HISTOIRE

QUAND LE NET FAIT CAMPAGNE

  Avaaz1


AVAAZ.org, vous connaissez ? Peut-être pas. Et pourtant, cette fondation américaine mobilise via le net des millions d’individus. Créée en 2006, elle a un budget de plus de 6 millions de dollars et 100 salariés répartis dans le monde. Le fondateur, Ricken Patel, qui en est le directeur exécutif, est un anglo-canadien de 34 ans aux ascendances indiennes et kényane, passé par Oxford et Harvard, rompu au militantisme des campus et aux négociations internationales sur les champs de bataille pour Crisis Group.

Certains parlent déjà de « politique 3.0 » en disant d’Avaaz (« voix » en hindi) qu’elle est la version mondialisée des nouveaux mouvements civiques américains tels MoveOn.org et Res Publica qui ont accompagné l’essor d’Obama. Les deux organisations sont d’ailleurs actionnaires de la fondation, immatriculée dans le Delaware, régie par les lois de New-York et dont les dons ne sont pas déductibles des impôts pour des raisons « d’indépendance ».

A son actif, de multiples campagnes à travers le monde, elle mobilise des citoyens en quelques clics : à Paris sur le  parvis du Trocadéro pour demander le gel des avoirs de Moubarak, à Bruxelles devant le siège de la commission pour réclamer un moratoire sur les OGM, ou à Londres contre l’empire Murdoch. Les happenings et actions d’Avaaz sont décidés en groupe de travail régionaux et testés auprès des militants. En France, ils sont 1 million ! Quel parti politique ne rêverait d’un tel nombre d’adhérents !

Sait-on que dix jours avant le dépôt d’une question de constitutionnalité demandant la levée du secret défense dans l’affaire de Karachi, l’Elysée a reçu la visite d’Avaaz avec 100 000 signatures ?

Avaaz est un mouvement politique, mais  n’est pas partisan, sauf quand il s’agit d’écologie ou de grands principes. La fondation s’intéresse plutôt à des causes et ses appels contre des candidats sont rares. Ce fut le cas au Canada où ils ont fait voter contre les conservateurs en raison de leurs positions anticlimatiques. Ricken Patel constate que si les partis politiques sont en général mal perçus, le désir de s’engager n’a jamais été aussi élevé. Peut-être parce que son mouvement soutient des causes sans chercher à prendre le pouvoir.

Il n’empêche, à voir fonctionner ce géant international de la vie « citoyenne », on peut s’interroger sur les futures évolutions de l’engagement militant et notamment au moment des campagnes électorales. Avec le matériel informatique actuel, le tract distribué sur le marché prend un coup de vieux, alors qu’en un « clic » on peut envoyer un message sur l’ordinateur ou le smartphone d’une personne et la toucher directement. Sans parler du « QR code » qu’il suffit de « flasher » pour avoir accès à une image, un texte ou une vidéo…

Ceci pour souligner l’importance de fonctionner en réseau. Les 27 directeurs d’Avaaz ont deux conférences par semaine pour faire le point et décider des actions à mener : Londres, Saö Paulo, New-York, Edimbourg, Paris…. Tout le monde se retrouve pour 1H30 de travail via Skype. Et en plus le support est gratuit avec son et image ! Alors, si on transpose, cela devient un jeu d’enfant au niveau d’un pays, d’une région ou d’un département. La coordination, la transmission des consignes, des messages, des documents prend la vitesse de la lumière : il suffit d’un clic !

Le « clic-activisme » est né et a de beaux jours devant lui. Il est déjà à l’œuvre sur le net avec les buzz, twitter, facebook, les multiples sites et blogs. L’information se dématérialise de plus en plus et cherche à convoquer le citoyen sur la toile en lui proposant de multiples occasions de donner son avis à travers des votes ou des enquêtes. Il devient alors facile de lancer des manifestations collectives, pour peu qu’elles soient « préparées » en amont à coups de sondages pour bien repérer le thème porteur.

 

 


CE QUE LE MONDE NOUS RESERVE EN 2012

 

Terre  Terre  Terre


Cest sur un monde où les points chauds d’instabilité se sont multipliés que s’ouvre l’année 2012. Crise de la dette en Europe et destin encore incertain de l’euro, poussée islamiste dans les pays libérés du « printemps arabe », hystérie iranienne qui menace de bloquer le détroit d’Ormuz, l’élection américaine et les inquiétants candidats républicains, désordres en Russie, révolution syrienne… autant de sujets de « crises », et bien d’autres, qui assombrissent le ciel de la planète.

Notre première préoccupation concerne la zone euro.

Les besoins de financement des Etats de la zone euro hormis les billets du Trésor (obligations de court terme) pour le seul premier trimestre 2012 se chiffrent à près de 220 milliards d’euros. Février et mars seront des mois décisifs pour le gouvernement italien de Mario Monti, qui devra récolter près de 80 milliards d'euros. La dette grecque continue de ne pas faire l’unanimité et devra peut-être faire l’objet d’une renégociation car le taux de 50 % de décote détenue par les investisseurs privés, actuellement négocié, n'enthousiasme guère les créanciers concernés. Les tractations prennent du retard alors que l'accord doit être finalisé à la mi-janvier. L’objectif de la ramener à 120% du PIB sera difficile à tenir en raison de la dérive budgétaire qui continue et de la récession. Mais les autres pays ont aussi des échéances lourdes au printemps et la France en fait partie. La zone euro trouvera-t-elle preneur pour ses besoins de financement massifs ? De la réponse dépend la survie de la monnaie unique. 

 Le Royaume-Uni n’est pas à l'abri de la tempête obligataire.

Grâce aux jeux Olympiques et au jubilé de la reine marquant ses soixante ans de règne, 2012 sera une année où le monde entier aura les yeux tournés vers le Royaume-Uni. Le « Financial Times » voit la tempête obligataire traverser la Manche cette année. Fitch puis Moody's ont signalé que le triple A du Royaume-Uni était vulnérable. La croissance 2012 a été ramenée à 0,7 %, contre 2,5 % auparavant. L'austérité et la crise de l'euro pèsent. Reste que le Royaume-Uni est souverain pour l'impression de sa monnaie, ce qui éloigne le risque de défaut.

Barak Obama aimerait tabler sur une embellie économique. Nous aussi.

La cote de barak Obama reflète les incertitudes persistantes sur la réalité de la reprise américaine. Entre 46,8 % et 49 % selon les derniers sondages, sa cote de popularité reste inférieure à celle de presque tous ses prédécesseurs, à dix mois des élections. Avec un taux de chômage à 8,6 % en novembre et une inflation à 3,4 %, la reprise américaine doit encore faire ses preuves en 2012. On observe bien un début de frémissement sur le front de la consommation et de la production industrielle, mais la croissance américaine ne devrait pas dépasser 2,3 % en 2012. Cela reste insuffisant pour faire baisser le chômage de manière significative. Son équipe estime possible de ramener le taux de chômage à 8 % d'ici à novembre, mais le résultat est loin d’être assuré.

La contestation prévisible du scrutin présidentiel en Russie risque de décourager les investisseurs.

Les manifestations contre les fraudes aux législatives de début décembre ont surpris les Russes eux-mêmes. Le mouvement de contestation est suffisamment puissant pour faire dérailler le scénario du Kremlin, basé sur une élection sans murmure de Vladimir Poutine avec plus de 65 % des voix à la présidentielle du 4 mars. L'homme fort du pays aura de la chance s'il l'emporte au premier tour. Il y a gros à parier que ce scrutin sera suivi par des semaines de manifestations contre le bourrage des urnes. Une agitation qui pourrait faire réfléchir les investisseurs, russes ou étrangers, déjà inquiets du manque de protection de la propriété comme l'atteste la fuite renouvelée des capitaux, qui a atteint 52 milliards d'euros l'an dernier. Toutefois, il semble peu probable que Vadimir Poutine soit obligé de quitter le pouvoir. Le pays est crédité d'une croissance de 4 % l'an prochain grâce à son statut de numéro un mondial des hydrocarbures et à son entrée dans l'OMC.

La sortie du marasme économique n’est pas garantie pour les pays du « printemps arabe ».

Pour l'Egypte et la Tunisie, deux pays importateurs de pétrole confrontés, de plus, à la faiblesse de l'économie européenne,  leur partenaire commercial de premier plan, la reprise sera « plus faible que prévu », note le FMI. Le PIB de la Libye pourrait se contracter de plus de 50 %. Les investissements étrangers ne reprendront pas le chemin de ces pays tant que les transitions politiques ne seront pas achevées. Il est clair que les pays arabes qui ont connu des soulèvements populaires en 2011 vont traverser une période difficile.

Les sanctions contre l'Iran pourraient provoquer une flambée des cours du pétrole. Ce n’est pourtant pas le moment.

La fermeture par Téhéran du détroit d'Ormuz par lequel transitent le tiers du commerce international et le cinquième de la consommation mondiale de pétrole, c'est le scénario cauchemar de l’année. Rodomontades ou réelle volonté ? Il faut s’attendre à tout avec Ahmadinejad. L'Iran, qui a testé hier deux nouveaux missiles de croisière, a affirmé qu'il était capable d'y empêcher tout trafic maritime, en représailles aux sanctions occidentales contre son programme nucléaire clandestin. Heureusement, le couloir navigable se trouve dans les eaux omanaises et face à la puissante 5 e flotte américaine, Téhéran n'a sans doute pas les moyens militaires de dissuader les pétroliers d'emprunter le détroit. Cela n’a pas empêché Barack Obama de signer une loi interdisant à toute institution financière opérant aux Etats-Unis d'effectuer la moindre transaction avec la banque centrale d'Iran, ce qui revient à couper l'Iran, cinquième exportateur d'or noir de la planète, de la moitié de ses débouchés. Dans ces conditions, une  flambée de 25 à 50 dollars par baril n’est pas à exclure.

Même pour les pays émergents l’année 2012 ne s’annonce pas rose.

Face au marasme annoncé de l'Union européenne et des Etats-Unis, il leur faudra puiser leur croissance dans leur marché intérieur. Les prévisions font état d'un tassement relativement limité. Ainsi, la croissance indienne devrait finalement n'être « que » de 7,7 % en 2012, selon un rapport des Nations unies, contre 8,2 % attendu précédemment. La croissance chinoise ne dépassera pas 8,7 %, contre 9,1 % l'an dernier. La Russie, grâce à ses exportations d'hydrocarbures, devrait croître de 4 %, tout comme le Brésil. Au total, le dynamisme des émergents devrait permettre à la croissance mondiale d'avoisiner les 4 % en 2012. Ce n’est pas la panacée, mais c’est mieux que rien. Ce qui pourrait inquiéter et avoir davantage de répercussions sur la croissance mondiale, c’est l’éclatement de la bulle immobilière chinoise, s’il se produit. De plus en plus de villes chinoises enregistrent une baisse des prix de l'immobilier. Parallèlement, des promoteurs se sont retrouvés en manque de liquidités tandis que le gouvernement a restreint l'accès au crédit et relevé les taux d'intérêt. Or, le secteur immobilier représente la moitié des ressources des collectivités locales qui vendent des terrains à des promoteurs immobiliers, terrains dont le prix a baissé de 50 % en un an. Comment  vont-elles rembourser leurs emprunts, estimés à 10.700 milliards de yuans (1.160 milliards d'euros)  dans un contexte où la croissance ralentit et où la production industrielle est au plus bas depuis deux ans. On comprend que la donne immobilière soit un facteur d'inquiétude pour les milieux d'affaires.

Nous vivons dans un monde dangereux. Vous en doutiez ?

En 2012, nous voilà servis. Et je n’ai pas évoqué les révoltes en Syrie et au Yémen, les otages, les attentats, la crise de nerf turque, l’Etna qui se réveille, Et Eva Joly qui rêve de reconstituer l’union de la gauche jusqu’à Bayrou… Ce n’est pas parce qu’une catastrophe est annoncée qu’elle se produit forcément !

 


LES INDISCRETS DE SAVINIEN

 

 Recharge-pour-carnet-de-notes-pic-brechargepourcarnetdenotesb_1_400x300

Cette semaine, les sujets ne manquent pas, et j’ai dû procéder à un tri draconien pour vous livrer ce qui m’a paru le plus marquant des huit derniers jours.

Société : La fin des PV injustifiés. On est tenté de dire « ouf ! ». Il a fallu que le médiateur utilise la plénitude de ses pouvoirs pour que cessent les poursuites contre les malheureux persécutés par l’administration. Cerise sur le gâteau : le Conseil Constitutionnel vient de valider la loi qui devrait nous protéger de ce genre de mésaventure. / - Le plan « Campus » est à la peine : il n’a été dépensé que 56 millions d’euros sur les 5 milliards alloués, soit 10% des crédits. Selon le rapport parlementaire, cela proviendrait d’une gouvernance « insuffisante » des universités, notamment en matière d’immobilier… / -  après le CE d’EDF dont on se souvient des « dérives », c’est maintenant celui de la RATP dont la transparence des comptes ne semble pas convaincante. Les syndicats mènent la vie de château, c’est bien connu. Ainsi on apprend que le château de Fontenay-les-Briis appartient au CE de la RATP qui y a organisé sa fête de printemps pour … 447 000 euros. La CGT a son centre Benoit Frachon qui n’est autre que le château de Courcelles-sur-Yvette et FO forme ses stagiaires dans celui de Brévière, dans la forêt de Compiègne…

Sciences : Des apprentis sorciers néerlandais ont créé une souche mutante du H5N1 (grippe aviaire) très virulente qui serait transmissible entre les hommes. Le scénario de « contagion » n’est jamais à exclure.

International : La semaine s’avère très créative. Ainsi, le mouvement « Occupy Wall Street » faute de pouvoir bloquer le temple de la finance mondiale a décidé de se venger sur le Pôle Nord… via internet. Une occupation virtuelle faite de slogans. Bah, si ça les amuse. / -  Les Etats-Unis aussi ont recours au virtuel. Depuis qu’ils ont évacué leur ambassade en Iran, ils l’ont remplacée par une ambassade sur internet. Moins dangereux pour les diplomates. / - A Durban, le sommet du climat a enfin accouché d’un accord… a minima et sans contraintes. Pas mieux que Copenhague. Le réchauffement climatique va donc continuer, au grand dam des écolos.

Europe : Enfin, la Belgique retrouve un gouvernement.  L’événement mérite d’être signalé, depuis le temps que la crise durait. On suppose que les ministres vont devoir faire des heures supplémentaires pour rattraper le temps perdu. / -  Après le conseil européen de Bruxelles, Cameron est rentré en Angleterre en « triomphateur », tout au moins pour les europhobes. Mais sa position d’isolement à l’écart des 26 autres n’est pas apprécié par tous, à commencer par ses alliés libéraux, très europhiles. Il n’est pas certain non plus que, n’ayant pas obtenu les garanties qu’il souhaitait, la « City » ne souffre pas de ce clash.

Sports : Plus de ligue des champions pour TF1. La chaine qatari Al Jazira sports a acquis une partie des droits de la ligue 1 pour 2012-2013  et dépossédée Canal+ qui s’est refaite en remportant le marché. Il va bientôt falloir une parabole pour suivre Marseille-PSG ou Lyon-Saint-Etienne !. Est-ce que le turban sera obligatoire ?

Politique : Trop bavards, les socialistes. Le PS a encore débordé son temps de parole en octobre et novembre. Deux Radios sont à nouveau rappelées à l’ordre. Mais cela ne peut arriver qu’avec la complicité des médias. 95% des journalistes se disent de gauche… C’est l’explication. / -  La Corrèze avant le Zambèze… François Bayrou revendique l’idée du « Made in France ». Les bonnes idées appartiennent à tout le monde. Acheter français, on est d’accord, le plus dur, c’est de trouver quoi acheter, non ? / - Le site data.gouv.fr est en ligne. Il est à la disposition du grand public et permet de tout savoir sur les activités de l’Etat et du gouvernement…Après un an de préparation, la mission Etalab, rattachée à Matignon, vient de lancer la plate-forme gratuite de données publiques.

Pour rire (un peu) : « Viens, on va s’en payer une tranche » : un mari et une femme se sont disputés à coups d’ananas, version tropicale des violences conjugales. On ne dit pas qui a eu le dessus ni si ça s’est terminé par un jus d’ananas.

 


ARCHIBALD REMONTE SUR LE PONT

 

Mille milliards de mille millions de mille sabords ! Qu’est-ce qui nous a valu ce quinquennat de concentré de déluges de tonnerre de Brest ! Heureusement qu’on a un capitaine qui se bat et qui tient la barre dans ces tempêtes successives. Même la nature semble s’en mêler, accumulant les catastrophes naturelles à un rythme jamais vu.  Heureusement nous avons l’opposition  pour nous faire rêver… Tu parles Charles ! En France l’opposition ne s’oppose pas, elle dénigre, elle ment par omission, elle tempête-dans-un-verre-d’eau, elle « méthode-coué » ses contre-vérités populistes, elle « justice-à-gogo » à tout bout de champ. La toile toute faite du décor si elle prenait le pouvoir : un cauchemar.

Que penser du G20 ? Papandréou avec son histoire de referendum a mis l'Europe en position de faiblesse, et de ce fait, la France n'a pas réussi à atteindre tous les objectifs de sa présidence du G20. La crise de la zone euro a dominé la rencontre et les pays émergents sont restés sur la réserve. Le 1er Ministre grec aurait-il voulu rendre service à ses copains socialistes français pour empêcher Sarkozy d’en tirer trop de profit ? Sabotage ? On peut se le demander. Les grecs veulent le beurre et l’argent du beurre au risque de lasser les pays de l’Euroland où ils sont entrés par « effraction » (merci Baroin). A cela il faut ajouter le maillon faible italien, le « cavaliere-sauteur » n’a plus aucune crédibilité. On ne pourra donc pas se plaindre de la solidité du couple franco-allemand qui a permis de sauver les meubles.

Au débit : la prudence des pays émergents qui ont choisi d’attendre pour voir, avant de s’engager dans une aide à l’Europe, Chine en tête. Le renforcement du FMI est remis au début de l’année prochaine faute d’accord sur la méthode. Pas d’avancée non plus sur la politique de change de Pékin, sauf de vagues promesses d’évolution. La taxe sur les transactions financières ne faisant pas l’unanimité, elle est seulement évoquée .

Mais il y a quand même des avancées significatives : d’abord sur la relance économique sur mesure selon les pays, ce qui est gage de souplesse : les pays dont les finances publiques restent « solides » se sont engagés à prendre des mesures pour soutenir la demande intérieure. Une autre avancée : le volet social apparaît pour la première fois et concrètement : un groupe de travail du G20 sera mis en place avec pour priorité l'emploi des jeunes. Des progrès plus décisifs ont été obtenus sur la régulation financière avec la publication d’une liste de 29 banques systémiques à supervision renforcée et une liste de 11 pays dits « paradis fiscaux »…

Demi-échec diront les pisse-vinaigre, demi-succès diront les réalistes.

A cette occasion notre candidat "Gauche molle" dit « Ch’mol » a trouvé le moyen de se ridiculiser, campé dans le dénigrement antisarkozyste qui lui colle à la peau comme un morpion sur les roustons d’un sans-culotte. Ne pouvant être qu’un « commentateur » extérieur, il ne pouvait se faire valoir qu’en étant désagréable. Il y aurait pourtant une autre manière de faire, celle d’avoir l’élégance de reconnaître le travail accompli au service de la France, même quand il est le fait d’un adversaire. J’ai dit « élégance » ? Où ai-je la tête, il y a longtemps que les leaders du PS ont perdu de vue ce mot qui ne fait pas partie de leur culture !

                                                                               Votre Archibald

 


LA SEMAINE SELON SAVINIEN

 

 Recharge-pour-carnet-de-notes-pic-brechargepourcarnetdenotesb_1_400x300

Lundi : Jean-Paul Huchon, le Président socialiste de la Région Ile-de-France, a confondu vitesse et précipitation : il s’est fait flasher à 171 km/h au lieu de 130. Permis retiré. C’est la deuxième fois. Récidiviste ! Pourtant les socialistes sont censés donner l’exemple. / - Hervé Gaino, le conseiller du Président était en Corrèze pour porter la « bonne » parole. Un département « exemplaire » sous tutelle de l’Etat à cause de sa dette. C’est qui déjà le président de son Conseil Général ? / - Villepin de plus en plus seul : le député Daniel Guarrigue vient de se rallier à la candidature de… François Bayrou. Pas un bon choix non plus !

Mardi : Arnaud Montebourg annonce qu’il va lancer son mouvement politique : « Nouvelle France » ou comment faire du « neuf » pour l’avenir avec les vieilles lunes marxistes du XIXème siècle. / - Morano a crié à Dati : « ça suffit ! » : en rappelant que l’enfant terrible de l’UMP avait été servie sur un plateau en « or massif ». S’il y en a une qui ne doit pas se plaindre, en effet, c’est bien elle. / - Le parlement a donné le feu vert aux garanties de Dexia pour le démantèlement de la banque franco-belge.

Mercredi : Bataille pour le perchoir en perspective, enfin, si la gauche passe (y’en a qui vendent la peau Sarko…) : le secrétaire du PS de la Rochelle pose sa candidature et contre Ségolène Royal qui a annoncé son intention de se présenter aux législatives dans le port charentais. On va encore bien se marrer ! / - « Les Guérini ont mis en place un système mafieux » : c’est Arnaud Muselier qui l’affirme dans un livre qu’il vient d’écrire. / - Laurent Wauquiez veut réserver les logements sociaux à ceux qui travaillent. L’occasion de redire qu’on n’en a jamais construit autant que cette année (130 000, contre 40 à 50 000/an sous Jospinou). Une vérité que le PS n’aime pas entendre. / - Bayrou déclare, à propos du sommet européen : « Il ne s’agit pas d’aider la Grèce, mais la France ». Justement, il faut aider la Grèce pour éviter l’éclatement de l’Union Européenne, donc c’est aider la France. CQFD.

Jeudi : accord européen : ouf ! Le tandem Merkel -Sarkozy a réussi la « synthèse ». / - Nicolas Sarkozy à la télé : agir au rythme de l’actualité et les pistes pour l’avenir : croissance revue, budget corrigé, poids lourd franco-allemand, objectif 2016, et la martingale de la réussite : moins d’assistanat, plus d’investissements d’avenir./- Aubry : « l’accord européen n’est pas à la mesure de la gravité de la crise ». Mais qu’aurait-elle donc fait ? Décider toute seule ? La critique est facile. / - Marine le Pen : « Nicolas Sarkozy est l’avocat fatigué d’une monnaie à l’agonie » et elle c’est la « madone rabâcheuse d’arguments éculés ».

Vendredi : Grève à Air France, en pleines vacances, histoire d’emmerder les gens un peu plus. Ils le font exprès, ne cherchez pas. / - « Ch’mol »  au JT de France 2 tente de répondre à Sarkozy. Ses arguments n’arrivent pas à la cheville du Président. Mais c’est sûr qu’il n’aime pas qu’on mette les socialistes devant leurs responsabilités sur les retraites et les 35 heures. Il tente vainement de minimiser la dépense de ses 60 000 postes de prof en plus. Ce qu’il y a de terrible avec les socialistes, c’est leur malhonnêteté intellectuelle qui consiste à faire comme si le président avait gouverné sans avoir eu à subir la moindre crise. / - François Fillon a « déclassifié » les documents Karachi –comme il s’y était engagé-. Que la justice fasse son boulot.

Samedi : On aura tout vu, voilà que les « catho » intégristes manifestent à leur tour. Au nom de la France chrétienne. Bon, alors là, y’a du boulot ! / - Grave débat : combien coûtent 60 000 enseignants. 2,5 milliards sur 5 ans disent les socialistes, qui sortent aussitôt des gros mots. 7,5 milliard rétorque le Ministre de l’Education. Et il a raison : 12 500 enseignants par an supplémentaires c’est 500 millions, mais qui se cumulent : 500 millions (N) + 1 milliard (N2) + 1,5 milliard (N3) + 2 milliards (N4) + 2,5 milliards (N5) = 7,5 milliards en cumulé sur 5 ans. Conclusion : « Ch’mol est un menteur et c’est Lang qui est fâché avec le calcul (mais ça on le savait déjà !)

Dimanche : Le PS joue le réflexe « nationaliste » au sujet de la participation de la Chine au fonds de soutien européen. Curieux ! Giscard, lui, y voit une preuve de l’intérêt pour l’Euro. Question d’ouverture d’esprit, sûrement. /

 


LA SEMAINE DE SAVINIEN

 

Recharge-pour-carnet-de-notes-pic-brechargepourcarnetdenotesb_1_400x300

 Lundi : Au début de la semaine, Montebourg pose ses conditions, fort de ses 17% : voulez-vous dansez Martine ? voulez-vous chanter François ? – Les sondages donnent la majorité absolue à la droite… en Espagne !

Mardi : La participation à la primaire a réveillé le candidat qui sommeillait en Sarko : la contre-attaque a commencé – Les slovaques votent contre l’accord du 21 juillet : vont-ils bloquer à eux seuls la machine européenne déjà bien lente ? – en France, c’est la journée contre l’austérité : elle semble avoir touché même la taille des défilés. – Nos as du ballon rond ont arraché le nul à la Bosnie et se qualifient pour la coupe d’Europe : une équipe toujours instable…

Mercredi : Fillon met un pied à Paris au grand dam de Rachida. – A l’UMP, les « Humanistes » lancent leur courant autour de Marc Laffineur et Jean Léonetti : une autre manière de parler du centre. – Royal soutient Hollande, elle a choisi entre deux haines. – Débat télé entre les deux « impétrants » : téléréalité insipide mais bonjour les impôts !

Jeudi : Alors l’affaire DSK continue ? Banon, elle est classée, bien que l’agression sexuelle soit reconnue… mais trop tard ! – La Slovaquie a revoté : cette fois-ci c’est oui. Ouf ! – En Haute Marne, Sarko retacle les propositions PS ; il faut dire qu’ils ont tendu le bâton.

Vendredi : Mahmoud Habbas remercie Sarkozy pour les efforts de la France pour faire libérer le soldat Shalit. Alors ce que disent les socialistes n’est pas vrai : le Président n’est pas un incapable. – Les noms d’oiseaux fusent entre Martine-la-dure et François-le-mou : candidat du système pour l’un, label  « Martine Le Pen » pour l’autre…- Montebourg opte pour Hollande, à titre personnel : la corde soutient le pendu.

Samedi : « Les indignés » mobilisent partout dans le monde ; en France, ils font le service minimum : à peine 800 à Paris. C’est pas plus mal ! – François Léotard qui était Ministre de la Défense à l’époque, défend les « commissions », mais n’a jamais entendu parler de « rétrocommissions ». Une autre piste est possible pour l’attentat de Karachi, mais elle ne convient pas au juge. – Fillon confirme en Sarthe ses intentions parisiennes : il sera privé de rillettes ! – Copé et Juppé promettent « du pain noir » au PS : on attend avec impatience ! – Les bleus se qualifient sans éclat pour la finale : seul le résultat compte, mais on aurait aimé un coq plus altier !

Dimanche : Après la réunion des financiers du G20, Baroin annonce une réponse décisive de l’Europe pour enrayer la crise de la dette lors du sommet du 23 : il est grand temps ! – Primaire : ce sera donc « Hollande-la-gauche-molle » : Il va falloir que l’UMP soigne son centre !

 


CRISE EUROPEENNE : CE QU’IL RESTE A FAIRE


 Euro

Les Européens avancent. Le vote du parlement slovaque permet aux accords du 21 juillet d’être ratifiés et de renforcer le FESF comme prévu. Les institutions européennes sont ainsi faites que la politique y a besoin de temps. Les rencontres de Nicolas Sarkozy avec Angela Merkel et les annonces qui s’en sont suivies ont permis à la fois des avancées et de calmer l’impatience des marchés.

Quelles sont les prochaines étapes décisives ?

Le vote du Bundestag. Après le vote positif sur les accords du 21 juillet, le Bundestag devra encore se prononcer sur la contribution allemande au plan d’aide financier de 109 milliards à la Grèce. Et ce ne sera que le mois prochain.

Verser 8 milliards à la Grèce. D’ici là, Athènes qui devait dégager de nouvelles recettes pour respecter ses objectifs budgétaires en 2011 et 2012, devrait recevoir la sixième tranche d’aide de l’Union européenne, dès que la « troïka » de ses créanciers aura avalisé les nouveaux comptes publics grecs. Un chèque de 8 milliards est en attente, sous le coude des ministres des finances de l’Eurogroupe. La Grèce en a besoin d’urgence pour faire face à ses échéances.

Renforcer le FESF et les mécanismes de stabilité. Parallèlement se tiennent des réunions pour examiner les moyens du FESF dont de nombreuses voix soulignent les volumes insuffisants en cas de contagion de la crise à l’Italie et à l’Espagne. Voilà du grain à moudre pour le prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement prévu le 23 octobre. Il est possible qu’à cette occasion, ils anticipent le lancement du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) prévu normalement pour juillet 2013. Doté de 600 milliards d’euros, il pourrait voir le jour dès la mi-juin 2012. Avec un avantage décisif : il prévoit un défaut organisé d’un Etat de la zone euro.

Recapitaliser les banques, attaquées par les marchés. La recapitalisation des banques est devenue une urgence. Les dix-sept devront décider quelle part des ressources restantes après le deuxième plan d’aide à la Grèce devront être consacrées à cette nécessité. Avec en corollaire, l’ampleur de cette recapitalisation : toutes ou seulement les plus fragiles d’entre elles. Un équilibre à trouver, car il faut conserver des ressources pour les consacrer au rachat de la dette secondaire des Etats attaqués par les marchés. C’est pourquoi il est important de définir le plan de participation du secteur privé qui a été inclus dans l’accord du 21 juillet. Une question qui pose le problème de la décote supportable de la dette grecque (le « défaut ») qui passerait de 21% prévu le 21 juillet, à 50% comme on semble s’orienter aujourd’hui. Alors que dans le même temps, l’Institut de Finance International, association réunissant les banques du monde entier, n’a toujours pas communiqué sur la proposition de sa restructuration de 135 milliards d’euros. Dire que les banques sont réticentes est un mot faible. Sur le front des recapitalisations bancaires Bercy est serein : les établissements français peuvent se débrouiller seuls et il n'est pas nécessaire de mobiliser l'argent du contribuable. L'objectif est de frapper les esprits avec un montant suffisamment élevé pour casser le cercle vicieux de la défiance. La barre ne doit cependant pas être trop haute pour limiter l'intervention des Etats.

La coordination avec le G20 et le FMI. La réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales du G20 évoque ce soir la résolution de la crise européenne. Dans ce cadre, la France, qui préside, est en faveur d'une transformation du FESF créé en mai 2010 pour aider la Grèce, le Portugal et l'Irlande en une... banque. Cette solution présenterait l'avantage d'avoir accès au guichet de la BCE. Pour l’heure, la France et l’Allemagne sont opposées à l'augmentation de sa taille, préférant jouer sur l'effet de levier sans qu'un nouveau processus parlementaire soit nécessaire. Si le principe d’un défaut sélectif de la Grèce est acquis, on ne veut pas d'un événement de crédit qui déclencherait le paiement des contrats de couverture « credit default swap ».

La  stratégie européenne. Elle commence à se préciser. Elle repose sur un « choc de confiance » en trois temps : recapitalisation des banques européennes; effacement d'une part plus importante que prévu de la dette grecque détenue par les créanciers privés; renforcement de la « puissance de feu » du FESF.

Cela n’empêchera pas qu’il faut songer à améliorer le traité de Lisbonne qui n’est absolument pas adapté aux temps de crises. Ah, si on avait voté la « constitution »… n’est-ce pas Mr Fabius ? Les solutions à la crise, en ce moment, il y a ceux qui en parlent (beaucoup) facilement.

... Et il y a ceux qui la gèrent. C’est moins facile, évidemment !

 


LA SEMAINE SELON SAVINIEN

Recharge-pour-carnet-de-notes-pic-brechargepourcarnetdenotesb_1_400x300 

 

Lundi : Inattendu rebond industriel aux Etats-Unis, éclaircie dans les nuages qui s’accumulent sur l’économie occidentale ? – A Paris, François Fillon et Jean-François Copé ont déjeuné ensemble pour accorder leurs violons sur la capitale, après 2 sièges de sénateurs perdus !

Mardi : La crise de la zone euro met Dexia à terre : la banque belge n’a plus la frite ! Indigestion de prêts toxiques ? – Le Sénat confie la commission des Finances à l’UMP  en réciprocité avec l’Assemblée nationale. Il est bien bon, Bel – La compagne de François Hollande aurait été l’objet d’une enquête policière : la gauche en fait des gorges chaudes bien que les faits ne soient pas avérés. Tout est bon ! – Evénement planétaire : Corinne Lepage sera candidate à l’élection présidentielle. Madame 1,5% a besoin des voix pour financer son groupuscule sur fonds publics.

Mercredi : Claude Guéant a déposé plainte contre le site de l’Express pour propagation de fausse nouvelle à propos de l’affaire « Trierwiller ». – Eva Joly présente un contre-budget plus gauchiste que vert qui fait de Montebourg un garçonnet : matraquage fiscal avec un gros gourdin et absence de croissance ! – Est-ce un rapport de cause à effet : les glaciers des Pyrénées fondent presque totalement. – Les élus UMP en ont assez des contre-vérités de l’Association des Régions de France. Ils fondent l’AERF, elle est présidée par Hervé Novelli.

Jeudi : Bayrou se déclare compatible avec Manuel Valls. Une OPA sur ses électeurs ? – Takiedine accuse Villepin d’être à l’origine de la relance de l’affaire Karachi. En réponse, il demande des preuves de cette accusation, mais si c’est comme Clearstream… - Dernier débat des six magiciens roses : on n’apprend rien de plus, sauf qu’ils ne sont pas d’accord sur grand-chose. – Rebond industriel en Espagne qui sort légèrement de la récession sur 12 mois, avec un bond de 9,3% des biens d’équipement. – Les Hollandais approuvent le renforcement du Fond Européen de solidarité Financière. Les accords du 21 juillet avancent.- En France, à l’appel des syndicats, les retraités manifestent : si eux aussi s’y mettent… On dit pourtant qu’ils sont à l’origine du boom des camping -cars !

Vendredi : Nicolas Sarkozy fait un voyage en Arménie et prêche pour la paix en rappelant les russes à leurs engagements en Géorgie. On dit qu’Aznavour était dans la suite. Il lui a peut-être chanté « Je m’voyais déjà… ». – Marine Le Pen a présenté son état-major de campagne : une armée pléthorique. Quoi faire pour impressionner ? – Morin réaffirme qu’il est prêt. : « Eh, je suis là ! », mais les médias n’ont d’yeux que pour la « primaire ». – les bleus, au foot, s’imposent contre l’Albanie : ouf ! Mais le plus dur reste à venir mardi prochain contre la Bosnie.

Samedi : Il est temps que la campagne rose s’arrête. Tous les médias s’y sont mis, confondant information et propagande éhontée. C’est du jamais vu. Quand je pense qu’on a toutes les peines du monde à passer un communiqué du député UMP… Ecoeurant ! – A Auckland, nos rugbymen ont enfin fait merveille contre les rosbifs : est-ce le vieux réflexe de l’ennemi héréditaire qui a joué ? On attend maintenant avec impatience le match contre les Gallois.

Dimanche : La star à terre, le laboratoire de Poitou-Charentes ne lui a pas permis de récidiver, Royal arrive 4ème de la primaire devancée par Arnaud Montebourg. Le PS avait-il prévu cette OPA par les électeurs gauchistes ? Réponse la semaine prochaine. Un clivage plus marqué entre droite et gauche n’est pas à exclure dans l’avenir. Succès en nombre de votants, mais qui peut vérifier vraiment ? – Contre-attaque ! Claude Guéant relance la piste islamiste de l’attentat de Karachi. – Au chapitre des choses sérieuses : « Des réponses durables, globales et rapides avant la fin du mois », pour que « l'Europe arrive au G20 unie et avec les problèmes résolu », engagement du tandem Sarkozy-Merkel ce soir à Berlin. – Accord entre la France, la Belgique et le Luxembourg pour la « restructuration » de Dexia : ça va coûter combien de patates ?

 

 


L'impromptu de Berlin

 

Avec cette nouvelle journée maussade aussi bien par la météo que par le nouveau plongeon des bourses, voici un petit texte, dont j'ignore le nom de l'auteur, qui permet d'aborder le sujet sur un mode plus détendu. je l'ai reçu il y a déjà quelques temps et ne résiste pas au plaisir de le partager avec vous. Une manière d'oublier la descente vertigineuse des titres de nos banques. Si ça continue, on va bientôt trouver du pétrole sous le siège de la société Générale ! ...

La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. Angela Von Mecklemburg et Nicolas de Neuilly se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. On entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.

Nicolas :
> > Madame, l'heure est grave : alors que Berlin danse
> > Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
> > Voyez la verte Erin, voyez l'Estrémadoure
> > Entendez les Romains : ils appellent au secours !
> > Ils scrutent l'horizon, et implorent les Dieux.
> > Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
> > Attendent de vous, madame, le geste généreux !
> > De leur accablement ils m'ont fait l'interprète :
> > Leur destin est scellé, à moins qu'on ne leur prête
> > Cet argent des Allemands sur lesquels vous régnez.
> > Cette cause est bien rude, mais laissez-moi plaider...

Angela :
> > Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu'il y a méprise
> > Folle étais-je de croire à une douce surprise
> > En vous suivant ici seule et sans équipage
> > Je m'attendais, c'est sûr, à bien d'autres hommages !
> > Mais je dois déchanter, et comme c'est humiliant
> > De n'être courtisée que pour son seul argent !

Nicolas :
> > Madame, les temps sont durs, et votre cœur est grand
> > Vos attraits sont troublants, mais il n'est point décent
> > D'entrer en badinage quand notre maison brûle !
> > Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
> > Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
> > La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
> > Nous sommes aujourd'hui tout au bord de l'abîme
> > Vous n'y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
> > Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
> > Qu'on les châtie un peu, mais votre main de fer
> > Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d'effroi !

Angela :
> > J'entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
> > L'ouvrier mécontent, le patron en colère.
> > Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
> > L'or du Rhin, c'est leur sueur et leur habileté.
> > Et vous me demandez, avec fougue et passion
> > De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
> > Ce serait trop facile et ma réponse est non !

Nicolas :
> > On ne se grandit pas en affamant la Grèce
> > En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
> > Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
> > D'être des épiciers et non pas de vrais chefs !
> > Helmut Kohl est furieux et Giscard désespère.
> > Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
> > Desserrez, je vous prie, le nœud de l'escarcelle !

Angela :
> > Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
> > Votre éloquence est grande et mon âme chancelle...
> > Mais si je disais oui à toutes vos demandes
> > Je comblerais la femme, et trahirais l'Allemande !

(Ils s'éloignent, chacun de leur côté)

 ...

 


PROLIFERATION HUMAINE ET DEFI AGRICOLE

 

Le monde devrait compter autour de 9 milliards d’habitants en 2050, soit un tiers de bouches de plus à nourrir. En même temps on prévoit que 2,5 millions de km2 de terres fertiles pourraient disparaître sous l’effet de la dégradation due à l’activité humaine et aux autres facteurs : érosion, extension des déserts, effondrement des équilibres biologiques… Or il faudrait 1 milliard d’ha supplémentaires pour récolter suffisamment de céréales, c’est-à-dire 400 millions d’ha de plus que les surfaces qui restent disponibles pour l’agriculture.

Un défi à relever. Les prophètes écologistes adeptes de la décroissance y puisent des arguments non dénués de sens. Selon les calculs des chercheurs, un simple café bu par un quidam accoudé au comptoir nécessite 140 litres d’eau pur cultiver, empaqueter et expédier les grains ! Une manière de dire qu’il faudra économiser l’eau en l’utilisant pour l’essentiel car il en faudra en 2050 deux fois plus qu’aujourd’hui pour satisfaire les besoins de l’activité agricole. Autrement dit, la solution passe par la réduction des gaspillages et une rupture des habitudes de consommation si on veut remplir l’assiette de l’humanité, en s’appuyant sur un développement de proximité. On s’apercevra rapidement que c’est une réponse naïve et insuffisante.

Ce sont les chercheurs qui relèveront le défi.

La réponse passera plus sûrement par la science, comme toujours. Il suffit de comparer un épi de blé d’aujourd’hui et ce qu’il était au Moyen Age. Sans tomber dans l’excès de l’agro-business qui standardiserait une assiette planétaire, il existe encore des marges d’augmentation des rendements dans de nombreuses parties du monde. Les progrès de l’agrogénétique, avec le concours des biotechnologies végétales, permettront  un contrôle précis et localisé des cultures pour produire plus en préservant les ressources et en tournant le dos aux modèles ayant recours à l’irrigation, aux engrais et aux protections phytosanitaires. On peut améliorer l’apport nutritionnel des cultures, sélectionner les variétés les plus utiles ou améliorées génétiquement, créer des plates plus sobres adaptées à la sécheresse. Les chercheurs de l’Inra sont déjà sur plusieurs pistes. Une manière d’améliorer de 10 à 20% le rendement des cultures…

Et encore n’exploite-t-on pas vraiment les ressources que les océans peuvent nous offrir. Les fermes aquacoles n’en sont qu’à leurs tout débuts, et ils sont prometteurs. L’exemple de la ferme cannoise qui s’inscrit dans la durabilité et le respect de l’environnement, connait des développements très prometteurs.

Autrement dit, il n’y a pas qu’une solution. Mais les terres fertiles constituent une surface complexe et fragile, un réacteur biologique unique dont la préservation dépend essentiellement du soin que nous prendrons à le préserver. Sur ce point, le respect de notre environnement est une nécessité vitale.

 


LA DETTE US EN LIGNE DE MIRE

 

Capitole 
 

Standard & Poor’s vient de mettre la dette américaine « sous surveillance négative ». C’est le premier pas avant la rétrogradation de la note AAA qui permet d’emprunter aux taux les plus bas. L’endettement américain continue de se dégrader. Ce n’est pas une nouveauté. L’agence a voulu manifester ses doutes quant à la qualité de la signature américaine et la capacité de la Maison Blanche et du Congrès aux mains des Républicains à se mettre d’accord d’ici la fin du mandat de Barak Obama sur le plan d’austérité nécessaire pour inverser la vapeur.

Il est vrai que la priorité de l’hôte de la Maison Blanche est pour l’instant de trouver un accord avec le Congrès pour augmenter le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement des Etats-Unis. Or, la Chambre des Représentants vient de le refuser lors d’un vote. Ce plafond de 14 300 milliards de dollars a été atteint le 16 mai et le compte du Trésor est en train de se vider. Les deux parties ont jusqu’au 2 août pour se mettre d’accord. De quoi faire faire le yoyo aux bourses et inquiéter les investisseurs.

Consensus inavouable ?

Il y a tout lieu de penser qu’un accord sera trouvé, même si au passage, la gestion démocrate devra faire des concessions sur les économies exigées par les Républicains : jusqu’à  2 000 milliards de dollars sur 10 ans. La complication vient surtout de l’aile conservatrice « tea-party » qui a lancé la chasse aux dépenses publiques et pour qui tout compromis budgétaire serait une trahison.

La réalité est que ni les Démocrates qui souhaitent un haut niveau de dépenses publiques, ni les Républicains qui se veulent inflexibles sur les baisses d’impôts, ne proposent de scénario crédible de retour à l’équilibre budgétaire. Il en résulte un consensus inavoué pour laisser monter l’endettement. La dette qui pèse 65% du PIB passerait en 2013 à 90% du PIB. C’est bien ce que l’agence de notation a compris et qui explique son avertissement, c’est-à-dire la probabilité d’une dégradation de la note. En général, elle intervient dans les trois mois.

Bien que onze des dix-sept pays de la zone euro aient déjà perdu leur triple A, la vraie crise de la dette ne se produira pas en Europe, mais aux Etats-Unis. Quand la Chine ne voudra plus financer…

 


FMI : LAGARDE SE LANCE

 

ChristineLagarde 

Notre Ministre de l’Economie et des Finances est en train de sortir du lot comme la candidate unique de l’Europe, appuyée fortement par Angela Merkel, sans qui rien ne peut se faire. Elle a donc toutes ses chances pour prendre la tête de l’institution internationale dont elle connaît les sujets par cœur et tous les rouages. 

La querelle intentée par les députés PS, Jean-Marc Ayrault en tête, au sujet du règlement de l’affaire Tapie, a débouché sur une demande d’enquête du procureur Nadal à la cour de Justice de la République, pour connaître le rôle exact de Christine Lagarde dans l’arbitrage qui a conduit à accorder 240 millions d’euros de réparation à l’ancien patron d’Adidas. Ils auront mis quand même deux ans à s’émouvoir de la somme versée. En fait, l’épisode FMI n’était pas prévu.

Même si le fond du dossier est très technique, il faut tout de même savoir que la Ministre n’est en rien dans la décision qui a été rendue par la fameuse commission d’arbitrage, constituée de trois éminents juristes suffisamment différents pour que le jugement rendu ait un sens.

Fallait-il y avoir recours et en avait-elle le droit ? C’est finalement sur ce point que porte l’attaque. Le gouvernement a déjà fait savoir que le CDR (chargé de liquider le Crédit Lyonnais) bien que détenu par un établissement public est une société commerciale qui pouvait donc avoir recours à une procédure d’arbitrage pour mettre fin à un débat judiciaire qui dure depuis plus de 20 ans. Qui plus est, un tribunal administratif a rendu en 2009 et en appel en 2010 un jugement favorable, ce qui est une manière de montrer que la décision de la Ministre a été approuvée par d’autres organes. On cherche le pénal dans cette affaire, qui pourrait relever de la Cour de Justice. Autrement dit, il s’agit de chercher des poux uniquement pour nuire à la réputation d’une Ministre qui gêne par sa compétence.

On peut observer que les députés PS ne se seraient certainement pas émus de cette procédure si l’arbitrage n’avait pas été en faveur de Tapie. On a envie de leur dire que s’ils sont choqués de l’énormité de la somme versée, ils ont oublié que Bernard Tapie a été bel et bien « escroqué » par la Banque alors nationalisée dans l’affaire Adidas.

On s’étonnera aussi qu’ils ne soient pas choqués par les millions de Dollars qu’un certain DSK dépense sans compter outre atlantique pour se défendre. Là-dessus, on ne les entend pas. Dans ce cas, la présomption d’innocence rend sourd et aveugle.

DSK = Dollars Sans Kompter.

 


ARCHIBALD FAIT SON SHOW

 Longue vue 2

ANNIVERSAIRES. Pendant que Nicolas Sarkozy commémorait sa quatrième année à l’Elysée et lançait sa campagne dite du « bilan », dont le bloc-notes s’est fait l’écho toute la semaine, les socialistes, eux,  en étaient à invoquer les mânes de Miteux, 30 ans après.. Nostalgie, quand tu nous tiens ! Ils avaient mis les petits plats dans les grands dans la cour du siège de Solférino, avec le grand air (faux) de l’unité. « Dieu, si on doit gagner en 2012, envoie-nous un signe ! ». Si j’ai bien compris, le signe en question nous est parvenu aujourd’hui… de New-York. « Comme un coup de tonnerre » a précisé la grande  prêtresse Martine. C’est donc bien ça !

CROISSANCE. La France a connu un taux de croissance de 1% au 1er trimestre de cette année. Je suis bien content. Rappelez-vous, j’avais annoncé, il y a quelques temps que les prévisionnistes étaient dans le vent et prévu que la croissance française serait bien plus élevée que leurs estimations. Pas compliqué : l’addition des efforts et les investissements judicieux du grand emprunt, décidés par le gouvernement portent leurs fruits. On nous explique maintenant que ce sera éphémère. A voir ! La réalité pourrait bein encore faire mentir les projections statistiques…

RSA. Oui, Laurent Wauquier a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Mais on sait bien que toute vérité n’est pas bonne à dire. Le RSA est déjà un progrès par rapport au RMI. Et surtout, prenons garde de ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Il y a de la souffrance humaine dans la précarité qui nous invite à modérer nos jugements.

BORLOO. Le Radical n’a pas changé. Il y a dans les positions de Jean-Louis Borloo des similitudes surprenantes avec l’art de la rhétorique du regretté Edgar Faure, qui se plaisait à dire que « ce ne sont pas les girouettes qui tournent, mais le vent qui les fait tourner ». une manière élégante d’expliquer ses retournements de veste. Alors, on quitte l’UMP, sans la quitter, tout en la quittant. Vous avez compris ?

BEN LADEN. On aurait trouvé un lot de cassettes porno dans la maison où il habitait. Il faut dire qu’avec trois femmes et vu son âge … Il promettait des dizaines de vierges à ceux qu’il envoyait au casse-pipe, mais lui, il fallait bien qu’il patiente.

LOCAL :

PETAGE DE PLOMBS. Une colère noire marquée de propos au vitriol de Marc Laffineur contre… Christophe Béchu. Qui aurait pu croire ça ?  Une querelle mise sur la place publique dont on se serait bien passé à l’UMP. Le plan échafaudé par le Président départemental pour aller couler une fin de carrière en pantoufles au Sénat, s’est écroulé avec l’intrusion dans le jeu de la sénatrice sortante Catherine Deroche, dont la cote et la notoriété auprès des élus locaux sont indéniables.

SCOT. Plus de 2000 personnes ont signé la pétition contre le projet d’extension de 40ha de la ZI. Elle a été remise aux commissaires enquêteurs avec un dossier très documenté. Le bon sens voudrait que cette protestation unanime soit entendue.

HUMOUR :  

BEN LADEN : l’affront aux américains est lavé !

732, POITIERS : Charles Martel – 2011, VINTIMILLE : Nicolas Sarkozy !

DSK = Déambule Sans Kaleçon

 

 


LE PRESIDENT DANS LA TOURMENTE

Sarko elysée

Au moment ou le 1er Ministre nous fait un caca nerveux sur la laïcité, le Président arrive en Chine pour présider une réunion de travail sur la réforme du système financier mondial.  Il faut avoir une sacrée solidité pour continuer une tâche ingrate et particulièrement difficile pendant que la lâcheté des uns, la démagogie des autres, les chimères des uns et des autres quand ce n’est pas l’égoïsme syndical ou corporatiste, s’attachent à saper l’action qu’il mène, aussi bien à l’intérieur que sur la scène mondiale.

Le moment me paraît venu de remettre en perspective des réalités que l’actualité quotidienne tellement alimentée par les drames nippon et libyen, nous font complètement perdre de vue.  Le quinquennat de Nicolas Sarkozy n’est pas terminé qu’il se présente déjà comme un enchaînement de crises internationales comme peu de chefs d’Etat ont eu à en affronter. Ce dont les Français semblent ne pas se rendre compte.

Petit inventaire : automne 2008, crise financière comme le monde n’en a jamais connu auparavant pas son ampleur et sa dimension, manquant de peu d’emporter banques, monnaies et industries ; conflits russo-georgien, avec l’Iran ; crise sanitaire avec la grippe H1N1 ; aggravation de la menace climatique et ses ravages comme Xynthia ; dérèglements climatiques qui entraînent des chocs énergétiques et alimentaires avec flambée des prix … Et maintenant l’agitation dans les pays arabes. Le Président s’est retrouvé sur tous les fronts. Il y avait déjà là, de quoi l’occuper 36 heures sur 24.

Mais c’est aussi le Président qui aura fait bouger la France  comme rarement elle s’est réformée et en si peu de temps. Ce qui explique peut-être les tensions et le désamour. Les réformes sont espérées quand elles ne se font pas, combattues quand on les fait, haïes dans un premier temps avant qu’enfin on les trouve finalement utiles. C’est toujours comme ça avec les Français.

Qu’on en juge, et c’est probablement ce que l’Histoire retiendra : il a réformé le régime des retraites, modernisé celui de la représentativité syndicale, renforcé les pouvoirs du Parlement, élargi la saisine du Conseil constitutionnel, restructuré la carte judiciaire, réformé l'organisation territoriale, supprimé la taxe professionnelle, créé le RSA, engagé la réforme la plus profonde de notre système de santé depuis la dernière guerre. Ses gouvernements ont fait accomplir des pas décisifs à l'autonomie des universités et aux procédures stimulant la recherche, assuré le service garanti dans les transports en cas de grève, créé le régime des entrepreneurs individuels, contenu les dépenses publiques, et d'ici la fin de l'année, réglé le problème du financement de la dépendance ... Ce n’est pas tout. Il a aussi fait avancer l'Europe dans la solidarité financière en temps de crise et dans le cheminement vers plus de gouvernance économique après l'avoir fait exister dans les crises géorgienne, puis aujourd’hui libyenne. Reste le G20 (son idée) et ce qu'il peut encore tenter d'y faire...

Le paradoxe, car c’en est un, c’est qu’aujourd’hui, les politologues passent leur temps à traquer tous les indices d’un 21 avril à l’envers, à l’endroit, en travers et recto-verso. On sait que les électeurs sont ingrats. C’est une constante de l’Histoire. Mais le bilan ressortira bien un jour. En attendant, il reste en 1ère ligne et si les observateurs sont intrigués par son apparente sérénité face à ces pronostics pessimistes, c’est qu’ils n’ont pas compris que les choses ne sont jamais jouées un an avant et que de toute façon... l’Histoire de son quinquennat est déjà écrite !

 


ARCHIBALD A LA MANOEUVRE

 

  Longue vue 2  Longue vue 2

IMPRESSIONNANTS, le courage et la discipline des Japonais. En peuple habitué à une nature hostile, c’est avec une grande dignité que les survivants se comportent. Pourtant, les secours tardent à arriver, ils ont faim et froid, ils ont l’épée de Damoclès d’une catastrophe nucléaire sur la tête, mais vous n’entendez pas une plainte. Et le commentaire admirable de cette grand-mère devant son maigre bol de riz agrémenté d’une sauce noirâtre : « c’est mieux que rien !».  On n’ose pas imaginer la même situation en France.

PLAISANTS, les propos d’Hubert Védrine saluant le talent d’Alain Juppé et la belle victoire diplomatique de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU. Venant de cet homme respecté et généralement prudent dans ses prises de position, le compliment n’en a que plus de valeur.

SURPRENANTES les polémiques qui ont suivi les propos de Claude Guéant. Si on peut admirer l’art de la récup’ de la Marine, une gesticulation de plus, la gauche par contre s’est encore illustrée par le déni de la réalité et le conformisme de son approche  en matière de sécurité et d’immigration. Le Ministre de l’intérieur n’a fait que dire tout haut ce que beaucoup de Français pensent. Il faut beaucoup de mauvaise foi pour y voir une incitation à la haine, comme il est tout aussi facile de l’interpréter comme un aveu d’échec. Ce sont les postures de gens qui n’ont rien à proposer.

ECLAIRANTS les démêlés entre Verts et PS sur le nucléaire. Visiblement, ils n’ont pas d’atomes crochus ! Vous imaginez s’ils passaient un accord de gouvernement ? Entre Cécile et Martine, le courant ne passe pas… Forcément, quand on a 85% de l’énergie qui vient des centrales atomiques !

AMUSANTS les achats russes pour son armée qui sera équipée de chars et de missiles … gonflables. Il s’agit de les utiliser comme leurres. Est-ce que ce serait efficace ? C’est une autre histoire. On pourra toujours dire qu’ils sont gonflés !

ASSOURDISSANT le silence de « l’amère de Lille », de son compère porte-parole-langue-de-vipère et de la Dinde du Poitou. Silence radio, pas un commentaire sur l’opération libyenne ou la résolution de l’ONU. Un succès politique qui doit leur rester en travers de la gorge. Il n’y a que dans leurs cauchemars qu’ils doivent crier « Vive Sarkozy ».

FLOTTANT. En ce soir d’élections, l’amère de Lille avait rendez-vous avec Pierre Laurent du PC et Cécile Duflot la verte… sur une péniche. Objectif : faire l’union de la gauche pour le 2ème tour. Lieu bien choisi puisqu’il s’agit de mener les Français en bateau !

 


L’ONU SAUVE L’HONNEUR

 

Onu conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l’Onu a approuvé le projet de résolution présenté par la France et l’Angleterre, soutenues par une demande de la Ligue arabe pour intervenir contre les massacres de Kadhafi. Il faut saluer ici la position énergique de Nicolas Sarkozy qui aura finalement réussi à entraîner une réaction du monde civilisé dont on commençait à douter du courage.

C’est aussi un joli pied de nez à "l’amère de Lille" qui s’est fendue jeudi d’un coup de gueule que j’aurais pu approuver si elle ne s’était pas livrée à une de ses perfidies habituelles en qualifiant l’attitude du Président français de « coup de menton ». Il faut dire qu’avec son charme de Pittbull, elle aurait probablement fait plus vite et mieux …C’est par ce type d’attitude systématiquement insultante à l’égard de ceux qui ont en charge de gouverner qu’on « avilit » la république.

C’est aussi une belle réponse à ceux qui affirment à longueur de temps que la diplomatie française est en perdition. La vérité est toute autre. Bravo Juppé.

Ce soir, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est honoré.  Merci Sarkozy !  Maintenant aux actes. Et vite !



ARCHIBALD EN LIBERTE

 

  Longue vue 2 Longue vue 2


INTERNATIONAL

ET DE 7 !  Le roi des Belges, Albert II vient de nommer un 7ème  négociateur pour tenter de trouver une sortie de l’impasse dans laquelle se trouve son pays, le compromis impossible avec les irréductibles nationalistes flamands. Pendant ce temps la barbe de Polvoorde pousse. Comme on dit, « il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ! »

CALIGUFI. En libye, le sang coule. Le tyran n’hésite pas à utiliser son armée de mercenaires et ses troupes tribales pour tirer sur le peuple, nous abreuvant de discours tous plus « hallucinés » les uns que les autres. On pense aussitôt à Caligula, cet empereur qui  s’abreuvait du sang des romains jetés aux pires jeux sanglants dans l’arène…. Pour en tirer une jouissance.

NATIONAL.

RIFIFI. Comme c’est drôle, au moment où la « Sainte de Poitiers » prêchait sur la nécessité du retour de la morale et de la vertu, Montebourg publiait un rapport interne du PS au vitriol sur la fédération des Bouches-du-Rhône et la gestion « Guérini ». Il faut dire que les soupçons de trafic planent sur la famille. Voilà qui promet !

RESISTIBLE ASCENSION. Il ne s’agit pas d’Arturo Ui, mais de Marine qui bénéficie ce dimanche d’un sondage alambiqué qui la crédite de 23% d’intention de votes. Même si le cas de figure est surtout cathodique, Il vaut mieux prendre le résultat comme un signal et que ce soit maintenant plutôt que dans un an. Un «averti » en vaut deux.  J’aurai l’occasion de vous faire part de mon point de vue à son sujet.

COUP DE POMPE. Le prix des carburants n’en finit  pas de monter dès que le prix du baril prend un centime de plus. A la remonte, ça répercute illico. En sera-t-il de même à la baisse, si toutefois ça se produit ? Le Gouvernement serait bien inspiré de prendre des mesures d’écrêtement avant que la grogne ne gagne le bon peuple. Avant les cantonales, un geste sur le plafonnement de la taxe, ça ne ferait pas de mal, non ?

PSCHIIIIT ! L’affaire d’espionnage chez Renault semble tourner en eau de boudin. Il a l’air fin aujourd’hui le Carlos. Il semble même que l’argent versé aux quidams qui devaient enquêter pour financer des indicateurs n’aurait pas été dépensée. Les ingénieurs mis à pied rigoleraient s’ils n’avaient pas de sérieuses raisons de se plaindre.

LOCAL

« COCORISCO ». Le club angevin, dont la gouvernance est en délicatesse avec la justice, ne semble pas s’émouvoir pour autant, et c’est une belle et franche victoire par 3 buts à 0 qu’il est allé chercher à Grenoble pour se qualifier aux dépends de Chambéry, en demi-finale de la Coupe de France. Le prochain adversaire, c’est du lourd : le PSG, tenant du titre ; Mais c’est sur ses terres à Angers.  Alors ici, que voulez-vous, on croit à l’exploit. « Allez les petits ! », aurait dit « Roger ».

CARAMBA, ENCORE RATE ! La semaine dernière des « indiscrétions » publiées dans la presse faisaient savoir que la nomination de Marc Laffineur à un poste de Secrétaire d’Etat était imminente. Aux « Anciens Combattants », précisait-on.  Finalement, cela n’aura pas encore été pour cette fois-ci. Le temps se réduit comme peau de chagrin pour le député-maire d’Avrillé de se voir siéger un jour au Gouvernement, même sur un strapontin… Pas de regrets, il peut espérer mieux !

MEGOUALOMANIA. Le maire de Trélazé à piqué une colère mégalomaniaque après le directeur de la salle Amphitéa qui avait osé s’étonner de l’intérêt de son projet de construire une salle de spectacle de 7-8000 places à Trélazé. Le chou lui enfle tellement qu’il se voit bientôt à la tête d’une commune dont le renom fera pâlir d’envie la Préfecture toute proche. On dira alors Angers près Trélazé ! Les logements-casernes qu’il construit à tour de bras sur sa commune pour élargir son assiette fiscale et éponger son endettement ne lui suffisent pas. Une salle pour cultiver "l'hommes des casernes", quoi !

DU VENT ! Quoi de plus facile à réaliser que des promesses qui portent sur des choses qui existent déjà. C’est le programme du PS pour les cantonales du Maine-et-Loire. Sur 44 propositions, 35 sont déjà entrées dans les faits, 3 sont hors compétences du Conseil Général, 1 est en cours de réflexion dans la Majorité départementale, 2 ne sont pas vraiment prioritaires, 1 a été mise en oeuvre dans les départements voisins et s’est soldée par un échec…La dernière est une proposition de la Majorité sortante. Mais comme les électeurs ne sont pas au courant, pourquoi se gêner. On peut toujours faire croire !

VERBATIM.

IL L’A DIT ! François Bayrou, parlant de ce qu’il connaît bien : « Rassembler les centristes, c’est comme conduire une brouette pleine de grenouilles : elles sautent dans tous les sens ! » C’est sûrement de là que vient l’expression « grenouiller » en politique.

 

 


Le Maghreb à la recherche de la démocratie

 

Sur un sujet comme celui-là, bien que j'aie vécu au Maroc, il m'apparaît important de donner la parole à mon amie Nedjma Boutlélis. Son point de vue s'appuie sur sa double culture franco-maghrébine, il en a d'autant plus de valeur et d'authenticité. Dérangeant ? C'est fait pour ça !

 

Nedjma-boutlelis  " Ces dernières semaines, les pays MENA (Maghreb et Moyen Orient) se sont réveillés. Après des décennies de démocratie confisquée, la révolte portée par la jeunesse a conduit au séisme du système autocratique.

Les tunisiens ont été les éclaireurs, ceux qui ont osé braver le grand Ben Ali soutenu par toute la classe politique de gauche comme de droite. Seuls Cécile DUFLOT et Hervé MORIN ont exprimé une réelle empathie pour ce peuple.

Mais la presse les a quelque peu boudés préférant se rallier à la position étatique. Et dès le départ de Ben Ali, les langues politiciennes se sont délayées ! Et oui, quel courage !

De quoi il s’agit ?

La Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, de très beaux territoires où nous européens adorons passer des jours ensoleillées en toute quiétude car nos amis dictateurs veillent à museler les islamistes.

Mais voilà, le souci c’est que ce ne sont pas les islamistes qui ont été muselés mais bel et bien tout un peuple qui voit défiler les défenseurs de la démocratie en vacances ou pour affaire et qui ne peut accéder lui-même à cette liberté.

Les pays du Maghreb ont une population jeune, formée, diplômée, orientée vers les nouvelles technologies qui aspirent à une vie meilleure. Voir leur gouvernement se construire un patrimoine doré pour leur dynastie et ceci avec la grande bénédiction de nos gouvernements européens, leur est tout simplement devenu intolérable.

Sur ces événements, nos politiciens français se sont contentés du regard très réducteur qui consiste à faire de grandes déclarations sur les intégristes musulmans. Ils ont été sourd aux appels des peuples des pays MENA qui hurlent « liberté, démocratie » ! Il est facile de se cacher derrière la peur des barbus pour justifier le soutien à une dictature.

Aujourd’hui, la jeunesse maghrébine refuse d’être la danseuse emperlousée des pays européens et de la France.

Le Maghreb aspire à un modèle de société plus juste pour son peuple !

Algériens, égyptiens, tunisiens, seraient plus enclin à rester dans leur pays, si leur gouvernement leur permettait d’accéder aux postes, à l’emploi, à la liberté, à l’expression de la démocratie.

Avec des pays en très forte croissance, ils n’ont qu’un désir c’est avoir une place dans le monde économique, politique, syndical et social! Ils aspirent tout simplement aux droits que nous, français avons acquis. La France a donc réussi à exporter son modèle de société.

Ni les murs, ni les dictateurs n’ont évité les clandestins à braver les dangers pour rechercher une meilleure situation dans des contrés peu accueillantes. Un Etat qui favorise l’émergence de sa jeunesse à des postes clés, qui  facilite la liberté d’expression et qui inscrit son pays dans la modernité, dans le respect de son histoire et qui lui permet tout simplement de se nourrir, de se loger et d’éduquer ses enfants n’a plus de raison de lutter contre les barbus. L’équilibre se fera naturellement.

Alors, messieurs les politiciens qui adoraient ces pays pour leur couleur, leur chaleur, leur pétrole, leur business, soyez également proche de leur peuple !

Une analyse plus subtile, plus fine des évolutions et plus appropriée à la culture des pays MENA favoriserait la mise en œuvre d’une réelle politique franco-arabe basée sur un co-développement."

 


UNE DICTATURE PEUT EN CACHER UNE AUTRE

 

Le regard de béotien que nos idéologues de gauche jettent sur les « révolutions » de Tunisie et d’Egypte me stupéfie par la naïveté qu’il dénote. Quand il s’agit de Jobosévé, de Besancenot ou du méluche, il n’y a rien d’étonnant. Ils vont sur place flairer ce rêve qu’ils savent parfaitement impossible à réaliser en France. Mais les trémolos des autres hiérarques patentés de notre gauche, plus poil de chameau que jamais (ça s’impose), me font sourire. Encore oublient-ils dans leurs leçons dont ils ne sont jamais avares, qu’il y a encore peu, le dictateur Tunisien faisait parti de leur grande famille internationale et des représentants de son parti invités à la dernière grand’ messe du PS. Comme ils ont la mémoire arrangeante quand il s’agit d’eux-mêmes !

Je n’ai guère de sympathie pour les dictateurs. Le regard que l’on doit porter sur ces régimes doit toujours être sévère quant à l’exercice des libertés. Mais ces pays ne sont pas la France. Ils n’ont pas la même histoire ni la même culture. Leur rapport à la démocratie est forcément différent du notre, ne serait-ce qu’à cause de l’Islam qui ne sépare pas le politique du religieux, ce qui rend fragile les régimes laïcs et démocrates. Contentons-nous d’en rester à la géopolitique, et de ce point de vue nous observerons que les deux pays méditerranéens secoués par les « révolutions » sont deux pays alliés du monde occidental, qui sont deux pièces maîtresses par leur contribution à la stabilité tant en Méditerranée qu’au proche orient. Et je serai tenté de dire : « on sait ce qu’on perd… ».

Les bien-pensants ajoutent à leur indignation, la corruption qui les entourait. Certes, elle est toujours condamnable. Sauf que je ne suis pas certain qu’elle eût été absente avec un régime plus libre et plus démocratique, tant la culture du « backchich » fait partie intégrante de leurs coutumes, de même que leur propension au marchandage et à la spéculation. Simple constat, car il ne s’agit, pour ma part, en aucune manière d’en tirer une conclusion ni de stigmatiser.

Ces pays ont aussi subi la crise et il ne faut pas s’étonner qu’elle y ait aggravé la misère en même temps que les activités se délocalisaient vers des pays à la main d’œuvre encore moins chère. Voilà un terrain propice que les islamistes n’auront pas manqué d’exploiter et ce qu’il faut craindre, dans les élections libres qu’ils organiseront bientôt, c’est une victoire écrasante de ceux qui se réclament de la « Charia ». Alors le « printemps vert » des peuples du maghreb se transformera en hiver pour la liberté de penser et de croire, pour la liberté d’expression et pour la condition des femmes, car depuis l’instauration de la république islamique en Iran, on sait ce que cela veut dire !  Des régimes islamistes sont peu probables nous rassurent les mêmes penseurs. A vrai dire, je les trouve très optimistes. Espérons, pour une fois, qu’ils aient raison : l'ouverture sur le monde d'une jeunesse habituée à "surfer" sur internet pourrait en être le gage ; sera-t-il suffisant ? Le drame, c'est que nous ne pouvons guère intervenir. Le comportement des Etats-Unis et de l'Europe, par les conseils et lespressions exercées, étant encore trop proche d'un néocolonialisme feutré mais réel.  

                                       

 

 


NOUVEAU MONDE, NOUVELLE IDEES, … NOUVEAU PRESIDENT.

  G20-SARKOZY

Quand je dis « nouveau président », c’est pour la commodité du titre. Car le Nicolas Sarkozy de la conférence de presse ressemble étrangement à celui de sa dernière interview télévisée.

Il sait que la crédibilité acquise c’est aussi le chemin pour retrouver la popularité. En route pour la présidentielle de 2012, il sait bien aussi qu'un G20, même réussi, pas plus qu'un remaniement, même efficace, ne suffiront à lui rendre comme par enchantement le capital de popularité perdu à l’automne 2008.

Lors de sa conférence de presse à l'Elysée sur les questions internationales, le chef de l'Etat s'est donc appliqué à se tenir « à distance des polémiques » et à prendre de la hauteur par rapport aux affrontements politiques hexagonaux. Mais l'opération reconquête n'en est pas moins enclenchée, dont la conférence de presse d'hier constituait une étape primordiale et incontestablement réussie. Et chacun y trouvera son compte : l'évolution du style présidentiel, plus apaisé, maîtrisé, grave et le volontarisme qui  reste plus que jamais la griffe du sarkozysme.

Voilà pour la posture. Les gens de mauvaise fois ne verront que cela. Et pourtant, derrière il y a bien une stratégie correspondant à une vision du monde  qu’il faut changer. Dans le volontarisme affiché, l’action remplace l’incantation, exemples à l’appui. Nicolas Sarkozy, on a déjà eu l’occasion de s’en apercevoir lors de la Présidence européenne avec la crise géorgienne, sait être un négociateur têtu et convaincant. Il s’est mis au bon niveau, avec l’humilité suffisante, celle qui ouvre la voie à l'efficacité. « On ne réglera pas tous les problèmes en une présidence », a-t-il admis hier. Il a cependant obtenu un accord qui n'avait rien d'acquis, sur l'ordre du jour du G20 présidé par la France. Au moins, il aura été celui qui a tout tenté pour infléchir le cours des choses.

Et ce qui fait la force de DSK aujourd’hui, de celui qu’il se plait à rappeler : « J'avais proposé sa candidature au nom de la France », c’est sa crédibilité économique. En s'impliquant pour le G20, le chef de l'Etat montre qu'il peut être à son niveau. Et, surtout, si le favori des sondages quittait le FMI pour faire campagne, alors que Sarkozy se bat pour en élargir les pouvoirs, il serait alors tentant de déplorer un abandon de poste. Quoi de mieux que d'opposer un candidat sensible aux sirènes des sondages à un président qui, des retraites à la dépendance, continue les réformes difficiles donc impopulaires.

Durant sa conférence de presse de presque deux heures, Nicolas Sarkozy n'a pas ménagé sa peine pour donner de lui l'image d'un chef d'Etat « en charge des responsabilités », pleinement conscient des problèmes du monde, très loin du tumulte politique. Souvent grave, toujours maître de ses mots, il entame sa présidence du G20, avec beaucoup « d'ambition ». Le président ne cache pas que les résultats concrets seront difficiles à obtenir et qu'il ne peut, de toute manière, les obtenir seul. Simplement on peut compter sur lui pour se battre pour que les résultats soient les plus importants possible. Il a habilement préparé sa présidence : cette fois, il jouera collectif, il se rendra en Chine fin mars pour le premier séminaire de sa présidence, il a justifié l'attachement des Américains au dollar, il a demandé à l'Allemagne et au Mexique de mener la réflexion sur le système monétaire international.

C’est aussi un président en prise avec les problèmes concrets des Français en évoquant les cours des matières  premières, notamment agricoles ou en évoquant l’idée controversée d’une taxe bien nécessaire sur les transactions financières.

Des résultats concrets seront forcément mis à son actif, et notamment quand il apparaîtra que, par exemple, la régulation tempérée qu’il propose, sera à mettre au passif des états qui auront préféré le blocage.

Voilà un pas important de franchi, et si les résultats sont là …

 


HARO SUR L’EURO

  Euro

Après la fièvre, la baisse. L’euro, la zone euro devrait-on dire, connaît des turbulences. Que la monnaie commune baisse, on ne s’en plaindra pas au moment où les Etats-Unis font marcher la planche à billets verts pour favoriser leurs exportations et soutenir leur économie.

Les fonds spéculatifs attaquent les pays endettés pratiquement depuis un an. Après la Grèce et maintenant l’Irlande, nul doute qu’ils vont accentuer la pression sur le Portugal, puis ce sera la Belgique, l’Espagne, l’Italie…et peut-être aussi la France. De là à crier contre l’euro qui serait la source de tous nos maux ! De quoi en tout cas faire vendre du papier en utilisant les titres tapageurs comme celui du dernier JDD, pourtant sans aucun fondement.

Deux réflexions : l’une concerne la monnaie commune, l’autre la situation de la France.

Les mesures qui ont été prises depuis deux ans sur le plan international ont permis de ne pas aggraver la crise, mais cela ne veut pas dire que nous en sommes sortis, et il faudra encore du temps avant que nous retrouvions un équilibre mondial. Il n’est donc pas étonnant  que les grandes monnaies souffrent, mais reconnaissons que depuis le début de la crise, l’euro nous a davantage protégés qu’affaiblis. Il serait pourtant illusoire de croire que la monnaie à elle toute seule puisse nous tirer d’affaires.

La situation de la France n’est certes pas brillante. On ne peut guère reprocher au gouvernement d’avoir privilégié les amortisseurs sociaux au moment où les recettes baissaient dramatiquement avec la crise, creusant le déficit. Par contre, on peut lui faire le reproche de ne pas avoir réduit sa dette lorsqu’elle en a eu les moyens au début des années 2000. En comparaison, que dire de la Grèce qui avait triché sur les chiffres pour avoir l’euro, de l’Irlande qui avait laissé ses banques distribuer des crédits à des emprunteurs non solvables ou de l’Espagne qui a laissé gonfler la bulle immobilière qui la plombe aujourd’hui. L’Italie croule sous une énorme dette de près de 120% de son PIB et avec la crise politique qu’elle connaît, elle fait à son tour les frais de la contagion. Les taux avec lesquels le trésor italiens lèvent des fonds s’envolent… Comme on le voit notre pays n’est pas en première ligne, loin s’en faut.

Le vrai gros problème est celui de la dette américaine et il va forcément se poser à un moment ou un autre, tout comme celui de la dette anglaise. La restructuration des dettes devrait être une priorité. Cela passe par des mesures drastiques au niveau international pour empêcher les banques de spéculer et réglementer les marchés et surtout s’attaquer vraiment aux fonds spéculatifs. Autant on peut comprendre qu’on ait aidé les banques à se redresser, autant il est choquant qu’elles n’aient pratiquement rien fait pour l’économie. La preuve en est la reprise de la spéculation sur les matières premières…

Face à cette situation, la recherche d’une convergence franco-allemande est utile. Elle n’est pas suffisante. Le bon signal serait de donner à la monnaie commune un territoire politique qui lui corresponde : un état fédéral. Convenons que la crise est un accélérateur de cette prise de conscience. Encore faut-il que nos dirigeants aient la volonté politique et la capacité de convaincre les opinions publiques. A contrario, un éclatement de la zone euro nous rendrait à notre destin étriqué  avec une guerre des dévaluations compétitives et la ruine assurée de tous nos rentiers.

Heureusement, on n’en est pas là !

 


OBAMA BLUES

Obama concentré
  

Il n’est pas inhabituel aux Etats-Unis de voir un président perdre sa majorité lors des élections de mi-mandat. Ronald Reagan, Bill Clinton et bien d’autres en ont fait l’expérience deux ans après une élection confortable.

Héritier de deux guerres étrangères et d’une situation financière catastrophique, confronté à une tempête économique sans précédent, Barak Obama ne pouvait pas faire de miracles dans un délai si court. De même que les espoirs suscités par son élection étaient tout aussi démesurés que le sont les commentaires qui jettent aujourd’hui le « bébé Obama » avec l’eau du bain des « mid-term ».

Les raisons de cette défaite ont été amplement évoquées avant même de connaître le résultat sorti des urnes : la crise économique et financière et la poussée d’un chômage irréductible qui se maintient à 10% en sont les principaux facteurs. Mais l’activisme forcené de très puissants lobbies hostiles à la réforme de Wall Street et à celle de la santé conjugué avec la contestation virulente du Tea Party ancrée dans l’intolérance quand ce n’est pas l’obscurantisme et qui expriment une aversion pour tout ce que le président représente ont contribué à mobiliser un électorat conservateur. Alors que de l’autre côté, c’est la démobilisation de la classe moyenne et des pauvres inquiets de ne pas voir la lumière au bout du tunnel. Les principaux soutiens du président : les jeunes, les noirs, les femmes ont manqué à l’appel et permis la victoire républicaine notamment à la Chambre des Représentants.

Le président a aussi sa part personnelle de responsabilité : il est apparu trop souvent comme un intellectuel froid et distant, en tout cas loin des préoccupations de ses concitoyens en difficultés ; il passe aussi pour hostile aux milieux d’affaires, moteur de l’économie du pays. Sa faiblesse aura été de se présenter comme l’homme du rassemblement et de ne pas avoir combattu le parti républicain, ravi de l’aubaine. Sa défaite électorale ne récompense pas la patience, le temps consacré à la persuasion, le respect affiché pour les adversaires les plus déterminés, le calme olympien face aux pires calomnies, le choix du compromis pour faire voter ses réformes. Et il n’est pas resté inerte. Son bilan est loin d’être anecdotique.

Et maintenant ? Une cohabitation houleuse est l’hypothèse la plus plausible. Le futur « speaker » républicain John A. Boehner et le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch Mac Coennell ont adopté d’emblée un ton belligérant en annonçant leur intention de réduire fortement le rôle et les dépenses de l’Etat et de revenir sur la réforme du système de santé. Autant dire que nombre de réformes ne verront pas le jour et que l’acte II de la présidence va être dorénavant et dès maintenant tourné vers la campagne de 2012. Cette cohabitation à la sauce américaine va ressembler à une situation de blocage et de paralysie de l’action législative aux Etats-Unis.

Le président a quelques moyens et atouts dans son jeu et il se révélera peut-être davantage dans l’adversité. D’autant plus que chez ses adversaires, le Tea Party, composé de personnalités ignares, farfelues, excessives et intransigeantes, complique plus qu’il ne simplifie la tâche des Républicains dont le parti connaît déjà des tensions. Le paradoxe, c’est qu’en créant une situation de blocage qui rend pratiquement nulle la possibilité de faire passer des lois ambitieuses comme sur le climat ou l’immigration, ils permettent au président de prendre du temps pour faire campagne, un exercice dans lequel il excelle.

Voilà deux années passionnantes qui s’annoncent. Avec en corollaire beaucoup de temps perdu pour le progrès des Etats-Unis, progrès bien difficile à trouver dans les thèses, l’intolérance et les anathèmes des « tea-partistes ».

 

 


LA CHINE VA-T-ELLE SI BIEN ?

Au moment où l'Europe connaît des difficultés de gouvernance et hésite entre austérité accrue et maintien de la relance par la consommation, la Chine semble à nouveau tirer la croissance mondiale, accompagnée par les pays "émergents".

Si notre sous-continent tend à devenir le ventre mou de la reprise mondiale, plombé par la pression qu'exerce les marchés sur les pays "surendettés", la Chine n'en présente pas moins des signes inquiétants de faiblesse qui devraient apparaître au grand jour à plus ou moins long terme. Ce qui fait dire aux Cassandre de l'économie mondiale, que la crise est encore devant nous. Peut-être n'ont-ils pas complètement tord.

Shanghaï nous éblouit. L'envers du décor n'est pas aussi brillant. D'abord parce que, malgré la reprise, la chute des exportations vers les Etats-unis et l'Europe est vertigineuse, ensuite parce que la Chine reste un anti-modèle économique sur le plan industriel et enfin parce qu'elle peine à substituer à la demande extérieure défaillante une véritable consommation intérieure. Et je n'aborderai pas les déséquilibres de développement très forts entre les différentes provinces, avec les conséquences sociales que l'on peut imaginer. A la campagne ou à la ville, les conditions de vie de la majorité des Chinois font, par comparaison, du monde décrit par Zola un paradis.

Entre 2008 et 2009, les importations des Etats-Unis ont chuté de 23% à 1 956 milliards de dollars. La Chine qui est l'un de ses principaux fournisseurs a forcément été touchée. Tout comme elle a été touchée par les baisses des importations de l'ensemble des pays occidentaux. Entre 2004 et 2007, la croissance moyenne des exportations chinoises en valeur a été de 72%. En 2008, ce chiffre est tombé à 3%. On ne sait pas encore pour 2009 mais ce qui est certain c'est qu'elle n'a sans doute pas retrouvé le rythme des années précédentes.

C'est un monstre industriel où l'efficacité n'est pas la première préoccupation (communisme oblige). En 2004 déjà, la Chine utilisait près de deux fois plus d'équivalent pétrole pour générer 1 000 dollars de PIB que d'autres pays exportateurs comme l'Allemagne ou le Japon. Et l'efficacité industrielle chinoise ne semble pas s'être améliorée avec le temps. L'une des raisons à cette gabegie serait liée à la façon dont l'énergie est facturée en Chine, les prix étant inférieurs pour ceux qui en utilisent toujours de plus en plus, il revient donc moins cher d'en consommer le double, quitte à en gâcher la moitié. Elle est même l'empire mondial du gaspillage. L'analyse de produits "évolués" comme l'aluminium en est un exemple emblématique : le pays produit autant de kilos d'aluminium par habitant que les Etats-Unis, tout en affichant un PIB par tête huit fois inférieur. Sur les 15 millions de tonnes d'aluminium produites par la Chine, 1,5 million ne sont pas utilisées, ce qui représente la capacité de production totale du Brésil et de l'Inde additionnés. Un paradoxe et une mine d'or si elle veut lutter contre le réchauffement climatique.

Enfin, à en croire les officiels chinois, le pays est en train de créer une classe moyenne apte à consommer et à prendre le relai des exportations. C'est loin d'être certain. Depuis les premières réformes au début des années 80, le rapport entre les dépenses de consommation et le PIB n'a cessé de baisser, pour atteindre son plus bas en 2008, année où la consommation chinoise représentait 10 000 milliards de yuans, soit 1 464 milliards de dollars. Son rythme de croissance est d'environ 15% par an, soit quelque 219 milliards de dollars de plus en 2009. C'est moitié moins que la baisse des importations des seuls Etats-Unis l'an dernier. Par ailleurs, la propension à consommer s'étiole en Chine. Selon les calculs de la banque Nomura, les 20% les plus riches consommaient 93% de leurs revenus en 1985 et seulement 67% en 2007. Et la masse monétaire chinoise, c'est-à-dire l'ensemble des valeurs du pays susceptibles d'être converties en liquidités, n'a cessé d'augmenter. Rien d'étonnant pour un pays toujours en forte croissance. Mais ses dettes extérieures ont également augmenté alors que ses devises disponibles ne croissaient pas aussi rapidement. La conséquence est simple : la Chine ne dispose pas de réserves monétaires (exprimées en dollars, en euros) aussi importantes que son gouvernement veut bien le dire lorsqu'on les compare à la masse monétaire additionnée aux dettes extérieures.

On comprend pourquoi les Chinois voient d'un très mauvais oeil le projet de l'Europe d'instaurer une taxe carbone à ses frontières et pourquoi ils ne veulent surtout pas réévaluer leur monnaie.




LA SEMAINE D’ARCHIBALD

                                      Longue vue


Euro Europe.
Puisque nous fêtons aujourd’hui l’Europe, commençons la semaine par la fin. « L’Europe n’avance que dans les crises » affirmait Robert Schuman. Cette affirmation a souvent été vérifiée par les faits. Une fois de plus la tourmente lui aura permis probablement de faire un pas de plus vers la « gouvernance économique » qui lui fait tant défaut et que la France appelle de ses vœux. C’est pourquoi on a beaucoup vu Nicolas Sarkozy à la manœuvre lors du dernier sommet de Bruxelles. Le dispositif qui est en train d’être mis en place est d’inspiration française et a reçu le plein accord de l’Allemagne. On saura rapidement si, grâce à lui, la monnaie unique est sauvée. Le problème est que le Traité de Lisbonne n’a pas prévu le cas d’une faillite nationale. Il fallait donc tout faire pour qu’elle n’ait pas lieu. Il s’agit maintenant de repartir du bon pied.

 
Grenelle  Grenelle 2
.
Il y a ceux qui verront le verre à moitié vide, c’est le verre vert, et ceux qui le verront aux trois quarts plein. Difficile de plaire à tout le monde, surtout à ces jusqu’auboutistes verts dont le projet de société est à l’écologie ce que la chicorée Leroux est au Nespresso. La loi Grenelle 2 est votée. On en retiendra surtout des avancées concrètes  dans beaucoup de domaines, même si elle ne va pas assez loin sur le problème des pesticides, si la taxe carbone est reportée ainsi que la taxe sur les poids lourds pour favoriser le ferroviaire. Il faut dire qu’avec la SNCF, le fret, c’est le boulet. Et puis sur l’éolien, si tout n’est pas parfait, l’essentiel est préservé. On pourra toujours objecté que la procédure des sites classés est inadaptée, le seuil de 5 mâts par installation est raisonnable. La France fait des progrès et c’est l’essentiel.

Fessebouc. Toujours et encore. L’esprit de Panurge a encore frappé. Cette fois-ci à Rochefort, ou une bataille rangée entre une centaine de collégiens a commencé par des invectives banales sur le « réseau social »… De social, il n’en a guère que le nom quand on voit à quelles dérives moutonnières on en arrive. Les préfectures n’en finissent plus d’essayer de dissuader les « apéros géants » et les organisateurs inconscients ne voient pas à quels périls qui pourraient s’avérer douloureux ils s’exposent.

Bp-logo  British Pétrin. « La mer qu’on voit danser au fond du golfe noir… » Triste parodie de la chanson de Trenet. Le golfe du Mexique n’en a pas fini de subir les conséquences de l’explosion de la plate-forme pétrolière.  Voilà une première dont on se serait bien passé. Pour l’instant le désastre écologique sur le delta du Mississippi n’a pas encore eu lieu, mais pour combien de temps. Encore une fois, l’homme joue à l’apprenti sorcier. Espérons que son génie inventif permette de trouver rapidement la parade. Et souhaitons qu’une tempête tropicale ne vienne pas ajouter une catastrophe à la catastrophe.

Merkel berlin Sanctions. Il n’y a pas qu’en France que l’opinion en veut au gouvernement. Gordon et Angela viennent d’essuyer chacun dans son pays un revers électoral. En cause : la gestion de la sortie de crise. Qu’on soit blanc ou noir, quand les difficultés sont là, les électeurs sanctionnent ceux qui sont en place. Le discernement n’est pas ce qui caractérise le corps électoral quand chacun a le sentiment que son propre avenir n’est pas assuré. Gordon a fait une mauvaise campagne mais son parti a suffisamment résister pour rendre la victoire compliquée aux « Tories ». Les atermoiements d’Angela pour ménager un électorat profondément hostile à l’aide dans la crise grecque n’ont servi à rien puisqu’elle a dû se résigner finalement à l’accorder et concéder même plus avec l’accélération de la spéculation sur l’Euro. Du coup, elle a perdu la majorité au Bundesrat (Sénat allemand). Mais n’a-t-elle pas perdu la main depuis qu’elle est alliée aux libéraux ?

 


L’EURO BAISSE, ET ALORS ?


                                                Euro

Les grands industriels parient sur la reprise, avec prudence. Sur une « nette reprise » même. Les présentations optimistes de leurs anticipations de profits en sont le signe. L’embellie est liée en particulier à la reconstitution des stocks dans plusieurs filières, à un redémarrage des investissements et à la croissance vigoureuse des pays émergents.

La baisse de l’euro, provoquée par la crise grecque, tombe à pic. Il a atteint en effet son plus bas en un an cette semaine à 1,31 dollar. Ses oscillations sont d’ailleurs relativement modestes, à mettre en relation avec le poids de la Grèce dans la zone euro, avec moins de 3% du PIB.

Les seuls à s’en plaindre sont les consommateurs qui paieront leur carburant plus cher. Sinon, c’est tout « bénef’ » : pour nos exportations à l’extérieur de l’Europe notamment, et l’effet n’a pas d’incidence pour les échanges avec nos voisins qui ont le même monnaie. La parité euro-dollar devrait même approcher 1,25 d’ici la fin de l’année. Cette baisse profitera plus à la France, à l’Espagne et à l’Italie qu’à l’Allemagne dont les exportations sont moins sensibles aux taux de change qu’à la demande mondiale.

On est encore loin des 0,82 dollar de octobre 2000, qui est le plus bas historique de la monnaie européenne. Cela tient au fait que les grands investisseurs n’ont pas remis en cause la monnaie unique, tels que la Chine qui n’a pas vendu ses réserves de change en euro. Et d’autre part, le dollar est contesté comme monnaie de réserve internationale par les mêmes chinois. Cette baisse très modérée, malgré la spéculation sur le cas grec reflète la confiance bien établie des marchés dans la BCE et sa capacité à défendre la monnaie.

Il faut même s’attendre à un regain d’attractivité du dollar parce que le différentiel de croissance entre les Etats-Unis et l’Europe joue en sa faveur. Et il est possible que le trésor américain relève son principal taux directeur, aujourd’hui proche de zéro. Un contexte que l’économie européenne devrait mettre à son profit pour se relancer…. Mais c’est une autre histoire, car l’endettement des Etats va continuer à peser par les efforts d’assainissement qu’il va nécessiter. La Grèce en est un mauvais exemple, mais un exemple quand même.

 

 


LES METALLOS ALLEMANDS MONTRENT L’EXEMPLE

                                     IG_Metall

Voilà un accord salarial qui fera date et dont rêverait notre Ministre du Travail. Au terme d’une négociation qui intervient plus tôt que d’habitude dans l’année sociale, les partenaires sociaux de la métallurgie allemande sont parvenus à un accord qui gèle pratiquement les salaires. Les ouvriers recevront une prime forfaitaire de 320 € pour la période de mai 2010 à mai 2011 et ensuite une augmentation de 2,7% en avril 2011. Les économistes estiment que cela revient à compenser l’inflation.

Mais, en contrepartie, les employeurs se sont engagés à maintenir l’emploi jusqu’en juin 2012, en profitant d’une plus grande flexibilité  dans la réduction du temps de travail.

Cet accord est important car il permet à l’industrie allemande de maintenir sa compétitivité internationale et de conserver ce que d’aucuns ont appelé le « miracle de l’emploi », très préservé jusqu’ici des conséquences de la crise. Le taux de chômage n’a augmenté que de 0,6% depuis novembre 2008.

Voilà qui va réjouir la Chancelière. Cet accord est à l’image du réalisme allemand : il privilégie l’emploi aux salaires. Il a été rendu possible par la modération dont a fait preuve le puissant syndicat IG Metall. Mais, en revanche, si les exportations seront favorisées, la demande interne devrait en pâtir et rester atone. Le tableau n’est malheureusement pas le même dans la fonction publique (Ah, ces fonctionnaires ! Il est vrai, l'emploi n'est pas une contrepartie possible) pour ses 2 millions de salariés qui réclament 3,5% d’augmentation contre 1,5% qui leur est proposé. Les pilotes de la Lufthansa font aussi connaître leur mécontentement par la grève. Tout ne peut pas être rose outre Rhin, tout de même !


A QUOI SERT – ELLE ?

                          Burj_Dubai_2
Lampe à huile

Sortons un peu  des miasmes de la politique hexagonale pour aller voir ailleurs. Le tapis magique du calepin nous transporte au Moyen-Orient, au pays des génies cachés dans les lampes à huile. Manifestement, le seigneur de Dubaï en a fait sortir un de sa cachette et celui-ci a exaucé son vœu le plus fou : bâtir une tour de 800 m de haut !

Et le miracle a eu lieu. C’est le « gratte-ciel » (on en peut pas dire mieux) de tous les superlatifs avec ses 828 m de hauteur. Pour commencer, il est évidemment, le plus haut du monde. Mais il cumule bien d’autres records : édifice avec le plus grand nombre d'étages, étage occupé le plus élevé, ascenseur avec le plus grand trajet et le plus rapide, plus haut point d'observation du monde.

L'intérieur de la tour sera majoritairement réservé à des logements. Sur les 162 étages, Burj Dubai comprendra 1044 appartements sur près de 84 étages. « The Residence » comprend 900 appartements de toutes talles : studio, une, deux, trois ou quatre pièces. Les 144 Résidences Armani, de une à deux chambres, seront des appartements hôteliers haut de gamme aux finitions soignées. Tous les résidents auront accès à un supermarché, le Market Store, et à un service de conciergerie et de voiturier. Au total, 12 000 personnes devraient vivre et travailler dans Burj Dubai. Les premiers doivent y emménager en février 2010.

Comment vivre dans une tour de verre construite en plein désert ? Cette équation technique a été résolue par les architectes au prix de ce que certains pourraient qualifier de gâchis environnemental. Au quotidien, le système de climatisation de Burj Dubai aura besoin de 946 000 litres d'eau. Les jours de grande chaleur, ce chiffre équivaudra à 10 000 tonnes de glace. De plus, le climat chaud et humide de Dubai crée un inévitable effet de condensation dans les bâtiments vitrés. L'eau recueillie par des canalisations sera stockée dans un réservoir au sous-sol. Ce qui représentera 66 000 mètres cubes d'eau par an, soit 20 piscines olympiques.

Dessinée par un cabinet d'architecture de Chicago, Burj Dubai possède la forme de la fleur Hymenocallis. La tour est composée de trois éléments disposés autour d'un noyau central, comme les trois pétales de la fleur. Le bâtiment, qui ressemble à un Y géant, est censé ainsi résister aux contraintes météorologiques. 

Quel est l’intérêt d’un tel projet ? Manifester une toute puissance à la face du monde : elle risque bien d’être éphémère, et l’on se demande ce qu’il en sera advenu dans un siècle : peut-être quelque chose à l’image de ces villes fantômes de l’Ouest américain après la ruée vers l’or. Au moment où l’on parle de lutter contre le réchauffement climatique, il apparaît comme un pied de nez des rois du pétrole à la face du monde.

Insensé et vertigineux dans tous les sens de ces deux termes !

J'allais oublier l'essentiel : sans une aide d'urgence de 10 milliards de dollars accordée par l'émirat d'Abu Dhabi, la "Dubaï World" n'aurait pas pu honorer ses créances. Autrement dit, c'était la faillite. Bah oui ! On comprend mieux...



PEUT-ON REORIENTER LE CAPITALISME ?

DiscoursPM

 

C’est la question qui était posée en filigrane du colloque « Nouveau monde – nouveau capitalisme » organisé par la Gauche Moderne d’Eric Besson.

 

Depuis le début de la crise, sous l’impulsion de Nicolas SARKOZY, la France se bat pour la moralisation du capitalisme. Elle a été à l’initiative du G20 pour que les pays émergents ne soient pas mis à l’écart. Elle a soutenu les efforts de rénovation du FMI pur que son rôle soit élargi, et elle est à la manœuvre pour que soient mises en place une nouvelle régulation financière.

  

La Ministre de l'Économie, Christine Lagarde, vient de confirmer la mise en place d’une taxe exceptionnelle sur les bonus qui sera appliquée dès la fin du premier trimestre 2010. Ce texte prévoit de taxer à hauteur de 50 % tous les bonus, réalisés par les opérateurs de marché payés depuis la France, indépendamment des modalités et du calendrier des versements. La création de cet impôt exceptionnel,  prélevé sur les  bonus,  est une mesure de bon sens, d’équité et de justice, eu égard à l’intervention des finances publiques au  secours du système bancaire. Il est légitime, puisque les profits sont de retour dans de nombreux établissements bancaires et financiers, que les Français soient directement associés à ces résultats positifs. Cette taxation devrait en effet générer une rentrée de 360 millions d'euros, dont 270 millions seront consacrés à alimenter le Fonds de garantie des dépôts pour renforcer la sécurité des déposants.

De son côté,
en clôturant le colloque « Nouveau Monde, Nouveau Capitalisme », le 8 janvier, le Premier Ministre, François FILLON,  a appelé les Etats à « réorienter » le capitalisme et à éviter à tout prix le retour des mauvaises habitudes en créant « une nouvelle règle du jeu mondial fondée sur la coordination des politiques économiques ». « A présent, notre priorité doit être de conjurer l'économie de bulle et d'éviter à tout prix le retour au business as usual », a-t-il déclaré, en adressant une mise en garde contre le retour de la spéculation financière et immobilière, et refusant que la finance prenne une « position hégémonique sur la production ». « L'endettement des pays développés et la structure du bilan des banques sont devenus tels que tout nouveau sauvetage en haute mer devient matériellement impossible, et nous ne disposerons donc plus de parade efficace pendant de nombreuses années. Face à ces dérives, une éthique et une philosophie du capitalisme mondialisé émergent. Elles consistent notamment à résister aux tentations du laisser faire et à la fascination des modes et des mythes. Cette volonté de résistance, je ne la dissocie pas des valeurs gaullistes qui fondent mon engagement, cette synthèse entre efficacité économique et justice sociale, dans laquelle l'Etat joue un rôle d'arbitre entre les impératifs du long terme et les pulsions du court terme,» a-t-il continué.

   

François Fillon, pointant du doigt les « poisons et délices » du capitalisme qu'il faut conjurer veut réhabiliter « la responsabilité, la transparence, l'éthique » dans l'économie, a rappelé les avancées récentes :

- sur la régulation des bonus distribués aux opérateurs de marché, le G20 de Pittsburgh avait repris les positions françaises;

- dans la lutte contre les paradis fiscaux, de nombreux pays ont décidé de mettre fin au secret bancaire et il sera « difficile aux récalcitrants de revenir en arrière ». Le G20 a décidé que des sanctions pourront être adoptées à partir de mars 2010 contre les Etats qui violent les règles internationales ;

-  sur la régulation des banques, François Fillon a rappelé les progrès réalisés en France : création d'une autorité unique de contrôle des banques et des assurances, dotée notamment de nouveaux pouvoirs leur permettant de sanctionner les politiques de rémunération qui conduisent à une politique de prise de risque inconsidérée.

D’autre part, les systèmes de protection des épargnants seront renforcés grâce à une taxe assise sur les bonus, a également rappelé François Fillon.

Pour ne pas retomber dans la routine des égoïsmes nationaux, le Premier Ministre propose de « créer une nouvelle règle du jeu mondial fondée sur la coordination des politiques économiques ». « Il n'est pas possible que la prospérité repose durablement sur les déficits abyssaux des uns et les excédents de balances de paiement des autres. Il est donc impératif de mieux se coordonner dans au moins trois domaines » et de :

- faire en sorte que les parités monétaires reflètent davantage les fondamentaux économiques. Pour François Fillon, il serait souhaitable, dans cette optique, d'intégrer la régulation des marchés de change dans l'agenda du G20 ;

- coordonner les stratégies nationales d'assainissement des finances publiques. « Le risque est réel de voir certains pays aller trop loin dans les déficits », a-t-il souligné ;

- poursuivre les efforts menés dans le cadre de l'OMC pour limiter les barrières protectionnistes et développer les accords de libre-échange ;

- raffermir les enceintes de coordination des politiques économiques : G20, FMI et Banque mondiale, ces deux derniers étant dotés de vrais pouvoirs d'évaluation et de régulation et représentant mieux les pays émergents. « En novembre 2008, a-t-il rappelé, la France a obtenu que, pour la première fois de son histoire, le G20 se réunisse au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement ».  Le sommet de Pittsburgh a depuis confirmé l'institutionalisation du G20 comme instance de pilotage de l'économie mondiale.

  

« Ce que je crois, c'est qu'un nouveau capitalisme fondé sur une éthique de progrès est possible », a-t-il poursuivi, rejetant les nouveaux dogmes de la décroissance, une vision « illusoire, rétrograde et pour tout dire défaitiste ». Le  grand emprunt national va dans ce sens. « Ce goût de l'avenir, c'est à 27 qu'il faut l'avoir », a conclu François Fillon, appelant l'UE à « initier une vraie politique de croissance » et les Etats membres à mettre sur pied un « véritable gouvernement économique européen sans lequel aucune coordination des politiques, ni aucune réassurance des chocs internes ou externes de la zone euro ne peut exister ».

 


COPENHAGUE : 15 JOURS POUR LA PLANETE


Copenhague

Sans tomber dans le discours catastrophiste, force est de constater que le changement climatique est en marche. L’évolution est même si rapide qu’elle est désormais palpable à l’échelle du temps humain, et c’est ça le plus inquiétant. Nous assistons à une accélération d’un phénomène qui ne dépend pas que de l’Homme. En effet, il est facile de constater que le niveau des mers a monté depuis l’Antiquité : le port antique de Marseille où d’Alexandrie en sont des exemples mesurables. Depuis la dernière glaciation, il y a 20 000 ans, la Terre s’est constamment réchauffée. De ce fait nous nous rapprochons inexorablement de la prochaine. Simplement, à cause de l’effet de serre qui se renforce par le gaz carbonique et le méthane que nos activités dégagent, la part de l’homme s’est considérablement renforcée et contribue à accélérer le phénomène à un rythme qui ne permet pas à la planète de s’adapter. Voilà l’enjeu.

A Copenhague, il ne s’agit pas d’empêcher un phénomène naturel qui correspond au mouvement de la Terre et à sa situation dans l’espace, à un rythme qui dépasse l’échelle humaine par sa lenteur, un espace temps qui n’est pas le nôtre. Il n’est question que de notre propre misère : serons-nous capables, nous, les Hommes, tous ensemble, de faire l’effort suffisant pour préserver la planète et la laisser vivre à son rythme naturel en réformant nos modes de vie et rendre notre empreinte écologique compatible avec ce qu’elle peut nous offrir.

Si nous ne sommes pas capables de nous entendre, alors de graves périls menacent le genre humain et la biodiversité, d’une manière générale, et à cela à court terme. Les signaux sont nombreux : fonte accélérée de la calotte arctique, incendies en Australie, désertification accrue en Afrique, multiplication des tempêtes tropicales toujours plus dévastatrices et peut-être jusqu’à des phénomènes météorologiques jamais connus comme celui qui pourrait être à l’origine de l’accident de l’Airbus Rio-Paris au-dessus de l’équateur. Entendons-les !

Car le réchauffement climatique a déjà un coût : celui des dégâts que les tempêtes occasionnent, des adaptations des cultures au changement du temps, celui des migrations humaines de réfugiés climatiques qui seront toujours plus nombreux….

La France n’est pas parfaite, mais elle fait partie des pays qui font des efforts et qui montrent l’exemple. L’Europe est présente avec un « paquet  commun » de négociation. Les Etats-Unis semblent enfin bouger dans le bons sens grâce aux efforts de Barak Obama. Mais les pays pauvres qui n’ont pas les moyens, les pays émergents qui veulent leur part d’accès au développement, la Chine dont les propositions ont toutes chances d’être annihilées par la masse de ses « consommateurs », présentent autant d’écueils que la mer d’Iroise. Une seule évidence : rien ne se fera de déterminant qui ne soit commun à tous. Les solutions ne sont pas nationales ni continentales, elles seront planétaires où ne seront pas.

Copenhague, c’est Kyoto à la puissance 10 !



LA FIN D’UN MONDE

P1060425  P1060428  P1060431

Laissons Archibald à ses excès et revenons aux choses sérieuses.

Qu’elle était émouvante cette cérémonie hier soir, à la porte de Brandebourg ! Et quel plus beau symbole, vingt ans après, l’Allemagne pouvait-elle nous offrir que celui de cette femme, récemment réélue confortablement à sa tête, Angela MARKEL, issue de cette Allemagne de l’Est que le totalitarisme communiste voulait enfermer derrière son mur et ses barbelés !

C’est un message de confiance que nos recevons de l’Allemagne réunifiée. Pourtant, en ce 9 novembre 1989, quand nous vîmes devant nos yeux éberlués le peuple de l’Est pousser la muraille et déferler à l’ouest, à la joie que nous ressentions se mêlait une sourde inquiétude : et si la grande Allemagne reconstituée choisissait « l’Ost politique » ? Nous ne savions pas sur quel monde débouchait cet évènement historique. Il annonçait en fait l’écroulement de tout l’empire communiste qui gravitait autour de l’URSS. La Pologne avait joué le rôle d’éclaireuse de la route. Le putsch d’Eltsine à Moscou en fut le prolongement logique. Le "rideau de fer" avait vécu ! L'Europe n'était plus coupée en deux ! C'était la fin de l'affrontement des deux blocs et de l'équilibre de la terreur. Mais en même temps cette victoire du monde occidental nous faisait peur !

Nous attendions de la disparition de la ligne de démarcation la naissance d’une confédération germanique. Erreur : ce fut l’absorption de la feue RDA par la démocratique et prospère RFA. Nous avions sous-estimé l’état de délabrement dans lequel se trouvait la république communiste, son économie ruinée, un peuple paupérisé. Ainsi l’Allemagne réunifiée réinstalla sa capitale à Berlin, mais garda la solide démocratie établie à Bonn. Ses dirigeants, et il faut saluer le choix décisif du Chancelier Kohl, l’ancrèrent dans l’Europe en construction. Les liens établis avec la France depuis le Général De Gaulle et le Chancelier Adenauer, jamais démentis ensuite, faits de complicité entre les dirigeants et de complémentarité entre les deux pays, jouèrent sûrement un rôle majeur.

La réunification coûta très cher aux allemands de l’Ouest : une augmentation de 7% des impôts permit de faire déferler 150 milliards de Marks pour reconstruire les lands de l’Est. Malgré cela, un écart considérable existe encore, même si aujourd’hui, les différences culturelles sont pratiquement gommées. Certains ont la nostalgie de ce monde simple où l’Etat prenait tout à sa charge en échange du sacrifice de la liberté. Le chômage explique en partie ce regard que les Allemands démunis jettent sur leur passé, et la crise n’arrange rien. L’essentiel, c’est qu’aujourd’hui personne ne remet en cause l’appartenance à une seule nation. L’essentiel c’est que l’Allemagne d’Angela Merkel soit restée un pilier de l’Europe et contribue pleinement à son devenir.

Les prophètes de malheur se sont trompés. L’Allemagne n’a pas changé de nature en se réunifiant. Nous gardons à l’esprit ce message très fort du 9 novembre 1989 : le désir de liberté triomphe des régimes les plus cruels et des barrières les plus sophistiquées, car il n’y a rien de plus terrible que d’empêcher un être humain de penser !