EN ATTENDANT GODOT…
30 novembre 2010
Comme les deux vagabonds de la pièce de Samuel Beckett qui attendent un homme (Godot) qui ne viendra jamais, les socialistes en sont rendus à trouver des occupations pour passer le temps. Alors on s’amuse à organiser des « primaires », à réunir des « conventions » pour définir un programme dont on sait pertinemment qu’aucun candidat ne le reprendra à son compte, on fait tomber les sondages pour se convaincre qu’il va enfin venir… On va même jusqu’à faire croire qu’il y aurait un « deal », manière pour la patronne d’entretenir le suspense et l’espoir.
Je vous demande pardon, mais il y en a une qui ne l’entend pas de cette oreille. Elle est « free » et elle a tout compris ! La Blanche de Poitiers version 2012 s’est rendue compte que le piège de l’attente pouvait être mortel, pour sa candidature, mais aussi pour tout candidat PS qui serait investi. Le temps qui passe est du temps perdu dès lors que Nicolas Sarkozy est entré en campagne. Elle commet peut-être des bourdes, mais en stratégie, elle a toujours le flair. Elle n’est pas la mieux placée, direz-vous ? Autant prendre tout le monde de vitesse et occuper le vide qui risquait de s’installer à gauche : « ralliez-vous à ma tunique blanche ! »… et donc marquer des points et qui sait peut-être arriver en bonne posture au moment des primaires à l’automne prochain. C’est aussi une manière de mettre des bâtons dans les roues de son ex-conjoint dont le profil commence à percer et de signifier aux autres candidats qu’ils sont … marginaux. Valls, Montebourg et compagnie apprécieront.
De son côté, « l’Arlésienne du FMI » entretient le doute, ne pouvant en aucun cas préciser son intention sans aussitôt être obligée de démissionner. Elle aurait tout à y perdre et on comprend bien qu’elle attendra le tout dernier moment pour se prononcer. Une place à ce « prix-là » n’autorise pas l’improvisation. D’ailleurs rien ne dit que DSK soit vraiment partant, conscient qu’il est de la volatilité des sondages, surtout à 18 mois de l’échéance. Car si ceux-ci, très flatteurs, peuvent l’inciter à se présenter, d’autres éléments font qu’il y devrait y regarder à deux fois : le glissement à gauche du programme du PS qui est en cours d’élaboration, la concurrence et ses coups inévitables lors des primaires, la campagne de terrain à mener à travers le pays, le profil « en or » qu’il offre aux attaques de la droite avec son train de vie… avec l’assurance au bout d’un résultat serré de toute façon. Pour qu’il lâche la proie pour l’ombre, il faudrait qu’il ait de réelles certitudes de mettre toutes les chances de son côté. Au PS, ce n’est jamais gagné d’avance !
Et on voit bien que ça réagit dans le panier. Il n’y a qu’à lire ou entendre les commentaires des « amis ». Les haines recuites dissipent l’illusion de l’union malgré les consignes de façade. Vous voulez savoir la suite ? Relisez donc "Petits meurtres entre camarades"...