’initiale d’un nom propre. Simple !

-          Explicitons : sont considérés comme noms propres, outre les noms et prénoms de famille, les noms de rue, les noms géographiques (les Alpes) ou historiques (le 14 Juillet), les noms de corps constitués (l’Académie française mais l’institut Pasteur). On n’a pas classé les décorations dans les noms propres (la croix de guerre) sauf si elle comporte une hiérarchie : la Légion d’honneur.

-          Les adjectifs ne prennent jamais de majuscules : le président français, l’Académie française.

-          Les noms de langue ou d’idiome ne prennent pas de majuscule : le français est parlé au Québec.

-          Les noms de jours, de mois, de saisons sont des noms communs.

Voici quelques phrases pour vous entraîner : majuscules ou pas ? Rétablissez-les où c’est nécessaire.

robespierre habitait la ville d’Arras.

de nombreux parisiens moururent pendant la commune.

ce membre de l’institut habite au 22 de la rue du château.

à chaque nouvelle législature l’assemblée nationale élit un nouveau président.

qui sera candidat au siège vacant de l’académie française ?

on tient pablo picasso pour un des plus grands maîtres de la peinture.

Le sénat s’est réuni le 1er jeudi du mois de novembre.

 

Après-demain, le corrigé.

 

 


PAS A LA HAUTEUR ?!!

 

Bilan Hollande

Les pendules à l’heure !

« L’UMP n’est pas à la hauteur », c’est la porte-parole du PS qui nous sort cette trivialité à propos de la position prise dans la partielle du Doubs. Elle ne manque pas de culot. On sent encore dans un tel propos tout le mépris que le PS croit tenir de sa certitude idéologique, propriétaire unique de la République et de la laïcité, envers ceux qui ne pensent pas comme eux. Et il faudrait que dans un réflexe républicain à sens unique (parce que nous ressortir Chirac à chaque occasion, ça commence à bien faire) les électeurs locaux de l’UMP se précipitent pour sauver la République (elle est en danger selon l’inénarrable Camba) pour suppléer l’espace d’un dimanche à ceux du PS qui sont passés chez Le Pen !

Ceux qui ne sont pas à la hauteur, ce sont ceux qui gouvernent le pays depuis 2012, et les faits sont là : chômage, insécurité, terrorisme, déclin économique, déficits publics, atteintes à la laïcité, paupérisation, pouvoir d’achat, logement, recherche… la liste est longue des échecs et des insuffisances de l’exécutif et de sa majorité. Ils ont fait le lit du Front National qui ne prospère jamais autant que sur la désespérance que leurs promesses irresponsables cultivent tel un fumier de la misère. C’est Jospin qui amène Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de 2002. Hollande, par sa médiocrité et son refus des vraies réformes courageuses amènera-t-il Marine Le Pen à l’Elysée ?  Alors vraiment, les leçons il vaudrait mieux que les socialistes se les gardent pour eux.

La partielle du Doubs, une bonne diversion.

Les médias font monter en sauce un événement somme toute marginal, avec cette élection du Doubs, pour nuire évidemment à l’UMP. La cible privilégiée est Nicolas Sarkozy, mais il n’est pas le seul visé. Instrumentalisés ou de leur propre chef, nombreux seront ceux- medias compris- qui, parce qu'il a pris le temps de réunir et de consulter démocratiquement le Conseil Politique, diront qu'il a tergiversé et qu'il a été incapable d'imposer ses vues. On aurait pu éviter le mélodrame qui a accompagné cette réunion, parce qu’il donne prise à tous ceux qui veulent voir une crise identitaire dans un parti qui est composite et où cohabitent en toute logique, et parfois rugueusement les deux sensibilités de la droite et du centre. Ce sont naturellement les mêmes qui se seraient empressés de dénoncer sa fougue et son autoritarisme s'il avait imposé ses vues personnelles dès lundi.  Le Bureau politique a déterminé la ligne à tenir pour cette élection et les éventuelles autres de même type. La discussion a eu lieu. C'est une bonne chose. Et désormais, l'attitude sera claire, désormais. Mais si on pouvait imposer à chacun de ses membres un minimum d’éthique qui consisterait à réserver au BP la primeur de son positionnement avant de le claironner à tous les échos, ce serait bien : ce serait respecter nos statuts, le parti et surtout ses adhérents que toutes ces palinodies agacent. Surtout pour en arriver à un choix entre deux positions dont bien peu d’entre eux auront saisi la nuance subtile. N’oublions pourtant pas, que la première des raisons avant toutes les autres, qui font le succès d’une élection partielle, c’est le degré de mobilisation de son électorat. Et reconnaissons que l’électorat captif du FN est toujours très mobilisé… plus que les autres.

Combattre le FN, c’est combattre une imposture.

Enfin, s’il y a bien une action à mener auprès de nos sympathisants, dont un certain nombre, dit-on, aurait un tropisme vers le FN : avec la prise en main par Marine Le Pen, ce n’est plus un parti de droite extrême, c’est un parti gauchiste tant par sa structure, copiée sur le PC, que par les cadres qui l’animent désormais et le programme qu’il affiche. On se demande comment Mme le Pen peut concilier son discours nationaliste identitaire en cohabitant avec des internationalistes prolétariens venus du NPA. Il y a bien un moment où elle sera obligée de faire le grand écart. Et dire qu’il y a une limpidité du discours, c’est une simplification abusive de journalistes de gauche qui veulent encore et toujours en faire le principal opposant à la politique des socialistes,  alors qu’elle leur a servi de marchepied et est en train de les doubler sur leur gauche. Ce qu’ils ne veulent surtout pas voir. Mais c’est notre devoir d’éclairer nos électeurs à la recherche d’une parade contre le déclin de notre identité. Le Front National doit être combattu avec la plus grande fermeté. Les idées de ce parti, sa volonté de monter les Français les uns contre les autres, l’absence de scrupules de ses dirigeants qui ont permis l’élection de François Hollande et mangent cyniquement à tous les râteliers rendent impossible toute forme de complaisance à son égard pour aujourd’hui comme pour demain.

L’UMP ne peut se soustraire à son devoir de renouveau.

La responsabilité de l’UMP est désormais d’apporter des réponses fortes au profond malaise qu’expriment les Français comme d’autres en Europe en portant tant de suffrages sur les extrêmes. L’UMP doit repenser, de fond en comble, son projet pour l’adapter à la gravité de la situation, sa façon de faire de la politique, ainsi que le processus de sélection de ses candidats. Le combat doit d’abord porter sur des idées, sur une offre politique assumée, en apportant des solutions crédibles sur l’euro, l’immigration, le modèle social, la concurrence ou le capitalisme mondialisé. Il est temps de reclarifier les compétences entre l’Europe et la nation, de choisir entre l’ouverture et le repli, entre la croissance et la dette. Ce travail  passe avant les stratégies personnelles. Si ce travail n’est pas fait, le divorce entre la classe politique et les citoyens ne pourra que s’accentuer, la sape du FN contre le «système UMPS» que s’accroître. Et tous paieront. Espérons que le Congrès fondateur du nouveau parti apportera toutes ces réponses au printemps.

 


COUP DE SEMONCE POUR L’UMP

 

Nicolas-sarkozy-pianiste


Dur-dur, le Doubs.

Trop confiante l’UMP ! Depuis les attentats et le climat qui s’en est suivi, on sentait bien que quelque chose avait changé dans l’état d’esprit des électeurs. On a eu la réponse, peut-être partielle, dimanche dernier, mais elle tombe au plus mauvais moment pour Nicolas Sarkozy et l’UMP. Son candidat, Charles Demouge, est arrivé en troisième position, à moins de 2 points du second, lors du premier tour de l’élection partielle dans la quatrième circonscription du Doubs, où le poste de Pierre Moscovici, nommé commissaire européen, était à pourvoir. Il n’est donc pas qualifié pour le second tour qui opposera la candidate du Front national, Sophie Montel, laquelle fait une percée, avec plus de 33 % des voix, au candidat socialiste, Frédéric Barbier, qui a obtenu 29 % des suffrages. L’analyse des résultats obtenus montre au moins trois enseignements : l’électorat PS retrouve le même score que lors du premier tour de la présidentielle de 2012 mais perd 12 points par rapport aux législatives, et les partis de gauche autres que le PS font de tous petits nombres de voix, la candidate frontiste profite d’un véritable transfert des voix de gauche PS-FG dans les mêmes proportions, enfin les électeurs de l’UMP ne se sont pas suffisamment mobilisés bien que le nombre de voix obtenus par son candidat soit conforme à ce qu’il était en droit d’attendre puisqu’il retrouve le niveau de 2012 avec même 3 points de plus dans une circonscription ancrée à gauche. C’est bien là le problème, son résultat est trop normal !  Un coup dur pour l’UMP surtout psychologique, qu’il faut relativiser puisque le même jour, ses candidats triomphent largement à Ajaccio avec près de 60% des suffrages et à Louveciennes dès le 1er tour avec 52%. Sur ces trois scrutins, on constate toujours un effondrement plus ou moins important du Parti socialiste et la progression de nos candidats.

Le Bleu-Marine vire au noir.

Les électeurs de droite qui croient encore que le FN est un parti de droite qui serait qualifié d’ « extrême » par des positions plus dures font de plus en plus une erreur d’analyse. S’il garde le vocabulaire patriotique, c’est pour mieux leurrer tout le monde. Car il agrège des électorats qui se superposent en jouant avec des registres de langages populistes destinés à différents publics. Dans le Doubs, la candidate FN réalise 33% grâce au report des voix d’extrême gauche. Une fois encore, les Mélenchonistes sont à poil. Ce n’est pas un hasard puisque la nouvel plume du FN, Aurélien Legrand, vient du NPA de Besancenot. Une grande partie de l’entourage de Marine Le Pen vient de la gauche, à commencer par Filippot, et les cadres issus du vieux fonds de commerce Le Peniste ont été évacués. C’est donc une incongruité de parler d’un parti de droite après ce virage gauchiste. On peut ainsi imaginer aussi que l’effet Tsipras anti austérité a pu jouer en sa faveur. Le chœur français des médias a chanté à tue-tête la gloire de l’iconoclaste d’Athènes, sans se rendre compte que la haine de l’Europe peut conduire à une facture bien française.

Un dilemme ? Pas forcément.

Ce qui est plus inquiétant pour Nicolas Sarkozy, c’est le niveau atteint en  général par le Front National : il dépasse les 30 % dans toutes les enquêtes d’opinion. La situation dégradée du pays et la montée constante du chômage y est sûrement pour beaucoup, mais ce n’est pas une consolation. Les adversaires de Nicolas Sarkozy ont beau jeu de constater que l’ancien chef de l’État n’a pas réussi à faire reculer le FN depuis qu’il a été élu à la tête de l’UMP. Et les médias ne ratent pas une occasion pour faire passer l’idée qu’il a raté son retour. De fait, la réorganisation du parti n’a pas pu réellement produire encore ses effets, et le voilà confronté à la pire des situations où l’image de la désunion risque de l’emporter sur celle du rassemblement souhaité. A cause des prises de positions personnelles et en désordre des uns et des autres. Ceux qui se livrent à ce petit jeu n’imaginent certainement pas les dégâts qu’ils font dans l’esprit des militants, trop imbus de leurs certitudes qu’ils sont ! Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet souhaite que l’électorat UMP apporte ses suffrages au candidat socialiste dimanche prochain, Bruno Le Maire se déclare hostile au front républicain et s’en tient au « ni, ni », ni PS ni FN. Pour ne citer que ces deux-là. Faire élire un député PS c’est prendre le risque  de donner un avantage psychologique non négligeable à l’exécutif, à la veille des élections cantonales, tout en faisant passer à la trappe tout le reste : impôts, chômage, désastre économique… Contribuer, en restant neutre, à faire élire une députée frontiste c’est pire. Ce serait même une défaite cuisante que de favoriser le parti anti-européen le plus virulent et qui plus est veut la mort de l’UMP. La direction de l’UMP doit prendre une position officielle demain : l’essentiel c’est qu’elle soit commune, sinon la querelle fera le jeu du FN ! Maigre consolation : quelle que soit la décision, il y a gros à parier que les électeurs de l’UMP n’en feront qu’à leur tête, en espérant qu’ils n’iront pas, par rancœur anti-socialiste déposer un bulletin FN.

L’offensive, vite.

Le débat sur la ligne de l’UMP, droite ou centre, est un faux débat. D’ailleurs l’élimination de Demouge, un proche de la ligne Juppé, en est une illustration. Il n’y a pas de solution miracle. On demande à l’UMP d’être elle-même, c’est-à-dire le rassemblement de la droite et du centre, et de jouer pleinement sur les deux créneaux. Ceux qui entretiennent un antagonisme entre soi-disant deux lignes qui seraient contradictoires ménagent en fait leurs petits intérêts avant ceux plus généraux du parti. On se moquera bien que Les socialistes dénoncent l’attitude de l’UMP. Le plus important c’est que Nicolas Sarkozy réussisse à reprendre la main : il peut y arriver s’il accélère la mise en place d’un programme de gouvernement qui serait soutenu par la totalité des candidats potentiels à la présidence et convaincrait les militants (ou les électeurs) et si les candidats à la primaire acceptent de mettre leur campagne au service des échéances électorales de cette année. Tout le monde y gagnerait. Il y a urgence à reprendre le travail d’opposition à la politique gouvernementale et à marteler son bilan désastreux. Pour la gauche, la tentation est grande de laisser croire que l’extrême droite se nourrit des forces de l’UMP. Pour la droite et le centre, le sursaut passe par un rassemblement. Ceux qui s'apprêtaient à faire une campagne cantonale bien dépolitisée à l'ancienne devront y réfléchir à deux fois entre un PS qui n'hésitera pas à entonner ses antiennes doctrinaires et le FN dont on sait qu'il ne fait jamais campagne que sur des thèmes politiques nationaux..

 


UN PEU D’HISTOIRE

Crepes

LA CHANDELEUR

Le 2 février, 40 jours après Noël, c’est invariablement la « Chandeleur ».

Aujourd'hui, cette fête est associée aux crêpes que l'on cuisine à cette occasion. Dans mon enfance, c’était le branle-bas de combat dès le milieu de l’après-midi, car ma mère préparait la pâte pour qu’elle ait suffisamment le temps de « reposer ». Le temps fort avait lieu le soir, après dîner, dont les crêpes étaient le dessert. Nous avions alors grand plaisir à voir la dextérité de la cuisinière qui n’avait pas son pareil pour les faire sauter  dans la poêle et, exceptionnellement, nous devions chacun notre tour nous livrer au même exercice, non sans être muni d’une pièce dans la main, un petit Louis d’or en l’occurrence, sorti d’un tiroir à secret pour l’occasion, au nom d’une vieille tradition qui rapporte que les paysans avaient coutume de le faire en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche (un louis d'or pour les plus riches) afin d'attirer sur eux bonheur et prospérité... De plus, lorsqu'on cuisine la première crêpe, il est courant de la faire sauter plusieurs fois de suite afin de conjurer le mauvais sort pour l'année à venir. Que de superstitions !

Mais pourquoi fait-on des crêpes ce jour-là ?

C’est une tradition que l'on fait remonter à la coutume de distribuer des galettes aux pèlerins venant à Rome, ou peut-être pour se rappeler que la fin de l'hiver approche et que l'on a encore des réserves de nourriture. Mais en réalité, la « Chandeleur » est une fête chrétienne célébrée 40 jours après Noël. Le terme de Chandeleur vient de « fête des chandelles », expression traduite du latin festa candelarum. Il s'agit pour les fidèles de célébrer le fait que « Jésus est lumière », ainsi que la pureté de la vierge Marie. En effet, la Chandeleur commémore la présentation de Jésus au Temple, la tradition juive voulant que chaque premier né mâle de la famille soit amené au Temple 40 jours après sa naissance afin d'être consacré au seigneur. Cette durée de 40 jours correspond à la période durant laquelle les mères étaient considérées comme impures par la loi juive après leur accouchement, interdiction leur était donc faite de se rendre sur un lieu de culte. Une fois ce délai écoulé, les mères pouvaient se rendre au temple afin d'y effectuer un sacrifice animal et recouvrer ainsi leur pureté.

Ce que nous dit l’évangile de Luc.

Le jour où Marie et Joseph emmenèrent Jésus au Temple, un homme nommé Siméon y vint, poussé par l'Esprit Saint et la promesse qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie. Il y prit Jésus dans ses bras et dit « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut. Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations. Et gloire d'Israël, ton peuple ». C'est donc cet événement religieux précis que les fidèles se remémorent lors de la Chandeleur. Toutefois, il semble que cette fête ait des origines plus anciennes, et pourrait être, comme souvent dans le christianisme, la reprise d'un rite romain, les amburbiales, lié à la purification de la ville. Rite célébré par des processions au flambeau autour de Rome. La christianisation de ce rite païen serait l'oeuvre du pape Gélase 1er (en 494) ou de l'empereur Justinien (dans un édit de 542), les sources divergeant à ce sujet.

Célébration de la Chandeleur

Dans la religion catholique, la Chandeleur donnait lieu, dans toutes les paroisses, à une bénédiction des cierges, puis à une procession aux chandelles jusqu'à l'église où avait lieu une messe solennelle, cela afin de rappeler aux fidèles la montée de Joseph et Marie, portant Jésus au Temple. À l'issue de cette messe, chaque fidèle rapportait chez lui un cierge auquel on prêtait des vertus purificatrices selon les traditions locales ou nationales. Le rite semble être tombé en désuétude, peut-être faute de participants … Mais cette pratique associant fête des Lumières à la consommation d'un dessert « gras » se retrouve aussi dans la tradition juive qui consiste à manger des beignets lors de la fête de Hanoucca (fête des Lumières du judaïsme). Il n’en reste chez nous que le « dessert gras » que consomment croyants et non  croyants. Voilà comment un rite religieux, tout en perdant son sens, perdure et devient une « tradition ».

 


L’UDI N’A PAS LE MONOPOLE DU CENTRE

 

UMP UDI
 

L’union fait la force. Elle est aussi un combat. Depuis toujours en politique. Aussi dès qu’une échéance électorale arrive, chacun veut montrer ses muscles et assène ses exigences. Tous les arguments sont bons pour se faire valoir.  Le problème, c’est le décompte des voix et l’appréciation de l’influence électorale des uns et des autres pour avoir les meilleurs arguments de négociation.

A gauche c’est pas mal compliqué.

Mais au moins les catégories sont nettement définies entre l’ultra gauche, les verts, les socialistes et les radicaux. Cela n’empêche pas les surenchères, mais chacun finit par s’y retrouver, vu qu’au premier tour, on a pris l’habitude de se compter pour faire jouer la discipline de gauche au second en faveur du mieux placé. C’est clair. Enfin presque. Le jeu s’est compliqué singulièrement depuis qu’une partie de l’électorat s’est mis à voter Front National et que Marine Le Pen puise ses cadres au NPA.

A droite, ce n’est pas compliqué, c’est complexe.

Enfin, si on veut bien considérer que le centre fait partie de la droite, comme l’y incline ses valeurs et la plupart de ses propositions économiques. La complexité provient de l’interpénétration des courants de pensée qui transgressent les frontières des partis. Ainsi je n’hésite pas à affirmer qu’on trouve plus de centristes à l’UMP, depuis que le parti a décidé de rassembler la droite et le centre en 2002, que dans toutes les officines qui prétendent regrouper le Centre, avec un C majuscule : UDI, Modem, alliance centriste, radicaux valoisiens… Avec l’UDI, au moins, les choses ont été clarifiées depuis que ses dirigeants ont pris position en faveur de l’alliance avec l’UMP. Ce dont on peut se féliciter.

Pour être allié, il faut être deux à le vouloir.

Cependant, c’est là aussi que la difficulté commence. Pour être allié il faut être deux. Ce qui rend le jeu délicat, ce sont les exigences toujours disproportionnées en provenance du « petit » à l’égard du « gros » toujours considéré comme l’ogre de service qui veut tout. Mais la stratégie du « ce qui est à moi, est à moi - ce qui est à toi est négociable » qu’il pratique peut se révéler rapidement insupportable. Je le sais pour avoir exercé ce type de chantage quand, à la tête d’une petite formation, je réclamais le double des places que mon poids électoral autorisait. C’est de bonne guerre à condition de ne pas se victimiser à outrance. C’est le talon d’Achille des petits de se sentir constamment persécutés. C’est à ce jeu que viennent de se livrer les responsables de l’UDI de Maine-et-Loire.

3 000 adhérents, faudra faire avec !

On n’y peut rien si l’UMP compte dans le Maine-et-Loire près de 3 000 adhérents, ce qui peut paraître écrasant pour des formations où on se compte seulement par dizaines (je ne veux pas être désagréable), et encore en comptabilisant les « sympathisants ». Je n’y peux rien si pour constituer les listes, le poids électoral doit être pris en considération. S’il est vrai que les élections au Conseil Départemental ont jusqu’à maintenant été particulières par l’exigence de notoriété locale nécessaire pour être candidat, ce qui conduisait souvent à afficher des étiquettes plus ou moins « apolitiques », les nouvelles conditions de l’élection, cette fois-ci, avec redécoupage des cantons et un nombre impressionnant de sortants qui jettent l’éponge, changent la donne. Il me semble en effet que les électeurs risquent d’être paumés et sans repères, tant les frontières des nouveaux cantons sont différentes. L’appellation politique  me semble indispensable pour guider leur vote. Croire que rien n’a changé par rapport aux élections précédentes serait faire une grossière erreur.

Alors oui, l’UMP a souhaité la plus large union.

Et bien sûr, son Conseil Départemental s’est prononcé sur le soutien à une liste de candidats couvrant l’ensemble du département, qu’ils soient adhérents (il y en a) ou non. Ce sont les statuts du parti, et c’est bien le moindre des respects que l’on doit à nos adhérents et militants qui ne regarderont pas si les candidats ont la carte quand on viendra sonner à leur porte pour aider à la campagne. Mais je ne vois pas comment, dans les binômes qu’impose la nouvelle loi, on aurait pu disséquer le soutien en fonction de l’appartenance ou pas. Si nos militants exigeaient patte blanche avant de se mettre en campagne, ça remettrait quelques pendules à l’heure. On ne m’empêchera pas de trouver qu’il est gonflé de voir dans cette présentation des choses une volonté d’hégémonie alors qu’on a été bien servi, comme pour le canton Angers-Centre, et qu’on ne se gêne pas pour présenter des candidats concurrents dans les cantons où ça arrange. Faut bien contenter les recalés. Tant pis pour les dégâts, s’il y en a. Il n’empêche, la campagne se fera sous les couleurs du « Rassemblement de la Droite et du Centre », qui correspond à la vocation de l’UMP et permet aux centristes de s’y retrouver, que chacun déclinera à sa façon, plutôt que sous le label « majorité départementale » qui ne veut rien dire.

Et vous m’excuserez d’être trivial en conclusion, mais tout le reste me parait de l’enc…age de mouches !

 

 


CHOMAGE, L’ANNEE NOIRE

Jamais la France n’a compté autant de chômeurs.

  Pole emploi directionFlanby découragé

Merci la gauche !

Merci HOLLANDE !

 Près de 6 millions de demandeurs d’emplois avec une explosion très nette en 2014, un chômage des jeunes en augmentation (+ 9 000),  une aggravation de la situation des chômeurs de longue durée, une politique de l’emploi toujours plus coûteuse : voilà le tableau.

Le mois de décembre n’a pas clos la chute mensuelle qui a jalonnée l’année 2014 : 8 000 chômeurs de plus en catégorie A. La France compte 189 100 chômeurs de plus, soit presque trois millions et demi de personnes sans travail. C’est 190 000 chômeurs de plus qu’il y a un an (5,7%) et 602 000 depuis mai 2012. Le mois dernier, la hausse du chômage a surtout touché les seniors (+0,6%) quand le chômage des jeunes a légèrement diminué (-0,2%). 43% des demandeurs d'emploi, soit plus de 2,2 millions de personnes, sont inscrites à Pôle emploi depuis plus d'un an. Il n’y a rien de surprenant à ce constat : tant qu’il n’y a pas de croissance, il n’y aura pas de créations d’emplois. Les mesures prises pour lutter contre se sont révélées coûteuses, insuffisantes et inopérantes. Il ne suffit pas d’accuser les patrons de ne pas embaucher quand on n’offre pas à ceux-ci les perspectives dont ils ont besoin pour envisager sereinement l’avenir. Pire, le gouvernement a utilisé des méthodes de lutte contre le chômage dont il pouvait se douter qu’elles seraient inopérantes. Il faut en finir avec cette pantomime tragique qui consiste à déclarer d’abord la «bataille de l’emploi», à bricoler ensuite des mesures usées à coups de contrats aidés, d’exonérations de charges et de grands plans, pour finalement se taire face à l’échec, attendant un retour de la croissance comme on « attend Godot ».

On ne peut pas se satisfaire de cette situation.

Ceux qui ont élu l’actuel président qui avait fait de la résorption du chômage une de ses principales promesses peuvent être déçus.  Deux ans après, le bilan est désastreux avec au pouvoir des responsables qui ne comprennent rien à l’entreprise et à ses logiques. En attendant, le cancer ronge l’économie et la société françaises. Le mal sévit depuis trop longtemps pour qu’on n’ait pas envie de ruer dans les brancards. Il réduit la croissance potentielle, contribuant au déclassement de la France, provoque la baisse du niveau de vie et l’appauvrissement des Français,  dont la richesse est 6% en –dessous de la moyenne des pays développés, et fournit évidemment le terreau de l’islamisme radical à une jeunesse privée d’avenir.

Logo_Pôle_Emploi

Aujourd’hui, la situation atteinte est critique. Tous les voyants sont au rouge avec près de 6 millions d’inscrits à Pôle Emploi. Non seulement la courbe ne s’inverse pas, mais elle s’accélère, avec un taux d’emploi qui reste faible (64%) et des destructions d’emplois qui s’emballent. Il ne suffit plus de se demander pourquoi notre pays est le seul parmi les pays développés à n’avoir jamais rétabli le plein emploi depuis les années 1970. Et pourquoi, encore aujourd’hui, il est le seul avec l’Italie, à voir le chômage continuer de progresser alors que le taux a chuté  en zone euro de 12,1% à 11,5%. Si rien ne change, La France n’a pas fini de pleurer sur sa misère sociale de s’émouvoir de la ghettoïsation et de l’apartheid imposé par ceux venus d’ailleurs, de s’insurger contre les inégalités, de s’effrayer d’une génération perdue… Le chômage de masse est un poison dont plus personne ou presque ne s’offusque.

Le chômage n’est donc pas une fatalité.

S’il ne se résorbe pas et continue à croître, c’est qu’on ne prend pas les mesures qui conviennent. Il faut en finir en France avec la préférence pour le chômage qui était un luxe qu’on pouvait se payer autrefois et qui condamne aujourd’hui notre pays au sous-développement. Le dialogue social, comme on vient de le constater ne débouche sur rien. Et pourtant les solutions existent, expérimentées ailleurs avec des résultats, qu’on refuse toujours de mettre en œuvre. La France préfère détruire des emplois plutôt que de réformer un modèle caduc. C’est insupportable ! Le retour au plein emploi est possible en France, il suffit d’en avoir la volonté politique pour lever tous les freins qui pèsent sur l’embauche et que durant des décennies on n’a cessé d’accumuler.

Il faut prendre le taureau par les cornes.

Six chantiers pour retrouver le plein emploi :

1 – Les seuils sociaux. D’abord, commençons par relever les seuils sociaux qui paralysent les patrons des petites et moyennes entreprises et qui les empêchent de passer de 9 à dix, de 49 à 50, etc… Il suffit pour s’en convaincre de constater le nombre d’entreprises par catégories et de constater qu’il y a très peu d’ETI (entreprises de taille intermédiaire), celles qui font la richesse de l’Allemagne à l’export.

Code du travail2- Le marché du travail. Réformons drastiquement le marché du travail qui est le seul en Europe à n’avoir pas été réformé. Il est structurellement malade, segmenté et grevé de surcoûts. Et commençons par réécrire le code du Travail pour en faire un document simple qui garantit l’essentiel. Il est évident que si les entreprises n’embauchent pas, c’est parce que le licenciement d’un salarié est devenu très coûteux pour elles. Il s’agit donc de les rassurer sur ce point.

Salaire-fiche-de-paie3 – Les charges et les impôts. Engageons résolument la baisse des charges et des impôts sur le travail en les finançant par la baisse des dépenses publiques et le transfert sur la TVA. Il est vital d’interrompre d’urgence l’hémorragie des faillites (63 000) qui résulte de l’effondrement des marges. Le CICE est une usine à gaz insuffisante qui ne transfère que 11 milliards quand l’Etat en a prélevé 35 depuis 2010.

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4 – La durée du travail. Décidons-nous, une bonne fois pour toutes à supprimer les 35 heures qui ont augmenté le coût du travail de 17% et durci le chômage structurel, pour relever la durée du travail à 39 heures, en assouplissant les conditions d’embauche et de licenciement des CDI tout en confortant les droits à la formation des CDD et des intérimaires.

Chômeur pro5 – L’assurance-chômage. Enfin, agissons aussi sur le ressort d’aubaine qui fait préférer l’inactivité. L’assurance-chômage doit être réformée et les allocations devenir dégressives, avec deux objectifs : celui d’inciter au retour à l’emploi et celui de réduire le déficit qui atteint 19 milliards d’euros.

Apprentissage6 – L’alternance. Complétons le dispositif, en matière de politique de formation et d’éducation, en privilégiant les filières qui débouchent sur l’emploi, en valorisant et facilitant l’apprentissage et les contrats emploi-formation.

 

Il sera temps ensuite, ou conjointement de s’intéresser aux progrès de l’économie de la connaissance et de lutter contre l’exil massif des talents et des cerveaux provoqué par une fiscalité confiscatoire, par une réglementation désuète et la condamnation du risque et de la réussite.

Celui (ou celle) qui aura l’audace de mettre en œuvre cette politique sera le sauveur de l’économie française. Car ailleurs en Europe, dans des pays moins saturés d’idéologie que le nôtre, le quasi plein emploi existe. Rien ne l’interdit en France. Encore faut-il ne pas préférer à la remise en cause de doctrines obsolètes la facilité de l’échec… payé à crédit !


CE « QE » C’EST QUOI ?

Un peu d'économie pour les nuls, comme moi.

 

Draghi

La Banque centrale européenne a lancé une opération monétaire inédite pour relancer la croissance en zone euro. De quoi s'agit-il ? Pourquoi l'Allemagne est-elle réticente? Qui va en profiter? Explications pour les non-initiés.

 

Qu'est-ce que le « Quantitative Easing » (QE) ?

Planche à billetsLe « Quantitative Easing » (QE) ou assouplissement quantitatif, c'est la version moderne de « la planche à billet ». Il s'agit d'un instrument de politique monétaire « non conventionnel ». Habituellement, la Banque centrale européenne (BCE) utilise comme principal outil, le taux d'intérêt auquel elle accorde des prêts aux banques. Taux directeur qui détermine celui des crédits auxquels souscrivent les ménages et les entreprises. En raison de l'ampleur de la crise, les banques centrales ont été amenées à prendre des mesures dès 2008, consistant notamment à acheter des obligations ou des billets de trésorerie émis par les entreprises, à reprendre les actifs de banque ou des prêts au secteur privé transformés en obligations (ABS). C’est pour cela qu’on qualifie ce type de politique comme « non conventionnelle ». Mais le «QE» dont on parle aujourd'hui est différent, il s'inspire de ce que fait la « Fed » aux États-Unis, la Banque d'Angleterre ou la Banque du Japon depuis les années 2000.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Le « QE » consiste à racheter des dettes souveraines, des obligations d'États à long terme, à 7 ans ou 10 ans, sur les marchés. En échange de ces achats, la BCE crée de la monnaie, des liquidités nouvelles, qu'elle injecte dans les circuits financiers. Les pays de la zone euro étant très endettés, les dettes d'État abondent. Il en existe 7 000 milliards d'euros en circulation. Evidemment, La BCE ne peut racheter que des titres biens cotés par les agences de notations, ce qui exclut les titres grecs ou chypriotes. La BCE peut acheter elle-même les titres et les garder sur son bilan, ce qui fait partager les risques financiers à l'ensemble des États membres de la zone euro.

 

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En quoi cette opération est-elle inédite?

La zone euro ne s'est jamais lancée dans l'aventure d'un « QE » à l'américaine, car le traité de Maastricht -repris dans le traité de Lisbonne aujourd'hui en vigueur- interdit expressément le « financement monétaire » des États. Si elle sert à financer les déficits des États membres, la « planche à billets » est proscrite. C'était l'une des conditions fixées par l'Allemagne, pour renoncer au Deustch Mark, au profit de l'euro. L'assouplissement quantitatif n'est acceptable, aux yeux de la justice européenne, que s'il s'agit d'un instrument exceptionnel permettant à la BCE d'atteindre son objectif d'inflation de 2 % à moyen terme ou de sauver l'euro.

Pourquoi la BCE s’est résolue à lancer cette opération?


Baisse des prixDepuis un an et demi, l'inflation est à un niveau jugé « extrêmement bas » par le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. En décembre, les prix dans la zone euro ont reculé de 0,2%. Or, selon son mandat, l'institution financière doit maintenir le taux de l'inflation sous les 2 % « mais pas à un niveau trop éloigné de ce seuil maximal », rappelle Jean-Claude Trichet, ancien président de la BCE. Cette tendance fait craindre à la plupart des pays de la zone euro, à l'exception de l'Allemagne, que l'Europe s'installe dans la déflation, c'est-à-dire la « diminution générale et durable des prix », selon la définition de l'Insee. Le risque c'est que la baisse des prix se transmette aux salaires, et affaiblisse encore la croissance. Le « QE » est donc une arme anti-déflation.

La déflation, c'est grave?

Déflation 2

(cliquez sur le schéma pour l'agrandir, revenez au blog par la flèche retour de votre navigateur)

La déflation est au moins aussi grave que l'inflation, mais plus difficile à combattre. C'est le cauchemar des banques centrales, car il est très difficile d'en sortir, si ce n'est en recourant massivement à la planche à billets… Ce fléau économique sévit depuis deux décennies au Japon et Shinzo Abe vient de se casser les dents dessus malgré ses « Abenomics ». La déflation a accompagné le krach boursier de 1929 aux États-Unis et en Europe, avec les millions de chômeurs qu’elle a créés. Cependant, la zone euro n’est pas encore en déflation. Les prix reculent surtout en raison de la chute des prix du pétrole considérée comme une bonne nouvelle, mais le danger est là, notamment dans les pays du sud où les prix baissent depuis plusieurs mois. Et c'est pour éviter de tomber dans le piège que la BCE veut agir avant qu'il ne soit trop tard.

L'Allemagne n’était pas favorable à cette opération.

L'Allemagne n'aime pas la « planche à billets », synonyme de laxisme. Elle craint, à juste titre, que cela n'alimente des bulles financières et qu'en dépréciant l'euro et en facilitant l'endettement, cela décourage les réformes structurelles dans les États du sud de l'Europe. L'inflation est également une crainte historique des Allemands, traumatisés par la folle envolée des prix des années 1920, qui a ruiné les petits épargnants et les classes moyennes, et dans la conscience collective fait le lit du régime nazi. Néanmoins, toutes les études ont démontré que le recours au « QE » » n'augmenterait pas l'inflation. Mais surtout l'Allemagne ne croit pas au risque de déflation brandi par la BCE. Il n'y avait donc pour elle aucune urgence à décider d'un assouplissement monétaire pour lequel la peur de la déflation n’est qu’un prétexte pour répondre à la demande des pays comme la France et l’Italie qui espèrent ainsi retrouver une croissance à bon compte.

Quels seront les gagnants et les perdants ?

Baisse de l'euroLes pays périphériques de la zone euro (Italie, Espagne, Portugal, Irlande), seront probablement les plus grands gagnants d'un « QE » à l'américaine. L'Italie et l'Espagne vont  bénéficier d'une offre de crédit plus abondante et moins onéreuse, alors qu'aujourd'hui, ils font face à une pénurie de crédit. Ils bénéficieront aussi de la dépréciation de l'euro entraîné par ce surcroît d'offre de monnaie pour exporter plus. Et de ce point de vue, la manœuvre a réussi au-delà des espérances. Cela dit, l'Allemagne gagnera aussi beaucoup d'une baisse de l'euro, car sa croissance dépend de plus en plus des exportations vers les pays émergents.

En France, le «QE» aura un impact moindre. Le Trésor français emprunte déjà à des taux historiquement bas et le crédit est disponible et bon marché. C'est la demande de crédit qui ne suit pas, par manque de confiance. Pourquoi, en effet, demander un crédit lorsque l'on est assommé d'impôts et de réglementations tatillonnes ? L’exécutif ne l’a toujours pas compris qui accuse les patrons de ne pas embaucher. La France qui s'est tant plainte de « l'euro fort » sera surtout aidée par la dépréciation du change. Ses exportations en zone dollar seront plus compétitives. Mais ce sont les entreprises du CAC 40 qui seront les grandes gagnantes. Du côté des ménages, les emprunteurs seront avantagés -ils peuvent emprunter moins cher ou renégocier leur crédit-, alors que les épargnants verront leur épargne leur rapporter moins. Le « QE » incite, en principe, à demander un crédit, à dépenser, à prendre des risques en Bourse, et non à épargner sur un livret A, ou en obligations d'État par le biais d'assurances vie en fonds euros…

Voilà, vous savez tout… ou presque.

 


PLUS DE BEURRE QUE DE PAIN

 

Tsipras

Ventre affamé n’a pas point d’oreilles. Les Grecs qui ont dû faire face à la pire crise économique de tous les pays européens, n’ont donc entendu aucun des arguments des sortants, qui pourtant ont réussi à faire avancer le pays vers le retour à la croissance tout en le désendettant. Etait-ce suffisant ? Certes non, mais il aurait peut-être mieux valu continuer sur le même chemin plutôt que d’écouter les sirènes tentantes de l’ultra gauche de Syriza. Car, dans un contexte de ce type, il est facile de gagner en promettant « plus de beurre que de pain ». Les Grecs auraient pourtant pu se souvenir de la mésaventure survenue à Papandréou élu sur des promesses intenables et balayé par le vent de déception qu’il souleva. La même mésaventure pourrait bien arriver à Alexis Tsipras, malgré son charisme médiatique.

La victoire d’un marchand d’illusions.

Syriza, le parti de la gauche radicale qu’il dirige a remporté les élections grecques en s’adjugeant 149 sièges (la majorité absolue est de 151), ce qui crée un nouveau rapport entre la Grèce et l’Europe. Celle-ci lui a imposé un programme économique d’austérité en échange de prêts dont le montant s’élève à quelque 300 milliards d’euros. Syriza réclame un effacement d’une partie de la dette. Il entend bien adopter un salaire minimum et une revalorisation des petites retraites et des bas salaires. Sans en avoir les financements. M. Tsipras a remporté une victoire sans bavures qui relègue le Pasok, le parti socialiste, dans le camp des partis ultra-minoritaires. Les Grecs et beaucoup de Français, croient que, grâce à leur vote, ils ont subitement guéri le mal qui les accable. Ils voient en M. Tsipras le foudre de guerre, le révolutionnaire qu’il n’est pas. Celui-ci ne souhaite pas l’abandon de l’euro par la Grèce ; il veut seulement négocier des modalités de remboursement plus confortables, assorties d’un effacement supplémentaire de la dette. Il lui faudra négocier ferme car il n’est pas en position de force. Il a besoin en effet d’argent frais rapidement, sinon, il ne pourra pas payer les fonctionnaires grecs à partir du mois de mars. L’enthousiasme populaire n’y change rien et il ne suffit pas de chanter l’Internationale à Paris avec le Front de Gauche : les Grecs restent dépendants de l’Europe. Ils auraient tort de croire leurs tourments terminés.

Qui se ressemble s’assemble.

L’aversion pour l’euro et l’Europe est devenue telle chez certains que les frontières idéologiques ont disparu : Marine Le Pen s’exclame : « une gifle monstrueuse pour l’Europe », Nicolas Dupont-Aignan applaudit et ils se retrouvent, curieusement, dans le camp de l’extrême gauche, avec tous Les Verts, les communistes, les écologistes, les frondeurs, qui rêvent de constituer une gauche alternative qui supplanterait le parti socialiste et s’emparerait du pouvoir, tandis que Jean-Luc Mélenchon se réjouit de ce que « la toute-puissance arrogante des libéraux » se soit « fracassée en Grèce ». Ils ont le droit de rêver. Car les Grecs ne pourront survivre que si, dans les négociations avec Bruxelles,  Alexis Tsipras fait des concessions. S’il renonce à les faire, la Grèce sortira de la zone euro.Mme Le Pen, qui propose la même démarche pour la France, pourra alors en mesurer les effets dévastateurs sur l’économie grecque. On ne peut pas souhaiter aux Grecs une telle expérience. Elle aurait néanmoins un énorme effet de dissuasion sur le reste de l’Europe et sur la France en particulier. 

Du bon usage de Syriza pour la Grèce.

Le triomphe de Syriza n’inquiète  pas les Européens : la victoire est annoncée depuis longtemps et ils ont eu le temps de s’y préparer. Il sera difficile au nouveau gouvernement grec de renoncer aux acquis obtenus grâce aux réformes : le budget grec serait excédentaire si le poids de la dette n’existait pas. Le pays a redressé son commerce extérieur et le chômage commence à baisser. S’il n’y avait pas d’accord avec Bruxelles, si la Grèce finissait par quitter l’euro donc l’Europe, ce que personne ne souhaite, la dévaluation de la monnaie nationale produirait des effets bien plus graves que ceux des réformes. Par ailleurs, la situation de l’Union européenne n’est plus celle de 2008. Aujourd’hui, grâce aux dispositions prises depuis six ans, les banques privées et publiques sont beaucoup mieux armées contre un défaut grec. La gauche française qui se réjouit tant du succès de Syriza oublie que la France est exposée à la dette grecque à hauteur de 55 milliards d’euros. Une somme que nous risquerions de ne plus jamais revoir si le nouveau gouvernement grec manquait de réalisme. Mais sa marge de manœuvre est mince. Il devra réussir là où les autres avant lui ont échoué  en réalisant enfin les réformes essentielles : celles du cadastre, de l’Église orthodoxe et de la marine marchande. Si ces réformes avaient été mises en oeuvre, il aurait été possible d’alléger le fardeau fiscal qui écrase les classes pauvre et moyenne. Au lieu de chercher à ne pas rembourser, les Grecs seraient plus avisés d’exiger que leurs riches commencent à faire des sacrifices. Après tout, M. Tsipras est bien placé pour le réaliser. Ce n’est pas nous qui nous en plaindront qui devraient payer à leur place en cas de défaut !

 


EDUCATION : DERRIERE LES MOTS, L’IMPUISSANCE !

 

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Ce ne sont pas les quelques mesurettes proposées qui changeront quelque chose au grand malaise éducatif. Derrière les mots se cache l’impuissance. Et, comme en pédagogie, le péremptoire ne sert plus à rien : il ne suffit pas d’affirmer pour que cela soit compris, entendu, mémorisé. C’est pourtant à cet exercice que s’est prêté le Président de la République.

Que peut-on attendre de ces mesurettes ?

On noter d’abord la faiblesse des moyens alloués : 250 millions d’euros sur trois ans. Une goutte d’eau dans la mer. Si on se gargarise de grands mots comme « mobilisation de l’école pour la République », on peine sur le service après-vente avec 1000 formateurs à la laïcité et à l’enseignement moral et civique  d’ici juillet (pour former qui ? les élèves, les enseignants ?), le renforcement des sanctions pour les manquements à l’autorité des enseignants avec des travaux d’intérêt général qui existaient déjà mais mis en sommeil après 2012, la « valorisation des rites républicains » et enfin un nouveau parcours citoyen de l’école élémentaire à la terminale avec évaluation en fin de parcours (on ne dit pas sous quelle forme). La maitrise du Français devient un chantier prioritaire sans qu’on dise comment. La mise en place d’une journée de la Laïcité est typique de ces mesures dont la gauche raffole. Il n’y a pas grand-chose à attendre de cet arsenal à la fois parce qu’il n’est pas à la hauteur et parce qu’il reste trop dans l’affirmation. La « contrainte » reste faible, tant pour les enseignants que pour les élèves.

Retour aux sources.

Il est grand temps que la gauche renoue avec les valeurs républicaines qui étaient les siennes il y a un siècle, dont Manolito se réclame encore, et abandonne le multiculturalisme et le communautarisme  imposés par les gaucho-bobos dans les années 90 au nom du « respect de l’autre ». Du coup on a inversé les valeurs, et l’intégration s’est mise à marcher à reculons. Disons-le clairement, ceux-là ont renoncé de fait au caractère universel de nos valeurs, celles des lumières, celles de la révolution française, qui avaient mis plus d’un siècle à s’imposer. Ils ont fait le lit de cet apartheid des quartiers que le Premier Ministre dénonce aujourd’hui. Les conséquences en furent catastrophiques : ce fut la guerre du « foulard » puis du voile, puis de la burka. Le système éducatif a été assailli de demandes inacceptables au nom du respect de coutumes ou d’interdits religieux qui n’ont rien à voir avec l’école. Les profs eux-mêmes, sous l’influence des syndicats de gauche, ont adhéré à cette évolution et ont opposé une résistance passive pour la plupart, actives et violente parfois, aux décisions venues d’en-haut, notamment chaque fois qu’il a été question d’enseigner les valeurs de la République et la citoyenneté. Il est tellement plus facile de donner le droit de vote aux étrangers de ces communautés pour sacraliser le séparatisme. Il faut tout reprendre à la base. Les profs, les parents, les élèves.

Aux grands maux, les grands remèdes.

Il faut faire des établissements scolaires des « forteresses de la République ».  Si j’étais Ministre de l’Education, je proposerais :

-          Le recyclage de tous les enseignants en formation professionnelle obligatoire pour s’assurer de leur capacité à enseigner les valeurs de la République (contenu philosophique, Histoire…) et des méthodes en vérifiant qu’ils se sont appropriés les programmes.

-          La mise en place d’un cadre républicain au quotidien : drapeau au fronton de l’établissement, Déclaration des Droits de l’Homme affichée dans toutes les classes avec le buste de Marianne.

-          Exigences uniformes pour tous les établissements d’un code d’autorité : mise en rangs en silence, autorisation de s’asseoir en classe, élèves qui se lèvent à l’entrée d’un adulte, demande de parole en levant le doigt… Toutes choses qui ont été largement abandonnées.

-          Mise en place d’un corps d’inspecteurs spécialisés pour procéder en continu à l’évaluation des enseignants et vérifier que les programmes d’éducation civique sont bien réalisés.

-          Rétablissement d’une note (ou évaluation) de conduite et comportement avec un passeport citoyen pour chaque élève dès le CE2 et jusqu’en terminale, avec notation entrant dans le système d’évaluation.

-          Implication systématique des parents en cas de manquements aux principes civiques et laïcs, avec responsabilisation (suspension des allocations familiales par exemple).

-          Mise en place d’un dispositif « un jeune, une solution », pour mettre fin à l’errance des jeunes sortis du système sans aucun diplôme et désoeuvrés. Ce dispositif regroupera sous une seule autorité tous les moyens (multiples et nombreux) qui existent déjà mais éparpillés et qui seront regroupés et redéployés pour l’occasion : stages de formation professionnelle, apprentissages, emplois-formation, service civique, école de la 2ème chance, centres éducatifs, enrôlement à durée déterminée dans l’armée… La détection se fera comme au temps du conseil de révision. A 16 ans, tous les jeune seront recensés et devront passer devant un « conseil d’intégration sociale » devant lequel chacun(e) devra décliner le cursus qu’il poursuit ou à défaut être orienté vers un dispositif  adapté à son profil.

-          Pour les cas les plus difficiles, des « brigades civiques » seront créées avec affectation à caractère judiciaire, avec pour but d’éloigner ces jeunes de leur milieu ou de leur environnement, en les envoyant en mission humanitaire « très encadrée » à l’étranger pendant un certain temps, le temps d’acquérir une formation et une nouvelle mentalité.

Voilà quelques moyens concrets qui pourraient remédier à la tentation communautaire et faciliter l’assimilation. Ils supposent une volonté politique et une application dans la durée, sans quoi rien de profond ne sera réalisé. De nombreux dispositifs existant déjà et financés, cela ne devrait pas mobiliser des dépenses nouvelles onéreuses.

 


ILS N’ONT VRAIMENT PAS HONTE !

 

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Manuel, tu pousses le bouchon un peu loin ! (pour la gauche)

Avec les décisions prises pour lutter contre le terrorisme et l’islam radical, les socialistes réinventent le fil à couper le beurre. Ils découvrent avec délice le principe d’autorité à l’école, ils préconisent pour la détection et le suivi des individus suspects un arsenal de mesures de contrôle, d’écoutes qu’hier encore ils refusaient. Manuel Valls vient de faire avec beaucoup de lucidité un amer constat sur la situation dans les quartiers pour lesquels il parle d’un « apartheid territorial, social et ethnique » qui aurait valu les foudres de la gauche s’il avait été fait par Nicolas Sarkozy. Plus à droite que moi tu meurs ! Je parie que ça ne va pas durer longtemps et la ficelle est un peu grosse. Il pourrait au moins se demander comment on en est arrivé là et si la gauche n'avait pas sa (large) part de responsabilité.

Quelle majorité pour la reconquête ?

Car l’autre gauche, qui se tait pour l’instant, assommée par les manifestations du 11 janvier et l’horreur des crimes perpétrés, murmure déjà ses désaccords. L’énergie déployée par le Premier Ministre, soutenue et encouragée mezzo voce par la droite au nom de l’intérêt supérieur du pays, doit suppléer à l’inertie silencieuse de la Ministre de la Justice et des frondeurs de l’Assemblée nationale. Les chantiers sont bien identifiés  concernant la citoyenneté qu’il faut renforcer ou faire apprendre et la mixité urbaine qu’il faut rétablir. Mais au-delà des mots, qui s’y attellera ? Ce sont des quartiers entiers qu’il faudrait déménager, ce sont des milliers d’habitants qu’il faudrait déplacer et éparpiller, ce sont des dizaines d’établissements scolaires qu’il faudrait peupler différemment… Il serait étonnant que les « altermondialistes angéliques » laissent faire. Ce ne sont pas 2 680 emplois supplémentaires à saupoudrer entre la justice, la police et l’armée qui vont suffire.

L’Etat doit se faire respecter partout.

Le gouvernement a-t-il la ferme volonté de reconquérir les « territoires perdus de la République » ?  On voudrait le croire. Mais alors qu’il commence par faire respecter la loi partout, y compris dans les ZAD occupées par une faune de libertariens que n’auraient pas désavoués les « Charlie Hebdo ». C’est la condition sine qua none pour qu’il soit pris au sérieux. Ce n’est pas le moindre paradoxe auquel la politique de gauche va être confrontée. L’ordre juste comme disait Mme « Royal » ce n’est pas « juste de l’ordre où ça arrange ». Avec les tentatives d’abonnements collectifs à « Charlie Hebdo », comme à la Région des Pays de la Loire, une autre tentative de récupération se fait jour. Cette volonté de s’approprier le mouvement « je suis Charlie » comme si cela allait de soi est une mystification. On voudrait détourner le message envoyé par les millions de Français qui ont voulu crier « leur identité » à cette occasion qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

La force des mots ne doit pas cacher la faiblesse de la réponse.

Les réponses à apporter le plus rapidement possible ce n’est pas une hypothétique loi votée dans deux mois. Deux priorités s’imposent au gouvernement. En premier, c’est qu’effectivement la République doit réoccuper tous les territoires de la nation, quitte à mettre « le paquet ». Les zones de non-droit où règnent la drogue, la violence et le racket doivent être réduites. Les zones de « droit parallèle communautaire» doivent disparaitre. Les zones d’homogénéité ethnique doivent régresser grâce à une politique active de mixité. Cela suppose que tous les services publics réinvestissent massivement les quartiers concernés par un redéploiement sans faille : école, administration, police… et les mettre en situation de relever tous les défis et toutes les provocations. L’action devra être prolongée sur le plan carcéral par une politique appropriée de détection des détenus radicaux pour les isoler. En second, l’Etat doit pouvoir s’appuyer sur une représentation réelle de la population musulmane avec une communauté des imams reconnue par elle. Il est urgent de l’organiser et d’exiger d’eux un minimum comme parler notre langue ou être français, ou encore interdire qu’ils soient nommés ou dépendants d’un état extérieur. La démarche peut très bien être menée dans le cadre de la loi de 1905.

Après les illusions que font naitre les discours velléitaires peuvent rapidement venir les désillusions.

 


ON N’EMPRISONNE PAS VOLTAIRE !

Voltaire


En France, le respect des œuvres de l’esprit, quel qu’en soit le niveau, est une tradition. On le doit en partie à Voltaire. C’est le Général de Gaulle à qui on conseillait de poursuivre Sartre pour son « Manifeste des 121» en faveur de l’insoumission, pendant la guerre d’Algérie, qui eut la formule : « on n’emprisonne pas Voltaire », pour signifier son refus d’intenter des poursuites. Voltaire c’est un symbole de la liberté d’opinion. Ce titre de gloire, il le doit à l’action qu’il mena contre le fonctionnement de la justice dans l’affaire Calas et à l’immense correspondance qui témoigne de son combat contre l’obscurantisme. C’est déjà à cette époque, le pouvoir de l’écrivain qui, par sa plume, se lève contre ceux qui tentent de faire triompher les préjugés. Et il n’a épargné aucun pouvoir établi. De là à faire entrer les dessinateurs de Charlie hebdo au Panthéon comme lui, il y a un immense pas qu’on ne saurait franchir.

Notre « éclairé » du XVIIIème siècle doit bien se marrer là-haut. Avec le massacre du 7 janvier et le mouvement « Je suis Charlie », il est devenu « tendance ». Pas un bobo de gauche, quand ce n’est pas le présentateur lui-même, qui ne fasse référence sur les plateaux télé ou ailleurs à la fameuse sentence : « Je ne suis pas d'accord avec votre opinion, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez l'exprimer », pensant briller en citant Voltaire. Sauf que personne n’est capable d’en préciser la source exacte dans son œuvre. Peu importe, l’esprit voltairien n’est pas trahi pour autant.

Mais avec le nouveau numéro de Charlie Hebdo et la caricature de Mahomet, si peu choquante soit-elle, j’ai l’impression qu’on abuse du label voltairien sur la liberté d’expression. La formule plait parce qu’elle permet le plus large soutien à la cause du journal satirique, alors que c’est du principe seul du droit à l’expression qu’il s’agit. Un paravent commode pour camoufler une récupération politique par une ultra-gauche avec laquelle je ne me sens rien de commun. Tolérance ne veut pas dire approbation. Je n’ai jamais acheté ce canard satirique que j’ai toujours trouvé excessif dans son mépris de tout ce qui est corps constitués de la République et de l’Etat. Ni dieu ni maître, dont acte, mais pour eux, pas pour moi. C’est une première tentative de se servir de « Je suis Charlie ».  Une manière d’emprisonner Voltaire au service d’une cause exclusive.

Le gouvernement n’est pas en reste qui entend surfer sur la vague d’unité nationale en mélangeant les tenants et les aboutissants. Mais à force de pérorer sur la règle de la liberté d’expression tout en voulant rassurer les musulmans, ce qu’on peut comprendre, les deux chefs de l’exécutif font aussi de la récupération et tombent à nouveau dans le piège communautaire. C’est l’ensemble des Français qui ont besoin d’être rassurés et notamment face à la pratique de l’Islam en France dont le communautarisme de plus en plus ostentatoire qu’il affiche les inquiète. N’est pas Voltaire qui veut. Mais là encore on a bien l’impression qu’il sert de caution à une démarche de récupération du mouvement « Je suis Charlie », ce qui est une autre manière de tenter de l’emprisonner. Ce n’est pas ce que le peuple français attend. Comme beaucoup d’autres, je n’ai pas marché pour Hollande, je n’ai pas marché pour sauver Charlie Hebdo. J’ai marché par compassion pour des gens qui ont été lâchement assassinés et pour protester contre ces tueurs qui ont voulu faire justice au nom d’une loi qui n’est pas la nôtre. Une manière « d’écraser l’infâme » comme aurait dit Voltaire.

On sent revenir à grands pas la tentation du déni. Au nom de la lutte contre l’islamophobie, l’autocensure se réinstalle doucement pour ne pas « froisser », et malgré les crayons brandis, malgré les professions de foi martiales, il se pourrait bien qu’il y ait de moins en moins de « Charlie ». Comme Alain Finkielkraut, je pense qu’il est absurde d’affirmer que les assassins des journalistes de Charlie Hebdo étaient « sans foi ni loi » ou comme l’affirme le président de la République qu’ils n’ont aucun rapport avec la religion musulmane. Qu’on m’explique alors pourquoi la publication du dernier exemplaire du journal satirique déclenche la fureur dans les pays musulmans, y compris jusqu’en Turquie ! L’islamisme n’est pas l’Islam mais il en est tout de même une « maladie » dont les populations modérées, par peur ou par paresse, n’osent se désolidariser. On l’a bien vu lors des manifestations du 11 janvier avec la faible participation des « quartiers ». Et comme l’écrit Gilles Kepel, si on veut résoudre la crise du « vivre ensemble », il faut cesser de fournir l’excuse de la discrimination et de l’exclusion aux salafistes qui veulent subvertir moralement et juridiquement les valeurs de la société française, ce que font journellement les Plenel, Birnbaum, Joffrin et consorts. Ils n’emprisonneront pas Voltaire parce qu’on ne les laissera pas faire. Les imams chantant la Marseillaise, hier, lors de leur rassemblement annuel, nous y encouragent !

 


L’EDUCATION AU CŒUR DU PROBLEME

Laicite

Un triste constat.

Je ne vais pas jeter la pierre aux enseignants : bien souvent, ils ne font que ce qu’ils peuvent et il arrive trop souvent que leurs efforts ne soient pas récompensés. D’autant plus qu’ils sont au service d’un système qui a perdu ses repères et son efficacité, brinquebalé entre une hiérarchie dont le pilote change trop souvent, des directives multiples et fluctuantes, des parents inquisiteurs-consommateurs et des élèves mal élevés pour la plupart. Leur savoir a perdu son crédit concurrencé par internet et le peu d’autorité qui leur reste tient plus à la personnalité individuelle qu’à la place que leur concède la machine éducative. On ne peut donc pas s’étonner que l’éducation nationale laisse sur le pavé des milliers d’enfants sans formation et que ceux qui sortent de leur cursus d’études ont trop souvent des connaissances fragiles et mal assimilées. Triste constat que les événements de la semaine dernière viennent d’aggraver : on découvre avec amertume qu’en plus les valeurs sacro-saintes de notre République que l’enseignement de l’éducation civique aurait dû inculquer, non seulement ne sont pas assimilées mais contestées. Ces cerveaux qu’on a laissé en jachère, d’autres savent les remplir.

La religion en question.

On ne sera pas surpris de découvrir que les élèves qui ont refusé de participer aux minutes de silence dans les établissements, et sans vouloir stigmatiser, étaient pour la plupart musulmans. A ce sujet j’ai entendu dans les débats tous les arguments sur le respect, la tolérance, l’esprit voltairien (qui a lu Voltaire ?), la liberté d’expression et j’en passe. Pas un de nos intellectuels n’a expliqué qu’en fait le malaise profond vient d’un constat tout simple : pour ces élèves-là, ce n’est pas la loi de la République qui importe, mais la loi religieuse, la « charia » qu’ils placent en premier, et c’est au nom de cette loi que les assassins ont agi. C’est le fondement du communautarisme. Tant qu’on ne réussira pas à leur faire comprendre que la laïcité de l’Etat, dans notre pays, sépare les règles religieuses et la loi républicaine, et que celle-ci est primordiale, nous aurons tous les comportements inappropriés que l’on rencontre et qui ont commencé avec le port du foulard.

La dérive communautariste.

Depuis plus de vingt ans, nous sommes confrontés à ce problème sans le nommer clairement, entre volonté de ne pas stigmatiser et déni. C’est Lionel Jospin, alors Ministre de l’Education (1989) qui a commis l’erreur magistrale : en dévoluant aux chefs d’établissement la décision d’autoriser ou non le port du foulard il abandonnait le principe de laïcité qu’impose l’Etat pour entrer dans une démarche communautariste. Une brèche était ouverte qui a permis ensuite à d’autres revendications de fleurir : refus de certains enseignements scientifiques, contestation du menu des cantines, exigences pour les piscines, sans parler de l’accoutrement vestimentaire des filles… L’école de la République n’est plus universelle. Comment alors enseigner la « Laïcité » ?

L'école impuissante et dépassée.

Par ailleurs, le civisme et la laïcité reposent sur des vertus qui nécessitent pour les pratiquer une conscience fondée sur un esprit correctement formé et cultivé, qui inclut l’apprentissage de l’esprit critique et l’accès à la relativité du jugement. Or nos enseignants ont déjà tant de mal à faire apprendre le « b-a ba » de notre langue que c’est rêver d’imaginer qu’ils puissent aller aussi loin dans l’éducation de cerveaux rétifs à l’effort et à la réflexion. En plus, ils ne sont pas aidés par le milieu familial, soit parce qu’il est inexistant ou démuni, ou encore d’une autre culture. Et la concurrence des réseaux sociaux où, paraît-il, les élèves d’aujourd’hui puisent 90% de leurs connaissances (effrayant !) rend leur tâche presqu’impossible.

On sait ce qu'il faudrait faire...

Et pourtant, on est au cœur du problème. Les solutions passent probablement par une meilleure formation des enseignants. Encore faudrait-il arrêter de parler de société multiculturelle et « arc-en-ciel », comme hier matin Jack Lang, qui n’a toujours pas compris ! Encore faudrait-il imposer des contraintes aux parents et faire en sorte qu’ils ne soient pas co-gestionnaires des classes. Encore faudrait-il remettre le professeur au centre du système, et non l’élève. Encore faudrait-il rétablir le principe d’autorité et qu’il soit partagé par toute la communauté éducative, ce qui n’est pas certain. Il y aurait beaucoup à dire sur les contenus enseignés : temps d’apprentissage du Français insuffisant, histoire réduite à de la bouillie sans chronologie, littérature réduite aux œuvres faciles, … et les pratiques pédagogiques qui hésitent entre l’obsolescence et l’inadaptation, quand elles ne sont pas autodidactes. Encore faudrait-il, enfin, que la formation débouche sur autre chose que l’inactivité qui est le lot promis à une fraction trop importante des jeunes, surtout de ceux des « quartiers ». Car c’est au final ce qui donne du sens aux études. Pour l'heure, la gauche redécouvre la nécessité de l'autorité ce qui est réjouissant au moment où on s'apprêtait à supprimer les notes. Et la Ministre envisage encore de renforcer l'enseignement civique, cette tarte à la crème dont on parlait déjà en ... 1995 ! Qu'a-t-on fait depuis ?

Une lueur d'espoir.

On voit que le chantier est énorme. Il faudrait une action continue sur de longues années au lieu de faire et défaire constamment au gré des changements de majorité politique quand ce n’est pas de ministre. On a toutes les raisons de rester pessimiste. Il y a pourtant une lueur dans ce constat bien sombre : l’ampleur du sursaut populaire des manifestations qui, on l’a trop peu exprimé, est aussi une marque d’exaspération de la France profonde à l’égard des agissements de type communautariste. Les Français ont voulu dire, avec une grande dignité, en défendant la liberté d’expression, « on est chez nous, et chez nous, c’est la loi de la République qui s’impose, et aucune autre ». Cette lueur peut être le support des révisions profondes dont notre Education nationale a besoin. Au pouvoir politique d’en saisir l’opportunité s’il en a le courage.

 


RETOUR SUR TERRE

 

Parachute

Les événements de la semaine dernière ne doivent pas nous faire oublier la triste réalité  de la crise économique et sociale que traverse notre pays. Il faut rester lucide. Nous aurons de la chance s’ils ne contribuent pas à l’aggraver. Le renforcement de la lutte contre le terrorisme ne sera, en effet, pas gratuit. Un chantier de plus pour le gouvernement qui n’en manque pas.

La France vient de perdre sa place de 5ème puissance mondiale.

Elle est désormais dépassée par le Royaume-Uni. Cela signifie que notre PIB a progressé moins vite que celui de notre voisin. Et pour cause, puisque la croissance est restée atone en 2014. Ce recul est une bien triste nouvelle. Elle confirme le déclassement que connait la France non seulement en matière de PIB global mais aussi en richesse par habitant. Comment retrouver la confiance avec un exécutif qui au soir de la Saint-Sylvestre semblait encore ignorer cet état de fait. Et le recul est constaté sur un écart significatif de près de 100 milliards d’euros, ce qui n’est pas rien (4,5%). Il est le produit de trois éléments : une croissance économique beaucoup plus rapide pour le Royaume-Uni, un rythme d’inflation plus soutenu outre-manche et la réappréciation substantielle de la Livre Sterling. Rappelons qu’en 2013, la situation était exactement inverse, avec un écart de 97 milliards d’euros inférieur au PIB français. Avec 3% de croissance, l’économie britannique n’a pas crevé les plafonds, cela souligne au contraire le marasme que traverse l’économie de notre pays. Malheureusement, les prévisions de croissance pour 2015 montrent que la tendance ne va pas s’inverser.

Les mauvais réflexes continuent.

Ce début d’année est marqué par un véritable feu d’artifices de hausses d’impôts, de relèvements de taxes et d’augmentations de tarifs publics. A cela il faut ajouter le nouveau hold-up des prélèvements sociaux avec le taux de la CSG des retraités qui va dépendre de leurs ressources individuelles avec une progressivité comparable à celle de l’impôt sur le revenu. Les classes moyennes sont encore et toujours en première ligne pour compenser l’impéritie des pouvoirs publics dans la gestion de leurs budgets. Voilà à quoi aura servi la baisse du prix du pétrole, des taux d’intérêts et de l’euro : une triple aubaine pour relancer la croissance et l’activité gaspillée dans la hausse des prélèvements ! Et on s’étonne ensuite que la croissance ne repart pas. Encore une fois, l’exécutif manifeste sa préférence invétérée pour la fiscalité et son alourdissement. Qu’on en juge : 15% de hausse pour les timbres, 4,3% pour le métro des Parisiens, 2,6% pour les chemins de fer… Le SMIC augmente de 0,8% pour une inflation à 0,3%, effort  louable mais inférieur pour le smicard aux hausses qu’il aura à subir sur ses dépenses.

Les points chauds de 2015 : entre guerres de tranchées et réformettes.

La loi Macron. Les grands chantiers ouverts en ce début d’année sont nombreux, au premier rang desquels on trouve la « fameuse » loi « Macron ». Son contenu est typique de toutes ces réformes qui ont fait monter le FN sans résoudre les problèmes des Français.  Si elle contient quelques menues avancées utiles sur l’épargne salariale, la simplification (à la marge) du droit du travail ou du permis de conduire, son essentiel consiste surtout à déstructurer ce qui constitue la trame de l’organisation de notre société avec en conséquence une aggravation de la perte des repères qui fait monter partout le vote protestataire. La loi sera examinée le 26 janvier par les députés et malgré le climat actuel, ça risque d’être tendu. Son contenu cristallise toutes les récriminations. Elle est décriée par les syndicats en désaccord avec une partie de la gauche sur le travail du dimanche, combattue par les professions réglementées hostiles à la libéralisation, pour des effets incertains sur la croissance et l’emploi. Rien dans cette loi, telle qu’elle se présente, ne changera aux fondamentaux macroéconomiques désastreux de la France : elle ne corrigera en rien les déficits, la récession et le chômage et n’apportera ni croissance ni activité. On se demande d’ailleurs d’où sortent les 6 milliards de hausse promise du pouvoir d’achat alors qu’elle introduit en douce des dépenses publiques supplémentaires telles que l’indemnisation des professionnels ayant payé leur charge ou le recrutement de magistrats professionnels pour les tribunaux de commerce induit par la réforme de la justice prud’homale et des tribunaux de commerce.

La réforme territoriale. C’est un bel exemple de réforme qui consiste à résoudre des problèmes qui ne se posent pas. La réforme régionale qui déstabilise une structure analogue à celle de nos voisins n’est ni faite ni à faire avec son découpage imposé sans aucune concertation. C’est une naïveté de croire qu’en réduisant d’un tiers le nombre des régions on en réduirait d’autant le coût alors que c’est probablement l’inverse qui va se produire. Les sénateurs vont donc attaquer dès maintenant le troisième volet de cette réforme : il s’agit de redistribuer les rôles des trois échelons de collectivités. L’objectif poursuivi, à savoir la simplification des administrations locales et des économies, est loin d’être assuré. La réforme des compétences promet une belle guerre de tranchées tant les enjeux territoriaux sont tout sauf négligeables. Les divergences d’approches entre les tenants des départements qui ont sauvé leur peau, ceux des métropoles qui voudraient limiter l’hégémonie des Régions et celles-ci qui en rêvent, on n’a pas fini de compter les points.

Les retraites. Un an après la fausse réforme du régime général, le chantier revient sur le devant de la scène via les complémentaires dont la faillite s’annonce. Les partenaires sociaux auront un round de négociation à partir du 17 février afin de trouver une solution. C’est le quart du revenu des retraités non cadres et la moitié de celui des cadres qui est en balance. On ne voit pas comment on pourrait échapper à une modification de l’âge auquel on peut toucher sa retraite complémentaire. Un vrai défi pour la gauche.

La loi Santé. De janvier à mars, le projet de loi « Touraine » va être réécrit en concertation avec l’ordre des médecins et les partenaires sociaux avant le passage au Parlement. L’étatisation rampante en marche depuis  quinze ans va atteindre son nirvana avec la généralisation du tiers payant qui provoque un blocage fort  en ce qu’il fait des médecins libéraux des apparentés fonctionnaires. La délégation de tâches aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes tirent le système vers le bas. Pour résumer, l’économie générale du système qui est proposé par la loi avec le renforcement de l’étatisation au détriment du contrôle des partenaires sociaux,  c’est la faculté de l’usager de choisir librement et de mettre en concurrence l’offre de soins qui va disparaître.

Le marché du travail. Dernier round de négociation entre les partenaires sociaux sur la modernisation du dialogue social et les seuils sociaux. Les patrons sont très divisés sur la représentation des salariés dans les TPE et les syndicats sont vent debout contre l’assouplissement des seuils sociaux qui libéreraient pourtant des milliers d’emplois. Alléger et simplifier ne va pas être commode et comme, en cas d’échec, l’exécutif s’est engagé à légiférer, c’est au pied du mur qu’on verra le maçon, avec sa majorité hétéroclite. Le sujet tabou des 35 heures pourrait revenir aussi sur la table par le biais du réexamen de l’accord interprofessionnel signé en janvier 2013. Autre dossier explosif !

La France doit se réformer.

Le gouvernement actuel tente des efforts mais doit trainer sa majorité comme un boulet. C’est pourquoi, il ne faut pas en attendre grand-chose pour la redynamisation de notre économie, d’autant plus que la démarche est toujours sous-tendue par une approche keynésienne aujourd’hui inadaptée dans le contexte de mondialisation que nous connaissons. Après avoir cassé tout ce qui faisait la force de notre pays : la famille, l’Etat, l’armée, les classes moyennes… au nom de la modernité, le gouvernement socialiste nous prépare un grand désastre dont les attentats que nous venons de vivre ne sont qu’un épisode.

Avec ce train de nouvelles réformes, je crains que nous ne soyons en face d’un nouvel épisode de la « grande illusion ».

 


LA TRAGEDIE A OUVERT LES YEUX DES FRANCAIS

     Manif charlie Manif Charlie Angers
  

Des millions de Français dans la rue, 45 000 à Angers, du jamais vu depuis une éternité. La mobilisation a été à la hauteur de l’horreur des massacres de ces jours derniers. Voilà une belle démonstration de l’attachement du peuple aux valeurs de notre République et du refus du fanatisme.

Le temps de l’émotion et du recueillement passé, il est temps d’entamer la réflexion et le débat que des événements aussi tragiques rendent nécessaires. La première leçon à tirer est qu’il existe bien une identité propre à la nation française qui s’est exprimée dans l’ampleur inhabituelle et historique de la participation populaire aux manifestations de samedi et dimanche. Cette identité ne peut évidemment se résumer à notre attachement à la liberté d’expression qui n’est qu’une facette de la liberté de penser, principe fondateur de la République et de notre démocratie occidentale. Mais elle en est un symbole emblématique. Nous venons de prendre conscience qu’une guerre nous est imposée sur notre sol, elle menace notre manière de vivre et notre conception une et indivisible de la République. Il nous faut donc combattre. Ces tueries nous imposent de nous demander comment on en est arrivé là, ce qui oblige à faire l’examen des faits et à établir des responsabilités, puis de se demander quelles sont les réponses à apporter.

Mais d’abord, comment en est-on arrivé là ?

Il ne doit pas nous échapper que l’ignoble crime a été commis par des enfants français. Ce n’est pas comme si cette « exécution » avait été commise par des gens venus de l’extérieur. A ce constat, il faut ajouter les dizaines de djihadistes français partis au Moyen Orient. Il faudrait encore y ajouter les difficultés rencontrées par de nombreux enseignants pour faire respecter par leurs élèves musulmans la minute de silence jeudi dernier ou encore ces jeunes qui font le « V » de la victoire dans le dos des journalistes des chaines d’info en continu… Autant de comportements qui nous montrent l’ampleur du mal qui ronge notre société. Aujourd’hui on veut nous montrer le spectacle d’une unité républicaine sans faille,  toutes autorités confondues, responsables politiques et religieux en tête. Mais peut-on être certain que derrière cette unité de façade, il y a bien une acceptation voltairienne de la liberté par tous qui place le droit de dire et de caricaturer au-dessus de l’accord ou du désaccord avec ce qui est dit ou dessiné.

La droite porte une responsabilité pour ne pas avoir réussi à mener à bien le débat sur l’identité nationale et ne pas avoir conçu la politique d’assimilation telle qu’elle aurait dû être menée, s’arrêtant trop souvent en chemin avec des demi-mesures. Les lois de renforcement de la laïcité contre la burka ou le port du voile sont bafouées quotidiennement  et n’ont pas apporté de réponse au défaut d’intégration dans les cités tout en renforçant le réflexe communautariste, malgré les efforts consentis en faveur du renouvellement urbain et les milliards déversés dans le cadre de la politique des quartiers.

La gauche, elle, porte une lourde responsabilité parce qu’elle n’a pas de politique convaincante face au communautarisme qu’elle a facilité par idéologie, accentuant la ghettoïsation sociale et religieuse. Elle n’est pas claire sur les réponses répressives ou éducatives à apporter à des réalités qu’elle ne veut pas voir et pourtant ressenties comme insupportables par une partie de la population. Le laxisme de la justice cher à Mme Taubira que Philippe Bilger dénonce fortement est en cause autant que les manquements à la laïcité que permet Mme Vallaud Belkacem. Et de fait, depuis deux ans et demi, notre pays a manifesté à l’égard de l’Islam radical une complaisance coupable. Le flirt du PS avec l’électorat des banlieues l’empêche de désigner cet Islam subversif qui s’y cache. Telle est la réalité. « Pas d’amalgame ! », « il ne faut pas stigmatiser »… Tout le monde en est bien d’accord, mais ce temps-là est désormais révolu, parce qu’il est dépassé. 

Alors, que peut-on faire ?

En premier lieu, il va falloir exiger des musulmans de France qu’ils se désolidarisent de l’Islam radical, sans pour autant crier à l’islamophobie. C’est le fond du problème. Car l’Islam de paix et de tolérance est bien trop silencieux. Il convient de poser la question du droit des femmes comme celle du droit tout court notamment par rapport à la charia. Il faut aider l’Islam à se réformer comme l’y invite Malek Chebel avec son manifeste « Pour un Islam des lumières » qui propose entre autre une séparation du politique et du religieux et l’acceptation des règles universelles. Or c’est le chemin inverse qui est emprunté. Voilà pourquoi la religion des musulmans est devenue le sujet d’inquiétude numéro un des Français à égalité avec la crise économique, le chômage et les impôts. Un Islam de France, compatible avec la République est possible. Aidons les Français musulmans de bonne volonté à l’imposer.

Les réponses à apporter sont de deux ordres : répressif d’abord, pédagogique ensuite.

Désormais, nous savons que le pire peut arriver. Le seul moyen de combattre l’acte d’un commando terroriste est d’étendre le pouvoir de la police. Dans ce type de guerre dite « asymétrique », les moyens « non conventionnels » ont leur place : sous De Gaulle on utilisait des « barbouzes » contre les poseurs de bombes. Comme la France, pour de multiples raisons est une cible privilégiée, les forces de l’ordre et les services de renseignements peuvent s’attendre à tout, tant la menace est protéiforme, entre les individus abreuvés de haine par la rhétorique des extrémistes djihadistes, capables d’agir seuls sur le coup d’une pulsion, et les tueurs entrainés qui agissent de façon préparée et sur « commande » sur des cibles privilégiées et soigneusement choisies pour leur caractère symbolique.  Notre législation devra donc encore s’adapter à ces nouvelles formes de violence pour renforcer la détection et le suivi des personnes potentiellement dangereuses. C’est accepter d’en payer le prix pour les moyens en homme et en matériel -la sécurité a un coût-,  et le sacrifice probable d’une partie de notre liberté pendant quelques temps -la démocratie ne peut l’éviter si on veut la préserver- . La tâche est immense car il s’agit aussi de travailler au repérage des réseaux terroristes, d’une surveillance accrue des réseaux sociaux, d’interdire la diffusion des ouvrages prônant l’Islam radical, d’efforts supplémentaires pour lutter contre le djihadisme à l’étranger, de neutraliser les trafics d’armes… Il convient aussi de s’interroger sur le financement des mouvements islamiques, sur le rôle du Qatar, de l’Iran et de l’Arabie, sans quoi il n’y aurait pas d’expansion de l’Islam politique.

Les terrains de cette lutte doivent aussi investir l’éducation dans les familles, à l’école, dans toutes les associations. La prévention de la radicalisation est le meilleur moyen de couper le recrutement, les extrémistes fondamentalistes ayant une prédilection pour les jeunes déstabilisés ayant sombré dans la délinquance. C’est aux parents, aux professeurs et aux éducateurs qu’il faut confier la mission de détection des adolescents à risque. C’est aussi dans les prisons qu’il faut intervenir pour mettre fin à un embrigadement connu de tous. Il faut certainement aussi un vaste programme de politiques urbaines, scolaires, sociales, axées sur l’unité nationale. La laïcité ne doit faire l’objet d’aucune exception car elle est la garante de la cohésion nationale. Encore faut-il non seulement l’enseigner mais l’appliquer au quotidien. Elle sera d’autant mieux comprise qu’elle pourra s’appuyer sur une culture humaniste correctement assimilée, qui passe par la connaissance des auteurs du XVIIIème siècle, jugés ringards aujourd’hui et mis à l’index, et de notre Histoire que l’on édulcore un peu plus à chaque réforme. Quand une jeune française musulmane pourra choisir librement son mari, y compris en dehors de sa religion, et s’habiller  autrement qu’avec une robe sur un pantalon, nous saurons que nous avons gagné la partie. D’ici là, le chemin risque d’être long.

L’exécution des journalistes de Charlie Hebdo avec toutes les victimes collatérales ont été un électrochoc et les manifestations d’aujourd’hui témoignent d’un sursaut. Il ne faudrait pas que demain, le déni l’emporte à nouveau.

 


DEBOUT POUR LA REPUBLIQUE

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Chers amis,
 
Demain nous participerons au rassemblement d’Angers, à 15H place Leclerc. Au cours des dernières années, nos sociétés pluralistes, démocratiques et libres ont progressivement lâché du terrain sur la liberté d'expression que nous avions durement conquise. 
Comme l’explique Bill Leak, qui publie une caricature du prophète dans un journal australien, nous devons réagir parce que les extrémistes qui ont commis un massacre à la rédaction de Charlie Hebdo avaient délibérément choisi "un symbole de la liberté de parole qui est au fondement même de la civilisation occidentale". Selon lui, "un beau sens de l'humour est l'une des caractéristiques distinctives des êtres humains hautement évolués et civilisés", et "son absence est l'une des caractéristiques distinctives de la barbarie".
Nous pouvons nous retrouver au kiosque du Mail à 14H45 pour marcher ensemble.
Amitiés,
 
Daniel et Paulette