PROLIFERATION HUMAINE ET DEFI AGRICOLE
10 juin 2011
Le monde devrait compter autour de 9 milliards d’habitants en 2050, soit un tiers de bouches de plus à nourrir. En même temps on prévoit que 2,5 millions de km2 de terres fertiles pourraient disparaître sous l’effet de la dégradation due à l’activité humaine et aux autres facteurs : érosion, extension des déserts, effondrement des équilibres biologiques… Or il faudrait 1 milliard d’ha supplémentaires pour récolter suffisamment de céréales, c’est-à-dire 400 millions d’ha de plus que les surfaces qui restent disponibles pour l’agriculture.
Un défi à relever. Les prophètes écologistes adeptes de la décroissance y puisent des arguments non dénués de sens. Selon les calculs des chercheurs, un simple café bu par un quidam accoudé au comptoir nécessite 140 litres d’eau pur cultiver, empaqueter et expédier les grains ! Une manière de dire qu’il faudra économiser l’eau en l’utilisant pour l’essentiel car il en faudra en 2050 deux fois plus qu’aujourd’hui pour satisfaire les besoins de l’activité agricole. Autrement dit, la solution passe par la réduction des gaspillages et une rupture des habitudes de consommation si on veut remplir l’assiette de l’humanité, en s’appuyant sur un développement de proximité. On s’apercevra rapidement que c’est une réponse naïve et insuffisante.
Ce sont les chercheurs qui relèveront le défi.
La réponse passera plus sûrement par la science, comme toujours. Il suffit de comparer un épi de blé d’aujourd’hui et ce qu’il était au Moyen Age. Sans tomber dans l’excès de l’agro-business qui standardiserait une assiette planétaire, il existe encore des marges d’augmentation des rendements dans de nombreuses parties du monde. Les progrès de l’agrogénétique, avec le concours des biotechnologies végétales, permettront un contrôle précis et localisé des cultures pour produire plus en préservant les ressources et en tournant le dos aux modèles ayant recours à l’irrigation, aux engrais et aux protections phytosanitaires. On peut améliorer l’apport nutritionnel des cultures, sélectionner les variétés les plus utiles ou améliorées génétiquement, créer des plates plus sobres adaptées à la sécheresse. Les chercheurs de l’Inra sont déjà sur plusieurs pistes. Une manière d’améliorer de 10 à 20% le rendement des cultures…
Et encore n’exploite-t-on pas vraiment les ressources que les océans peuvent nous offrir. Les fermes aquacoles n’en sont qu’à leurs tout débuts, et ils sont prometteurs. L’exemple de la ferme cannoise qui s’inscrit dans la durabilité et le respect de l’environnement, connait des développements très prometteurs.
Autrement dit, il n’y a pas qu’une solution. Mais les terres fertiles constituent une surface complexe et fragile, un réacteur biologique unique dont la préservation dépend essentiellement du soin que nous prendrons à le préserver. Sur ce point, le respect de notre environnement est une nécessité vitale.
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