PENDANT QU’ON DEBAT SUR LE MARIAGE…
04 février 2013
Le débat sur le mariage homosexuel a été voulu pour occuper le devant de la scène à un moment où le paysage économique et social est particulièrement déprimé. Autrement dit on nous « amuse ». Les terroristes islamistes ont eu la bonne idée d’attaquer au même moment. Une opportunité que l’exécutif n’a pas laissé passer pour se refaire une santé. D’une part, il n’était pas possible de laisser prendre Bamako, c’eut été une catastrophe dont les atermoiements depuis plusieurs mois auraient pesé lourdement dans le discrédit qui aurait rejailli sur notre pays. D’autre part, malgré l’insuffisante préparation diplomatique, la France était la seule à avoir à la fois la légitimité et les moyens d’une intervention dans l’urgence.
Il n’empêche. Le paquebot France n’en finit pas de ralentir sa marche, et les perspectives ne sont pas bonnes à court et moyen terme. L’effondrement du marché de l’automobile est la partie visible de l’iceberg. Les plans sociaux se multiplient, émaillés par quelques cas emblématiques que la CGT exploite à fond, en pratiquant la politique du pire, comme chez Good Year ou à PSA Aulnay. Notre pays a recensé 285 000 chômeurs supplémentaires en 2012. Si la pente actuelle se prolonge, ce sont près de 200 000 à 350 000 de plus qui sont annoncés pour 2013. Les faux emplois d’avenir ou ceux engendrés par les contrats de génération qui relèvent du traitement social du chômage et pas d’une politique économique, ne sont que des cataplasmes sur une jambe de bois. Ce qui est grave, c’est que le chômage de longue durée (trois ans et plus) touche maintenant 500 000 personnes !
Une étude menée par l’OFCE divise par deux le nombre des emplois espérés avec le crédit d’impôt compétitivité : à peine 150 000 à terme au lieu de 300 000. On découvre de plus en plus que le dispositif s’adapte mal aux PME qui, semble-t-il, ne seront pas très nombreuses à y avoir recours. Il faut dire que le fisc traque actuellement celles qui touchent le crédit d’impôt recherche. Des contrôles qui mettent en péril des entreprises. Voilà qui ne les incitera guère à renouveler l’expérience avec le « cice ».
Mauvais signe aussi pour la place de Paris. Après la fusion entre ICE et Nyse Euronext, l’opérateur de la Bourse de Paris se retrouve isolé. Par quatre fois il a échoué à constituer un grand ensemble européen avec la Bouse de Francfort. C’est l’avenir même de l’établissement qui est en question et avec, le financement de nos entreprises.
L’Allemagne ne va pas très bien non plus, même si elle peut tabler encore sur un peu de croissance. Ce ne sera pas suffisant pour tirer notre pays. D’autant plus que les américains et les japonais faisant tourner à fond leur planche à billets, nous nous retrouvons avec un euro surévalué entre 15 et 20%, ce qui ne favorise pas nos exportations et ronge les quelques marges de compétitivité acquises chèrement par nos voisins du sud. De son côté, le Royaume-Uni prend le chemin d’une troisième récession. L’activité s’est en effet contractée au 4ème trimestre et a stagné sur l’ensemble de 2012. On connaît le résultat : Cameron espère se refaire une santé électorale sur le dos de l’Europe.
Et comme l’équipe actuelle a renoué avec les errements du passé, en pratiquant le laxisme budgétaire -on en a encore un exemple avec le comportement de Peillon qui lâche 400 millions à la 1ère grève des instits, alors que les caisses sont vides-, en entretenant la méfiance à l’égard des riches et en décourageant par la fiscalité le développement des jeunes entreprises, la médiocrité de notre performance économique est garantie.
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