ET SI ON ECOUTAIT LES FRANÇAIS ?
19 juin 2023
On parle d’un remaniement.
Le petit monde politique est en proie à une agitation cyclothymique comme à chaque rumeur de remaniement gouvernemental. On sent bien que la situation bancale dans laquelle se trouve la majorité présidentielle ne va pas pouvoir perdurer jusqu’à la fin du quinquennat. Le Président, dans la tradition de la Vème est donc à la recherche du mouton à cinq pattes pour prendre la place de Mme Borne déjà usée par les incessants combats qu’elle doit mener contre une Assemblée nationale erratique dont les débats se situent au degré zéro de la vie politique, tirés vers le bas par les élus de La France Indigne, renforcés ici ou là par quelques troublions en mal de visibilité. Pourtant la situation à la fois nationale – qui peut dire que la France va bien ?- et internationale est suffisamment grave pour que l’intérêt national passe avant les luttes de clans.
Le contexte international.
La guerre d’Ukraine ouvre de nouveaux espaces aux populistes. Les enjeux du conflit et les objectifs poursuivis ont des conséquences bien visibles : l’inflation et la crise énergétique qu’il a engendrées pèsent sur les revenus des Français, fait pointer la récession en même temps que les taux d’intérêt montent. Les inégalités se renforcent, la violence et l’insécurité gagnent. Les partis populistes surfent sur ces difficultés en cherchant à les attiser. On voit bien que le danger populiste devient maximal au moment où renaît une menace existentielle sur les nations libres de la part des empires autoritaires. Les démagogues sont une arme de destruction massive dirigée contre la démocratie représentative, mais aussi contre l’intérêt et l’unité des nations libres. Ne nous leurrons pas, les populistes sont les meilleurs alliés des autocrates. Et voilà pourquoi, l’endiguement du populisme à l’intérieur de notre démocratie est indissociable de l’endiguement des empires autoritaires à l’extérieur. Voilà pourquoi, aussi, nos démocraties occidentales doivent mobiliser leurs citoyens à l’intérieur sur la défense de la liberté. La nouvelle donne stratégique nous impose d’engager un travail de pédagogie, particulièrement en Europe, pour rappeler l’enjeu réel de la guerre en Ukraine qui est la liberté politique et convaincre les peuples de supporter le prix de sa défense. Pour cela, il faut que le pouvoir démocratique soit suffisamment fort.
Retrouver une majorité stable.
Face à ce contexte, le seul moyen de redonner un peu de respectabilité à la vie politique en France et de visibilité à l’action du gouvernement, c’est de retrouver une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Il n’y a pas cinquante moyens pour y parvenir. La dissolution : n’y pensons pas, sauf à vouloir voir le RN revenir à 150 députés et aggraver la situation. Elargir le groupe majoritaire : c’est le plus simple et c’est possible puisque le groupe pivot que constituent les 62 élus LR, qui votent tantôt pour, tantôt contre les projets du gouvernement, possède suffisamment de députés pour compléter la coalition de la majorité. Encore faut-il pouvoir s’entendre sur un programme, encore-faut-il en avoir la volonté. Après ce que j’ai observé ce week-end, manifestement on n’en prend pas le chemin. On aimerait des leaders politiques guidés par le bon sens. Or, on aura admiré les certitudes bornées de François Bayrou, qui a tout faux depuis plus de trente ans mais qui persiste et signe. S’il avait du bon sens, il y a longtemps qu’on s’en serait aperçu. On aura aussi suivi avec un brin d’étonnement, les débats des Etats-Généraux de la droite, sous la houlette d’Eric Ciotti. Les avoir menés au « cirque d’hiver », cela ne s’invente pas. Malheureusement, là aussi, on s’entête à vouloir défier le bon sens. On s’est bien gardé de faire référence aux réflexions de Nicolas Sarkozy que d’aucuns portaient aux nues, il n’y a pas si longtemps. On l’aura compris, les réticences sont fortes, tant au sein de la Macronie que chez les Républicains. C’est que pour parvenir à une entente, il faudrait un véritable accord au grand jour et accepter, de part et d’autres, des compromis. Personne n’y est prêt, pas même Macron, qui ne veut pas se lier les mains pour continuer à tout diriger et se contenterait de débauchages. Le compromis, pourtant, n’est pas la compromission !
Il faudrait écouter les Français !
Ce serait bien, pourtant qu’ils écoutent les Français : selon un sondage Odoxa, 56% des Français souhaitent un accord avec la droite pour mettre fin au boxon à l’Assemblée nationale, ils sont 86% à droite et 83% dans la Macronie ! On mesure la vanité du combat que veulent mener les Ciotti, Marleix and C°. Ils ne risquent pas d’être entendus, encore moins compris. L’intérêt national mérite mieux qu’une hypothétique reconstruction. Macron aussi est concerné : l'écoute n'est pas sa principale qualité à monsieur "Je sais tout" !. Car il y a urgence !
Je suis pas d'accord avec l'enjeu apparent de la guerre d'Ukraine qui serait l'avenir de la liberté et de la démocratie. Mais il y a une enjeu caché derrière cette guerre et aussi derrière la rivalité avec la Chine, c'est la suprématie des Etats Unis - et conséquence de la guerre d'Ukraine le déclin de L"Europe et ses divisions sur de nombreux point,, malgré tous les espoirs depuis le traité de Rome. La question demeure de quelle Europe veut ? on un continent intégré ou une Europe au sens gaullien en respectant l'identité des Français, de Italiens, des Allemands entre autre, avec des,convergences sur certains points principalement sur le plan économique.
Rédigé par : YCF | 22 juin 2023 à 22:50
Je crois que vous sous-estimez l'impact de la guerre que la Russie a créé en envahissant l'Ukraine. Sur le sujet, je vous conseille de lire l'excellent livre de Nicolas Baverez :" Démocraties contre empires autoritaires". (Editions de l'Observatoire).
DH
Rédigé par : DANIEL HOULLE | 23 juin 2023 à 18:02