L’ABAYA, UNE VOLONTE DE SUBVERSION
06 septembre 2023
La France « une et indivisible ».
La France n’est pas un pays comme les autres. Depuis la révolution de 1789, elle est une « République une et indivisible », ce qui veut dire qu’elle ne reconnait qu’une communauté : la communauté nationale faite de l’ensemble de ses citoyennes et citoyens. Pour éviter les tentations communautaristes, d’origine religieuse notamment, elle a ajouté à sa définition le principe de laïcité, défini par la loi de 1905 qui séparait à l’époque l’église et l’état, plus généralement les religions de l’état. Ce principe s’applique à tous les lieux publics et a été reprécisé par la loi contre les signes ostentatoires d’appartenance, notamment dans les établissements scolaires. Quand j’étais gamin, j’avais un insigne « cœur vaillant » cousu sur mon béret que j’étais obligé de retourner afin qu’il ne se voie pas pour entrer à l’école. Ce n’est donc pas nouveau. Ce qui valait pour mon écusson notoirement chrétien vaut aujourd’hui pour l’abaya !
Pourquoi l’abaya ?
Les motivations de celles qui veulent porter l’abaya sont nombreuses et variées : il y a les filles musulmanes qui cèdent à la pression du foyer, dominé par le père et les fils. Il y a celles qui croient obéir à une règle imposée « par Dieu » au nom de la pudeur, alors qu’il s’agit d’une lecture rigoriste du Coran. Comme pour le « foulard », il y a débat entre les musulmans. Mais il y a aussi celles qui estiment faire leur devoir, c’est-à-dire défier la République et en finir avec l’unité laïque à l’école. Ce n’est pas anecdotique ; ce qui est en jeu, c’est l’unité de la République au sein de laquelle seraient créées des enclaves où les convictions religieuses l’emporteraient sur le principe de laïcité et où s’appliqueraient d’autres lois que celles de la République. Ne soyons pas naïfs, on sait bien qu’il existe des activistes qui veulent se servir de leur religion comme d’un outil politique pour marquer leur influence.
La religion n’est pas en cause.
Il y a mille moyens pour les jeunes musulmanes de s’habiller en préservant leur pudeur sans avoir recours à une tunique qui est ostensiblement un marqueur communautaire. En France, la religion appartient à la sphère privée et se pratique dans les lieux appropriés qui ne sont pas remis en cause, sauf quand ils sont le lieu de discours politiques subversifs. Gabriel Attal a interdit l’abaya et son correspondant masculin, le kami, purement et simplement, ce qui a pour effet de clarifier le débat. Il est combattu par un concert de critiques, de la France insoumise et d’EELV, qui retournent contre lui sa propre argumentation : l’abaya serait en conséquence un signe, certes religieux, mais qui démontrerait l’aspiration à la liberté des jeunes musulmanes. L’interdire reviendrait à supprimer la liberté de cacher leur corps. Raisonnement qui relève du sophisme car elles brandissent leur liberté au nom d’un autre logiciel qui n’est pas celui de la République, ce que nos bonnes âmes islamogauchistes se gardent bien de voir, par hypocrisie, obscurantisme idéologique et calcul électoral démagogique.
Un phénomène minoritaire.
Rappelons tout de même que le phénomène reste largement minoritaire : le Ministre de l’Education estime à 513 le nombre des établissements scolaires concernés. Le jour de la rentrée, environ 300 élèves ont voulu enfreindre la consigne et seulement 67 ont refusé de se soumettre à la règle. Il n’empêche que la religion, affaire privée, tend à devenir publique et prosélyte. Les pouvoirs publics doivent combattre ces dérives avant qu’elles ne s’étendent – ce qui était en train de se produire - en s’appuyant sur la loi. Quand on chasse les promoteurs de la laïcité, on met en péril l’éducation des enfants, les principes d’égalité et de fraternité. Ces facteurs de division doivent être détruits de manière impitoyable avec les moyens qu’offrent les institutions. Ce qui n’empêche par de respecter les musulmans, de loin les plus nombreux, qui jouent le jeu républicain.
Pourquoi pas l'uniforme...
Autrefois, l'uniforme, c'était la blouse grise... Mais pourquoi pas instaurer dans les écoles et collèges le port d'un uniforme, le même pour tous, dans toute la France ! Cela réglerait le problème de l'abaya et aussi celui de nos Perettes contemporaines qui vont "légères et court vêtues", short minimal, seins moulés et ventre à l'air, souvent à la limite de l'outrage à la pudeur. Un peu de bienséance ne nuirait pas !
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