HISTOIRE

PEUT-ON SAUVER L’EDUCATION ?

école de la république

 

Ils sont devenus fous !

La vague de « dégenrage » des cours de récré, un rapport parlementaire sur les stéréotypes de genre et les propos du ministre Jean-Michel Blanquer montrent que l’Éducation nationale pourrait bien être devenue le ministère de la ré-éducation nationale.

Une circulaire sur les enfants « transgenres ».

Le ministère a diffusé le 30 septembre dernier  une circulaire selon laquelle: « la transidentité est un fait qui concerne l’institution scolaire. Celle-ci est en effet confrontée, à l’instar de leur famille, à des situations d’enfants – parfois dès l’école primaire – ou d’adolescents qui se questionnent sur leur identité de genre ».  Cette circulaire vise donc à donner des lignes directrices aux personnels d’établissements qui « peuvent se trouver légitimement déstabilisés par ces demandes et, en tout état de cause, se trouvent confrontés à des questions très pratiques (…) auxquelles les réponses apportées sont aujourd’hui disparates et souvent improvisées ». L’école, le collège et le lycée sont  donc invités à accompagner un phénomène de société tel que la « transidentité » !  

Nous pensions que l’école souffrait d’un problème de qualité de l’enseignement. Grave erreur, c’est au problème d’inégalité entre les sexes qu’il faut s’attaquer. M. Blanquer admet en effet que l’école a une politique de genre qui se donne pour « objectif primordial » l’égalité entre les filles et les garçons, ainsi que « la lutte contre les stéréotypes, la lutte contre les discriminations, celle contre les violences sexistes et sexuelles, le respect du droit du corps, l’égalité professionnelle et salariale, le travail sur la confiance en soi ». Il suit en cela les préconisations du rapport de Gaël Le Bohec, député LREM et Karine Lebon, députée elle-aussi, sur les stéréotypes de genre à l’école, qui se résume en une dénonciation généralisée du masculin. Passons sur les détails, l’école n’est plus le lieu de l’éducation conçue comme un transfert de connaissances entre un maître et des élèves, mais comme un lieu de rééducation du peuple par l’État, tenu de s’ouvrir aux mouvements LGBTQ.

L’école, enjeu idéologique.

Ce phénomène qui  investit l’école  à tous les étages, comme en témoigne une récente enquête publiée dans Le Figaro, c’est la traduction de la révolution « woke » qui ne cache pas son désir d’anéantissement de la civilisation occidentale avec la  « cancel culture ». Et l’école  est un champ de bataille essentiel parce que notre culture comporte des anticorps qui la rendent particulièrement résistante à ses théories fumeuses et obscurantistes : l’universalisme, la rationalité,  la  laïcité,  l’antiracisme  authentique.  C’est donc une bataille intellectuelle aussi intense que celle qui eut lieu contre le totalitarisme  marxiste qui commence.

Il  est tout de même curieux de voir notre Ministre, après avoir publié une circulaire qui introduit le loup dans la bergerie, s’unir avec le Ministre du Québec dans un combat commun contre  cette « culture de l’effacement et de la déconstruction ». Ensemble ils  veulent promouvoir une résistance  et  marquer  leur  opposition à ce qu’ils appellent avec raison ce nouvel obscurantisme. Un « en même temps » qui ne manque pas d’intriguer.

Quelles armes avons-nous pour lutter ?

C’est à l’école que se fabrique la France, à travers la transmission des savoirs et de notre histoire. Elle doit donner à chaque enfant  sa chance et pour cela, il est urgent de remettre les fondamentaux au cœur de son action, à commencer par  lire, écrire et compter. Aujourd’hui, force est de constater qu’elle ne remplit plus correctement cette mission : le niveau baisse, les inégalités se creusent, et beaucoup d’enfants quittent l’école primaire sans savoir ni lire correctement, ni compter. Le mal est aggravé par la crise des vocations d’enseignants. Face à cette situation, la reprise en main vers ces objectifs exigera une action vigoureuse, d’autant plus que les personnels  actuels sont « travaillés »  par les courants communautaristes et  multiculturalistes.

Il faudra agir simultanément sur :

. Les programmes : remettre  à l’ordre du jour la transmission des connaissances dans toutes les disciplines, notamment en histoire, en mettant en valeur le « récit national ».

. La formation des professeurs : sortir de l’actuelle formation universitaire et remplacer les instituts de formation par  des écoles  professionnelles d’arts pédagogiques mettant l’accent sur l’apprentissage concret du métier dans des  classes d’application,  encadrées par des personnels chevronnés et triés sur le volet.

. L’inspection : renforcer  le corps des inspecteurs est une nécessité.  Si l’on veut que les personnels appliquent les programmes et respectent les circulaires ministérielles, notamment en ce qui concerne le cadre laïque de  l’enseignement, le contrôle de l’inspection devrait intervenir tous les trois ans  et non tous les dix ans comme c’est le cas généralement.

. L’enseignement privé : rétablir une saine concurrence entre le public et le privé  pour donner réellement  le choix aux parents. Il faut supprimer le plafond des 20% qui limite le recrutement des établissements  sous contrat. En cas de dérive « wokiste » constatée, les parents doivent avoir la possibilité d’y échapper.

. La liberté et l’autonomie : donner aux établissements, sous la responsabilités des chefs d’établissement, la possibilité de réaliser des innovations pédagogiques, la liberté de recruter des professeurs, dans le cadre d’un contrat  passé avec le ministère qui en précise les contours et  les engagements.

Ce ne sont évidemment que des pistes qu’il serait trop long de développer ici. L’éducation devrait être le thème au premier plan de la campagne présidentielle. Il s’agit de prendre le peuple à témoin pour contre-attaquer face au nouveau totalitarisme qui a commencé à envahir notre société, les médias, l’université et l’école, en imposant ses idéaux et interdisant tout débat. Il faut se donner pour objectif de reconnecter les jeunes générations à leur patrimoine culturel et intégrer les élèves issus de l’émigration, en visant l’assimilation et en leur permettant d’acquérir l’esprit critique et la pensée rationnelle. Un combat qu’on aurait tort d’esquiver.

 


MANU LE BARATINEUR

Macron interview

 

France 2030.

Il n’a  pas son pareil  pour enfoncer les portes ouvertes, asséner les vérités toutes faites, dire à son auditoire ce qu’il a envie d’entendre, commenter l’actualité  pour faire croire qu’il la maîtrise. Ainsi va Manu en campagne sans faire campagne tout en distribuant les  chèques au nom de « l’action ».  Le Prince  a condescendu à dévoiler son plan   « France 2030 » qui prévoit d’investir 30 milliards  d’euros sur cinq ans dans quinze secteurs prioritaires afin de relancer  l’industrie et  l’innovation dans notre  pauvre pays. On se prend à imaginer le cauchemar s’il avait  concocté un  plan 2050… et 50 milliards.

Une annonce politique.

Voilà un plan de plus qui s’inscrit dans la longue liste  des plans  portés par  l’Etat « stratège », un bien grand mot au vu des résultats obtenus par les plans successifs, du programme des « investissements d’avenir » au plan de 57 milliards de 2017… qui ont tous échoué sans qu’on en tire la moindre leçon et malgré le Commissaire Bayrou.

Il  ne fait guère de doute que le redressement de la France passe par sa réindustrialisation et par un énorme effort de recherche.  En effet, Le décrochage du pays s’est accéléré depuis les années  2 000, avec un recul  de la 4ème  à la 7ème  place  des économies mondiales, à cause notamment  du déclin industriel dont  le poids dans le PIB a chuté de 24% à 10%. On le voit avec  l’Allemagne,  l’industrie joue un rôle déterminant dans la qualité et le volume de l’emploi, dans l’innovation et l’exportation. De fait, si notre commerce extérieur est si  gravement  déficitaire c’est  bien parce que nous n’avons plus grand-chose à vendre.

Mais le plan proposé n’est  pas à la hauteur des enjeux. Il présente deux défauts qui le disqualifient : d’abord son montant  est sous-calibré et ne permettra  pas de combler  le retard d’investissement et d’innovation  accumulé par la  France, ensuite il s’annonce évidemment trop coûteux car financé en totalité  par la dette publique qui atteint près de 120% du PIB (116), et non par la réorientation de dépenses courantes  qui vont encore grossir de 11 milliards d’euros l’année prochaine.

Le  plan n’est que le support des bavardages de campagne électorale pour président sortant en mal de bilan. Ni sérieux, ni responsable !

Le  mur des réalités.

L’économie française, malgré les cocoricos du coq Le  Maire, présente tous les caractères d’une entreprise au bord de la  faillite. Elle possède des actifs et des activités de grande valeur. Encore faut-il remplir  les conditions qui permettraient de relancer leur exploitation. On en compte au moins trois : traiter  les problèmes de coûts, assainir la structure financière sur laquelle elle est assise, transformer sa gouvernance  en changeant les hommes et les  structures qui sont à l’origine des problèmes. Sinon,  réinvestir ne servira qu’à dilapider  un  peu plus d’argent public comme précédemment, et les 30 milliards seront dépensés mais les 45 milliards de gains attendus comme les emplois escomptés resteront virtuels.

D’autant  plus qu’il  repose sur un  postulat énoncé par le Président lui-même : il est  indispensable pour financer le  modèle social français. Autant financer  un gouffre. On sait, et le Covid n’a fait que le  confirmer, que le fameux modèle social est « insoutenable ».  Il explique notamment l’effondrement de la croissance depuis trente ans et la majeure partie de la dette publique. Il conduira notre pays irrémédiablement  au « défaut » quand les  taux d’intérêt remonteront.

Enfin dernier défaut et non des moindres de ce plan : le choix des 15 secteurs prioritaires n’a été précédé d’aucun diagnostic partagé avec les entreprises, d’aucune  cartographie des opérateurs, d’aucune expertise sur les compétences requises. Comme on peut s’y attendre, on assistera à  un saupoudrage et à une distribution selon un inventaire  à la Prévert. Un exemple : 6 milliards  pour les semi-conducteurs ! Génial direz-vous.  Le taïwanais TSMC s’apprête à investir 100 milliards dans ses usines d’ici 2024 : ça remet  les pendules à  l’heure !

Passons à autre chose.

Cet  aimable  plan de communication pour candidat à la présidentielle en campagne sans le dire  n’est donc qu’un prétexte. Sa marque : saupoudrage et amateurisme. L’argent est tombé  de l’Europe, mais il faudra bien le rembourser.

L’Etat ferait mieux de se consacrer à solder son inefficacité  chronique, de se moderniser en diminuant ses coûts de fonctionnement, et  de mettre fin aux logiques destructrices qu’il a mises en œuvre avec la santé ou le nucléaire, par exemple. Il  devrait se consacrer  en priorité à rétablir des conditions viables pour les entrepreneurs de tout poil au lieu de les euthanasier avec l’enfer des  taxes, des impôts  et des réglementations. Car l’Etat stratège qui se prend pour l’Etat entrepreneur, c’est comme le capitalisme sans capital : ça ne peut pas marcher.

 


BORIS SANS FOI, NI LOI !

Brexitaccordcommercial

 

Celui qui parle le mieux du Brexit, c’est Julian Barnes, l’écrivain anglais.

Dans une interview au Figaro Littéraire, il livre son point de vue et il n’est pas tendre avec le gouvernement conservateur. Déjà en janvier 2020, il avait  exprimé sa colère et confié au Figaro : « Amis européens, nous reviendrons un jour, si vous voulez bien encore de nous ! » Depuis, sa colère a empiré : « Je suis furieux du mélange d’arrogance et d’ignorance affiché par l’establishment conservateur britannique envers l’Europe. Je me souviens qu’au début du processus du Brexit, notre gouvernement a envoyé des émissaires dans plusieurs pays européens supposés favorables à la Grande-Bretagne, dans l’espoir qu’ils puissent soutenir notre cause et avoir une influence sur les négociations. Ils sont repartis les mains vides. Et puis, vers la fin des négociations, nous apprenons dans le journal de Michel Barnier que l’équipe britannique lui a semblé faire semblant de négocier parce qu’elle croyait qu’à la dernière minute Boris Johnson appellerait Angela Merkel et que tous deux allaient tout régler. Mais ils ont totalement sous-estimé la solidarité européenne et la confiance accordée à M. Barnier et à son équipe. La Grande-Bretagne a donc été totalement dépassée et s’est retrouvée avec un terrible gâchis sur les bras avec la question irlandaise. Et maintenant, elle essaie de se soustraire à ce qu’elle a solennellement signé, ce qui porte un coup terrible à notre réputation internationale (qui signerait un traité avec nous maintenant et s’attendrait à ce qu’il soit respecté?) Je dois dire que j’ai une grande admiration pour Michel Barnier…. ». On ne peut pas faire constat plus cinglant de la mauvaise foi de Boris Johnson et de ses acolytes, et on notera au passage le  bel hommage à Michel Barnier qui prend toute sa valeur dans le contexte actuel.

Le non respect du traité.

Le Royaume-Uni n’en finit pas  de traîner les pieds pour appliquer ce que Boris Johnson et  ses ministres ont eux-mêmes  rédigé et signé à savoir l’accord sur la pêche et sur  l’Irlande  du Nord. L’Union européenne a fait preuve de  beaucoup de patience jusqu’à maintenant, mais le refus d’accorder leur licence de pêche à 150 bateaux français a déclenché les hostilités. Si la situation n’évolue pas, dès le 2 novembre, la  France  prendra des mesures de rétorsion :   six ports fermés aux bateaux anglais , durcissement des contrôles sanitaires, douaniers et de sécurité  des  navires britanniques, contrôle plus  serré des camions entrant et sortant notamment à Calais… Une deuxième salve pourrait suivre avec  une hausse des tarifs de fourniture d’électricité aux îles anglo normandes… C’est que le Royaume-Uni  est très dépendant de l’Europe, quoi qu’il en dise. Bien entendu, ces mesures sont jugées « disproportionnées », ben voyons !  Il est pourtant bien normal que la France défende ses  pêcheurs et  que les  Anglais commencent par appliquer le traité qu’ils ont signé. Bojo n’a pas envie de perdre la face mais sa marge de manoeuvre est mince face à la colère des pêcheurs anglais qui se sont sentis trahis par l’accord signé et qui doivent faire face maintenant à l’impossibilité d’écouler le produit de leur travail sur le continent.  Ce bras de fer intervient alors que se poursuivent à Londres  des discussions tendues sur le protocole nord-irlandais.

Le mensonge permanent.

Le Covid a  le dos  large.  Les  turbulences que traverse le royaume seraient dues à la pandémie. Un gros mensonge de plus de Boris.  Pendant toutes les négociations il n’a cessé de  mentir aux Anglais et maintenant il est obligé de continuer  pour  minimiser les dégâts. Les  sujets de sa « gracieuse majesté » découvrent aujourd’hui les conséquences d’avoir quitté  le  marché unique. Le pays subit pénuries d’essence, problèmes d’approvisionnement dans les  supermarchés et manque de main d’œuvre, dont la principale cause  est l’impréparation et l’improvisation permanente du gouvernement Johnson. La pénurie d’essence a été déclenchée par un gros déficit en chauffeurs routier pour acheminer le carburant, ce  qui augmente les perturbations des chaines logistiques, elles-mêmes  en pénurie de  main d’œuvre causée par les nouvelles lois sur l’immigration : déficit de 100 000  chauffeurs, obligeant le gouvernement à ouvrir les vannes des visas de travail. Selon une étude, plus de 200 000 salariés  originaires de l’UE seraient partis.  Mêmes ceux qui ont le  statut de résidents hésitent à revenir. Les secteurs les plus touchés sont le bâtiment, l’industrie, la logistique, l’hôtellerie et la restauration, l’agroalimentaire…  Les abattoirs  et les  boucheries sont frappés par un manque crucial de main d’œuvre. Les tensions sont visibles sur les biens alimentaires avec des pénuries sur certains produits et des hausses de prix liées au renchérissement des matières premières et des coûts de fret. Les  exportations  britanniques vers l’UE ont chuté de près de 20% sur  les six premiers  mois de l’année et 1,1 million d’emplois restent vacants. On nous vantait une économie qui tournait à  plein régime avec un marché du travail en quasi plein emploi.

En reprenant le contrôle des frontières,  le  gars  Boris promettait le meilleur pour le royaume : il attirerait les meilleurs et les plus brillants chercheurs, ingénieurs, traders. Las, il manque de chauffeurs, d’agriculteurs, de vendeurs,  de serveurs et d’aides-soignants  que les conditions offertes n’attirent pas. La vérité qu’il ne veut pas voir c’est que  la Grande-Bretagne ne peut, seule, isolée, mener une politique économique autarcique face aux réalités d’une économie mondialisée avec ses tensions conjoncturelles sur lesquelles il ne peut rien. Il en est donc réduit à continuer de mentir  en promettant monts et  merveilles aux anglais, et à tenter d’exister en s’associant à tous les coups tordus comme dans l’affaire des sous-marins australiens. Comme le  dit  si diplomatiquement Michel Barnier qui a eu affaire avec cet individu : «  il se comporte en flibustier ! ».  Le dividende du Brexit se présente de plus en plus comme un mirage. Le « Global Britain » reste un slogan creux pour  populiste gogo. 

On ne tourne pas impunément le dos à un marché de 350 millions de consommateurs,  qui plus est à sa  porte.

 


LA CAMPAGNE EST LANCEE !

Barnier vote

C’est Philippe BAS, le sénateur  de la Manche, dont on connaît l’intégrité, qui préside l’instance chargée de contrôler l’élection du candidat de la droite et du centre pour la présidentielle.  Avec lui, pas de risque d’irrégularités ou de division.

Les adhérents Les Républicains  ont juste à manifester leur préférence par leur vote. Je sais que beaucoup sont dans le même état d’esprit que moi : le 4 décembre, nous nous rangerons derrière celui ou celle que nous aurons démocratiquement désigné(e).  Il en va de l’avenir de la France !

En attendant, chacun peut donc faire valoir son  choix. Vous savez  que j’ai choisi de faire campagne pour Michel BARNIER. Mais cela n’empêche pas de suivre les  propositions des autres candidats et de se rendre aux réunions qu’ils organisent à travers tous les départements. Ainsi notre fédération  a reçu Valérie PECRESSE le 20 octobre dernier. Et je vous rappelle notre prochain rendez-vous :

Michel BARNIER- Invitation

Afin que vous puissiez  participer au mieux à la campagne, et  à toutes fins  utiles, voici quelques indications :

CALENDRIER DES  OPERATIONS DE VOTE ET DE LA CAMPAGNE :

Novembre :

Mardi 2 novembre 2021 : Fin du dépôt des parrainages à l’instance de contrôle

Jeudi 4 novembre 2021 : Validation des candidatures par l’instance de contrôle

Mardi 9 novembre 2021 : Date limite pour adhérer aux Républicains par chèque et être ainsi membre du corps électoral

Mardi 16 novembre 2021 : Date limite pour adhérer aux Républicains en ligne et être ainsi membre du corps électoral

Samedi 20 novembre 2021 : Conseil national des Républicains – auditions des candidats

Décembre :

premier tour du scrutin :

Du mercredi 1er décembre 2021 à 8h au jeudi 2 décembre 2021 à 14h  

second tour du scrutin :

Du vendredi 3 décembre 2021 à 8h au samedi 4 décembre 2021 à 14h

Proclamation des Résultats :

Samedi 4 décembre 2021

 

DEBATS :

8 nov sur LCI / 14 nov sur BFMTV / 21 nov sur Cnews / 30 nov sur France 2

 

Nous rappelons que pour participer au vote, il faut être adhérent à jour 2021 et il est encore  temps  de rejoindre toutes celles  et tous ceux qui veulent choisir le candidat  de la droite (voir les dates limites ci-dessus). Nous sommes à votre disposition pour faciliter votre démarche si vous le souhaitez.

.  Le lien pour adhérer en ligne: https://membres.republicains.fr/inscription

. Ou bulletin d’adhésion avec chèque à renvoyer par courrier avant le 9 nov :

https://membres.republicains.fr/inscription?&utm_source=btn_adh_footer&utm_medium=site&utm_campaign=lrweb_adh;

N’oubliez pas de mobiliser tous vos amis pour la réunion du 4 novembre.

Pour joindre l’équipe Barnier du département : 

[email protected]  -  portable 06 66 85 26 27

 

 


EH DUPONT, V’LA CENT BALLES !

 

Pluis de billets

Une aide de plus.

La forte hausse des prix de l'énergie accentue la pression inflationniste. Et celle-ci a une influence directe sur les prix à la consommation des ménages. Mais la récente hausse des prix de l'énergie est beaucoup plus inquiétante que les augmentations de prix engendrées par les dysfonctionnements résultants de la pandémie. L'énergie est une dépense contrainte et, à ce titre, son renchérissement pèse plus sur le pouvoir d'achat, en particulier de celui des plus modestes. Pour les entreprises, l'emballement des prix du pétrole et du gaz s'ajoute aux augmentations des prix des entrants, hypothéquant ainsi leurs marges de manoeuvre salariales. Dans ce contexte, la crainte de voir redémarrer une révolte type « gilets jaunes », pour atténuer la hausse des prix du carburant, Jean Castex a dévoilé une aide de 100 euros qui bénéficiera à toutes les personnes gagnant moins de 2.000 euros par mois, propriétaires ou non d’une voiture. Ce geste représente une facture de 3,8 milliards d’euros pour l’Etat. Celui-ci prendra aussi en charge le plafonnement des prix du gaz, dont Jean Castex a annoncé le prolongement jusqu'à fin 2022. Ainsi, désormais, à chaque fois que nous serons confrontés à un problème, notre super héros, le Super Gouvernement, nous donnera une Super Aide pour traverser l'épreuve. Et voilà 3,8 milliards de plus d'argent magique distribués ! Toujours aux mêmes, évidemment !

L’hélicoptère à billets.

Pourtant Macron l’a dit : il n’y a pas d’argent magique. Mais ça, ce sont les mots.  Rien ne l’empêche de faire le contraire de ce qu’il dit. Et voilà 38 millions de chèques qui tombent du ciel. La France est le seul pays européen à distribuer des coupons carburant quand le prix du baril de pétrole augmente. A croire que nous vivons dans un Etat prospère qui peut se permettre ce genre de largesses. En réalité, le gouvernement français profite d'une période exceptionnelle pour jouer les pères Noël : l'absence de gouvernement allemand. Ce vide politique en Allemagne permet à la France de continuer à se vautrer dans les déficits et dans la dette. Il n’y a personne pour siffler la fin de la partie. Car au palmarès des performances économiques notre pays reste champion du monde de la dépense publique et des impôts, atteint les sommets en matière de déficits et de dette et pour  le reste, chômage, richesse par habitant, commerce extérieur, ne peut pas se permettre de plastronner. Alors  pourquoi ? La réponse à cette question est toute simple : nous sommes en période préélectorale et M. Macron veut se présenter comme le candidat du pouvoir d'achat…

L’économie de Parkinson.

D’autant que ce chèque de 100 € est un non sens sur toute la ligne. Tous ceux qui recevront un chèque trouveront son montant trop faible et ceux qui en seront privés jugeront la situation injuste. Le large arrosage choisi par l’exécutif, en plus, accentue ce sentiment de perdant-perdant...  Plus grave : ce  geste conforte la population dans l’idée que l’Etat peut tout, y compris la prémunir contre l’inflation mondiale  et nourrit la dépendance aux aides publiques. Nous sommes le premier pays de la planète en prélèvement d’impôts mais nous sommes aussi le premier à distribuer « généreusement » l’argent de nos impôts (en augmentant la dette au passage) pour permettre à nos concitoyens de mieux payer... leurs impôts. Le prix du baril n’est pas plus élevé qu’en 2018. Ce n’est en réalité que 8 centimes de plus que le pic de mars 2012 ou novembre 2018. Si le carburant augmente, c’est parce que la fiscalité verte, pour des raisons environnementales, a explosé ces dernières années, une  flambée de la fiscalité verte qui rapporte aujourd’hui davantage que l'impôt sur le revenu. Une politique publique que l’Etat semble ne plus assumer aujourd’hui.

Une mauvaise idée.

A défaut de rendre aux Français le surplus fiscal de 2 milliards d’euros, Jean Castex propose une obole ridicule. L’indemnité inflation, pas plus que le chèque énergie ne régleront le problème de pouvoir d’achat que ressentent nos compatriotes. Ce n’est pas de subventions qu’ils ont besoin. Ils veulent que leur travail rapporte plus et leur permette de vivre correctement.   Un sujet sur lequel l’Etat pourrait beaucoup, en dépensant  mieux et moins.  Il est urgent qu’il allège ses besoins et les prélèvements qui vont avec, qui amputent les salaires en France plus qu’ailleurs. C’est le sérieux budgétaire qui améliorerait la compétitivité des entreprises et les rémunérations des salariés. Une politique qui demande de la volonté et plus difficile à mettre en œuvre que de faire voler l’hélicoptère à billets pour un pouvoir d’achat factice. Macron ne peut pas ne pas le savoir, mais à l’approche des élections il se laisse aller à la facilité d’une politique coûteuse et inefficace. Le « quoi qu’il en coûte » appliqué à l’élection présidentielle ». Cela s’appelle la démagogie.

 


BARNIER !

Barnier europe

 

Le congrès de LR désignera le 4 décembre le candidat de la droite pour 2022. Nous aurons alors un seul ou une seule candidate, et presque cinq mois de campagne devant nous. Nous serons enfin incarnés et cela créera le rassemblement et une dynamique. Nous pouvons gagner ! Le président sortant est actuellement en tête. Mais rien n’est joué entre les trois candidats suivants. Les électeurs de Zemmour comme de Le Pen ont les mêmes préoccupations : l’immigration et la délinquance. C’est un peu court pour un projet ­présidentiel. L’ensemble des Français attendent une offre alternative crédible. Il y a naturellement une compétition  entre nos candidats, mais je ne suis pas inquiet : ils ont tous le sens des responsabilités. L’important, c’est le projet qu’on va présenter aux Français. On va s’apercevoir que le parti a  beaucoup travaillé  et que le  projet qui en est sorti constitue un socle solide pour la campagne présidentielle. Il  inspire   tous nos candidats qui ont peu de divergence entre eux.

J’ai choisi Michel Barnier.

Catherine Deroche notre sénatrice qui participe à l’animation de sa campagne m’a  demandé si je voulais bien être référent pour Michel Barnier dans la 1ère circonscription du Maine-et-Loire. J’ai accepté, car il est  celui qui me semble cocher toutes les cases pour être un vrai Président de la République qui gouverne. J’aime son discours rassembleur, son calme est rassurant, son parcours fait de lui un homme expérimenté. La négociation du « Brexit » qu’il a  menée pour les 27  en est une démonstration éclatante.  En plus de ses qualités personnelles, ses  convictions euroréalistes constituent un atout supplémentaire.  En cette période troublée, dans un monde  dangereux, nous avons besoin que  le gouvernail de l’Etat soit tenu d’une main ferme par un  Président qui connait toutes les arcanes de l’Union et qui plus est,  personnellement son personnel politique au plus haut niveau. Michel   Barnier est  pour moi, le choix rationnel de la raison  et de l’efficacité.

Nous avons la chance qu’il vienne dans le Maine-et-Loire.

C’est  avec plaisir que je vous invite à participer à la réunion publique que notre fédération organise à son intention. Adhérent ou non, vous êtes les bienvenus. Venez vous  informer,  poser des questions. Et s’il vous a  convaincus, vous pourrez même adhérer, le cas échéant, et venir renforcer le nombre de  ceux et celles qui ont l’intention de voter pour lui. 

Michel BARNIER- Invitation

Attention : munissez-vous de votre passe sanitaire 

Merci de bien vouloir nous préciser votre présence par retour de mail à :

[email protected]

 


L’AVERTISSEMENT DU HUSSARD

Didier Lemaire

 

Menacé de mort pour avoir dénoncé l’impéritie de l’Etat face à l’extension de l’emprise islamiste, Didier Lemaire, le professeur de philosophie du lycée de Trappes, publie  « Lettre d’un hussard de la République,  avant qu’il ne soit trop tard… ».  Il a dû quitter son lycée où il enseignait depuis vingt ans. Dans son  livre, il  raconte  l’emballement médiatique et politique dont il  a fait  l’objet et raconte son combat. Il est aujourd’hui  en attente d’une nouvelle affectation. L’assassinat  de Samuel Paty a été le déclencheur de son enquête sur l’emprise de l’Islam et la réaction des institutions républicaines face à l’islamisme, telles qu’il les a vécues, de l’intérieur.

Un témoignage  lucide.

Il fallait raconter comment un prof de philo depuis vingt ans dans un même établissement a vu petit à petit sa relation avec ses élèves évoluer  tout comme leur relation à la discipline philisophique. Les résistances idéologiques qui n’existaient pas  sont devenues de plus en plus fortes au fur et à mesure que la « mixité » disparaissait.  Au point de se retrouver dans la situation où son enseignement était devenu très difficile. Sa prise de conscience commence avec les émeutes de 2005 et se poursuit jusqu’aux tueries de 2015. C’est l’observation de ses élèves  et leurs paroles qui lui ont  permis de comprendre qu’il se  passait quelque chose dans leur ville. Trappes est en effet la ville qui a envoyé le plus de volontaires faire le « djihad ».

Une immersion dans l’environnement du lycée.

Sa volonté de comprendre pousse Didier Lemaire à partir à la découverte de la population de la ville de son lycée. Il découvrit peu à peu Trappes et son histoire. Sa participation aux réunions de l’association « Paroles à cœur ouvert » lui permit de  mesurer l’emprise progressive de la religion à travers les interventions du libraire « tabligh » de Trappes dont les interventions prétendument apolitiques et non violentes  préparaient en fait le terrain aux salafistes qui eux-mêmes  le préparaient aux « frères »  et au djihadisme. Le   mouvement fondamentaliste Tabligh nourrit le rêve d’un Islam hégémonique. Il constata que la violence verbale contre la  société française était de nature à pousser ses adeptes à rompre avec les valeurs et les mœurs de la France. Il réalise alors qu’il ne vit plus dans le même monde que ses élèves.

L’assassinat de Samuel Paty.

Il lui a fallu quelques semaines de réflexion après l’assassinat du prof de Conflans avant de se décider à prendre la parole publiquement. Il dénonça dans l’Obs la responsabilité de l’Etat régalien dans la mort de son  collègue.  C’est alors que c’est lui qui est devenu le problème. Il  s’est  retrouvé au cœur d’un emballement médiatique enflammé.  Quand il a commencé à raconter l’emprise qu’il  avait observée et l’engrenage qui conduisait au djihad, les « bons esprits » de notre gauche communautariste ont crié à la mythomanie, à l’islamophobie,  et  le journal Le  Monde n’a pas été en reste.  Le  préfet l’a accusé de saccager le « vivre-ensemble » en défendant l’action du maire Ali Rabeh.  Celui-ci est allé jusqu’à pénétrer dans le lycée pour distribuer des tracts accusant l’enseignant de travestir la réalité. Menacé de mort, il est d’abord mis sous protection  policière, puis contraint d’exercer son droit de retrait. Il est en attente de propositions de reclassement.

La démission de la gauche républicaine.

« La gauche a abandonné les principes républicains », voilà le constat que fait Didier Lemaire et il y voit à travers toutes ses compromissions avec les tenants de l’Islam, au nom d’un clientélisme électoral  mais aussi idéologique, une des causes de l’extension de l’emprise religieuse. Il observe même qu’une partie de la gauche frise avec l’antisémitisme, avec un « antiracisme raciste ».  Elle prône une idéologie des identités. Pour cette gauche, les Français  d’aujourd’hui devraient faire repentance pour les crimes passés.  Une nouvelle version du péché originel !  Alors que ce qui fonde  notre démocratie, c’est que l’Etat ne reconnaît  qu’une seule communauté, la communauté nationale, et il n’y a que des individus égaux dont il garantit les libertés.  Pour lui la gauche sombre dans le totalitarisme au nom  d’une conception tribale de l’homme, dans laquelle les individus s’effacent devant leur  appartenance à une supposée communauté noire, musulmane, homosexuelle, lesbienne, transgenre ou autre … La  peur de la  « stigmatisation », le « pas d’amalgame », encore  en cours malheureusement, ont produit l’effet inverse de celui recherché : elle conforte  ceux qui pensent que la France est « anti-islam ».

Avant qu’il ne soit trop tard…

Il  y a un islam identitaire, victimaire et antifrançais qui gagne du terrain et alimente le djihadisme par une dynamique de conquête qui s’appuie sur les porosités entre islam et islamisme, avec la délinquance et  le séparatisme ethnique et économique. Seul un  plan d’ensemble,  une approche globale, avec une stratégie et des étapes, permettraient d’endiguer le  phénomène.  Cela nécessite de refonder l’école, seule institution capable de contrebalancer l’idéologie d’imprégnation des jeunes de ces banlieues, de faire respecter la police et permettre à la justice d’être correctement rendue. Ce ne sont pas les récentes déclarations du Président de la République et les manifestations de repentance sans nuances auxquelles il participe qui vont permettre de lutter efficacement contre  ce que Didier Lemaire  appelle les « sirènes  perfides » qui sont partout. Mêmes les manifestations organisées en commémoration de  l’assassinat de Samuel Paty, sont encore trop empreintes de précautions  « pour éviter les vagues » qui ne devraient pas  avoir lieu d’être. Ce ne sont pas les  actions disparates menées  par l’actuel Ministre de l’intérieur qui ferme quelques mosquées  et  renvoie quelques imams pour donner le change, ce n’est pas une loi « pour conforter les principes républicains », en partie vidée de son sens par la gauche de la majorité actuelle, ce n’est  pas avec un premier  Ministre davantage  préoccupé du secret de la confession des catholiques que des violences répétées contre la République dans les quartiers… que nous allons relever le défi.  Ali Rabeh, dont l’élection avait été annulée a été réélu. Il n’a pas été poursuivi pour son intrusion dans le lycée, acte pourtant passible du code pénal. Le  prof  de philo, pourtant de  gauche, constate que les soutiens qui lui ont été apportés  sont venus de… la droite, de Valéry Pécresse notamment et Othman Nasrou, adversaire d’Ali Rabeh.

Je crois que tout est dit !

Extraits :

« … devenir un individu libre n’est possible qu’à deux conditions : un Etat de droit qui empêche toute communauté de confisquer à l’individu sa liberté en lui imposant une manière d’être et  de penser, et une Ecole qui prépare chaque homme à devenir citoyen par la transmission d’une culture humaniste, scientifique, artistique et philosophique ».

« D’un point de vue philosophique, la  laïcité est un principe d’émancipation des croyances et de toute autorité entravant leur libre pensée et la libre disposition de leur corps. Adopé par l’Etat, ce principe se traduit en lois et institutions, qui promeuvent et garantissent, la libération de l’individu vis-à-vis de toute communauté –religieuse, familiale, sociale ou clanique- . L’Etat laïque se dresse  contre toute tentative d’emprise sur les consciences et sur les corps par des autorités religieuses. Il garantit l’égalité de traitement de tous, quelles que soient leurs opinions. Neutre ou indifférent du point de vue métaphysique et religieux, il n’adopte ni ne favorise aucun culte. »

Didier Lemaire – LETTRE D’UN HUSSARD DE LA REPUBLIQUE – Robert Laffont.


L’EFFET CHEQUES

Des-liasses-de-billets

 

Nous sommes abreuvés de sondages pour la présidentielle de 2022. Ils  ont  tous au moins un point commun : Macron parade en tête avec constance en pointant autour de 24% . Même si le score n’est pas extraordinaire, il serait difficile de s’en étonner avec la campagne qu’il a entamée depuis quelques semaines, le carnet de chèques à la main. « Après moi, le déluge »  est-on enclin à penser.  La réalité  n’est pourtant pas aussi rose que celle qu’il  essaie de nous faire oublier  avec deux mensonges : les impôts auraient baissé sous son quinquennat et les milliards qu’il distribue c’est au nom du plan de relance et pas des cadeaux électoraux.

Une campagne qui ne dit pas  son nom.

Le Président de la République arpente la France dans tous les sens. Ici avec les agriculteurs il débloque 600 millions, là c’est 500 millions pour le Beauvau de la sécurité, 1,5 milliard pour Marseille, 2 milliards de plus pour ma  prim’ rénov, …  en quinze jours c’est 5 à 7 milliards d’euros qui ont été dépensés, sans compter les petits chèques pour compenser les hausses du prix de l’énergie et des carburants. Non seulement ce n’est pas la fin « quoi qu’il en coûte », mais c’est la pluie de « l’argent magique », dont  le locataire de l’Elysée affirmait pourtant qu’il n’existait pas.

Le dernier budget du quinquennat.

Le gouvernement vient de présenter le dernier budget du quinquennat avec un seul mot d’ordre : communiquer sur les baisses d’impôts pour les ménages. Alors, on évoque beaucoup les baisses, impôts sur le revenu, taxe d’habitation, mais pas beaucoup les hausses notamment celle  de  la CSG… On oublie que nous sommes toujours quatre points au-dessus de nos partenaires de la zone euro en impôts, taxes et cotisations. On oublie surtout qu’un chemin pérenne vers des baisses d’impôts durables devrait passer par des baisses de dépenses, et on n’en prend pas le chemin. Certes, nos entreprises -et c’est une bonne nouvelle- sont les premières bénéficiaires des baisses nettes d’impôt qui viennent d’ailleurs principalement de mesures prises sous le quinquennat de François Hollande. Il faut y ajouter, à l’initiative de ce gouvernement, la baisse des impôts de production, insuffisante mais réelle. Mais du côté des ménages, si le gouvernement insiste sur les 5 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenu et sur les 16,5 milliards d’euros de baisse de taxe d’habitation, il oublie d’inclure l’énorme augmentation de la CSG qui a caractérisé le début du mandat et qui est bien plus lourde que la baisse des cotisations sociales salariales. Il oublie aussi d’évoquer la hausse de la taxe foncière ou la hausse d’impôt sur le revenu lié à la mise en place du prélèvement à la source ou encore la hausse de la TICPE... Sur l’impôt sur le revenu des ménages la baisse est d’autant moins flagrante que la recette passe de 73 milliards en 2017 à plus de 82 milliards en 2022…  Sur la totalité des impôts directs, on a du mal à voir où est vraiment la baisse.

L’explosion des dépenses publiques.

les dépenses publiques ont cru de manière exponentielle en France avec, hors dépenses d’urgence et de relance, environ 28 milliards d’euros de plus par an, ce qui est considérable.  Elles atteindront toujours plus de 56% du PIB en 2022 contre 49,6% en zone euro. Et on annonce une nouvelle fuite en avant avec un nouveau plan d’investissement à 30 milliards d’euros, financé aussi par la dette, d’ici 2030, et la dette aura augmenté fin 2022 d’environ 690 milliards ! On comprend que le Haut Conseil des Finances Publiques appelle à la « plus grande vigilance sur la soutenabilité à moyen terme des finances publiques ». Mais le sortant n’en a cure.  Il est prêt à « acheter » même au prix fort, sa réélection. En attendant, on peut aussi légitimement se demander quelle est la durée de vie de baisses d’impôts qui ne sont pas financées. Au moins, on sait ce qui attend le ou la titulaire du mandat suivant : il faudra faire un effort de 3 à 4 points de PIB de baisses d’impôts, financés non par de la dette mais par des baisses de dépenses, pour rendre nos entreprises compétitives et booster la croissance potentielle de la France. Le risque est donc grand pour notre pays, en multipliant les chèques et les annonces de dépenses, de gâcher une possibilité unique de consolider les baisses d’impôts et de les poursuivre massivement comme il serait nécessaire pour combler notre retard de compétitivité.

Puissent les Français avoir la sagesse de ne pas se laisser  prendre au  piège des cadeaux électoraux, par nature éphémères, et choisir la  voie du redressement  qui demande des efforts  mais qui conduit au retour de la prospérité  pour tous. Le  programme des Républicains contient toutes  les solutions qu’ils attendent.  Ils  auraient tort de s’en priver.

 


L’ENGOUEMENT ZEMMOUR

Eric Zemmour

 

Un brillant chroniqueur

Avec la sortie de son nouveau livre, Eric Zemmour fait un tabac. Les médias  se l’arrachent, victimes de "zemmourite" aiguë, même ceux qui ne l’appelaient plus, comme dans le « service public ». Si on ajoute à cela le fait que BFMTV  et LCI aient multiplié les reportages sur lui, ça devrait, comme on dit, mettre la puce à l’oreille. Rien n’est gratuit en ce bas monde. Son irruption doit bien rendre service à quelqu’un. Reconnaissons à l’intéressé son talent. C’est un éditorialiste réputé qui a fait les beaux jours de Cnews, entre autre. Il n’est pas étonnant que son entrée dans l’arène concentre tous les regards. Il voulait être l’événement de la rentrée : il a réussi. Pas  un entretien sans que la question de son éventuelle candidature ne soit posée. Il fait durer le suspense  et pendant ce temps-là, il vend son livre au titre évocateur : « La  France n’a  pas  dit son dernier mot ».  Tout un  programme,  pensent ses fans. Ses thèses  rejoignent souvent celles du RN, et à LR, il séduit une frange conservatrice, et il se vante de voir les candidats à  la  sélection reprendre ses thèses, ce qui est une facilité. Et  comme plus ça mousse, mieux c’est, il multiplie les coups d’éclats : face-à-face avec Mélenchon, débat avec Michel Onfray …  Eric Zemmour a  du fond, profondément maurrassien, il est aussi très cultivé.  Mais s’il dénonce de vrais problèmes, qu’il s’agisse de l’identité, de l’immigration, de l’industrie ou de l’indépendance, s’il  a raison d’évoquer la catastrophe éducative, si la problématique  globale est bien une « guerre de civilisation », sa France sent la naphtaline et son plaidoyer , ne s’appuyant sur aucune expérience concrète et seulement sur l’observation, même juste, sonne creux.  D’autres, à droite, développent  les mêmes thèses, mais sur un socle  plus réaliste.

Zemmour, quelles compétences ?

Il ne suffit pas de parler, de faire de beaux discours, d’étaler  de  belles idées.  Il ne faudrait pas que le succès lui  monte à la tête. Je ne sais pas pourquoi, souvent il m’agace. Je ne suis pas aussi érudit que lui, mais je sais quand même beaucoup de choses en politique (par expérience) et en Histoire (par formation) aussi je n’aime pas sa manière, de temps en temps, d’arranger les choses à sa façon pour qu’elles aillent dans son sens. De plus, sans être « européiste », je suis européen de conviction. Ce qui me différencie nettement  de ses thèses nationalistes étroites. Et c’est une dimension incontournable pour tout quidam qui prétend  à  la magistrature suprême. Qui peut imaginer la France, endettée jusqu’au cou, démunie de toute industrie  hormis  deux ou trois pans de secteurs  tout juste compétitifs et encore,  une France à cours de  ressources énergétiques, s’en sortir seule, face aux Etats continentaux. L’Elysée  exige par ailleurs bien d’autres  compétences, que l’on ne peut acquérir que par le « cursus honorum » républicain : connaissance des rouages de l’Etat, des strates administratives, de la  décentralisation des compétences partagées entre les collectivités territoriales, …  et surtout respect des lois et des droits  français et européen –nous sommes liés par des traités qu’on ne défait pas d’un coup de baguette  magique- qui  obèrent bien des promesses.  Ce manque d’expérience, Macron en a cruellement  manqué.  Va-t-on renouveler la  même  erreur ? C’est qu’il ne suffit pas de « dire » sans s’embarrasser de pudeurs de gazelles, pour  plaire, il faut être capable de faire.  Et comme on le sait, « qui trop embrasse,  mal étreint ! ».

A droite, une immense  attente.

Les sondages ne doivent pas nous leurrer. Tant que le paysage n’est pas définitivement installé, ils « moulinent » dans le vide. Zemmour profite  d’un moment d’apesanteur dans le débat politique. Les  médias n’ont d’yeux (ou d’oreilles) que pour lui et pourtant il se dit des choses plus importantes ailleurs. C’est vrai, l’attente et le doute sont immenses chez les électeurs, surtout à droite. Rien ne serait pire que d’enfermer la démocratie dans des choix préfabriqués. Pour  l’instant, la stratégie  Zemmour profite à Macron qu’il dit combattre, en affaiblissant à la fois Marine Le Pen et Les  candidats LR.  Mais c’est faire l’impasse sur la conscience de leur grande responsabilité qu’ont tous les élus de la droite. Ils avancent avec un programme solide que les Français finiront par découvrir : il s’agit de  gagner sur un cap clair, avec  une famille réconciliée, avec  des valeurs assumées  telles que la  sécurité,  la bonne gestion de l’argent public, la  mise en avant du travail, le refus du communautarisme…  Il y a aussi un doute immense. Nous vivons un effondrement  moral de la politique et les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. Les trahisons de ceux qui passent dans le camp  adverse   sans vergogne,  se vendent pour des places, ou encore changent complètement de logiciel une  fois élus pour  tout repeindre en vert (plus ou moins cramoisi), n’encouragent  pas à aller voter.  Aussi est-il  important d’avoir des candidats qui avancent sans cacher leur drapeau, pouvant arguer de leurs idées et du maintien de  leurs convictions dans la durée. Au final, il n’y aura qu’un candidat de la droite républicaine.  La méthode de sélection demande un peu de patience. Mais l’Elysée ne mérite-t-il pas qu’on prenne le temps !

Alors le soufflé Zemmour retombera, comme en son temps la baudruche Chevènement se dégonfla.

 


HALTE A L'HERESIE WOKE !

Culture woke

Il est grand temps  de prendre la  mesure de ce phénomène très inquiétant.  Il devrait même constituer l’un des sujets  primordiaux de la campagne présidentielle. Car ce qui est à l’œuvre, c’est ni plus ni mois que la destruction de notre civilisation des Lumières. Et  je n’exagère pas quand on découvre qu’à Paris 8, est proposé un Diplôme universitaire de « Formation à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme » dont l’un des modules est intitulé « Historiciser et déconstruire » !

Le « woke » a débarqué chez nous, à bas bruit.

Avec  Sandrine Rousseau,  une partie des écologistes purs et durs a renoué avec le gauchisme et repris à son compte les principales thèses venues des Etats-Unis, résumées par  le mot « Woke ». En quelques années, des activistes du même type ont réussi à prendre le contrôle de centres de recherches universitaires pour y imposer les théories de la déconstruction,  du genre, le décolonialisme, le racialisme, l’antispécisme, la collapsologie, la décroissance … Longtemps, celles-ci n’ont pas été prises au sérieux, aujourd’hui encore elles suscitent l’ironie tant elles paraissent, au bas mot, farfelues. Malheureusement, cette absence de prise en considération a facilité leur diffusion, auprès du public jeune, mais également des enseignants-chercheurs. Même  le  CNRS est largement entre leurs mains, et on comprend l’échec de la Ministre quand elle lui a demandé une enquête sur l' «islamogauchisme  ». On n’en finirait pas de citer les centres universitaires où ils font carrière, distribuent les bourses de recherche et inventent des nouveaux diplômes pour imposer leurs idées. Sciences-Po, on l’a vu,  baigne largement dedans. Ils transmettent depuis plusieurs années déjà, cette culture toxique aux jeunes générations. Dans son livre « OK  millenials ! » Brice Couturier fait part de son exaspération. Tous les « millenials » ne sont pas des crétins woke, mais  beaucoup sont contaminés. Ainsi, une enquête réalisée par l’IFOP en mars dernier montrait que désormais 41 % des 18-35 avaient adopté le concept de « racisme systémique », qu’ils étaient également 41 % à dénoncer le prétendu « privilège blanc » et pas moins de 21 % à déclarer ne s’identifier ni en tant qu’homme ni en tant que femme.

La gauche woke  est manichéenne, intolérante et avide de censure.

Nous devons résister à l’influence délétère de ces illuminés  d’un nouveau « genre » et proposer une alternative sérieuse. Il n’est pas acceptable que la censure s’installe au sein même de nos institutions  où le débat le plus large était la règle depuis toujours. Exit  Agacinski, Finkielkraut. L’idée d’universel est un mythe, la rationalité une manipulation colonialiste, l’objectivité une illusion raciste… Ils confondent science et  idéologie. Le militantisme servant d’outil  de recherche. Manichéens et intolérants, ils sont devenus la terreur des campus,  « les moines-soldats d’une religion nouvelle » énonce Brice Couturier. En fait, ils sont au service d’une hérésie. Cela porte un nom, comme toute vérité révélée : c’est de l’obscurantisme ! Cela rend ces utopistes d’autant plus dangereux. A l’université la cause sociale se déploie à travers le postcolonialisme, la théorie de la race, théorie queer, études de genre, … Voilà une génération d’idéologues qui entend au nom du « respect », restreindre le champ des possibles, limiter, censurer. Il s’agit d’indexer la  science sur le militantisme et fonder la recherche sur le credo victimaire. Ils professent un scepticisme absolu sauf en matière d’oppression conçue comme une réalité objective et irréfutable.  Ils prétendent déconstruire tout essentialisme et multiplier les catégories (LGBTIQ) pour arriver au dogmatisme le plus extrême : ça ne se discute pas ! Ces principes  répandus dans la société, on comprend que les  classes populaires se tournent vers des leaders populistes.

Rien ne peut remplacer les idéaux de liberté et d’émancipation, nés de l’universalisme humaniste.

Notre devoir est de continuer à se réclamer de l’émancipation individuelle, de la laïcité, de  la tolérance, de l’ouverture d’esprit. Ne laissons pas dénaturer l’antiracisme,  le féminisme. Continuons de promouvoir  la rationalité, le  bon sens et le respect des faits. C’est notre culture, héritée des Lumières qui nous permettra de résister à l’esprit « woke ». Un best seller américain, récemment traduit en français nous raconte les origines et les  principes des théories du genre et de la race qui ont gangréné l’université américaine avant de débarquer chez nous : « Le triomphe des impostures intellectuelles » d’Helen Pluckrose et James  Lindsay. Un livre qu’il faut lire si l’on veut tout comprendre aux racines et à l’ampleur du mouvement. Mais lire ne suffit pas, il faut agir. Les contre-feux intellectuels sont de plus en plus nombreux  avec  de nombreux écrits et articles, des institutions comme le « Comité Laïcité République »  organisent des colloques, le CERU, Centre d’Etudes et de Recherche Universitaire, se mobilise pour combattre les menées wokistes au sein de l’université.  Il faut, en effet, soutenir les universitaires et les doctorants qui subissent les pressions, les aider à se faire entendre quand ils sont censurés ou attaqués par les adeptes de la cancel culture. Il faut  dénoncer les rituels humiliants ou ineptes, absolument financer des recherches sur des sujets importants pour notre pays, mais qui sont curieusement oubliés par la recherche publique, réagir contre les procès en « pensée incorrecte », affirmer les données scientifiques comme celles du domaine des neurosciences qui contredisent la dysphorie de genre…  Ainsi, on empêchera l’université, gagnée par la « théorie » de devenir un « outil d’endoctrinement culturel nuisible à nul autre  pareil ».

Il faut tuer  Narcisse.

La génération nouvelle des millenials a été trop couvée par ses parents. Beaucoup se considèrent comme de petits flocons de neige : ils ressentent la moindre contrariété comme une épouvantable blessure narcissique  en confondant la douleur physique et les blessures symboliques. Ils exigent qu’on les protège des idées qui leur déplaisent.  Ils sévissent sur les réseaux sociaux et ne  prisent guère le face-à-face interpersonnel et, qui plus est, cette génération est logiquement tentée politiquement par l’autoritarisme. Leur conception de la société où les identités s’amoncèlent débouche inévitablement à l’horizon sur une guerre raciale.  Et pour tuer Narcisse, il faut reprendre tout à la base, à commencer  par l’école, ses programmes, ses buts, son élitisme républicain pour élever et transmettre,  en formant les  profs  ailleurs qu’à l’université.

 


LA FIN DU "QUOI QU'IL EN COÛTE" ?

Daniel Fasquelle

[La fin  du "quoi qu'il  en coûte"],  c'est  le thème que Daniel FASQUELLE, trésorier national Les Républicains, Maire du Touquet, abordera lors d'un dîner-débat à Angers :

Lundi  11 octobre 

Restaurant L'Entrecôte d'Agape

12  avenue Jean Joxé, (entrée  par le MIN)

 Accueil à 18H30

Il est  encore temps de s'inscrire.  Voir les modalités  ci-dessous. 

Pour ceux qui n'ont pas encore renouvelé,  leur adhésion, c'est le moment de le  faire :

  • Ils bénéficieront du tarif privilégié "adhérent"?
  • Ils seront certains de pouvoir voter au congrès du début décembre pour désigner le candidat de la droite et du centre.   ( précision  : il faudra être à jour de cotisation avant le 15 novembre).

Pour ceux qui veulent soutenir Michel BARNIER, c'est l'occasion  de  se manifester.  Daniel FASQUELLE est dans son équipe de campagne, dont il est le coordinateur général des réseaux d'élus et de soutiens.

 

Inscription :

Adhérent   à jour de cotisation 2021

NOM :                                          Prénom :

Règlement : 20 € par personne et par chèque à l’ordre de « ANFR »

Adhérent (non à jour de cotisation 2021) et sympathisant :

NOM :                                 Prénom :

Règlement : 30 € par personne et par chèque à l’ordre de « ANFR »

( 20 Euros si adhésion ou ré-adhésion à LR 49 par chèque séparé – Coût de l’adhésion : 30 € personne seule, 40 € pour un couple, 15 € pour les jeunes)

Inscription définitive avant le vendredi  1er octobre.

Adressez votre coupon-réponse et paiement à :

 Les Républicains  - BP 26  - 49590 FONTEVRAUD L’ABBAYE

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Contact : [email protected]

Régine CATIN, Trésorière : 06 82 01 98 88

>>> (compte tenu des délais, prévenez-la de l'envoi de votre courrier d'inscription par téléphone pour qu'elle puisse vous prendre en compte).

 


INFLATION : NI SURPRENANTE, NI EPHEMERE !

étau des taux

 

Tout augmente. La flambée des prix concerne l’énergie, les denrées alimentaires, les biens durables.  On voudrait nous faire croire que la hausse est provisoire, pour nous rassurer. En fait c’est illusoire !

Energie.

Le baril de pétrole continue à progresser. Il a atteint les 80$. Une première depuis la crise du Covid. Rappelons qu'il s'était totalement effondré au début de la pandémie, avec des cours qui avaient même été négatifs pendant quelques heures. Voilà une flambée des prix malgré la hausse de la production décidée par l'OPEP +.  Et cela n’est  pas une surprise : les  producteurs étranglés pendant la  pandémie ont besoin de  se refaire et entendent profiter de l’explosion de  la demande due à la reprise.

Les prix du gaz et de l’électricité flambent depuis le début du mois sur les marchés « spot ». A cause d’un goulot d’étranglement nous dit-on, dont Poutine serait l’auteur pour faire du chantage  sur l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2, que Biden veut empêcher.  Peut-être ! Surprenant ? Pas  vraiment, en fait les cours du gaz ont commencé à flamber au début de l’année avec une multiplication par trois du prix et idem pour  l’électricité avec une multiplication par deux ! Depuis  la hausse du cours du gaz s'accélère sur les marchés internationaux : 300% de hausse depuis le début d'année. À l'approche de l'hiver, les stocks des pays européens sont à leurs niveaux les plus bas avec  pour conséquence directe que le prix du gaz qui va augmenter de 12,6% en France le 1er octobre. Sur l'année 2021, la hausse est de 58,9%.

Les cours du bois ont aussi flambé, puis ceux du café, puis ceux du blé (mauvaise récolte), puis ceux du sucre… La faute à trop d’eau ou pas  assez. Et surtout la Chine achète tout à tour de bras pour faire d’immenses stocks !

Shipping (comprenez : transport maritime).

Les  prix du transport ont augmenté de 20% pour le mois d’août sur un marché complètement déstructuré. Non seulement les coûts augmentent, mais les bateaux manquent au point que l’on craint pour les livraisons de jouets et de meubles. Mais ce sont des augmentations qui se répercuteront inévitablement sur les prix.  Et ne parlons pas des semi-conducteurs dont le « goulot d’étranglement » freine toujours les usines  d’automobiles du monde entier et donnent un coup de frein à la croissance. Une 2008 commandée aujourd’hui vous sera livrée  au mieux en février. On se bat pour  avoir des puces.  Alors forcément ça « gratt »e du côté des gouvernants.

C’est « provisoire » » !

Ce serait une poussée provisoire due à la pandémie qui a contingenté les productions et permit d’accumuler de l’épargne qui se  libère partout  en même temps. Des facteurs conjoncturels incontestables, sauf que partout les changements structurels sont à l’œuvre, faisant augmenter l’inflation « sous-jacente » partout. Elle est à 4% aux Etats-Unis. Elle galope au sein  du G20  au rythme de 4,5%  (3ème trimestre). Inévitablement les revendications salariales commencent pour maintenir le pouvoir d’achat. La catastrophe serait de tomber dans la spirale prix-salaires.  La France s’illustre d’ailleurs avec un feu d’artifice de décisions et de propositions de hausses de rémunération des fonctionnaires et des salaires, sans parler de  la revalorisation du smic au 1er octobre.

Non, le mouvement ne sera pas éphémère en raison des impératifs fondamentaux : la nécessité de mieux payer les producteurs notamment alimentaires, celle d’investir massivement dans les technologies et dans la transition climatique. Le relèvement des prix de l’énergie n’est qu’au début du  mouvement  qui s’est enclenché. Il faut des hausses substantielles pour que les producteurs, ici et dans les pays pauvres soient mieux rémunérés et investissent dans la qualité durable… Les anticipations inflationnistes s’ajustent sur le niveau de la hausse des prix parmi tous les acteurs de l’économie, consommateurs, producteurs, distributeurs, décideurs publics, parce qu’elles prennent en compte les transformations profondes du système et des politiques économiques : exemple de la Chine qui n’est plus un  pays à bas coût, qui se ferme et cherche à conforter les revenus de sa classe moyenne.

Les banques centrales sur le fil.

Les banques centrales continuent à mettre de l'huile sur le feu avec des injections massives de liquidités et le maintien de taux artificiellement bas. Certains  pensent que les facteurs structurels d’avant crise poussant à la  déflation continueront de jouer une fois le « pic » de surchauffe passé. Il faut en effet éviter à tout prix que les  banques centrales serrent la vis et remontent les taux. Mais les taux longs commencent à remonter. Les taux d'emprunt américain à 10 ans ont atteint les 1,5% et les taux d'emprunt français à 10 ans ne sont plus négatifs. Cependant, les torrents de liquidités déversés dans les pays développés, par les banques et les budgets publics, avec lesquels, par exemple,  M. Macron fait sa campagne électorale à coups de centaines de millions chaque jour, face à une production stagnante ne peuvent trouver tôt ou tard d’autre débouché qu’une forte hausse des prix. La  résurgence  de l’inflation aidera à gérer le surendettement mais ne peut ni générer des gains de productivité ni réduire les inégalités. Il faut craindre que les marchés réagissent aux anticipations avec d’autant plus de vigueur que leur réveil sera tardif. Le risque c’est qu’à partir de 2023 on ait un effet de ciseau entre l’inflation et la baisse de la croissance sur fond de hausse des taux. Le scénario qu’il faudrait éviter car il conduirait tout droit au défaut en chaîne des Etats et des entreprises surendettés. Or  la France ne parvient même plus à équilibrer ses comptes extérieurs : le déficit de  notre balance des  paiements, même en 2020, constitue une dégradation historique, avec  un décuplement du déficit des échanges de biens industriels.  La  France dépense plus qu’elle ne produit et s’avère incapable de pourvoir à ses propres  besoins et notre  indépendance nationale est infiniment  plus critique, avec un endettement à 120% du PIB que celle du Japon  avec son ratio de dette à 266% du PIB, laquelle est exclusivement détenue par des  acteurs nippons, ce qui est loin d’être notre situation. La  monnaie de la BCE qui facilite la  vie des  Etats impécunieux n’est qu’un prêt temporaire qui devra  être remboursé ! Bref, l’inflation va s’installer durablement. Elle est un déséquilibre supplémentaire, en aucun cas une solution.

Ni surprenante, ni éphémère, l’inflation.  Nos gouvernants seraient bien inspirés de dire cette vérité aux ménages  et les  candidats d’en tenir compte dans leurs promesses !

En marge :

La Grande-Bretagne n'était pas prête au Brexit, loin de là. Elle avait notamment oublié qu'elle avait besoin des chauffeurs routiers étrangers. Le transport des marchandises n'est plus assuré et les pénuries se multiplient. Plus de routier pour approvisionner le pays en essence ce qui a déclenché une ruée des consommateurs vers des stations essence. Boris Johnson a donc dû accorder en panique 10  500 visas de travail...provisoires. Il va devoir réquisitionner l'armée.

 

 


LA CORDEE BARNIER SE RENFORCE

Barnier

 

L’écho de la candidature de Michel Barnier  se répand et rencontre  un accueil favorable si  j’en crois les personnes que je rencontre. Le candidat à la présidentielle fait une campagne active sur les médias  et parcourt les départements. Des parlementaires, des élus, des militants, des sympathisants sont attirés par son discours rassembleur et  apaisé. Incontestablement, l’ancien négociateur du Brexit séduit.

Un profil idéal.

Michel Barnier coche toutes les cases, comme on dit. Il n’a pas seulement « la gueule d’un président » comme  l’a affirmé Roselyne Bachelot, il a aussi les  qualités requises. La lecture  de son livre sur le Brexit est édifiante voilà un homme qui sait gérer toutes les dimensions d’un dossier, qui en maîtrise toutes les données, qui sait choisir les collaborateurs les plus pertinents et les plus efficaces. Il est riche d’une expérience qui manque tant aujourd’hui à la gouvernance actuelle   : de la France, il connait tous les échelons politiques et administratifs pour les avoir pratiqués, de l’Europe, il connaît tout le personnel politique des Etats-membres et tous les méandres de son fonctionnement, du monde, il a  la  vision géopolitique qui résulte de ses  responsabilités ministérielles successives.  Même son âge peut-être un atout. Si on regarde les dirigeants de la  planète, Biden, Poutine, Xi Jinping…  il ne dénote pas.  A 70 ans, de nos jours, on est encore  jeune.

Un projet  fédérateur.

Quand on a su maintenir ensemble les 27 pays de l’Union face aux anglais qui ont tout tenté pour trouver une faille, réunir sa famille et plus largement les Français  devrait  être à sa portée. De nos pays, il  en a bien compris les faiblesses  actuelles : désespérance vis-à-vis des politiques, société fracturée façon archipel sous les coups de boutoirs du communautarisme et le laxisme de la gauche, finances à la dérive, économie fragilisée par  les  erreurs commises durant ces dix dernières années…  Son leit motiv  « respecter les Français » n’est pas qu’un slogan, il traduit une volonté. Son autre obsession  « faire » plutôt que parler, cherche à redonner confiance, là où elle a été trop souvent malmenée par les promesses  non tenues.  Le  personnage devrait  donc  plaire à un électorat en mal de reconnaissance et de leadership. Il est encore trop tôt pour décliner un  programme complet.  Il  pourra s’appuyer sur le travail en profondeur mené par l’équipe de Christian Jacob qui a publié récemment un projet  complet, fruit de plus de 200 forums. Il pourra d’autant plus y puiser, qu’il n’a jamais quitté  sa famille politique, resté fidèle  malgré les propositions de débauchage dont il a été l’objet.

Un homme solide.

Michel Barnier est un Savoyard. Il pratique l’alpinisme. Une cordée, il sait ce que c’est et il sait que chacun compte, le premier, comme le dernier.  Il a dit, il y a quelque temps, « là où il y a une volonté, il y a un chemin. » Il saura gouverner la France.  Sa promesse de rassembler tous les talents, à  commencer  par ceux de la droite, est  le prélude à des jours nouveaux d’espoir et de renouveau pour la France. Ce chemin, je vais le rejoindre  et je vous invite à en faire autant. Dans notre département, Stéphane Piednoir et Catherine Deroche ont franchi  le pas et rejoint la cordée Barnier.  La campagne ne fait que commencer pour mener l’assaut du sommet de l’Elysée.

 


BUDGET 2022 : LE MAIRE-GARCIMORE DANS SES ŒUVRES.

Tonneau des danaïdes

Pour 2022, il fallait bien un peu de magie pour rendre présentable une situation financière exsangue. Mais Le Maire nous a rejoué du Garcimore  avec  ses « colossales petites finesses ». Il y a une semaine, Bercy a présenté les sous-jacents macroéconomiques du futur budget 2022, mais en oubliant l’essentiel : le niveau des dépenses publiques qui ne sont pas toutes encore arrêtées ou définies. C’est que les projets présidentiels tombent comme les obus à Gravelotte, campagne oblige, et toutes les annonces ne sont pas toujours chiffrées. Comme l’affirme Bertille Bayard dans Le Figaro : « L'argent magique est une drogue qui transforme déjà la campagne électorale en gigantesque rave-party. »

Le budget au fil de l’eau.

Depuis cinq ans, le budget est livré par morceaux, au fil de l'eau des arbitrages, alors qu’avant, c'était un exercice solennel, obéissant à un strict rituel. Le cadrage  était arrêté  avant les vacances ainsi que les hypothèses macroéconomiques, et au début de l'automne les annonces étaient lâchées d'un bloc : dépenses, recettes, déficit, dette et effectifs,   avant que ne commence le marathon budgétaire à l’Assemblée. Après des reports de crédits jamais vus entre 2020 et 2021, nous assistons à une nouvelle méthode : celle de voter des milliards de dépenses publiques… par amendement,  au fil  de l’eau. Cela permet d’installer un flou sur le résultat final des dépenses publiques et  entre temps de faire des  annonces  sympathiques, ce qui permet à  Bruno Le Maire d’affirmer sans sourciller : « les dépenses ont été tenues ».  Et surtout de se  ménager des marges de manœuvre  afin d’annoncer de bonnes nouvelles sur le plan des finances publiques en fin d'année, qui s’avèreront fausses ensuite. Le dernier budget de François Hollande, dont les dépenses avaient été systématiquement sous-estimées, est resté dans les annales : la Cour des comptes l'avait accusé a posteriori de manquer de sincérité. Cette  fois-ci la méthode est plus rusée mais on n’est pas loin du même résultat.

Le Haut Conseil aux finances publiques.

C'est un budget incomplet qui a été envoyé aux sages du Haut Conseil aux finances publiques. Deux mesures, et non des moindres, manquent à l'appel : le plan d'investissement « France 2030 » qu'Emmanuel Macron présentera dans le courant de l'automne et qui engagera plus de 30 milliards d'euros sans que l'on sache combien seront décaissés dès 2022,  et la création du « revenu d'engagement » pour les jeunes estimé à approximativement 2 milliards d'euros, non encore arbitré.  Et si Bercy précise la plupart des indicateurs fondamentaux des finances publiques, il ne livre pas le niveau des dépenses publiques prévu pour 2022… le gouvernement se réservant ainsi le droit d'en réaliser par amendement au cours de la discussion budgétaire : on parle ici d'une dérive qui pourrait représenter 11 milliards à l'issue des arbitrages de juillet. Au bas mot, car les récentes annonces - Beauvau de la sécurité, création d'une assurance récolte à 600 millions d'euros vendredi dernier, plan pour Marseille une semaine plus tôt - sont déjà prises en compte, assure-t-on à Bercy, mais les autres  suivent à un rythme  frénétique, Macron ayant le « chèque facile » : lundi, alors qu'il décorait les médaillés des Jeux olympiques de Tokyo, il a promis un « plan massif » pour les équipements sportifs de proximité, qu'il annoncera « dans les prochaines semaines ».Le Haut Conseil des finances publiques aura bien du mal à cerner ce cadrage budgétaire. Comment vérifier la crédibilité du déficit public alors que l'on ne connaît pas le niveau total des dépenses, alors qu'on ne peut pas comparer les dépenses au niveau de recettes totales ? Et si l'on ne parvient pas à juger de la cohérence du déficit, comment le faire s'agissant de la dette, le premier rétroagissant sur le second (hors flux de créances) ?

Manque de sérieux budgétaire !

Comment garder son sérieux budgétaire quand on a dû consentir un déficit de l'État de presque 180 milliards d'euros sur une seule année (2020) face à la crise sanitaire ? Le niveau de déficit 2021 est révisé à la baisse de 9,4% à 8,4%, et pour 2022 à 4,8%. Mais celui-ci devrait être en réalité plus élevé, autour de 5% du PIB, suite à l'adoption des amendements de dépenses. Par ailleurs, ne figurera dans le budget 2022 aucune dépense d'urgence car des crédits 2021 déjà financés (par endettement) mais non consommés, seront reportés en 2022. Et en 2022, la dette s'élèverait selon Bercy à 114% du PIB. Un niveau d'endettement qui pourrait être aussi sous-estimé après 116% annoncés pour 2021. Le projet de budget repose sur des hypothèses conservatrices (sous-estimées) de croissance et de rentrées fiscales, ce qui crée des marges de manœuvre. « Une partie des fruits de la croissance ira à la réduction de la dette », promet Bercy : incroyable ! nous avons tellement perdu le sens de la mesure que nous sommes capables de rejouer la scène de la « cagnotte » avec un déficit envisagé entre 4,8 % et 5,3 % du PIB. 

En ne donnant pas, encore cette fois, les informations permettant au Haut Conseil des finances publiques de se prononcer sur le sérieux du cadrage budgétaire en toute connaissance de cause, l'exécutif ne respecte pas les droits du Parlement. Il faudra attendre la présentation des documents budgétaires, et probablement attendre que le projet de loi arrive au Sénat, afin d'intégrer l'ensemble des arbitrages gouvernementaux intervenus en séance à l'Assemblée, pour connaître le budget 2022. Voilà des acrobaties budgétaires préoccupantes à la veille de  l’élection présidentielle, d’autant plus que les promesses des candidats déjà lancés ont la dizaine de milliards d'euros pour unité de compte (cf Hidalgo).

 


UNE RENTREE POTEMKINE

Village potemkine

Le décor de la rentrée est installé. Tels les « villages Potemkine » de Russie, les façades de la France qu’on veut nous présenter sont souriantes, quand elles ne sont pas rutilantes. L’optimisme est de retour dans l’air du temps. La France est supposée bénéficier d’une belle reprise économique.

L’embellie de  la rentrée.

Cette année, la  croissance atteindra 6,25%, selon l’Insee, soit sa meilleure performance depuis 1973, ce qui permettra à l’activité de retrouver son niveau de 2019 en fin d’année. L’emploi salarié privé et public dépassait déjà de 145.500 postes son étiage d’avant la pandémie au début de l’été. Et à entendre le gouvernement, l’économie française serait ainsi non seulement en passe de surmonter le choc le plus violent qu’elle a subi depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais elle en sortirait renforcée. La forte croissance de 2021 résulte de l’effet de rattrapage qui suit la récession historique de 8 % du PIB en 2020, dont la nature est particulière puisqu’elle n’a pas été provoquée par des déséquilibres économiques mais par les mesures sanitaires prises par l’État pour répondre à l’épidémie. Epargne pléthorique des ménages, trésorerie gonflée des entreprises, le mouvement mécanique de récupération lié à la levée des restrictions gouvernementales était attendu et jouera encore en 2022, avec une progression de 4%. Bruno Le Maire se targue même d’attribuer une partie des recettes de TVA à la baisse du déficit et à la dette, tout en vantant les  mérites de son plan de relance. Mais ce n’est qu’une façade.

La  réalité économique est plus triste.

Pour être vigoureuse, la reprise est hémiplégique et risque d’être éphémère. Elle renforce le modèle insoutenable d’une croissance à crédit, tirée par la seule consommation et elle entraîne l’envolée du déficit commercial à près de 80 milliards d’euros, faisant la fortune des entreprises chinoises et allemandes, mais aussi italiennes et espagnoles. La production demeure inférieure de 2,7 % à son niveau de fin 2019, souffrant de pénurie de matières premières, de composants et de travail. Même la situation de l’emploi  n’est pas satisfaisante,  malgré la baisse apparente du chômage, elle fait coexister 1 million d’offres non satisfaites et encore 600 000 travailleurs en chômage  partiel. Le pays compte aussi 2 millions de RSA et environ 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Certains secteurs, comme l’aéronautique, l’hôtellerie de luxe ou la culture, restent profondément déprimés, de même que certaines zones géographiques, notamment Paris où le commerce et le tourisme sont sinistrés. Notre pays, reste le champion des prélèvements et du fait de la compétitivité en berne notre appareil de production a perdu 0,2 % des parts de marché à l’exportation. La stratégie du « quoi qu’il en coûte » se prolongera en 2022, avec la fuite en avant des dépenses de fonctionnement et la perspective d’un second plan d’investissement. La  croissance 2021 a reposé entièrement sur le déficit porté à 9,2% qui a laissé filer  les dépenses à 62% du PIB : la croissance française repose  entièrement sur la  dette. Dès 2023, la  France affichera le plus important déficit de la zone euro en pleine période de resserrement des politiques monétaires de la FED et de la BCE et de remontée des taux longs, avec un retour vers la croissance potentielle de notre économie qui se situe autour de 1 % par an. La reprise se résumera à un feu de paille alimenté par des dépenses publiques, dont l’immense majorité finance des dépenses courantes et non des investissements. Au total, l’économie française sort profondément affaiblie de l’épidémie de Covid, compte tenu de l’accroissement de ses faiblesses structurelles

La réalité tout court est encore plus triste.

En effet, c’est à une triste réalité que nos compatriotes sont confrontés. Le pays est plus malade qu’il n’a jamais été depuis longtemps. La violence et la délinquance se répandent dans les quartiers et les campagnes. Les flux migratoires atteignent des sommets. Le désœuvrement ronge le pays dans ses profondeurs et la situation des « territoires perdus de la République » devient effroyable. Les médias se contorsionnent pour dédramatiser cette réalité explosive et son déchaînement de violence. Et de fait une grande vague d’illusions et de mensonges à commencé à déferler sur le pays dans la perspective de l’élection présidentielle. Il est malheureux que des personnes  comme Christophe Béchu  viennent entretenir ce mirage avec un discours  « misérable » devant les députés LREM réunis à Angers, vantant leur courage et les promesses tenues et les félicitant d’avoir réalisé ce que la  droite avait rêvé de faire  sans le réaliser  alors que jamais on n’a connu à l’Assemblée nationale majorité plus arrogante et sectaire. Il y aurait beaucoup à dire sur cette  manière de se rouler  par terre devant la Macronie, mais si les promesses tenues c’est, entre autres, l’abandon de ND des Landes,  l’augmentation de 25% de la CSG  sur les retraités, l’extension de la PMA, l’imbécile suppression de la taxe  d’habitation et la fermeture de Fessenheim, alors effectivement, nous ne sommes plus de la même famille. Quant à  la droite, elle n’est plus au pouvoir depuis 10 ans, elle a fait 80 réformes sous Sarkozy. Macron n’aura vraiment réussi que la Flat taxe et quelques bricoles non abouties de réforme du travail. Non, Christophe, tu vas appeler à le soutenir, on ne te suivra pas !

 


APOCALYPSE COGNITIVE

Apocalypse cognitive

Voilà un sujet bien de notre époque.

On a vu que la Chine l’a pris à bras-le-corps en contingentant le temps des  jeunes  à 3H par semaine sur internet (voir article précédent). Dans son essai, le  sociologue Gérald  Bronner examine comment le temps disponible de notre cerveau, toujours plus grand est utilisé. Le terme « apocalypse » suggère  que nous pourrions aller vers une catastrophe. En effet, la situation est inédite : jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité, pensaient-ils. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le sociologue analyse donc la rencontre explosive entre la dérégulation de l’information et les structures de notre cerveau, avec  ses « invariants » hérités de l’homo sapiens que nous sommes.

La disponibilité mentale.

L’auteur constate qu’entre le XIXe siècle et aujourd’hui on peut dire approximativement que notre disponibilité mentale a été multipliée par 8, ce qui est considérable. Cette disponibilité mentale accrue est la conséquence de l’amélioration de la productivité du travail, du droit du travail, de l’augmentation de l’espérance de vie ou encore de l’apparition de la machine à vapeur puis de l’intelligence artificielle qui contribuent à externaliser certaines tâches et à libérer du temps pour l’humanité. Les conséquences pourraient être gigantesques puisque ce « temps de cerveau disponible » est le plus précieux trésor qu’on puisse imaginer. On pourrait y puiser de grandes symphonies, comme des œuvres littéraires majeures ou encore de brillantes découvertes scientifiques. Seulement, ce trésor est littéralement « cambriolé » par ce qui se produit sur le marché de l’information (le marché cognitif) par l’entremise notamment des écrans  avec le déferlement d'informations qui a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une véritable dérégulation de ce « marché cognitif », avec une fâcheuse conséquence, celle  de  capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention.

Les invariants mentaux.

La masse d’informations disponibles atteint aujourd’hui un niveau inégalé - et de loin - dans l’histoire de l’humanité. Notre cerveau ne peut donc toutes les traiter. Il va donc picorer dans cette masse non pas en fonction de la recherche du vrai ou du rationnel mais en fonction de certaines obsessions qui caractérisent notre espèce. Homo sapiens, l’être humain tel que nous sommes,  est apparu il y a environ 300 000 ans et sa population commence à croître notablement il y a 40 000 ans. Il a arraché graduellement à la nécessité de survie dans un monde hostile qui absorbait toute son attention un peu de temps disponible pour autre chose. La sociabilité se développe avec les premiers villages, et  l’agriculture apparait avec la  capacité d’expérimentation… Ces éléments ont pour conséquence involontaire de libérer cette sorte de trésor de guerre attentionnelle dans lequel l’humanité a puisé tout au long de son histoire ses ressources, ses innovations, son art, et son exploration des mondes possibles. Mais ce picorage ne se fait pas par hasard. Il  obéit à des structures mentales venues du fond des âges, des invariants toujours profondément ancrés en nous.

D’abord  « l’effet cocktail » qui nous permet d’extraire volontairement une source d’un environnement (bruyant ou visuel) et en traiter préférentiellement les informations qui en proviennent. Les neuroscientifiques nous expliquent que c’est  une capacité inimitable, y compris pour les intelligences artificielles les plus sophistiquées. Sont concernées toutes les informations concernant notre identité, un danger ou un avertissement. Mais aussi le rouge et le mot « sexe ».

Autre invariant qui agit puissamment : la peur. Elle est implémentée dans notre nature même et elle fait que nous sommes  les descendants des  peureux, et cela n’a rien d’irrationnel du point de vue de l’espèce. Ainsi, l’information qui prétend nous alerter d’un danger nous attire irrésistiblement… d’où les alertes sanitaires et/ou environnementales pas toujours fondées. C’est pourquoi toutes les allégations fausses se diffusent plus vite que les démentis que la science peut apporter et qui mettront des mois à s’affirmer.

Nous sommes aussi attirés par la conflictualité, ce que l’auteur appelle  « la  lutte des clashs ». Les situations de conflit  présentent un attrait cognitif auquel nous avons du mal à résister. Parmi nos invariants mentaux, on trouve évidemment le sexe, mais aussi la colère. Ce sont de bons supports émotionnels pour conférer une certaine « viralité » à un produit cognitif.

Enfin, une force nous pousse à être attentif à l’imprévu, la surprise et l’exploration, et cette tension entre le confort de la sécurité et l’appétit pour la découverte semble profondément inscrite dans notre histoire évolutionnaire. Mon prof de philo disait déjà : "l'étonnement, c'est le début de l'intelligence".

Les écrans.

Les limites  de notre cerveau, voilà une expression qu’il faut prendre au sérieux, ne serait-ce que parce que si les écrans nous attirent plus que d’autres sources, c’est parce que notre cerveau a été constitué au cours de l’évolution pour traiter massivement les informations visuelles. La  moitié de notre cortex cérébral est consacré à l’analyse du monde visuel. Or les écrans ne sont que les médiateurs de la rencontre entre l’hypermodernité du marché cognitif et le très ancestral fonctionnement de notre cerveau. L’infiltration des écrans dans tous les  interstices de notre vie quotidienne est patente. Ils dévorent notre temps de cerveau disponible plus que n’importe quel autre objet présent dans notre univers. Et les chiffres sont inquiétants, 6h40 de temps de consommation moyenne journalière chez les adolescents, car ce qui est pris ici n’est pas investi là. On pensait que ces jeunes esprits y trouvaient du matériel intellectuel aussi satisfaisant que dans un livre ou dans un cours. Mais non, ce temps est réparti entre 43% pour la télé, 22% pour les jeux vidéo, 24%  pour les  médias  sociaux et 11% pour parcourir internet. Du coup, le temps consacré à la lecture à diminué d’un tiers. Le smartphone s’avère être de plus en plus le capteur d’attention. Conjugué avec tous les moyens utilisés cités plus haut, pour attirer, susciter la curiosité, les effets délétères sont multiples et la  place manque ici pour en faire le détail. Il faut lire le livre. Un seul exemple : la poursuite jusqu’à l’obsession de ce qui fait  événement est particulièrement sensible pour les médias d’information en continu.

Voilà pour le côté catastrophe.

La « révélation ».

Le terme « apocalypse » qui a pris communément le sens de catastrophe, en fait, à l’origine, signifie « révélation ».  Un terme qui indique l’action de découvrir, de dévoiler une vérité auparavant cachée. C’est le  premier sens qui l’emportera chez ceux qui se contenteront de lire le titre. D’ailleurs on sait que 59% des personnes  qui  partagent  des articles sur les réseaux sociaux n’ont lu que les titres  et rien de  leurs contenus. De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle. L’usage de  la pensée analytique, de l’esprit critique et de ce que nous appelons la rationalité, nécessite une voie mentale plus lente, plus énergivore et donc plus douloureuse, qui ne peut pas toujours concurrencer avec succès les  plaisirs cognitifs instantanés. Mais rien dans notre nature ne rend fatale la tyrannie des boucles addictives et  du cambriolage de notre attention. L’extrême complexité de notre cerveau est notre meilleure arme  face à l’adversité. Il n’empêche, Les Chinois préfèrent la manière coercitive forte, et les enfants de la Silicon Valley vont dans des écoles privées d’écrans. Christelle Morançais aurait-elle tout faux en distribuant un ordinateur à chaque lycéen des Pays de la Loire ? Peut-être ! Gérald Bronner nous prévient : « la priorité de  toute civilisation devrait être de faire le meilleur usage possible de ce trésor attentionnel ». Nous voilà prévenus.

Apprendre à lire, à écrire et à compter devrait s’accompagner de la mission d’apprendre aussi à penser sa propre pensée et de donner à chacun l’opportunité de ne pas céder trop systématiquement au vorace cognitif avec lequel nous cohabitons. Notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Nous sommes  la  seule espèce à être capable de penser notre destin avec une telle profondeur temporelle, la seule à pouvoir prendre en compte les conséquences primaires et secondaires de nos actions. Il nous reste seulement à réaliser toute notre potentialité.

Alors peut-être crèvera-t-on le « plafond civilisationnel » vers un autre Homme !

Gérald Bronner est professeur de sociologie à l'Université de Paris, membre de l'Académie des technologies et de l'Académie nationale de médecine. Il a publié plusieurs ouvrages couronnés par de nombreux prix. Son dernier ouvrage paru est Cabinet de curiosités sociales (collection « Quadrige », Puf, 2020).

 


LE VERTIGE DES CANDIDATURES (2)

Elysée

 

Suite du tour d’horizon du paysage politique.

Du côté de l’extrême droite.

À ce beau désordre s’ajoute de nombreuses inconnues, dont la plus importante est la candidature éventuelle d’Éric Zemmour. La boule dans le jeu de quilles. On dit dans les officines qu’il prendra des voix à Emmanuel Macron, on se demande comment, ou aux Républicains qui n’ont pas du tout le même  logiciel. C’est par rapport à Marine Le Pen que ce n’est pas un atout supplémentaire capable d’élargir le spectre de son électorat : sur l’Europe, sur la sécurité, sur l’immigration, c’est un maximaliste et il se présente pour faire « mieux » que la  présidente du RN dans les domaines où, elle s’est ralliée à la « sagesse » idéologique pour toucher une droite moins extrémiste. Je suis persuadé, pour ma part, que si Eric Zemmour va au bout de sa candidature, il affaiblira Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, tout en créant dans l’esprit des électeurs une telle confusion qu’il finira par incarner davantage les idées de Jean-Marie Le Pen que celles de sa fille. Le tout dans un contexte où le RN paraît affaibli après les Régionales et  Marine Le Pen usée. Si elle continue de s’afficher dans le  Match avec  Macron, c’est  par défaut, le  paysage électoral  n’étant  pas encore défini. On aurait pu se passer de la gaffe d'Eric Ciotti.

La solitude de  Macron.

Du côté de chez Macron, ce n’est pas le trop plein, c’est plutôt le vide.  Si LR est encombré par ses « talents », à LRem  ce serait plutôt  l’inverse. Des talents on en cherche. Quoi qu’il en soit ils ne serviraient guère, le Président ayant pris le pli de faire tout, tout seul. Il y a certes des velléités d’organisation dans son cas, mais ça ressemble beaucoup à la création d’écuries  parallèles au cas où… Ainsi le  rassemblement de la République des « Jaunes » à Fontainebleau où les LR en rupture de  ban cherchent à se constituer un gîte  pour tenter d’exister. A Angers, aux journées parlementaires de LRem (j’espère pas aux frais du contribuable local), on a bien parlé de la création d’un  « grand » parti démocrate, ce vieux serpent de mer dont Bayrou rêve depuis la fin de l’UDF, mais il serait  étonnant que la démarche aboutisse à un ensemble homogène.  Chacun y pense avec ses arrières-pensées pour le coup d’après. Ceux qui rêvent d’un paysage politique réduit à deux partis comme aux Etats-Unis  oublient qu’on est en France  et  que le  schéma anglo-saxon ne correspond pas  à nos mentalités. Pour la campagne présente, aucun doute : Macron sera candidat, son propre directeur de campagne et son propre porte-parole. Il ne restera qu’à coller les affiches.  Pour ça, il a déjà Dupont-Moretti et sa Rolex. Sa cote reste élevée, mais la cote ne fait pas le vote. Les sondages le donnent toujours gagnant devant Marine Le Pen, mais avec un écart assez réduit (8 points dans un duel, c’est 4 points à rattraper). Il n’y a pas à s’en formaliser : il en sera ainsi tant que  le paysage électoral de  la présidentielle ne  sera pas figé  et la  campagne lancée. Les sondages de l’automne précédant l’échéance se sont toujours révélés faux. Les Français ne veulent toujours pas de la réédition de 2017 et 59% d’entre eux ne souhaitent pas que Macron se représente ! Comme quoi, on a encore le temps de voir. Attendons  que ça « décante »   comme on dit.

Et puis d’ici avril, le sortant a encore tellement le temps de dire des bêtises…


L’OPIUM DES JEUNES : PAS  EN CHINE !

Internet

 

« L’apocalypse cognitive » n’aura pas lieu pour les jeunes chinois. La Chine a tout simplement limité l’accès des mineurs aux jeux vidéos en ligne à 3 heures … par semaine ! Les médias gouvernementaux désignent les jeux vidéo en ligne comme « l’opium des jeunes ». Un opium du peuple qui a créé une addiction, toujours selon le gouvernement, qui détourne la jeunesse des études et de leur vie familiale.

La solution est simple.

Xi Jinping continue sa croisade pour la jeunesse. Après l’enseignement privé réduit à néant en quelques jours, voici donc venu le tour des jeux vidéo. Nos parents occidentaux en rêvent, la  Chine le fait. La solution est simple, à la chinoise : interdiction pure et simple de jouer pendant la semaine. Et le  temps est limité à une heure maximum par jour le vendredi et les week-ends et les jours de congés. Et encore, pas n’importe quand, seulement entre 20h et 21h. Et cela dès le 1er septembre. Le journal du Parti Communiste a défini les conditions de négociation de ces mesures : il n’y en a aucune : « Pas de place pour le compromis ou la négociation », ça a le mérite d’être clair. Avec une
petite précision qui a son importance pour les petits malins qui chercheraient à contourner l’interdiction : « Le gouvernement sera sans pitié ». En Chine, on sait ce que cela veut dire. 

Autoritaire, mais salutaire.

En Chine communiste, il n’y a aucun doute, le pouvoir de  surveillance du pouvoir communiste est tel que ce sera appliqué. On n’imagine pas  que cela soit faisable chez nous. Pourtant les méfaits des jeux et de l’internet récréatif sont connus par leur impact  sur le temps de cerveau disponible qui est absorbé en lieu et  place  de celui qui pourrait être consacré au savoir. Les enfants de la Silicon Valley ne sont-ils pas mis dans des écoles « sans écrans »… Ainsi la Chine formera des milliers d’ingénieurs pendant que nous, nous peinerons à recruter ne serait-ce que des enseignants compétents et continuerons de dégringoler dans les classements internationaux. Nos éditeurs de jeux vidéo ne sont pas concernés, car les étrangers n’ont jamais eu le droit de pénétrer directement le marché chinois. Ce sont donc les éditeurs chinois qui vont souffrir, en silence évidemment, mais de cela on n’a cure. Si vous n’arrivez pas à contrôler vos enfants, vous pouvez toujours envisager de leur faire faire un stage en Chine pendant un an…

On ne sait pas si Huawei a été consulté… Désormais, on attend de Xi Jinping les prochaines décisions sur les burgers, les bonbons, la télé-réalité, le rap, les crottes de nez et autres « dérives » de la jeunesse.




LE VERTIGE DES CANDIDATURES

Elysée

 

L’automne climatique est presque déjà là. Et les feuilles commencent à tomber. Comme saisies d’une étrange correspondance, les  candidatures à l’élection présidentielle tombent elles aussi, si nombreuses qu’elles donnent le vertige à nos concitoyens.  Une force incompréhensible semble pousser les uns et les autres, dans tous les partis, à se croire le meilleur pour affronter le  suffrage des Français. Peut-être que l’exemple d’Emmanuel Macron en 2017 les inspire : partir du quasi anonymat et arriver au second tour avec la chance d’être plus acceptable que Marine Le Pen. S’il l’a fait, n’importe qui devrait pouvoir le faire. Car, une constante continue de s’imposer : l’opinion indique dans tous les sondages que le pays refuse la réédition d’un duel Macron-Le Pen. Le  problème  est de savoir si une décantation est possible. Elle est indispensable, car, pour l’heure, la multiplicité crée la confusion et n’encourage pas à la participation électorale. L’équation à gauche semble plus compliquée qu’à droite.

L’embouteillage des gauches.

La perspective est plutôt sinistre à gauche. Additionnés, les communistes, les Insoumis, le PS et ses avatars, les écologistes, ne forment pas, selon tous les sondages, plus de 30% de l’électorat. C’est déjà une fragilité structurelle qui réduit les chances d’être dans la  course.  On a déjà une pléthore de candidats certains de leur engagement : Mme Anne Hidalgo et M. Arnaud Montebourg pour le PS,  MM. Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel (PC), pour la gauche radicale et au moins un écolo, Jadot ou Piolle. Encore que les écologistes aient une  propension à valider le discours le plus extrême et Sandrine Rousseau tient la corde. 30% c’est aussi l’espace qui permettrait de franchir le cap du premier tour, pour autant qu’il y ait un candidat unique. Mais en rangs serrés, ils n’ont même pas l’espace pour courir. Ils risquent tous de faire des scores inférieurs à 10 %. Certes, les Verts devront choisir au moyen d’une primaire, mais se rallieront-ils derrière le PS, ou bien le contraire, rien n’est moins sûr. Et les gauches ont un handicap de  taille : il  existe une faille irréconciliable entre les universalistes et les racialistes qui interdit le regroupement de l’électorat, même en cas d’alliance. Le  résultat de ces coalitions aux élections régionales est là pour en témoigner.

Une droite consciente de l’enjeu.

C’est  la leçon que je tire de l’université  d’été de La  Baule avec Les Républicains. Tous les  candidats ont fait acte de présence : Michel Barnier, Philippe Juvin, physiquement, Eric Ciotti et Valérie Pécresse  par vidéo interposée. Ne manquait que Xavier Bertrand qui cultive son chemin personnel. Aucune tension, de la sérénité. Une certitude : il n’y aura qu’un candidat, tellement tout le monde est persuadé que deux candidats pour le même électorat, c’est la recette de la déroute. Rien à voir avec ce que  les médias en disent : pour eux l’affrontement est inévitable et ils  citent volontiers deux candidats,  Bertrand/Pécresse, en ignorant totalement le  parcours que pourrait faire un Michel Barnier. C’est leur jeu de dramatiser. Révigorés  par les résultats des dernières  élections, les caciques du parti réfléchissent à une  méthode de « départage », primaire ou autre aidée par un sondage énorme portant sur quinze mille électeurs de droite pour faciliter la décantation, qui de toute façon aura lieu. La famille LR aura un seul et unique candidat derrière lequel tous  les autres se rangeront. La formule « jouer collectif »  était samedi dernier dans toutes les bouches. Le rebond de la droite est incontestable. Elle est majoritaire dans le pays, elle reste bien implantée dans les territoires et, si elle a autant de candidats à proposer, c’est parce qu’elle a beaucoup de talents disponibles. Tout le monde ne peut pas en dire autant. La détermination de Xavier Bertrand à se présenter indépendamment du parti complique la solution mais ne l’empêchera pas.  Lui aussi aurait gros à perdre. En attendant, les Barnier, Pécresse, Ciotti, Juvin, Peyre (nouveau venu) vont tenter leur chance, profitant de leur fidélité au parti. Reste que  l’important, par-dessus tout, c’est de faire gagner l’équipe de France de la droite. Elle a un  atout : rien ou presque ne sépare les différents projets.  La convergence des discours simplifie considérablement l’équation. Il n’est pas de querelle d’ego qui ne trouve sa solution. Ce  serait impardonnable.

Il reste à analyser  les chances du Rassemblement national et ce  qui se passe du côté de chez Macron.  A suivre, donc.

 


LA CHUTE DU SAVOIR

Crétin

L'occident est en déclin. L'obscurantisme progresse partout  au lieu du savoir, et   pourtant, " le temps de cerveau disponible" pour apprendre n'a jamais été  aussi important. Alors  pourquoi  ?

L'article ci-dessous propose une observation et une analyse très éclairantes. Je ne peux qu'y souscrire. Elles recoupent les attendus énoncés par Gérald Bronner dans son ouvrage, "Apocalypse cognitive" dont je vous entretiendrai bientôt. 

" Un ingénieur français travaillant dans l’intelligence artificielle dans la Silicone Valley remarquait cette semaine qu’il y avait de moins en moins d’ingénieurs américains dans son équipe et de plus en plus d’Indiens, de Chinois, de Coréens. Il y voyait une explication : depuis leur plus jeune âge les Américains sont encouragés par le pédagogisme ambiant - « tu es merveilleux mon fils » - même s’ils sont nuls. Arrivés à l’âge adulte ils sont encouragés à l’Université - « ce que tu fais est formidable » - même si leur production est insignifiante. Entrés dans l’entreprise on les encourage encore en leur disant que ce qu’ils font est « exceptionnel ». Et un jour le couperet tombe : on les vire car on s’est rendu compte qu’ils étaient très mauvais et que leur insuffisance remontait à l’acquisition des savoirs fondamentaux. Et on les remplace par des Indiens.

En France, nous en sommes au même point. Les résultats annuels de l’étude Pisa sont sans appel : en mathématiques les 5% des meilleurs élèves d’aujourd’hui sont à peine au niveau des élèves moyens d’il y a 30 ans, et les élèves moyens au niveau des plus mauvais d’hier. En sciences de la vie, idem. En français et en philo, n’en parlons pas. Et pourtant les résultats au bac sont exceptionnels… Cherchez l’erreur : elle tient à la même cause qu’aux USA, le pédagogisme qui veut faire de chaque enfant depuis 40 ans un être exceptionnel qui a droit à toute la bienveillance de ses aînés même si son savoir et son intelligence sont des plus mauvais. Arrivé à l’âge adulte, cet être exceptionnel, paré de son inculture n’a jamais été confronté à l’échec.
 
Investi des pouvoirs formidables que lui donnent les réseaux sociaux, cet imbécile patenté et encensé par l’Education Nationale se croit investi d’une mission : donner son avis sur les avancées les plus prodigieuses de la science, remettre en cause les études des plus grands chercheurs, défier la communauté scientifique. Il n’a, bien entendu, pas le début du commencement de la moindre compétence dans aucun domaine, à commencer par la médecine, ni le bagage théorique minimal pour comprendre ce qu’est une série statistique ou une probabilité.
 
Ajouter à cela une méconnaissance complète des grands mouvements de l’Histoire, il s’autorise à se comparer à un résistant, ou à voir dans nos gouvernants des apprentis dictateurs. Son civisme et sa moralité, pour autant qu’il en ait jamais eu, ont été systématiquement démolis depuis 30 ans par le droit des minorités qui tend à s’imposer à la majorité et il se vit désormais en héros révolutionnaire. Parce que « sa voix compte ». Parce qu’il a « quelque chose à dire ». Même une énorme connerie.
 
L’inculture générale règne. Chaque année 600 000 bacheliers sortent de l’enseignement secondaire. Ils n’ont qu’une très vague idée de qui est Jean Moulin, de ce pourquoi il est mort. Ils ne savent pas comment fonctionnent une cellule animale et comment y pénètre un virus. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est une loi de distribution normale… Toutes choses qui sont pourtant au programme et qu’ils n’ont jamais apprises. Mais on leur a dit qu’ils étaient « formidables ». Alors Ils parlent, ils postent leur tweets vengeurs et ils refusent de se faire vacciner « parce qu’on n’a pas assez de recul ». Ils refusent le pass sanitaire parce « qu’on vit en dictature » et plus ils parlent, plus on les écoute parce que « la parole de chacun est précieuse ».
 
Notre pays a été à l’origine de l’esprit des lumières, des plus grandes avancées de la science et de la médecine. Nous avons longtemps été à la pointe de l’innovation. Nous sommes désormais à la queue des classements internationaux. Le mouvement antivax, la révolte contre le pass sanitaire ne sont pas des accidents de l’Histoire. Ils sont le symptôme d’un spectaculaire basculement de notre pays dans l’ignorance."
 
Marc Wluczka, médecin de santé publique

 


LE POINT SUR L’ECONOMIE

Croissance économique

 

Une reprise en trompe l’œil.

Cette rentrée s’ouvre sur une reprise de l'activité réjouissante. L’injection massive de fonds publics a sauvé l'économie du désastre, mais justement la gestion publique de la crise a masqué nos faiblesses sans les faire disparaître. La période que nous venons de vivre débouche sur des perspectives économiques positives avec une croissance qui devrait atteindre 6%  et  un chômage pour l’instant à son étiage de 2019. L'activité économique renouera d'ici à la fin de l'année avec le niveau d'avant-crise. Mais c’est un trompe l’œil.  Il est grand temps de se préoccuper de ses faiblesses qui n’ont évidemment pas disparu,  en portant sur elles un regard lucide.

Un regard lucide.

Un regard lucide consisterait, par exemple, à se demander pourquoi notre niveau de vie par habitant a dégringolé de plus de 20 places, du 5e au 26e rang mondial, depuis 1975, autrement dit depuis que nos finances publiques sont déficitaires, ainsi que l'a pointé l'ancien président du Fonds monétaire international Jacques de la Rosière. Ce serait admettre que le pays roi de la dépense publique est toujours aussi incapable d'en évaluer l'efficacité. Il serait temps de chercher à comprendre comment d'autres pays obtiennent de meilleurs résultats que nous en matière d'éducation tout en dépensant moins ; pourquoi, comme l'a révélé la crise du Covid, notre système de soins s'est trouvé si vite au bord de la rupture ; pourquoi notre recherche publique en matière de santé a paru stérile lorsqu'il y eut urgence à trouver des parades contre le virus. Ce serait enfin prendre conscience de la pente déclinante de notre industrie pour engager le rattrapage nécessaire. Nous sommes tombés à un niveau sous-critique dans de nombreuses branches du fait d'un manque d'investissement chronique.

La  hausse des prix.

Le revers de la médaille, c’est que nous devons nous préparer à payer plus cher, tout ou presque. L'envolée du coût des matières premières et  du coût du transport commencent à se répercuter sur les prix, et cela devrait s'accélérer. L'inflation est de retour, pour quelques mois seulement selon les banques centrales, mais rien n’est moins sûr. Les hausses concernent toutes les matières premières, les  produits agricoles, les métaux ou encore le pétrole. Selon l'OCDE, le commerce mondial des marchandises a tout simplement explosé, avec un nouveau record au deuxième trimestre. Les taux de croissance de sortie de crise sanitaire sont spectaculaires et l'explosion de la consommation des ménages dans le monde ainsi que la reprise de l'activité des entreprises provoquent une surchauffe sans équivalent. Cette hypercroissance est alimentée par les torrents d'argent déversés par les banques centrales, par la multitude de plans de soutien et maintenant de plans de relance, par l'épargne pléthorique des ménages et par les trésoreries massives des entreprises. On assiste à une pression sans précédent sur les chaînes d'approvisionnement comme la pénurie des semi-conducteurs qui paralyse notamment l'industrie automobile, mais elles vont bien au-delà des semi-conducteurs. Elles se résorberont certes mais cela prendra du temps. Et il faut rajouter le coût du transport qui explose lui aussi du fait de l'absence de disponibilités, principalement dans le transport maritime. Les entreprises vont répercuter ces hausses sur les prix d'achat. Le réchauffement climatique et les accidents qu'il provoque, sécheresses,  inondations,  est un autre facteur de hausse des prix. Elles vont régulièrement faire flamber les cours des matières premières alimentaires. Nous entrons dans un cycle inflationniste.  

La course d’obstacles des patrons.

Réunis à l’hippodrome de Longchamp pour l’université d’été du Medef, les patrons sont actuellement lancés dans une course d’obstacles pour bénéficier de la reprise économique, entre pénuries de recrutement, de matériaux et les contraintes sanitaires qui compliquent le retour des salariés. En toile de fond, la transition environnementale préoccupe également. En plus, Bruno Le Maire les a invités à mieux rémunérer les plus faibles pour protéger le pouvoir d’achat. L’annonce de la fin du « quoi qu’il en coûte » les inquiète également. La fête doit s'arrêter un jour, on ne peut indéfiniment continuer à créer du déficit, à aggraver le poids de la dette et à détériorer le bilan des banques centrales. Mais, contrairement à ce que dit Bruno Le Maire, le « quoi qu'il en coûte » n'est pas fini, en France où, pour des raisons électorales, on va continuer à raser gratis jusqu'en avril 2022. Il va simplement être atténué, certaines aides qui n'ont plus de raison d'être vont être progressivement diminuées. D’ailleurs, Bercy a annoncé, dans la foulée, que les titres-restaurants resteront finalement plafonnés à 38 euros jusqu’en février. Notre grand argentier parle de « sur mesure ».

On l’a compris, on est déjà dans la campagne présidentielle. Il serait bon que celles et ceux qui aspirent à diriger le pays s'interrogent pour éviter de continuer à se mentir année après année en compensant par des déficits publics un déficit de création de richesse. Il est urgent de porter un regard lucide sur les défis du pays plutôt que de bercer l'opinion de discours sur la grandeur de la France, que ce soit pour se vanter de l'avoir préservée ou pour promettre de la restaurer. Profitons plutôt du retour de la croissance pour traiter nos faiblesses !




FRACTURE VACCINALE : DES FRACTURES MULTIPLES.

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Même si elles semblent aller  en déclinant, les manifestations du samedi contre  la vaccination et le passe sanitaire sont suffisamment « achalandées* » pour qu’on y prête attention. Elles semblent rassembler un ensemble  assez hétéroclite de courants de pensée qui n’ont  qu’un point commun : ils sont contestataires. L’étude publiée par Le figaro le 9 août dernier propose un décryptage assez fouillé qui en éclaire,  me semble-t-il, avec beaucoup de précision tous les tenants et aboutissants. Jérôme Fourquet de l’Ifop et Sylvain Manternach, géographe et cartographe, ont analysé les données du géographe  de  la santé montpelliérain Emmanuel Vigneron, qui a dressé à une échelle très fine une carte inédite de la couverture  vaccinale (ci-dessus). Par exemple, en Ile-de-France ou dans l'agglomération lyonnaise, la carte fait ainsi apparaître les clivages sociologiques avec un taux de vaccination nettement moins élevé dans les banlieues populaires que dans les arrondissements bourgeois ;  elle montre également des écarts entre les zones rurales et le cœur des agglomérations, du fait d'une plus ou moins grande proximité aux centres de vaccination. Mais par-delà ces clivages assez attendus, la carte donne à voir de fortes disparités régionales. Elle met en lumière de nombreux clivages fondés sur la sociologie, l’Histoire, la culture politique, … qui expliquent notamment pourquoi le sud de la France est plus rétif à la vaccination et plus enclin à contester le passe sanitaire que le nord.

L’empreinte de l’Histoire.

Les  mentalités ont été façonnées au cours du temps par toute une série de  considérations dont notre  Histoire nationale porte les stigmates, depuis l’intégration dans l’espace national des régions de langue d’Oc plus tardive, et marquées par des rebellions contre le  pouvoir central, sous la monarchie comme sous la République, et les exemples abondent, religieux, politiques ou sociaux. Ces régions, souvent pauvres, éloignées géographiquement du pouvoir central, marquées par l’analphabétisme, ont toujours été les foyers d’une forme de contestation de l’autorité centrale qui a perduré jusqu’à nos jours. Hormis les dimensions économiques et sociales, paysannerie pauvre et sols peu fertiles, cette propension à l'insoumission, comme la réticence à la fiscalité ou à la conscription, plonge profondément ses racines dans un substrat historique politique et culturel très ancien. La croisade des Albigeois ou l’épopée cathare sont encore  bien vivantes dans les mémoires. Différents terroirs du sud cultivent ainsi le souvenir de révoltes paysannes et populaires. Les multiples épisodes nourrissent l'image d'un sud rebelle et insoumis face à l'arbitraire d'un pouvoir central autoritaire. Symboliquement, les opposants les plus militants à la vaccination entendent récupérer cet héritage quand ils se définissent comme des « résistants ».

Des espaces de culture alternative.

France vaccination agricult bio001Parallèlement à la rémanence de cet héritage historique, un autre paramètre, qui pèse sans doute davantage, permet d’expliquer la moindre vaccination observée dans l'arc méridional courant de l'Ariège au sud des Alpes, avec des extensions jusqu'à la Dordogne et au Quercy à l'ouest et aux montagnes du Jura au nord. C’est le mode de vie adopté par une part non négligeable de la population de ces territoires, se voulant en rupture avec la société de consommation et rejetant ou se méfiant de certaines manifestations du progrès technologique. Cette culture alternative s'épanouit préférentiellement dans les espaces ruraux ou de montagne, à distance des centres urbains. Ce sont généralement des « néoruraux », venus s’installer pour rompre avec le mode de vie citadin et soucieux de vivre à un autre rythme et en accord avec des valeurs privilégiant la communion avec la nature, l'échange, le troc et l'entraide plutôt que la possession de biens matériels et la surconsommation. Ils en sont devenus une part significative de la population active. De l'Ariège au sud de l'Isère, se dessine une diagonale qui  correspond aux territoires où l'agriculture bio est la plus développée en France, ce modèle agricole répondant le mieux aux options philosophiques et idéologiques de cette population, ces terroirs de moyenne montagne ne permettant guère, par ailleurs, de se livrer à l'agriculture intensive. Il est frappant de constater qu'à quelques exceptions près, cette carte du développement de l'agriculture bio se superpose avec la carte de l'indice de vaccination calculée par Emmanuel Vigneron. Les producteurs et les consommateurs de cette agriculture rejettent les produits chimiques, les pesticides et les OGM, et  logiquement, ils se montrent également plus réfractaires à la vaccination, le vaccin étant perçu comme un « procédé artificiel » et potentiellement dangereux pour la santé. 

La « galaxie vaccino-sceptique ».


France vaccination medecines altern002Ce n’est pas un hasard si les figures médiatiques de cette  pensée alternative résident précisément le long de cet arc méridional courant des Pyrénées au sud des Alpes où elles ont acquis une large visibilité nationale via les réseaux sociaux sur lesquels ils sont très actifs, leur audience et influence étant d'autant plus fortes dans leurs régions respectives, où ils disposent de relais et de soutiens. Le grand sud de la France se caractérise par ailleurs par une plus forte appétence pour les médecines douces ou alternatives. La densité par département de praticiens de ces médecines constitue un indicateur permettant d'évaluer l'audience de cette culture sur ces territoires. Cette prévalence est à mettre en relation avec  une population ayant opté pour des modes de vie écologistes et alternatifs. Il s'agit de ces néo-ruraux, de retraités ou de membres des petites classes moyennes se soignant par les plantes plutôt que par la chimie et les vaccins, volontiers défiants vis-à-vis des institutions gouvernementales et des grandes entreprises, qu'il s'agisse des laboratoires pharmaceutiques ou des opérateurs téléphoniques. On peut faire un parallèle entre le refus vaccinal et l'opposition au déploiement de la 5G, phénomènes procédant d'une certaine manière de la même matrice technophobe. Ainsi, des dizaines d'antennes relais ont été incendiées un peu partout en France et La carte des destructions présente certaines similitudes avec celle du refus vaccinal, comme si ces deux phénomènes distincts, constituaient des indices et des manifestations de l'existence d'une culture contestataire radicale et écolo-alternative. Ce n’est donc pas par hasard qu’un centre de vaccination ait été l'objet d'une tentative d'incendie à Nyons dans la Drôme et celui de Lans-en-Vercors (Isère) victime de dégradations, un incendie ayant partiellement détruit un autre équipement de ce type à Gap, dans le département voisin des Hautes-Alpes.

L’arc littoral frontiste.

La vaste zone de défiance vaccinale méridionale identifiée par Emmanuel Vigneron englobe également le littoral méditerranéen qui géographiquement, sociologiquement et électoralement est très différent. Cet arc, qui s'étend de Perpignan à Nice, est constitué de plaines densément urbanisées où le vote frontiste est très élevé. Sur le littoral languedocien comme sur la Côte d'Azur, la culture politique a peu à voir avec la sensibilité écolo-alternative imprégnant les collines et les montagnes de l'arrière-pays où Jean-Luc Mélenchon avait fait un malheur. Un trait d'union existe cependant, celui d'une très forte hostilité au « système » et d'une défiance vis-à-vis de l'autorité étatique. Ce point constitue sans doute le terreau commun nourrissant dans ces deux électorats, idéologiquement très opposés, la forte opposition vaccinale. On constate d’ailleurs que cet électorat frontiste méridional est plus frondeur et  plus défiant que celui du nord et de l’est.

Et aussi les « gilets jaunes ».

Au début de ce mouvement, la mobilisation sur les ronds-points fut aussi importante dans les zones du nord et du sud, mais alors qu'assez rapidement la mobilisation s'essouffla dans le nord, la pression monta crescendo dans le sud. Le long de l’arc se déployant de Perpignan jusqu'au Vaucluse, le mouvement s'est poursuivi avec une forte intensité durant plusieurs semaines avec la persistance de points de blocage et des violences se soldant par la destruction de très nombreuses barrières de péage sur la plaine littorale du Languedoc-Roussillon et dans la basse vallée du Rhône. Cet « arc de crise » correspond à une zone de forte résistance à la vaccination. Ainsi, d'après les données de l'Ifop, seuls 49% des personnes se définissant comme gilets jaunes ont reçu une première injection, cette proportion grimpant à 83% parmi la population ne les soutenant pas.

Comme on le constate, le mouvement de contestation contre le passe sanitaire auquel se joint des  « antivax » est un assemblage assez hétéroclite de populations aux motivations très différentes, voire contradictoires. Les  slogans en témoignent. Il n’est pas étonnant que le sud-est soit en tête de la protestation. Mais avec  l’augmentation de la pression sociale, la vaccination gagne du terrain bien que des bastions d'antivaccins existent toujours. Le danger, c'est qu'en se réduisant, ces poches de résistance se cristallisent et que la jonction se fasse avec des mouvements encore plus radicaux. Quant à la défense de la liberté que certains mettent en avant, elle est plus que discutable en la circonstance, mais c’est un autre débat.

* achalandées : sens premier "beaucoup de clients".

Compte-rendu complet dans le Figaro du lundi 9 août.

 


LE DESASTRE AFGHAN

Crétin

 

Quand l’Histoire fait  marche arrière.

Le sens de  l’Histoire, on voudrait que ce soit la marche vers le progrès et le meilleur. L’évolution de nos sociétés nous y avaient habitués. Mais le retour de la barbarie n’est pas nouveau. Les Talibans reprennent l’Afghanistan : les  Afghans seront donc livrés  à la barbarie obscurantiste d’un islam radical.  On a connu d’autres  accidents du même type dans l’Histoire des civilisations. En vingt ans, les Etats-Unis n’ont pas réussi à imposer le modèle démocratique occidental, malgré les milliards de dollars, ni à former, face aux Talibans, une armée afghane capable de livrer l’une de ces guerres dites asymétriques. Quand Joe Biden, après Trump, a annoncé le départ, inéluctable et irréversible, des troupes américaines, les militaires afghans, formés et équipés par les États-Unis, se sont simplement rendus, se sont enfuis, ou ont passé la frontière avec l’Ouzbékistan. Le seul bilan vraiment positif de leur intervention militaire est l’élimination d’Oussama Ben Laden au Pakistan par les forces spéciales. Les « Talibans », en revanche, n’ont jamais été vaincus ; ils ont pu constamment renaître de leurs cendres et ont continué à faire régner la terreur partout où ils pouvaient par des attentats, tuant des civils, hommes, femmes, enfants et vieillards.

Une population hétérogène.

L’influence des Britanniques puis, au vingtième siècle, des Russes, n’avait laissé aucune trace sur les traditions afghanes. Si les campagnes sont restées à l’écart souvent sous la férule des isalmistes, près de la population, 17 millions d’individus, vit dans les villes. La double décennie américaine y a modifié les comportements du peuple et a élargi son horizon, surtout celui des femmes. Mais face à la corruption et aux rivalités claniques d’un système politique instable, l’espace de liberté ne tenait que grâce à l’occupation américaine. Le retour à des préceptes religieux suffocants ne sera pas accepté aussi aisément qu’il aurait pu l’être à l’époque des seigneurs de guerre, aujourd’hui incapables de résister aux Talibans, alors qu’ils ont régné pendant des lustres sur de larges portions de territoire. Des dizaines de milliers d’Afghans sont morts aux mains d’une intolérance moyen-âgeuse ; il leur faudra mourir encore pour récupérer un peu de liberté.

Le retour des Talibans était inéluctable.

Les Talibans ont compris que la lassitude américaine leur offrait un boulevard. Ils se sont employés à rassurer les Afghans et les étrangers en leur jurant qu’ils ne voulaient de mal à personne, juste le pouvoir central. Mais partout où ils sont arrivés en conquérants, ils se sont conduits avec leur férocité habituelle, avec une pratique rodée de l’exécution sommaire, la fermeture des écoles pour les filles, l’interdiction pour les femmes d’avoir une vie publique. Ils tiennent leur mandat non pas d’une élection mais de la charia. Croire, sans doute pour justifier cette impardonnable défaite, qu’ils auraient changé ou que la conquête du territoire afghan aurait adouci leurs mœurs épouvantables est une illusion, une hypocrisie, un autre mensonge que les Occidentaux se font à eux-mêmes. La popularité de Joe Biden ne court aucun risque : écartelés entre la pandémie et le réchauffement climatique, les Américains ont d’autres chats à fouetter.

Une défaite qui fera date.

Le vieux dilemme occidental, intervenir ou laisser faire, a été tranché par le président américain, mais, depuis Trump, les États-Unis sont sur une pente isolationniste dont il vaudrait mieux examiner toutes les conséquences. L’Amérique, quasi ruinée, n’a plus les moyens d’être le gendarme du monde. Minée à l'intérieur par sa gauche "woke", elle n'est plus vraiment le pays des "lumières" qu'elle a été. Pire, nous sommes à une époque où les régimes inacceptables du siècle dernier sont redevenus à la mode : partout, de la France des contestataires et de l’antisémitisme  à l’Amérique qui a assisté au sac du Capitole, des factions exigent la mise en place de régimes autoritaires à vocation autarcique. Sur le plan stratégique, la victoire des Talibans est une défaite historique pour les démocraties et pour la Liberté, telle que nous la concevons. Ils ne se contenteront jamais de soumettre leurs compatriotes, on peut avoir la certitude qu’ils organiseront des attentats contre l’Europe et l’Amérique. N'oublions jamais que leur rêve est d'imposer la charia à toute la planète.

La France aussi…

Le Président Macron tente de sauver l’honneur et la dignité de la France en organisant le rapatriement de nos ressortissants et des afghans qui ont aidé nos forces et participé à nos actions. C’est bien le moins. Pour le reste, elle estime que ses engagements au Sahel et ailleurs la disculpent du retrait d’Afghanistan, décidé et accompli par François Hollande. Elle n’a pas tout à fait tort, sauf que ce qui vaut pour le combat au Sahel vaut pour toute zone géographique où des terroristes préparent des attentats. Ils obéissent à une logique qu’ils croient dictée par Dieu, ce qui les rend aveugles à toute forme de compromis, à commencer par le respect de la vie humaine. Nous allons donc les retrouver sur notre chemin. Probablement par des attentats dans notre pays, et le piège malien pourrait bien ressembler à son « cousin » afghan, avec le même résultat tôt ou tard. Ce qui se produit aujourd’hui n’est rien d’autre qu’un inquiétant déclin occidental, que consacre non seulement la montée en puissance des dictatures mais aussi notre propre refus de faire des sacrifices au nom de la liberté. C’est le message que l’on peut, d’ailleurs, adresser aux manifestants français du samedi : face à la montée des revendications communautaristes que veulent nous imposer des islamistes radicaux dans notre propre pays, vous pourriez avoir un jour à combattre vraiment pour la liberté dont vous vous réclamez. Pensez un peu à ce qu’elle serait si la charia vous était appliquée !

 


LA CHINE, BEN MON « COCO » !

Chine communiste

 

Les  occidentaux ont eu tout faux.

Xi Jinping a pris le chemin inverse de celui choisi par Deng Xiaoping en 1978. Sur le plan économique, la Chine se referme et se concentre sur son immense marché intérieur. Le mouvement s’accompagne d’une ferme reprise en main idéologique. Depuis son entrée dans l'Organisation Mondiale du Commerce, on a d'abord cru que, découvrant le capitalisme et s'ouvrant au monde, la démocratie progresserait et la dictature politique s'affaiblirait progressivement avant de s'effondrer. Comme pour l’ex URSS après la chute du mur de Berlin. Puis on a pensé que la Chine n'aspirait qu'à devenir la première puissance économique mondiale, avec un communisme de façade et un capitalisme économique sauvage. La Chine étant devenue l'usine du monde et le premier client de nombreuses industries et de nombreux pays, il fallait fermer les yeux sur le régime politique. Par naïveté ou/et appât du gain, on oubliait l’idéologie, tant pis pour les droits de l'homme et la liberté d'expression. Mais depuis quelques semaines une révolution se déroule sous nos yeux : Le triple choix de la fermeture économique, du durcissement idéologique et du pouvoir absolu fait du rêve chinois un cauchemar.

La Chine est bien une dictature et un pays communiste.

Xi Jinping le rappelle au monde. Nous assistons à une nouvelle révolution culturelle qui va changer la face de la Chine. En mai 2019 la Chine avait lancé une campagne pour « rester fidèle à son engagement initial » et « pour garder constamment à l'esprit sa mission ». On en comprend maintenant le sens. Ce n'était pas que des mots. Il n'est plus question d'ego ni même d'argent. Il est question d'idéologie. Xi Jinping ne veut plus être seulement un Big Boss, il veut égaler Mao, voire le dépasser. Il rêve d’être le grand Timonier. Et il veut tout contrôler. Et les « nouvelles routes de la soie »  ne sont pas seulement un vecteur de développement économique, elles sont  la manifestation d’un impérialisme mondial.

La reprise en main est globale et vise tous les secteurs un par un.

Le gouvernement chinois s'est d’abord attaqué aux patrons de ces entreprises chinoises devenues tellement puissantes qu'elles menaçaient le pouvoir central. Ces entreprises valorisées des dizaines de milliards de dollars, engrangeaient des dizaines de milliards de profits grâce à des centaines de millions de clients. Jack Ma et quelques-uns de ces milliardaires qui ont cru au mirage du capitalisme américain et de la cotation sur Wall Street se faisaient taper sur les doigts et disparaissaient quelques jours avant de réapparaître sans plus jamais s'exprimer. On a mis ça, alors, sur le compte d’une lutte d'ego, entre Xi Jinping et ses milliardaires.

Ensuite, le gouvernement chinois a provoqué une onde de choc avec la reprise en main musclée de ses entreprises de la tech, créant une véritable panique. Les investisseurs internationaux, comme le géant américain Blackrock, qui sont actionnaires de grands groupes chinois visés par le gouvernement sont aujourd’hui piégés.

Le  mouvement a continué avec le secteur de l'éducation, un secteur qui pèse plus de 100 milliards de $. XI Jinping a tout simplement décidé qu'il ne pouvait plus y avoir d'actionnaires étrangers dans ce secteur... et tant pis pour les fonds américains... Ces groupes ont même l'interdiction de faire des profits ou de lever de l'argent. Pour le gouvernement chinois, ce secteur ne pouvait pas répondre aux lois du capitalisme. Goldman Sachs prévoit un effondrement de la valeur des groupes d'éducation de 100 milliards de $ à 25 milliards de $.

On se demandait à quel secteur le PC s'attaquerait après la tech et après l'éducation privée. On le sait maintenant : ce sont les jeux vidéos. Pour les médias officiels chinois, les jeux vidéos sont un « opium mental » et des « drogues électroniques ». Un vocabulaire qu’on a déjà connu. Evidemment, les valeurs du secteur ont immédiatement pris une claque.

L’Empereur rouge a  décidé de  contrôler l'éducation des enfants. Xi Jinping veut encourager les familles à faire plus d'enfants, parce que la Chine sera vieille avant d’être riche, il veut avoir la main sur leur éducation, il veut avoir la main sur leurs loisirs. Il veut contrôler.

Tout contrôler,  quitte à sacrifier quelques centaines de milliards de dollars de « capitalisation » !

Désormais, la Chine fait peur.

L'année 2020 a marqué le basculement du monde en faveur de la Chine alors même qu'elle était à l'origine de la pandémie de Covid-19. Mais sa fermeture économique, son durcissement idéologique et l'affirmation agressive de ses ambitions de puissance pourraient entraver sa conquête du leadership mondial.

La guerre commerciale et technologique lancée par Donald Trump, au prix de l’amputation de 1 % de la croissance américaine, a mis un coup d’arrêt aux excédents commerciaux chinois. Les dettes publiques et privées chinoises approchaient 270 % du PIB, les défauts financiers des entreprises étaient en hausse de 5 % et la fuite des capitaux ne cessait de s’amplifier. La relance par le crédit bancaire ne parvint pas à masquer la crise structurelle d’un mode de développement intensif fondé sur l’industrie et l’exportation, la prédation de l’environnement et la dette.

Le soixante-dixième anniversaire de la République populaire accompagna la fin des « quarante glorieuses » et une réorientation stratégique, associant fermeture économique et renforcement du totalitarisme. A l’intérieur, la Chine pratique un système  concentrationnaire de masse qu’elle applique aux Ouïgours du Xinjiang,  elle généralise la surveillance numérique de la population grâce à la reconnaissance faciale et en lui adossant le  système de crédit social qui conditionne à leur allégeance au Parti communiste l’accès des citoyens au logement, à l’éducation, à la santé ou aux transports. Autour d’elle, la mise au pas de Hong-Kong, l’annexion de la mer de Chine du sud et la prise de contrôle d’actifs stratégiques, voire de pays entiers, en raison de leur dépendance à la dette liée aux « nouvelles routes de la soie » provoquent des résistances croissantes. La Chine fait peur, du Vietnam à la Malaisie en passant par le Japon, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.

Sur le plan économique, la Chine se referme et se concentre sur son immense marché intérieur. Une priorité absolue est donnée à la technologie avec la volonté d’une autonomie qui supprime la dépendance vis-à-vis des États-Unis, assumant une confrontation globale. La question reste pendante de savoir si Xi Jinping conduit la Chine vers le leadership mondial ou si, comme à la fin du XVe siècle sous la dynastie Ming, il la coupe de la modernité.

L’occident pensait avoir tué le « totalitarisme communiste » avec la fin de l’URSS, la Corée du Nord continuant d’exister pour l’anecdote. Mais cette idéologie a la vie dure et en France on est bien payé pour le savoir avec la résurgence mélenchonienne. La Chine est là pour prouver qu’il est bien vivant et n’a pas renoncé à son rêve de domination mondiale. Il est grand temps de rapatrier nos industries imprudemment délocalisées.

Entre Islam radical et communisme pur et dur, le monde est mal parti !




ON EN A PEU PARLE, ET POURTANT …

Longue vue 2

 

Le Covid et le  « passe » occultent l’actualité  et font passer des sujets pourtant sérieux au second plan quand ce n’est pas à la trappe. Je vous en propose trois qui méritaient d’être mis sous les projecteurs : la production de vaccins, l’approvisionnement énergétique de l’ouest, et les retraités mis à l’index.

1 milliard de doses.

Bien sûr, on a vu Thierry Breton sur quelques plateaux pour une interview furtive, venir expliquer que les objectifs étaient non seulement tenus mais largement atteints. L’Europe a été et reste au rendez-vous de la vaccination. Mais ses propos se sont perdus dans le brouhaha médiatique de l’été.  Et pourtant, l’information mériterait qu’on en parle.  A la mi-juillet, la  barre du milliard de doses produites en Europe, oui, en Europe, a été franchie. En général on ne rate pas une occasion de dire du mal  de  L’Union et on se souvient du procès intenté en début d’année à notre vieux continent, soi-disant incapable de se procurer suffisamment de vaccins pour avoir voulu négocier les  prix et gnagnagna… Aujourd’hui,  les Chinois sourient jaune et les américains sont dépassés ; quant aux Russes ils sont bien à la peine. Chez nous c’est  l’indifférence générale. On préfère s’étendre sur les hurluberlus du samedi. Pourtant, à la mi-juillet, le cap des 500 millions de doses mises à la disposition des pays européens a été passé et le reste a été exporté vers des dizaines de pays. Seule l’Europe a été en capacité de  mettre sa production à disposition des  pays démunis. Mieux, c’est  le  « vieux continent » qui va être en capacité de  fournir  les vaccins au reste de la  planète dès cet automne. Plus de la moitié des Français ont déjà reçu les deux doses et le pari d’administrer une dose  à 70% des Européens au 14 juillet a pratiquement été tenu. Le laboratoire Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont accompli un absolu sans-faute. Mais on ne remerciera jamais assez l’énergique commissaire européen Thierry Breton qui a secoué la  production vaccinale et qui a réussi à installer cinquante unités de fabrication en un temps record. Quand l’Europe veut, l’Europe peu.

Survie pour Cordemais.

Il y a un an, EDF fermait la centrale nucléaire de Fessenheim, à grand renfort de tam-tam médiatique, vert de préférence. Il y a quelques jours, la même EDF à décidé de maintenir ouverte jusqu’en 2024 ou 2026 la dernière centrale au charbon française, celle de Cordemais, à Nantes. Dans le silence médiatique qui convient. Cherchez l’erreur… On ferme une centrale qui ne pollue pas et on garde en production une pourvoyeuse de gaz à effet de serre. Voilà une illustration parfaite des paradoxes où nous mène une stratégie énergétique conduite sous la pression inconséquente des écologistes radicaux.  Pour l’ouest, c’est une impasse. Convenons que le maintien de Cordemais n’est pas la conséquence de la fermeture de Fessenheim,  beaucoup trop éloignée, mais des flottements politiques et du retard de la mise en réseau de Flamanville au feuilleton sans fin. Le cas de l’ouest est emblématique : les Bretons n’ont pas voulu du nucléaire dans les années 70 (Le Pellerin), ils résistent à l’éolien offshore depuis quinze ans et refusent aujourd’hui l’éolien terrestre, qui sont, de toutes façons des pis-aller, ils ont mis des bâtons dans les roues du projet de Total Direct Energie de construire une centrale à gaz à Landivisiau, indispensable pour alimenter la pointe armoricaine, décidé en 2012 et qui verra finalement le jour à la fin de cette année. Dans notre pays, le débat sur l’énergie est tabou quand il n’est pas accaparé par les ayatollahs verts. Consolation : la France est tout de même sortie du charbon et émet moins de gaz à effet de serre que  l’Allemagne (70% de plus) qui a commis l’erreur d’arrêter son nucléaire avant d’avoir des alternatives. Au moins c’est dit !

Accusation incongrue.

Il y a peu, le  premier président de  la Cour des comptes, l’inénarrable Monsieur Moscovici fustigeait les retraités en s’offusquant que leur niveau de vie fût plus élevé que celui des actifs, au nom d’un égalitarisme stupide, et exprimait à ceux-ci comme le reproche d’être propriétaire de leur logement. Il devrait savoir que ce sont les gouvernements successifs, et il a dû faire partie de certains, qui ont incités les  Français à devenir propriétaire. Les  montrer du doigt aujourd’hui est pour le moins une incongruité. Cela mériterait qu’on en parle, car la plupart d’entre eux n’ont pas connu les 35 heures, les RTT et les taux à 1%, mais plutôt  les semaines de 48 heures, parfois plus, et des taux à 12 ou 13%.  Voilà des efforts qui devraient être loués. Ils ne sont pas la cause d’un déséquilibre intergénérationnel qu’il faut chercher ailleurs. Par exemple dans la montée de l’endettement, l’assistanat généralisé, les politiques de déficits publics qui plombent la croissance et les salaires et favorisent le chômage dont les jeunes sont les premières victimes. La France n’a rien à gagner dans une guerre des générations. On ne peut donc voir dans le raisonnement de notre grand contrôleur des comptes que de l’inconséquence. Notez, il nous y avait habitués.

 


OBSCURANTISTES, NAIFS, CASSEURS GAUCHISTES ET COMPAGNIE …

Manif antivax

 

C’est reparti pour le rituel du samedi.

Le  « passe » a le dos large. Tout est bon pour les contestataires de tout poil pour battre le bitume. A croire qu’ils sont en mal de distraction et qu’ils ne savent pas faire autre chose. Petits cerveaux, imagination réduite. Ils brandissent l’étendard de la « liberté »  outragée, les pauvres. Marianne en a fait deux tours dans ses escarpins.

La minorité bruyante.

Un peu plus de 200 000 protestataires, samedi dernier dont quelques 14 000  à Paris. Après deux premiers essais, les effectifs s’étoffent modestement. Pour relativiser, plus de 500 000 Français se  sont fait vacciner le même jour. Si « gronde » il y a,  elle reste encore faiblarde, même si la caisse de résonnance médiatique lui donne plus d’ampleur qu’elle n’en vaut. Prenant appui sur le fait que le  week-end dernier était  celui de  départs massifs en vacances, et était  donc peu favorable  à une  mobilisation, les habituels porte-étendards de ce mouvement hétéroclite n’hésitent  pas à annoncer une rentrée chaude. Hétéroclite, le mot est faible.

Il y avait parmi eux, évidemment, les antivax, ces hurluberlus obscurantistes qui font passer leurs croyances avant la science. Ceux-là, bien que nous soyons au pays de Pasteur, ne perdons  pas  de temps à essayer de les convaincre. Encore qu’ils se décomposent en plusieurs familles : les  adeptes de religions fondamentalistes, les endoctrinés complotistes aux arguments aussi irrationnels que stupides, les anticapitalistes qui en ont  après les gros profits des labos…

Il y avait parmi eux les covidosceptiques, qui ne croient pas  à la gravité du virus, se croient « naturellement » immunisés et qui ne comprendront que lorsqu’ils seront en réanimation.  Un pari stupide.

Il y avait parmi eux les grandes gueules pour qui tout est bon dès lors qu’il s’agit de s’en  prendre au pouvoir.  Peu importe le sujet. Méluche n’a juste qu’à twittter pour qu’ils sortent  de leur trou, accompagnés souvent de leurs gros bras à tunique noire. Pour eux, le nirvana c’est de se confronter aux forces de l’ordre. Ils crient à la dictature, mais ceux dont ils se réclament nous en imposeraient une vraie et bien pire s'ils étaient au pouvoir  !

Il y avait parmi eux, la cohorte des « antipasse ».  Ceux-là, on ne sait pas  s’ils sont pour ou  contre la vaccination, mais ils voient dans  l’obligation de fournir un sésame pour participer  à certaines  activités, une atteinte odieuse à leur liberté… qui ne s’arrête jamais là où commence celle des autres. Ils dénoncent donc un dispositif  liberticide, rien que ça. S’il est validé par le Conseil constitutionnel, il sera effectivement contraignant, mais parce que la moitié seulement de la population  a reçu deux doses et que, si la vaccination n’empêche pas la  contamination en théorie, elle reste tout de même un gage de non-hospitalisation ; rappelons que 85 % des malades de la Covid admis dans un établissement de santé sont non vaccinés. Manifester est un droit. En revanche, se gargariser avec le mot « liberté », quitte à entraver celle des autres, n’est pas acceptable. Si j’ai fait  le choix, comme l’immense majorité silencieuse de nos compatriotes, de me faire immuniser,  c’est parce  que je souhaite pouvoir vivre le plus librement possible, sachant que le virus, lui, est parti pour durer.

Quelle régression quand même !

J’entendais l’autre soir Henri Guaino expliquer que parmi les  manifestants se trouvait une de ses connaissances polytechnicien, et qu’il fallait donc porter attention à ce qui se passait.  Cela  dit, les diplômes n’ont jamais empêché d’être con. Notre pays a été à l’origine de « l’esprit des lumières », des plus grandes avancées de la science et de la médecine, et aujourd’hui encore. Mais nous sommes désormais à la queue des classements internationaux en matière d’éducation. Le mouvement antivax, la révolte contre le passe sanitaire ne sont pas des accidents de l’Histoire. Ils sont le symptôme d’un spectaculaire basculement de notre pays dans l’ignorance  et la  perte de  l’esprit critique. Comme le souligne Gérald Bronner (Apocalypse cognitive), les craintes collectives reposant sur des allégations fausses se répandent grâce à ce qu’il appelle le « brouhaha cognitif » des réseaux sociaux et par les médias qui reprennent prioritairement et systématiquement ce qui attise les  peurs. Nous tombons dans « la démocratie des crédules ». « Certains pourront arguer qu’en définitive, il vaut mieux prévenir que guérir et qu’il est sage de surestimer tous les risques même imaginaires plutôt que de prendre celui de ne pas être préparé face à un danger. C’est là une logique préhistorique, enracinée en nous, qui a eu son utilité évolutionnaire, mais elle génère aujourd’hui des dommages collatéraux dans les nouvelles conditions du marché cognitif… » Car, il se trouve que notre capacité à juger des probabilités, lorsqu’elles sont faibles, n’est pas toujours rationnelle. C’est pourquoi les allégations fausses se répandent plus vite que les démentis que la science peut  apporter. Les arguments de la peur sont beaucoup plus aisés à produire et rapides à diffuser que ceux qui permettent de renouer les fils d’une confiance si nécessaire à la vie démocratique. 

Plus que jamais, nous devons nous demander : qu’est-ce qui est le plus important ?  

 


RACHEL KHAN : LA RESISTANTE « RACEE » !

Racée Rachel Khan

 

Avec sa peau sombre et sa coiffure « afro », elle a  le look parfait  pour être classée dans la case « noire et racisée ». Sauf que, comme son nom ne l’indique pas –encore  que son prénom soit un indice- Rachel Khan est née d’une mère  juive polonaise et  d’un père sénégalais et gambien  de confession musulmane. Un assemblage peut-être rare, on en conviendra, mais qui a donné une jeune femme « racée » comme elle  le dit elle-même.  C’est qu’elle  est loin d’être une femme ordinaire : athlète de haut niveau, juriste, scénariste, comédienne, écrivain, elle dirige le centre de Hip Hop de Paris. En tant que femme, juive petite-fille de déporté, noire, …  elle semble cocher  toutes les cases qu’une Rokhaya Diallo aurait eut vite fait d’utiliser pour l’intégrer grâce à  « l’intersectionnalité » dans la case victimaire femme, décoloniale et racisée… Sauf que l’intéressée est une admiratrice de Ramain Gary et  dans son  livre qu’elle vient de  publier « Racée », elle prend l’exact contre-pied  de  cette démarche.  Pour elle le terme « racisé » remet  la race au centre et comporte une assignation,  l’obligation d’être coincée dans le regard  de l’autre en tant que racisé. Elle est métisse, et cette désignation n’a aucun sens : « suis-je autorisée dans les réunions non mixtes  réservées aux noires  ou suis-je considérée  comme  trop  blanche ? »  se demande-t-elle ironiquement. Née en Touraine, elle se dit chanceuse d’être née dans la région de Descartes,  Rabelais, Balzac et n’hésite pas à faire l’éloge de l’assimilation, qui ne la dépossède pas de ses racines et lui permet en plus d’acquérir un supplément qui lui a permis de se transcender !

Le rejet du « victimaire » à la mode.

Dans son livre elle dénonce cette idéologie qui consiste à empêcher l’égalité dès la naissance pour ensuite s’en plaindre.  Elle n’accepte surtout pas que dans notre démocratie, alors qu’elle n’a jamais voté pour des personnes comme Rokhaya Diallo, celles-ci la représentent et s’octroient le droit de parler au nom  des gens qui ont à peu près la même couleur de peau qu’elles. Elle refuse que ses  cheveux soient une sorte d’emblème de « l’islamo-gauchisme ». Aussi est-elle déterminée à combattre tous ces individus, emplis de colère et de rage, qui alimentent eux-mêmes le  racisme contre lequel ils prétendent lutter. Les idéologies qu’ils véhiculent sont une insulte à de grands hommes tels qu’Aimé Césaire, Manu Dibango, Edouard Glissant « ou même  mon père »  ajoute-t-elle,  qui se sont affranchis de concepts revanchards pour tisser de nouveaux liens et conjuguer leur histoire avec celle de l’Europe. Il est malhonnête de penser ou faire croire que les personnes qui tiennent les mêmes propos qu’elle sur l’universalisme,  qui sont amoureux de  la France, seraient dans un déni ou n’auraient vécu aucune discrimination.  Lucide, elle avoue se battre depuis vingt ans contre l’intolérance tout en continuant à bâtir. Et par  la même occasion, elle dénonce ces entrepreneurs identitaires dont elle doute que l’intérêt soit vraiment la lutte contre le racisme, constatant « puisque s’il n’y a plus de racisme, ils n’ont plus de raison d’être ».

Une démonstration par les mots.

Les  mots ont leur importance. Et notre époque  n’échappe pas à toute sorte de déviations de sens, à la naissance de néologismes ou d’expressions créées pour les besoins de la cause. Derrière les mots, il y a toujours un signifiant, une réalité, une manière de décrire. On ne peut les détacher de l’intention qui préside à leur utilisation. Rachel Khan nous offre un décryptage décapant, non dénué d’humour. Ainsi elle condamne les  mots qui séparent  comme « racisé ou souchien, intersectionnalité ... » qui enfoncent le couteau dans les plaies qu’ils prétendent cicatriser.  Et puis il y a les  mots creux qui ne vont nulle part, comme « vivre-ensemble, diversité, mixité… » qui appauvrissent le  langage dans une « bienveillance inclusive ».  Enfin, elle défend les  mots qui réparent tel « intimité, désir, création »… qui, eux, rétablissent le dialogue, favorisent la pensée non unique et unissent notre société.

Voilà  un  livre utile et une réflexion approfondie sur les mérites de l’universalité pour combattre vraiment le racisme. Nos journalistes des  plateaux télé devraient bien le lire, ça leur permettrait d’échapper au langage convenu qui assigne à résidence. On a le droit de rêver, non ?  Le combat de  Rachel Khan  et  de bien d’autres, tels isamël Saidi, Fatiha Agag-Boudjahlat, Claire Koç, Abnousse  Shalmani, Lydia Grirous,  doit être plus que jamais soutenu. Car l’intégration heureuse existe !

« Racée », Rachel Khan -  L’observatoire.

 


LA DEMOCRATIE CENSITAIRE

Contribuable détroussé

Mon raisonnement était le bon. 

Dans un bulletin précédent j’avais fait l’hypothèse d’un lien entre l’exemption d’impôts et le vote. Un récent article de Jean-Pierre Robin dans le Figaro vient conforter mon raisonnement, chiffres à  l’appui. Tout se passe comme si nous étions revenus  avant 1848, au suffrage censitaire quand seuls les « riches » pouvaient voter. Et le paradoxe, c’est que c’est la gauche qui en est responsable,  les quinquennats de  Hollande et  Macron qui ont largement contribué à couper le lien civique entre le vote et l’acquittement « consenti » et clairement identifié de taxes et impôts. Il y a bien une cause majeure à  l’abstention ou au désintérêt pour la désignation des représentants qui gèrent les budgets des collectivités et contrôlent celui de  l’Etat : la disparition de l’impôt.

Un bloc structuré.

Loin d’être un ensemble disparate et informe, le  « parti » des abstentionnistes est au contraire très structuré. Un sondage d’Opinion Way met en avant trois  traits saillants du « non votant » du 20 juin dernier ( un échantillon de 4500 personnes). En premier la jeunesse : plus on est jeune, moins on vote. Ensuite, les  abstentionnistes se recrutent proportionnellement davantage chez les femmes (74%) que chez  les hommes (62%).  Enfin, le revenu, et c’est là que c’est intéressant : les foyers disposant de ressources mensuelles inférieures  à 1 000€ se sont abstenus à 84% contre 56%  chez les foyers dont les revenus dépassent 3 500€ par mois ; 74%  dans la catégorie comprise entre 1 000 et 2 000€ et 67% de 2 000 à 4 000€. Plus que l’âge et  le  sexe, nous dit  le sondagier, c’est le revenu qui structure le vote, rétablissant de fait une sorte de suffrage censitaire. Plus on est dispensé d’impôts, moins on vote comme sous les régimes d’avant 1848 où c’était le niveau de fortune qui donnait le droit. En dispensant  de payer l’impôt, on renvoie le  citoyen, comme dans la Rome antique, à une condition de seconde classe, ceux qui ne fournissent à la cité d’autres ressources que leur progéniture, les « proles » ou prolétaires. Hollande parlait des « sans dents » !

Un suffrage universel émasculé.

Le suffrage universel continue d’exister bel et bien, mais les citoyens se comportent comme s’ils vivaient dans  la première  moitié du XIXème siècle  ou seuls pouvaient voter les possédants. Bien sûr, on arguera du désintérêt provoqué par la complexité des scrutins et le manque de lisibilité des compétences des assemblées à élire, dont la finalité finit par échapper au commun des mortels.  Pourtant quatre dispositions majeures pèsent sur le comportement de nos concitoyens. D’abord le  prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui perd toute sa lisibilité alors qu’il est  un impôt progressif  sur la personne. La politique d’exonération systématique décidée  sous Hollande fait qu’il n’est plus acquitté que par 43% des foyers. En deux, la suppression de la taxe d’habitation  qui sera élargie a l’ensemble des résidences principales a rompu  le lien direct des administrés avec les collectivités territoriales, tout passe désormais par l’Etat. En trois, le remplacement des cotisations chômage par une hausse de la CSG (surtout sur les retraités) a débouché sur un système étatisé très technocratique, remplaçant de fait une fonction assurantielle par un impôt  payé par tous et sans contrepartie personnelle. Enfin,  en quatre, l’Etat s’est érigé en grand pourvoyeur de pouvoir d’achat.  Le triplement de la « prime d’activité » décidé en janvier 2019  par Macron, en est un bon exemple. La crise du Covid 19 n’a fait qu’aggraver les choses avec le « quoi qu’il en coûte ». L’argent tombe du ciel. L’Etat « nounou » s’occupe de vous ! Le fait du prince remplace la décision collective par le vote.

Un système incompréhensible.

Pourtant nous vivons dans le pays  qui a institué le système de dépenses publiques et de prélèvements le plus massif du monde. Le jour de libération fiscale est justement aujourd’hui : plus d’un mois après la moyenne européenne. Dans son éditorial du Figaro, Jacques Olivier Martin invite les Français à « pédaler », parce qu’il n’y a rien à espérer des temps qui viennent. Mais tous ne pédalent pas, et ils sont de moins en moins nombreux à appuyer sur les pédales. Le système des prélèvements est tellement complexe et les méthodes de calcul si sophistiquées que plus personne n’y comprend rien. On oublie l’essentiel : que  les dépenses publiques, Etat, comptes sociaux, collectivités territoriales relèvent d’assemblées d’élus et ne sont pas de simples services qui dispensent des prestations ou développent des actions. Le caractère  quantitatif de leurs responsabilités financières devrait intéresser tous les Français au premier chef. Mais quoi d’étonnant dans le contexte actuel que seuls les « riches » se soucient de leur gestion puisque les autres ne paient rien et « touchent ». Un univers « collectiviste » qui n’intéresse que les riches : c’est un autre paradoxe !

Revenir à l’universalité .

Voilà une autre tâche pour le prochain président s’il veut que nos concitoyens se réintéressent à la « res publica », la chose publique : remettre tout à plat à commencer par établir un impôt payé par tous, rétablir la taxe d’habitation, arrêter de faire jouer à la TVA le rôle de taxe  « fourre-tout » et financer chaque collectivité par un impôt dédié, réformer le financement des retraites et du chômage, … Remettre l’Etat à sa place. Il  lui faudra un sacré courage ! Bref, une vraie révolution !

 


« UN POGNON DE DINGUE » !

Des-liasses-de-billets

 

Fuite en avant des dépenses.

Le gouvernement fait l'impasse sur les mesures d'économies pour le dernier budget du quinquennat. Le budget présenté à l'Assemblée continue à faire la part belle aux dépenses. La fête continue. Si l'année 2022 devrait marquer la fin du « quoi qu'il en coûte », elle ne sera pas celle du retour à la normale, loin de là, sur le plan budgétaire. Bercy a, certes, ramené certains ministres à la raison quant à leurs demandes de crédits supplémentaires (près de 22 milliards) pour le dernier budget du quinquennat, mais l'addition sera quand même salée : 11 milliards d’euros de dépenses supplémentaires. Et ce chiffre reste provisoire. D'ici la rentrée, il s'alourdira en fonction du calibrage du « revenu d’engagement » pour les jeunes, et des arbitrages sur les nouveaux investissements promis par le Président.  Même si l'économie rebondit, on ne referme pas les vannes, élections obligent. La Cour des Comptes va s'arracher les cheveux qui lui restent. Et encore on ne parle que des crédits des ministères de l'Etat, et pas des dépenses de la Sécurité sociale, toujours sous haute tension : le variant Delta continue de faire flamber les dépenses de tests, la meilleure prise en charge de la dépendance pèsera sur 2022.

Difficile sortie de crise.

Toute la difficulté pour le gouvernement vient du fait qu'il doit assumer ses engagements pluriannuels (recherche, défense, etc.) sans couper trop vite dans les dispositifs d'urgence, malgré le rebond de l'économie. Bruno Le Maire s'est ainsi montré ouvert quant à l'issue du rendez-vous de la fin août prévu avec les professionnels, en soulignant que nombre de secteurs étaient encore loin d'avoir retrouvé une activité normale. De plus, certaines dépenses exceptionnelles, comme le repas à 1 euro dans les restaurants universitaires ou la hausse des capacités d'hébergement d'urgence, se pérennisent. A côté de cela, les mesures de relance se déploient à bon rythme, à l'instar de « MaPrimeRénov' », qui va coûter deux fois plus que prévu sur 2021-2022. C'est un signe de succès, de même que l'augmentation des moyens des armées, de la police, de la justice ou encore de l'aide au développement peut-être considérée comme autant de nécessités. L’effet de ciseau entre le  frein nécessaire et la prolongation indispensable s’impose dans toute sa complication. L'enjeu : ne pas briser la reprise de l'économie.

Impasse sur les économies.

Piloter les dépenses publiques, c'est choisir. Et avec un volet économies réduit quasiment à néant dans les textes budgétaires à venir, le choix a été fait de  laisser filer les   dépenses.. La seule économie chiffrée évoquée jeudi dans les documents transmis au Parlement porte sur les achats de l'Etat (150 millions en 2022), ce qui est bien maigre. Et dans la sphère sociale, l'exécutif se raccroche à la réforme de l'assurance-chômage qu'il entend réappliquer au 1er octobre, après la suspension décidée par le Conseil d'Etat. Et il faudra attendre qu’elle  produise ses  effets. On comprend bien que la France est entrée dans une période de  pré-campagne électorale, peu propice aux efforts et  surtout très tentante en cadeaux électoraux. Cela n'a rien d'étonnant avant une échéance présidentielle, et alors que l'évolution de la situation sanitaire va continuer de dicter l'agenda politique. Pourtant, il aurait été  sage de commencer à engager  une réduction des dépenses courantes partout où c’était possible. Car la France pourrait avoir le plus gros déficit de la zone euro en 2024, et faire partie du groupe cumulant les difficultés budgétaires avec l'Espagne, l'Italie et la Belgique, s'alarme la Cour des comptes : il faudrait chaque année 9 milliards d'économies supplémentaires pour stabiliser la dette en 2027, tous les pays ont vu leurs comptes publics bouleversés par la pandémie, mais « quel que soit l'indicateur retenu (déficit excessif, déficit structurel, dette publique), la situation des finances publiques de la France est parmi les plus affectées au sein de l'Union européenne », est-il écrit dans son rapport. L'effort prévu par Bercy pour remettre progressivement d'équerre les comptes publics - « l'ajustement structurel » en sabir bruxellois - est par ailleurs « parmi les plus faibles des plus grands pays européens », relève la Cour. « A l'instar de l'Italie, de l'Espagne et de la Belgique, la France appartient au groupe des pays qui, en 2024, affichent à la fois une dette et un solde structurel élevé ».

Comment faire campagne ?

Dans ces conditions, on voit  mal comment les  candidats à la présidentielle vont pouvoir proposer  des  programmes sérieux de redressement de  la situation de la  France.  Nulle part, on ne voit de projet qui repense en profondeur le poids de la dépense publique, c’est-à-dire la place de l’État. Les idées d’hier, qui ont alimenté les campagnes présidentielles, sont obsolètes. Qui proposerait aujourd’hui le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux (Nicolas Sarkozy, 2007) ? Ou la suppression de 500.000 emplois dans la fonction publique (François Fillon, 2017) ? Personne ne fera cette fois campagne sur des coups de hache, les privatisations sont passées de mode, la délégation au privé a encore plus mauvaise presse, et c’est pire depuis le fiasco de la distribution de la propagande électorale des régionales.

Les plus brillants esprits du pays cogitent sur le monde d’après. Au mieux, leurs idées respectent l’exigence d’équilibrage des comptes publics parce qu’elles prévoient une nouvelle recette (taxe carbone, imposition des multinationales, taxe digitale, progressivité des droits de succession, contribution exceptionnelle ou permanente des grandes fortunes, etc.), avec des marges de manœuvre très étroites dans un pays surimposé. Au pire, elles n’apportent de réponses aux grands défis de notre époque que sous la forme de dépenses : revenu universel, minimum jeunesse, revalorisation des carrières dans l’éducation ou à l’hôpital, décarbonation de l’économie, réindustrialisation… En privé, Bruno Le Maire s’avoue par exemple «effaré» par le prix de la transition écologique. L’imagination tourne à plein régime pour les dépenses. Elle reste stérile en matière d’économies. Qui peut citer une proposition originale et convaincante qui aurait été versée récemment au débat ? Nulle part, on ne voit de projet qui repense en profondeur le poids de la dépense publique, c’est-à-dire la place de l’État. Tout, demain, semble devoir coûter un pognon de dingue.

Le défi n'en sera que plus dur à relever.

Les politiques engagent la prochaine bataille présidentielle sur le thème de la protection. La simplification et le recul de la bureaucratie ne sont encore que des slogans. La société civile s’installe dans un rapport toujours plus étroit à la puissance publique. Donner un net coup de frein à cette hausse de la dépense publique sera un défi d'autant plus difficile à relever lors du prochain quinquennat. Encore faut-il que le contexte international ne vienne pas  peser pour aggraver encore  le fardeau.

« On est  mal patron, on est mal ! »

 


LE CAS DUPONT-MORETTI

Dupont Moretti

Notre Garde des Sceaux aurait oublié de déclarer 300 000 € au fisc, mais c’est son comptable qui aurait commis l’erreur.  Bref, il aurait réparé immédiatement selon ses dires. On lui en fera grâce car ce n’est pas cela qui a causé ses ennuis avec la justice. Éric Dupond-Moretti fait l’objet de poursuites judiciaires et son bureau au siège du ministère a été perquisitionné en même temps qu’une convocation lui a été remise pour une mise en examen certaine. Il se présente aujourd’hui devant les juges, se disant serein et déterminé.

« prise illégale d’intérêts », vraiment ?

Les juges lui reprocheraient, après avoir été nommé Garde des Sceaux, d’avoir poursuivi ses recherches concernant l’accès des enquêteurs à ses conversations personnelles du temps où il était avocat. Les principaux syndicats de la magistrature et l’association Anticor l’accusent de « prise illégale d’intérêts » pour avoir usé de ses fonctions ministérielles afin d’orienter le traitement de dossiers dans lesquels il serait impliqué comme avocat. En quoi consiste l’interférence dénoncée ? Essentiellement dans le fait d’avoir confirmé, en septembre 2020, l’enquête administrative, initiée par Nicole Belloubet, portant sur les méthodes utilisées par le parquet national financier (PNF) dans l’affaire dite des «fadettes». Trois magistrats du PNF ont, en effet, exploité, sur une période inhabituellement longue pour de telles investigations (six ans) et - comme le relève un rapport de l’Inspection générale de la justice - selon des modalités procédurales présentant des anomalies, des factures téléphoniques détaillées, en vue d’identifier la « taupe » qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoute (dans le cadre d’une précédente affaire). Or nombre des communications téléphoniques ainsi exploitées concernaient des cabinets d’avocats et l’un de ces cabinets était celui de Maître Dupond-Moretti. Voilà toute l’infamie imputée à Éric Dupond-Moretti. Rappelons que ce dernier n’a jamais été le conseil de Nicolas Sarkozy.

Une perquisition théâtrale.

La commission des requêtes de la Cour de Justice de la République, censée filtrer les plaintes contre les ministres, a jugé les plaintes recevables. La commission de l’instruction de la CJR a décidé une fouille des locaux professionnels, ce qui nous a valu, le 1er juillet, le spectacle grotesque d’une justice perquisitionnant le ministère de la Justice. Dix heures au cours desquelles ont été saisis les ordinateurs de la direction des affaires criminelles et des grâces et les téléphones des membres du cabinet… et - détail prémonitoire ? - ouverts au chalumeau de vieux coffres-forts vides… Sans attendre les improbables résultats de cette perquisition, la commission de l’instruction a convoqué le garde des Sceaux en vue de sa mise en examen. La perquisition a duré une journée entière et la convocation lui a été remise avant que les magistrats s’en aillent. Ce qui fait dire aux avocats d’Éric Dupond-Moretti que son sort était scellé bien avant que les investigations produisent le moindre résultat susceptible de l’incriminer. Ces excès laissent sans voix la grande majorité des commentateurs et de la classe politique.

Réglement de comptes ?

On ne peut que ressentir un malaise quand on apprend que les poursuites sont organisées sans respect excessif pour la procédure, au moment où il est de notoriété publique que les relations entre le ministre et ses administrés sont pour le moins tendues.  Car c’est en vertu d’une conception bien extensive des dispositions instituant la « prise illégale d’intérêts » que la commission des requêtes de la CJR, puis sa commission de l’instruction, emboîtant le pas aux syndicats de magistrats, poursuivent le garde des Sceaux dans cette affaire des fadettes. Après les affaires Fillon et Sarkozy, la mise en cause du ministre de la Justice par la Cour de justice de la République pour des motifs dérisoires est une nouvelle preuve du manque d’impartialité de la magistrature, estime Jean-Eric Shoettl, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel. Si la mise en examen ne fait guère de doute –le contraire serait étonnant- c’est qu’en application de la  jurisprudence Balladur, les magistrats en espèrent sa démission, pour se débarrasser de lui. Depuis son entrée en fonction, l’actuel garde des Sceaux est vilipendé par le gros de la magistrature, que celle-ci s’exprime par la voix de ses syndicats, qui ont vu dans sa nomination une « déclaration de guerre », ou d’une haute hiérarchie judiciaire qui ne craint pas de le morigéner publiquement. Ces mêmes hautes autorités pèsent sur le fonctionnement de la CJR et n’ont pas le réflexe de se déporter. Eric Dupond-Moretti a entendu, non sans avoir recueilli au préalable l’avis favorable de ses services, que soit menée à son terme une enquête administrative justifiée et présentant toutes garanties d’impartialité. Il a par ailleurs délégué au premier ministre toute initiative disciplinaire qu’il y aurait ultérieurement lieu de prendre au vu des résultats de l’enquête… Lui fallait-il enterrer ce dossier pour la seule et étrange raison qu’il a été victime des agissements sur lesquels il porte ?

Acharnement suspect.

La justice n’est pas sortie grandie de diverses affaires où elle a fait preuve d’un acharnement suspect moins dicté par l’application du droit que par l’hostilité contre un personnage. À l’égard de l’actuel Garde des Sceaux, on ne peut s’empêcher de penser que la magistrature est juge et partie. Tout se passe comme si, corporativement mécontente de son ministre, elle cherchait à s’en débarrasser par le biais pénal. La partie parlementaire de la CJR renâcle en revanche à se laisser ainsi instrumentaliser, puisque deux de ses membres viennent d’en démissionner, refusant de prendre part au «semblant de justice» que constitue, à leurs yeux, la convocation du ministre de la Justice. On ne peut pas davantage extraire cet épisode du contexte politique : à dix mois de l’élection présidentielle, les adversaires du chef de l’État semblent se faire un plaisir d’utiliser leur pouvoir pour détruire un ministre régalien et affaiblir ainsi le camp du président. Mais cette fois, ils jouent gros en s’attaquant à un avocat qui a la réputation de savoir « défendre ». Et ce serait un coup pour rien puisque Emmanuel Macron a décidé qu'il ne demanderait pas sa démission.

Quelle indépendance ?

La justice veut affirmer son indépendance, et c’est bien normal. Mais a-t-elle besoin pour autant de camper un contre-pouvoir purificateur et d’alimenter la crise de confiance qu’éprouve notre pays envers son État ? L’indépendance de la justice est aujourd’hui entière, au moins statutairement sinon idéologiquement. Après le «Mur des cons», c’est son impartialité qu’elle devrait manifester. Il est impossible de dire si oui ou non le Ministre sortira blanchi de ce nouvel épisode politico-judiciaire, et surtout s’il le sera avant l’élection présidentielle. Mais je ne crois pas que le pays ait besoin de ce passage obligé, alors que nous ne sommes sortis ni de la pandémie ni de ses conséquences économiques et sociales. Quel bénéfice peut trouver la magistrature à concourir au discrédit des institutions, au moment où celles-ci devraient se montrer soudées face à la crise sanitaire, économique et sociale, comme face à la violence civile, à la délinquance et au terrorisme ?

Rapprochées des affaires intéressant MM. Fillon, Sarkozy et d’autres, les procédures tonitruantes visant MM. Véran et Dupond-Moretti soulèvent des interrogations relatives à la pénalisation de la vie publique. Il est courant de dire qu’on ne juge pas une décision de justice, mais les cas sont nombreux où les décisions sont infondées, de sorte que les magistrats s’acharnent à détruire le principe. À leurs dépens.