HISTOIRE
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MEILLEURS VOEUX !!!!!!

 

Boule de gui


« En 2012, l’avenir de la France est entre nos mains,

unissons-nous pour lui donner sa chance »


 A tous,  je souhaite une joyeuse entrée dans l'année nouvelle, avec mes voeux les plus chaleureux de bonheur et de prospérité (nous en aurons bien besoin) pour chacune et chacun.

                                                        Daniel

Bonne année  Bonne année  Bonne année




 


JOYEUSES FETES

 

Noel
 

Les fêtes approchent à grands pas. La maison va bientôt commencer à se remplir. De nombreuses occupations m'attendent : décoration, préparations gourmandes diverses, jeux avec les petits...

Aussi vous me pardonnerez d'abandonner le calepin jusqu'au lundi 2 janvier.  Sauf imprévu ou événement exceptionnel.

A tous, passez de bonnes fêtes !

On se retrouvera pour les voeux.

A bientôt,

                                                                                Daniel


SORTIR DE l’EURO : UNE CATASTROPHE

 

Revendiquée par le Front national, la sortie volontaire de l'euro provoquerait la destruction de 6 à 19 points de la richesse nationale à un horizon de dix ans et la destruction de plus de 1 million d'emplois, estime l'Institut Montaigne sur la base des modèles économétriques de Bercy.

C'est le rêve de Marine Le Pen. La sortie de l'euro, qui n'avait jamais été sérieusement envisagée avant l'effondrement de la Grèce et la difficulté de l'Europe à y répondre rapidement, a intégré le champ des possibles bien que les engagements qui viennent d'être pris par les pays européens - à l'exception du Royaume-Uni -pour créer une union budgétaire ait éloigné cette perspective. Elle est souhaitée par plus du tiers des Français, si l'on en croit un sondage publié la semaine dernière par Ipsos.

« Les rafistolages et plans de renflouement successifs pour sauver l'euro ne permettront pas de résoudre la crise. Sans sortie de l'euro, ça va être le chaos économique et social », ne cesse de clamer la présidente du Front national. C’est le remède qu’elle préconise pour relancer la France. Mais Marine Le Pen est à l’économie ce que Diafoirus est à la médecine.

Le retour au franc apporterait certainement bien pire. Il impliquerait des conséquences a priori désastreuses pour les ménages et les entreprises, en termes de croissance, d'emploi et de pouvoir d'achat. L'institut Montaigne a tenté d'en mesurer l'ampleur. Décidé à expertiser les principales mesures défendues par les candidats à la présidentielle 2012, en partenariat avec les « Echos », il s'est penché sur la proposition concrète du Front national, à savoir le retrait de la France de la zone euro. Il entraînerait la destruction de 6 à 19 % de la richesse nationale à un horizon de dix ans, estime cet Institut . Concrètement, la France s'appauvrirait donc de 9.000 euros par salarié. Plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de milliers d'emplois seraient supprimés dès la première année. A long terme, il faudrait même s'attendre à la destruction de plus de 1 million de postes, évaluation approximative qui s’appuie sur des modèles économétriques qui la sous-estime très probablement (sa fiabilité est d'ailleurs estimée à 1 sur 5).

Dévaluation et dette plus lourde

Les chiffrages de l’Institut Montaigne ne tiennent pas compte des changements de comportement des investisseurs - qui seraient tentés de transférer leurs capitaux à l'étranger, des autres pays qui imposeraient des quotas sur les produits français et augmenteraient les droits de douane et des marchés financiers qui couperaient les crédits. La zone euro, elle-même, ne survivrait certainement pas au retrait de la France, ce qui aurait des effets encore plus désastreux. L'agriculture française, notamment, serait alors malmenée par celle de l'Espagne et de l'Italie, plus compétitive. Si l'Institut Montaigne encourt un risque, c'est donc davantage celui de l'optimisme excessif que du catastrophisme, estime-t-il. L'estimation se concentre en fait sur les événements majeurs qui ne manqueraient pas d'arriver en cas de retour volontaire au franc.

Le FN l'évoque d’ailleurs dans son programme : la sortie de l'euro s'accompagnerait d'une dévaluation de 20 % de la nouvelle monnaie. A court terme, les produits français bénéficieraient d'un important avantage en terme de compétitivité, la dépréciation de la monnaie les rendant beaucoup moins chers que les produits importés. Les exportations seraient plus dynamiques. Mais les ménages, qui consomment beaucoup de produits importés, perdraient en pouvoir d'achat : i-Phone, jouets et voitures étrangères deviendraient 20 % plus chers. Cette dévaluation serait surtout sévèrement sanctionnée par les marchés, qui exigeraient une forte hausse des taux d'intérêts. La dette passerait mécaniquement de 82 à 103 points de PIB avec la dévaluation de la monnaie et deviendrait alors extrêmement lourde à financer.

La France sur la pente de la Grèce.

Dans un premier temps, la France se trouverait rapidement dans la situation de l'Italie aujourd'hui (118 % de dette), qui doit faire face à des taux d'intérêt bien plus élevés (entre 6  % et 7 %) que les nôtres actuellement (3%). Encore est-il supposé que Paris parviendrait à refinancer l'ensemble de sa dette (400 milliards la première année), ce qui est loin d'être acquis. Pour supporter un tel fardeau, le pays serait contraint de réduire ses dépenses (prestations sociales, salaire des fonctionnaires, etc.) ou d'augmenter les impôts. Les Français seraient alors incités à moins dépenser, alimentant le cercle infernal récession> chômage>moindre consommation. La dégradation de la situation économique conduirait à un emballement de la dette, des taux pour la  financer… le calvaire suivi par la Grèce avec son cortège de tensions sociales, d’augmentation massive du chômage, de ruine des épargnants.

Hollande et les agences : même combat

En attendant, les menaces qui pèsent sur la France sont suffisamment inquiétantes pour inspirer à nos politiques un peu de sens des responsabilités. La déclaration du Directeur de la Banque de France qui s’interroge sur l’objectivité des agences de notation, dès lors que le Royaume-Uni, par exemple a des « fondamentaux » moins bons que ceux de notre pays, une dégradation de la note de la seule France apparaîtrait comme une volonté de nuire très ciblée. Mais dans ce contexte, où le « doute » sur la fiabilité et la « visibilité sur l’avenir » sont des constantes d’évaluation pour les prêteurs, François Hollande ne peut s’exonérer de sa responsabilité, par ses déclarations sur la renégociation et la réitération de promesses coûteuses et intenables. Ce serait certes un échec pour le Président de la République. Ceux qui s’en réjouiraient pourraient bien se mordre les doigts.

 


CES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE

 

LE MYTHE DE LA « DROITE BRUTALE »

« Face à une droite brutale, il faut une gauche forte » clamaient Martine Aubry et consorts. Nous avons entendu ce refrain pendant quatre ans et demi. Nicolas Sarkozy aurait mené une politique ultra-libérale, alignée sur celle de Bush, organisé la « casse » des services publics… « Le libéralisme, c’est le désordre » ajoutait doctement Ségolène Royal, et le désordre, c’est Sarkozy, bien sûr.

Le "libéralisme", horreur idéologique.

On pourrait ironiser sur la culture bien franchouillarde qui consiste à dénoncer comme « sans foi, ni loi » la doctrine économique qui a  été la première à poser des règles dans un monde où elles n’existaient pas, telles que le droit de la propriété ou celui de la concurrence. Manque de culture économique ou mauvaise foi, peu importe. Ce qui est grave, c’est que le terme « libéral » dans notre pays est devenu presque une horreur idéologique.

A plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy ne s’est pas caché d’être libéral, en assortissant son affirmation systématiquement d’un « mais ». Son libéralisme s’exprime surtout dans la confiance affichée en l’individu et son souci du libre choix, qui s’est traduit par le célèbre slogan « celui qui veut gagner plus doit pouvoir travailler plus ». C’est moins vrai quand il s’agit des droits sociaux opposables devant les tribunaux concernant le logement, la garde des enfants, etc… ou du programme économique qui tourne le dos au crédo libéral avec par exemple le souhait « d’une préférence communautaire », des choix partagés par une grande partie de la droite qui ne sont pas teintés vraiment de l’ultra-libéralisme que la gauche lui reproche. Quel libéral se permettrait d’envisager de dicter sa conduite à une banque centrale ? Même la suppression des droits de successions n’est pas dans la ligne : pour les vrais libéraux, chacun doit bâtir sa propre réussite.

Le Libéralisme pragmatique à dominante sociale.

En fait, la politique suivie par le Président de la République est faite de pragmatisme, empruntant tantôt au libéralisme, tantôt à la sociale-démocratie, marchant souvent sur les plates-bandes de la gauche comme avec le RSA : Nicolas Sarkozy s’inscrit dans la tradition de la droite française, mi-libérale, mi-dirigiste. En ce sens, il est bien l’héritier de … De Gaulle. C’est lui qui a marqué la droite d’un courant étatique qui le dispute encore aujourd’hui au courant libéral. Il n’est que d’entendre les critiques d’Alain Madelin !

Alors, parler « ultra-libéralisme » au sujet de la politique menée depuis le début du quinquennat est un abus de langage caractérisé. Les exemples brandis par les syndicats et les partis de gauche touchent pratiquement tous à la privatisation des services publics ou à leur mise en concurrence. Mais cela, c’est l’effet des traités communautaires européens, signés aussi bien par la droite que par la gauche et qui porte un nom : « l’économie sociale de marché ». C’est tellement commode d’entretenir la confusion.

Plutôt que de « droite brutale », il vaudrait mieux parler de « droite sociale ». Voilà un autre beau sujet de démystification. Le procès en ultra-libéralisme n’est qu’un faux nez qui cherche à faire oublier la politique sociale volontariste du gouvernement depuis 2007 et le sectarisme en contrepoint d’une gauche campée dans une opposition systématique, qui a dit "non" à tout.

Quelques exemples :

-          Le RSA voté par la majorité alors que les partis de gauche, Parti Socialiste en tête, se sont abstenus. La droite, en son temps avait voté le RMI proposé par la gauche.

-         L’accès à l’accession à la propriété pour les ménages les plus modestes (avec le Pass Foncier notamment).

-          Pour aider les plus modestes à faire face à la crise de 2008 : la prime à la cuve pour l’achat de fuel, la suppression de 2 tiers provisionnels pour 6 millions de foyers, l’indemnisation du chômage partiel portée à 90 % du salaire net, la création du fonds d’investissement social, proposé par la CFDT et repris par le Gouvernement, destiné aux demandeurs d’emploi et aux jeunes qui souhaitent décrocher une formation adaptée.

-        La mise en place du chèque-emploi service universel qui permet à 1 300 000 familles d’être aidées à domicile.

-        Le minimum vieillesse augmenté tous les ans et dont la revalorisation atteindra + 25 % en 2012, comme Nicolas Sarkozy s’y était engagé, ainsi que l’augmentation de l’allocation versée à 814 000 adultes handicapés, avec l’engagement pris là aussi d’une revalorisation totale de 25 % en 5 ans.

Il faudrait ajouter l’effort sans précédent de construction de logements sociaux (120 000 en 2010), l’instauration du Prêt à Taux Zéro...

Quand la gauche affichera un tel bilan, elle pourra venir donner des leçons !

 


SUR LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

 Carnet présidentielle

Cette semaine encore, il y en a pour tous les goûts. Vivement la trêve des confiseurs que tout ce petit monde (le « microcosme » aurait  dit Raymond) se calme.

Commençons par l’écologie : comment donner dans la « verdure » avec une devanture rose ? Au PS on a trouvé le « truc », il suffisait d’y penser : un certain nombre d’assos bien pensantes ont décidé de se regrouper pour inventer « Fait main » « la manufacture de l’écologie », qui appellera à voter Hollande dès le 1er tour. Est-ce la réponse camouflée à Eva Joly ? S’agit-il d’un coup des « Hollandais » pour enfumer l’accord PS-Vert signé entre l’amère de Lille et la pie jacasse verte ? De toutes façons ils ont du boulot pour « verdir » Hollande : ils n’auront pas assez de toute la campagne pour « fabriquer à la main » autant de projets que  ceux qui ont été mis en œuvre par le Grenelle…

L’amère de Lille, jamais en retard  d’une formule, appelle de ses vœux un « printemps démocratique », appellation pompeuse pour cacher une réalité qui l’est moins : le printemps sera-t-il vraiment démocratique si le PS rafle tous les pouvoirs : Sénat, Assemblée, Présidence, 20 régions sur 22, 65 départements sur 100, la cour des comptes.... Une omnipotence dangereuse dont on a quelques prémices de mains dans le pot de confiture, avec l’affaire Guérini à Marseille et peut-être une affaire Kucheida en Pas-de-Calais, sans parler d’autres bricoles en Languedoc-Roussillon. En attendant, au vu des investitures délivrées, il semble bien que Jack Lang continue son « parcours de découvertes » et reste en jachère faute de circonscription.

Pour rester dans le même registre, M. Mollet a jugé que le sommet de Bruxelles avait accouché d’un accord « flou ». Un peu court le commentaire, preuve qu’il ne l’a pas lu ou qu’il se réfugie dans sa posture habituelle, oubliant que le plan franco-allemand a tout de même été validé par 26 pays sur 27. Et revoilà Perlinpinpin : s’il est élu, il va le renégocier en mettant en avant trois points qui montrent son incompétence et sa méconnaissance des traités, il affirme que la plupart des salariés bénéficieront de la retraite à 60 ans, … bref, demain on rase gratis. D’autant plus que de telles déclarations sont de nature à inquiéter les marchés et dégrader un peu plus la situation de notre pays. Cela est fait pour compliquer la vie du Président sortant, mais c’est Pyrrhus qui est à l’oeuvre !

Et le Sénat : la haute assemblée, comme on dit, est devenu le réceptacle emblématique de la vanité –pour ne pas dire la vacuité- de la gauche ! Pourquoi s’évertuer à faire voter des lois dont on sait qu’elles n’ont aucune chance d’aboutir, sinon pour faire purement et simplement de l’agitation politique. Pourquoi se gêner, puisque ça ne sert à rien ! Instructif quand même quand on s’aperçoit que les sénateurs avaient voté 30 milliards d’impôts supplémentaires.

Jean-Louis Borloo tente désespérément d’exister. Il vient de refaire le coup de l’anniversaire de la loi de 1905. L’occasion pour lui de réunir un banquet –vieille tradition radicale- et de faire un discours pour appeler à un double big-bang idéologique et républicain. Impressionnant. Le dernier à avoir fait ce coup-là, c’est Michel Rocard. On sait ce qu’il en est advenu. Autre plat réchauffé (ils ont l’habitude du cassoulet, alors…) : il veut ressusciter feues les majorités d’idées chères à Edgar Faure.  Jean-Louis, étonne-nous, mais ne nous ressert pas ces plats-là !

François Bayrou est entré en campagne au cours d’un meeting où il a fait son « coming out » en venant exceptionnellement avec sa femme. Autant je partage son analyse sur le PS, autant je trouve qu’agiter « les affaires » pour se distinguer de l’UMP, ce n’est pas très élégant et c’est injurieux, parce qu’il n’a à sa disposition que des suspicions. Il est vrai qu’il aura beaucoup de mal à se différencier par ailleurs.

Enfin, Le Galouzo a sauté le pas. Mais c’est un non-événement qui ne mérite pas vraiment qu’on en parle. A 1% on ne divise pas, on n'existe pas. Et on ne tire pas sur une ambulance.

 


RETROUVER LA CONFIANCE par Paul Jeanneteau

 

Depuis plusieurs mois déjà, les pays européens sont pris dans une crise des dettes souveraines qui alimente une tempête financière et économique. Le doute qui pèse sur la gouvernance politique de la zone euro est source d’attaques. Seul  le retour de la confiance dans la capacité de l’Union européenne à faire face à la dette de ses États ramènera le calme. Cette confiance passe par une alliance renforcée entre la France et l’Allemagne. C’est la seule voie possible.

Il s’agit sans aucun doute d’une période sans précédent dans l’histoire de la construction européenne.

Et de ce point de vue, il est non seulement particulièrement choquant mais surtout très dangereux, de ranimer les penchants nationalistes dans nos deux pays. Les propos germanophobes tenus par des éminences socialistes sont irresponsables...

 (Lire la suite suite le site de Paul Jeanneteau, en cliquant sur le lien, ci-contre, colonne de gauche.)

 


12 IDEES POUR 2012

 Voilà un programme tout fait pour Nicolas...

Une échéance électorale majeure, une crise financière sans précédent et une déstabilisation de l’Union européenne, sur fond de globalisation, se conjuguent pour donner à 2012 le caractère d’une année historique.

D’ores et déjà, chacun devine qu’il ne s’agit pas d’une parenthèse mais d’un tournant. Pour ne pas être le simple sujet de ces changements, pour en devenir les acteurs, le maître mot doit être celui d’innovation. Par l’étude et le débat, il nous appartient de penser collectivement de nouveaux paradigmes, d’avancer des idées neuves, de formuler des propositions capables de conserver aux valeurs qui nous sont chères leur place dans le monde qui vient.

Nous ne doutons pas que notre société saura se rendre disponible aux changements pour peu que l’on prenne la peine de l’inviter à en discuter, pour peu que l’on prenne la peine de formaliser des options possibles, au-delà des simples ajustements techniques qui fleurissent par temps électoraux. Notre point de vue est déterminé par une conviction : le bouleversement qui est en marche est porteur de promesses heureuses; il faut savoir les deviner pour en favoriser l’accomplissement.

Avec ce document intitulé 12 idées pour 2012, nous voulons prendre une part active au mouvement historique qui vient de commencer et apporter notre contribution au grand débat qui doit l’accompagner

 Le détail sur www.fondapol.org

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LES INDISCRETS DE SAVINIEN

 

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Cette semaine, les sujets ne manquent pas, et j’ai dû procéder à un tri draconien pour vous livrer ce qui m’a paru le plus marquant des huit derniers jours.

Société : La fin des PV injustifiés. On est tenté de dire « ouf ! ». Il a fallu que le médiateur utilise la plénitude de ses pouvoirs pour que cessent les poursuites contre les malheureux persécutés par l’administration. Cerise sur le gâteau : le Conseil Constitutionnel vient de valider la loi qui devrait nous protéger de ce genre de mésaventure. / - Le plan « Campus » est à la peine : il n’a été dépensé que 56 millions d’euros sur les 5 milliards alloués, soit 10% des crédits. Selon le rapport parlementaire, cela proviendrait d’une gouvernance « insuffisante » des universités, notamment en matière d’immobilier… / -  après le CE d’EDF dont on se souvient des « dérives », c’est maintenant celui de la RATP dont la transparence des comptes ne semble pas convaincante. Les syndicats mènent la vie de château, c’est bien connu. Ainsi on apprend que le château de Fontenay-les-Briis appartient au CE de la RATP qui y a organisé sa fête de printemps pour … 447 000 euros. La CGT a son centre Benoit Frachon qui n’est autre que le château de Courcelles-sur-Yvette et FO forme ses stagiaires dans celui de Brévière, dans la forêt de Compiègne…

Sciences : Des apprentis sorciers néerlandais ont créé une souche mutante du H5N1 (grippe aviaire) très virulente qui serait transmissible entre les hommes. Le scénario de « contagion » n’est jamais à exclure.

International : La semaine s’avère très créative. Ainsi, le mouvement « Occupy Wall Street » faute de pouvoir bloquer le temple de la finance mondiale a décidé de se venger sur le Pôle Nord… via internet. Une occupation virtuelle faite de slogans. Bah, si ça les amuse. / -  Les Etats-Unis aussi ont recours au virtuel. Depuis qu’ils ont évacué leur ambassade en Iran, ils l’ont remplacée par une ambassade sur internet. Moins dangereux pour les diplomates. / - A Durban, le sommet du climat a enfin accouché d’un accord… a minima et sans contraintes. Pas mieux que Copenhague. Le réchauffement climatique va donc continuer, au grand dam des écolos.

Europe : Enfin, la Belgique retrouve un gouvernement.  L’événement mérite d’être signalé, depuis le temps que la crise durait. On suppose que les ministres vont devoir faire des heures supplémentaires pour rattraper le temps perdu. / -  Après le conseil européen de Bruxelles, Cameron est rentré en Angleterre en « triomphateur », tout au moins pour les europhobes. Mais sa position d’isolement à l’écart des 26 autres n’est pas apprécié par tous, à commencer par ses alliés libéraux, très europhiles. Il n’est pas certain non plus que, n’ayant pas obtenu les garanties qu’il souhaitait, la « City » ne souffre pas de ce clash.

Sports : Plus de ligue des champions pour TF1. La chaine qatari Al Jazira sports a acquis une partie des droits de la ligue 1 pour 2012-2013  et dépossédée Canal+ qui s’est refaite en remportant le marché. Il va bientôt falloir une parabole pour suivre Marseille-PSG ou Lyon-Saint-Etienne !. Est-ce que le turban sera obligatoire ?

Politique : Trop bavards, les socialistes. Le PS a encore débordé son temps de parole en octobre et novembre. Deux Radios sont à nouveau rappelées à l’ordre. Mais cela ne peut arriver qu’avec la complicité des médias. 95% des journalistes se disent de gauche… C’est l’explication. / -  La Corrèze avant le Zambèze… François Bayrou revendique l’idée du « Made in France ». Les bonnes idées appartiennent à tout le monde. Acheter français, on est d’accord, le plus dur, c’est de trouver quoi acheter, non ? / - Le site data.gouv.fr est en ligne. Il est à la disposition du grand public et permet de tout savoir sur les activités de l’Etat et du gouvernement…Après un an de préparation, la mission Etalab, rattachée à Matignon, vient de lancer la plate-forme gratuite de données publiques.

Pour rire (un peu) : « Viens, on va s’en payer une tranche » : un mari et une femme se sont disputés à coups d’ananas, version tropicale des violences conjugales. On ne dit pas qui a eu le dessus ni si ça s’est terminé par un jus d’ananas.

 


CES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE

 

LA REPUBLIQUE ABIMEE

FAUX !

L’idée que la République aurait été abîmée par Nicolas Sarkozy est une antienne de Ségolène Royal et de Martine Aubry. Une accusation purement gratuite qui ne repose sur aucun fondement sérieux.

Au contraire, les réformes du quinquennat ont singulièrement renforcé les procédures démocratiques dans de nombreux domaines et élargis les pouvoirs de médiation et les contre-pouvoirs.

Une démocratie élargie et la République confortée.

Le Président de la République a tenu sa promesse que serait confiée à l’opposition la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale et il n’a pas hésité, pour cela à faire violence à sa majorité. C’est le député Jérôme Cahuzac qui l’assume actuellement, et on ne peut pas dire qu’il soit tendre avec le gouvernement. De la même façon, après le décès de Philippe Seguin, il a nommé Didier Migaud à la présidence de la Cour des Comptes, prenant en compte, avant toute chose, les compétences de la personne avant ses opinions politiques. La gauche en aurait-elle fait autant ?  Il faudrait encore citer la nomination de Michel Charasse au Conseil Constitutionnel. Toutes les nominations auxquelles le Président a procédé l’ont été sur des critères de compétences, y compris pour la direction des chaines publiques...

Lire la suite dans le dossier "CONTRE-VERITES" en cliquant ci-contre dans la colonne de gauche.

 


PERFIDE ALBION AS USUAL

 

Europe_le_volontarisme_politique

L accord européen intervenu cette nuit s’est fait sans l’Angleterre. David Cameron n’a pas voulu engager son pays dans la solidarité européenne, voulant préserver la place de Londres et ses manipulations financières. Une attitude qui bloque la possibilité d’un nouveau traité, mais qui n’empêche pas la zone Euro de s’organiser vers une cohésion validée par des accords intergouvernementaux garantissant les règles de fonctionnement et la stabilité de la monnaie unique. En fait, le "Prime Minister", en ménageant ses eurosceptiques, nous rend service, car le chemin de la validation d’un nouveau traité aurait été ardu et long.

L’Angleterre qui avait déjà choisi de ne pas entrer dans l’euro, préfère une fois de plus le « large ». Grand bien lui fasse. Cela n’empêchera pas l’Union d’avancer. En cherchant à garantir la solidité de leur monnaie, les 17 de l’Euroland s’engagent dans un « approfondissement » de l’Union par les obligations auxquelles ils devront se soumettre sur le plan budgétaire. C’est la porte ouverte à de nouvelles avancées, telle la convergence fiscale, et des politiques communes d’investissement. Toute l’union en profitera. Espérons que cette fois-ci est la bonne. D’ici mars, il va falloir mettre en place les termes des accords à valider et une fois votés, soumis à ratification des parlements nationaux. Se présentera alors l’épineux problème de la « règle d’or » à inscrire dans la constitution.

L’Europe continentale continue donc sans l’Angleterre qui redevient une île. Même si Cameron a bien pris soin de ne pas refermer la porte totalement, en indiquant clairement son souci d’appartenance au club des 27, c’est à une forme d’isolement que son pays va désormais s’adonner. On ne voit pas bien ce qu’il peut y gagner sauf à faire profiter Londres d’un rôle de refuge pour les capitaux au cas où l’idée viendrait aux autres états européens de voter une taxe sur les transactions financières, la rendant largement inopérante, ça va de soi. Est-ce là l’espoir secret ?

En France, la nouvelle n’étonnera pas. Chacun se souviendra des réticences du Général De Gaulle à faire entrer les Anglais dans le marché commun. C’est Georges Pompidou qui a cédé. Il semblerait que ce soit Nicolas Sarkozy qui close le chapitre. Mais l’Angleterre dans l’Europe, cela a été souvent des ennuis, notamment avec Margaret Thatcher : « I get my money back ! ». Tout le monde se souvient aussi des échanges musclés avec Jacques Chirac au temps des « montants compensatoires » où il était question de parties viriles « sur un plateau »….

Mais ce pourrait être aussi un mauvais calcul, car le superbe isolement ne présente pas que des avantages pour un pays qui fait l’essentiel de ses échanges avec ses partenaires européens. On se souvient encore, qu’après avoir refusé le « marché commun », c’est parce qu’ils étaient quasiment ruinés que les Anglais étaient venus frapper à la porte avec les six autres pays de « l’alliance de libre-échange ».

Comme dit l’autre : « wait and see ».

 


TRIBUNE HEMIPLEGIQUE

 

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C’est le deuxième numéro de la « Tribune d’Angers » que j’ai entre les mains, ce « gratuit » que l’on trouve un peu partout à Angers, lieux publics et commerçants. Quand il s’agit des infos pratiques, rien à dire. Mais en ce qui concerne les infos politiques, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est paralysé du côté droit : en voilà un qui écrit tout par son œil gauche.

Dans un précédent numéro, le plumitif de service avait trouvé le moyen de rendre compte de la visite à Paris chez Claude Guéant, le Ministre de l’Intérieur en ne citant que le Sénateur Daniel Raoul et l’adjointe au maire d’Angers, tout en leur attribuant les mérites des décisions prises. Un peu dommage d’avoir oublié le Président du Conseil Général, Christophe Béchu, à l’origine du déplacement place Bauvau, et Paul Jeanneteau, le député de la 1ère, très au fait du problème de l’accueil des sans-papiers, qui avait obtenu le rendez-vous. Un peu grosse la ficelle !

Et voilà que dans son numéro du 8 décembre, la « Tribune » nous livre une nouvelle analyse sur les candidats aux législatives particulièrement mal informée puisque M. Belot, le candidat du PS y est présenté quasiment comme le futur vainqueur, ayant bien travaillé son terrain depuis cinq ans, alors que le député sortant, Paul Jeanneteau ferait « bien pâle figure après la pétulante Roselyne »… Il suffit de faire un tour dans la circonscription pour s’apercevoir que le Belot en question y est pratiquement inconnu, sauf dans quelques milieux bien « choisis » et qu’au contraire, le député est très présent et jouit d’une excellent notoriété. Mais voilà, si l’article est écrit à Tour…

Enfin, les lecteurs angevins seront avertis : ce journal est tout sauf objectif. Un organe de propagande camouflé ? Allez savoir….

 


LE CENTRE : LE RETOUR DU MIRAGE ?

 

 

A force de répéter la même chose, il y a toujours un moment où les faits semblent donner raison. Comme Marine Le Pen, Bayrou n’échappe pas à la règle. Sa troisième candidature à l’élection présidentielle n’est une surprise pour personne, tant elle était prévisible et l’homme têtu. Elle serait advenue quelles qu’aient été les circonstances.

Avec lui, c’est le retour du mirage centriste de l’union sacrée au centre. Autour de lui évidemment. Si seulement c’était possible, cela se saurait. Mais comment faire avec des institutions qui en laminent la possibilité avec le mode de scrutin majoritaire à deux tours ? Mais comment y croire quand on voit le comportement de la gauche française, la plus sectaire d’Europe, et son langage permanent de dénigrement de tout ce qui n’est pas elle. Mais comment y croire quand on découvre l’éparpillement des centristes disséminés dans différents partis du centre droit de l’UMP au centre gauche du Parti Radical valoisien, en passant par les variantes offertes par les petites officines centristes.

Certes, il y a la force de conviction du personnage. François Bayrou ne manque pas de constance dans ses convictions et c’est ce qui fait son intérêt. De là à se prendre pour l’homme providentiel, il y a une marge. La foi du charbonnier ne suffit pas. Comment pourrait-il réussir le pari de rassembler une majorité autour de lui, d’abord à la présidentielle, ensuite aux législatives, épreuve encore bien plus périlleuse. Car si une majorité d’un jour peut exceptionnellement mettre en avant un personnage, on l’a déjà vu avec Giscard, réunir une majorité parlementaire avec le mode de scrutin majoritaire dans les circonscriptions où des députés sont souvent bien implantés, relève de la gageure.

Il lui faudrait donc arriver en première ou seconde position au premier tour.  On ne voit pas comment il pourrait y parvenir. François Hollande capte une partie des électeurs de la gauche modérée qui avaient été tentés par le centre en 2007, rejetant la candidate Royal. Nicolas Sarkozy a pu décevoir une partie de l’électorat centriste de droite, mais ce n’est pas suffisant pour porter un candidat au-delà des 25% requis. Et puis c’est faire fi de la présence de Marine Le Pen qui campe sur l’électorat populiste issu aussi bien de l’extrême-droite hyperconservatrice que du « petit peuple » de l’extrême gauche communisante, ce qui lui assure un socle variable de 15 à 20%. Une concurrente sérieuse pour la 3ème place.

S’il n’est guère possible à François Bayrou de réaliser l’union sacrée au centre, il reste à savoir quelle union il souhaite et dans quel camp le « bayrouisme » est soluble. Comme en 2007, il est en effet possible, même si l’histoire ne se répète jamais, que François Bayrou se retrouve en position d’arbitre. De quel côté fera-t-il pencher la balance ? Les sirènes socialistes seront tentantes, d’autant plus que François Hollande sera plus enclin à se tourner vers lui que vers ses « souverainistes » de gauche, par tactique mais aussi par sensibilité. Mais le leader centriste ne pourrait sauter le pas que si on lui offrait un poste de commandement : celui de Premier Ministre. Autant dire le plus difficile à réaliser pour un  candidat de gauche, fût-il aussi habile que l’ancien premier secrétaire. On voit aussitôt une grande partie de la gauche hurler à la « trahison », « l’amère de Lille » en tête.

D’autant plus que je suis persuadé que les idées de François Bayrou ne sont pas solubles à gauche, même s’il peut y avoir, ici ou là, des convergences ponctuelles. Par contre, elles sont solubles à droite. La difficulté à résoudre alors, c’est celle des personnes. Il y a dans le leader centriste un vieux réflexe anti-gaulliste qui confine à la névrose obsessionnelle, au-delà de la personnalité même de Nicolas Sarkozy dont le caractère et la manière de faire l’exaspèrent. Mais le diagnostic posé sur la crise et les remèdes à apporter sont très proches. Enfin, on observe régulièrement que le gros des électeurs centristes se reportent plus volontiers à droite pour les 2/3.

Alors si le match du second tour d’avril 2012 se joue en Hollande et Sarkozy, il y aura des négociations à mener pour que le centre n’aille pas donner à la gauche tous les pouvoirs. D’autant plus que François Hollande ne nous dit pas comment il compte casser la spéculation, comment on revient à l’équilibre des comptes tout en relançant la croissance et l’emploi public, et surtout qui paiera pour le redressement. Les éclaircissements qu’il apportera seront déterminants pour le clivage gauche-droite toujours indépassable quoi qu’en pensent les centristes.

 


L’EURO MAL NOTE

 

 Euro

Les agences de notation jouent-elles un rôle excessif et leurs avis sont-ils crédibles quand il s’agit des dettes souveraines ? On ne s’empêchera pas de penser que leur siège new-yorkais n’est pas pour rien dans les avis ciblés sur la zone euro alors que la dette américaine plonge les Etats-Unis dans une situation bien plus périlleuse, ce qu’elles semblent ignorer, tout  comme elles avaient omis de dégrader Lehmann Brothers. On connait la suite.

Tentative de déstabilisation…

A quel jeu jouent-elles ? Il fallait en effet à Standard & Poor’s un sens particulier de la provocation pour annoncer lundi dernier en soirée la possible dégradation de la note de crédit des Etats AAA de la zone euro au motif  que la gouvernance économique de leur club est défaillante, alors que Paris et Berlin venaient d'annoncer une initiative déterminante sur le renforcement de la discipline budgétaire au sein de la zone. L’agence américaine voudrait relancer la déstabilisation des marchés au moment où ceux-ci commençaient à se calmer, qu’elle ne s’y prendrait pas mieux. A croire que l’Euro gène et que les initiatives qui sont prises par le tandem germano-français pour renforcer le crédit de la monnaie unique la dérange. On connait le pouvoir prophétique autoréalisateur que ces agences ont sur les marchés : il leur suffit d’annoncer la catastrophe pour qu’elle se réalise. Cet avertissement ne peut qu'alimenter le procès en sorcellerie instruit depuis quatre ans maintenant à l'encontre des juges de paix du crédit.

… ou service rendu à la zone euro ?

C'est pourtant un service que Standard & Poor’ vient de rendre à la zone euro. A la veille d'un Conseil européen capital, cette alerte accroît en effet l'obligation de résultat des 27 dirigeants de l’Union. D'abord, en menaçant de dégradation, sans faire de détail, aussi bien des cancres que des Etats aussi vertueux que la Finlande et le Luxembourg ou aussi dynamique que l'Allemagne, l’agence américaine indique que le temps du chacun-pour-soi est passé, que la crise est devenue systémique et qu'il s'agit bien de sauver l'ensemble de la zone euro. Surtout, sa menace rappelle à la raison des états prêts à se méprendre sur le signal que leur envoient les marchés depuis quelques jours et qu'ils interprètent la détente actuelle comme la marque d'une confiance retrouvée, comme le résultat des initiatives déjà annoncées (plan de rigueur italien, gouvernance améliorée). Or il n'en est rien. Si les marchés montent depuis une semaine, s'ils ont à peine fléchi hier, c'est parce qu'ils anticipent des mesures historiques de la part de la BCE demain, et de la part des dirigeants européens lors du sommet qui suivra.

Vers un fédéralisme budgétaire redéfini.

Mis en avant récemment comme solution à la crise, le fédéralisme budgétaire a le vent en poupe. Mais la zone euro en est encore bien loin. Elle constitue un cas unique d'union monétaire sans véritable intégration budgétaire. Moins de 3 % des dépenses publiques y sont centralisées, alors qu'un Etat fédéral contrôle généralement plus de 40 % du budget de l'Union. Certes, déplacer quelques points de TVA vers une entité supra-européenne pourrait permettre de financer un programme d'émission obligataire, mais les Etats nationaux continueront à gérer l'essentiel des budgets. Il est cependant essentiel, si on veut redonner du crédit à la monnaie commune, de faire oublier un laxisme budgétaire en partie à la source de la perte de crédibilité du Pacte de stabilité européen. Il est peu aisé de mettre en place un système crédible d'incitations après avoir abandonné tout ce qui garantissait une discipline budgétaire, et difficile en effet pour la France et l'Allemagne de proposer un nouveau pacte de stabilité, après avoir montré leur capacité à contourner l'ancien. Ne cherchons pas plus loin la défiance des agences de notation. S'appuyer sur une administration extérieure qui a fait ses preuves (le FMI !) pour allouer des ressources de la BCE est sans doute la seule solution à court terme.

Il y a au moins une note positive à retirer de l'histoire : ces événements peuvent déboucher sur les réformes ambitieuses nécessaires à l’union monétaire !  Et pour le coup, on pourra dire merci à l’agence de notation qui aura mis la pression au bon moment.

 


SUR LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Le discours de Toulon a déclenché une avalanche de commentaires variés et parfois excessifs, selon leur origine, mais ce qui était inattendu ce sont les propos germanophobes  aux références historiques de sombre mémoire tenus par des leaders de gauche : comparer Angela Merkel et l’Allemagne d’aujourd’hui à Bismarck et à la Prusse n’est pas à l’honneur d’Arnaud Montebourg, et rappeler le mauvais souvenir de Daladier revenant de Munich pour dépeindre la situation de dialogue et de coopération  entre les deux pays actuellement, c’est une insulte aux deux protagonistes que sont la Chancelière et le Président de la République. Lamentable dans la bouche du député PS Jean-Marie Le Guen. Et le Premier Ministre, François Fillon a eu bien raison de rappeler François Hollande à l’ordre pour qu’il tienne ses  « troupes ».  Passe encore que ces mots outranciers viennent de la patronne du Front National. Elle nous a offert ce week-end un come-back sur le mode « chassez le naturel, il revient au galop » : Marine Le Pen nous montre son vrai visage de haine et de violence en renouant avec le vocabulaire habituel de son père : « la France à la schlague », « la France mise sous tutelle de la même manière que madame Bettencourt » , « M. Sarkozy n’aime pas la France »… Elle cache son nationalisme haineux derrière ce qu’elle croit être du patriotisme. En la matière, nous n’avons pas de leçons à recevoir d’elle. On frémit à l’idée que des gens comme elle puissent accéder au pouvoir.

M. Mollet a mis du temps à commenter, pour nous sortir finalement une phrase creuse dont il a le secret : « La parole de Sarkozy s’est épuisée »  a-t-il doctement énoncé. Et faute de réponse crédible, son entourage a trouvé comme diversion d’ergoter sur le caractère même du discours : de Président ou de candidat ? Le PS choisit évidemment le second qualifiant. Comme Nicolas Sarkozy est en campagne permanente depuis 2007, ce sera difficile de différencier Toulon 2 de Toulon 1… querelle de second ordre vu les circonstances. Cet épisode, suivi hier de la visite de la Chancelière aura eu le mérite de réveiller la meute, l’ineffable Moscovici en tête, peu avare d’épithètes homériques, avec un avis sur tout et l’art d’inverser les rôles, art consommé au PS. Ainsi, il s’en prend à tout le monde : Guéant fait de la basse police en exhumant un PV de DSK au bois de Boulogne et son comportement est méprisable, et bien mieux, refusant de condamner les propos germanophobe de ses amis, avec la plus parfaite mauvaise foi, il « condamne la manipulation grotesque de l’Elysée anti-PS sur l’Allemagne » ; tandis que « Nausée » Hamon juge incroyable le procès en germanophobie fait à son parti (il doit être sourd)… Le dernier rebondissement c’est le déplacement du candidat PS à Berlin au congrès du PSD. On retiendra qu’en dehors des pronostics électoraux, il a reçu un accueil plutôt frais sur les « eurobonds » et courageusement il reporte la « règle d’or » à après les élections. Bref, la situation actuelle mérite mieux que des commentaires convenus écrits à l’avance avec comme rhétorique celle de l’échec de Nicolas Sarkozy dans tous les domaines et pour solutions des annonces dilatoires. M. Mollet est à la hauteur de sa réputation.

Episode inattendu, cette semaine, c’est celui de ce billet de mauvais goût écrit par Patrick Besson dans le point, raillant l’accent d’Eva Joly. Déchaînement furieux à gauche. On parle même de racisme et de xénophobie. C’est donner beaucoup d’importance à un billet qui se voulait de l’humour. Mais enfin, ce journaliste n’a rien inventé… Pas de quoi fouetter un chat. Que dira-t-on aux humoristes qui brocardent son style et ses lunettes ?

Bayrou a fait son « coming out » , électoral s’entend. Il dit « aborder avec gravité et bonheur » sa troisième campagne présidentielle. Seulement l’histoire ne se répète pas, si on peut souligner sa constance, en même temps on ne peut s’empêcher de constater que son espace politique est broyé par le contexte économico-politique. D’un côté, François Hollande marche sur ses plates-bandes centristes côté gauche, tandis que de l’autre, Hervé Morin, Jean-Louis Borloo et les centristes de l’UMP s’attachent à capter leur part d’électorat de centre droit. Le vote utile, surtout si la Le Pen est menaçante risque d’être fatal à son score. Comme le dit si bien Jean-Louis qui n’envisage pas de changer d’alliance, il « ne croit pas à un gouvernement centriste en l’état actuel des institutions ».

Côté UMP on fait de son mieux pour répondre aux attaques de la gauche. Même Greenpeace s’en mêle, avec son habitude des opérations médiatiques. On voudrait nous faire croire qu’ils ont mis nos centrales nucléaires en danger, alors qu’il n’en est rien. Jean-François Copé s’attache à faire émerger une nouvelle génération qui apparait de plus en plus souvent dans les débats ou les prises de position : Valérie Rosso-Debord, Franck Riester, Jérome Chartier, Laurent Wauquiez. Et il faut dire que faute d’être aguerris, il n’en tiennent pas moins la route, en connaissant leurs argumentaires et leurs dossiers sur le bout des doigts. 

Les positions prises par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel devront être validées par le Conseil européen de jeudi et de vendredi. Il faut se réjouir de voir la France et l’Allemagne sur la même ligne pour défendre l’Euro et l’Europe. La pression est mise par Standard and Poor’s sur le AAA de la France et des autres pays de l’Euroland. Tant que les 27, ou à défaut les 17, n’auront pas réglé par un accord de fond unanime la manière de gérer les dettes souveraines, les officines anglo-saxonnes continueront à alimenter la spéculation. Mais les sarcasmes de la gauche et les sondages qui lui sont favorables contribuent à nous tirer vers le bas. Jeu électoral, mais jeu dangereux. Sur la règle d’or elle se révèle incapable de la moindre grandeur d’âme, alors ne parlons même pas d’intérêt national !

 


DANS LES DOSSIERS DE TRYPHON

 

OGM : CROYANCES ET REALITES

Maïs M

65% des Français se déclarent inquiets des OGM : beau résultat en vérité de la tyrannie des médias et de la dictature intellectuelle des écologistes qui ont réussi à nous faire prendre des vessies pour des lanternes et qui ont sciemment mélangé le combat –qui peut avoir sa raison d’être- contre la firme Monsanto et les progrès scientifiques apportés par la « transgénèse ». Dans ce débat, la parole des scientifiques compétents a été complètement occultée : nous sommes placés devant un cas avéré d’intoxication idéologique de la classe politique qui n’existe qu’en France.  Il est peut-être justifié de continuer d’interdire le maïs Monsanto pour des raisons électorales, mais certainement pas pour des raisons scientifiques.

Démêlons le vrai du faux.

-       Les pesticides peuvent se transmettre par la chaine alimentaire : VRAI

C’est le cas des pesticides synthétisés chimiquement, qui sont des polluants organiques persistants (POP). Ce sont les produits épandus sur les plantes qui peuvent se retrouver  dans les nappes phréatiques par ruissellement, et évidemment dans la chaine alimentaire par accumulation dans les tissus des organismes (bioaccumulation). Une des raisons d’être des plantes transgéniques est justement de diminuer l’usage des pesticides chimiques persistants les plus toxiques pour les animaux, l’homme et l’environnement.

-       Les OGM sont des plantes pesticides : FAUX

Ce n’est pas parce qu’une plante génétiquement modifiée contient un gène qui la rend tolérante à un herbicide ou secrétant un insecticide qu’elle se comporte comme une plante traitée chimiquement. Prenons l’exemple du maïs Monsanto 810 : il produit une protéine appelée Cry, issue de Bacillus thuringeniensis et utilisée depuis 60 ans en agriculture biologique. Cette protéine est bien un insecticide, mais de façon ciblée. Elle n’est toxique que pour les chenilles de certains papillons qui attaquent le maïs. A la différence des insecticides chimiques de synthèse, elle n’est pas toxique pour les autres organismes. De plus cette protéine est une molécule organique naturelle qui, étant biosynthétisée, est biodégradée par les protéases, omniprésents dans tous les organismes et les microorganismes. Cette protéine ne s’accumule donc ni dans les animaux, ni dans l’environnement.

-       Les gènes mutés des OGM se transmettent à d’autres espèces : FAUX

Impossible ! Quand nous mangeons, nous ingérons des milliards de gènes. Ils sont digérés, ils ne se transfèrent pas tels quels dans notre organisme. Dans le tube digestif des animaux et de l’Homme, les protéines transgéniques, comme les autres protéines alimentaires, sont démontées par les protéases en briques élémentaires appelées acides aminés qui sont absorbés pour refaire les protéines de l’individu. Elles ne sont donc pas transmises dans la chaine alimentaire. Ce qui explique que toutes les études menées n’ont pas permis d’en retrouver. Quand Greenpeace veut faire labelliser OGM des bêtes qui consomment des OGM, c’est parfaitement ridicule. Il suffit d’analyser la viande et le lait pour s’apercevoir qu’il est impossible d’y retrouver des gènes modifiés.

-       L’agriculture utilise des plantes mutées depuis 10 000 ans : VRAI

Il y a de nombreuses manières d’obtenir de nouvelles semences, que ce soit par la technique dite de croisement ou par mutation induite par des rayons, et on n’est jamais à l’abri d’une mutation dangereuse. En 1995, les Suédois ont sorti une pomme de terre qui a été retirée du marché après des cas d’intoxication grave : sa teneur en alcaloïdes toxiques était très forte. L’Egypte a commencé à tester du blé tolérant mieux le manque d’eau, mais ils ont obtenu la variété presque par hasard. Et s’il y a bien une plante qui a été génétiquement modifiée depuis le moyen âge, c’est bien le blé : taille de la tige, nombre de grain dans l’épi, dur ou tendre… L’Homme a cherché à adapter les plantes depuis qu’il pratique l’agriculture. On cherche aussi des résistances  aux herbicides par des méthodes de croisement classiques, mais elles sont moins ciblées, c’est tout. On touche là à des phénomènes communs à tous les êtres vivants.

-       Les cultures OGM en plein champ peuvent contaminer les cultures proches : VRAI ET FAUX

Le terme même de « contamination » émet l’idée de contact impur, de maladie, de souillure. Il vaut mieux parler de dissémination. C’est grâce aux recherches sur les OGM qu’on sait la mesurer. D’abord, un pollen ne peut féconder qu’une espèce biologiquement très proche. Un grain de pollen de maïs ne vit que deux heures : même s’il est emporté par le vent en haute altitude et retombe beaucoup plus loin ; il sera inactif. Cela fait 50 ans que l’on cultive du maïs et ils ne se sont jamais resemés. Et même si un pourcentage d’une récolte est fécondé par un pollen OGM, cela ne concernera que la récolte en cours. Le risque est donc très limité.

-       Les OGM seront indispensables si on veut nourrir 9 milliards d’hommes : VRAI

De même que la thérapiegénie ouvre la porte à la guérison de certaines maladies, la transgénèse est la méthode la plus fiable, la plus sure, la plus rapide, parce qu’on sait exactement ce qu’on change dans la variété. Depuis que l’homme cultive les plantes, il sélectionne, mais ce n’est que depuis 50 ans que nous disposons de variétés stables. La durée de vie moyenne d’une variété est de trois à sept ans, parce que notamment les ravageurs évoluent en continu. Donc il faut s’adapter en continu. Ainsi, on commence à constater aux Etats-Unis, que le maïs Monsanto 810 est de nouveau attaquer, ce qui voudrait dire que son parasite n’est plus tué par la protéine. Mais on ne peut pas tout faire avec les OGM. Souvent les paramètres à maitriser jouent sur des milliers de gènes… Aucune semence n’est mieux contrôlée qu’un OGM mis sur le marché, par la Commission de Génie biomoléculaire (CGB)  et par l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments).

-       Le confinement des recherches en laboratoire tue la recherche française : VRAI

En France nous avons la chance d’avoir un grainetier expert en la matière Vilmorin qui par sa firme Limagrain est à la pointe de la recherche. Mais elle a été obligée de délocaliser à l’étranger ses expérimentations. De même, nous avons avec l’INRA, un centre de recherche public dont l’éthique est garantie. Les actions « terroristes » menées par José Bové et les écologistes les affaiblissent et, in fine, font le jeu de Monsanto qui n’en demande pas tant et qui ne s’embarrasse pas de scrupules.  

 

 


LES INDISCRETS DE SAVINIEN

 

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Justice : voilà un présentateur de la BBC bien expéditif. Sur l’antenne il a appelé à « fusiller » tous les grévistes du service public. Une manière radicale de régler le problème. On n’imagine même pas qu’un présentateur français ait pu avoir la même idée. / - Dans un autre registre, c’est le monde du cinéma, soutenu par les producteurs de vidéos, qui se rebelle en lançant une vaste offensive judiciaire contre le piratage en ligne. Ils vont poursuivre en France et aux Etats-Unis les moteurs de recherche, fournisseurs d’accès et opérateurs de telecoms pour demander le blocage des sites encourageant cette pratique. Hadopi a du bon !

Culture : Stéphane Hessel nous gratifie d’une nouvelle édition augmentée de son « Indignez-vous ! ». Vu l’épaisseur du premier et son contenu creux et partisan, il n’aura pas eu trop de mal. Une édition poivrée, Hessel ! on l’espère. Le vieux a trouvé un filon très lucratif, il n’entend pas le lâcher.  / - Côté Théâtres parisiens, c’est la fronde. La traditionnelle cérémonie des Molières de France 2 n’aura probablement pas lieu. 29 théâtres privés parisiens ont décidé de se retirer : ils ont ras-le-bol du poids des théâtres subventionnés qui raflent toutes les récompenses… et peut-être de la connivence  « culturelle » gaucho-bobo du service public qui joue admirablement dans le registre « passe-moi la rhubarbe, je te passe le séné ». / - Un coup de chapeau à Isabelle Boulay pour son magnifique dernier disque. Que voulez-vous, j’en pince pour la belle rousse du Québec qui nous régale de ses chansons subtiles et de ses orchestrations élégantes.

Enquéquète story : Le feuilleton continue. On n’apprend que DSK ne cautionne pas le livre de son biographe et « réserve ses explications à la justice ». En attendant celui-ci espère bien faire son beurre avec « l’affaire ». Le graveleux se vend bien. Pour le Carlton, où il admet avoir participé à du « libertinage », il devra attendre janvier pour être entendu par la justice. Mais on en apprend tous les jours : même le bois de Boulogne… C’est Favilla dans les Echos qui nous livrent une version inénarrable : si complot il y a, il faut chercher à qui profite le crime. On pense tout de suite à Sarkozy. Mais, ce pourrait bien être aussi Hollande  qui aurait oudi le piège, lequel pourrait bien avoir été manipulé par Aubry, qui ne digère pas sa défaite, et qui hériterait en dernier ressort de la place enviée… Puisque complots il y a….

Western marseillais : la poudre n’en finit pas de parler dans la capitale du pastis. Et ça ne rigole pas : le moindre braquage se fait à la kalachnikov. De quoi inquiéter le quidam lambda qui vaque à ses occupations. Une « Kalach » se négocie à 1500€, autant dire une poignée de cacahouètes pour n’importe quel petit trafiquant. Le problème c’est que c’est une arme de guerre puissante, redoutable entre les mains de gens totalement irresponsables et inconscients.

Poison autorisé : c’est navrant et surprenant, mais c’est la réalité : les planteurs de bananes antillais ont obtenu des dérogations pour continuer à utiliser le « chlordécone », un insecticide puissant, alors que le poison est déjà présent dans l’eau des sources, les crustacés, la viande des animaux et même chez les hommes. On ferait mieux de s’attaquer à la dépollution des sols contaminés par ce produit toxique.

Esthétique dure-dure : Un pseudo-chirurgien en esthétique américain promettait des fesses en béton et des seins fermes. Son procédé était incontournable : il injectait un mélange de colle et de ciment. Inutile de raconter la suite : bonjour les dégâts !

 

 


VERBATIM

 

"Nous ne reprendrons pas la maîtrise de notre destin tout seul. Nous ne domestiquerons pas la finance tout seul. Nous ne changerons pas les règles de la mondialisation tout seul. Nous ne retrouverons pas le chemin de la croissance tout seul..."

                                                      Nicolas Sarkozy, Toulon le 1er décembre

 


PIETRE OPPOSITION

 

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Face à la gravité de la situation internationale, dont l’opposition ne semble pas avoir pris la mesure, elle n’a à opposer au discours du Président de la République que le mensonge, la simplification et le dénigrement. Cela lui évite d’expliquer ce qu’elle ferait, car, avec ce qu’elle a dans ses têtes et ses programmes (on ne sait plus auquel se référer), le pire serait assuré.

Dire que rien ne s’est fait depuis le précédent discours de Toulon, est un mensonge. Comment peut-on affirmer, sans sourciller, comme le fait « l’amère de Lille », qu’il n’y a eu aucune avancée en matière de régulation financière, sur les paradis fiscaux, les règles bancaires. Dire que tout est parfait, serait de la même façon, une exagération grossière. Mais les travaux du G20 ont permis de mettre en œuvre de nombreuses mesures, concernant notamment le contrôle de l’activité bancaire. On sait quelle difficulté cela représente de mettre d'accord les 20 nations prépondérantes, en particulier sur la taxation des transactions financières. On peut toujours le décider pour la France, mieux, pour l’Europe, mais c’est ignorer que l’essentiel de la finance est maintenant sur les places financières du nouveau monde : Singapour, Hong-Kong, … et que les places européennes sont devenues des coquilles creuses.

Il est certes facile d’accabler le Président pour son bilan, comme si la crise qui s’est abattue sur l’Europe était de son fait, affaiblissant notre croissance et par effet mécanique provoquant la remontée du chômage. De même le creusement de la dette qu’il faut maintenant juguler est dû aux mesures de relance, aux allègements fiscaux et aux amortisseurs sociaux qu’il a bien fallu maintenir alors que les recettes s’effondraient en 2008-2009 : cela  a permis de maintenir la cohésion sociale, la consommation, de limiter la récession et d’en sortir plus vite. On sait bien, pour avoir vu ce qui s’est passé chez nos voisins européens, que ce que l’opposition proposait nous aurait envoyé droit dans le mur, avec au bout une situation proche de celle de l’Espagne ou du Portugal. D’ailleurs tous les observateurs s’accordaient alors pour dire que Nicolas Sarkozy avait plutôt bien géré ce mauvais passage.

Le diagnostic de Toulon I était le bon. Le cap fixé par Toulon II est aussi le bon. La gauche peut ironiser. Elle n’a rien à proposer, ou alors elle paraphrase la politique du gouvernement en faisant comme si elle n’existait pas. Exemples : les crédits pour la recherche  et l’innovation, ou l’emploi du Fonds stratégique d’investissement pour soutenir les PME. C’est comme les Verts avec le Grenelle de l’environnement. S’ils arrivaient au pouvoir, ils seraient capables, avec l’honnêteté qu’on leur connaît, de se glorifier du travail accompli comme s’ils en étaient les auteurs. La supercherie, c’est eux. En plus, on sent dans un certain nombre de commentaires depuis hier, une « germanophobie » indigne de notre époque. Laissons ceux qui les émettent à leurs démons et fantasmes.

On attend encore vainement le point de vue de M. Mollet. Pour prendre de la hauteur, il est contraint de se taire. Il faut dire qu’après Martine Aubry, qu’aurait-il pu ajouter, sinon une fausse note. Il est vrai qu’il a beaucoup à faire pour accorder les violons à l’intérieur de son parti et digérer les coups de Jarnac que lui fourbit la 1ère secrétaire, quand ce ne sont pas les collègues verts.

La réponse qu’il nous faut apporter à la crise qui nous assaille, c’est plus de travail et plus d’Europe. Le directoire franco-allemand est un passage obligé. L’Europe budgétaire est un pas de plus dans la gouvernance nécessaire de l’Euro, il sera suivi, n’en doutons pas d’un effort d’harmonisation fiscale au moins dans l’Euroland. Le Président a ouvert la porte aussi à la TVA sociale si nécessaire pour faire participer les importations à notre modèle social. Le sursaut auquel il appelle les Français, passe aussi par un renforcement de la cohésion qui pourrait sortir du « sommet social » prévu en janvier et qui était réclamé par la CFDT.

Le Président n’est pas encore candidat. Mais on voit bien sur quels thèmes il va faire campagne quand il aura annoncé sa candidature. D’ici là, la gauche aura encore de nombreuses occasions de faire de la démagogie  et de dénigrer. On ne va pas lui en vouloir, elle est incapable d’un autre comportement.

 


TOULON II : DESENDETTEMENT, EUROPE, ESPOIR…

 

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Ce soir le Président de la République est venu dire solennellement aux Français que  la crise que nous vivons est grave mais que les remèdes pour y faire face existent. Il a tenté de montrer que le chemin qu’il propose est  étroit, sera difficile à parcourir mais qu’il est le seul possible. Il a voulu aussi démontrer que le virage a été pris il y a trois ans, que les réformes entreprises ont été utiles et qu’il faut persévérer.

Nicolas Sarkozy n’a pas caché la vérité, utilisant même des expressions très fortes comme « l’Europe peut être balayée », dramatisation à la hauteur des événements, après une semaine où les banques européennes étaient bloquées et dans l’incapacité à faire circuler l’argent. Mais en même temps il s’est voulu rassurant en s’appuyant sur le travail accompli au sein des instances mondiales et européennes et les résultats qu’on peut en attendre bientôt.

Les passages obligés portent nom : désendettement et règle d’or, réforme du financement de notre système social, protectionnisme et solidarité européens, convergence renforcée avec l’Allemagne et création d’un serpent budgétaire des états européens pour résister aux ravages de la mondialisation et de la financiarisation de l’économie. Avec un projet phare : refondation de l’Europe, ce qui veut dire nouveau traité.

Le Président s’est voulu aussi proche des Français, en insistant longuement sur ceux qui souffrent, sur les jeunes qui ont du mal à entrer sur le marché du travail. Cela lui permet de justifier les réformes qu’il a entreprises comme celle des retraites. Il a mis en avant avec pédagogie les nombreux outils mis en place depuis 2008 et qui s’avèrent aujourd’hui essentiels : les financements du grand emprunt orientés sur les universités, la recherche, l’innovation, le Fonds stratégique d’investissements pour aider à la réindustrialisation, …

Il a, au passage, et cela plaira à la gauche, dénoncé une nouvelle fois les tragiques erreurs qu’ont été la retraite à 60 ans et les 35 heures. Il a bien sûr ironisé sur le nucléaire en soulignant l’importance stratégique de cette industrie pour notre pays. Il a aussi rappelé ce qu’aurait de tragique le repliement sur soi avec l’abandon de l’Euro et la fermeture de nos frontières, visant, sans la nommer Marine Le Pen.

Manifestement c’est un Président en action que Nicolas Sarkozy a voulu montrer sur la scène de Toulon. Un Président qui ne subit pas les événements mais qui y fait face. Un Président pragmatique qui veut faire partager ses convictions avec ses partenaires. Un Président lucide qui sait que pour « reprendre en main notre destin », cela passe par les sacrifices qu’impose le désendettement, les efforts de travail et d’investissement, et une Europe solidaire et disciplinée.

Ce soir Nicolas Sarkozy, c’était Bonaparte au pont d’Arcole. La mitraille socialiste n’a pas tardé à sifflé, mais il y a longtemps qu’elle vise à côté de la plaque.