EGALITE SELECTIVE
02 novembre 2010
Comme on pouvait s’y attendre, le recours déposé au Conseil Constitutionnel contre la réforme des retraites par les partis de gauche porte essentiellement sur « l’égalité », thème obsessionnel s’il en est.
En voici les termes : « Cette réforme porte atteinte aux principes d'égalité reconnus par le préambule de la Constitution et par son article 1 ». Ces « ruptures d'égalité » concernent : « les salariés qui ont commencé à travailler tôt et qui devront supporter seuls le recul de l'âge de la retraite à 62 ans »; « les femmes et les chômeurs qui ont connu des carrières professionnelles hachées et qui devront attendre 67 ans pour obtenir une pension complète »; « les ouvriers qui ont une espérance de vie de 7 ans inférieure aux autres catégories sociales et qui se voient priver d'un droit compensatoire ».
De quoi faire sourire. Car il s’agit bien d’une conception de l’égalité très sélective. On aurait pu imaginer trouver aussi dans les ruptures d’égalité celle qui concerne le salaire de base sur lequel on calcul la pension, entre la moyenne des vingt meilleures années et les six derniers mois pour les fonctionnaires (autrement dit, le dernier payé dans presque tous les cas). On aurait pensé trouver une rupture d’égalité dans la possibilité qu’ont de nombreuses catégories de partir (encore) à 50 ans ou 55 ans, rentes de situation qui n’ont plus beaucoup de sens aujourd’hui pour la plupart d’entre elles…
Si le Conseil constitutionnel tombe dans le piège, il n’y a plus qu’à rétablir les régimes spéciaux !
Pour terminer quelques paroles sélectionnées qui éclairent la réforme.
Alain Juppé : A vous de juger (14/10)
« La réforme des retraites est nécessaire”, affirme Martine Aubry. Bien. Mais laquelle? Mystère. Question assassine de Nicolas Beytout: ” Pour un jeune qui commence à travailler et à cotiser à 20 ans, l’âge de la retraite à taux plein viendra à 62 ans dans la réforme Sarkozy et à 61,5 ans dans la vôtre. La différence justifie-t-elle l’ébullition actuelle?” Martine Aubry ne conteste pas les chiffres … et reste coite. »
François Fillon : Le bon sens (20/10)
Répondant au Président du groupe Nouveau Centre, à l’Assemblée Nationale : « La réforme actuelle, Monsieur le Président SAUVADET, elle n'est ni de droite ni de gauche. C'est la réforme du bon sens, et c'est la réforme de la République sociale ! Et je vous le dis, dans quelques temps, cette réforme fera l'objet, comme les autres, d'un large consensus national. »
Jean-Pierre Raffarin : « Le temps manipulé » (21/10)
« Au Sénat l’opposition joue la montre. Les discours bégayent, les amendements s’amoncellent, les arguments rebondissent, les suspensions de séances se succèdent, le temps passe, l’opposition parle, la majorité, lasse, patiente…
L’opposition guette la rue, en espérant que la rue sera plus efficace qu’elle même… »
Eric Woerth : Fiasco (28/10)
Invité du JT de 20 heures et commentant le reportage qui venait d’être diffusé dans lequel Laurent Fabius proclamait sentencieux « cette réforme c’est le fiasco du sarkozysme », « c’est surtout le fiasco du Parti Socialiste si l’on en juge par les propos contradictoires et le flou du projet »
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