HISTOIRE

L’IMPUISSANCE DE L’EXTRÊME DROITE !

Migrants Lampedusa

 

Avec  l’affaire de Lampedusa, l’idée  m’était venue d’écrire un article sur le thème.  Mais je  lis dans le Figaro l’excellent texte de Vincent  Jeanbrun, Maire de l’Hay-les-Roses. Comme je ne ferai pas mieux, je vous  le livre.

 

« Nul besoin d’aller jusqu’en Italie pour constater l’impuissance de l’extrême droite »

« Six mille vies échouées sur le sable d’une petite île au sud de l’Italie. En quelques jours, Lampedusa est (re)devenue le cœur symbolique d’une Europe divisée, cristallisant les tensions mais aussi et surtout les postures, des effets de manches autoritaires aux proclamations des éternels tartufes transis d’humanité, pour peu que la cause soit loin de chez eux. Car, après l'afflux de migrants, s’est bousculé derrière eux le traditionnel cortège de journalistes en quête de l’image choc, de politiques aux formules qui claquent et de leurs traditionnels commentateurs relayant abondamment les informations, vraies ou pas (pour peu qu’elles soient marquantes…) Le tout devant les yeux résignés des 6000 habitants de cette île jadis calme et dont le nom résonne désormais comme le symbole de l’immigration incontrôlée, des vies dévastées et d’une Europe à la dérive, plus divisée que jamais.

Dans mon village familial, perché dans les montagnes du Frioul, les discussions vont bon train. On y craint la « submersion », on y prononce désormais l’expression de « grande sostituzione », directement importée des vocables de l’extrême droite française ; preuve malheureuse que notre influence culturelle n’a pas tout à fait disparu, même en matière de théories déclinistes. Au téléphone, mon cousin me raconte que ce midi, un voisin attablé au café du village s’exclamait : « Si même Meloni n’arrive pas à les repousser, qui va le faire ? » Et, au fond, ils sont nombreux à penser comme lui, en Italie comme en France.

Le  constat de l’impuissance.

Car plus que la compassion, l’inquiétude, la peur de disparaître ou de se compromettre, le sentiment qui domine, c’est l’impuissance. L’impuissance d’une politique : celle De Giorgia Meloni, élue présidente du Conseil italien il y a un an, instantanément devenue l’égérie de l’extrême droite européenne, prônant une fermeté sans faille sur l’immigration et qui apparaît aujourd’hui dépassée, prise au piège de sa propre rhétorique incendiaire. Comme tous les candidats d’extrême droite, elle s’appuyait sur des diagnostics lucides, proposait des solutions simples et désignait un ennemi consensuel : l’Europe. Celle qui déclarait il y a quelques mois encore avec une éclatante confiance « si je gagne, pour l’Europe, la belle vie, c’est terminé » se voit aujourd’hui contrainte d'appeler au secours  l'Union européenne, affirmant être soumise à une pression migratoire « insoutenable », et appelant à « affronter le problème de manière pragmatique ». Pire, la  voilà qui accueille sur place la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, scellant ainsi la « normalisation » de ses relations avec les institutions européennes.

Des solutions qui n’en sont pas.

La promesse, pourtant projet phare de sa campagne, d’instaurer un « blocus maritime » contre les migrants et de « briser le trafic d’êtres humains en Méditerranée » semble bien lointaine. Pas plus que Donald Trump n’aura construit son « mur » à la frontière mexicaine, pas plus que Viktor Orban n’aura fait adopter son « référendum anti-immigration » en Hongrie, les déclarations martiales de la candidate Meloni n’auront pas suffi à protéger les Italiens d’une immigration devenue incontrôlable. Pire, si les Italiens ont appris à ne pas croire aux promesses trop « belles » pour être vraies, l’extrême droite comptait au moins sur l’effet symbolique de l’élection d’une candidate si radicalement hostile aux migrants pour créer un effet dissuasif. Résultat : depuis le 1er janvier 2023, plus de 100.000 migrants ont franchi illégalement les frontières italiennes. C’est deux fois plus que sur la même période en 2022.

Marion l’opportuniste.

En débarquant par le premier avion sur l’île de Lampedusa, Marion Maréchal – qui est à un bateau de migrants ce qu’un papillon de nuit est à une lanterne un soir d’été – avait sans doute à cœur de fanfaronner devant une si belle occasion de démontrer combien l’immigration illégale qu’elle dénonce – à raison – était le péril de notre civilisation. Elle en aurait presque oublié ses propres déclarations, jugeant que « la victoire de Meloni protéger(ait) les Français de l’immigration ». Clairvoyant. Accordons-lui de ne pas avoir été seule au club des admirateurs de Giorgia Meloni. Jordan Bardella, des étoiles dans les yeux, déclarait après son élection : « Les peuples d’Europe relèvent la tête et reprennent leur destin en main. »

Les Dalton de la  droite dure.

Bardella, Zemmour, Le Pen, Maréchal : les « Dalton » de la droite dure voyaient en elle l’espoir de prouver au monde et surtout aux Français qu’au-delà des discours, l’extrême droite était une solution fiable pour les protéger face aux crises migratoires. Pourtant, il n’est point besoin d’aller jusqu’en Italie pour constater quotidiennement l’impuissance de l’extrême droite au pouvoir. Pour ne prendre qu’un exemple, dans la commune du Luc, dans le Var, le maire RN a fait voter une charte par son conseil municipal en octobre 2017 : « Ma commune sans migrant. » À l’élégance s’est ajoutée l’impuissance lorsque, quelques moins plus tard, il accueillit une trentaine de migrants, dans un centre pour réfugiés. Nous sommes donc prévenus. Monsieur Bardella et Madame Maréchal, c’est Madame Meloni en pire. Jordan Bardella, c’est un colosse aux pieds d’argile. Marion Maréchal, c’est un tigre de papier. Ils ont un point commun : la parole sans les actes. Car comme souvent, l’extrême droite se nourrit des problèmes, pourvu qu’elle n’ait pas à les résoudre. »

Vincent Jeanbrun est maire de L’Hay-les-Roses, président du groupe Île-de-France Rassemblée à la région Île-de-France et porte-parole des Républicains.

En dehors du sujet de l’immigration, j’ajouterai que notre extrême-droite n’est pas crédible sur bien d’autres points de son programme, comme la proposition de remettre la retraite  à 60 ans. Alors braves citoyennes et citoyens, avant d’aller voter, comme par  exemple aux européennes, lisez bien ce qui est proposé, car rien ne pourra être tenu. Car bien évidemment , la  crise migratoire  ne  pourra être  contenue que pas  une politique européenne cohérente de l’ensemble des Etats de l’Union, et qui est en train d’être mise en  place.


D’Où QUI PUE DONC TANT ! (Zazie)

Zazie3


La gauche veut placer son discours sur le terrain des odeurs.

Elle n’a vraiment pas peur ! Chaque fois qu’ils le peuvent, ses propagandistes, qui s’attribuent le titre de journalistes à Libération, y vont de leurs qualificatifs olfactifs : ainsi la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de rugby «  sentait la naphtaline », et symbolisait « une France rance »… rien que ça ! Je passe sur les détails entre ceux qui disait leur honte et ceux qui ont y vu un racisme subliminal. En plus de l’odorat, ils ont de l’imagination. Nous sommes habitués à ce répertoire : tout ce qui n’est pas eux, est d’extrême-droite, donc « nauséabond ». Nos déconstructeurs pleins de certitudes n’ont aucune vergogne.  

Mais qui sont donc  ces censeurs qui ne supportent pas le succès du Puy du Fou, spectacle récompensé plusieurs fois comme meilleurs parc d’attraction du monde, qui magnifie notre histoire nationale et qui est adoubé par plus de 2 millions de spectateurs, au point de faire un reportage réquisitoire aux sous-entendus vraiment puants. Mais que voulez-vous, Mme Ernotte, Présidente de France Télévision, est plus préoccupée de « représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit » (sic) que de nous informer objectivement.

Ils sont cette intelligentsia prête à Maduro comme à Poutine, qui n’a rien appris de l’Histoire passée ou récente des régimes qu’ils appellent de leurs vœux, ses idoles s’appellent « Kim le fada » et « XI le bouffi » dont les peuples sont privés de la liberté la plus fondamentale, celle de penser, et sont transformés en playmobiles marchant au pas cadencé. Ce sont les Mélenchon, Rousseau, Tondelier, Bompard, et autres Panot et cie de « La France Imbécile », qui hurlent, bavent, manient l’invective en guise d’arguments, ils sont les militants échevelés d’une meute qui ne sait qu’aboyer et dont les remugles que leur bouche libère sont ceux des millions de morts des régimes qu’ils chérissent.

Ils sont ceux qui appellent à la révolte et les premiers à provoquer les violences légitimes des  forces de  l’ordre  par  les  désordres qu’ils créent volontairement, criant  à la  « violence  policière », par un savant amalgame, hurlant à la  mort de Nahel,  mais cois quand un  policier est traîné sur plusieurs  mètres par la voiture d’un délinquant  et  gravement blessé.

Leur dénigrement systématique est puant, leur vision de la société est puante, d’autant plus qu’elle nous est imposée en disposant du magot de la culture subventionnée … comme en témoigne la pièce vedette du Festival d’Avignon « Carte noire nommée désir », mise en scène par une afro-féministe militante queer, en une performance radicale pour dénoncer les soi-disant discriminations systématiques, qui consiste, entre autre, à empaler sur un balai des poupons blancs en plastique. Et naturellement, elle aura les honneurs du Théâtre de l’Odéon cet hiver.

Petite précision qui a son importance : au moins le Puy du Fou ne coûte rien au contribuable, ne bénéficiant d’aucune subvention  (ce serait plutôt l’inverse) et ne rapporte pas un sou à Philippe de Villiers, son créateur. Qu’on se le dise.

Ceux qui puent le rance ne sont donc pas ceux qu’on pense.


L’INFO EN BREF

Iran voileIl y a un an !

 

Voici quelques brèves qui auraient pu vous échapper.

BCE.  La  Banque centrale européenne vient de nouveau de relever ses taux directeurs de 0,25% ce qui les  hausse à 4,75%. C’est la  10ème consécutive.  Elle pourrait constituer un frein supplémentaire à la  croissance européenne déjà en berne. Christine perdrait-elle la main ?

OPEP+. Le  cartel  pétrolier maintient la pression sur les cours du pétrole en limitant sa production  pour atteindre les 10$ le baril.  Un serpent qui se  mord la queue puisque le prix va produire une baisse de la consommation et si on y rajoute le ralentissement chinois, le  mauvais calcul  apparaîtra très vite.

UE. Ursula a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions chinoises sur les voitures électriques. Fin de la naïveté. La Chine  accuse l’Europe de  protectionnisme et menace de représailles : gonflée !

CHINE. C’est la 4ème mois consécutif de baisse des exportations. Et  avec le ralentissement de la consommation intérieure, les importations baissent aussi.  Rien ne va pour Xi le bouffi.

PACTE. Peu d’enseignants veulent travailler plus pour gagner plus. No comment !

BHARAT. L’Inde devrait bientôt changer de nom. Le  pays qui vient de dépasser  la Chine  en peuplement  connait aussi une forte croissance économique. Modi veut-il nous signifier qu’il  entend faire son beurre ?

ABSENT. En France, en 2022, 47% des salariés ont été absents au moins une fois au travail.

SENAT. 1800 candidats pour 170 sièges sur 348. Rappelons, seuls les  « grands électeurs votent ». Si je votais, ce serait pour la liste Piednoir… Au Sénat, il faut des élus  qui bossent !

35 Teq/hab. C’est l’empreinte carbone du Katar : 35 T de CO2 par habitant. Plus du double des Etats-Unis. En France on est  à 9 tonnes !

TRANS. Un gynécologue est poursuivi par une femme « trans » parce qu’il a refusé de l’examiner. Bah, évidemment, changer de genre, ça n’est pas changer de sexe.

INOX. Michel Drucker a 81 ans. 

ET DE 11 ! Elon Musk  est père d’un onzième enfant.  Le garçon se prénomme « Techno Méchanicus » (si, si !). Le papa ne dit pas si c’est une indication sur le mode de procréation.

 

 


SI J’ETAIS MINISTRE DE L’EDUCATION…

école de la république

 

Vous allez dire : « pour qui se prend-il ? ».

Quand on voit dans quel état se trouve notre système éducatif et la tâche qu’il faudrait accomplir pour le remettre debout, je n’ai pas de scrupules à me dire que  je  pourrais faire mieux que tous ceux qui ont occupé la  place rue de Grenelle. Nul  doute que Gabriel Attal c’est mieux que Pap N’Diaye et  les quelques  mesures qu’il a prises à son arrivée  augurent  d’un début sur de meilleures bases. Mais la  tâche est immense, et le gaillard a beau être habile et savoir écouter, avoir  la  caution du « château », je parie que la machine ne tardera  pas à la broyer. L’étage des Inpecteurs généraux est redoutable …

C’est que tout est à reconstruire. 

Je ne vais  pas passer en revue tous les problèmes et toutes les insuffisances  de la machine éducative : chacun les connaît,  qu’il s’agisse des performances en lecture ou en mathématiques ou en sciences, l’augmentation du nombre des illettrés que les performances mirifiques aux bacs n’arrivent pas à cacher, sans  parler des inégalités qui vont croissant avec près de 80 000 jeunes qui sortent chaque année sans aucune qualification. Du côté des enseignants, ça n’est guère réjouissant : attractivité du métier en berne, démissions galopantes et recrutement quasi en panne. Et quand on pense que plus de 300 000 enseignants partiront en retraite d’ici 2030, c’est-à-dire demain, on mesure l’ampleur de la tâche !

Une tâche gigantesque mais  pas impossible. 

D’abord  parce que les  moyens sont là : un budget de 64,2 milliards d’€ pour  12 millions d’élèves, une dépense qui a progressé de 7% du PIB depuis les  années 80, largement au-dessus de la  moyenne de l’OCDE. Alors, que faut-il faire ? 

La première chose c’est de sortir du déni.

Se soucier d’interdire le port de l’abaya et réfléchir à l’instauration d’un uniforme pour les scolaires, c’est nécessaire, mais on n’est pas sur l’essentiel. Il ne faudrait pas que notre Ministre se contente d’agir sur ce qui est « périphérique ». Je ne suis pas  certain qu’il soit sorti du déni sur  l’amplitude de l’effondrement  du système. Tout est à reprendre de fond en comble et le plus vite sera le mieux, avec deux priorité  en tête :  exclure le  « wokisme »  de  la machine et faire barrage à l’islam politique dont l’abaya est l’arbre qui cache la  forêt,  les  deux  constituant un frein redoutable à la transmission des connaissances indispensables à la formation de citoyens libres et responsables.

Deux réformes profondes s’imposent qu’il faut  mener en parallèle. 

Débureaucratiser et dépyramidaliser un système figé au centralisme asphyxiant,  dévoreur de moyens au détriment de la qualité de l’enseignement ; entreprendre immédiatement une refonte de  la formation des   enseignants par la fin du concept unique « prof de la maternelle à l’université » qui a montré son inefficacité et son ineptie pour un coût qu’on ne retrouve pas dans les compétences.  

Le système éducatif selon mes vœux est d’abord décentralisé auprès des régions avec une large autonomie des établissements, l’Etat gardant la maîtrise des contenus et du contrôle des personnels par l’évaluation fréquente pour assurer la cohérence des carrières et des enseignements. Dans la réorganisation, un soin particulier doit  être apporté  à  la maîtrise des savoirs fondamentaux, lecture, écriture et  mathématiques, grâce au relèvement des heures qui leur sont consacrés, avec un effort ciblé sur le primaire.

Des personnels bien formés.

Qualité de  l’enseignement et primat de la connaissance nécessitent des personnels bien formés et bien encadrés grâce  à une formation continue tout au long de la carrière. Ces deux exigences  passent par  une réhabilitation  matérielle et  morale du métier.  L’effort financier qui vient d’être engagé sur les rémunérations devra  être  poursuivi et s’accompagner d’une gestion dynamisée des carrières rendue possible par la déconcentration et la débureaucratisation. Pendant plus d’un siècle, les « élèves-maîtres » ont appris, dans les écoles normales  d’instituteurs à servir  la nation.  Il faut renouer avec  cet esprit-là. Pour l’avoir vécu, j’atteste aujourd’hui qu’il est  légitime d’en avoir la nostalgie. Dans chaque département, les  écoles normales  de filles et  de garçons  fournissaient un corps d’élite sorti du peuple par son recrutement au service du peuple  dans sa mission.  Au début, on a parlé des « hussards noirs » à cause de  leur costume uniforme, gage de sérieux,  sur  l’ensemble  du territoire. 

Les  écoles  des  « arts  pédagogiques »

Aujourd’hui, il faut réintroduire cette dimension dans la formation des professeurs en mettant en place  dans chaque département, des  « écoles des arts pédagogiques », recrutant à  bac +2 pour les écoles primaires et les collèges, et la licence pour les lycées, des élèves-professeurs à qui on  proposera l’étude des disciplines nécessaires pour enseigner :  conduite de projet, animation d’équipe, gestion des situations conflictuelles, connaissances sur le fonctionnement du cerveau établi par les neurosciences, épistémologie des sciences éducatives, sociologie, sensibilisation aux différentes sortes de handicaps, utilisation et place de l’intelligence artificielle… en plus des  connaissances indispensables dans chaque discipline ou spécialité garanties par le diplôme  de départ. La formation s’étalerait sur deux ans. La première année consacrée à l’étude théoriques des savoirs et techniques, la seconde à des stages en classes d’application,  le tout étant validé  par un certificat final d’aptitude et de compétences pédagogiques. A notre  époque, nous avons besoin de professionnels hybrides autant enseignants que « développeurs sociaux ». L’encadrement dans ces « écoles des  arts pédagogiques » devra faire appel à un personnel trié sur le volet  et reconnu pour ses compétences : l’idéal serait qu’il sorte lui-même d’une « école nationale supérieure des arts pédagogiques » centrée sur les valeurs de la République laïque, une et indivisible, comme  les professeurs des écoles normales sortaient eux-mêmes de «  l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud ». On évitera ainsi les discordances qui existent aujourd’hui entre les Inspe selon l’université à laquelle ils sont rattachés.

Les méthodes du futur.

On ne redessinera pas l’école du futur  en l’appuyant sur les méthodes et inspirations de l’éducation (dite) nouvelle, issues du siècle dernier, type Freinet, Montessori et Cie , d’ailleurs condamnées par les  neurosciences comme improductives en matière d’apprentissage par  le cerveau. Cette école,  centrée sur la réussite scolaire devra  mettre l’accent sur le développement de  la personnalité de chaque élèves et sa capacité à donner du sens à ses apprentissages, à développer sa confiance en lui en même temps qu’elle lui donne les enseignements fondamentaux et lui transmets les  concepts de vie en société fondé sur la citoyenneté et le civisme.

De ce point de vue, l’enseignement professionnel, que le gouvernement souhaite revaloriser, ne saurait se limiter aux incantations habituelles, et se focaliser sur l’exigence d’une meilleure articulation entre la théorie et l’expérience, entre l’esprit et la main, en irriguant l’ensemble du système éducatif parce qu’en fait, cela concerne l’ensemble des enfants, quels que soient leur milieu social et leurs ambitions. De même, il faudra revoir le fonctionnement du collège qui perpétue de fait l’école à deux vitesses faute de pouvoir pratiquer la pédagogie différenciée.

On aura alors une chance de construire un système éducatif  de  l’épanouissement de la  personne et de la démocratie locale, partant de la démocratie tout court.

 


L’ABAYA, UNE VOLONTE DE SUBVERSION

Laicite

 

La France « une et indivisible ».

La  France n’est pas un  pays comme les  autres.  Depuis la révolution de 1789, elle est une « République une et indivisible », ce qui veut dire qu’elle ne reconnait  qu’une communauté : la  communauté  nationale faite de l’ensemble  de ses citoyennes et citoyens.  Pour éviter les tentations communautaristes, d’origine religieuse notamment, elle a ajouté  à sa définition le  principe  de laïcité, défini  par la loi de 1905 qui séparait à l’époque l’église et l’état, plus généralement les religions de l’état. Ce principe s’applique à  tous les lieux publics  et  a été reprécisé par la loi contre les signes  ostentatoires  d’appartenance, notamment  dans les établissements scolaires.  Quand j’étais   gamin, j’avais un insigne « cœur vaillant » cousu sur mon béret que j’étais obligé  de retourner afin qu’il ne se voie pas pour entrer  à l’école. Ce n’est  donc pas  nouveau. Ce qui valait pour mon écusson notoirement chrétien vaut aujourd’hui pour l’abaya !

Pourquoi l’abaya ?

Les  motivations de celles qui veulent porter l’abaya sont nombreuses et variées : il y a les filles musulmanes qui cèdent à la pression du foyer, dominé par le père et les fils. Il y a celles qui croient obéir à une règle imposée « par Dieu » au nom de la pudeur, alors qu’il s’agit d’une lecture rigoriste du Coran.  Comme pour le « foulard », il  y a  débat entre les musulmans.  Mais il y a aussi celles qui estiment faire leur devoir, c’est-à-dire défier la République et en finir avec l’unité laïque à l’école. Ce n’est pas anecdotique ; ce qui est en jeu, c’est l’unité de la République au sein de laquelle seraient créées des enclaves où les convictions religieuses l’emporteraient sur le principe de laïcité  et où s’appliqueraient d’autres lois que celles de la République. Ne soyons  pas naïfs, on sait bien qu’il existe des activistes qui veulent se servir de leur religion comme d’un outil  politique pour marquer leur influence.   

La  religion n’est pas  en cause.

Il y a  mille moyens pour les jeunes musulmanes de s’habiller en préservant leur pudeur sans avoir recours à une tunique qui est ostensiblement un marqueur communautaire. En France, la religion appartient à la sphère privée et se pratique dans les lieux appropriés qui ne sont pas remis en cause, sauf quand ils sont le lieu de discours politiques subversifs. Gabriel Attal a interdit l’abaya et son correspondant masculin, le kami, purement et simplement, ce qui a pour effet de clarifier le débat. Il est combattu par un concert de critiques, de la France insoumise et d’EELV, qui retournent contre lui sa propre argumentation : l’abaya serait en conséquence un signe, certes religieux, mais qui démontrerait l’aspiration à la liberté des jeunes musulmanes. L’interdire reviendrait à supprimer la liberté de cacher leur corps. Raisonnement qui relève du sophisme car elles brandissent leur liberté au nom d’un autre  logiciel qui n’est pas  celui de la République, ce que nos bonnes âmes islamogauchistes  se gardent bien de voir, par hypocrisie, obscurantisme idéologique et calcul électoral  démagogique.

Un phénomène minoritaire.

Rappelons tout de même que le phénomène reste  largement minoritaire : le Ministre de l’Education estime à 513 le nombre des établissements scolaires concernés. Le jour de la rentrée, environ 300 élèves ont  voulu enfreindre la consigne et seulement 67 ont refusé de se soumettre à la règle. Il n’empêche que la religion, affaire privée, tend à devenir publique et prosélyte. Les pouvoirs publics doivent combattre ces dérives avant qu’elles ne s’étendent – ce qui était en train de se produire - en s’appuyant sur la loi. Quand on chasse les promoteurs de la laïcité, on met en péril l’éducation des enfants, les principes d’égalité et de fraternité. Ces facteurs de division doivent être détruits de manière impitoyable avec les moyens qu’offrent les institutions. Ce qui n’empêche par de respecter les musulmans, de loin les plus nombreux, qui jouent le jeu républicain.

Pourquoi pas l'uniforme...

Autrefois, l'uniforme, c'était la blouse grise... Mais  pourquoi pas instaurer dans les écoles et collèges  le  port d'un uniforme, le même pour tous, dans toute la France  ! Cela réglerait le problème de l'abaya et aussi celui  de nos Perettes contemporaines  qui vont "légères et court vêtues", short minimal, seins moulés et ventre à l'air, souvent à la limite de l'outrage  à la pudeur. Un peu de bienséance ne nuirait pas !

 


LES 12 HEURES DE L’ELYSEE

Macron partis

 

Je ne sais pas si l’expression deviendra  aussi emblématique que les « 24 heures  du Mans », mais l’exercice inventé par Emmanuel Macron fera quand même date, car c’est tout de même une double performance qui a été réalisée  à l’occasion de son grand « raoût »  avec les responsables  des partis politiques : évidemment la durée du rendez-vous, douze heures chrono, et le fait qu’ils soient tous restés. La réunion de Saint-Denis reçoit logiquement deux interprétations opposées, selon qu’on est au pouvoir ou qu’on n’y est pas. On peut  reprocher au président de la République de compter sur sa force de persuasion, mais au fond il a quand même réussi, comme le dit son porte-parole, Olivier Véran, à ouvrir un dialogue entre des gens qui ne se parlent jamais et ne se voient jamais.  C’est déjà une réussite en soi. Même  si le face-à-face a été strictement à huis clos, même les  téléphones étaient exclus, commencent à filtrer les infos  sur son contenu : des élus se sont parlés et se sont adressés au gouvernement avec un minimum de sincérité. Ils ont cru de leur devoir d’exprimer leur scepticisme sur une méthodologie qui n’appartient qu’au président, mais cette fois, ils ont collaboré. Et  de  son côté, Macron a joué le grand jeu : pas de conseillers, pas de dossiers, seul un bristol  en main.

A  la sortie, les postures.

Tard  dans la nuit, on a  pu entendre les délégations  commenter l’épisode à leur sortie : les  LFI  n’ont rien vu d’intéressant, le RN a  surtout exposé  son point de vue sur les dossiers qui le préoccupent, … Bref  l’opposition ne cache pas sa déception, mais alors  pourquoi sont-ils restés ? La durée de la séquence rend leur jugement peu crédible. L’objectif de ce rassemblement d’élus était de mettre en exergue les dossiers autour desquels un consensus est possible. Trois thèmes ont été abordés : l’ international, la réforme des institutions et « comment faire Nation ? ».  Et  manifestement, le  Président, en jouant la carte du confidentiel et de la confiance, a ouvert quelques brèches dans les certitudes de ses  oppositions et les soutiens de la macronie s’émerveillent de ce que la conférence se soit produite et ait tenu ses objectifs au-delà de ce qui était espéré. Aussi profonds que soient les clivages entre le gouvernement et  l’opposition, un dialogue de douze heures ne pouvait pas ne pas porter quelques fruits.

Mais au-delà, la vraie politique…

Les chefs de parti auraient pu sécher l’invitation ; ils sont venus. Ils auraient pu mettre en scène une sortie anticipée ; ils sont restés jusqu’à 3h15, même ceux qui avaient juré ne pas rester au dîner. Ils auraient pu prévenir qu’on ne les y reprendrait plus ; ils ont tous accepté l’idée de renouveler l’exercice. Si l’exercice a fonctionné, c’est aussi parce que chacun y trouve son compte et qu’Emmanuel  Macron s’est  montré habile. Il  savait qu’il avait autour de la table, Bardella, Ciotti et Bompard, des seconds couteaux avec qui le président de la République a échangé sur un pied d’égalité, allant jusqu’à partager avec eux, sur la crise en Ukraine par exemple, des documents devant rester confidentiels. Un signe de confiance qui est une preuve de considération. Et qui se sait considéré se sent forcément flatté. Une manière de les aider à sortir par  le haut de la séquence :  La Nupes a pu se  montrer plus respectueuse de  la démocratie, ce qui change de son spectacle habituel, le RN y a  validé son label définitif d’appartenance au camp républicain.

On attend la suite.

Alors  forcément, il devra  y avoir une suite.  Car rien n’est réglé. On a dessiné  les  contours d’une vague conférence sociale, entrevu quelques avancées de  réforme  des rouages démocratiques. Il faut désormais passer d’un coup réussi à une démarche utile. Cette nuit de la Légion d’Honneur créera-t-elle une émulation et des solutions concrètes? C’est un autre pari. Mais tous les partis en sont désormais coresponsables. C’est ce que voulait Macron. 

Est-il  pour autant moins seul ?

 


LA NUPES EN DIGUEDILLE

Mélenchon Bastille 2013

 

Au cœur de la canicule, la Nupes est  en train de fondre, comme si la chaleur servait de catalyseur à ses divisions. L’unité de la gauche que l’on croyait implacable depuis qu’Emmanuel Macron n’a plus qu’une majorité relative, est en train de se perdre  dans des querelles intestines  qui n’en finissent plus. Mais officiellement tout va bien. Il y a des mois que le parti communiste a pris le large et des semaines que EELV et le PS se demandent s’ils doivent continuer à accepter l’hégémonie de la France insoumise. On ne sait pas si leurs querelles affectent l’électorat et les sondages montrent que, unis ou pas, les quatre partis de la gauche feraient le même score minoritaire.

Les sénatoriales et les européennes n’arrangent rien.

En effet, les sénatoriales, qui ont lieu à la fin du mois prochain et les européennes de 2024 apparaissent comme des facteurs supplémentaires de division pour la gauche. LFI n’a aucun sénateur et tout a été fait à gauche pour qu’elle ne présente aucun candidat aux élections sénatoriales qui ne se font pas au suffrage universel mais des élections au second degré qui concernent seulement les grands électeurs. Mélenchon n’est un candide parmi les leaders politiques, mais il n’a pas tout à fait tort quand il affirme que, pour les européennes, les Verts, le PS et le PCF ont conclu un accord qui exclut LFI. Et ce  n’est pas un hasard si la querelle entre Mélenchon et Faure se passe sur Twitter. Le chef du PS déclare dans un tweet que le soutien apporté par Sarkozy à Darmanin montre que la campagne électorale a déjà commencé. « À la gauche et aux écologistes, poursuit M. Faure, de ne pas tomber dans la spirale mortifère de la division ». M. Mélenchon riposte en jurant que les socialistes tiennent un « double langage » et « Ils veulent faire l’union en divisant aux sénatoriales ». C’est l’idée même d’une unité renforçant la force numérique de la Nupes qui est battue en brèche. Plus le temps passe, plus Mélenchon s’exprime dans son langage singulier et plus l’isolement de LFI s’accroît. Le constat est sévère : zéro sénateur pour LFI, 64 sénateurs pour le PS.

Une gauche minoritaire.

Ce déballage de contradictions et de polémiques aura des conséquences négatives pour la gauche dont tous les sondages montrent qu’elle reste minoritaire. Et d’une manière qui semble irrémédiable. Cependant, Olivier Faure ne peut pas prétendre qu’il représente la totalité du PS. Il est vivement concurrencé par Bernard Cazeneuve, l’ancien Premier ministre, qui s’efforce de constituer un courant différent du sien. La polémique autour de Médine vient se  greffer  sur ce terrible engrenage et en dit long sur l’état de la gauche française aujourd’hui. Ce rappeur de 40 ans est invité à s’exprimer aux universités d’été des écologistes, puis à celles de La France insoumise et il est attendu en concert à la Fête de l’Humanité, début septembre. Accusé d’antisémitisme, d’homophobie, de prosélytisme islamique et antilaïque, ce proche de Dieudonné et de Tariq Ramadan est loin de faire l’unanimité dans les rangs de la gauche.

La gauche islamo-gauchiste montre un peu plus son vrai visage.

Avec ce rappeur, on est bien loin de la gauche de Jean Ferrat chantant Aragon, Nuit et brouillard en mémoire des victimes des camps de concentration ou la révolte de Prague contre le stalinisme. Médine, c’est le révélateur d’une autre gauche, celle du communautarisme, de l’islamo-gauchisme, des revendications identitaires et du wokisme. C’est la gauche qui a relégué le monde du travail au second rang au profit de la défense des « minorités opprimées » et dans laquelle ne se reconnaissent pas nombre de sympathisants. Celle que Jean-Luc Mélenchon, inventeur de la Nupes, veut imposer à tous, mais qui commence à être désavouée par beaucoup. À mille lieues des valeurs de la République universelle, une et indivisible, cette gauche sectaire montre un peu plus son vrai visage avec Médine. Alors les affidés de Mélenchon peuvent dénoncer une « cabale ignoble menée par l’extrême droite », c’est la  misérable ritournelle qui sert de cache-sexe idéologique qu’ils nous sortent à n’en plus finir!

Il faut tenir compte de la toile de fond : la gauche est structurellement minoritaire. On devine que les résultats électoraux à venir mettront la gauche en pièces et que ces pièces seront soumises à un mouvement centrifuge. Les effectifs d’élus risquent de diminuer et donc une majorité présidentielle ne peut être trouvée que dans une alliance du centre et de la droite républicaine.

 


LES CHIFFRES DE L’ETE…

Croissance économique

 

27 milliards d’euros :

Portées par la vente de 80 Rafale aux Emirats Arabes Unis, les exportations françaises d’armement ont battu leur record historique en 2022. La France est désormais numéro deux mondial, derrière les Etats-Unis.

62 milliards d’euros :

C’est l’argent qui a été engagé par l’Agence de rénovation urbaine en vingt ans dans les  banlieues. Après la gauche nous dit que l’Etat les a abandonnées.

15 000 :

C’est le  nombre de point de  deal démantelés  en 2022 et 157 tonnes de cannabis et de cocaïne ont été saisis.

137 225 :

C’est le nombre de vols commerciaux aériens qui ont été relevés le 13 juillet dernier. Un record. Un secteur en croissance continue. On relativise l’impact climatique quand on compare aux  milliards de trajets effectués par les voitures quotidiennement sur toutes les routes du globe. Et c’est encore beaucoup moins que la pollution numérique des datas centers.

7,1% de la population active :

C’est le taux de chômage enregistré au 1er trimestre de cette  année.  Le taux le plus bas  depuis… 1982. Mais on décompte aussi, paraît-il, 2millions de sans-emploi qui ne sont pas comptabilisés.

465 :

C’est le nombre des niches fiscales qui ouvrent droit à « crédit d’impôt ». Ces  dispositions fiscales dérogatoires  « coûteraient » 94 milliards d’euros. Dépense ou moindre  prélèvement. Dans le pays des plus hauts prélèvements fiscaux, certains veulent y voir  des leviers pour alléger la pression fiscale et un bon moyen pour cibler des politiques dont on veut renforcer l’efficacité. Limite : 73 dispositifs concerneraient moins de 100 contribuables, dont 35 qui n’ont aucun bénéficiaire…

9,5 milliards d’euros :

C’est le trou du système des retraites à l’horizon 2070, calculé  par le CSR (Comité de Suivi des Retraites) doublon matignonesque du COR. Un constat qui ne présente aucun intérêt et n’a aucune crédibilité. Et d’ici là, il y aura encore combien d’ajustements ? Mais il faut  bien justifier l’existence du machin.

60 milliards d’euros :

C’est le montant des économies que notre grand argentier va devoir trouver pour tenir les objectifs budgétaires et ramener le déficit en-dessous des 3% du PIB, ce qui n’empêchera pas la France de rester à la remorque de ses  partenaires européens.Et ça commence avec 10 à 15 milliards à trouver pour la prochaine loi de finances pour 2024.  On nentre dans le dur avec  à la clé des taux d’intérêts  pas vraiment aidants. Et encore, il faudra que la croissance tienne …

1 057 heures en 288 séances sur 134 jours :

C’est le temps passé par les députés au Palais Bourbon  cette année, pour examiner 66 projets de loi, voter  55 textes et rejeter 17 motions de censure. La  session a vu passer 11  fois la  procédure du 49.3.  Député : un travail de chien !

 

 


APRES LA GRECE, L’ESPAGNE…

Liberté

 

Dimanche dernier, les Espagnols ont rejeté l’extrême-droite.

Vox est en recul et le Parti Populaire, arrivé en tête, ne parviendra pas à la  majorité absolue avec son apport.  De son côté, le  parti socialiste a  perdu des sièges  mais reste en position pour garder le pouvoir. Est-ce la perspective d’avoir une coalition PP-Vox qui a poussé les  ibères  à limiter la poussée du parti de Feijo ? On peut le penser.  En Grèce, Mitsotakis a gagné son pari en provoquant une nouvelle consultation : la droite est  sortie renforcée avec, cette fois-ci une majorité. Les extrêmes sont renvoyées sur  les  marges.  Et  en France, que peut-on espérer après la tempête ?

En France, la  situation est plus compliquée.

Le paysage qu’elle  offre après la tempête fait l’objet d’une remarquable analyse de Jacques Julliard dans Le Figaro du 10 juillet. Des deux côtés du spectre politique, c’est une course aux extrêmes qu’on observe, la poussée à droite répondant à la violence de l’extrême-gauche.

Selon lui, la gauche est devenue un « parti de déclassés » en abandonnant ce qui faisait son identité : la République et la  classe  ouvrière pour sombrer dans le populisme faisant une place particulière aux catégories sociales, jeunesse, femmes, immigrés… L’axe doctrinal perdu, il n’y a que Mélechon pour sembler préférer les « jeunes » à la « République » en donnant le ton à toute la Nupes, Fabien Roussel réussissant toutefois à sauver l’honneur. Même  face au chaos, la  gauche n’a pas su renouer son lien consubstantiel avec la République. Elle  continue de déserter ses propres électeurs ; ce  qui la condamne au naufrage.

Poursuivant son  tour d’horizon, il observe que le centre est devenu impuissant. Disposant d’une majorité relative, elle a pour chef un homme qui, bien que disposant de larges  pouvoirs, n’est  plus rééligible, un handicap rédhibitoire pour son parti  dans le contexte de la Vème. Pour les  Français, il n’incarne plus un avenir  et  son statut handicape son autorité.  C’est ce qui manque le plus à Emmanuel Macron. Ce qui fait dire  à Jacques Julliard, que, finalement, dans cet épisode  violent qui a permis de mesurer combien la frontière entre la civilisation et la barbarie était fragile, c’est l’absence d’autorité et non les lacunes de la police qui explique l’inexplicable. En conclusion, le centre, même élargi aux Républicains, ne dispose plus d’un leader incontestable, malgré les  Philippe, Le Maire, Wauquiez… .  Une vacance dans le leadership qui le condamne à l’impuissance.

La droite française profite du glissement de terrain. La  droite traditionnelle écartelée entre le centre et l’extrême, restent  les droites  extrêmes que se partagent en parties inégales le  RN et Reconquête ! qui, loin d’avoir nui au premier, lui a permis de se  recentrer  sans rien perdre de son attractivité  sur la partie la plus radicale de l’électorat de droite. Et  grâce au comportement de Mélenchon  qui refusait de condamner les émeutes dirigées contre les  bâtiments et les symboles  de l’ordre républicain, Marine Le  Pen classée comme antirépublicaine sinon fasciste, n’a eu aucun mal à s’en tenir à un discours strictement républicain, respectueux de l’ordre et  des institutions. Une démarche sur  laquelle elle  mise  pour lui ouvrir les portes du pouvoir. Comme dans tous les pays européens, à chaque occasion, il y a désormais, « une course  à la droite ».

On peut, certes, gloser sur les  difficultés des autres partis et trouver toutes sortes de raisons à leur déclin, mais il y a une constante qui ne doit pas  échapper à l’observation : le glissement vers  la droite  dans toute l’Europe, au-delà des circonstances particulières, a un facteur commun qui l’explique : l’immigration et l’immense  difficulté à la contrôler.

Une victoire RN n’est pourtant pas une fatalité.  

C’est ce que les scrutins grecs et  espagnols nous montrent. Même l’exemple de l’Italie peut nous être utile : Georgia Méloni n’a-t-elle pas eu comme première préoccupation de se recentrer pour rassurer  ses  partenaires européens et mener une politique habilement conseillée par Mario Draghi, notamment pour ne pas  perdre l’accès aux fonds européens. Marine Le Pen a eu tout faux sur le Brexit, nous a  annoncé cent fois la fin de l’Euro, tient sur l’Ukraine le même discours que le « narratif » russe (et pour cause) et en dehors du sujet de l’immigration, n’a que de vieilles recettes à proposer aux Français en matière d’économie et d’emplois qui ont toujours produit faillite et impuissance. Alors, puisque Macron ne croit pas aux coalitions, il est grand temps que Les Républicains reprennent toute leur liberté et passent à l’offensive. Puisque l’avenir est à droite, entre les deux  extrêmes droites, plus ou moins pétainistes, et  la droite moderne qu’ils  incarnent, le choix des  Français peut être vite fait. Il suffit qu’ils incarnent à nouveau et pleinement les trois mots qui font  la France et qui sont garants de son unité : la Liberté, l’Egalité et la Fraternité !

 

 


UN REMANIEMENT SEVEREMENT BORNE !

Chaises-musicales

 

La  main tendue a été ignorée.

Le Président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez avait proposé dans « le Figaro » une coalition avec la macronie pour l’adoption d’une loi sur l’immigration. La proposition avait de quoi faire réfléchir Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, dans la mesure où elle est le jalon d’une adoption à la majorité absolue d’une loi sur l’immigration. De leur côté Les Républicains voulaient montrer à leur électorat qu’ils sont à la fois intraitables et ouverts et qu’ils privilégient l’intérêt national. Laurent Wauquiez n’est pas une quantité négligeable. Ancien ministre de Chirac, normalien et énarque, il a une aura qui domine dans son parti et au-delà. En lançant son pavé dans la mare, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait le bilan d’une France affaiblie par les émeutiers et s’était bien gardé d’en tenir Emmanuel Macron pour responsable, afin de préserver la possibilité d’installer  une majorité absolue susceptible de redonner force à l’exécutif, qu’une majorité de Français attend. Le camp de Macron ne pouvait pas se permettre de négliger cette proposition s’il  voulait montrer qu’il avait compris la  gravité  de  la situation qui a secoué récemment le  pays. Il n’en est rien.  

Un jeu de chaises musicales.

Le  remaniement auquel  on vient d’assister montre que Macron n’a rien compris. On assiste à un turn-over comme on en a vu déjà des dizaines. Le Président qui préconisait le dépassement politique limite finalement l’ouverture à la macronie.  Cela n’augure rien de bon. Il faudra donc  continuer cahin-caha, avec  une Assemblée nationale éruptive et ingouvernable et les sautes d’humeur de députés  LR. Voilà une occasion perdue au moment où le pays a  besoin d’union nationale.  Mais  pour la réaliser, il faut accepter d’élargir en acceptant des compromis, ce que manifestement le camp majoritaire n’est pas prêt à négocier. Pire, les Français, majoritairement, attendaient de l’autorité, Macron ne leur offre que le spectacle de son indécision et les  palidonies d’un remaniement poussif ou  l’entre-soi domine. Ils  espéraient une manifestation forte à l’ordre auquel ils aspirent, on leur offre un épisode désordonné où les ministres annoncent eux-mêmes leur nomination dans la confusion.

Décevant à tout point de vue !

Depuis les élections législatives de 2022, la plupart des commentateurs déclarent qu’il n’y a pas d’autre issue qu’une entente cordiale entre LR et la macronie. Il semble que le pays a un besoin urgent de retour au calme, à un ordre ferme mais juste, à une vigilance qui empêche les débordements auxquels nous venons d’assister. Les quelques correctifs opérés avec le nouveau gouvernement Borne sont la démonstration,  par  leur caractère strictement « borné », que la  majorité relative souhaite continuer de tourner en rond, les  deux pieds  dans le même sabot, et refuse  de prendre en main sérieusement le destin du pays. De  quoi faire prospérer Le Rassemblement National.

Dans ces conditions,  le pire n’est plus une hypothèse.

 


EPILOGUE

La liberté guidant le  peuple bis

 

Et maintenant…

pour parodier Bécaud, que faut-il faire ? La présence des forces de l’ordre dans les zones à risque pourrait durer tout l’été. Les réseaux sociaux, principal instrument du désordre, continuent en effet à diffuser des messages de haine. Et la moindre étincelle … La justice doit passer pour ceux qui se sont fait prendre et on attend des peines sévères. Mêmes si elles se veulent exemplaires, il y a peu de chances qu’elles soient prises pour telles par les individus concernés. Alors que faire ? Il est pourtant facile d’identifier au moins trois causes, tellement elles sont évidentes : la submersion migratoire, car être Français ne veut pas dire forcément « assimilé », l’effondrement éducatif, que la moyenne d’âge des émeutiers met en évidence, et l’explosion de la cellule familiale dont le vide béant prend l’allure d’un gouffre. Donc il faut agir d’urgence sur ces trois causes, en priorité.

L’effondrement des institutions.

Ce qui est hallucinant de constater, en même temps, c’est l’effondrement de nos institutions : la police est privée de son aura et ne fait pas peur aux émeutiers, pire elle est accusée de tous les maux par les gauchistes ; la justice est considérée comme une justice de riches et peu considérée au vu de l’impunité qu’elle produit ; les élus et tout ce qui représente une autorité, sont bafoués, vilipendés, attaqués, notamment les maires, parce qu’ils sont en première ligne et donc des gêneurs. La famille, première cellule d’un grand corps malade, est aux abonnés absents et les parents sont devenus des enfants auxquels ils obéissent, et on se demande souvent où sont les pères (argument patriarcal) ; enfin, la réalité alternative a pris le dessus sur la vérité et contribue à fausser le jugement. Le monde politique paraît dépassé : La France insoumise confirme son rôle pervers en refusant de condamner les émeutes, on ne change pas une vision perdante, et continue de parier sur le grand remplacement de son électorat perdu ; le RN se frotte les mains en surjouant la « carte républicaine » pour mieux resserrer le nœud coulant le moment venu ; les autres semblent perdus, incapables de s’entendre sur le moindre compromis qui pourrait restaurer un peu de confiance.

Une révolte contre rien ni personne.

Nous avons assisté à un déferlement de violence sans objectif particulier, en dehors de la destruction et du pillage d’opportunité.  On doit s’interroger sur le financement forcément coûteux des mortiers d’artifice, arme de prédilection des jeunes des quartiers, pour viser les forces de l’ordre et bouter le feu aux bâtiments choisis. On aura remarqué aussi l’existence d’une chaîne logistique d’approvisionnement pendant l’action non seulement en mortiers mais aussi en cocktails molotov et combustibles en tout genre. Dans beaucoup de circonstances, la volonté de tuer était manifeste et c’est miracle que nos forces de sécurité et de lutte contre les incendies n’aient pas eu à déplorer de victimes autres que des blessés. Dans ces conditions, le motif de la misère paraît bien mince.  

La République doit montrer qu’elle ne tremble pas.

Le plus mauvais message à envoyer aux émeutiers serait de faire comme s’il ne s’était rien passé : effacer les traces au plus vite, reconstruire les bâtiments détruits et continuer comme avant. Cet épisode montre pourtant qu’il existe bel et bien des « territoires perdus » où la loi républicaine ne s’applique pas, remplacée par celle des caïds de la drogue ou celle des mollahs. De multiples signes nous montrent pourtant que ces quartiers vivent dans un monde parallèle. Comment reprendre la main, s’il n’est pas trop tard pour les faire revenir dans le giron républicain ?  Trois axes déterminés : celui de l’immigration, en mettant fin de manière radicale à l’arrivée constante de nouveaux venus dans un tissu urbain déjà saturé, afin de mettre en œuvre des actions déterminées visant à l’assimilation, la seule « intégration » n’étant pas suffisante ; rétablir la présence permanente de l’Etat à travers toutes ses institutions, en mettant l’accent sur l’éducation nationale, avec une volonté ferme d’imposer la scolarisation et l’apprentissage des codes de la société et de la langue française (y a du boulot) ; agir enfin sur la responsabilité parentale, en accompagnant les familles dépourvues parce qu’elles sont monoparentales ou trop loin culturellement de la réalité française et défaire l’emprise sociétale islamique.

Respect de soi, respect des autres, respect des choses.

C’était les trois critères du « vivre ensemble » que je mettais en place chaque début d’année, pour le bon fonctionnement de mes classes. J’enseignais alors dans un collège de ZUP. Ce cadre réglait notre vie commune tout au long de l’année. Respect de soi : comment puis-je donner de moi la meilleure image par mon assiduité, mon hygiène, le soin dans mon travail, mon comportement ; respect des autres : à commencer par le professeur, mais aussi les camarades par la manière dont je m’exprime ; respect des choses : il s’agissait de la classe et de son mobilier mis à disposition, mais c’était valable aussi pour tout ce qui était identifié comme bien commun à l’extérieur de la classe et du collège. Inutile de dire que toutes les règles et comportements qui en découlaient s’appliquaient aussi à ma personne : ponctualité, respect des élèves, sérieux des corrections … Rien de bien compliqué comme on le voit.

La reprise en main ne sera possible qu’à deux conditions : sortir du déni sur l’immigration et renvoyer les islamogauchistes à leurs délires ubuesques, manifester une volonté politique ferme et déterminée ce qui suppose une forte cohésion gouvernementale et des ministres convaincus, et sortir le système éducatif du wokisme  et de la sous-formation des personnels.

Dire que la tâche du gouvernement est immense, c’est prononcer une évidence. Rien ne serait pire de croire qu’il suffirait de discours et de ne rien changer.

 


LA REPUBLIQUE DEFIEE

Marianne pleure

 

Depuis des années, les refus d’obtempérer se multiplient à la faveur de l’indifférence ou même du défi que beaucoup de jeunes adressent aux forces de l’ordre. Ils font partie de  ce long cortège d’incivilités qui illustrent  la vie des « quartiers » : rodéos urbains, trafics en tous genres, courses  poursuites et haine de toute autorité… La peur du gendarme serait un sentiment désuet éprouvé seulement par les personnes plus âgées et qui aurait cédé la place à un héroïsme de pacotille méprisant les flics et le danger. Tout comme les  rodéos urbains, les dangers qu’ils présentent sont autant de permis de tuer le quidam qui aura le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Et c’est déjà  arrivé !  Mais dans ces cas-là,  aussitôt  la  « bien-pensance » hurle au « pas d’amalgame ». 

Alors que peut-on penser de ce qui s’est passé avec  la  mort de cet adolescent tué lors d’un contrôle par les gendarmes :  voilà un jeune de 17 ans, connu pour des faits délictueux, qui n’a même pas  peur d’un  policier qui l’enjoint d’éteindre son  moteur, arme au poing, et qui tente même de redémarrer, qui de surcroît conduit sans permis (et pour cause) et sans assurance, une voiture puissante…  Evidemment, il faut déplorer qu’il soit mort dans ces circonstances ? Il  appartiendra à la justice,  loin de la fureur des  médias et des  approximations auxquelles elle peut donner lieu, d’établir les faits et les responsabilités. Ce  fait dramatique illustre  pourtant bien la société dans laquelle nous vivons : car le même adolescent aurait bien pu  lui-même causer une  mort par son comportement hors-la-loi. Dans certains quartiers, vous, moi, êtes à la merci de ce type de « citoyen ». Le comportement de jeunes, le désordre auquel ils contribuent, les incidents sérieux qu’ils provoquent sont inacceptables. En quelques années, ce sont des centaines de refus d’obtempérer et des dizaines d’incidents graves qui ont été enregistrés. Il faut mettre un terme à cette dérive.

Inévitablement, l’affaire à très vite pris un tour politique, la gauche exigeant que les méthodes policières fassent l’objet d’une révision de fond en comble et la France Indigne par la voix   de son leader minimo pouvait reprendre son antienne : « La police tue ». Sandrine Rousseau proclamait avec raison « qu’on ne doit pas  mourir pour un refus d’obtempérer », oubliant au passage les  morts qu’ils  ont  pu causer, et il y en a eu. Le plus grave  c’est que plus globalement, ces leaders de partis  ont refusé de  joindre leurs voix aux appels à l’apaisement. Pire, Mélenchon a même fait un tri dans les  institutions et bâtiments publics que les émeutiers doivent épargner.  Qu’espère-t-il ?  que le  grand soir arrive  et détruise cette République qu’il  hait. Quant à la droite qui réclame le respect  de l’ordre républicain, elle est dans son rôle. Les émeutiers  en culotte courte  finiront bien par  rentrer à la maison, mais il  faut cependant s’interroger sur qui les a commandités, qui les a pourvus en munitions, et comment on en est arrivé à tant de haine de la France. Force restera à la loi et à la République. Cela dit, je trouve les  conseils de l’ONU  bien malvenus, l’organisme mondial ferait mieux de se préoccuper  des  graves crimes contre l’Humanité perpétrés  en Ukraine par la Russie, en l’excluant du Conseil de Sécurité  et je me contenterai de rappeler à l’Iran qui  ose donner des conseils en matière de répression :  « combien de morts ? ». Quant à ce que pense la France profonde de ce malencontreux épisode, le volume des « cagnottes » en dit plus long que des  mots. Je ne traduirai pas pour ne pas m’exposer à la vindicte des  détenteurs de la morale officielle.

Il y aurait beaucoup à dire  aussi sur l’influence et l’utilisation des réseaux sociaux qui facilitent et contribuent à l’extension des territoires soumis  aux agissements des délinquants.  On apprend que le mouvement a même débordé  en Suisse : faisant écho aux événements et émeutes qui font rage en France, plus d'une centaine de jeunes se sont rassemblés au centre-ville de Lausanne et ont causé des déprédations sur les commerces. « Sept personnes ont été interpellées » affirme la police de Lausanne dans un communiqué,  six adolescents et un adulte ont été arrêtés. Là encore, il y a  matière à méditer.

C’est une tragédie qui n’aurait jamais dû arriver, mais voilà, il y a parfois des concours de circonstances … Il va falloir pourtant en supporter les  conséquences : je pense à tous ces commerçants pillés, ces immeubles publics détruits, ces transports en commun carbonisés, ces voitures brûlées et tout ce  mobilier urbain qu’il  va falloir remplacer. Encore une fois,  la facture va être lourde  et peser sur des budgets déjà tendus. On espère que  ceux  qui  ont été arrêtés ne s’en tireront pas,  comme d’habitude, à bon compte.  Ce serait  trop  facile et  un encouragement à recommencer.

Rendez-vous devant la mairie à  midi ! La République aura le dernier mot !

 


ET SI ON ECOUTAIT LES FRANÇAIS ?

Bagarre_village_gaulois

 

On parle d’un remaniement.

Le petit monde politique est  en proie à une agitation cyclothymique comme à chaque rumeur de remaniement gouvernemental. On sent bien que  la situation bancale  dans laquelle se trouve la majorité présidentielle ne va  pas pouvoir perdurer  jusqu’à la fin du quinquennat. Le Président, dans la tradition de la Vème est donc à la recherche du mouton à cinq pattes pour prendre la place  de Mme Borne déjà usée par les incessants combats qu’elle doit mener contre  une Assemblée  nationale erratique dont les débats se situent au degré zéro de la   vie politique, tirés vers le bas  par les élus de La France Indigne, renforcés ici ou là par quelques troublions en mal de visibilité. Pourtant la situation à la fois nationale – qui peut dire que la France va bien ?- et  internationale  est suffisamment grave pour que  l’intérêt  national passe avant les  luttes de  clans.

Le contexte international.

La guerre d’Ukraine ouvre de nouveaux espaces aux  populistes.  Les enjeux du conflit et les objectifs  poursuivis ont des conséquences bien visibles : l’inflation et la crise énergétique qu’il a engendrées pèsent sur les revenus des Français, fait pointer la récession  en même temps que  les taux d’intérêt montent. Les inégalités se renforcent, la violence et l’insécurité gagnent. Les partis  populistes  surfent sur ces difficultés en cherchant à les attiser. On voit bien que le danger populiste devient maximal  au moment  où renaît une menace existentielle sur les nations libres de la part des empires autoritaires. Les démagogues sont une arme  de destruction  massive dirigée contre la démocratie représentative, mais aussi contre l’intérêt et l’unité des nations libres. Ne nous leurrons pas, les populistes sont les meilleurs alliés des autocrates. Et voilà pourquoi, l’endiguement du populisme à l’intérieur de notre démocratie est indissociable de l’endiguement des  empires autoritaires à l’extérieur. Voilà pourquoi, aussi, nos démocraties occidentales doivent mobiliser leurs citoyens  à  l’intérieur sur  la défense de la liberté. La  nouvelle donne stratégique nous impose d’engager un travail de pédagogie, particulièrement en Europe, pour rappeler l’enjeu réel de la guerre en Ukraine  qui est la liberté politique et convaincre les peuples de supporter le prix de sa défense. Pour cela, il faut que le pouvoir démocratique soit suffisamment fort.

Retrouver  une majorité stable.

Face à ce contexte, le seul  moyen de redonner un  peu de respectabilité à la vie politique en France et de visibilité à l’action du gouvernement,  c’est de retrouver une majorité  absolue à l’Assemblée  nationale.  Il n’y a pas cinquante moyens pour y parvenir.  La  dissolution : n’y pensons pas, sauf à vouloir voir le RN revenir à 150 députés et aggraver la situation. Elargir le groupe  majoritaire : c’est  le plus simple et c’est possible puisque le groupe pivot que constituent les  62 élus LR, qui votent tantôt pour, tantôt contre les projets du gouvernement, possède suffisamment de députés  pour compléter  la coalition de  la  majorité. Encore faut-il pouvoir s’entendre sur un programme, encore-faut-il en avoir la volonté. Après ce que  j’ai observé ce week-end, manifestement on n’en prend pas le chemin. On aimerait des leaders politiques guidés par le bon sens. Or, on aura admiré les certitudes  bornées de  François  Bayrou, qui a tout faux depuis plus de trente ans mais qui  persiste  et signe. S’il avait du bon sens, il y a longtemps qu’on s’en serait aperçu. On aura aussi suivi avec un brin d’étonnement, les débats  des Etats-Généraux de la  droite, sous la houlette d’Eric Ciotti.  Les avoir menés au « cirque d’hiver », cela ne s’invente pas.  Malheureusement, là aussi, on s’entête à vouloir défier le bon sens. On s’est bien gardé de faire référence aux réflexions de Nicolas Sarkozy  que d’aucuns portaient aux nues, il n’y a pas si longtemps. On l’aura compris, les réticences sont fortes, tant au sein de la Macronie que chez les Républicains. C’est que pour parvenir à une entente, il faudrait un véritable accord  au grand jour et  accepter, de part et d’autres, des compromis. Personne n’y est prêt, pas même Macron, qui ne veut  pas  se lier les  mains  pour continuer à tout diriger et se contenterait de débauchages.  Le  compromis,  pourtant, n’est pas la compromission !  

Il faudrait écouter les  Français !

Ce serait bien, pourtant qu’ils écoutent les Français : selon un sondage Odoxa, 56% des Français souhaitent un accord avec la  droite pour mettre fin au boxon à l’Assemblée nationale, ils sont 86%  à droite  et 83%  dans la Macronie !  On mesure la  vanité  du combat que veulent mener les Ciotti, Marleix and C°. Ils  ne risquent pas d’être entendus, encore moins compris.  L’intérêt national mérite mieux qu’une hypothétique reconstruction. Macron aussi est concerné : l'écoute n'est pas sa principale qualité à monsieur "Je sais tout" !. Car il y a urgence !

 


DROITE REPUBLICAINE ET GAUCHE SOCIALE-DEMOCRATE

Assemblée nationale

Ce printemps politique serait-il vivifiant ?

La  sociale-démocratie, que l’on croyait enterrée, bouge  encore, et ce  jusque dans la gauche du gouvernement. Elle prend la forme d’une social-écologie, teintée de provincialisme, toujours aussi redistributive.  Elle se prend à espérer  au sein du courant « Refondations »  de Nicolas-Meyer  Rossignol avec  pour objectif de  sortir le PS de  l’emprise de la NUPES. Elle rêve d’un avenir plus serein avec  Bernard Cazeneuve qui a  lancé  son  propre mouvement la « Convention »  avec  en pointillé une candidature en 2027. Pourtant pour cette gauche-là, la partie n’est pas gagnée.

La  droite républicaine, LR pour ne pas  la nommer, que l’on disait en  perdition, existe encore  bel et  bien. Il n’est que d’entendre  les  hurlements de  toutes les gauches  pour s’en convaincre. On la disait incapable d’imposer des idées et à l’occasion de  la réforme des retraites,  elle s’est quelque peu désunie  sur un sujet  pourtant en or pour elle à cause de quelques jeunes  députés en mal de démagogie.  Mais voilà qu’elle refait surface et cette fois en bon ordre  de  marche. C’est oublier que le  parti  peut s’appuyer sur 200 parlementaires qui en font  la première force législative et un puissant réseau d’élus locaux à travers  toute la France.  Avec la  double proposition de  loi sur l’immigration déposée  au Sénat  et à l’Assemblée nationale  en même temps, le parti tient un sujet qui peut  lui permettre de rebondir. De  ce  point de  vue, la Droite républicaine a  plus de chances  de desserrer l’étau  constitué par la Nupes et le RN, que la sociale-démocratie.

La doxa du gauchisme.

Les récents débats qu’elle a organisés nous montrent que la sociale-démocratie des Rossignol,  Delga et Cazeneuve n’a pas encore franchement rompu  avec  la doxa du gauchisme culturel dicté par  la Nupes, sur l’école, la laïcité, l’immigration. L’impératif multiculturel, le laxisme migratoire et son discours de déni, la déconstruction de l’héritage du passé, cette  forme radicale du progressisme occupe encore une trop  large place dans leur approche. Cet enfermement culturel explique en grande partie la faiblesse politique de la gauche ? L’activisme des gauchistes et des écologistes radicaux dont elle ne se démarque pas  assez constitue un frein puissant à son retour en grâce. Des signaux positifs existent néanmoins comme la  résistance au wokisme  et aux  études de genre d’intellectuels « universalistes » courageux au sein de l’Université et l’entrée de Sylviane Agacinski à l’Académie française. Malgré tout, le chemin sera long.

Un débat salutaire.

Les Républicains viennent de prouver qu’ils travaillent.  Ils prennent l’initiative à juste titre avec les propositions audacieuses sur l’immigration qui en sont la démonstration. L’immigration est un sujet de vive inquiétude pour tous les  Français   et s’emparer de la question n’est  pas faire le jeu du RN, bien au contraire et montre aussi combien les partis de gauche sont déconnectés de la réalité et même de leur électorat. Elles ont le  mérite de faire sauter les tabous et d’obliger  le gouvernement à sortir de son  apathie sur le sujet : son propre projet n’est ni fait ni à faire, plombé  par le  « en même temps » qui le rend illisible. Au contraire, la  majorité aurait tout intérêt à trouver un dénominateur commun avec la droite. Il existe dans le  pays un large consensus pour que notre pays reprenne, sur ce front, possession de son destin.  Le  Danemark donne l’exemple à suivre.  De  même qu’il est grand temps de revoir les accords internationaux qui lient la France et l’Algérie depuis 1968. Dans le contexte actuel, la clarification sera bénéfique pour les  deux pays. 

Sous  l’égide d’Eric Ciotti, sont lancés ce mois-ci des Etats-Généraux dont le but est de mettre à jour le logiciel du parti pour qu’il soit en phase avec la société de notre temps, et prêt pour affronter les prochaines échéances électorales. Les  caciques  du RN ne s’y trompent pas, qui concentrent leurs flèches sur la droite, rejoints par  quelques partisans de Zemmour. Et comme au sein de LR, les talents ne manquent pas, il n’est  pas  déraisonnable d’imaginer un avenir plus serein pour  eux. Il apparaîtra alors, le  moment venu, que Les Républicains sont la  seule alternative possible à Marine Le  Pen.  

La reconstitution d’un vrai débat entre  la  gauche sociale-démocrate et  la droite libérale et républicaine, est ce  qui pourrait  arriver de mieux à notre vieux pays. On n’en est pas  encore là.

 


DURA LEX, SED LEX !

Conseil_constitutionnel

La  page est  tournée, enfin !

La réforme des retraites est définitivement sur les rails. La proposition de loi du groupe LIOT n’avait aucune chance d’aboutir. L’article 40 de la Constitution interdit à une nouvelle loi de priver l’État d’une source de financement si elle n’est pas compensée par une autre recette. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, a donc pris ses responsabilités puisque le Président de la Commission des Finances, le LFI Coquerel avait cautionné à tort le  projet. Devant l’annonce du blocage, messieurs De  Courson et Pancher se sont donc résignés à retirer leur projet, qui plus est, vidé de sa substance  puisque l’article visant au retrait de la mesure d’allongement à 64 ans   avait été censuré en commission. On notera  au passage que la technique poutinienne du mensonge et de l’inversion des rôles a  fait des petits et que  le groupe de La France Indigne utilise la même rhétorique : le  blocage démocratique qui  empêche de débattre c’est les autres, eux qui l’ont empêché par l’accumulation des  amendements et leur attitude forcenée transformant la Chambre en « Zone à Délirer », avec Mme  Panot et M. Bompard dans leur meilleur jeu . La vraie démocratie, c’est celle qui respecte les  règles et les institutions et la Présidente de  l’Assemblée a bien joué son rôle. Permettre le débat sur cette  loi, c’était créer  un dangereux précédent. La « Loi est  dure, mais c’est la Loi ! »

Idiots utiles.

On se demande bien ce qu’ont  pu chercher Messieurs Pancher et De Courson. Surtout ce dernier qui nous avait habitués à plus de rigueur intellectuelle et financière. Avec leur  motion de censure, heureusement rejetée, et leur projet de loi, ils ont attiré  les feux de la rampe. Grand bien leur face.  Ils ont surtout été les « idiots utiles »  des extrêmes de l’Assemblée qui n’en demandaient pas tant. Ils  ont surtout été à l’origine d’une agitation démagogique et inutile qui discrédite un peu plus  la représentation parlementaire, car  ils savaient pertinemment que  leur projet de loi n’avait aucune chance d’aboutir. S’il avait été adopté par l’Assemblée, le Sénat n’aurait pas suivi. Si le Sénat l’avait voté aussi, ce qui aurait été bien improbable, le Conseil constitutionnel aurait invoqué l’article 40 de la Constitution. Il est urgent de travailler dans un climat plus serein, il y en a assez de cette pantomime de marionnettes dont les ficelles sont tirées par des Machiavel. Les opposants à la réforme ont épuisé le vocabulaire lié aux dictatures. Ils n’auront plus de mots pour décrire Poutine ou Xi Jinping. Il ne fait pas de doute que l’initiative des Liot a contribué à l’hystérisation des débats. Ce faisant, M. de Courson ne travaillait pas pour l’intérêt général, il voulait marquer un « coup » historique. Et il l’a fait en diffamant le gouvernement qu’il a accusé, bien sûr, d’être autoritaire, dominateur et anti-démocratique, de prendre des mesures illégales alors que ce sont leurs initiatives qui l’étaient. Peut-être sont-ce les inquiétudes du déclin et de la fin d’une carrière qui le motivent …

Poursuivre  les réformes.

Le président de la République et la Première ministre ont remporté plusieurs victoires d’étape et la réforme aura bien lieu, puisque la loi a été   promulguée et que  les  premiers décrets d’application sont parus, ce qui ouvre la voie à d’autres réformes. Certes, la bataille, finalement perdue par les oppositions, laissera des traces dans une opinion mécontente. Mais la potion amère n’est désagréable qu’au  moment de l’avaler. Les Français finiront par s’habituer à la réforme,  comme pour  toutes  les précédentes. Il appartient au gouvernement de s’emparer des sujets que la loi n’a  pas traités ou insuffisamment et proposer qu’elle soit complétée par des mesures sociales pour des catégories de gens qui s’estiment menacées.

Encore un épisode bien inutile qui se termine dans la confusion  pour ses protagonistes. Puisse la leçon servir pour la suite  …

 


POUR QUI SE PRENNENT-ILS ?

Comédie grecque

 

On croyait que le festival de Cannes était la fête du cinéma. Il n’en est rien. Quelques-uns des participants en ont fait une scène politique en attaquant la réforme des retraites et la politique culturelle du gouvernement.

La contestation n’épargne aucun domaine.

 On peut  comprendre que les films en compétition traitent de sujets socialement et politiquement douloureux, on ne comprendra pas que, au lieu d’apporter une pause dans le débat, ils en rajoutent à la crise. Mme Justine Tiriet, dont il ne faut peut-être pas exagérer la notoriété, a reçu la Palme d’Or pour son film « Anatomie d’une chute ». On attendait d’elle qu’elle prononçât quelques remerciements. Mais l’ingratitude est une tare insondable. Elle a fait un discours militant, de type mélenchoniste, pour dénoncer à la fois la réforme des retraites et la politique culturelle dont elle vit en grande partie. Et en quels termes… « Le gouvernement a nié de façon choquante » la mobilisation et il « veut casser l’exception culturelle ». Bonne cinéaste, mais attendons l’épreuve du grand public, elle est peu fiable sur l’exactitude des faits.

La tartine bien beurrée.

Applaudie par toute la gauche et surtout l’extrême, elle a quand même obtenu une riposte de la part de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui semble avoir décidé de ne pas s’en laisser conter chaque fois qu’un artiste profite d’un prix qui lui est décerné pour stigmatiser le gouvernement. La ministre a rappelé l’effort de l’exécutif pour protéger la création intellectuelle. Comme l’a souligné le maire de Cannes, le LR David Lisnard, qui juge « ingrate et injuste » Mme Tiriet, la metteuse en scène a vite oublié le plan du Ministère de la Culture de 350 millions d’euros en sept ans pour favoriser le cinéma français.  D’autres voix se sont levées, comme celle de Pierre Lescure, pour rejeter les propos à la fois fallacieux et pervers de Mme Tiriet.  Celle-ci reconnaît (un éclair de lucidité ?) qu’il lui est plus facile qu’à d’autres metteurs en scène de trouver le financement de ses films. La vérité, c’est qu’elle fait sa critique acerbe  la tartine beurrée des deux côtés en main, comme dirait Roselyne ! On peut faire, certes, beaucoup de reproches à  l’action du gouvernement, mais il vaudrait mieux éviter de s’en prendre à l’une des actions gouvernementales qui fonctionnent le mieux. Jusqu’à quand les intellectuels de gauche vont-ils faire la pire des politiques, celle du mensonge ?

Il est vrai que les artistes n’ont rien à perdre, sinon leur liberté. C’est le marché qui dit si un film est bon ou non, mais « L’anatomie d’une chute », aidé par sa Palme d’Or, fera, peut-être, une brillante carrière. C’est tout ce que nous souhaitons à Mme Tiriet en espérant néanmoins qu’elle cesse de se croire en enfer.

 


INCORRIGIBLES !

Ena

 

Nos technocrates n’apprennent vraiment rien.

La France attendait avec impatience le rapport de l'économiste Jean Pisani-Ferry sur la transition écologique. Il vient d’être remis à la Première ministre. Il va nous permettre de sauver le pays et de servir d'exemple au reste du monde. Rendez-vous compte, la France est le seul pays à avoir trouvé la solution au réchauffement climatique et le brave Béchu s’en trouve soulagé.

Le coût de la transition écologique va être gigantesque.

Cela, on le savait. Il faudra près de 70 milliards d'investissements annuels. Mais là où ça devient intéressant, c'est qu'on sait comment les financer. Le rapport n’invente rien, il  propose une méthode infaillible qui repose sur les deux mamelles de la France politique : la dette et l'impôt sur la fortune.

La dette : il faut l'augmenter.

Elle  est pourtant déjà énorme, mais comme elle sert à financer le sauvetage de la planète, elle ne doit pas nous inquiéter. Selon les  rapporteurs, mieux vaut vivre avec une dette encore plus abyssale et sauver la planète que mourir de chaleur avec une dette et des dépenses publiques sous contrôle.
Une évidence, quoi ! Cela  ne sera pourtant pas  suffisant.

Et retour de l’ISF.

Comme on ne peut pas tout financer par de la dette, et on se demande bien pourquoi  si elle est si indolore, il suffira d'augmenter les impôts pour financer le reste. Quelle surprise ! Et revoilà un impôt sur les riches. Pas sur les milliardaires et les super riches, non, un impôt sur les 10% de la population les plus aisés. Ces salauds de riches qui sont coupables de tous les maux. Il suffirait donc de taxer leur patrimoine financier qu'ils ont accumulé pendant toute leur vie. Rappelons que 74% de l'impôt sur le revenu est payé par les 10% des ménages les  plus aisés. C’est la double punition. Dans notre pays, il ne fait pas  bon de réussir. Quel manque d’imagination !

Le plan d’action du gouvernement.

Lundi dernier, la première ministre Élisabeth Borne a annoncé le « plan d'action » du Gouvernement pour réduire de 50% les émissions françaises de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990, directement inspiré de ce rapport. Ce plan implique de mobiliser 70 milliards d'euros par an, soit environ 400 milliards jusqu'en 2030, ou encore 20 fois le gain estimé de la réforme des retraites. Aura-t-il un effet mesurable sur le climat ?  Dans le même temps la Chine pollue comme jamais, sans parler de l’Allemagne qui a rouvert ses centrales au charbon … Il n'aura pas non plus un quelconque effet d'entraînement sur les autres pays, la France étant déjà, et depuis longtemps, l'un des pays les plus vertueux du monde sur le plan de l'environnement,  grâce  à son énergie nucléaire. Le  seul  effet à en attendre, c’est l’affaiblissement de la compétitivité de nos entreprises. Il pèsera évidemment aussi sur le pouvoir d’achat. 

Cela s’appelle se tirer une balle dans le pied.

 


TOUT CE QUI EST EXCESSIF…

Archibald en colère

 

Sarko, le feuilleton…

Le Tribunal en appel a tranché :  Nicolas Sarkozy est condamné  à 3 ans de prison dont un ferme ainsi que le  juge  Azibert et son avocat, Maitre Herzog, pour « trafic d’influence ».  Inutile de revenir sur l’affaire, à partir d’une écoute téléphonique très  contestable sur une autre affaire, dont le condamné n’avait pas connaissance évidemment, le  PNF a capté un  message aussitôt exploité.  Le trafic d’influence pour lequel il y a condamnation n’a donné  lieu à aucune démarche, aucune rétribution, aucune contre-partie. Inutile de commenter un jugement de justice,  sa sévérité  en regard des faits en dit tout. Ce qui est excessif est insignifiant. On comprend que les intéressés se pourvoient en cassation. Plus politiquement, il y aurait lieu de s’interroger sur l’existence de ce  PNF mis en place  par François Hollande et sur ses méthodes quasi inquisitoriales. Quel quidam ne serait pas tenté de penser à une justice orientée ?

L’arnaque de LIOT.

Dans la même veine de l’excès, la proposition de loi du groupe LIOT  à l’assemblée nationale, ultime tentative de barrage contre  l’application de la loi sur la réforme du financement des retraites. Ce groupuscule animé par deux  électrons libres  pour ne pas  dire irresponsables, Bernard Pancher et l’ineffable Charles de Courson, compte rassembler toutes les oppositions pour tenter de trouver  une majorité pour voter un texte qui devrait, en toute logique, être irrecevable puisqu’il veut abroger une  mesure qui privera l’Etat de 15 milliards d’euros de recette, sans en prévoir la  compensation, ce que le règlement de l’Assemblée nationale interdit. Sans compter sur le fait que cette proposition n’a aucune chance d’être examinée par le Sénat au moins avant l’automne et encore moins d’être votée. Alors à quoi sert cette initiative sinon à prolonger l’agitation dans le pays. Moi, j’appelle ça la dictature des  minorités et pouvoir de nuisance.

Alerte sur la démographie.

La France  va se retrouver en première ligne. C’est une alerte lancée par les agences de notation. Elles s’inquiètent des finances publiques des pays développés, du fait de la démographie et du poids des retraites. Avec la chute des naissances, et donc de la population active, et l’allongement de la durée de la vie, la charge des retraites va mener les dépenses publiques dans le mur. Inévitablement les déficits vont déraper et donc les dettes vont suivre. Et un dérapage des dettes avec des taux élevés provoquera inexorablement une dégradation des notations des pays, avec  à la clé  la hausse des taux d’intérêts. Sans compter le coût de la santé :  une population beaucoup plus âgée est plus consommatrice de santé publique. Si  bien que les agences de notation prévoient que la combinaison du poids des retraites, du coût de la santé et des taux d’intérêt élevés va provoquer un cocktail explosif pour les finances publiques. La part de la population des plus de 65 ans dans les pays développés, mais aussi en Chine, va passer de 20% aujourd’hui à plus de 30% en 2050. Et selon S&P, la dette de la moitié des pays développés sera considérée comme pourrie d’ici 2060, du fait du poids de la charge. La France, pire élève, est très mal placée évidemment. Et le déficit des États les plus dépensiers pourrait dépasser les 9% du PIB dans le même temps, du simple fait du vieillissement de la population. Pour les agences de notation, il faut des réformes urgentes sur le financement de la retraite et sur la durée de cotisation. Tiens donc ! Quand on voit ce qui s’est passé en France, on a du mal à imaginer qu’on va pouvoir passer l’âge de la retraite à 70 ans… Ou qu’on va s’attaquer, enfin, aux régimes spéciaux. Et pourtant, plus on attendra pour agir, plus ce sera douloureux. Il va falloir travailler plus longtemps, il va falloir cotiser plus, et les retraites seront encore moins élevées qu’aujourd’hui. Une seule solution, le recours à la capitalisation. Encore un gros mot ! Nous voilà prévenus.

Pour terminer, le gros mensonge de Laurent Berger dans le JDD : il considère toujours que la réforme n’a pas été votée  par  l’Assemblée nationale, avec  le 49-3. Il oublie que la motion de censure qui a suivi a valeur de vote  favorable  en étant repoussée !

 

 


ON NE TOUCHE PAS A LA CINQUIEME !

Constitution

 

Mauvaise République ou mauvais génie ?

« C’est une mauvaise République », a déclaré récemment Jean-Luc Mélenchon en parlant de la Cinquième. « Il n’y a  pas de crise démocratique, les institutions fonctionnent », lui répond Gérard  Larcher, Président du Sénat et deuxième  personnage de l’Etat. Ce seul qualificatif de « mauvaise » correspond à une erreur d’analyse politique. Le chef de la France insoumise dispose d’un lot d’arguments tous superficiels : une République gouvernée au 49/3, article de la Constitution honni par le peuple, qui impose à une immense majorité de Français une réforme des retraites qu’ils abhorrent, qui donne à l’exécutif des pouvoirs d’exception. Mais, en réalité, cette crise ne vient pas du 49/3. Elle vient de l’incapacité des partis extrêmes à trouver une majorité absolue. La question ne porte pas sur un abus de pouvoir de nos dirigeants, elle concerne le respect des institutions et de la démocratie. L’opposition syndicale et politique a créé un vacarme énorme autour de son aversion pour la réforme, mais elle n’a pas son compte de suffrages, même si l’on ajoute les frontistes aux insoumis et qu’on leur cède en plus quelques républicains désireux d’éliminer Emmanuel Macron avant l’heure.

La sixième, c’est la quatrième !

La sixième République à laquelle rêve M. Mélenchon n’est pas une innovation. Elle a existé et en privant Emmanuel Macron d’une majorité absolue, le peuple a tenté d’accorder au Parlement les atouts qu’il avait déjà au temps de la Quatrième. Si un événement s’est produit en 2023, c’est bien ce tropisme presque irrésistible vers le régime des partis qui nous apporterait la bonne République. Encore faut-il que les partis soient encore debout. La France n’a pas besoin d’un retour en arrière. Rappelons-nous : changement de gouvernement tous les six mois, instabilité structurelle où les groupuscules  font la loi comme on le voit aujourd’hui avec  le  minuscule groupe LIOT, avec  comme conséquence l’affaiblissement des institutions et le danger d’explosion sociale ou de tentative de coup d’État. D’ailleurs Mélenchon n’est-il pas un admirateur des « duce » sud américains ?

Jean-Luc fait le lit de Marine.

La Cinquième est « mauvaise » parce que la gauche est structurellement minoritaire et cela ne date pas d’aujourd’hui. Elle s’est rassemblée au sein de la Nupes ce qui a conduit à donner un blanc-seing à la France insoumise, laquelle n’a pas le moindre espoir, même si, en 2022, le chef de LFI a obtenu 22 % des suffrages, de conquérir l’Élysée. En revanche, Marine Le Pen a acquis durablement la deuxième place au premier tour. Plus LFI hurle, plus le RN se tait. Plus LFI conteste, plus les électeurs se convertissent à l’extrême droite. Plus le désordre augmente avec son cortège de manifestations et de violences (460 policiers blessés lors du 1er mai), plus le RN se renforce. Il serait étrange que Jean-Luc Mélenchon soit distrait au point de ne pas se rendre compte qu’il fait le lit du RN. S’il fait son cirque, c’est parce qu’au fond de sa pensée, une victoire de l’extrême droite offrirait aux forces qu’il contrôle l’occasion d’une révolte voire de tenter une révolution. J’exagère ? À peine.

Mauvais républicains.

On ne remerciera jamais assez  le Général De  Gaulle d'avoir doté le pays de la Cinquième République qui a une constitution démocratique qui donne sa chance à chaque parti et qui a prévu tous les cas de figure de gouvernance. Elle est bonne parce qu’elle protège les institutions. Elle est utile parce qu’elle est en béton et peut résister à toute tentative frauduleuse de s’emparer du pouvoir. Par contre, il existe des mauvais républicains. C’est le cas de Mélenchon et de ses comparses de la France insoumise et aussi de certains ultras de la CGT. Les appels incessants du « leader minimo » de  la France insoumise à l’émeute, voire  à la sédition, en sont l’expression la  plus visible. Peu importe que Mélenchon se prenne pour la République à lui tout seul, mais quand il affirme que « la police tue » et se réjouit de la  violence qui accompagne désormais les manifestations, c’est la généralisation du désordre qu’il recherche pensant prospérer dessus. Il souhaite aussi plonger la Cinquième République dans l’opprobre  par le comportement vulgaire de ses représentants au Parlement : pauvreté de l’expression, dérapages verbaux, insultes, grossièreté  gestuelle des bras d’honneur ou « doigts » dont ils n’ont pas l’exclusivité mais dont ils sont les fervents utilisateurs. Plus grave, ils n’ont pas compris le sens de leur intervention quand on leur accorde la parole. La plupart du temps, ils oublient de se tourner vers  le président, le propos étant censé avoir une valeur générale, pour s’adresser à un collègue, l’apostropher  ce  qui conduit à de multiples rappels à l’ordre.  Et l’arrivée des caméras de télévision dans l’hémicycle n’arrange rien et a un effet dévastateur dans le grand public. Ces mauvais républicains ne respectent rien, pas même la mémoire, comme en témoigne les appels à « casserolades » lors du déplacement du Président de la République aux commémorations du 8 mai ou  pour honorer Jean Moulin. Alors  on imagine bien quelle République ils nous offriraient s’ils parvenaient à s’en saisir ! 

La République et la France ont besoin de  gens qui les aiment, ont besoin de stabilité, ont  besoin de respect. Demander un  peu d’espoir, en ces jours  troubles ne serait pas de trop ! Mais de grâce, ne touchons pas à la Constitution.

 


L’EPINEUX PROBLEME DE LA DETTE

Dette publique

 

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour faire le constat.

Plus nous payons d’impôts, plus les dépenses publiques augmentent et plus la qualité des services publics baisse. Le scandale est sous nos yeux et nous en faisons l’expérience presque chaque jour. Mais  si l’environnement financier  mondial a été jusque là très clément, les évolutions actuelles  devraient nous inquiéter fortement. Avec 3 000 milliards de dette publique, la France doit désormais et absolument se hâter de commencer à la  réduire. Dans ce contexte, la dette devient un problème de plus en plus épineux : c’est logique quand on distribue les chèques à tout-va parce que « Quoi qu'il en coûte » et qu'on ne fait aucune réduction des dépenses publiques.

Le début du parcours  d’obstacles.

L'agence Fitch a dégradé la note de la France de AA à AA-. Pour l'instant, cette dégradation n'aura que peu d'effet car AA- reste un double A ce qui signifie une dette de « haute qualité » selon Fitch. Une excellente note donc surtout pour un pays dont la dette dépasse 100% du PIB, très loin de l'objectif européen de 60%. Mais en cas de nouvelle dégradation, la dette passerait à « Qualité moyenne supérieure » et l'effet sur les taux d'emprunt se ferait alors ressentir. Aïe !

L’inflation va baisser. Cela prend un peu plus de temps que prévu du fait du rebond des prix de l’énergie et des hausses de salaires. Mais elle va rebaisser, c’est inéluctable, notamment parce qu’elle est en train de provoquer un ralentissement de la consommation. Mais il y aura donc encore deux hausses des taux d'ici septembre, voire trois avant une pause au moins jusqu’à la fin de l’année. De quoi, néanmoins, renchérir un peu  plus le service de  notre dette. Re-aïe !

Tenir bon sur la réforme.

La tâche semble insurmontable, mais contrairement aux prédictions des Cassandre, des moyens existent pour la ramener à un niveau supportable. Le  gouvernement subit depuis le début de l’année un tir nourri contre sa politique financière. Mais il n’est pas privé de quelques instruments susceptibles de lui faciliter le travail. L’inflation, si décriée partout, a déjà eu un effet positif sur nos emprunts dévalués par la hausse des prix. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a tenté de démontrer, face à des interlocuteurs plutôt sceptiques, comment il allait procéder.

La réforme des retraites joue un rôle essentiel dans la tâche qu’il s’est assignée. À terme, elle rapportera de l’argent qui permettra de ne pas augmenter les cotisations et de ne pas réduire les pensions. Des torrents de critiques ont noyé l’exécutif auquel on reproche son « quoi qu’il en coûte »  suivi par une politique d’austérité. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Grâce au maintien du pouvoir d’achat des Français pendant la période de la pandémie, les structures économiques sont restées indemnes. Malheureusement, la gratitude populaire n’existe pas, surtout avec des Insoumis à la  manoeuvre. Certains voudraient que les pouvoirs publics réitèrent le programme appliqué au Covid. Cependant, il ne s’agit pas de la même maladie. Le pouvoir d’achat a  été épargné en distribuant quelque 400 milliards d’euros. Un exploit qui ne peut pas être renouvelé sauf à aller à la  catastrophe.

Désormais, il faut agir vite.

Beaucoup de prédateurs attendent que notre pays fasse défaut. Si Ficht a déjà abaissé la note  de la France, d’autres agences de notation suivront bientôt. Pour revenir à une note plus favorable, il faut abaisser le taux de la dette par rapport au PIB. Et il n’y a pas trente six solutions. Nous devons puiser dans notre dynamisme économique les ressources qui nous permettront de figurer un jour parmi les nations européennes qui sont sorties de la nasse. S’il est vrai que cela passe par des efforts gigantesques, il faut néanmoins agir vite. Ceux qui entretiennent la crise sociale scie la branche sur laquelle ils sont assis, d’autant  plus, on le voit bien, qu’il est impossible  pour  le pouvoir de faire  marche arrière sur la réforme.  

Une manœuvre délicate.

Pour nécessaire qu’elle soit, La manœuvre de désendettement se révèle délicate et  l’effort doit être soigneusement élaboré. Il ne doit pas casser la croissance et ne doit pas augmenter les inégalités. L’inflation peut jouer un rôle bref, mais utile, mais elle aussi représente un danger qui doit disparaître. Le seul moyen du redressement, c’est une réduction des dépenses publiques : la France est le pays européen qui consacre la partie la plus imposante de son PIB à la dépense sociale. Il y a des records qu’il est préférable de ne pas battre. Le refus du gouvernement de céder aux injonctions syndicales ne correspond nullement à un entêtement ou à un caprice du président de la République, il s’inscrit dans une logique financière qui ne laisse plus aucune marge.

Les autres remèdes relèvent de l’aventure pure et simple. La réforme a provoqué une sorte de soulèvement populaire ; la baisse des pensions, la hausse des cotisations ou les deux à la fois entraîneraient une révolution. Avant de s’en tenir à la majorité hostile à la réforme et qui éructe de rage, on devrait se demander qui défend le mieux l’intérêt général. Cette remarque  est valable pour la poignée de LR qui veulent l’abrogation de la réforme par pure démagogie, ce qui est  pour moi, le pire en politique !

 

 

 


LA REFORME EN BREF

Retraites 3

 

La loi réformant le financement des retraites a été promulguée. Les critiques ont fusé depuis  et certains pensent déjà à l’abroger. Les contestations se poursuivent mais elle va entrer en application.
Même si elle a été allégée du fait des concessions du gouvernement ou des censures du Conseil constitutionnel, elle aura un impact immédiat.

Elle vous concerne si vous êtes nés à partir du 1er septembre 1961. La mesure principale et la plus discutée : le report de l'âge de départ de 62 ans à 64 ans. Mais en 2030 seulement. D'ici là, le report se fera par trois mois par année de naissance. La durée de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein va passer à 43 ans, contre 42 ans actuellement, soit 172 trimestres, d'ici à 2035. Mais personne ne devra travailler plus de 44 ans. Et l'âge de la fin des décotes reste 67 ans. Les fonctionnaires sont concernés aussi. Les régimes spéciaux sont maintenus mais le décalage de deux ans leur sera appliqué aussi. Et, heureusement, ils disparaissent pour les personnes qui vont être embauchées dès le mois de septembre.

Le volet social prévoit la revalorisation du minimum de retraite à 85% du SMIC net pour les personnes ayant tous leurs trimestres. Pour ceux qui ont cotisé au moins 120 trimestres, la revalorisation ira jusqu'à 100 euros. Ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans pourront partir à 63 ans. Les femmes ayant au moins un trimestre de majoration pour la maternité ou l'éducation et ayant cotisé les trimestres nécessaires pourront bénéficier d'une surcote allant jusqu'à 5%. Ce volet social de la réforme des retraites vient atténuer largement l'impact de la réforme. Et les droits des professions qui s'exercent dans des conditions pénibles seront renforcés.

On n’a pas  résolu tous les problèmes de retraites avec cette réforme mais elle va dans le bon sens. Elle nous ramène dans le peloton, en fin de peloton certes mais dans le peloton tout de même, des autres pays développés. Mais compte tenu de l'évolution de la démographie et du déséquilibre grandissant entre les actifs et les inactifs, d'autres réformes seront nécessaires à l'avenir. Un des  sujets qui restent en suspens est l'emploi des seniors. Pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein, il faudra travailler plus longtemps. Le problème  devrait être traité dans la future  loi travail.

Il faudra trouver le moyen de financer les retraites autrement que par la répartition compte tenu de l’évolution de notre  pyramide des âges. La solution (complémentaire) c’est la retraite par capitalisation. Elle existe déjà, et on la pratique sans le savoir : quand vous souscrivez à un contrat d'assurance vie, quand vous achetez votre résidence principale, quand vous souscrivez, et, à partir de 40 ans vous devez le faire, à un PER… La vraie réforme des retraites, c’est à chacun de se la faire en épargnant un peu chaque mois !

Comme  on le voit, pas de quoi en faire tout un pataquès, sauf à avoir d’autres visées ou  être de  mauvaise foi. La  violence qui s’est installée et qui sème les déprédations aux frais du contribuable doit cesser. 

 


COLERE CHEMINOTE : IL Y A DE QUOI !

Greves-sncf 2

 

La CGT des cheminots nous promet un jeudi noir à la SNCF pour exprimer la colère de ses employés face à  la réforme du financement des retraites. Il y a en effet de quoi être en colère, mais ce sont  des usagers dont je parle.

Quel enfer !

En 2019, les grèves à la SNCF ont coûté 850 millions ce qui représente une perte pour l’économie du pays de 300 millions. Les agents de la SNCF sont, en moyenne, plus augmentés que  l’inflation. En 2022, ils ont bénéficié d’une hausse de 5,8% contre une inflation de 5,2%. Il bénéficie d’un régime spécial de retraite. Ces agents qui   manifestent ne partiront jamais à la retraite à 64 ans, mais bien entre 54 et 59 ans, puisque dans leur entreprise, seuls les nouveaux recrutés seront concernés par le recul de l’âge légal de départ. C’est ce qu’on appelle « la  clause du grand-père ». Les régimes spéciaux ne disparaîtront qu’à partir de 2066.

Et c’est qui qui paie ?

Le  contribuable français a donc encore de longues années devant lui à compenser le déficit de ce régime très avantageux : tous les ans, la subvention d’équilibre du régime de la SNCF et de 3,3 milliards d’euros, soit 13 675 € par retraité. Autrement dit, c’est nous qui payons.  Et les pensions sont loin d’être minables. En 2021, le montant mensuel moyen d’une pension était de 2 442 €, avec un taux de remplacement de 73%.

On espère tout de  même que leur jour de grève sera décompté de leur salaire…

En résumé, moi j’appelle ça du « foutage de gueule » !

(Merci à Agnès Verdier-Molinié pour les  données chiffrées.)

 


POUR RAISON GARDER…

Qu'est-ce qu'on dit

 

Eric Ciotti a raison d’appeler toutes les forces  politiques à respecter la loi dès lors qu’elle a été validée par le Conseil constitutionnel. Par cet appel, il redore le blason quelque  peu terni par la division du groupe parlementaire qui a obligé à appliquer l’article 49-3.  Les  magistrats ont censuré six dispositions dont « l’index seniors », mais il a validé l’essentiel, soit le prolongement des carrières à 64 ans, applicable en septembre prochain. Et il sera facile de réintroduire dans la prochaine loi sur le travail les articles  censurés. Mais que de mensonges ont été proférés par les opposants à la loi sur  la réforme du financement des retraites autant par le RN que par les composantes de  la NUPES.

Inutile et injuste, ont-ils repris en chœur.

Rien de plus faux. La loi permet de garantir les pensions et de combler le déficit annoncé et creusé par la  pyramide des âges. C’est une loi comptable disent-ils avec mépris, mais dans un  pays surendetté la « comptabilité » ça « compte » justement. Quant au caractère injuste, c’est refuser  de voir   toutes les  avancées qu’elle contient notamment en faveur des  femmes et des petites  pensions.

La borne d’âge à 64 ans est inutile et va aggraver le  chômage des séniors. 

Encore faux, doublement faux. C’est le recul de l’âge de départ qui assure l’essentiel du gain financier pour équilibrer  les régimes. Et la borne d’âge, loin de fragiliser les séniors, les conforte dans l’emploi.  Toutes les statistiques montrent la  progression du taux d’emploi des 55-59 ans (75%) au fur et à mesure que l’âge de départ recule.

A 64 ans, les travailleurs sont cassés.

Pauvres  petits Français fragiles. Regardons autour de nous :  pratiquement tous nos voisins ont mis en place des âges de départ compris entre 65 et 69 ans. Evidemment, cela n’empêche pas de réfléchir aux reconversions nécessaires en fin de carrière pour certains métiers. N’oublions pas que de nombreuses dispositions sont applicables aux carrières longues et aux métiers à la pénibilité reconnue.

La  contestation est portée par plus des 2/3 des Français.

C’est répété à l’envi par  tous les gauchos de service et  les représentants du RN. Mais cette affirmation repose sur la base de sondages contestables par  la question posée. La preuve  en est : jamais le pays n’a été bloqué par le nombre des grévistes resté très bas sinon par des  blocages ciblés provoqués par des commandos  cégétistes ou autres. Et aujourd’hui, 62% des 200 000 votants du sondage du Figaro approuvent la validation de la loi… Comme quoi il faut se méfier des sondages. En dehors des manifestants interrogés, qui crient une colère surfaite, on sent davantage de résignation dans le pays que de révolte.

La loi n’a pas été votée.

Encore un gros mensonge. La procédure du 49-3, avec le gouvernement qui engage sa responsabilité, est  un vote. Le  constat est qu’il y a eu une majorité pour repousser la motion de censure qui aurait invalidée la loi. La loi est donc approuvée par une procédure démocratique. Et le recours à l’avis du Conseil constitutionnel en garantit toute la légitimité. Peut-on en vouloir au gouvernement d’avoir eu recours à des procédures peu usitées mais conformes, quant on a constaté le comportement anarchique et antidémocratique de la NUPES et des Insoumis en particulier, pour empêcher tout débat au fond sur la loi, lors de sa discussion à l’Assemblée nationale ?  De plus, c’est oublier le rôle du Sénat, où elle a fait l’objet d’un examen approfondi et plus approprié et où elle a été votée largement ! Je conseille  donc à tous ces  gamins imberbes qui crient au déni de démocratie dans la rue  en allumant des « feux de joie »  et en brisant des vitrines, de retourner à leurs études afin d’acquérir un  peu plus de discernement civique.

Les syndicats ne peuvent plus croire que la réforme va disparaître subitement.

Sur ce plan, ils sont en échec. Ils devront l’accompagner et s’ils préfèrent accroître la mobilisation et continuer à mettre le pouvoir au défi, ils finiront par perdre une partie du soutien de la population. En s’entêtant dans le refus de discuter de la clause de report de l’âge, ils ont perdu la légitimité qu’ils avaient acquise en construisant leur cause. Il  faudra bien qu’ils reviennent au dialogue avec le  pouvoir qui ne compte pas s’arrêter dans ses réformes.

 


IL EXISTE UN CHEMIN POUR EN SORTIR

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Vous l’avez compris, depuis  la défection de la petite vingtaine de députés LR sur le vote de la réforme des retraites, je ne crois  plus guère à la capacité du parti à se maintenir et à se redresser  sans changer les paradigmes du débat politique actuel.  Nous voyons bien que nous allons tout droit vers l’intronisation de Marine Le Pen, tant le message des Républicains est inaudible et brouillé. Comme pour beaucoup de nos amis, le malaise me conduit à ne plus croire en rien. Et ça, ce n’est pas possible. Le malaise, tout le monde le ressent confusément, tient dans la situation politique perçue  comme trop instable dans une époque où justement, à cause de la dégradation à l’extérieur comme à l’intérieur, il faudrait un gouvernement en capacité d’agir avec des lignes claires dans la durée et non au coup  par coup. Le teasing sur la décision du Conseil constitutionnel ne change rien. Dès le 15 avril,  quelle que soit la décision prise, la vie politique devra suivre son cours.  Autrement dit,  cette situation  d’instabilité digne de la IVème, aggravée  par le comportement de saboteurs des députés  LFI,  ne va pas pouvoir perdurer jusqu’à la fin du quinquennat. Il faut un électrochoc. Il faut en sortir.

Le rassemblement.

N’en doutons pas, la situation institutionnelle et politique est grave. Car il n’y a guère d’alternative : la dissolution, il ne vaut mieux pas y penser ; le referendum, pas mieux ;  un changement de gouvernement : en gardant les conditions actuelles, ce sera un cautère sur une jambe de bois. La  navigation à vue a ses limites. On ne va pas recommencer à chercher une majorité temporaire de projet de loi en projet de loi, se  contenter de mesures techniques qui ne fâchent pas trop. A  ce  compte-là, c’est ouvrir les portes de l’Elysée au RN, faute d’avoir pu apporter des réponses crédibles aux sujets importants. C’est Emmanuel Macron, Président de la République qui est le premier responsable  de cette situation.  Et lui seul détient la clé qui débloquerait la situation. Mais il doit délaisser ses réflexes partisans au vestiaire et jouer pleinement son rôle de garant des institutions. En s’élevant au-dessus des partis, en rassemblant au-delà de son camp, il  montrerait qu’il  est capable d’agir en prenant en considération l’intérêt supérieur du pays avant tout. Alors, il peut demander à chacun de prendre ses responsabilités et les républicains (au sens premier) de tous bords devront prendre conscience de leur responsabilité historique pour enfin s’unir. Le sursaut  passe  par le rassemblement, mot cher aux gaullistes.  Une majorité politique  est possible,  elle doit d’abord passer par un accord de gouvernement avec la droite LR. C’est réalisable s’il ne s’agit pas de se rallier, mais de rassembler, s’il ne s’agit pas de se soumettre mais de négocier, s’il ne s’agit  pas de débauchage,  mais de projet.

Elargir la Majorité de la droite à la gauche réformiste.

La tribune de Manuel Valls  d’il y a quelques jours ouvre des perspectives en montrant qu’il est possible d’associer une partie de la gauche politique à ce rassemblement,  car  il existe  encore des réformistes qui ont refusé de se fourvoyer dans l’aventure gauchiste de la NUPES. La Constitution offre le cadre adequat. Il  s’agit de sauver la République afin qu’elle ne tombe pas  dans des mains qui  la saborderaient. Il  ne sera pas difficile de trouver quelques-uns de ces républicains  de gauche, dont Manuel  Valls, pour participer à cette entreprise de redressement. Et manuel Valls fait la même analyse, le point de départ ne peut-être que la nomination d’un Premier Ministre issu des Républicains, seul moyen d’arriver de façon organisée à une majorité absolue de députés.

L’union nationale de  salut public.

C’est pourquoi l’appel des parlementaires LR publiés dans Le Figaro, me semble frappé au coin du bon sens. De quoi s’agit-il ? Pour faire court : un contrat de législature et un premier Ministre LR.  Ce serait le moyen de sortir l’action politique du discrédit dont elle souffre aujourd’hui et de rejeter dans leurs cordes  RN et NUPES en les réduisant véritablement à l’impuissance. Les  sujets pour redresser le pays ne manquent pas : rétablissement des comptes publics, défi climatique, transition et indépendance énergétique, immigration irrégulière, santé, école, sécurité … Le  bénéfice à en tirer  viendra du constat des Français du retour au fonctionnement normal de la démocratie. Alors, le  Président ne pouvant se représenter, Les Républicains retrouveront  une chance de garder le pouvoir, car  la première condition pour qu’un Républicain soit élu, c’est d’abord de restaurer la République. Le retour de  la prospérité qu’on peut espérer fera alors le reste, avec  le rétablissement de la confiance liée à la sortie de l’impasse politique.

Non, il n’y a pas besoin de big bang pour répondre aux inquiétudes légitimes des Français. Juste un  peu de volonté et de discernement. Encore faut-il qu’ils soient partagés…

 


RECHERCHE HOMME (OU FEMME) PROVIDENTIEL(LE) DESESPEREMENT !

Gaulois2

 

Triste France.

C’est la 11ème journée de mobilisation contre la  loi réformant  le  financement des retraites. Les  consultations entreprises par la Première  Ministre  n’ont évidemment rien donné de tangible hier. Aujourd’hui, Le  nombre des grévistes s’étiole un  peu plus et le nombre des  manifestants dans la rue continue de s’affaisser.  Reste la  capacité de nuisance des  plus durs, comme la  CGT et les gauchistes avec blocages  ponctuels ici et là, de quoi juste emmerder la vie quotidienne de ceux qui bossent. Espérons que nous n’aurons pas une fois de plus le spectacle  affligeant de la violence ultra-gauchiste qui défigure notre démocratie et obligent les forces de l’ordre à répliquer. Les contestataires ne  mollissent pas en verbe, mais ils sont dans une seringue. Que feront-ils  quand le Conseil Constitutionnel aura validé  la loi ?  Car il va bien falloir en sortir. Une certitude :  face à l’obstination des opposants, le pouvoir exécutif ne peut reculer. Et si je donne raison à Macron plutôt qu’à Berger, c’est  parce que des deux, celui qui se préoccupe le plus de l’avenir de la France, c’est le Président de la République.

Un vrai cauchemar.

La réforme du financement des retraites et l’agitation qu’elle génère nous cache une réalité bien triste. L’état du pays c’est quoi ? Une désindustrialisation massive qui, depuis le début  de ce siècle a diminué de  près de moitié notre potentiel et nous a laissé distancés par l’Allemagne, une dette  publique de 3 000 milliards d’euros, véritable  poudrière qui nous met à la merci de la hausse des  taux d’intérêt, le  sabotage de notre nucléaire civil dont le rapport qui vient d’être rendu souligne les incohérences des politiques menées, l’aggravation de la pauvreté qui touche 9 à 10 millions d’individus selon l’Insee, la perte du contrôle de  l’immigration si tant est qu’il ait jamais eu lieu, l’effondrement scolaire qui nous  met  à l’arrière-garde de l’Europe, la crise hospitalière,… L’Etat-nounou, pour amortir les chocs avec l’augmentation de 50% de la prime d’activité en réponse à  la crise des « gilets jaunes », le  « quoi qu’il  en coûte » qui n’est autre que  la  prise en charge des conséquences du Covid, les  boucliers tarifaires pour compenser la hausse du prix de l’énergie,  n’ont eu d’autre effet que de creuser le déficit de l’Etat porté à plus de 120 milliards d’euros en 2022.  Dans un monde où le socialisme a disparu,  sinon sous la  forme de la dictature et de la guerre, la France le pratique à crédit sans le dire,  camouflé derrière l’individualisme ravageur et irresponsable que « l’argent magique » encourage. Cette litanie  n’est en fait que  le constat de notre déclin, gros mot qu’il est interdit de prononcer, pour éviter de le  combattre.

On n’a que ce qu’on mérite.

Le populisme, large produit des réseaux sociaux, a permis à la démagogie la plus vulgaire de s’emparer des esprits du plus grand nombre. Les partis politiques dits de gouvernement ont été dépassés : la sociale-démocratie s’est effondrée, débordée  par l’obscurantisme vert et la véhémence institutionnelle des Insoumis, la droite et le centre pris au piège de leur manque de résultats sur la plupart des dossiers,  ont été débordé par l’OPA macroniste du « en même temps » et le « dégagisme ». L’absence de majorité absolue lors de la dernière élection législative a fini d’affaiblir l’exécutif et re-parlementarisé la France. Le retour des démons aurait dit le Grand Charles. Et le résultat dépasse les espérances : L’Assemblée nationale transformée en champ de foire  quand ce n’est pas en cour de récré, où le débraillé du langage le dispute à celui du vêtement, soigneusement mis en scène par les Insoumises et Insoumis : les gueux sont là, mais est-on sauvé pour autant ?  Et voilà l’impuissance érigée en norme constitutionnelle, le Président de la République transformé en « dictateur » et comparé à « Caligula » par l’inénarrable  Mathilde Panot (ne tombez pas dedans) ; les  socialistes sous la houlette du piètre Faure,  se révèlent incapables de se dissocier de cette bouffonnerie, tandis que Les Républicains, au lieu de faire la démonstration de leur capacité à gouverner par leur cohésion, étalent le spectacle indigne de leurs divisions et de leurs  ambitions  personnelles ; manque au tableau les « marinistes »  qui font profil bas, soigneusement cravatés et clean sur eux comme dans leur comportement, embusqués comme le matou prêt à bondir sur sa proie. Et pour couronner le tout, la France humiliée, obligeant le Président de la République à devoir annuler la visite officielle du roi d’Angleterre,  Charles III.  Comme remède à la  crise, voilà qu’on nous propose  de changer nos institutions,  pour plus de démocratie !  Merci, on est  en train de donner. Surtout ne touchons pas  à la Constitution qui permet encore au pays de tenir debout et nous met à l’abri des derniers malheurs. 

Reconstruire l’alternance.

Nous ne verrons le bout du tunnel que si nous sommes capables de reconstruire les conditions d’un débat démocratique entre une gauche sociale-démocrate et la droite républicaine libérale et sociale. Cette gauche existe et peut se reconstituer autour de personnes comme  Bernard Cazeneuve, Carole Delga et Manuel Valls : qu’attendent-elles pour passer à l’action et  lancer leur « manifeste pour une vraie gauche démocratique ». A droite, il faut faire converger tous les groupuscules éparpillés occupés à faire leur petite cuisine dans leur coin : qu’attend-on pour provoquer la « convention nationale de la refondation » du Modem à LR, en passant par Horizon, nouvelle énergie, et autres comités Théodule, avec autour de la table Edouard Philippe, Laurent Waucquiez, Bruno Retailleau, David Lisnard, Eric Ciotti. Mettre fin à la « balkanisation » des partis de la  gauche et de la droite modérées est une priorité.  Ensuite, reste à espérer qu’une « pointure » émergera dans un camp ou l’autre.  Prendre le risque d’exister, c’est tout ! Car la tâche peut paraître immense, mais elle n’est pas insurmontable si on sait utiliser les institutions et les outils dont elles disposent sans chercher l’illusionnisme, et si on sait jouer collectif. Notre pays  a  besoin d’un nouveau contrat social et économique.  Social par l’élaboration d’une nouvelle philosophie du travail pour faire droit aux aspirations nouvelles liées à notre époque ; économique, par un vrai plan de réindustrialisation auquel François Bayrou ne s’est pas vraiment attelé et qui est la pierre d’achoppement de tout redressement économique, seul moyen de relever nos défis financiers.

Maintenant qu’on touche le fond, quel héraut osera relever le défi.  La France l’attend, au fond d’elle-même avec impatience. Le temps presse !

 


ET SI L’INDEPENDANCE ETAIT UNE IMPASSE ?

Gaulois 2ème tour

Un parti de gouvernement, vraiment ?

Les Républicains défendent une ligne d’indépendance et entendent cultiver leur opposition au macronisme. On  peut comprendre le raisonnement : c’est vrai, la soixantaine d’élus qu’ils ont réussi à conserver l’ont été sur un discours et un projet d’opposition à Macron. Vouloir honorer ce contrat est tout à leur honneur.  Mais à l’usage et à bien y regarder,  cette  ligne d’opposition ressemble  de plus en plus à un oxymore. Le  contexte  du moment, les projets  qui arrivent à  l’examen de l’Assemblée nationale,  conduisent de plus  en plus à mettre leurs pas dans ceux de la majorité. Vouloir  le  faire sans se renier  est  compliqué à  expliquer  au plus grand nombre et devient même illisible. Le risque est grand de voir le  RN récupérer les dividendes de cette rigueur qui consiste à respecter ses convictions en soutenant les  projets gouvernementaux qui les recoupent. Encore faudrait-il que cette cohérence soit accompagnée de la cohésion  du groupe parlementaire et la dissidence de 19 députés au moment de voter la censure a créé une confusion regrettable et donné l’image du désordre plus que de la respectabilité sur un  projet aussi emblématique que celui de  la réforme du financement des retraites. Ce qui aurait dû être une démonstration de puissance s’est perdu dans  les méandres de petits calculs politiciens. Dans ces conditions, la volonté d’incarner un parti de gouvernement est partie en fumée.

L’indépendance, planche de salut.

Le parti et ses principaux responsables, Gérard Larcher en tête,  défendent le maintien de leur autonomie comme garantie d’un espace politique qu’ils refusent de voir réduit à une dualité mortifère entre les partis radicaux Nupes et RN. Le  fait qu’il existe de profondes divergences avec le  Président de la République est réel  et pousse à camper sur la ligne de l’indépendance, tout en négociant des accords texte par texte quand il s’agit de l’intérêt général du pays selon la  vision qu’ils en ont. Ils ne voient pas non plus comment dans la crise actuelle, ils pourraient s’associer  à un pouvoir qu’ils jugent responsable des désordres  dans toutes leurs dimensions, politique, économique et sociale ; et ils  pensent  que les partis associés  au pouvoir paieront la facture à la fin du quinquennat, Edouard Philippe en tête. Aussi Bruno Retailleau martèle-t-il qu’il n’est pas macroniste, Olivier Marleix reste persuadé que le chef de l’Etat cherche plus les débauchages individuels qu’une véritable alliance qui l’obligerait à gouverner avec la droite, et Eric Ciotti fort  d’avoir fait trancher la  question par les instances du parti à plusieurs reprises continue d’estimer que rien ne peut modifier l’équation d’une droite qui s’est définie et qui a résisté au séisme des législatives en cultivant sa spécificité. Mais la solidité de cette ligne n’est-elle pas qu’une apparence ?  Car, avec les frondeurs du 49-3, les partisans certes minoritaires d’un contrat de gouvernement, le  parti donne l’image d’une machine fragile avançant sur une ligne de crête d’autant plus étroite  que la société est en ébullition. Le risque grandit chaque jour que la planche de salut ne devienne un radeau de la méduse.

La  coalition peut être une bonne solution.

Le sentiment général est que le pays ne pourra pas tenir comme ça jusqu’à la fin du quinquennat. Le  gouvernement est constamment fragilisé par  les troubles,  les actions violentes de groupes organisés, les discours incendiaires des Insoumis, les divisions perceptibles à l’intérieur d’une majorité paralysée par ses divergences. Une clarification est nécessaire. Face au spectre d’une explosion sociale qui enfoncerait le pays un peu plus dans la crise, le scénario de la dissolution s’impose chaque jour un  peu  plus. Je ne donne pas cher, alors, de la peau de nos candidats républicains si cela arrivait. Nul doute  que le RN se taillerait la part du lion dans des législatives sur fond de guerre civile. Je suis persuadé que le peuple de droite, au sens large du terme, aspire à un gouvernement stable.  Je ne suis toujours pas devenu macroniste, loin de là, mais force est de constater que cela ne pourrait advenir qu’avec le renfort des députés du groupe LR à l’Assemblée nationale. Au nom  du salut public et de l’intérêt national. C’est ce que défendent déjà Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, Jean-François Copé et à l’intérieur du parti Alexandre Vincendet. Ils soutiennent l’idée qu’un accord politique avec la  majorité serait le meilleur moyen de redresser le pays. Comme le pratique Nicolas Forissier, député de l’Indre, qui se rallie à la collaboration républicaine chaque fois qu’il considère que l’intérêt supérieur de la France l’exige, il ne s’agit pas, évidemment, d’effacer la singularité LR. Mais pour cela, il faudrait une véritable négociation au fond,  avec des garanties et des contre-parties concrètes  sur le programme et  la composition du gouvernement.

Les Républicains auraient tout à y gagner : appliquer une partie de leurs projets qui leur tient le plus à cœur, apparaître comme les sauveurs de la démocratie par le retour à un fonctionnement normal de l’Assemblée nationale, participer au redressement de la France qui ne manquerait pas de se produire, renouer avec la partie des électeurs qui les ont déjà quittés. Avec, en plus, pour les nombreux talents qu’il recèle,  l’opportunité d’accroître leur audience et faire valoir leur efficacité. Car  les  places sont  à prendre et les prétendants sont presque tous dans leurs rangs.  Et je suis certain que notre électorat  du centre et de la droite  modérée, leur manifesterait sa gratitude dans les urnes, le moment venu.

Encore faudrait-il que Macron joue le jeu. La  consigne confiée à la Première Ministre "d'élargir la majorité" n'est pas suffisante. Pour l’instant, des deux côtés,  c’est  « je t’aime, moi non  plus »  et ce n’est pas raisonnable.

 

 


HALTE A LA TERREUR DES PASTEQUES !

Manif lycéenne

 

Il  se disent verts, écologistes, mais en réalité sont bien rouges, d’ultra-gauche et d’extrême-gauche.  Leur violence et leurs actions de sabotage ne cessent d’augmenter.  Il faut y mettre fin.  La démocratie  doit se  défendre.  En  commençant par  mettre  hors d’état de  nuire leurs  commanditaires et ceux qui appellent à la violence et à la désobéissance civile et en menant une action tous azimuts contre leurs vecteurs d’action et de moyens : réseaux sociaux, soutiens identifiés  … Ces « black-blocs » qui viennent paraît-il de toute l’Europe, il y a  bien quelqu’un qui les finance !

Et d’abord je ne comprends pas que des médias  de  renom  invitent Jean-Luc  Mélenchon à venir proférer ses mensonges, ses contre-vérités et ses appels à l’insurrection, avec complaisance sur leurs plateaux. On sait ce que l’admirateur de Chavez nous réserverait si, par malheur, il prenait le  pouvoir : une population sous surveillance généralisée, les opposants arrêtés et torturés ou éliminés, et une police au service  de son idéologie mortifère bien pire que nos CRS  et gendarmes républicains. D’ailleurs les mesures d’audimat signalent que l’audience chute drastiquement dès que ce sinistre individu, imbu de lui-même, apparaît à  l’écran. Je ne comprends  pas non plus ce que les  écolos autres que Tondelier  et Rousseau, et les PS  continuent de faire avec LFI.

L’écologie radicale  et  les partisans de Mélenchon sont les activistes du désordre  et de la violence. Sous couvert de défense de l’environnement ils n’ont en réalité d’autre obsession que de s’en prendre au capitalisme par tous les moyens et  de provoquer  la décroissance et la destruction des entreprises tout en faisant la  chasse aux riches. Mélenchon y ajoute sa touche de délire révolutionnaire dans  lequel il a  entraîné la gauche. Toute  son action   révèle  la nature du personnage :  telle un  « leader maximo »,  le « Grand Insoumis » rejette sa défaite  à l’élection présidentielle et la  légitimité  parlementaire, appelle au soulèvement tous  les quatre matins et justifie toutes les exactions y compris les plus  intolérables. Ses aboyeurs à l’Assemblée nationale empêchent tout débat serein et sabotent la démocratie. 

Nous avons vu samedi à Saint-Soline, après les saccages de nos villes, ces hordes de voyous entraînés  comme  des  milices, mener une attaque avec une violence ahurissante contre les forces de l’ordre.  On ne me fera  pas croire que  la seule présence de  celles-ci  a pu motiver ces exactions.  On ne vient pas se promener à la campagne, tranquillement, comme le suggère Mélenchon, avec un sac à dos plein de pavés et muni d’un coktail molotov. A d’autres ! Dans n’importe quel pays démocratique digne de ce nom, ces faits susciteraient une réprobation et une indignation  unanimes. Or,  nous voyons Marine Tondelier, Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon émettre des propos qui excusent l’indéfendable. Non, on ne renvoie pas gendarmes et  barbares dos à dos. En réalité, ces gens-là et leurs affidés sont les fossoyeurs de  la République ; ceints de leur écharpe tricolore, ces élus prônent la désobéissance civile puisque participant à une manifestation non autorisée, et leur comportement  appelle ouvertement à la sédition. Pour cela ils  mériteraient d’être poursuivis.

La nouvelle manifestation contre le projet de loi de réforme des retraites organisée ce 28 mars va être  encore une occasion pour les « casseurs » de mettre la terreur dans nos villes. Leurs exactions n’ont aucun rapport avec le sujet : ils viennent pour casser, pour blesser, pour tuer des policiers et des gendarmes ; leur objectif n’a rien à voir avec la réforme des retraites, leur objectif est de déstabiliser nos institutions républicaines et de mettre la France à feu et à sang. Le service d’ordre des syndicats risque encore d’être  débordé et il va revenir aux policiers et gendarmes, encore une fois de les  empêcher de nuire. Alors, n’écoutons pas ces députés LFI qui exigent qu’on supprime les brigades motorisées, trop efficaces  à leur goût. Il s’agit, encore une fois, de ne pas laisser s’installer la loi du plus fort et la  barbarie. 

Quant au soi-disant « comportement responsable »  des syndicats, j’ai envie de  sourire. Ils  sont dans une attitude de blocage depuis  le départ, annonçant que le recul de  l’âge de départ  n’était pas négociable. La radicalisation,  c’est d’abord eux. C’est d’autant plus inacceptable que le contenu de la loi comporte de  nombreux progrès à côté de la mesure d’âge qui s’avère inévitable si l’on veut maintenir la pérennité  du régime par répartition. Le chantage de  Laurent Berger sur la « pause » est d’autant plus malvenu.

 


ECHEC … ET MAT ?

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Macron n’a rien compris !

Les syndicats et les oppositions ont riposté à l’interview d’Emmanuel Macron par un jugement méprisant : il n’a rien compris. En réalité, il s’agit d’une grave erreur d’analyse. Le Président a compris qu’il était en minorité ; il a compris que le vote de la loi par l’Assemblée nationale n’était pas sûr et il a préféré utiliser le 49/3. Bref, il a compris qu’il fallait un peu forcer le destin. Qu’aurait-il donc dû faire ? Se rendre en rase campagne aux forces de la contestation alors que la Constitution lui offre les moyens de résister ? Il a compris qu’il est impopulaire et il a déclaré sans nuances qu’il préférait cette impopularité à l’abstention. Et d’ailleurs quelle confiance accorder à des sondages qui affirment que 2/3 des Français sont contre sa réforme quand on voit les questions posées : vous en connaissez des gens qui répondrait oui à la question « voulez travailler deux ans de plus ? ».

Macron assume.

Il a bien compris qu’il est personnellement rejeté par le peuple au même titre que sa réforme honnie. Il a compris aussi qu’il  est  victime du raz-de-marée démagogique mis en place par des partis qui ne  voient pas plus loin que leur intérêt  existentiel et le maintien de leurs privilèges Il a surtout  compris que s’il montrait le moindre signe de faiblesse, ses adversaires auraient cherché à l’achever, en bons requins qu’ils sont. Il ne risquait donc pas de s’attarder sur ses propres erreurs ni de se livrer à un mea culpa dont il aurait dû ensuite tirer la conséquence logique en affaiblissant un peu plus  l’exécutif. Oui, il est en danger, oui, il est vulnérable comme aucun président de la Vème ne l’a été avant lui.  Et du moment où il ne peut pas se présenter pour un troisième mandat, toutes les forces de la contradiction se sont liguées pour l’abattre.

Non rééligible, c’est sa force.

Il ne peut pas se présenter à nouveau, c’est une force. Il n’a rien à cacher, il s’est présenté brut de décoffrage, blessé, déçu par le peuple versatile qui l’a réélu il y a un an et qui, aujourd’hui, contrairement à toutes les lois, exige qu’il « dégage ». Enfin, ce n’est que  l’écume du peuple. En profondeur, en est-on certain ? Comme un judoka, il a utilisé la violence de la contradiction pour faire chuter l’agresseur. Après, on a cru comprendre qu’il n’avait rien compris, alors que, en vérité, il a tout compris. Il savait bien que les risettes et les vains efforts de séduction ne feraient pas le poids. Ses adversaires semblent triompher après la manifestation  d’hier, mais à quel prix ? En réalité, ils sont en échec, et ils le savent. Si le conseil constitutionnel valide la loi, ils n’auront plus que la violence à leur disposition. Ils sont dans une impasse. Car ils n’ont rien de crédible à proposer pour résoudre  le problème posé. Mélenchon le  sent bien qui radoucit son discours.

Une image  déformée du pays.

L’importance des cortèges, la radicalité des discours des  manifestants répercutées à tous les échos par les médias omniprésents attirés par le spectacle du sang et du feu, n’arrivent pas à cacher la  France profonde  qui continue  à travailler : même pas  25% de grévistes dans l’Education, naguère bastion syndical, 15% dans la fonction publique d’Etat, 25% chez les énergéticiens … Et tous ces Français qu’on emmerde avec la pénurie à la pompe et qui ont besoin de carburant pour bosser ou qui galère pour attraper un train ou un métro. Le pays n’est pas à l’arrêt et Fabien Roussel  se ridiculise en appelant au blocage total, se croyant à l’époque de Maurice  Thorez et oubliant qu’il  a contre lui le  télétravail …

Force doit rester à la loi.

Je ne suis pas devenu macroniste, loin de là. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre.  Entre la chienlit des incapables et le courage de réformer  parce que c’est incontournable, il n’y a pas photo. J’ai entendu tellement de mensonges et de contre-vérités sur cette réforme que ce serait une calamité que de laisser ceux qui les profèrent l’emporter. Je sais aussi que si le Président tient bon c’est qu’il n’a pas  d’alternative pour le « en même temps ».  Après le « quoi qu’il en coûte », la France est le dos au mur financièrement. On peut penser ce qu’on veut de lui, il faut reconnaître son courage et même son sacrifice, bien qu’il n’ait rien à perdre. Dans son intervention, il a voulu rappeler de quels instruments on ne peut pas priver un président en exercice. Il a eu raison de faire référence au sac du Capitole : c’est l’objectif des émeutiers et ils ne l’ont pas caché. Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas appelé à l’insurrection ?

Mais ce qui est le plus étonnant dans toute cette affaire, c’est l’inquiétude des jeunes pour leur retraite, comme si, dans les années qui viennent et avant qu’ils y arrivent, il n’y aurait pas d’autres réformes. Surréaliste ! Ils vivront peut-être plus de cent ans et devront cotiser jusqu’à 70 ans. Que voulez-vous, c’est la France d’aujourd’hui : une jeunesse qui compte les jours jusqu’à la retraite, comme s’il n’y avait aucun épanouissement dans le travail. Oui,  le  prochain chantier urgent, c’est celui de la réhabilitation de la valeur travail ! Le mandat est de cinq ans et oui, il y a  encore à faire. Macron est encore le chef d’orchestre et il force les musiciens, disciplinés ou non, à jouer sa partition. Le classique contemporain produit un résultat chaotique. Bah, on y est habitué depuis que la mode est de tout déconstruire.

 


LR : SEQUENCE DESASTREUSE

Comédie grecque

 

Fronde catastrophique.

Près d'un tiers des députés LR à l’Assemblée (19 sur 61) ont finalement voté la censure pour renverser le gouvernement, contre l’avis de la ligne majoritaire définie par leur comité stratégique. Ce faisant, ils ont gravement nui à leur parti en rendant illisible son  positionnement à l’Assemblée nationale.  Mais pas seulement : ils ont gravement dérogé à sa cohésion en s’affranchissant de la démocratie interne et en mêlant  leurs votes  à ceux de la Nupes et du RN ;  enfin, ils sont apparus en pleine contradiction avec leurs convictions, aux  yeux de l’opinion publique, en refusant de voter une réforme du financement des retraites qui contient les  mesures pour lesquelles ils ont toujours combattu et qui plus est co-construite  avec la majorité et le  gouvernement. Incompréhensible !  Et ce ne sont pas les arguments pitoyables avancés par Fabien Di Filipo sur le soi-disant déni de démocratie ou  par Aurélien Pradier, pauvre papillon pris dans la lumière des médias, sur le devoir de respecter l’avis des  électeurs sur  le terrain,  qui pourront me convaincre. Un député, une fois  élu, est d’abord un élu de la nation, il doit avoir le  courage de ses convictions et donner la priorité à l’intérêt national. Ces 19 doivent savoir que ce genre d’attitude ne paie pas : pour mémoire,  tous les frondeurs de François Hollande ont été battus aux législatives qui ont suivi.

La censure  rejetée de justesse.

Le rejet des deux motions de censure déposées par les oppositions étant acté, même de justesse, la loi repoussant de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite est donc adoptée. Le gouvernement ayant engagé sa responsabilité, cette consultation a valeur de vote d’approbation puisqu’une majorité contraire ne s’est pas trouvée. Rien de plus démocratique, puisque ce dispositif est prévu par la Constitution.  Ne laissons pas dire qu’il n’y a pas eu de vote !  Néanmoins, je trouve dommage que quelques LR aient contribué, en s’associant à eux, à la  dévalorisation du parlement orchestrée par la  Nupes et Jean-Luc  Mélenchon.  Et au lieu d’avoir  permis  le renforcement du rôle des  Républicains au sein de   l’Assemblée nationale, ils  ont  affaibli leur groupe  en le divisant gravement et  en faisant  passer ses  députés  pour des  Branquignols incapables de s’entendre. Comme si le Parti avait besoin de ça  et n’était pas suffisamment en difficulté. 

Un positionnement illisible et une occasion manquée.

Les ténors du parti vont devoir tirer rapidement les leçons de cette séquence désastreuse pour la droite. Au lieu d’être l’arbitre des élégances dans l’enceinte  parlementaire, ils se retrouvent  au contraire marginalisés avec  une image illisible dans l’opinion publique. Si Aurélien Pradié était cohérent jusqu’au bout il quitterait les Républicains  car il a fait de la surenchère politique permanente avec sa famille politique. De fait, il ne sera pas  possible de  continuer comme ça pendant quatre ans. Et s’il agace autant chez LR, c’est parce qu’il est accusé d’avoir suivi une stratégie très personnelle depuis le début du débat parlementaire sur la réforme des retraites. Son double discours au sein des instances a lassé nombre d’élus. Au-delà des divergences sur la réforme des retraites, c’est bien la question de la ligne des Républicains qui se pose. Encore et toujours. L’épisode de cette loi a fait voler en éclat la thèse selon laquelle LR pouvait soutenir les  projets du gouvernement qui lui convenaient et s’opposer aux autres pour ne pas être accusés d’être les supplétifs de la majorité. La cohésion aurait permis  d’affirmer une ligne d’indépendance avec éclat,  marginalisant du même coup Horizon et  Modem. Une belle occasion manquée. Dès lors, la situation du groupe qui s’est gravement divisé risque de devenir intenable, d’autant plus qu’aucune sanction ne sera prise contre les récalcitrants. Une chose est sûre : confrontés à une nouvelle secousse aux conséquences imprévisibles, Les Républicains sont une nouvelle fois en quête de cohérence et de clarté.

Rétrécissement ou collaboration ?

Les  Républicains ne pourront reconquérir un électorat et le  pouvoir dans ces conditions. Deux solutions s’offrent à eux : soit ils restent sur leur ligne confuse que même les « Etats généraux de la refondation » n’arriveront pas à gommer suffisamment pour convaincre les électeurs  partis voir ailleurs,  soit  ils passent un accord de gouvernement avec le Président de  la République de façon à  lui donner une majorité stable.  Cela passerait  évidemment par une demande de ce dernier et une négociation sur un programme de gouvernement comme cela se fait dans les grandes démocraties qui nous entourent. Samedi dernier, sur France Culture, Rachida Dati, présidente du Conseil national du parti, plaidait pour cet «accord de gouvernement» entre LR et Emmanuel Macron. Un choix déjà prôné par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. C’est l’analyse de la situation qui m’amène à prôner ce rapprochement. Après cet épisode, je ne vois pas d’autres  portes de sorties pour LR, sauf à voir le candidat issu de leurs rangs faire à nouveau 5%, tant ils resteront inaudibles. Il  y aurait de  nombreux avantages à en tirer :  d’abord, rien à craindre de Macron qui ne peut pas se représenter, deuxio,  le parti présidentiel est inexistant et on y cherche les talents dont LR ne manquent pas, troisio en permettant au quinquennat de se terminer dans de bonnes conditions et en ayant la main sur les réformes, Les Républicains redoreraient leur blason auprès des électeurs centristes et de droite modérés qui les  avaient quittés, électeurs dont ils auront besoin à la présidentielle, enfin quatro, en donnant à la France une majorité absolue stable, ils  permettraient au pays de jouer pleinement la  carte du redressement et d’affirmer son rôle international dans ce monde agité où  les tensions  s’exaspèrent.

Comment trouver une majorité ?

Ce n’est pas gagné. «Soyons clairs, il n’y a aucune offre de notre part», a répondu Olivier Marleix à la tribune, pointant la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la situation. «Le problème aujourd’hui c’est le président de la République», a-t-il détaillé en regrettant un «exercice isolé, narcissique et souvent arrogant du pouvoir». «La stratégie du gouvernement, c’est de fracturer LR», met en garde un ténor du parti, «c’est cousu de fil blanc». Il  n’a pas tort, mais cela  peut se  corriger. Trouver une majorité,  pour Emmanuel Macron, impose en effet une remise à plat et un changement radical dans l’art de gouverner. D’abord dans la façon de traiter ses alliés : preuve est faite que les chicayas et les mauvaises manières faites aux amis naturels de la macronie sont hautement périlleuses. Personne, au sein du MoDem de François Bayrou et d’Horizons d’Edouard Philippe, ne doit plus manquer à la majorité relative. L’arrogance d’un parti de gouvernement, travers si fréquemment observé dans l’histoire, est devenu inutilement risqué ; Renaissance doit s’y résoudre. D’autre part, la France est à droite, elle vote à droite et continue de glisser à droite. Ecole, santé, transformation écologique, immigration, lutte contre l’insécurité, reprise en main des déficits publics : sur tous ces dossiers, qui sont autant de défis au gouvernement, Emmanuel Macron porte à chaque fois qu’il l’exprime un regard de droite. Et tous entrent en résonance avec tout ou partie des propositions de LR. L’énorme gâchis de la réforme des retraites, sur la forme et sur le fond, démontre que ce n’est plus au seuil de l’hémicycle que peut se nouer un accord. C’est donc avant qu’il faut trouver des alliances, sur un programme précis, une feuille de route négociée. C’est le principal défi qui est désormais posé au chef de l’Etat.

Sinon, c’est le RN qui a un boulevard devant lui  ….

 


GENERATIONS LAGAFFE !

Société lagaffisée

M’enfin !

Scandaleux, on veut me faire travailler deux ans de plus ! Et pourtant, il y a de grandes chances  pour que ce ne soit pas fini. Parce que cette réforme, comme les précédentes n’est qu’une étape pour équilibrer provisoirement les  comptes du financement des retraites. Il faudra y revenir tant que nous n’aurons pas éclusé les générations baby-boomers qui séviront jusqu’en 2050,  avec un pic de retraités  entre 2030 et 2040. Et à cause, en parallèle d’une chute de la natalité qui ne permet pas de financer aussi confortablement le principe de répartition qui veut que ce soient les actifs qui paient en direct  pour ceux qui jouissent de leur fin d’activité. Qui est  prêt à l’abandonner ?  Personne  évidemment.  Voilà le paradoxe.  Et  comme  en plus, nous sommes le  pays où  le temps de travail est  le plus court, aussi bien mensuellement qu’annuellement, la  seule solution c’est d’allonger la carrière de chacun pour faire face à  l’allongement de la vie qui fait se cumuler le chevauchement des pensions sur des périodes bien plus longues qu’autrefois. Tous ceux qui vous démontrent que d’autres solutions de financement existent mentent !

Les bras m’en tombent.

Alors quand j’observe que près de 70% de notre bon peuple soutient les mouvements de protestation, sont compréhensifs avec ceux qui les prennent en otage et  demandent le retrait du texte, je me dis que nous sommes tombés bien bas en niveau de conscience civique. La  facilité consisterait à dire : « Les Français ne comprennent pas ! » (ou ne veulent pas comprendre).  En vérité, « ils n’écoutent plus ».  On en revient toujours au même :  les médias ne jouent pas correctement leur rôle d’informateurs, trop préoccupés  d’attirer  le chaland dans la  concurrence féroce qu’ils se livrent, ils  font appel à des plateaux contradictoires où l’on trouve à boire et à   manger, info et désinfo, vérités tronquées et contre-vérités, si bien, qu’à  moins d’être soi-même très documenté, il est très difficile de se faire une opinion. Par exemple, aujourd’hui,  le thème qui revient en boucle porte sur les députés LR et le 49-3 ou le vote, avec commentaires sortis de derrière les fagots  et suppositions… L’idéal étant de créer un climat bien anxiogène, alors que ce n’est pas le sujet principal  qui est le contenu du projet sur lequel se sont mis d’accord députés et sénateurs. Je parie que la loi sera votée. Les quelques députés LR qui s’apprêtent à voter contre se couvriront de honte  et mériteront d’être battus à  la prochaine  échéance électorale. Car, ne l’oublions pas, une fois votée, personne ne reviendra sur cette réforme,  ils se seront reniés pour rien.  

Les syndicats font  fausse route.

Certes, on  est en année électorale syndicale.  La surenchère est à l’ordre du jour, et la  CGT de Martinez et les syndicats gauchistes sont à la manoeuvre dans ce qu’ils excellent : le  pouvoir de nuisance. Ils  aiment jouer à la révolution pour de faux, ils ont le sentiment d’exister et de mettre enfin cette société libérale et capitaliste en difficulté… Même  pas.  En ces temps d’inflation, en dehors des pros de la grève et des secteurs de la fonction public habituels, , les  grévistes ne sont pas légions et le télétravail est bien commode  pour sauter les jours de galère dans les transports, car, les journées non payées pèsent à la fin du mois. Surtout, les organisations syndicales, s’appuyant sur les sondages qui n’ont aucune légitimité démocratique, excèdent les  limites de leur représentativité en prétendant parler au nom de tout le pays. En fait ils ne parlent pas au nom du peuple comme pourrait le faire un parti politique avec ses élus. Leur  légitimité vient d’élections professionnelles où moins de 40% des salariés jugent utiles de voter pour eux.  Et on peut ajouter qu’ils ne défendent pas forcément l’intérêt général, étant porteurs d’intérêts particuliers qui sont  leur raison d’exister. La meilleure  preuve  en est que les plus virulents sont ceux qui ne sont guère concernés par le projet de loi, bénéficiant eux-mêmes de régimes particuliers dits « spéciaux ».  Se ranger derrière les bannières syndicales, comme ils ne proposent pas  de projet alternatif crédible, c’est mettre en danger l’équilibre fragile entre démocratie politique et démocratie sociale, le  primat devant rester à la première. Pourtant c’est bien ce que cherche M.  Martinez quand il prétend continuer la contestation même si la loi est votée et aussi M. Mélenchon qui, sans hésiter, appelle  à un « coup de  force », ce qui relèverait  de poursuites devant les tribunaux pour incitation à la violence et au désordre public ou même « complot contre la République » !

Travail  en chaise longue.

Il  n’en reste pas moins que la  crise sanitaire a révélé au grand jour les aspirations dans l’air du temps d’un grand nombre de salariés, et souvent les jeunes, au travail « en chaise longue », une conception,  dopée à « l’Etat-nounou », qui privilégie les RTT et le temps pour soi. Comme si Lagaffe était devenu un modèle de société. Ils reprochent aux boomers d’avoir  acquis  richesse et patrimoine  en oubliant que ceux-ci ont travaillé dur  pour les obtenir. Alors, toi, lycéen ou étudiant, qui descend dans la rue pour refuser de travailler jusqu’à 64 ans alors que c’est  peut-être bien plus qui t’attend,  toi qui vivras  probablement  plus de cent ans, j’ai deux conseils à te donner si tu veux encore bénéficier de la « répartition » : bosse pour cotiser et fait au moins deux enfants pour assurer ta retraite. Bah tiens !