DURA LEX, SED LEX !
10 juin 2023
La page est tournée, enfin !
La réforme des retraites est définitivement sur les rails. La proposition de loi du groupe LIOT n’avait aucune chance d’aboutir. L’article 40 de la Constitution interdit à une nouvelle loi de priver l’État d’une source de financement si elle n’est pas compensée par une autre recette. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, a donc pris ses responsabilités puisque le Président de la Commission des Finances, le LFI Coquerel avait cautionné à tort le projet. Devant l’annonce du blocage, messieurs De Courson et Pancher se sont donc résignés à retirer leur projet, qui plus est, vidé de sa substance puisque l’article visant au retrait de la mesure d’allongement à 64 ans avait été censuré en commission. On notera au passage que la technique poutinienne du mensonge et de l’inversion des rôles a fait des petits et que le groupe de La France Indigne utilise la même rhétorique : le blocage démocratique qui empêche de débattre c’est les autres, eux qui l’ont empêché par l’accumulation des amendements et leur attitude forcenée transformant la Chambre en « Zone à Délirer », avec Mme Panot et M. Bompard dans leur meilleur jeu . La vraie démocratie, c’est celle qui respecte les règles et les institutions et la Présidente de l’Assemblée a bien joué son rôle. Permettre le débat sur cette loi, c’était créer un dangereux précédent. La « Loi est dure, mais c’est la Loi ! »
Idiots utiles.
On se demande bien ce qu’ont pu chercher Messieurs Pancher et De Courson. Surtout ce dernier qui nous avait habitués à plus de rigueur intellectuelle et financière. Avec leur motion de censure, heureusement rejetée, et leur projet de loi, ils ont attiré les feux de la rampe. Grand bien leur face. Ils ont surtout été les « idiots utiles » des extrêmes de l’Assemblée qui n’en demandaient pas tant. Ils ont surtout été à l’origine d’une agitation démagogique et inutile qui discrédite un peu plus la représentation parlementaire, car ils savaient pertinemment que leur projet de loi n’avait aucune chance d’aboutir. S’il avait été adopté par l’Assemblée, le Sénat n’aurait pas suivi. Si le Sénat l’avait voté aussi, ce qui aurait été bien improbable, le Conseil constitutionnel aurait invoqué l’article 40 de la Constitution. Il est urgent de travailler dans un climat plus serein, il y en a assez de cette pantomime de marionnettes dont les ficelles sont tirées par des Machiavel. Les opposants à la réforme ont épuisé le vocabulaire lié aux dictatures. Ils n’auront plus de mots pour décrire Poutine ou Xi Jinping. Il ne fait pas de doute que l’initiative des Liot a contribué à l’hystérisation des débats. Ce faisant, M. de Courson ne travaillait pas pour l’intérêt général, il voulait marquer un « coup » historique. Et il l’a fait en diffamant le gouvernement qu’il a accusé, bien sûr, d’être autoritaire, dominateur et anti-démocratique, de prendre des mesures illégales alors que ce sont leurs initiatives qui l’étaient. Peut-être sont-ce les inquiétudes du déclin et de la fin d’une carrière qui le motivent …
Poursuivre les réformes.
Le président de la République et la Première ministre ont remporté plusieurs victoires d’étape et la réforme aura bien lieu, puisque la loi a été promulguée et que les premiers décrets d’application sont parus, ce qui ouvre la voie à d’autres réformes. Certes, la bataille, finalement perdue par les oppositions, laissera des traces dans une opinion mécontente. Mais la potion amère n’est désagréable qu’au moment de l’avaler. Les Français finiront par s’habituer à la réforme, comme pour toutes les précédentes. Il appartient au gouvernement de s’emparer des sujets que la loi n’a pas traités ou insuffisamment et proposer qu’elle soit complétée par des mesures sociales pour des catégories de gens qui s’estiment menacées.
Encore un épisode bien inutile qui se termine dans la confusion pour ses protagonistes. Puisse la leçon servir pour la suite …
Commentaires