TOULON II : DESENDETTEMENT, EUROPE, ESPOIR…
01 décembre 2011
Ce soir le Président de la République est venu dire solennellement aux Français que la crise que nous vivons est grave mais que les remèdes pour y faire face existent. Il a tenté de montrer que le chemin qu’il propose est étroit, sera difficile à parcourir mais qu’il est le seul possible. Il a voulu aussi démontrer que le virage a été pris il y a trois ans, que les réformes entreprises ont été utiles et qu’il faut persévérer.
Nicolas Sarkozy n’a pas caché la vérité, utilisant même des expressions très fortes comme « l’Europe peut être balayée », dramatisation à la hauteur des événements, après une semaine où les banques européennes étaient bloquées et dans l’incapacité à faire circuler l’argent. Mais en même temps il s’est voulu rassurant en s’appuyant sur le travail accompli au sein des instances mondiales et européennes et les résultats qu’on peut en attendre bientôt.
Les passages obligés portent nom : désendettement et règle d’or, réforme du financement de notre système social, protectionnisme et solidarité européens, convergence renforcée avec l’Allemagne et création d’un serpent budgétaire des états européens pour résister aux ravages de la mondialisation et de la financiarisation de l’économie. Avec un projet phare : refondation de l’Europe, ce qui veut dire nouveau traité.
Le Président s’est voulu aussi proche des Français, en insistant longuement sur ceux qui souffrent, sur les jeunes qui ont du mal à entrer sur le marché du travail. Cela lui permet de justifier les réformes qu’il a entreprises comme celle des retraites. Il a mis en avant avec pédagogie les nombreux outils mis en place depuis 2008 et qui s’avèrent aujourd’hui essentiels : les financements du grand emprunt orientés sur les universités, la recherche, l’innovation, le Fonds stratégique d’investissements pour aider à la réindustrialisation, …
Il a, au passage, et cela plaira à la gauche, dénoncé une nouvelle fois les tragiques erreurs qu’ont été la retraite à 60 ans et les 35 heures. Il a bien sûr ironisé sur le nucléaire en soulignant l’importance stratégique de cette industrie pour notre pays. Il a aussi rappelé ce qu’aurait de tragique le repliement sur soi avec l’abandon de l’Euro et la fermeture de nos frontières, visant, sans la nommer Marine Le Pen.
Manifestement c’est un Président en action que Nicolas Sarkozy a voulu montrer sur la scène de Toulon. Un Président qui ne subit pas les événements mais qui y fait face. Un Président pragmatique qui veut faire partager ses convictions avec ses partenaires. Un Président lucide qui sait que pour « reprendre en main notre destin », cela passe par les sacrifices qu’impose le désendettement, les efforts de travail et d’investissement, et une Europe solidaire et disciplinée.
Ce soir Nicolas Sarkozy, c’était Bonaparte au pont d’Arcole. La mitraille socialiste n’a pas tardé à sifflé, mais il y a longtemps qu’elle vise à côté de la plaque.
Commentaires