ENCORE LES RETRAITES
10 novembre 2010
La loi est promulguée. Validée hier par le Conseil Constitutionnel, le Président a choisi d’aller vite. Fidèle à sa maxime : « on part à fond, on accélère ensuite », cette rapidité d’exécution préfigure ce qui va se passer maintenant. Mais peut-être pas avec le scénario attendu. Je vous en parlerai demain.
La réunion hésitante de l’intersyndicale de jeudi dernier et la mobilisation en net retrait du samedi précédent ont confirmé ce que chacun savait déjà : la bataille des retraites est terminée et elle se conclut sur la victoire du gouvernement et de Nicolas Sarkozy. Sans reculer sur l'essentiel, ce dernier a fait passer une réforme dont l'ampleur -symbolique, financière, politique - est profonde. Elle aura de surcroît une incidence concrète et rapide sur la vie des Français. Personne ne sait si cette issue servira ou non le candidat Sarkozy (s’il l’est) en 2012. Mais il est possible déjà de tirer plusieurs enseignements de ces six mois d’affrontements.
En premier lieu, les manifestations ont remplacé les grèves comme mesure de la mobilisation. Le blocage des transports publics ne constitue plus le principal levier d'action pour paralyser ou ralentir le pays comme en 1995 ou même en 2003. Le service minimum est passé par là. Cette fois-ci, ils ont été remplacés par les raffineries, créant une gêne rapidement contournée par les importations très faciles sur un marché européen en raffinage excédentaire.
Dans les rangs syndicaux, il y a désormais le puissant tandem CGT-CFDT, qui estime avoir gagné la bataille de l'opinion malgré sa défaite –ce qui reste à prouver- et les autres. Force ouvrière, notamment, se retrouve affaiblie. Ce diagnostic reste à vérifier lors des prochaines élections professionnelles. Les syndicats dits « réformistes » ont été plus suivistes que meneurs par intérêt électoral mais ont pesé sur la fin du conflit en prêchant la modération, finissant par imposer leur point de vue.
Pour la première fois, les syndicats ont été mis en difficulté sur le décompte des manifestants : la longue habitude de couper la poire en deux entre les chiffres de la police et ceux des syndicats pour avoir une idée de leur nombre a pris du plomb dans l'aile. Des expertises concordantes extérieures laissent penser que les premiers s'approchent le plus de la vérité ! Et cela ne surprendra que les gogos prêts à avaler les mensonges de la propagande. Mais, je l’ai déjà dit ici, un ou trois millions de personnes, ce n'est pas la même chose, et le pouvoir le savait …
La sur-interprétation des faits de beaucoup de médias par une empathie exagérée pour les mouvements sociaux conduit parfois à des simplifications outrageusement hâtives. Il suffit que quelques lycées soient bloqués pour qu’on y voit le malaise de toute une génération !La réalité est certainement plus prosaïque : une fraction de ces jeunes de 16-18 ans, toujours la même, a été ravie de cette occasion de mettre le bin’s et de ces heures gagnées sur les cours, pour lesquels ils n’ont qu’un goût modéré. Au moins retrouvera-t-on leurs leaders demain à la tête des Jeunes Socialistes…
Une certitude, enfin. Ces six mois ont une nouvelle fois confirmé la lourde interrogation sur le rapport au travail en France mais aussi, si on veut donner un sens au soutien apporté aux manifestants par l'opinion, sur le malaise profond des classes moyennes quant à leur avenir. C'était vrai avant la crise, cela l'est encore plus après. Le Ministère du « temps libre » est loin, mais que de dégâts depuis !
Bonjour Chris,
François FILLON n'a-t-il pas parlé du remaniement à mots couverts ?
Borlo ne vient-il pas de vider son sac devant ses courtisans ?
Pourquoi annoncer un remaniement si longtemps à l'avance ?
Les journalistes ne créent pas toujours des potins, ils les rapportent.
Borlo s'et peigné et a fait ses chaussures pour des prunes, enfin, il a gané une veste toute neuve !
A voir lundi, TF1 est en effervescence. Eh oui, le Président se produit sur sa télé privée préférée, pas sur la télé publique. Ce n'est pas le signe de neutralité que j'attends d'un président. Enfin, il faut aider les copains et leur audimat.
Bonne journée.
Alors Daniel,
"cette rapidité d’exécution préfigure ce qui va se passer maintenant. Mais peut-être pas avec le scénario attendu. Je vous en parlerai demain."
Petit cachotier !
Est-ce toi le futur premier ministre ?
Lis-tu dans le marc de café ou bien alimentes-tu les échos de la presse avec des secrets de polichinelle?
Enfin lundi, fin du feuilleton digne de "Plus Belle la Vie" mais sur TF1 par la 3.
Rédigé par : arsouille | 10 novembre 2010 à 11:37
Comme premier Ministre,Daniel, serait surement à la hauteur... Pas besoin d'être grand et bien élevé comme Villepin, quand on voit combien l'altitude et son corollaire : le manque d'oxygène conduit à des anomalies et à proférer des conneries !
Rédigé par : jibe 124 | 10 novembre 2010 à 12:00
@Arsouille
Faut bien occuper les journalistes et les potins heureusement sont plutôt parfois croustillant et distrayant .
La 2 , télévision publique , étant majoritairement une antenne de la Gauche , il est normal que Sarkozy choisisse une antenne qui le reçoit bien .
Quand à la neutralité de l’info à la télévision je n’ y crois pas . Je crois plus évidemment à la liberté de l’info et la liberté d'avoir des amis choisis.
Rédigé par : Chris | 10 novembre 2010 à 19:06