IL FAUT SAVOIR...
13 février 2013
Quelques petites nouvelles de la France qui va mal.
Qu’il est difficile de recruter !
Ce n’est pourtant pas le nombre de demandeurs d’emplois qui manquent. Et pourtant, un jeune PDG, Guillaume Richard, à la tête de la société O2, numéro un en France du marché des services à la personne, n’a pas réussi à pourvoir une offre de 100 postes (oui, oui, « cent ») d’assistante ménagère, en CDI à plein temps. Au bout de deux mois, il n’a réussi à en pourvoir que 18 ! Pourtant Pôle emploi chiffre à 400 000 le nombre de demandeurs intéressés per un métier dans les services à la personne. Alors, que se passe-t-il ? La rétribution proposée est insuffisante pense-t-on aussitôt. Que nenni : outre le CDI à temps plein, les postes proposés le sont avec voiture de fonction (Twingo neuve griffée au sigle de l’entreprise), participation aux frais de déplacement, GPS, téléphone portable, mutuelle, smic avec prime et possibilité d’heures sup, et possibilité d’évolution managériale (40% des encadrants de O sont issus de la promotion interne). Et le PDG évolue à 5 000 emplois ses besoins en 2013. Mais il ne reçoit pour l’essentiel que des candidatures à temps partiel. Il a calculé qu’à moins de 2100€/mois, il n’est pas intéressant de travailler à temps plein dans son secteur. Entre les diverses prestations sociales, le travail au noir et les frais de garde d’enfants, 20H/semaine suffisent pour empocher 1700€ net… La « médiocrité consentie » d’un pays qui marche sur la tête !
Le déficit commercial de 2012 s’est amélioré.
Fausse bonne nouvelle. Notre déficit commercial s’est établi à 67,2 milliards d’€ contre 74 milliards l’année précédente. Le léger mieux de 7 milliards n’est pas dû à une amélioration de notre compétitivité. Si la France demeure le 5ème exportateur mondial, le déficit de 2012 reste la 2ème plus mauvaise performance historique. Nos exportations ont légèrement progressé (3,2%), mais la baisse survenue sur l’année précédente est surtout le résultat de l’atonie de notre consommation et de la diminution des importations. Autre signe inquiétant, c’est le ralentissement de la cadence de nos échanges export et import, signe de l’engourdissement de l’économie. La situation avec la zone euro continue de se dégrader, dans un contexte récessif : notre déficit s’est creusé de 17,7 milliards rien qu’avec l’Allemagne et les pays du sud dont la compétitivité s’est améliorée ont contribué à nous prendre des parts de marché. Le plus effarant c’est que l’Allemagne nous distance avec un record d’exportations agricoles et agroalimentaires en 2012. Les Allemands dominent dans le secteur du porc, du bœuf, de la volaille, des œufs, du lait et même des fraises ! Et l’industrie agroalimentaire germanique connaît une véritable croissance grâce à une stratégie industrielle de fusions et d’adaptation aux contraintes des marchés. De quoi faire rêver nos industriels ! Heureusement, une légère amélioration de notre balance avec l’Asie permet de limiter les dégâts, mais ce continent ne pèse que 13% dans nos exportations. Le débat sur notre compétitivité n’est pas clos !
2012 : une année noire pour l’industrie française.
La production industrielle a reculé de 2,2%. Rien ne laisse prévoir un rebond en 2013. Croissance en berne, demande atone, restrictions budgétaires, c’est le cocktail que nos entreprises ont subi en 2012. Au 4ème trimestre, la production a nettement viré au rouge avec un plongeon de 1,8% par rapport au trimestre précédent. Aucun secteur n’échappe à la baisse. Le recul est même important dans le raffinage (9%). L’état des carnets de commande et les perspectives de production ne laissent pas entrevoir d’amélioration. D’ailleurs la Banque de France confirme une croissance du PIB de 0,1% au 1er trimestre de cette année, ce qui nous situe très loin des 0,8% prévus par le gouvernement pour 2013. La stagnation des dépenses d’équipement confirme malheureusement la mauvaise pente. L’affaissement productif se confirme !
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