HISTOIRE

FLEXIRIGIDITE

 

Pour passer de la rigidité à la flexibilité du marché du travail, les Français viennent d’inventer la « flexirigidité ». L’accord pour « un-nouveau-modèle-économique-et-social-au-service-de-la-compétitivité-et-de-l’emploi » (désolé, c’est de la phraséologie socialiste), signé en fin de semaine dernière par le Medef et les syndicats, grâce à des concessions de dernière minute du patronat, est considéré comme « historique » par tous les laudateurs officiels et habituels.

Cet accord comporte des avancées non négligeables pour les entreprises, au moment où elles vont affronter une année très difficile. A commencer par les accords compétitivité-emploi dont l’idée revient à Xavier Bertrand et vivement souhaitée par Nicolas Sarkozy il y a un an. C’est une avancée considérable dans le droit social français, alors qu’en Allemagne on les pratique depuis longtemps. Avec la nouvelle réglementation des licenciements économiques les employeurs gagnent aussi en visibilité et en sécurité juridique et la gestion des ressources humaines est facilitée tout en accroissant la mobilité des salariés. L’exonération des cotisations d’assurance-chômage pendant trois mois (et quatre pour les petites entreprises de moins de 50 salariés) devrait faciliter l’embauche de jeunes en CDI.

De leur côté les salariés obtiennent la généralisation de la complémentaire santé, ce qui n’est pas rien, des droits « rechargeables » à l’assurance-chômage, la mobilité externe avec droit de retour, l’encadrement du temps partiel et la présence des salariés dans les conseils d’administration.

De belles avancées du dialogue social que la loi devra valider, et cela devrait être malgré la réticence de quelques dinosaures du PS restés figés à l’époque de Germinal. Espérons que cette expérience timide de flexisécurité  présente suffisamment de vertus pour qu’on ait envie d’aller plus loin.  Car ce qui est important, c’est la flexibilité interne des entreprises. Reste que surtaxer les contrats courts, qui peut paraître une bonne intention, reste un lourd contresens dans le contexte actuel parce que cela peut déboucher sur plus de chômage de ceux qui sont concernés, c’est-à-dire les jeunes. Quand 180 000 personnes sont allés s’inscrire à Pôle emploi depuis le printemps, il est clair que l’économie a en priorité besoin de libérer la création d’emplois souples et bon marché.

Reste qu’avec un code du travail de 3000 p ages et la culture de l’acquis social dont FO et la CGT font leur fonds de commerce, les entreprises françaises courent le marathon de la concurrence mondiale avec des semelles de plomb. La France reste pour longtemps le pays qui cultive le paradoxe d’être celui qui offre le plus grand nombre de droits aux salariés et celui dont ces derniers ont le plus grand sentiment d’insécurité !

On aurait pu permettre les contrats de mission sur des durées de deux ou trois ans, réclamés par quelques branches professionnelles ; on aurait pu abroger toute référence à une durée légale du travail, ou au moins revenir aux 39 heures par semaine ; on aurait pu faire quelque chose pour atténuer les effets négatifs pour l’emploi de ces « 34 seuils » auxquels les entreprises sont soumises et qui sont autant de freins à l’embauche.

Un accord historique. Admettons-en l’augure. Mais n’oublions pas que cet accord intervient après la mise en place d’un crédit d’impôt pour la compétitivité dont les entreprises pourront bénéficier dans la mesure où elles auront présenté au préalable  aux représentants des salariés leurs perspectives d’investissement, où elles auront fait entrer dans leur conseil d’administration des représentants des salariés ( pour les plus importantes d’entre elles), où l’utilisation du crédit d’impôt aura été validée par le personnel…. Avec une telle usine à gaz, on peut encore espérer que ça marche.  On est loin de la vraie flexibilité ! Il faudra, pour l’instant, se contenter d’un assouplissement de la rigidité. C’est mieux que rien. Cela ne sera pas suffisant.

Et puis, l’Etat serait bien venu de montrer l’exemple. Avec ses 880 000 contractuels, il abuse lui aussi des CDD. La première machine à fabriquer des précaires c’est la fonction publique, souvent au prix de « petits arrangements » avec les textes. Le fait que les socialistes soient aux commandes n’y a pas changé grand-chose pour l’instant. Il faut dire que les syndicats de fonctionnaires sont loin de faire de la lutte contre la précarité des agents une priorité de leur cahier de revendications. Curieusement, aucune donnée publique sur la durée moyenne de ces contrats n’est disponible : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ». Et la taxation des contrats courts, prévue pour les entreprises, épargnera le public ! Ben voyons.

 


RETOUR SUR L’ECONOMIE

Compétitivité

Les événements extérieurs et les problèmes sociétaux ne doivent pas nous distraire de l’essentiel. La Cour des Comptes s’est rappelée cette semaine au bon souvenir du gouvernement en lui signifiant qu’il fallait diminuer les dépenses –ce qu’il n’a pas commencé à faire-, et Bruxelles aussi en réaffirmant que l’objectif de 3% n’était pas négociable.

En 2012, la zone euro n’a pas explosé, le système financier mondial semble sorti du chaos, l’économie américaine semble redémarrer tandis que les exportations de la Chine repartent à la hausse. Donc tout va bien ? Pas vraiment. L’économie française s’enlise dans les sables mouvants de 2013 et les économistes craignent les effets sur les économies européennes des plans d’austérité qui se prolongent. C’est la France qui donne les signes de faiblesse les plus inquiétants.

Le déclin de la France s’accentue.

On a vu que dans un contexte particulièrement difficile, notre salut ne viendra ni de l’Etat –qui est nu- ni de l’extérieur. La révision à la baisse de la croissance allemande en est le signal le plus éloquent. Pour nous l’essentiel se jouera sur deux moteurs : la consommation et l’investissement. Les prélèvements massifs sont un puissant frein du premier, les difficultés de financement et les trésoreries ne sont pas au mieux pour le second.

Pour Christian Saint-Etienne, nous vivons un mai 40 économique. Qualifiant Hollande de « Gorbatchev français, inconscient des terribles leviers de l’histoire qu’il actionne », il constate que la France est au bord du dépôt de bilan économique et moral car elle a renoncé à se battre puisqu’elle n’est responsable de rien. Tout est la faute des autres : la globalisation, l’Allemagne, l’euro, l’immigration… Il décrit un paysage peu réjouissant et pourtant réel, chiffres à l’appui : industrie en déclin, université en perte de prestige, commerce extérieur en chute libre, dépense publique sacralisée. Du coup la France perd son statut de grande puissance mondiale et rate la troisième révolution économique et industrielle.

Il faut inventer un nouveau pacte productif et social.

Pour se relever, Il faut réduire de 60 milliards d’euros les dépenses publiques en France. Cela ne peut évidemment pas se faire avec un saupoudrage. On ne peut espérer résoudre le problème de la dette par l’inflation dans le contexte actuel, indique Nicolas Baverez. Ses déséquilibres structurels la rangent parmi les pays du sud, renchérit Daniel Cohen et de ce fait, elle est le plus gros risque pour la zone euro : « Elle s’est refusée à toute réforme de son modèle économique et social, que chacun sait insoutenable. Mais elle emprunte sur les marchés comme les pays du nord de l’Europe. Ce paradoxe ne durera pas éternellement ».

La France décroche face à ses concurrents depuis le début du siècle : ses coût de production ont augmenté, ses entreprises ont gagné moins d’argent, le marché des produits haut de gamme s’est rétrécit, les dépenses de recherche ont stagné depuis 15 ans. Du coup, la balance commerciale a plongé, les exportateurs ont perdu des parts de marché et leurs effectifs ont diminué. A cela s’ajoutent des dépenses publiques élevées, une fiscalité lourde et improductive, une flexibilité du travail jusque là à double face, privilégiant la rigidité du marché du travail.

On ne s’en sortira pas sans un nouveau pacte productif et social, et un nouveau système institutionnel en phase avec la 3ème révolution industrielle nous dit Christian Saint-Etienne. Il faut notamment « changer de vision sociétale et remettre l’homme libre et responsable de ses actes au cœur de notre société politique, de notre économie et de notre protection sociale ». Il faut aussi « désoviétiser la sphère politico-médiatico-éducative au sein de laquelle la fiscalité et la haine attisée contre les riches ont remplacé la police politique comme instrument d’oppression ». Car le pays a tous les atouts pour rebondir et s’imposer comme l’un des moteurs de l’Europe.

La croissance comme seule porte de sortie.

Il faut réaliser un choc en faveur de la compétitivité en sortant des 35 heures pour revenir à 38 ou 39 heures de travail par semaine, y compris dans la fonction publique, recommande pour sa part Nicolas Baverez. De son côté, Daniel Cohen constate que la sortie ne peut se faire ni par la politique budgétaire à cause de l’endettement, ni par la politique monétaire puisque les taux d’intérêt sont proches de zéro. La seule porte de sortie, c’est la croissance, qui passe par la productivité, l’innovation et la gestion coopératives des risques systémiques. Les mesures fiscales prises (65 milliards) depuis 2011 vont provoquer avec une forte probabilité un choc financier sur la dette française à la fin de 2013 au début de 2014. Il y a donc urgence à réduire les dépenses en remettant tout à plat sans attendre.

Le pacte de compétitivité et les accords sur la flexibilité apportent un peu d’oxygène, mais ce n’est pas à la hauteur du défi. Les récentes déclarations de notre ministre des Finances pour qui « tailler à la hache dans les dépenses publiques crée des blocages et des résistances » en disent long sur le chemin qui reste à parcourir à nos responsables politiques pour se mettre à jour avec leur époque.

 


ARCHIBALD SE MARRE

Haddock se marre bis

Ternero : sur la carte d’un restaurant espagnol, mot qui désigne le veau. En Français, et en deux mots, il s’agit d’un premier ministre passé à la trappe de la présidence normale.

Concours d’arrogances : le face-à-face Mélenchon – Cahuzac a tenu ses promesses. Les envolées démago-populistes d’avant Jaurès du premier se sont heurtées au discours hautain mais plein de certitudes chiffrées du second. Pour une fois, le soupçonné-détenteur-d’un compte-en-Suisse nous serait apparu presque sympathique.

Patriotisme : avant cela consistait à « faire-de-son-corps-un-rempart-pour-protéger-le-sol-sacré-de-la-patrie ». Avec les socialos, c’est devenu « accepter-de-se-faire-racketter-pour-financer-les-dépenses-ineptes-de-l’Etat ». On peut dire à la place : « mort aux riches ». J’ai envie de répondre : « mort aux cons ».

Allégro vivace : on connait la musique. Le Claude Allègre, il n’y va pas de main morte : « Hollande n’est pas à la hauteur ! ». On le suit.

Liberté ? : Gonflée la donneuse de leçons d’égalité. Le cabinet de Vallaud-Belkacem a tenté de faire retirer de BFMTV le reportage gênant sur le mariage homo. Cela s’appelle de la censure, en bon français. Quelle belle conception de la liberté d’expression !!! Et menteuse en plus !

Pas plus de 2H de Paris : avait dit le président pour les vacances de Noël de ses ministres. Message reçu par aurélie Filippetti photographiée à l’ile Maurice et Fabius à Zanzibar. Quelle belle discipline ! A moins qu’ils n’aient eu à leur disposition des fusées pour les transporter…

Trop fort pour lui : Flanby n’ira pas à Davos. Les mauvaises langues disent que de toute façon il n’aurait rien compris. C’est que de l’économie !

CSA : le remplacement de Michel Boyon à la tête de la haute autorité donne lieu à la nomination d’un bon copain : Mr Schrameck a été effet un proche de Lionel Jospin. « Moi, président, … » On connait le refrain. La république irréprochable ressemble de plus en plus à celle des « copains ». Bientôt celle des coquins ?

« Remarquable » : qualificatif utilisé pour faire « valser » le million de manifestant qui a disparu des 1,3 million qui ont défilé. Il a fallu en effet un travail « remarquable » des « services » pour falsifier le résultat. C’est ridicule et risible. On attend le 27 (manif des pro-homos) avec impatience. On saura alors si on a vraiment affaire à des coquins.

Manif’ de droite : tragique erreur. Dans mon car parti d’Angers, il y avait des gens connus pour avoir voté Hollande. Et pas qu’un ! Le cortège était donc beaucoup plus mélangé qu’on ne souhaite le dire en haut lieu.

Dialogue : à Nantes quelques milliers de manifestants accompagnés de brutes de l’agit’-prop’ ont obtenu une commission du dialogue pour ND des Landes. On la refuse aux millions de Français qui dénoncent une loi irresponsable.

Foi (mauvaise) : le record est atteint par le PS dans l’effort pour minimiser le rassemblement de dimanche dernier avec la palme à M. Désir dont les propos auraient pu être relatés dans la « Pravda » de Staline : désinformation et caricature. Bof ! Il joue son rôle de laquais.

Discutable : la position de Taubira-la-sectaire sur le referendum n’est pas tenable. De nombreux juristes affirment qu’il est possible de poser la question sur le mariage. Une loi sociétale d’une telle importance devrait obéir à deux exigences : vote secret en conscience pour tous les parlementaires et réunion du congrès (les 2 assemblées) avec majorité des 3/5èmes. Ou alors ratification par referendum. Vous verrez que les députés de gauche seront sommés de voter « comme-il-faut ».

UMcoP : fin de crise avec l’accord Copé-Fillon pour la gouvernance partagée du parti. L’organigramme est crédible. On va pouvoir passer aux choses sérieuses. La crise sera vite oubliée. Prochain rendez-vous : une convention sur la famille !

Censure ? : mais où sont donc passées les images du 20H de F 2 ? impossible de revoir le journal du soir du 13 janvier. La vidéo n'est pas disponible. Dès fois qu'on compterait les participants ....

                                                                                                                    Mille sabords !


LE « VIEUX » CONTINENT.

 

Europe324

L’Europe n’a jamais aussi bien portée son nom. Mais on devrait dire le continent des « vieux ».

L’évolution démographique est un enjeu majeur de transformation des sociétés européennes.

A première vue, les différences entre la France et l’Allemagne sont frappantes à cet égard. La population française croît, celle de l’Allemagne décline. Mais le vieillissement de la société ne peut pas être enrayé, ni en Allemagne ni  en France. Nous vivons tous plus longtemps et en meilleure santé. C’est la plus grande réussite de la civilisation de l’histoire contemporaine. Ce qui nous oblige à faire face aux répercussions sociales et économiques de cette évolution démographique et trouver des solutions pour l’atténuer à l’aide de mesures économiques. La réduction drastique de la dette qui nécessite le démantèlement d’un Etat providence exorbitant fait partie des nécessités et est inéluctable.

La tâche est cependant rendue difficile parce que l’économie européenne est plus que jamais divisée en deux mondes qui ne partagent ni les mêmes résultats ni les mêmes perspectives, comme le montrent les derniers chiffres du chômage et l’indice de confiance économique publiés au début de la semaine. Si le chômage a atteint un record historique, à 11,8 % en novembre c’est à cause de l’explosion des destructions d’emplois dans la partie sud de l’Union européenne : en Espagne, qui subit, après la Grèce, la plus forte dégradation sur un an et où le taux de chômage atteint 26,6 %, mais aussi au Portugal (16,3 %) et à Chypre (14 %). La violente cure d’austérité à laquelle ces pays ont été soumis se paie aujourd’hui très cher sur le plan social.

Néanmoins, il s’agit avant tout d’engager une dynamique de croissance à l’échelle européenne.

D’ailleurs l’OCDE indique sa préférence pour moins de coupes dans les dépenses publiques à court terme et plus de réformes structurelles, visant à libéraliser l’économie et notamment le marché du travail. Nous avons besoin de croissance pour que les générations futures aient autant de marge de manœuvre que possible et pour atténuer les luttes à venir quant à la répartition des richesses. La pénurie de main-d’œuvre pourrait poser de grandes difficultés à cet égard : en Allemagne, à cause du recul de la population active ; en France, à cause de l’exploitation déficiente des réservoirs de main-d’œuvre existants. Les mots-clefs de cette problématique sont « préretraite » et « intégration insuffisante des immigrants dans la vie active ». L’espoir que les problèmes liés au marché de l’emploi seront résolus grâce à une immigration supplémentaire ne peut que partiellement apaiser la situation.

Grâce à un système de garde d’enfants, les Françaises parviennent visiblement à mieux concilier travail et vie familiale que les femmes vivant dans d’autres pays, comme en Allemagne. Ainsi, la population française devrait dépasser celle de l’Allemagne d’ici la moitié du siècle. Cependant, même si l’on considère que les familles et les enfants jouent un rôle déterminant dans la société, même si des aides financières supplémentaires sont débloquées et même si le nombre d’infrastructures de prise en charge des enfants s’accroît, la croissance démographique allemande peinera à augmenter de façon significative. Les obstacles démographiques y sont trop importants, tout simplement parce que de nombreuses mères, qui auraient pu mettre au monde de nombreux enfants, ne sont pas nées.

Les plus optimistes veulent voir dans le redressement progressif de l’économie américaine et la légère reprise de l’activité chinoise une planche de salut pour la zone euro. Le moral des chefs d’entreprise et des consommateurs s’améliore d’ailleurs, tranchant avec les résultats du chômage. D’autres prévisionnistes se montrent plus prudents en rappelant que les commandes industrielles allemandes ont chuté en novembre à cause de la faiblesse de la demande dans la zone euro. Les ventes au détail, en hausse de 0,1 % en novembre, laissent les ventes en deçà de leur niveau de l’année dernière.

Le vieillissement des sociétés n’a rien de menaçant si nous changeons de cap à temps.

De nombreuses ressources pour la croissance et l’emploi sont encore inexploitées. Nous devons seulement comprendre qu’une époque touche à sa fin.

L’Europe peut assumer ce choc démographique.

Mais la France et l’Allemagne doivent, pour des raisons différentes, aider davantage les individus qui se retrouvent toujours jusqu’à maintenant plutôt en marge du marché du travail : les femmes, les jeunes, les jeunes seniors et les immigrés.  

Les femmes : en plus de la question de la conciliation de la vie de famille et du travail, l’une des premières priorités est la question d’une égalité accrue des chances. Aujourd’hui encore, trop de femmes tournent le dos à leur carrière professionnelle en dépit d’excellentes qualifications. Nous ne pouvons plus nous permettre ce gaspillage de potentiel.

Les jeunes : Dans le chômage qui traverse l’Europe et touche maintenant près de 26 millions de personnes (18,7 pour la zone euro), la jeunesse est en première ligne, et particulièrement en France où plus de 500 000 jeunes sont sans emplois. La libéralisation du marché du travail est une clé importante pour leur intégration, mais il faut aussi faire un gros effort de rééquilibrage des formations vers celles qui valorisent l’apprentissage professionnel. Autrement dit une révolution intellectuelle que les allemands n’ont pas à faire, ayant opté pour cette solution il y a très longtemps. L’accord à minima qui vient d’être signé entre les partenaires sociaux va dans le bon sens. Il n’est pas suffisant.

Les jeunes seniors : l’espérance de vie augmente, entraînant un accroissement rapide de la durée de la troisième période de vie. Plus de personnes âgées perçoivent leur retraite sur une période de temps plus longue. Dans le contexte de la crise persistante sur les marchés financiers et de la difficile consolidation des budgets nationaux, il est de plus en plus difficile de protéger financièrement les générations plus âgées. La solution est évidente : les salariés plus âgés doivent travailler plus longtemps. L’âge de la retraite à 67 ans devra encore être probablement repoussé. Cela n’a rien de menaçant si l’on sait qu’il est important d’avoir un esprit vif et un corps alerte pour vivre longtemps. La France ne tirerait pas profit de son avantage démographique si un retour à la retraite à 60 ans était décidé. Et l’Allemagne doit maintenir sa décision de fixer l’âge de départ à la retraite à 67 ans.

Les immigrés : la part de personnes issues de l’immigration dans nos sociétés est importante ; en France, elle est même de 20 %. Les difficultés, pour l’évolution économique à venir, seraient moindres si dans les deux pays les offres d’intégration étaient plus courageuses et si le niveau de qualification des enfants issus de l’immigration était sensiblement amélioré. Le potentiel pour la croissance est immense à ce niveau également.

Les nouvelles frontières du projet européen : un moyen de relever le défi du vieillissement.

Maintenant que le péril de l’explosion est conjuré, avec les avancées d’intégration significatives que sont le traité de stabilité et le fonds monétaire commun (MES), l’Europe peut chercher à atteindre une nouvelle frontière, effort indispensable pour surmonter la faiblesse du vieillissement de sa population : Europe sociale, Europe des citoyens, Europe de la connaissance, Europe de la défense et de la diplomatie, Europe de la recherche et de la technologie, … sont encore embryonnaires et à concrétiser. Pour développer son économie et influer sur les affaires du monde, il est évident qu’une souveraineté partagée, comme nous avons su le faire pour la monnaie, est une souveraineté retrouvée.

Face au monde globalisé d’où émergent les nouvelles puissances économiques et politiques, nos souverainetés nationales isolées ne peuvent rien. C’est ainsi que nos valeurs auront une chance de se maintenir et nos pays de retrouver la prospérité.

 


2013 : POURQUOI LE PIRE EST A CRAINDRE

Nuages noirs

Le label « 13 » portera-t-il chance à la France ?

Il le faudrait bien parce que tous les éléments sont réunis pour en faire une année noire. Le déclin redouté est devenu réalité. Les chiffres sont là et suffisamment explicites : 5% de croissance dans les années 60, 4% dans les années 70, 3% dans les années 80, 2% dans les années 90, 1% dans les années 2000 et maintenant 0% pour la décennie 2010 dans laquelle nous sommes entrés. Le keynésianisme étatico-libéral hérité des années d’après-guerre est devenu le venin de notre système économique. Nous nous retrouvons avec un passif énorme : 1800 milliards de dette et des dépenses sociales (600 milliards) qui représentent plus de la moitié des dépenses publiques pour l’alimenter sans cesse. Et la consommation de masse que nous avons voulue, moteur fictif de la croissance puisque plus de la moitié des biens est importée, aggrave les déficits, détruit les emplois et pousse à la déqualification. Face à cette situation, nous avons un gouvernement incapable idéologiquement de changer de modèle, le dos au mur, prisonnier des syndicats et des dogmes de gauche et dont les décisions ne peuvent qu’aggraver la situation.

Résultat : la production ­ne s’effondre pas mais elle est fragile. L’Etat serre la vis avec l’assommoir fiscal, les exportateurs patinent sur place, les consommateurs manquent d’argent et les entreprises de fonds pour investir. Et le pacte social se fissure.

Les salariés ne savent pas trop à quelle sauce ils vont être mangés. Beaucoup d’entre eux devront payer plus d’impôts avec des salaires qui ne vont guère bouger alors que les prix du gaz, de l’électricité, du gazole et d’autres produits encore vont augmenter.

Les entrepreneurs ont les yeux rivés sur des carnets de commandes qui se garnissent inégalement et de plus en plus tard et une trésorerie qui menace de plonger dans le rouge avec des banquiers qui ont visiblement du mal à répondre au téléphone.

Les gouvernants s’accrochent à leur idée d’une « prévision volontariste », anticipant une croissance de 0,8 % en 2013, tout en admettant aussitôt que ce sera très difficile. C’est le grand retour de la méthode Coué. Si en 2009 la production industrielle était en chute libre (pente annuelle de – 25 % d’octobre 2008 à avril 2009), cette fois-ci, ça résiste en pente douce (– 5% en rythme annuel sur les six derniers mois), mais avec l’impression tenace que l’effondrement menace à chaque pas.

L’Etat impuissant pour redresser a le pouvoir d’aggraver.

A la différence de 2009, l’Etat ne pourra rien faire pour éviter la descente aux enfers : les caisses sont plus vides que jamais. Le gouvernement a surtout donné au contraire le plus gros coup de frein budgétaire jamais vu en France : près de 2 % de PIB, dont les deux tiers sous forme de hausses d’impôts, alors qu’il aurait fallu faire porter l’effort sur les économies. Enserré dans des engagements européens, il n’avait guère de marge de manœuvre et son action pèsera fatalement sur la croissance. Inutile aussi d’espérer le salut de l’extérieur. La croissance mondiale ne devrait pas accélérer cette année. Enfin, les traditionnels points forts du commerce extérieur français sont les points faibles de la conjoncture mondiale. Au milieu des années 2000, la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie achetaient près du quart de nos produits vendus à l’étranger. Cette année, ces quatre pays seront encore en franche récession ; ils achèteront moins du sixième de nos exportations.

L’essentiel de la croissance en 2013 repose donc sur les deux autres moteurs que sont la consommation et l’investissement.

Avec les hausses d’impôts, le pouvoir d’achat sera nécessairement érodé. Pour maintenir leur consommation, les Français devront souvent puiser dans leur épargne. Les plus favorisés, qui seront aussi les plus touchés par le tour de vis fiscal, en ont heureusement encore les moyens. Mais globalement « les ménages » s’inquiètent. Les chiffres de l’emploi sont alarmants. Le chômage monte encore plus vite depuis le printemps. Il touche un actif sur dix, un jeune sur quatre. Peut-être pire encore, Pôle emploi compte près de 1,8 million d’inscrits depuis plus d’un an. Aucun indicateur ne permet d’espérer un renversement de tendance dans un proche avenir car beaucoup d’entreprises n’ont pas encore adapté leurs effectifs à une production amputée, d’autant plus qu’elles n’ont pas encore retrouvé leur compétitivité. Dans ces ­conditions, les augmentations de salaires seront très limitées.

C’est sans doute l’investissement qui fera face aux périls les plus dangereux pour la conjoncture en 2013, entre financement difficile, trésorerie tendue, demande incertaine. Avec en plus un gouvernement qui, face aux entreprises, danse d’un pied sur l’autre, tendant la main un jour, décochant un violent coup de pied le lendemain. Pour les entreprises, dont le taux de marge est le plus bas d’Europe, les hausses d’impôts en 2012 et 2013 n’arrangent rien, même si le crédit d’impôt compétitivité décidé en novembre changera un petit peu la donne. En attendant, la trésorerie devient tendue. Nombre d’entreprises moyennes, qui ont résisté jusqu’à présent, pourraient craquer dans les mois qui viennent. Les Urssaf, qui collectent les cotisations sociales, enregistrent une poussée des demandes de délais presque aussi forte qu’en 2009. Ce n’est pas mieux du côté des très petites entreprises (TPE) dont un tiers à peine ont une trésorerie excédentaire. Certes, les banquiers continuent de prêter à faible taux d’intérêt. Leur encours de crédit augmente encore un peu, alors qu’il diminue dans la zone euro. Mais ils vont avoir une année éprouvante, pour cause de nouvelles règles de prudence à respecter.

Les épargnants aussi sont dans la tourmente.

Enfin, l’année ne sera pas rose pour les épargnants non plus. Traditionnellement, la fiscalité française de l’épargne privilégie les placements les plus liquides et exempts de prise de risques, à l’image des livrets. Elle s’oppose à un financement sain de notre développement économique en pesant particulièrement sur les fonds propres des entreprises (avec la suppression de l’avoir fiscal, l’imposition des plusvalues de cession d’actions…). A cet égard, les dernières lois de Finances traduisent une nouvelle escalade. La suppression du prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) sur les revenus du capital, et surtout sur les plus-values, aboutit à une imposition supérieure au rendement réel du capital. Son assujettissement à l’ISF est, dès lors, constitutif d’une expropriation rampante, en l’absence de toute « juste et préalable indemnité ».

Les fissures d’un pacte social fondé sur la croissance vont encore s’élargir. Les Français ont historiquement le goût de la guerre civile. Et on voit bien que certains, à gauche, poussent en ce sens. La fragmentation religieuse, ethnique et culturelle de la société actuelle offre un terreau fertile à l’expression des fureurs populaires. Les diversions tentées par le pouvoir sur le terrain des réformes sociétales ne font qu’aggraver les clivages.

2013 : la pente fatale du scénario noir ?

 


CREDIT OU CAVALERIE ?

 

Contribuable détroussé
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Vous me direz, c’est typiquement français. La prise de conscience du gouvernement de la nécessité de redonner de la compétitivité à nos entreprises s’est traduite par la mise en place d’un « crédit d’impôt », à défaut d’avoir fait le choix d’un allégement franc et massif des cotisations patronales, comme le préconisait le rapport Gallois. Il reconnait aussi la responsabilité de l’excès de dépense publique puisqu’il compte financer les 20 milliards d’euros à hauteur de 10 milliards par des économies de l’Etat.

Ainsi, pour les entreprises, ce début de quinquennat se solde par environ 10 milliards de prélèvements supplémentaires « en régime de croisière » (près du double en 2012 et 2013, compte tenu des taxes exceptionnelles et mesures de trésorerie) et un crédit d’impôt compétitivité (Cice) évalué à 20 milliards d’euros. Concrètement, le ballon d’oxygène qui leur est promis, se traduira par un crédit équivalent à 4% de la masse salariale de l’entreprise jusqu’à 2,5 SMIC, au titre de l’année 2013, puis de 6% à partir de 2014. Sur le modèle du crédit impôt recherche, le remboursement sera différé jusqu’à trois ans.

Mais est-ce bien 20 milliards ? N’est-ce pas plutôt trente ? ou dix ? ou zéro ? Autant de chiffres exacts selon les moments et points de vue.

Première interrogation : vingt ou trente, au regard de l’effet bénéfique du Cice comparé à une baisse de charges sociales.

En effet, une diminution de charges augmente le bénéfice imposable et donc l’impôt sur les sociétés. Or, le Cice intervient après impôt. Vingt milliards de Cice correspondent, abstraction faite des entreprises déficitaires, à 30 milliards de baisses de charges.

Autre question : vingt, ou dix, ou zéro ; elle se pose si l’on considère l’avantage que procure le Cice aux entreprises et le coût qu’il engendre pour l’Etat.

En effet, les entreprises comptabilisent leurs créances, même non payées. Elles vont donc faire de même avec le Cice dans les bilans clos à partir du 31 décembre 2013. L’Etat, pour sa part, garde une comptabilité de caisse. Or, le Cice d’une année est payable en espèces dès l’année suivante pour les PME, mais, pour les grandes entreprises, il ne peut que s’imputer sur l’impôt sur les bénéfices et n’est remboursable qu’au bout de trois ans. Les entreprises qui ne clôturent pas au 31 décembre n’auront pas une année pleine de Cice en 2013. Les crédits constatés devraient, selon le rapporteur du Sénat, s’élever à 13 milliards en 2013 et vingt en 2014.

L’Etat, lui, ne décaissera rien en 2013 et devrait débourser 10 milliards en 2014, le coût se stabilisant à un peu plus de 20 milliards à partir de 2017. Comme la hausse de TVA s’appliquera dès 2014, l’essentiel du financement par baisse des dépenses est repoussé en fin de période.

Notons au passage qu’une majorité des dirigeants de PME n’envisagent pas d’utiliser le crédit d’impôt en raison des nombreuses incertitudes qui planent sur le dispositif, notamment les contreparties qui ne seront pas connues avant le courant de l’année 2013. De plus, les entreprises industrielles confrontées à la concurrence internationale et qui auraient le plus besoin de cet effort de compétitivité en jouiront peu, puisque le salaire moyen brut à temps complet de l’industrie est de deux fois le SMIC, donc souvent au-dessus du plafond des 2,5. Le dispositif bénéficiera pour l’essentiel aux secteurs protégés de l’économie, distribution, restauration, bâtiments, qui sont les secteurs qui bénéficient déjà des allégements de charges sur les bas salaires… Allez comprendre ?

Un paiement différé pour l’Etat qui fait de la cavalerie.

C’est ce qui a permis à Michel Sapin de déclarer, ce qui a surpris voire inquiété, qu’il finançait ses contrats de génération sur les 20 milliards du pacte de compétitivité. Effectivement, c’est possible… au moins jusqu’en 2017 ! Autrement dit, c’est du jonglage. Il utilise les recettes de TVA avant qu’elles ne servent au Cice. Mais il faudra bien rembourser les banques qui auront avancé l’argent en 2013 et 2014. Autrement dit, on lance les billets en l’air et on fait tourner la machine. En comptabilité, on appelle ça de la cavalerie !

Le coût exact estimé de ce dispositif sera de 22 milliards d’euros d’exonérations annuelles, un coût exorbitant pour les finances de l’Etat, pour un résultat limité. Sans parler de la complexité du mécanisme sur les plans administratif et juridique. Le choc de compétitivité se fera en grande partie sans les PME et perpétue le non-sens économique du transfert financier des secteurs en concurrence vers les secteurs protégés.

Un allégement biaisé trop insuffisant pour être significatif.

La technique du crédit d’impôt se révèle  triplement habile : politiquement, elle évite de parler de financement de la protection sociale ; techniquement, elle évite d’inventer des cotisations sociales négatives (pour les bas salaires, il n’y a pas assez de cotisations employeur pour absorber 30 milliards) ; et au plan budgétaire, elle donne une bouffée d’oxygène dans l’attente de la reprise économique, qui rendrait plus facile une diminution des dépenses. Une habileté qui voulait éviter la colère de la gauche de la gauche et celle des syndicats qui détestent les « cadeaux aux patrons » et qui auraient vu rouge avec une baisse des charges patronales. Une habileté qui ne dispense pas non plus du caractère inéluctable de la baisse des dépenses publiques dont on ne sait toujours rien et pour lesquelles on lance des « audits » pour faire sérieux.

Enfin il est naïf de croire que cet allégement soit de nature à ressusciter miraculeusement la « croissance » car le gain en terme de coût du travail sera très faible : 20 milliards sur les 1200 milliards de la masse salariale française ! C’est donc une opération poudre aux yeux.

Il est à craindre que le dispositif ne soigne pas non plus le vrai problème de notre pays qui est la destruction à l’intérieur par la fiscalité des incitations productives.

 


SI J’ETAIS PRESIDENT (2)

 

Elysée

La puissance publique doit être au service de ceux qui créent, de ceux qui investissent, et par conséquent produisent de la richesse et des emplois. L’économie n’est ni de droite, ni de gauche. Elle ne relève pas de l’idéologie mais de la réalité des sociétés humaines dont chacune tente de tirer le meilleur parti de ses activités productrices. Les entreprises sont la clé du redressement de la France. Ce sont elles qui permettront de retrouver la croissance, de faire baisser le chômage et bien évidemment de financer la solidarité nationale. Défendre les entreprises, c’est défendre l’intérêt général.

2ème volet : "ce que je ferais"

Si j’étais président…

Je ferai du désendettement de la France la priorité des priorités. Rien ne sera possible sur le long terme, dans le monde tel qu’il est, si la France ne se désendette pas. Je mettrai tout sur la table et je proposerai un « pacte économie-social » sur dix ans. Cette volonté implique des sacrifices. Et je ne connais qu’un seul moyen de se désendetter : réduire les dépenses de telles façons qu’on n’ait plus besoin d’emprunter d’abord, qu’on soit capable d’anticiper le remboursement de la dette ensuite. Pour réduire la dette à 80% du PIB en 2020, il faudra qu’elle obtienne un surplus budgétaire de près de 3% chaque année à partir de 2016, ce qui n’est plus arrivé depuis plus de 30 ans. Voilà qui donne une idée du défi à relever. Cela suppose de tailler sans sourciller dans toutes les dépenses, à commencer par les « inutiles », et il y en a, de réduire les quelques 1300 prestations versées à celles qui sont « essentielles », de supprimer les niches fiscales et de revoir le système d’imposition sur le revenu en l’asseyant sur le socle le plus large dès le premier euro, avec une progressivité raisonnable. On a bien vu que faire payer aux riches le maximum produit à l’Etat des revenus dérisoires avec des dommages collatéraux bien plus coûteux au Trésor public et à notre santé économique.

Si j’étais président…

Je ferai en sorte de créer l’environnement le plus favorable à la créativité, à l’investissement et la prise de risque. Il faut revenir d’urgence à une croissance par la production. Créer cet environnement favorable à la prise de responsabilité est la première vertu économique. Il faut s’interroger sur le fait que la taille moyenne d’une société française est de 14 personnes quand elle est de 41en Allemagne et pourquoi les entrepreneurs français préfèrent rester petits alors que les Allemands continuent de grandir. Ce n’est pas un hasard non plus si le nombre d’entreprises de 50 personnes est beaucoup plus petit que celles qui en emploient 49 : le passage de 49 à 50 salariés entraîne l’application de 34 législations et réglementations supplémentaires ! Autre exemple : pour un même chiffre d’affaires net, une entreprise française dégage une marge de 7% contre 17% pour la société allemande… Et la principale explication tient à la fiscalité plus lourde en France et aux charges patronales ! Les investisseurs sont les bienvenus, les chefs d’entreprise sont notre chance et tant mieux s’ils font du profit !

Si j’étais président…

Je ferai exécuter un transfert massif des charges qui pèsent indûment sur le travail vers la TVA dont le taux passerait à 25%, de façon à rendre les emplois moins coûteux à créer ou à maintenir. Ce mouvement s’accompagnera au gré des progrès accomplis par une baisse progressive des autres impôts qui pèsent sur les entreprises et sur les particuliers. Evidemment, il sera mis fin à cette mesure stupide qui témoigne d’une méconnaissance totale du fonctionnement de l’économie et qui consistait à taxer jusqu’à 60% l’entrepreneur qui souhaitait vendre les actions de sa propre société. Augmentation des salaires et baisses des impôts directs seront les compensations accordées en échange de l’effort. En sachant bien que les premières années seront les plus dures et qu’elles s’accompagneront d’une baisse du niveau de vie. Il a fallu cinq ans à la Suède avant de sentir l’effet de son immense effort de redressement.

Si j’étais président…

Je conduirais les partenaires sociaux à adapter notre marché du travail aux exigences de la compétition mondiale par une réforme profonde du code du travail, pléthorique et paralysant, en introduisant flexibilité et parcours professionnel, en limitant les 35 heures aux grandes entreprises mais en les rendant facultatives pour les entreprises en-dessous de 5000 salariés, et en en supprimant l’application pour les PME de moins de 2500 salariés. Malgré un niveau de taxation très élevé, les Français ne travaillent pas assez et ne créent pas assez de richesse pour financer tous les avantages de leur protection sociale. La désindustrialisation de notre pays vient de la lourdeur de sa législation du travail et de sa suradministration, pas d’une fatalité liée au processus de la mondialisation et à la concurrence internationale. Sinon, comment expliquer qu’un petit patron dont l’activité n’est pas délocalisable préfère renoncer à un contrat plutôt que d’embaucher pour l’honorer.  Pour recruter vite il faut pouvoir aussi licencier facilement ! Bref, il faut travailler à un nouveau pacte social qui prend en compte les réalités budgétaires et le défi de compétitivité : ceux qui sont au travail devront accepter plus de souplesse, moins de protection et se contenter d’un filet de sécurité qui préserve le principe de solidarité nationale. La logique principale doit être de favoriser tout ce qui encourage le travail, le retour au travail et le maintien au travail. Car la première et la plus grave des injustices, c’est … le chômage.

Ces choix des pays comme la Suède ou le Canada les ont fait. Ils sont aujourd’hui en bonne santé et ont retrouvé la prospérité que la facilité de la dette et l’intoxication par la dépense publique leur avaient fait perdre. Voilà qui devrait inspirer nos prétendants pour les futures campagnes électorales. Un programme d'autant plus facile à faire comprendre à nos concitoyens que l'échec de la gauche nous envoie dans le mur.


 


SI J’ETAIS PRESIDENT … (1)

 

Palais_de_l'Élysée

Comme dans la chanson de Gérard Lenormand, je ferai plein de choses. Devant l’avalanche de mauvaises nouvelles qui viennent assombrir notre début d’année, je me suis demandé ce qu’on pourrait bien faire pour retrouver espoir de redresser la situation. Car nous sommes tous concernés.

Vous allez peut-être me trouver bien prétentieux. Mais après tout, je dois bien valoir le sombre Ayrault qui n’était rien d’autre qu’un prof de collège comme moi, et comme lui j’ai été amené à gérer une collectivité avec un gros budget, comme l’Orchestre National des Pays de la Loire.

Quant à mes compétences en économie, je ne doute pas que ma culture équivaut à la sienne avec un avantage certain, celui de ne pas avoir l’esprit embué par une idéologie qui démontre tous les jours sa nocivité. Car, justement, l’économie ne relève pas de l’idéologie !

Voici le 1er volet : ce qu’il ne fallait pas faire… et qui malheureusement l’a été.

Si j’étais Président…

Je commencerai par constater que les décisions prises depuis le mois de mai, au lieu de créer le fameux « choc de confiance » annoncé, ont conduit à aggraver l’atonie de notre économie, en stand bye depuis la période préélectorale. Pire même, les statistiques revues à la baisse de l’Insee nous indiquent même une année 2012 sans croissance, avec la hausse inéluctable du chômage qui correspond. Inutile d’invoquer l’héritage. Il suffit de constater que la situation s’est aggravée, au point qu’un scénario noir n’est pas exclu pour les mois qui viennent.

Si j’étais Président…

Je tournerai le dos résolument à la politique de croissance par la consommation, dont nous n’avons plus les moyens. Elle reposait essentiellement sur la croissance des dépenses publiques et la redistribution par le biais d’une fiscalité qui pesait déjà lourdement et que le gouvernement actuel aggrave. Avec le coup d’assommoir asséné depuis le mois de juillet dernier, l’overdose d’imposition a transformé notre pays en enfer fiscal. Au point de surtaxer des bénéfices non distribués ou des plus-values virtuelles. Du jamais vu que le Conseil constitutionnel a eu bien raison de censurer ! Cette politique de croissance par la consommation, pratiquée à des degrés divers par tous les gouvernements depuis trente ans, nous vaut d’avoir aujourd’hui  une dette pharamineuse et a produit une désindustrialisation catastrophique. La France est atteinte d’une maladie mortelle et le médicament qui lui est actuellement administré accélère l’agonie. On en arrive à une politique absurde dans laquelle coexistent des mesures d’austérité susceptibles de réduire les déficits et d’autres qui favorisent l’emploi. En même temps, des dépenses keynésiennes à crédit tentent de maintenir le pouvoir d’achat, tout en étant trop faibles faute de moyens, pour y parvenir. Mais elles contribuent à augmenter les dépenses, alors qu’on annonce qu’on va faire des économies dont on ne perçoit jamais l’effectivité. Ce qui conduit à des constructions très compliquées comme le crédit d’impôt pour la compétitivité, une manière d’occuper le présent sans qu’il en coûte immédiatement. Cette tentative pour créer un « choc de productivité » a été improvisée, on verra rapidement qu’elle ne produit en rien les effets escomptés. Je prends d’une main, je fais semblant de redonner de l’autre. Il en résulte une illisibilité de la politique menée et un cap indiscernable. D’ailleurs, le Président sait-il lui-même ce qu’il veut et où il va ?

Si j’étais président…

Je déciderai d’abandonner cette politique que notre Premier Ministre se dit fier de mener parce qu’elle est la plus à gauche d’Europe. Du coup, entretenue dans un climat détestable de chasse aux élites, de stigmatisation des riches que l’on n’hésite pas à insulter, la France n’est plus perçue comme une terre d’accueil des investissements étrangers. La réalité est que la gauche française vit dans une bulle, campée sur ses certitudes vieilles de 150 ans et dont le monde, ouvert aux quatre vents, où les capitaux circulent sans difficulté, se moque bien. « Cuba sous le soleil » : cette jolie formule est prêtée au secrétaire général de l’Elysée, Emmanuel Macron. Une référence qui n’offre aucune raison de s’enorgueillir. Cette politique n’a même pas atteint les objectifs qu’elle visait. Souder la gauche ? C’est raté, il suffit d’entendre le Front de gauche. Relancer la croissance ? C’est raté aussi, et c’est la récession qui se produit en toute logique. Bénéficier aux classes populaires ? Encore raté, elles ne profitent même pas de l’accroissement de l’impôt sur les riches et subit l’accablement de l’augmentation vertigineuse du chômage.

              (A suivre, demain, le 2ème volet : « ce que je ferai »)

 


LES GHETTOS DU 21ème SIECLE

 

Casernes 3

La ghettoïsation urbaine est en route. Il suffit pour le constater de parcourir la « France des grues ». partout le même mal sévit : architecture pour laquelle le laid le dispute au disgracieux, aux formes sévères, aux petites fenêtres, où les taches de couleur tentent vainement d’apporter un peu de gaieté dans un décor triste à mourir ; densification catastrophique qui entasse les immeuble les uns sur les autres, comme si les errements des années 60 n’avaient permis de rien apprendre ; et pire, les politiques publiques de l’habitat conduisent à de fortes concentration de logements sociaux, ce qui débouche directement sur la constitution de « poches homogènes » d’habitants, qui ne tarderont pas à être des « poches à problèmes ».

Le mieux est souvent l’ennemi du bien. La réforme sur les quotas minimum de logements sociaux relevés à 25% et la multiplication par cinq des sanctions a été présentée comme une mesure à la fois sociale et de relance de la construction. C’est l’inverse des résultats escomptés qui se produit : une moindre construction de logements et plus grave, des tensions sur le logement social. La loi SRU avait prévu que les villes qui faisaient à leur initiative un effort en faveur du logement social supérieur au montant de leurs pénalités, s’en trouvaient dispensées. La forte hausse des pénalités portant sur la prise en compte de la totalité des logements existants et non sur la proportion accordée dans les programmes en construction devient du coup budgétairement insupportable et inique pour de nombreuses communes.

S’il faut du logement social, il convient également de favoriser l’investissement locatif privé et l’accession sociale à la propriété, qui sont les premiers moteurs de la création de logements. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouveau dispositif qui remplacera le « Scellier » n’est pas à la hauteur des enjeux. Doit-on s’attendre à un « sauve-qui-peut » des villes qui, pour échapper à un montant de sanctions financières paralysant, densifieraient les quartiers sociaux déjà existants et consacreraient l’intégralité des quelques terrains disponibles à du logement social. Un second effet de concentration venant s’ajouter à celui du « mythe » de la densification à outrance. On n’a pas fini de payer durement le prix de la fracture sociale qu’on doit assumer aujourd’hui pour les erreurs d’hier que déjà, celle de demain s’annonce, en bien pire.

Car la ghettoïsation urbaine  est aussi sociale et économique. La mixité sociale n’est donc pas pour demain. Elle ne se décrète pas par des contraintes financières. Qui plus est, la politique menée par le gouvernement nous conduit depuis six mois à un marasme économique qui assèche le marché immobilier, ne laissant que la puissance publique en première ligne, avec la tentation de reprendre à son compte les programmes « privés » plantés par la conjoncture. La plupart des grandes villes étant tenues par des socialistes accrocs au logement social comme la barbe au bûcheron canadien, on peut craindre un « troisième effet ghetto » supplémentaire.

Ma bonne ville de Saint-Barthélemy n’échappe pas à la règle. Le maire se targue d’être la première commune de l’agglo d’Angers pour sa proportion en logement social (38%) et il veille à en coller une bonne proportion dans tous les programmes qui lui sont proposés.  Pour quelle mixité ? Et si on en laissait un peu aux autres ?  Sans parler de l’esthétique : on ne peut pas dire que la commune se soit embellie avec ses boites à chaussures au couvercle mal reposé ou ses cubes dignes des démocraties populaires (j’ai vu les mêmes à Bratislava, avec les mêmes couleurs). Un peu dommage au pays de l’ardoise.  Il est vrai que ce n’est rien à côté du récital de laideur et d’anonymat des constructions du plateau de Mayenne. On me disait récemment que les gens n’y restaient pas à cause de la promiscuité, et que le « turn over » dans les logements était assez rapide… une fois l’attrait du neuf passé.

Heureusement, la crise est arrivée. En Anjou, on a 43% de mises en chantier en moins. Le secteur du bâtiment est au bord de l’asphyxie. Ce n’est pas qu’on se réjouisse d’une telle situation. Mais si les programmes ne se vendent pas, c’est qu’on a voulu construire trop et trop vite. Ce n’est pas un hasard si c’est en Maine-et-Loire que les mises en chantier ont le plus baissé. Les ventes à investisseurs locatifs ont reculé de 61% et les achats de logements neufs de 48%. Le passage de la TVA de 5 à 7% y est peut-être pour quelque chose. Alors que dire si elle passe à 10% ! Combien de fois faudra-t-il répéter que la situation du logement sur Angers n’est pas tendue, que le volontarisme de « peuplement » se heurte à la liberté de choix des acheteurs qui préfèrent probablement habiter dans des lieux moins… confinés. Car on ignore souvent que, grâce aux nombreuses taxes, l’immobilier rapporte davantage à l’Etat et aux collectivités locales que les milliards d’aides consacrés chaque année au logement. Mettons au moins ce répit à profit pour une réflexion en faveur d’un urbanisme plus humain et vivable.

Méditons sur ce constat : « des enfants confinés dans un milieu urbain où ils n’auront jamais l’occasion de croquer une pomme cueillie au bord d’un chemin, qui sont devenus des cibles du marketing et réclament les marques qu’ils ont vues à la télé, développent une carence sensorielle qui ne se comblera jamais... »

 


DU COTE DE LA CHINE ET DES NIPPONS (2)

Chine_japon

La France et ses partenaires de l’UE ont entamé des négociations avec le Japon en vue d’un accord de libre-échange. Cela va sans dire, le cadre en est très délimité notamment pour sauvegarder l’industrie automobile. Une démarche qui se justifie dans l’espoir d’y trouver un gisement de croissance dont l’Europe a besoin pour se sortir de la crise. C’est que les deux zones économiques concernées pèsent rien moins que 40% du PIB mondial. Le vieux continent espère en sortir gagnant avec une hausse de plus de 30% des exportations vers le Japon, tandis que celui-ci verrait les siennes vers l’Europe progresser de 20%. Un accord avec Tokyo permettrait de créer 400 000 emplois et de gagner un petit point de PIB. Rappelons que l’UE et le Japon réalisent ensemble 20% du commerce mondial. L’archipel est le 13ème client de la France et son 11ème fournisseur.

Une économie nipponne qui a encore de beaux restes.

Malgré une crise endémique qui le poursuit depuis plus de vingt ans, le Japon reste la troisième économie mondiale. Le pays du soleil levant a été à l’avant-garde du miracle asiatique avant de sombrer dans la stagnation, l’endettement et le chômage. Il dispose d’un système politique qui le place clairement dans le camp des démocraties. Mais la fragilité des gouvernements n’est pas sans rappelée la France de la IVème république. Pourtant, en dépit de la déflation, d’une dette publique astronomique de près de 200% du PIB, le pays ne donne pas l’impression d’être en crise. Et ceux qui le visitent en reviennent frappés : on ne s’attendrait pas à trouver autant de sérénité de la part d’une population malmenée par un tsunami monstrueux, et qui devrait être inquiète de son avenir politique et économique, à découvrir autant d’énergie positive de la part d’une population vieillissante.

Le Japon sait qu’il a une carte à jouer face à l’opacité du régime chinois et à la faiblesse de l’Inde pour retrouver sa place de premier partenaire de l’Amérique. Le fait qu’il soit un pays asiatique, partie du monde aujourd’hui dans un environnement économique porteur, lui permet de présenter de beaux restes du passé comme des atouts pour l’avenir. On voit alors qu’un accord de libre-échange avec l’Union européenne présente toutes les facettes d’un accord gagnant-gagnant.

Malgré son endettement excessif, le gouvernement japonais vient de lancer un nouveau plan de soutien à l’économie de 8,5 milliards d’euros destiné à aider en priorité les travaux publics, l’agriculture, la pêche et les soins à la personne qui sont les secteurs en difficulté. Il devrait permettre la création de 120 000 emplois. Il devrait aussi conforter la légère amélioration de l’économie de l’archipel, toujours confronté, on le sait, à une déflation qui le mine. Mais le niveau trop élevé du Yen continue de gêner les exportations entraînant un déficit de la balance commerciale. Avec 4,2% de taux de chômage et une balance commerciale déficitaire de 5,3 milliards d’euros en octobre, on reste loin des « standards » français. Mais on comprend que le japon se réjouisse des perspectives d’un accord avec l’Europe.

L'avenir de nos entreprises se fera aussi en Asie.

Avec l’ouverture du marché nippon et la Chine terre d’élection des ambitieux, l’Asie est pour la décennie qui vient le continent où il faut être présent. Legrand, Air Liquide, SEB l’ont bien compris : c’est leur implantation chinoise qui leur a permis de prendre une nouvelle dimension. « La France a l’un des plus beaux portefeuilles de grands groupes au monde, avec potentiellement un leader mondial pour chaque secteur d’activité. Et c’est en Chine que l’économie française peut faire la démonstration de cette force » explique Serge Blanchard, spécialiste en stratégie. Voilà qui permet de voir l’avenir en jaune, à défaut de le voir en rose.

D’autant plus que l’Asie s’organise avec le plus grand marché commun du monde qui vient d’être lancé par 16 pays : plus de 3 milliards d’habitants et un PIB supérieur à 20 000 milliards de dollars. Il instaurera le libre-échange entre la chine, le Japon, la Corée du sud, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Même si cet élargissement économique ne sera pas facile à réaliser, il n’en constitue pas moins un facteur non négligeable de soutien à la croissance de cette partie du monde, où elle est déjà assez soutenue.

 


DU COTE DE LA CHINE ET DES NIPPONS (1)

 

  Chine_japon

Oui, je sais, il y a une contrepèterie, mais ce n’est pas le sujet. Pendant que notre gouvernement n’en finit pas d’enfiler des perles et c’est peu dire, que notre opposition se balkanise bêtement, au-delà de notre nombril, la marche du monde continue.

Dans le panorama mondial, l’Europe apparait bien comme le continent malade, dont la récession, alimentée par les nécessaires plans de réajustement des finances publiques, se confirme pour l’année prochaine, au point de plomber même l’économie allemande.

Les Etats-Unis ne vont guère mieux, l’épée de Damoclès d’un accord financier qui ne vient pas étant suspendue au-dessus de l’état fédéral, malgré un léger rebond de l’activité.

Les nouveaux dirigeants de la Chine.

C’est la Chine qui doit nous intéresser. A plus d’un titre. D’abord, elle vient de procéder, dans le silence et l’indifférence générale au renouvellement de son équipe dirigeante. Ah, la démocratie populaire ! Point de fureur ni de cris ! Avec le PC, les batailles de chiffonniers ne sont pas possibles. Voilà sept nouveaux  membres du bureau politique au pouvoir pour dix ans. Ils ont le temps de voir venir. Ils tiennent les rênes de la 2ème puissance mondiale, bientôt la 1ère.

Une intronisation discrète. Passage de témoin sans aucun message du nouveau président Xi Jinping qui laisse entrevoir une orientation plutôt qu’une autre. Sept hommes, pas une femme, du même âge, habillés du même costume noir, de la même chemise blanche, de la même cravate rouge, sauf un qui en arborait une bleue, sans doute un dangereux provocateur. Au pays du communisme, l’égalité doit se voir, se palper. Mais on ne saura rien des modalités ni des débats, s’il y en a eu, qui ont conduit à leur désignation.

On sait seulement que le groupe est constitué de deux durs, un libéral, deux technocrates pour accompagner le président Xi et son premier ministre Li Keqiang, qui sont, à examiner leur parcours, sûrement des opportunistes. A partir de là, on peut se persuader que le pilotage du paquebot chinois ne va guère varier dans l’avenir, malgré l’image débonnaire du nouveau patron qui remplace l’impénétrable Hu Jintao. Bref, un subtil dosage pour poursuivre la voie chinoise du développement.

Le rebond de l’économie tiré par les émergents.

Au même moment, l’activité manufacturière chinoise reprend des couleurs : c’est une première depuis le ralentissement observé à partir de l’été 2011. Les principaux signes en sont l’augmentation de la consommation d’électricité, de ciment et de pétrole. Ce sont surtout les logements sociaux qui alimentent le mouvement, ainsi que la consommation des ménages. Les exportations vers les marchés extérieurs restent un moteur puissant, mais qui a besoin d’être confirmé dans la durée, d’autant plus que les ventes de produits chinois vers les zones en développement progressent de 20% quand celles vers les marchés développés plafonnent à 1%. Les pays émergents absorbent désormais 55% du made in China. Les économistes du secteur affirment que le rebond ne fait que commencer. Mais il faudrait que Pékin mette en œuvre des conditions monétaires plus favorables. L’internationalisation de la monnaie chinoise devrait être menée à son terme par la nouvelle équipe au pouvoir. Ne serait-ce que pour réduire la dépendance de l’économie chinoise au dollar tout en imposant le Yuan comme monnaie de réserve. D’ici trois ans, les échanges en Yuan devraient représenter 30% du volume total.

La nouveauté existe : les hauts dirigeants sont priés de se mettre un cran de plus à la ceinture : finis les banquets fastueux. La chasse au gaspillage est lancée et la vie sobre recommandée. Il s’agit de lutter contre les soupçons de corruption alimentés par les accusations d’enrichissement illégal de la famille de Wen Jiabao, et les autorités du Sichuan, notamment. Le comité central veille donc sur toutes les manifestations officielles. Il s’agit de redorer l’image des dirigeants et de revenir à des pratiques moins mafieuses. Le message du bureau politique est clair.

Un nouveau contexte avec les Etats-Unis et l’Europe.

Enfin, une autre tâche attend la nouvelle équipe. Le 1er octobre l’Union européenne s’est jointe à l’administration américaine pour lancer une action légale contre la chine devant l’OMC, pour pratiques commerciales déloyales. Elle vise les subventions aux exportations accordées à des fabricants dont l’activité est quasi tournée vers l’extérieur. Or 90% des firmes exportatrices chinoises sont des filiales étrangères ou des usines dédiées à la sous-traitance. En agissant ainsi, la Chine protège son marché intérieur, mais cette pratique est responsable d’une partie de la délocalisation industrielle européenne. Le commerce mondial en apparait d’autant plus faussé que nombre de ces entreprises acceptent de ne pas vendre leur production sur le marché chinois pour toucher les fameuses subventions. Si les consommateurs occidentaux bénéficient de produits à bas prix, leurs homologues chinois sont les grands perdants en subissant des prix non concurrentiels et en étant taxés pour financer les exportations de biens qu’ils fabriquent mais qu’ils ne consomment pas. Le taux de croissance de la chine ne pourra pas continuer à croître sans rediriger son économie vers son marché intérieur. L’action des occidentaux devant l’OMC pourrait l’aider à cette reconversion en l’obligeant à abandonner ce type de subventions.

 


LE DENI FRANÇAIS

 

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De Sophie Pedder, chef du bureau de « The Economist » à Paris.

Un observateur étranger, une « observatrice » devrais-je dire, qui connait bien la France nous livre ses réflexions sur la perception qu’elle a de notre pays. Elle nous dit ce qui la frappe le plus : le « déni » !

Les Français sont les « derniers enfants gâtés de l’Europe » et ils n’ont pas encore découvert la crise grâce à un état providence qui les surprotège à crédit. Mais la douloureuse s’annonce inexorablement, et les quelques sacrifices consentis dans la douleur ne sont rien à côté de ce qui nous attend.

En quelques 180 pages, tout est passé en revue : le niveau de dépenses publiques trop élevé, un niveau de vie maintenu artificiellement, une croissance par la consommation financée sur deniers publics qui gonfle la dette… Faire payer les riches ? Cela ne sert à rien : ils ne sont pas assez nombreux et cela ruine l’économie.

Mais d’autres facteurs handicapent lourdement notre pays : une réglementation du travail dissuasive pour l’emploi,  une protection sociale forte de 1300 prestations qui conduit à des gaspillages inconsidérés, des politiques qui reculent devant les réalités…

Le moment arrive et elle fait la liste des vrais sacrifices qui vont s’imposer : tailler dans la protection sociale pour ne garder que ce qui est indispensable, tailler dans les dépenses publiques en réduisant le périmètre de la fonction publique trop pléthorique, alléger les impôts et les charges qui pèsent sur l’emploi….

On plaint à l’avance le gouvernement qui devra s’astreindre à cette rude besogne. Pour un peu on aimerait que ce soit les socialistes. Mais pour l’instant, ils ont pris tous les problèmes à l’envers.

A lire absolument !

 

 


COMPETITIVITE : UNE VISION DE FONCTIONNAIRES

 

Compétitivité      Compétitivité 2

« On est allé plus loin que le rapport Gallois » s’ébaubissait le sombre Ayrault à propos du plan gouvernemental pour restaurer la compétitivité des entreprises françaises. « Avec la création de 300 000 emplois à la clé » a surenchéri l’inestimable Mosco. Pour les emplois, on ne sait pas de quel chapeau ils ont sorti le nombre et pour le plan, il va peut-être « plus loin », mais dans la mauvaise direction. Sur les 35 décisions, toutes ne sont pas néfastes, heureusement.

Décidément, ce gouvernement n’aime pas l’entreprise.

Ce qui frappe surtout, c’est l’esprit : voilà une nouvelle démonstration que ces gens n’aiment pas les entreprises et ne comprennent rien à l’économie réelle.

Le crédit d’impôt : 20 milliards sur 3 ans. Facile de comparer avec les 15 milliards que l’Etat vient de ponctionner sur les entreprises pour boucler 2012 et financer 2013. Outre qu’il diffère l’effet « allégement » à partir de 2014, même si les entreprises peuvent anticiper, c’est une compensation et non un abaissement des charges qui pèsent sur le travail. Les plus fragilisées auront donc encore le temps de mourir. Il faut craindre les « effets d’aubaine » que peut entraîner un tel dispositif. Le patronat l’a d’ailleurs bien compris comme ça. Le principal impact du crédit d’impôt, ce sera la restauration des marges des entreprises qui sont tombées au plus bas. Le faible niveau d’activité ne garantit en rien la création d’emplois, d’autant plus qu’il faut compter avec les pertes de productivité de ces dernières années. Autrement dit, une bouffée d’oxygène qui vient se greffer sur un contexte de « surimposition ». On voit bien que par ce biais, le gouvernement a voulu éviter la « bronca » syndicale qu’une réforme plus radicale de transfert des charges aurait déclenchée.

Les manipulations de TVA : de la TVA sociale à la TVA socialiste. Le seul intérêt c’est qu’elles simplifient la lecture des taux : 5, 10 et 20%. C’est bien le seul. On augmente les recettes sans aucun transfert. Le passage du taux de 7 à 10 qui frappe principalement les secteurs de l’artisanat, de la restauration et du logement, aura  un impact direct sur l’activité des entreprises et sur le pouvoir d’achat, qui ne sera que faiblement compensé par la baisse du taux de 5,5 à 5 sur les produits de première nécessité. On peut s’attendre à une diminution des embauches de ces entreprises, sans parler du retour du travail « au noir ». D’ailleurs il est prévu de « soutenir » la construction des logements : je donne d’une main et je reprends de l’autre. Le passage de 19,6 à 20 n’est pas suffisant pour faire participer à la bonne hauteur les importations au financement de notre dispositif social. Ces manipulations impactent directement la consommation, principal moteur de la croissance.

La loi votée sous Sarkozy avait l’avantage de transférer la part de financement du secteur familial sur la TVA et un peu de CSG, allégeant le poids qui pèse sur le travail. La hausse de 1,6 de TVA était compensée par la baisse des charges et son impact sur le pouvoir d’achat aurait été faible voire nul, comme je l’ai déjà expliqué. Le mécanisme était simple, clair et avait le mérite de créer un choc de compétitivité immédiat. Il n’y aurait pas eu comme le prétendent les socialistes 12 milliards de prélevés sur les ménages. Autant de milliards qui faisaient participer les produits d’importation des pays tiers au financement de notre système de protection sociale, ce qui ne sera pas le cas avec le choix des socialistes. Rappelons que sur les 25 produits de grande consommation les plus vendus à la rentrée 2012, aucun n’était fabriqué en Europe !

Et les 35 heures, alors ?

J’en profite pour rejeter les allégations des socialistes qui accusent l’opposition de n’avoir rien fait pour la compétitivité des entreprises depuis 2002. Au moins pourraient-ils se souvenir de la décision intervenue en 2001, qui a largement plombé l’économie française et nos exportations, et favorisé les délocalisations : l’instauration des 35 heures. Le décrochage est confirmé par toutes les courbes. Facile de jouer les pompiers après avoir été les pyromanes.

Le gouvernement de François Fillon qui a dû faire face aux multiples crises que l’on sait, a pourtant agi : allégements de charges sur les bas salaires, défiscalisation des heures supplémentaires, réforme de la taxe professionnelle largement profitable aux entreprises industrielles, sans parler des efforts pour favoriser la recherche avec le crédit d’impôt, une des nombreuses mesures du grand emprunt …

Le dispositif imaginé par le gouvernement actuel n’engage pas la nécessaire réforme du financement de la protection sociale qui continue de peser à plein sur le travail. Il faudra en passer par là si l’on veut que la France retrouve la position concurrentielle qu’elle avait au début des années 2000. Et surtout si l’on veut sauvegarder notre modèle social d’assurance-maladie, de retraites et de politique familiale. Comment justifier que le financement de la branche famille repose exclusivement sur les cotisations des employeurs alors que les prestations sont universelles ?

Néanmoins quelques mesures vont dans le bon sens : un fond de 500 millions pour les PME, diverses démarches administratives simplifiées, dispositifs fiscaux stabilisés sur cinq ans qui donnent de la lisibilité aux entreprises. De même le doublement du nombre des apprentis. Mais que va dire la FSU et qu’en sera-t-il dans les faits ?

Trop peu, trop tard.

Avec son pacte de compétitivité, le gouvernement est parvenu à apaiser momentanément la colère des entrepreneurs. Ces mesures risquent fort  de passer rapidement dans les « souvenirs » et la « révolution copernicienne » selon Mosco « tourner » court. Car tous les indicateurs sont au rouge : chômage, investissements, croissance. Selon la Banque de France on entre en récession. Les agences de notation se réveillent…

Un examen attentif montre que tout cela ne revient qu’à déverser un flot de subventions sur des pratiques inchangées, dans la pure tradition classique de l’usine à gaz bureaucratique soutenue par la générosité budgétaire. Sous un mimétisme flatteur référencé « Gallois », Bercy a accouché d’une subvention aux entreprises au prorata de leur masse salariale, soit une forme d’emplois aidés dont l’application sera validée par une armada de fonctionnaires… tout comme les (faux) emplois d’avenir !

Notre « Nimbus normal » a trop tardé à réagir. Le « pacte » arrive trop tard ; c’est trop compliqué et c’est finalement trop peu ! Une conférence de presse n’y changera pas grand-chose.

 


CHRONIQUE D’UN NAUFRAGE ANNONCE…

Contribuable détroussé

« Si la fortune vient en dormant, ça n’empêche pas les emmerdeurs de venir au réveil ! »

                                                                                        Pierre Dac.

 

J’ai regardé notre premier « sinistre » l’autre soir sur la 2. Une prestation suivie par seulement trois millions de téléspectateurs. A sa cuisine amère, les Français ont préféré « masterchief ». On les comprend. Avec beaucoup d’énergie il a tenté de convaincre son auditoire du bienfondé de sa politique. Convaincu de ses dogmes, ça, il l’est. Jusqu’à l’aveuglement : les méchants riches et les braves pauvres ont été servis au nom du « juste » effort. Voilà un discours préfabriqué par des années de schémas mentaux sans cesse répétés, débité avec un lyrisme qui prend parfois des accents religieux. Pathétique !!  Parce que côté réalité, on est loin du compte : quand il s’agit de répondre aux questions précises, la langue de bois revient au galop. Au point que Hélène Jouan de France Inter le jugera « obscur ». Bref, le « sombre » Ayrault prêche dans le désert.

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’un budget biaisé, pour lequel on veut nous faire croire que seuls les riches paieront, alors que déjà, avec le gel du barême de l’impôt, la plupart des revenus seront touchés. Et je n’entre pas dans le détail.

Il s’agit d’un prélèvement intenable, construit sur une hypothèse de croissance surévaluée, qui nécessitera de trouver de nouvelles recettes avant l’été 2013. Hypothèse d’autant plus irréaliste que la récession est engagée et que le prélèvement de 20 milliards d’euros, après les 7 milliards du début de l’été et les 19 milliards votés par le gouvernement Fillon, provoquera un choc fiscal fatal à la croissance. A tout cela viennent s’ajouter les taxes supplémentaires pour financer le déficit des comptes sociaux, et ce n’est pas de la « petite bière » : 4 milliards qui vont toucher, pêle-mêle, les retraités, la taxe sur la bière, la taxe audiovisuelle, les auto-entrepreneurs, etc… qui comme chacun sait, sont des « riches » !

Il s’agit d’un objectif, dans ces conditions, qui se révélera rapidement inaccessible. Il est illusoire avec de tels moyens d’imaginer faire redescendre le déficit dans les 3% qui est pourtant un engagement devant nos partenaires européens. Pour la simple raison que le budget refuse de faire diminuer réellement les dépenses : la preuve, il y aura 6000 fonctionnaires de plus, et un solde en augmentation de 6 milliards d’euros. Les 10 milliards d’économie portent sur des investissements reportés et sur des dépenses auxquelles on renonce. Dramatique. Il aurait fallu faire 20 milliards d’économies.

On est loin de l’effort de rigueur exemplaire sur lequel s’est achevé le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui était parvenu à diminuer le volume structurel de la dépense publique.

La croissance en berne.

Ce gouvernement peut proclamer que les hausses d’impôts sont concentrées sur les riches. C’est une argutie politique sans valeur économique, faite pour faire avaler la pilule au bons croyants de gauche appelés à mettre la main au portefeuille : le paravent de la justice qui cache la misère, car on n’a jamais vu qu’appauvrir les riches enrichissait les pauvres.

En France le choc de défiance est tel que tous les moteurs de l’activité sont au point mort. La consommation est durablement bridée par l’impératif du désendettement et les hausses d’impôts. L’investissement stagne au rythme de la baisse des profits des entreprises qui vont supporter 10 milliards de taxes supplémentaires, et croire qu’en frappant les « grosses » on ne touche pas les petites c’est méconnaitre le fonctionnement de l’économie. Les exportations se sont écroulées en même temps que notre compétitivité s’étiolait, ce qui se traduit par un déficit commercial record. Voilà donc notre croissance sans aucun moteur : elle est en berne.

Une impasse économique et budgétaire.

Avec ce gouvernement, le capital est en ligne de mire en permanence au point qu’on se demande qui pourrait bien avoir envie de venir investir chez nous. La France cède peu à peu son patrimoine, qu’il s’agisse du capital de ses grandes entreprises, de ses marques, de ses actifs immobiliers ou de son épargne. Et on ne peut plus compter sur l’endettement extérieur qui finance notre double déficit public et commercial, puisqu’il faut songer d’urgence à l’endiguer.

Le croisement des courbes de l’envolée de la dette et de la stagnation de l’activité par l’effondrement de l’appareil productif rend inéluctable, à brève échéance, une hausse brutale des taux d’intérêt, comme en Italie et en Espagne. Le phénomène sera aggravé dès 2013 par le fait que notre pays sera le plus gros emprunteur de la zone euro. Le budget que l’on s’apprête à voter pourrait bien être le coup de grâce décisif. La trêve dont le pays bénéficie sur le front de ces taux aura été de courte durée.

Certains prédisent déjà que le chômage va s’aggraver dans des proportions inquiétantes. Forcément.

Non, l’avenir n’est pas rose.

 

 


UN VIEUX MYTHE QUI VA FAIRE LONG FEU !

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Parmi les vieilles chimères de la gauche, le principe de faire payer les riches au nom de l’égalité et de la justice reste un « incontournable ». En dépit de ce que nous enseigne l’histoire et de ce qui se fait ailleurs, les socialistes n’ont rien appris. Pourtant, faire payer les riches peut être (très) contre-productif. Aussi, je ne résiste pas à vous livrer cet article paru dans les échos, et qui émane de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF (Institut de recherches économiques et fiscales).

 « La gauche au pouvoir se prépare à taxer les riches. D’abord par un nouveau taux à 75 %, promesse de la campagne électorale. Ensuite par une taxe exceptionnelle sur les grandes fortunes en attendant la hausse de l’ISF dès l’année prochaine. Les socialistes devraient néanmoins tenir compte de la réalité des chiffres et se rappeler leurs échecs antérieurs.

Il est d’abord faux de dire que les riches ne paient pas d’impôts. En France, d’après le Conseil des prélèvements obligatoires (rapport 2011), les 30 % des foyers déclarant les plus hauts revenus règlent 87 % de l’IR avant application des crédits et réductions divers et 95 % de l’impôt net et les 10 % des plus riches paient environ 70 % du total de l’impôt sur le revenu. De même, le 1 % des foyers présentant les revenus bruts les plus élevés (les « très riches ») acquitte 28 % de l’impôt avant réductions et crédits d’impôt et 33 % de l’impôt net. Si les riches ne payaient pas d’impôts comme l’affirment les socialistes, pourquoi s’exileraient-ils ? Ailleurs, les riches sont souvent dans la même situation car, aux Etats-Unis par exemple, les 5 % des plus riches paient 95 % de l’impôt sur le revenu.

Ensuite, l’histoire montre qu’une plus forte taxation des riches n’augmente pas les rentrées fiscales. En 1936, le Front populaire instaure un taux supérieur de 40 % pour les contribuables de la tranche la plus élevée. En 1981, les socialistes appliquent une tranche à 65 % assortie de majorations d’impôts applicables aux contribuables les plus riches. Dans les deux cas, après la hausse des taux, les rentrées fiscales des plus riches ont diminué jusqu’à 20 %. La même situation a été observée aussi en Amérique. Lorsque le taux d’imposition des revenus comprenait une tranche de 91 % dans les années 1970 et par la suite de 70 %, les rentrées représentaient moins de 8 % du PIB. Lorsque les taux ont été abaissés et le nombre de tranches diminué sous Reagan et Clinton, les rentrées fiscales ont augmenté, atteignant même 9,4 % du PIB dans les années 1997-2002.

Par ailleurs, dans une étude sur la fiscalité en Grande-Bretagne du professeur Victoria Curzon-Price et publiée par l’IREF, on découvre que la taxation des plus riches instaurée par l’ancien gouvernement travailliste dirigé par Gordon Brown a eu des effets catastrophiques sur les rentrées fiscales. En 2009, Gordon Brown décide l’adoption d’une « Super Tax for the Super Rich » pour des raisons idéologiques et aussi dans l’espoir d’assainir les comptes de l’Etat. Le taux d’imposition des plus riches (les revenus de plus de 150.000 livres sterling ou 186.000 euros par an) passe à 50 % au lieu de 40 %. On espère 7,2 milliards de livres sterling de rentrées fiscales supplémentaires. Deux ans après, la trésorerie britannique publie les résultats de cette hausse des impôts : les impôts payés par les plus riches baissent de 116 milliards de livres sterling à 87 milliards, une perte de presque 30 milliards ! Devant cette situation, le Premier ministre David Cameron a annoncé début 2012 la baisse du taux marginal sur la plus haute tranche de revenus de 50 % à 45 % et aussi la baisse du taux maximal (bouclier fiscal) de l’imposition de 45 % à 40 %. En même temps, George Osborne, le chancelier de l’Echiquier, a confirmé une diminution de l’impôt sur les sociétés de 26 % à 22 % d’ici à 2014.

L’histoire et l’actualité fiscales montrent que la hausse des impôts ne remplit pas les caisses de l’Etat. »

A ajouter au petit catalogue des erreurs socialistes. Comme les sommes espérées ne seront pas au rendez-vous –ce serait bien surprenant- il faudra bien que des contribuables soient sollicités pour y suppléer. Les plus exposés sont évidemment ceux des classes moyennes qui ne peuvent rien dissimuler. Et si le gouvernement se décidait enfin à faire des coupes sombres dans les dépenses ?

Mais avec le pâle Hollande, tétanisé par la crise, et le sombre Ayrault (c’est lui qui portera le chapeau en cas d’échec), il faut s’attendre au pire, pour nos portefeuilles !

 


MONTEBOURG, DEMISSION !

 

Le comportement du Ministre face aux difficultés rencontrées par le groupe PSA est un aveu d’impuissance. Ses propos extravagants digne d’un commissaire politique de régime totalitaire contre la famille Peugeot sont indignes. On comprend que le gouvernement peine à accepter le plan de restructuration qui est proposée et les 8 000 emplois qu’il supprime. On comprend qu’il cherche à plaire aux syndicats, confondant virulence et efficience.

La fragilité de l’usine d’Aulnay était connue de tous. Evidemment, il y a des choses qui ne seront jamais vraiment dites pour ménager, si faire se peut, les partenaires sociaux, comme par exemple, le manque de fiabilité des voitures qui y sont construites, avec des taux de refus en fin de chaîne bien plus élevés que dans d’autres unités du groupe, où elles sont très faibles comme à Trnava en Slovaquie.

Les difficultés traversées par notre constructeur automobile ont été aggravées par l’effondrement du marché européen. Il est certain qu’il y ait eu des erreurs de stratégie, un manque d’anticipation, une frilosité pour tisser des unions majeures. Cela tient aussi à des traditions industrielles familiales et un contexte français d’instabilité fiscale qui peut avoir paralysé ces capitaines d’industrie qui n’ont pourtant pas hésité à investir l’an passé 133 millions d’euros dans leurs usine.

Cela n’autorise pas un ministre de la République à jeter en pâture à la vindicte publique en la suspectant de malhonnêteté une famille honorable, irréprochable sur le plan fiscal, et un patron non moins estimable qui paie probablement aujourd’hui d’avoir privilégié le maintien d’une trop grande partie de sa production sur le sol national.

Par ses propos, M. Montebourg fragilise cette entreprise qui aurait besoin au contraire de s’appuyer sur un cours boursier consolidé, et il risque de compromettre son redressement. C’est le Ministre de « l’affaissement productif ». Il n’est manifestement pas à sa place. Il n’a aucune crédibilité et il vaudrait mieux qu’il démissionne !

 


POUVOIR D'ACHAT

 

Alors qu'on n'arrête pas de nous seriner le lamento sur le pouvoir d'achat, voilà un point de repère intéressant.

Dans les années 70, une 204 Peugeot, voiture des classes moyennes s'il en était, coûtait de 8650 à 9100 Francs, soit 27 fois le SMIC.

Aujourd'hui, la nouvelle 208 peugeot, qui sort dans les concessions, coûte entre 11950 et 21500 euros. Chère, direz-vous. Mais pour ce prix vous avez un moteur 3 cylindre essence, filtre à particules, système stop and start, direction assistée, régulateur de vitesse, antipantinage... Et tout cela pour finalement, tenez-vous bien : 8,6 fois le SMIC ! 

Cherchez l'erreur.

 


CES CLASSES MOYENNES CONVOITEES…

 

Le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) vient de publier une étude qui permet de faire le point sur ces fameuses « classes moyennes » dont les candidats à la présidentielle courtisent tant les Français qui en font partie.

On appartient aux classes moyennes si on a un revenu familial pour un couple avec deux enfants compris entre 2 440€ et 5 240€ nets par mois. Cette catégorie sociale représente la bagatelle de 58,7% de la population  (60% en chiffre rond).  C’est 53% en Allemagne, 51% en Italie, 48% en Grande Bretagne et ... 42% aux Etats-Unis.  

L’importance de nos classes moyennes s’explique principalement par les politiques sociales de redistribution des revenus plus ambitieuses qu’ailleurs : Sécurité sociale, allocations… et par des prélèvements fiscaux élevés. Et si ailleurs c’est le produit de systèmes politiques consensuels, en France, bien que nous ayons un système politique très clivé, les politiques de « cohésion sociale » traversent les alternances sans encombre, à la différence de l’Angleterre et des Etats-Unis. C’est peut-être ça que l’on a appelé la « pensée unique ».

Le Crédoc nous renseigne aussi sur l’évolution de leur niveau de vie au cours des 30 dernières années. Si on interroge un « Français moyen », il vous dira que son niveau de vie a baissé. Et pourtant la réalité est beaucoup plus nuancée. Depuis 30 ans, le niveau de vie des classes moyennes françaises a progressé de 1% par an, ce qui est plus qu’honnête. Mais avec des disparités : la progression a été de 1,4% par an chez les plus riches (plus de 5 240€/mois) et de 1,3% chez les plus pauvres (moins de 2 440€/mois). Dans notre pays, le développement économique a profité davantage aux plus aisés et aux plus pauvres grâce à la redistribution. D’où ce mal être des catégories intermédiaires qui ont eu le sentiment d’une stagnation. Ce sont ceux qui gagnent trop pour bénéficier de la redistribution, et doivent tout payer « plein pot », sans pour autant être riches.

Pour autant, les classes moyennes n’ont pas reculé en pourcentage de la population totale, au cours des 30 dernières années, contrairement à ce qu’on observe dans d’autres pays développés. Mais le mode de consommation contemporain explique leur sentiment de crainte du déclassement : la partie « contrainte » des budgets familiaux a beaucoup progressé : logement, voiture avec le carburant, communications… limitant d’autant des marges de manœuvre qui donnaient naguère plus de place aux dépenses « choisies ». Et comme depuis les 35 heures, les salaires ont peu évolué…

Ce qui accentue le stress, c’est qu’elles savent aujourd’hui que le principal vecteur de leur niveau de vie –la redistribution- a été financé à crédit et est menacé demain matin par la dette.

Le seul langage de vérité à leur tenir : il faudra travailler plus et plus longtemps pour préserver notre standard de vie. Sinon, ce sera toujours plus d’impôts –la gauche- et toujours plus d’économies donc moins de prestations –la droite-.

 


POUVOIR D'ACHAT

 

Coeur NS Un autre argument de la gauche tombe. Nicolas SARKOZY a bien été le "Président du pouvoir d'achat".

La dernière note de l'INSEE en atteste : depuis 2007, le pouvoir d'achat du revenu disponible a progressé de 1,4% en moyenne par an. Même le pouvoir d'achat par "unité de consommation", qui prend en compte l'évolution démographique et la composition des ménages, donne aussi une progression : 0,7% en moyenne par an. 

Compte tenu des crises successives, ce constat fait de  la France un cas particulier en Europe, excepté l'Allemagne... Et encore.  Après on vient nous expliquer que le gouvernement a fait une mauvaise politique. Quand on compare avec les résultats des gouvernements de gauche sur la même période, "y'a pas photo !"

 


Nouvelle politique de la BCE : un pragmatisme salvateur... et méconnu

 

Voici un article qui apporte un éclairage très intéressant sur la politique actuelle de la BCE. Il émane de la Fondation pour l'Innovation Politique (Fondapol) animée par Dominique Reynié. Il est signé de Christophe de Voogd, responsable du blog "trop libre". Je ne doute pas qu'il retiendra toute votre attention.


Euro   Une avalanche monétaire… qui contredit la thèse du « diktat allemand »

Les sommes déversées sur les banques par la BCE depuis la fin 2011 et l’arrivée de Mario Draghi à sa tête (plus de mille milliards d’euros à ce jour) ont de quoi donner le vertige : le bilan de la banque centrale représente aujourd’hui près du tiers (32%) du PIB européen, soit bien plus que ses homologues américaine (19%) et britannique (21%). Et les inquiétudes se font jour : risque inflationniste et donc contradiction avec la mission principale assignée à la BCE par les traités : la stabilité des prix ; menace sur son indépendance, tout aussi sanctifiée, par les mêmes traités, d’un institut soumis aux pressions d’Etats au bord de l’asphyxie financière ; doute quant à l’efficacité économique de cette avalanche de liquidités, qui, sont largement replacées illico par les banques auprès de la BCE ; sans oublier le fameux « aléa moral », qui, par l’effet de cette manne aussi généreuse qu’inattendue, découragerait la vertu budgétaire et financière et récompenserait indûment les pays et les banques laxistes !

Nous avons là, en fait, les principaux arguments de l’orthodoxie allemande, puissante parmi les économistes et encore plus dans l’opinion publique outre-Rhin, mais qui a été défaite lors du tournant de la politique de la BCE : tournant historique passé un peu inaperçu dans le grand public, et qui, pour le moins, oppose un sérieux démenti à tous ceux qui hurlent au « diktat allemand » ! Et plus largement à tous ceux qui dénoncent « l’austérité et la rigueur imposées par l’Europe aux pauvres peuples, à commencer par les Grecs » et qui n’oublient dans leurs calculs « que » les 130 milliards prêtés par la même Europe à la Grèce et « que » ces mille milliards mis dans le circuit bancaire européen ! 

Une situation ambiguë

Certes, mais, dira-t-on, quid du retour massif vers la BCE des liquidités prêtées au banques ? Argument de poids mais qui contredit ipso facto l’idée d’un risque inflationniste : ou bien ces liquidités entrent dans le circuit économique et peuvent susciter l’inflation, ou bien elle reste dans les « coffres » de la BCE et dès lors n’augmentent pas les liquidités globales de l’économie. La vérité en fait est entre les deux : les banques prêtent plus qu’on ne le dit (sur les trois dernières années, les encours de crédit ont sensiblement augmenté en France) ; mais moins qu’elles ne le pourraient. Situation transitoire qui traduit un niveau de confiance encore bas et fragile. Même observation pour l’inflation : ni les optimistes, ni les pessimistes n’ont, à ce stade, partie gagnée : l’inflation dans la zone euro reste modérée et proche de l’an dernier : 2 ,7% en moyenne annuelle ; mais depuis 15 mois, l’objectif de la BCE (2%) est dépassé ; et la tendance des derniers mois est défavorable : +0,5% en février 2012. 

Fragilité des arguments juridiques

Certes, mais dira-t-on encore : « Que reste-t-il de la mission prioritaire et de l’indépendance de la BCE ? » A quoi l’on répondra que la raison d’être de la BCE est la défense de l’euro et que celle-ci passe, comme aurait dit Monsieur de la Palice, par la survie de la zone euro ! L’aide indirecte aux Etats, par le rachat des dettes sur le marché secondaire, n’est nullement contraire aux traités (qui interdisent seulement leurs emprunts directs à la BCE). Et toute politique qui conforte la monnaie unique est juridiquement recevable, au nom de l’obligation de résultat : on oublie en effet trop souvent que la BCE a une mission multiple :
« Sans préjudice de l’objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques économiques générales dans la Communauté, en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de la Communauté, tels que définis à l’article 2 ». (article 105, paragraphe 1, du traité) « La Communauté se donne pour objectifs d’obtenir un niveau d’emploi élevé et une croissance durable et non inflationniste » (article 2 du traité sur l’Union européenne).
A juste titre, les orthodoxes mettent en avant le caractère « hiérarchique » de ces missions ; qui place la stabilité des prix comme l’objectif non seulement prioritaire, mais impératif de la BCE. La conséquence en est claire : il appartiendra à la BCE de veiller au grain et de régler par une politique de « réglage fin » ses apports de liquidité, selon le niveau d’inflation constaté.

Un objectif crucial : rétablir la confiance dans le système bancaire et le crédit public

Or, pour le moment, l’objectif principal, dans une Europe qui n’est pas dans une spirale inflationniste, est de rétablir la confiance. Confiance dans le système bancaire qui a failli s’écrouler en 2008, fait quasiment oublié en France : or l’apport massif de liquidités à ce système permet d’écarter le risque de « crédit crash » ; confiance dans les Etats en mal de trésorerie (Italie, Espagne… et France) en permettant leur refinancement auprès des banques. Force est de constater que ce double objectif est actuellement réalisé.

Un « policy mix » à l’européenne

Mais surtout, il serait temps de comprendre que la nouvelle politique de la BCE ne se comprend que dans le cadre de la rigueur budgétaire demandée parallèlement aux même Etats (« Pacte de stabilité de coopération et de gouvernance en Europe »). Le prétendu laxisme de la BCE s’insère ainsi dans un véritable « policy mix » à l’européenne : politique budgétaire et financière rigoureuse et politique monétaire souple. La première est destinée à réduire des déficits désormais infinançables, la seconde à redonner de l’oxygène à l’économie. L’usage différencié des deux grands instruments de la politique économique correspond à ce que les spécialistes appellent une « politique croisée », respectant la fameuse « règle de Tinbergen » : les divers instruments doivent être affectés à l’objectif pour lequel ils sont le mieux adaptés. Or, dans le contexte actuel, la liquidité de l’économie ne saurait être assurée par des Etats déjà surendettés. Mais, inversement, une politique monétaire restrictive finirait d’asphyxier une Europe au bord de la récession.

 Une traduction politique qui tarde trop à venir

Bravo, donc, à Mario Draghi qui a pris, davantage que son prédécesseur, Jean-Claude Trichet – tant pis pour le cocorico national ! – la mesure des enjeux. La combinaison de la rigueur budgétaire et de l’assouplissement monétaire, aussi éloignée de la pure doctrine, keynésienne ou monétariste, que des préjugés nationaux, allemands ou français, porte un nom agréable à des oreilles libérales : le pragmatisme !

Encore faudrait-il, comme ce blog l’a déjà souligné, que les choses soient clairement dites et traduites en termes politiques. Faute de quoi, les marchés continueront à douter et les opinions à s’inquiéter d’une Europe, trop synonyme de « rigueur ». On comprend mal, dès lors, que cette nouvelle politique de la Banque centrale européenne ne soit pas davantage mise en avant dans la campagne électorale française par ceux-là même qui ont le plus plaidé en ce sens…

 


REGARDS SUR L’ECONOMIE DU MONDE

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L’or considéré comme valeur refuge n’a jamais été autant prisé. La preuve en est que les banques centrales n’en ont jamais autant acheté : 440 tonnes en 2011. Un niveau record depuis 1964. Ce sont surtout les pays émergents à forts excédents commerciaux qui achètent, une manière de se prémunir contre l’instabilité financière, échaudées par la crise financière en Europe et aux Etats-Unis. C’est aussi que l’or est le seul actif entièrement souverain dont la valeur n’est pas soumise à des décisions d’autorités politiques. On trouve dans la liste, le Mexique, la Russie, la Thaïlande, la Corée du sud.

L’appétit des chinois pour les matières premières ne faiblit pas. La Chine dépasse l’Inde comme premier acheteur d’or au monde. Elle deviendra le premier marché pour le diamant en 2015, devant les Etats-Unis. C’est le goût du luxe qui tire les achats, avec plus d’un million de millionnaires et une classe moyenne qui ne cesse de s’enrichir. Mais elle achète aussi de l’or pour sécuriser ses investissements, alors que l’inflation atteint 4% et que le gouvernement restreint les achats immobiliers pour contrer la spéculation.

Les banques centrales occidentales préfèrent rester assises sur leur tas d’or. Une posture qui contraste avec les ventes massives dans les années 90.

Y a-t-il un lien de cause à effet ? Dans le même temps, à Bruxelles on craint l’explosion d’un secteur bancaire parallèle. Les discussions progressent vite sur la nouvelle directive destinée à renforcer les règles prudentielles des banques, mais il faut en même temps s’assurer que ces nouvelles obligations ne vont pas se traduire par un renforcement du « shadow banking ». L’inquiétude est d’autant plus légitime que selon le Conseil de Stabilité Financière, la taille du secteur bancaire informel est estimée aujourd’hui à 46 000 milliards d’euros contre 21 000 milliards en 2002. Il représenterait entre 25 et 30% du système financier global et près de la moitié des actifs bancaires. Aux Etats-Unis, 40% de l’activité financière se ferait hors des banques et c’est en Europe que la parts des actifs des intermédiaires financiers qui ne sont pas des banques progresse le plus. Michel Barnier, le commissaire européen y voit la source d’une future crise, alors que son intention est de parvenir à ce qu’aucun marché, aucun produit, aucune institution n’échappe à une supervision financière. La crise n’a donc pas suffi à purger les mauvaises habitudes et les mauvais penchants.

La BCE a réussi à évacuer le spectre d’une crise systémique en contournant allégrement les traités : elle a fait pleuvoir les euros sur des marchés au bord de la thrombose, en injectant plus de mille milliards d’euros dans le système bancaire européen. Les banques sont les premières bénéficiaires de ce pactole qui profite aussi aux entreprises et aux Etats. Les achats des banques ont permis la détente sur la dette italienne ou espagnole. Ils ont permis aussi le retour de la confiance et avec elle, celui des investisseurs qui s’étaient retirés des marchés européens. Rien n’est vraiment résolu, mais au moins la machine économique n’est pas enrayée.

Si Nicolas Sarkozy a pu troubler les esprits avec son discours sur l’Europe à Villepinte, la Chine vient, sans le vouloir apporter un éclairage singulier à ses préoccupations. Les derniers messages de Pékin sont d’une lisibilité limpide : si l’Europe impose une taxe carbone, les commandes d’Airbus sont gelées ; les terres rares, stratégiques pour les hautes technologies, dont elle détient le quasi-monopole sont rationnées ; sa croissance et son commerce extérieur faiblissent : le yuan, notoirement sous-évalué, ne bougera pas d’un iota … Lorsqu’il s’agit de défendre ses intérêts, la Chine ne rigole pas. Et l’on contesterait à l’Europe d’en faire autant ?

Il faudra bien s’interroger un jour sur le rôle et les missions de la BCE et si l’Europe peut rester longtemps la seule puissance économique mondiale sans instrument de pilotage de sa monnaie. Le jour où l’Europe acceptera de défendre ses intérêts, alors elle cessera d’être vécue comme une menace par nombre de nos concitoyens.

Le jour où l’Europe politique s’éveillera…

 

 


DE QUELQUES REALITES…

 

Les bonnes surprises sont comme les trains qui arrivent à l’heure : elles n’intéressent pas les médias qui ont besoin de larmes, de drames et de tragique pour saliver. Il se passe pourtant des choses intéressantes comme ce taux de croissance inattendu de 0,4% au dernier trimestre 2011, ce qui permet à la France de rester dans les clous de sa prévision annuelle (1,7% pour 1,75%). Ce n’est pas anodin.

Je n’ai pas trouvé beaucoup d’explications des "experts" à cette performance, car c’en est une : c’est le double de l’Allemagne sur le trimestre (mais sur l’année, celle-ci fait 3%), et elle permet à la France de se situer en 2011 au-dessus de la moyenne européenne. Et si c’était tout bonnement le fruit d’une bonne gestion et des mesures prises par le gouvernement, dont on verrait le début de la fructification ?

Une croissance significative alors qu’on attendait une régression. Cela ne veut pas dire que la crise est finie, évidemment, mais ces « quelques tendances positives méritent d’être soulignées » nous dit Jean Boissonnat, avec son sérieux habituel.

Ainsi, on note une bonne tenue des investissements des entreprises, ce qui est fondamental pour l’avenir de notre économie, car ce sont eux qui détermineront notre compétitivité sur les marchés mondiaux. Et surtout c’est de cette reconquête des parts de marchés que dépendra le recul du chômage et l’augmentation de notre croissance.

La voie est toute tracée : nous avons à notre porte l’Europe et l’Allemagne qui se porte bien. Nous devons aussi impérativement gagner des clients dans les pays émergents en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Notre avenir se joue aussi sur ces terrains-là.

Car, il ne faut pas croire, comme le tropisme de la plupart des candidats à la présidentielle nous y invite, que la reprise de notre croissance viendra de la consommation et du marché intérieur. Ce sont les marchés extérieurs qui seront décisifs.

Ce qui se passera en Europe dans les prochains mois aura aussi son importance. La France et l’Allemagne auront le rôle déterminant, quel que soit le résultat des élections. Si on sait clairement ce que pense Nicolas Sarkozy en la matière, il serait bon que François Hollande affiche nettement (en est-il capable ?) sa conviction. Celui qui ne comprend pas que l’Europe est à un tournant de son Histoire, qu’il faudra certainement innover, peut-être brutaliser les traités pour lui faire prendre le virage  dangereux que les événements mondiaux et la crise des dettes souveraines l’obligent à négocier, celui-là n'a pas sa place dans la course !

Pendant le spectacle de la campagne, la crise continue. L’autre bonne nouvelle, c’est le faible impact des menaces des agences de notation sur les taux de la dette française.  Ils ont même été rarement aussi bas. Récemment, sur les obligations à deux ans, le taux a été de 0,89%, en net retrait par rapport à janvier (1,05%), octobre (1,58%), juillet (1,82%). Avec 35,4 milliards d’euros levés sur les marchés depuis le début de l’année, la France a réalisé 20% de son programme annuel.

Alors comment expliquer que les Français soient les plus pessimistes du monde quant à l’avenir de notre pays ?  Ils ont pourtant été plutôt moins touchés que d’autres peuples autour de nous. Mais j’oublie le discours de « souffrance » qu’on nous assène à longueur de temps, au point que même ceux qui ne sont pas touchés ont fini par le croire. Merci la gauche : le marché des « pauvres » a encore un avenir. Et s’il n’y en a pas assez, elle en fabriquera.

 

 


Le cheveu dans la soupe.

 

« L'hypothèse de croissance sur laquelle se fonde François Hollande n'est pas plausible. » Chiffres à l'appui, Michel Rocard démontre que les taux de croissance prévus par François Hollande pour élaborer son programme sont « en désaccord avec les structures statistiquement informées », l'OCDE et l'Insee. 

                                                                                            Oups !



TOUS COMPTES FAITS…

 

Dette française 2011
(source insee)

Ce n’est ni une annonce, ni une promesse, ni un discours, mais un fait inscrit dans les chiffres : le déficit budgétaire constaté de l’année 2011 sera finalement inférieur aux derniers objectifs du gouvernement pourtant déjà volontaristes. Ces résultats nous positionnent légèrement à hauteur de 5,4 %, en deçà des 5,7 qu’il affichait jusqu’ici, et dont la réalisation était mise en doute par ses détracteurs. C’est une amélioration de 4,6 milliards par rapport à la dernière loi de Finances rectificative et, fait sans précédent, les dépenses de l’Etat ont été réduites de 260 millions. C’est une réelle bonne nouvelle. Fort de ces premiers résultats, le gouvernement confirme qu’il rejoindra les 4,5 % en 2012, les 3 % en 2014, jusqu’à l’équilibre en 2016.

Pour en revenir au problème de la dette, on n’a pas à se réjouir excessivement de déficits de l’ordre de 5 % comme si c’étaient des victoires, alors qu’ils ne traduisent que de moindres revers. Nous étions passés en dessous des 3 % en 2006 et 2007, mais la crise financière nous ayant propulsés à 7,1 % en 2010, on peut légitimement être soulagés d’en être revenus. Il faut aussi garder à l’esprit la grande fragilité de ces résultats.

Le rapport de la cour des comptes tombe à point nommé pour mettre les pendules à l’heure, aussi bien celle du gouvernement que celles des candidats. Au moins ne pourra-t-on pas le suspecter de favoritisme à l’égard de l’hôte actuel de l’Elysée. Les progrès accomplis depuis 2010 pour résorber le déficit sans l’aide de la croissance – le déficit structurel – sont jugés en substance encourageants mais insuffisants ; nous serions à peine au milieu du gué. Pourtant l’évolution de la dépense publique a été divisée par deux entre les périodes 2007-2009 et 2010-2012, mais ce coup de frein spectaculaire semble encore trop incertain à la haute juridiction qui fait la fine bouche. Son rapport ignore en effet, que le déficit 2011 n’est déjà plus de 5,7 % du PIB mais finira autour de 5,4 %, soit 4 milliards d’euros d’écart, ce qui n’est pas une bagatelle. Il néglige aussi le fait que la plupart des mesures de redressement jusqu’à 2016 ont été bel et bien votées. La Cour aurait gagné en crédit si elle avait publié des données actualisées.

Si le rapport est sévère pour le président sortant, il n’en est pas moins cruel pour son remplaçant présomptif. Didier Migaud jette à juste titre des pierres dans le jardin des candidats à la présidence, et la plus grosse atterrit dans celui de François Hollande. La Cour contredit, sans le viser, trois points emblématiques de son projet. La règle de non-remplacement de la moitié des fonctionnaires, non seulement n’est pas remise en cause mais elle souhaite qu'elle soit plus étayée. La « règle d’or », ensuite : le rapport demande la mise en œuvre de cette nouvelle obligation européenne consistant à limiter le déficit structurel à 0,5 % du PIB sur un cycle économique. La baisse du coût du travail, enfin : la Cour juge « difficile » d’alourdir, par une hausse des prélèvements, « les coûts de production des entreprises sans dégrader la compétitivité ». Le projet socialiste reste loin du compte de la Cour.

Alors naturellement on est tenté de poser des questions à ces candidats.

Première question : comment obtenir 50 milliards d’euros sur la dépense publique alors que les budgets consacrés à la retraite et à la santé devront continuer à progresser ? C’est donc qu’il faudra tailler dans les interventions de l’Etat : Où ? Il faut dire maintenant quelles politiques publiques seront remises en cause et renvoyer ce choix majeur à un futur chef de gouvernement n’est pas sérieux.

Deuxième question : comment trouver 50 milliards d’euros de recettes fiscales ? Compte tenu de la difficulté de la tâche, il ne suffit plus de dire que « certaines » niches seront supprimées, il faut dire lesquelles. La fin de l’exonération des heures supplémentaires est loin du compte.

Troisième question : comment « réarmer la production française » sans mesure ambitieuse de baisse du coût du travail ? Produire en France implique pour commencer de produire moins cher ! Je ne trouve nulle part de vraie réponse.

« Tous comptes faits », autant faire confiance au « sortant », la continuité valant mieux que l’aventure.

 


SORTIR DU CHOMAGE

 

Notre pays traîne depuis trop longtemps un trop grand nombre de chômeurs sans avoir trouvé les voies pour sortir de cette situation, ce qui avait fait dire à Mietterrand : « contre le chômage, on a tout essayé » et à Jospin : « l’Etat ne peut pas tout faire ». Comme si le fatalisme s’était installé dans les têtes bien faites pourtant formatées pour la plupart à l’ENA. Le seul moment où le chômage a vraiment régressé, c’est en 2007, au début de l’automne, où il avoisinait les 7%, tout proche du seuil en-dessous duquel il est pratiquement impossible de descendre.

Les crises successives sont passées par là et malgré tous les efforts pour limiter la récession, pour favoriser le chômage partiel, il a progressé à nouveau. Selon les calculs, il y a entre 2 et 4 millions de chômeurs, et on approche à nouveau des 10% de la population active. Cela veut dire retour de l’assistanat et son cortège d’emplois à temps partiel, de petits boulots…

Réduire le chômage est un impératif  si l’on veut assurer à notre société son équilibre et en même temps sauvegarder la démocratie. Car nous avons des foyers de chômage très inquiétants : plus de 20% chez les jeunes, plus de 30% chez les séniors…

Comment peut-on améliorer la situation de l’emploi ?

D’abord, il faut un taux de croissance minimal de 1,5 à 2% par an. L’activité économique, son rythme de développement, sont indispensables : la croissance est plus riche en travail, mais encore faut-il qu’elle soit là.

Ensuite, il faut que les organismes sociaux aient la capacité de mettre en relation correctement les offreurs et les demandeurs d’emploi. Les Pôles emplois ont fait des progrès notables, mais il reste des marges de progrès. Il existe dans notre pays plus de 500 000 offres non satisfaites, faute d’adéquation de la main d’œuvre.

Enfin, le système d’indemnisation joue aussi son rôle : il ne faut pas qu’il soit trop dissuasif de chercher un emploi. Ce qui suppose de moduler la durée et le montant des allocations.

On sait que désormais, il va falloir réduire drastiquement l’enveloppe disponible pour le traitement social du chômage.

La crise de la dette est passée par là. On ne peut plus financer trop longtemps la période sans emploi, car c’est à crédit. En plus, elle coûte très cher et pèse sur la capacité de l’économie à rebondir. Les amortisseurs sont costauds à la descente, mais ils relancent mal.  Les prélèvements nécessaires plombent la compétitivité, favorisent les délocalisations et partant la destruction d’emplois. Le remède se révèle alors pire que le mal. Il faut dire aussi que le traitement social agit comme une drogue et depuis les années 80, le corps social s’y est habitué.

La politique de retour à l’emploi est une priorité si l’on veut que notre société continue à vivre sans désordres, car un tel taux de demandeurs d’emplois est insupportable sur le long terme.

Cela veut dire, comme dans beaucoup d’autres pays d’Europe, qu’il va falloir revenir sur les conditions d’indemnisation en durée et en exigences. Des contreparties seront inévitablement imposées : au Danemark, au-delà de six mois d’indemnisation, le chômeur est tenu d’accepter les offres proposées par le service public de l’emploi : vrai boulot, travail d’utilité publique ou formation. En Suède, le travail est plus attractif que le chômage sur le plan fiscal par le biais d’un crédit d’impôt accordé aux salariés et le principe de l’acceptation obligatoire d’une offre après un an d’inactivité est aussi en place, sinon, il y a perte de l’allocation. Du coup, la moitié des chômeurs suédois retrouvent un job au bout de trois mois… en Allemagne, les indemnités ne sont plus versées que pendant un an maximum depuis la réforme Schröder. Au-delà, le chômeur ne perçoit qu’une indemnité forfaitaire de 360 €, sous conditions. Et il est obligé d’accepter des emplois payés entre 1 et 2,50 € de l’heure.

Notre jeune Ministre, Laurent Wauquiez savait tout cela quand il a proposé qu’il y ait des contreparties en face des allocations.

Autant regarder la réalité en face. Evidemment, comme pour la flexibilité du temps de travail dans l’entreprise, c’est un sujet qui concerne d’abord les partenaires sociaux. La difficulté, c’est que nous n’avons pas la même culture syndicale que les pays d’Europe du Nord ou l’Allemagne cités ci-dessus. L’idée d’un referendum en cas d’échec, proposé par Nicolas Sarkozy, montre au moins qu’il est décidé à prendre le taureau par les cornes ce qui est de sa part une prise en compte de la réalité, aussi déplaisante soit-elle.

 

 


LES UTOPIES DE LA CAMPAGNE

 

Tirés des « petites leçons d’économie » de Jean-Marc Sylvestre voici quelques thèmes ou promesses qu’il faut passer au filtre de la réalité pour ne pas voter « idiot ».

En politique, l’utopie est une proposition « capable de répondre à un besoin sans pouvoir le satisfaire dans la réalité ». Elle est souvent portée par des candidats qui n’aspirent pas véritablement au pouvoir. Cela n’empêche pas que l’utopie peut rencontrer un certain succès.

Dans la campagne actuelle on peut déjà en dénombrer trois : celle qui consiste à faire croire que l’on peut engager un processus de démondialisation, celle qui prône la décroissance et est à la mode dans les milieux « bobos », celle enfin qui prêche le nationalisme et la xénophobie, de loin la plus dangereuse et la plus malfaisante.

Intéressons-nous ce soir à la première : « on va stopper la mondialisation » !

Impossible. On peut en dénoncer les excès. On ne peut pas la freiner ou l’arrêter, sauf à raconter des histoires. La mondialisation est là, c’est un fait, elle s’impose à tous. Les deux pays qui ont voulu s’y soustraire sont aujourd’hui en déliquescence : Cuba et la Corée du Nord.

Il ne faut pas croire ceux qui disent que la mondialisation conduit au désastre, car c’est faux. Si elle a détruit des appareils industriels, comme en France, elle a permis d’amorcer le développement économique de la chine et de tous les pays émergents, rendant inutiles toutes les aides et subventions qui provenaient des pays dits riches.

La mondialisation est la cause du chômage : encore une contre-vérité. Elle a créé des millions d’emplois dans l’informatique, les services financiers et dans les pays émergents. Ce qui crée le chômage chez nous c’est la faiblesse de notre outil de formation et de recyclage, et de la création d’activités nouvelles.

Vous avez dit « protectionnisme » ?

Il ne suffit pas de fermer le pays, de mettre des barrières douanières et d’interdire l’importation des produits chinois ou indiens pour retrouver un équilibre. Le protectionnisme a ses limites. Si l’on ferme les frontières aux produits venus d’Asie, qui les fabriquera ? Ainsi, la moitié de la consommation des Français est importée et concerne la totalité des produits de haute technologie, 90% des textiles, 90% des chaussures, 80% de l’électroménager… et surtout 100% du gaz et du pétrole ! Et la liste est loin d’être close. Il faudrait ajouter une partie des autos, le matériel médical, les molécules des médicaments. Avant qu’on ait retrouvé les savoir-faire et réinstallé les usines, il passera de l’eau sous les ponts.

En plus, on ne pourra pas éviter une hausse des prix évaluée à 20% que la fermeture des frontières entraînera mécaniquement pour les produits de grande consommation. En effet si on les fabrique sur le territoire national, ce sera aux conditions de salaires et charges sociales françaises. Sinon, on pourra continuer à les importer mais en acquittant des droits de douanes. De plus, quand on ferme à l’importation, on rend aussi plus difficiles les exportations : que ferons-nous de nos produits de luxe et de notre agroalimentaire ?

Enfin, « démondialiser » seul serait suicidaire. La France perdra la moitié de son activité et donc de ses emplois. La moitié de notre PIB dépend des européens et réciproquement. Avant d’être autonomes, nous aurons mis plusieurs générations sur la paille. Et je n’évoque pas l’imbroglio du circuit des pièces détachées qui traversent toute l’Europe pour livrer nos productions éparpillées entre l’Espagne, le Portugal, la Slovaquie, l’Allemagne….

Bref, la démondialisation c’est bien d’en parler à la télévision pendant la campagne électorale, c’est bien plus difficile à mettre en œuvre dans la réalité quotidienne. Ceux qui vous en parlent, ne peuvent pas ne pas savoir tout ça !

Concluez vous-mêmes.

 

 


POURQUOI IL EST IMPORTANT DE BAISSER LES CHARGES PATRONALES.

 

Baisse des charges bis

                             Le transfert des charges patronales de la politique familiale sur 1,6 point de TVA, même s’il ne règle pas tout, est calculé pour remettre nos entreprises industrielles au niveau des allemandes. C’est important, voir même primordial si on veut relancer une production nationale. Et le point de comparaison choisi n’est pas le fait du hasard : notre voisin est notre premier fournisseur et est de moins en moins notre client. D’autant plus si l’on veut accentuer les « convergences » en matière de fiscalité des entreprises.

Le coût du travail en France a perdu son avantage compétitif. Le coût horaire de la main-d’œuvre a progressé plus vite chez nous qu’en Allemagne au cours des dix dernières années. Il est de 35,71 euros/ heure contre 34,94 outre-Rhin.

La question du coût du travail est un facteur de compétitivité considéré comme particulièrement important dans les entreprises. Un rapport signé du patronat (Medef, CGPME, UPA) et de trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC) soulignait au début de l’été dernier la " dégradation de la compétitivité salariale en France par rapport à la moyenne de la zone euro entre 2000 et 2010 ". Par rapport à l’Allemagne, le rapport évalue la dégradation à 20% dans le secteur marchand ou la seule industrie, en tenant compte de la productivité. Quand on sait que les exportateurs allemands sont les principaux concurrents des Français, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi nous avons perdu des parts de marché.

Un coût du travail élevé n’est supportable qu’avec un niveau de gamme élevé, ce qui n’est pas le cas en France. Les produits que nous vendons sont devenus en moyenne trop chers par rapport à leur qualité.

Les secteurs industriels directement exposés à la concurrence internationale ont peu bénéficié des exonérations de charges ciblées sur les emplois peu qualifiés au SMIC. Voilà pourquoi Nicolas Sarkozy entend cibler les efforts sur les salaires intermédiaires, afin de conforter l’industrie. C’est cohérent.

Plus cohérent que le projet de François hollande qui tourne le dos à la croissance avec des prélèvements en plus et surtout qui augmentent le coût du travail.

Agir seulement sur le coût du travail ne serait évidemment pas suffisant. C’est pourquoi, en même temps est proposé un renforcement de l’accès au crédit à travers une banque spécialisée s’appuyant sur OSEO et le FSI, pour faciliter les investissements et mieux accompagner les projets.

Les prochaines années seront cruciales si l’on veut que la France retrouve ses marges de manœuvre de pays industrialisé. L’Etat a un rôle déterminant à jouer pour protéger, soutenir et développer l’industrie nationale. Les enjeux sont plus souvent politiques qu’industriels à proprement parler. On le voit bien avec les ventes d’Airbus ou du Rafale. Ensuite, il faudra agir au niveau européen car, face aux Etats-Unis, au Japon, aux pays émergents qui comblent rapidement leur retard technologique, il est important de développer une stratégie communautaire, en recherchant une solidarité et une cohérence autour de produits « made in Europe », et surtout en menant une politique de protection de l’espace européen face à une concurrence extérieure qui ne met pas de gants.

Il s’agit de savoir ce que nous voulons pour l’avenir de notre pays et quels moyens nous sommes disposés à prendre, sans se laisser intimider par le soupçon de faire du « nationalisme industriel »… Si vous voyez ce que je veux dire !!!

 

 


SARKOZY AGIT…

 

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Le choix de Nicolas Sarkozy a toujours été celui de la mobilité. C’est peut-être usant pour ceux qui l’observent, mais reconnaissons que dans ce temps de crise aiguë, c’est tout de même mieux que l’immobilisme et la frilosité. A croire qu’il a fait sienne la devise du Colonel Raspéguy dans les « Centurions » : « j’ose ! ».

Ce qui frappe d’emblée de cet échange d’un peu plus d’une heure c’est le calme, la retenue et le sang-froid du Président. Vulgaire, Nicolas Sarkozy ? Jugeons plutôt l’homme politique à ses actes et à la façon qu’il a de se tenir debout dans la tempête. Il est loin le Nicolas du début du quinquennat. L’homme a vite appris. Qui peut douter aujourd’hui de sa stature présidentielle ?

L’homme d’état est un homme d’action.

Cela étant dit, les mesures proposées sont-elles de nature à apporter des solutions aux problèmes rencontrés par notre pays ? Personnellement, je le pense. Qu’il s’agisse de booster la construction au moyen d’une mesure audacieuse –sous réserve de ne pas produire de l’hyperdensification urbaine- alors que l’effort est déjà conséquent ; qu’il s’agisse de forcer les portes pour démultiplier le nombre des apprentis et leur ouvrir ainsi un chemin fiable pour l’emploi ; qu’il s’agisse de donner un coup de pouce à la compétitivité des entreprises en les délestant de la part patronale des charges de la politique familiale et redonner ainsi des marges de manœuvre à nos entreprises, grandes et petites ; qu’il s’agisse de réinstaller la négociation sur le temps de travail dans l’entreprise, au plus près des besoins, entre partenaires sociaux, pour redonner la souplesse dont elles ont besoin et qui a été cassée par les 35 H ; qu’il s’agisse enfin de financer  la réindustrialisation au moyen d’une banque idoine et relancer ainsi la production sur le sol national…

Ces décisions ne viennent pas par hasard. Elles sont dans le prolongement des efforts entamés depuis le début du quinquennat, en complément de la réforme des universités, des états généraux de l’industrie, des sommes débloquées pour la recherche et l’innovation, de la réforme de la taxe professionnelle, des investissements du grand emprunt dans les filières d’excellence et dans le numérique… La panoplie se complète, dans la continuité.

La rupture avec … Hollande.

Les critiques acerbes n’ont pas tardé à tomber : « le pauvre, il a tout faux ! » C’est ridicule. Décidément, c’est à croire que les gens de gauche n’ont jamais fait d’économie, ou en sont restés à l’économie planifiée dont on sait qu’elle n’a produit que sous-emploi et pauvreté partout où elle a été appliquée. Il serait bon de le rappeler à Mme Aubry, à Mr Mélenchon et aussi à Mme Le Pen qui utilise aujourd’hui le discours « hyperétatiste » de feu Georges Marchais. Accuser le président « d’ultra libéralisme » alors que la droite française n’a jamais été libérale, c’est risible !

Non, la hausse de 1,2 point de la TVA ne provoquera pas d’augmentation du coût de la vie. Oui, la taxation de 2 points des revenus du patrimoine est supportable et équitable.

La plupart des annonces d’hier soir visent à renforcer la compétitivité de notre appareil productif, ce qui constitue une ligne de partage claire avec le projet de François Hollande, plus favorable au consommateur des classes populaires et financé en grande partie par un alourdissement du coût du travail et de la fiscalité des entreprises. Un moyen d’affaiblir un peu plus notre économie.

Authenticité.

Mais c’est vrai, on peut avoir le sentiment que Nicolas Sarkozy est plus dans l’action et ce qui est devant lui, que dans la défense de ce qui a été fait. Son bilan est pourtant le plus riche en réformes de tous les précédents présidents, depuis De Gaulle, mais combien parmi les 37 000 journalistes de l’hexagone ont eu le courage de l’examiner ou de reprendre les déclarations de la majorité …. Il est vrai qu’ils sont à 95% à gauche (chiffre vérifiable) !

En attendant, il est bon que le Président reste à la manoeuvre, sans les entraves du candidat. Il sera toujours temps de faire campagne. 

 


TRAVAILLER PLUS !

 

LES EUROPEENS NE TRAVAILLENT PAS ASSEZ.

Voilà qui ressemble à un slogan de Nicolas Sarkozy, mais ça ne concerne pas que la France. Dans une étude publiée par la Banque mondiale, l'un des principaux handicaps économiques des Européens qui est souligné c'est qu'ils travaillent trop peu, ce qui leur pose des problèmes de compétitivité

"Le modèle de tavail de l'Europe est marqué par une sécurité sans équivalent pour ceux qui ont un emploi, des prestations relativement généreuses pour ceux qui n'en ont pas, et la facilité à obtenir une retraite". La Banque mondiale précise :" ce modèle rend l'Europe non compétitive. Pour régler le problème, la plupart des pays doivent augmenter le taux d'activité et trendre plus facile pour les jeunes l'obtention d'un emploi". 

Concernant la France, l'institution indique :" la vitesse à laquelle les heures travaillées en France, en Italie et en Espagne depuis 1995 suscite des inquiétudes quand on la juxtapose aux gains modestes de productivité du facteur travail ces deux dernières décennies".

Voilà des éléments de réflexion pour tous nos candidats, à commencer par Eva Joly qui préconise les 32 Heures... et qui bat en brèche les certitudes de François Chérèque sur la productivité du travail dans notre pays.

 


L’INJUSTICE EGALITAIRE

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Vous avez aimé la « chasse aux riches » de Martine, vous adorerez la « chasse aux moins riches » de François. Les classe moyennes quoi qu’il en dise vont s’en prendre plein la musette.

Les propositions en elles-mêmes ne sont déjà pas anodines, leur accumulation  sur les mêmes est insupportable. Au nom de la justice égalitaire on accroît massivement l’inégalité non seulement devant l’impôt, mais aussi dans les actes de la vie quotidienne. Vouloir gagner un peu plus d’argent que les autres, réussir professionnellement, ne sera possible que si le fruit de vos efforts est redistribué à ceux que le destin à moins favorisé. Découragement de l’initiative et du goût de l’effort garanti ! Interdit d’avoir du talent et de le faire fructifier. Ce n’est pas Pol Pot ni Kim Jung Il, mais c’est le socialisme suédois des années 60. Si encore cela servait avec certitude à améliorer les finances de notre pays et à aider à son désendettement, au moins ce ne serait pas vain. Le problème c’est le catalogue des promesses qui accompagne le programme et qu’il faut financer qui rend l’exercice encore plus insupportable. Comme toujours les socialistes, et François Hollande n’échappe pas à la règle, pensent qu’en taxant les revenus qui dépassent on trouve suffisamment d’argent pour à la fois redistribuer aux plus pauvres, financer les projets et combler les déficits tout en facilitant la croissance. Le malheur, c’est que ça ne se passe pas comme ils disent.

Les classes moyennes sont en première ligne. La partie supérieure, celle des cadres est évidemment la plus visée. Mais comme l’argent se déplace plus vite que les lois se font, rapidement il faudra élargir l’assiette. Faute de taxer les riches dont la plupart auront pris leurs précautions, il faudra bien s’en prendre aux moins riches. L’effet d’escalier est à craindre, dans le sens de la descente .

Le projet de François Hollande prévoit d’augmenter la progressivité de l’impôt via la CSG, de s’en prendre au quotient familial des ménages les plus aisés, de supprimer 30 milliards de niches fiscales touchant les ménages et les entreprises. On sait ce que cela signifie : fin de l’exonération d’impôt pour la garde des enfants voire plafonnement des allocations familiales en fonction des revenus. Le plafonnement des « niches » des particuliers sera divisé par deux : 10 000€ au lieu de 19 000. Il faut y ajouter la mise en place d’un tarif « progressif » de l’eau, du gaz et de l’électricité ! Enfin, il rétablira les droits de succession, au nom du combat contre la transmission du patrimoine, le principe d’égalité plaçant l’héritage au rang des fléaux sociaux par les inégalités matérielles qu’il engendre.

La création d'une tranche supérieure de l'impôt sur le revenu à 45 % au-delà de 150.000 euros de revenus enfonce une porte ouverte puisque le gouvernement a pris une mesure similaire dans le dernier ajustement budgétaire de François Fillon, qui rapporte autant avec une assiette plus large.

Le candidat socialiste qui « aime les gens » quand d’autres « aiment l’argent » annonce aussi, ce n’est pas une surprise, qu’il reviendra sur les « allégements de l’ISF » qui ont accompagnés la suppression du bouclier fiscal. Allégements qui risquent de s’appliquer à une coquille vide.

Bref, c’est 44 milliards (chiffres du PS) d’impôts supplémentaires, soit quasiment un doublement de l’impôt sur le revenu. Encore faut-il craindre ce qu'une majorité parlementaire socialiste préparée par Martine Aubry pourrait ajouter dans cette liste ... sans forcément l'accord de François Hollande, dont on connaît l'habileté et le courage.

Les socialistes oublient que ces classes moyennes favorisées qu’ils s’apprêtent à surtaxer, sont aussi celles qui consomment, investissent, emploient, dépensent en loisirs et équipements, celles qui empruntent pour acheter une maison ou un appartement… Elles ont aussi des fins de mois.  Amputer leur budget comme ils s’apprêtent à le faire, c’est inévitablement un coup de frein pour l’économie et un encouragement aux pratiques clandestines. Bonjour le retour des nourrices payées « au noir ».

Il arrive un moment où le principe d’égalité devient insupportable, tout simplement parce que si nous sommes égaux en droit, ce que personne ne conteste, la vie fait que nous ne sommes pas égaux en aptitudes et en talents divers, et dans nos comportements. Ce qui se traduit à un moment donné par des différences « matérielles ». Les uns réussissent, les autres pas, certains aiment relever des défis, d’autres pas, l’un se contentera de peu, l’autre s’épuisera à accumuler. Ainsi sont les Hommes.

Les socialistes, à force de justice sociale, rêve d’une société où chacun aurait la même part de richesse. Chaque fois qu’un régime a voulu lui donner une réalité, le rêve s’est transformé en cauchemar. L’injustice égalitaire peut aussi être une forme d’oppression.