HISTOIRE

LE DOSSIER DES RETRAITES (volet 2)

Vacancier

Un rafistolage de plus, et pour combien de temps ?

Le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) préconisait dans son rapport trois options à combiner éventuellement pour revenir à l’équilibre en 2020 : augmenter le taux du prélèvement global de 1,1 point (cotisations retraites), baisser de 5% le niveau des pensions moyennes actuellement versées et décaler de 9 mois supplémentaires l’âge effectif de départ à la retraite (soit un an et 9 mois de plus par rapport à 2011).

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Le rapport Moreau va plus loin. Il propose un cocktail de mesures qui visent à la fois à combler le déficit et à financer des mesures nouvelles dites d’équité sur la pénibilité et la réduction des inégalités hommes-femmes… On retrouve des préconisations du COR comme l’allongement de la durée de cotisation à 43 voire 44 ans, la baisse des pensions par l’augmentation de la CSG ou la suppression de l’abattement de 10% ou la sous-indexation temporaire des pensions ou la fiscalisation de la majoration de 10% pour famille nombreuse, la hausse des cotisations patronales. Il ajoute une révision du mode de calcul des pensions des fonctionnaires plébiscitée aujourd’hui par l’opinion publique. Des pistes de bon sens mais que l’application douloureuse rend politiquement insoutenable pour un gouvernement de gauche, quand il s’agira de toucher aux fameux « avantages acquis ».

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L’acceptabilité sociale de ces mesures amères serait fournie par des compensations telles que la réduction par le bas des inégalités hommes-femmes en réformant les avantages familiaux liés au nombre d’enfants qui profite plus aux hommes et aux pensions élevées, par des mesures sur la pénibilité, très attendues par la CFDT, en créant, par exemple, un compte-temps abondé en points aux multiples objectifs (formation, temps partiel, …), par une homogénéisation des conditions de reversion…

 Mais tout ceci n’est que du rafistolage d’un système à bout de souffle faute de croissance et d’une démographie favorable. La réforme vers laquelle on s’engage, on le voit bien, ne traitera pas de la nature du système. On écarte notamment, pour des raisons idéologiques, tout recours à la capitalisation. Or, s’en remettre à un unique gérant en la personne de l’état, dont la crise de la dette souveraine nous montre assez bien qu’il n’est pas exempt de défaut, n’est pas de nature à rassurer sur la pérennité de la répartition.

Aller vers un système plus simple et plus lisible.

L’écart des pensions entre le public et le privé est devenu en apparence insupportable, de même que le mode de calcul pour le public est perçu comme un privilège. La pension moyenne versée à un fonctionnaire d’état est d’un tiers supérieur à celle d’un salarié. Si rien ne change, l’écart persistera et se creusera.

Les différences s’expliquent par l’absence de périodes de chômage chez les fonctionnaires et les règles de calcul y sont comme on sait, plus favorables (prise en compte des six derniers mois contre vingt-cinq meilleures années). De plus, les régimes Agirc et Arrco ont été redressés pour équilibrer les comptes ce qui fait que les salariés du privé doivent payer plus cher pour obtenir le même niveau de pension, et dans les trois prochaines années, les complémentaires progresseront moins vite que l’inflation.

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Réaliser la convergence public-privé n’est pas une mince affaire, compte-tenu de la diversité des statuts de la fonction publique. Les écarts entre des régimes relevant d’activités différentes rendent les comparaisons vaines. Il n’est pas interdit toutefois de progresser pour réduire l’écart. Les règles ont déjà été rapprochées : même âge d’ouverture des droits, mêmes durées de cotisations,  mêmes modes de revalorisation. Nos systèmes de retraite divergent par nature. Financés par des cotisations sur les revenus du travail, ils reflètent tous des mondes distincts dans lesquels les durées des carrières, les salaires, les protections face aux aléas n’ont que peu de points communs. Il faut savoir aussi que l’intérêt financier reste limité : les experts ont évalué à 2 milliards d’euros le gain que permettrait la convergence, c’est ce que coûterait à l’état l’intégration des primes des fonctionnaires dans le calcul de leur pension. Les grands perdants étant les enseignants qui n’ont pratiquement pas de primes.

Réaliser d’abord l’équité public-public est un objectif qui se suffirait déjà à lui-même et un préalable indispensable. Il est porteur de réformes lourdes à mener si on voulait parvenir à une simplification de la trentaine de régimes différents selon les statuts. La fin des « régimes spéciaux », notamment, est devenue une exigence d’équité. Le cas le plus emblématique de cette inégalité est celui des retraités de la SNCF qui est l’un des plus avantageux parmi les « régimes spéciaux ». La pension moyenne devrait presque doubler dans les cinquante ans qui viennent !!! Sur le fond, l’âge de départ et le niveau des pensions sont les deux pierres d’achoppement. Mais on connait la réactivité des bénéficiaires de ces régimes.

Il faudrait un système général au financement diversifié. 

La sagesse serait de diversifier les sources de financement et de simplifier le dispositif complexe de 33 régimes différents. Pour appliquer le principe : « à carrière égale, retraite égale », il faut faire la convergence totale entre public et privé, supprimer les régimes spéciaux, et permettre le comblement du décalage entre les pensions du public plus élevées en moyenne de 10% que celles du privé par une désindexation de ces pensions jusqu’à ce qu’elles soient au même niveau. Pas évident !

Au-delà, il n’est pas interdit d’ébaucher un dispositif qui reposerait sur trois piliers indépendants : répartition pour le socle, capitalisation collective, capitalisation individuelle. Chaque pilier ayant ses vertus et ses risques, leur combinaison aurait l’avantage  d’amortir les aléas éventuels de l’un ou de l’autre.

La répartition, c’est la solidarité nationale. Par exemple, le revenu minimum des personnes âgées ne peut se concevoir que fondé sur l’entraide intergénérationnelle qui procède du principe de répartition.

La capitalisation collective : c’est un système de prévoyance professionnelle auquel on assigne l’objectif d’assurer le maintien du niveau de vie, la cohérence entre les revenus de la vie active et ceux de la retraite. Elle pourrait prendre la forme d’un fonds de réserve qui se remplit pendant les périodes de croissance, d’une épargne salariale ou de fonds de pension français.

La capitalisation individuelle : c’est le complément volontaire de prévoyance, qui existe déjà chez les fonctionnaires avec la « Préfon », et qui peut être variable selon les besoins du cotisant.

Pour donner un exemple de capitalisation afin d’en comprendre l’intérêt : un placement de 100 euros à 4% prend une valeur de 128 euros en 5 ans, double en 14 ans et triple en 22 ans,  par la loi des « intérêts composés ». Si l’on capitalisait la totalité des cotisations actuelles, le retraité toucherait en pension une fois et demie son dernier salaire. On est loin du taux de remplacement actuel qui est de 60%. Et la perte en capital subie par un smicard dans le système actuel représente 250 000 euros en moyenne. Ce sont des données qu’il faut connaitre, tout en les relativisant. Mais c’est pour cela que ceux qui ont les moyens souscrivent des assurances-vie.

Quoi qu’il en soit, au moment de faire ses choix, le gouvernement ne devrait jamais perdre de vue qu’un devoir d’équité l’emporte sur tous les autres : c’est, vis-à-vis des jeunes générations, de vite cesser de financer nos retraites par plus de dette ou par plus d’impôt.

 


LE DOSSIER DES RETRAITES (volet 1)

Retraites

Voilà les éléments pour faire le point.

Nous pouvons avoir de bonnes raisons de douter de la détermination du gouvernement de faire une réforme viable du financement des retraites. On pourrait aussi s’amuser de voir celui qui annonçait doctement en mars 2012 : «  je ferai en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là ». Effectivement il a mis en œuvre l’engagement 18 de sa campagne. Mais par retour de boomerang, le voilà dans l’obligation aujourd’hui d’expliquer l’évidence : l’allongement de la durée de la vie nécessite de cotiser, et donc de travailler, plus longtemps.


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Une dégradation qui s’explique par la crise.

Le déficit annuel des régimes de retraite, selon le COR, pourrait avoisiner les 25 milliards en 2020. Le besoin de financement se creusera pour atteindre 19 milliards d’euros en 2017. Il y a donc urgence.  Et à écouter les socialistes, la réforme Woerth n’était donc pas financée.  Ce qui est faux. La dégradation s’explique par la crise.

La réforme de 2010 s’appuyait sur les travaux du même COR qui vient de faire les projections alarmantes. Elle consistait en un cocktail de mesures : passage progressif de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, hausse de la contribution de l’état à la retraite des fonctionnaires, le transfert de cotisations de l’assurance-chômage vers le régime général à partir de 2015, l’alignement du taux de cotisation des fonctionnaires sur celui du privé et des hausses de prélèvement. L’objectif était de ramener les comptes à l’équilibre en 2018. Une clause d’ajustement en 2013 était prévue pour adapter si besoin était le dispositif. La réforme tablait sur un taux de croissance de 2% l’an et un taux de chômage de 4,5%. En 2012 la croissance  a été atone, 2013 s’annonce en récession et pour le chômage on est à 10,5% ! Ce que le COR constate, preuve que les mesures décidées en 2010 n’ont pas été aussi inefficaces. Car sans le relèvement de l’âge de départ, le besoin de financement ne serait pas en 2020 de 25 milliards mais de 40 à 50 milliards…

Une nouvelle étape est indispensable.

Le rapport Moreau, censé mettre toutes les solutions sur la table, est surtout fait pour brouiller les cartes et les esprits, et permettre au gouvernement de mettre un écran de fumée sur ses contradictions et ses revirements, tout en passant pour le bon samaritain qui prend les mesures justes. Les socialistes auront du mal à cacher le mensonge de François Hollande qui se battait il y a un an encore contre l’idée que l’allongement de la vie obligeait à cotiser plus longtemps.


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Le financement des retraites, c’est d’abord un problème démographique. Notre système de financement par répartition, auquel toute la sacro-sainte classe politique est accrochée, a bien fonctionné pendant toute la période du baby-boom qui voyait toujours plus de cotisants pour pensionner peu de retraités, qui, en plus, jouissaient peu de temps de leur retraite. Le rapport entre cotisants et retraités est la principale clé. Il devrait rester stable jusqu’en 2020. Ensuite il baissera fortement sous l’effet du papy-boom pour passer à moins de 1,4 dans les années 2040 et à moins de 1,35 à l’horizon 2060. On l’oublie trop souvent, mais même avec un taux de natalité réputé élevé, nous sommes très loin des cohortes de naissances des années 50-60, et le taux actuel n’assure toujours pas le simple renouvellement de chaque génération.

Si, en plus, il faut prendre en considération l’allongement de la vie, qui fait que l’on bénéficie de sa pension beaucoup plus longtemps qu’autrefois, parfois trente ou quarante années pour certaines catégories, on conçoit bien qu’il faut modifier les données pour assurer un financement à la fois en nombre et en durée. C’est là que la simple répartition entre générations pose problème : les cotisants de moins en moins nombreux doivent financer des retraités toujours plus nombreux, en vie plus longtemps. On comprend alors que faire peser la charge sur leur travail et sur les entreprises risque de devenir très pénalisant pour les salaires et pour la compétitivité. Et c’est déjà le cas.

De nombreux paramètres peuvent servir à modifier le financement.

La solution la plus simple c’est d’augmenter le montant des cotisations salariales et patronales. Le gouvernement est tenté d’augmenter la part patronale. Dans le contexte actuel, augmenter la charge des entreprises n’est pas une très bonne idée. Pas plus que d’augmenter celle des salariés, qui correspondrait à une baisse du pouvoir d’achat. Donc à éviter ! Il n’est pas exclu que le gouvernement fasse payer les entreprises.

L’autre solution consiste à diminuer les pensions versées. Le système par répartition ne donne pourtant pas des résultats brillants. Mais il existe des inégalités entre les différents régimes qui permettent des économies à la marge. On pourrait regarder du côté des régimes spéciaux et des pensions de la fonction publique. C’est un sujet délicat et complexe, tant les régimes diffèrent entre les différents corps. De toute façon, le moment est mal choisi pour baisser les pensions au moment où le pouvoir d’achat est en berne, alors qu’en euro constant, elles ont baissé de près de 30% dans les 25 dernières années. C’est un terrain à haut risque pour tout gouvernement. Mais on nous prépare déjà : les retraités les plus favorisés seront probablement sollicités : toujours les mêmes, au nom de l’équité !

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La durée de cotisation est un bon levier, et l’on sait que le gouvernement s’apprête à prolonger progressivement jusqu’à 43 ou 44 ans la durée de cotisations. Mais il ne donne des résultats en terme de financement qu’à moyen terme. A 43 ans, on ne résout pas le déséquilibre financier, il faut le savoir. Et agir uniquement sur ce levier pénalise fortement les jeunes qui ont fait des études et qui entrent plus tard sur le marché du travail. C’est aussi inciter les gens à prendre leur retraite plus tôt sans avoir tous leurs trimestres : on multipliera les retraités pauvres. Un retraité partant à 62 ans se retrouverait en moyenne avec une décote de 30%.

Il faut combiner l’allongement de la durée avec le recul de l’âge de départ. Revenir progressivement à 65 ans serait la meilleure solution et allègerait rapidement le fardeau. Par exemple, en combinant 43 ans de durée et le départ à 63 ans on économie 15 milliards d’euros. La progressivité pourrait se faire par une sorte d’indexation de l’âge légal à l’espérance de vie constatée, ce qui éviterait de renouveler le psychodrame du financement insuffisant tous les 5 ans. Mais on sait déjà que les syndicats sont vent debout et que le sombre Ayrault exclut cette solution qui l’obligerait à manger son chapeau !

 

D’autres financements sont possibles. Le transfert d’une partie des charges sur la TVA pour éviter de faire peser toutes les charges sociales sur le travail, mais cela implique de faire des choix, parce qu’on en peut pas faire non plus cinquante transferts. On peut imaginer aussi d’autres combinaisons de financement de la retraite en faisant appel à la capitalisation et à l’épargne retraite individualisée.

Et puis il y a tous les problèmes d’équité : public-privé, hommes-femmes, pénibilité, … autant de sujets qui seront traités dans  le 2ème volet du dossier.

 


ECONOMIE NIPPONNE : UN EXEMPLE A SUIVRE ?

 

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Le mirage de la dévaluation compétitive trotte encore dans la tête de certains de nos gouvernants, de droite comme de gauche, surtout de gauche. Avec dans l’esprit l’idée que ce type de manipulation monétaire pourrait nous éviter des mesures douloureuses que le gouvernement ne veut surtout pas prendre, otage qu’il est des syndicats toujours prompts à lever l’étendard de la révolte si on touche aux « acquis ».

Qu’en est-il exactement de l’état de l’économie japonaise ?

C’est la première question qu’il faut se poser sur ce pari à haut risque pris par Shizo Abe, le premier ministre conservateur à son arrivée au pouvoir en décembre dernier. L’optimisme semble revenu dans ce pays hanté par son vieillissement démographique et le décollage chinois et que la tragédie du tsunami et le peur du nucléaire avaient achevé de saper le moral. Et voilà que l’archipel semble sortir de sa torpeur sous l’effet de la nouvelle politique. La croissance a rebondi au premier trimestre avec un PIB en progression de 3,5% et l’OCDE et le FMI saluent une évolution spectaculaire. On avait oublié que le Japon était la troisième économie du monde.

La suite est plus hasardeuse. La stratégie du gouvernement Abe s’appuie sur trois volets antidéflation. Le premier consiste en une vague de grands travaux que les destructions du tsunami justifient. Le second prend la forme d’une spectaculaire politique d’assouplissement monétaire, pour donner un coup de fouet et de fait le yen a perdu plus d’un quart de sa valeur face au dollar et à l’euro. Avec un objectif de doublement de la masse monétaire en deux ans, et l’espoir de sortir de la déflation  pour une inflation de 2%. Le troisième volet  développerait une stratégie de croissance de long terme assise sur de difficiles réformes structurelles et une discipline fiscale sérieuse.

Le résultat de ce plan repose sur un pari : celui que les entreprises privées vont suivre et prendre le relais. Mais pour l’instant, si la consommation des ménages est repartie à la hausse, si la demande intérieure frémit, les exportations ne tirent pas vraiment parti de la décote du yen en raison de l’apathie du marché européen et des hésitations de l’économie américaine, par conséquent les entreprises restent dubitatives. Elles n’ont ni redémarré leurs investissements, ni augmenté les salaires.

Le grand risque c’est que la reprise japonaise ne soit qu’un feu de paille, car seule la catégorie aisée profite de la bourse et le reste de la population reste à l’écart. L’embellie pourrait ne briller que pendant une année, d’autant plus qu’en avril 2014 la taxe sur la consommation passera de 5 à 8% avant de grimper à 10% en 2015. Et la simple évocation de la Fed américaine de mettre fin à sa politique d’accommodement monétaire a violemment bousculé la bourse de Tokyo, avec des prises de bénéfices massives. Si l’inflation décolle sans que les salaires n’augmentent et qu’en même temps la faiblesse des mesures budgétaires continue de creuser une dette publique déjà énorme (elle pourrait atteindre 245% du PIB), la chute pourrait être très rude.

Que doit-on retenir de ce que l’histoire nous a enseigné sur les dévaluations compétitives menées dans le passé, au moment des crises ?

Les dévaluations sont toujours des décisions de faiblesse et de facilité. Elles peuvent avoir un effet de relance, mais celui-ci est toujours de courte durée, du fait que dans la compétition internationale, les pays concurrents sont amenés à prendre des mesures de rétorsions sous des formes diverses et variées et pratiquer eux-mêmes la baisse organisée de leur monnaie. Une guerre des monnaies dans le cadre de la mondialisation serait catastrophique pour tout le monde.

Le second aspect, ce sont les conséquences sur le marché intérieur : une dévaluation s’accompagne inévitablement d’une hausse des prix à cause de la baisse en valeur de la monnaie et du surenchérissement des importations. Il faut donc que les salaires suivent. Cela ne peut arriver que si les entreprises ont pu reconstituer leurs marges en vendant plus, ce qui est loin d’être avéré avec les conditions actuelles de la concurrence internationale et les écarts de prix à la production qu’on y observe. La plupart du temps, après une période d’euphorie, la situation s’aggrave au point de trouver une situation plus précaire qu’au départ en paupérisation, endettement, perte de croissance. Il faut alors procéder à une nouvelle dévaluation… Et comme en plus l’endettement de l’état ne permet pas d’accompagner la relance par des dépenses publiques à cause de caisses vides, tout ne peut que se compliquer.

Ce type de scénario, on le retrouve à l’occasion de toutes les grandes crises. Particulièrement dans les années 30 et à l’occasion de l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981 (trois dévaluations en deux ans).

En fait, la vraie politique pour retrouver une croissance durable c’est celle qui consiste à assainir la base économique : la baisse des dépenses publiques et le désendettement qui seuls permettent de reconstruire une économie saine et de redonner des marges de manœuvre à l’état pour qu’ils mènent à bien ses missions régaliennes d’accompagnement et d’orientation de l’activité.

 


C’EST LA DICTATURE DES « CONS »

 

Vous allez me trouver bien trivial. En réalité, j’utilise un mot très commun projeté sous les feux de l’actualité par un « certain » syndicat de magistrats. Je retourne donc le compliment, puisque à leurs yeux les gens de droite sont classés dans cette catégorie. Je reviens au « mur des cons » à cause de l’actualité, et à cause de la menace de mise à pied de 7 jours du journaliste de France 3 qui avait eu « l’audace » de filmer le fameux panneau indigne, obéissant à son devoir d’information. Si la sentence est prononcée, alors vraiment, nous sommes tombés très bas, sous le joug d’une « mafia de cons ». Car le fait vient s’ajouter à beaucoup d’autres.

En tête du palmarès, vient sans conteste, la gauchiste Taubira qui convoque tous les magistrats pour leur faire subir un cours d’endoctrinement sur la « théorie du genre », afin de l’intégrer dans la loi française, entraînant une protestation d’ailleurs de membres d’un syndicat qui n’est pas le préféré de la ministre ; c’est encore elle qui remercie le directeur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, pourtant proche du PS, pour le remplacer par une directrice proche du syndicat de la Magistrature. On voit le progrès.

C’est aussi le Snuipp, syndicat majoritaire des instituteurs qui commet un rapport pour introduire l’enseignement de la théorie du genre dès l’école primaire, comme si nos chères têtes blondes (et celles qui le sont moins) n’avaient pas autre chose à apprendre de plus important que l’homosexualité. La réponse du ministre Peillon, conscient de la réticence de l’opinion sur le sujet, n’a pas été d’une clarté biblique dans sa réponse.

Ce sont les éditeurs de livres scolaires, contaminés par l’intelligentsia bobo du marais, qui ont introduit dans les livres de SVT (sciences naturelles) des références à la dite théorie, au nez et à la barbe du précédent ministre Luc Chatel, à la faveur de la révision des programmes.

Ce sont, pour rester dans le domaine de l’éducation, les modifications des programmes d’histoire, qui mettent quasiment à la trappe des parties importantes de notre trame historique, telle la période des Carolingiens avec Clovis, pourtant fondateur de la monarchie française, Louis XIV relégué en fin de programme de 5ème et qui n’a donc aucune chance d’être appris , alors que c’est la période où la France domine l’Europe, citons encore le règne de Napoléon complètement gommé… Tout cela pour introduire des notions fumeuses sur les royautés africaines dont on ne sait à peu près rien, des connaissances sur les civilisations d’Asie et sur l’Islam qui occupait déjà une part importante du programme de 5ème. On a vraiment le sentiment qu’il faut absolument faire disparaître tout ce qui a contribué à faire rayonner la France, à un moment ou un autre de son histoire. De ce point de vue, le fait d’oublier Charles Martel, n’est pas anodin et nous savons tous pourquoi !

La dictature des cons s’est largement exprimée à la faveur du débat sur le « mariage pour tous », encore que débat fût un bien grand mot, puisque la loi n’a subi aucune modification et a fait l’objet d’un vote « obligatoire » pour les députés PS. Les manifestations qu’elle a occasionnées ont été méprisées par le pouvoir et en marge, ont donné lieu à des persécutions qui rappellent la méthode des « rafles » de sinistre mémoire. Je n’exagère rien. Des mises en garde à vue systématique pour les porteurs du maillot de la « manif’ pour tous » sans avoir commis la moindre infraction, alors que les quelques casseurs que la police a réussi à appréhender lors des désordres du Trocadéro se sont vu infliger des peines symboliques (pensez, les pauvres, ils n’ont pas fait grand-chose : brûler des voitures, casser des vitrines, mettre à sac des magasins…).

Il faudrait ajouter le matraquage fiscal des riches qui frappe en même temps les classes moyennes, la stigmatisation systématique des gens aisés au nom d’une « justice fiscale » qui fonctionne toujours dans le même sens. La dernière décision toute aussi inique consiste à abaisser le quotient familial pour rendre le système plus « juste » et faire des économies sur une branche qui n’est même pas en déséquilibre. Comme attaque contre la famille, on ne fait pas mieux. Mais ces cons, majoritairement, ne savent pas ce que sait que la famille, à commencer par le premier d’entre eux !

Et que penser de la suppression de l'augmentation de la TVA anti-délocalisation votée en juillet 2012 pour augmenter six mois plus tard le taux intermédiaire qui ne touche que les activités intérieures avec les conséquences inévitables pour l'emploi alors que c'était les produits importés qu'il fallait faire contribuer à l'allégement des charges sociales de nos entreprises. Si ce n'est pas de la connerie, c'est quoi ? E le catalogue de ce genre de décisions prises depuis un an est fourni...

Enfin, la dernière manifestation, et non la moindre, qui montre bien que nous avons affaire à une forme de dictature : le refus de débattre. Pour faire face à François Fillon, demain soir, dans « Des paroles et des actes », notre Garcimore des finances s’est dérobé et Marisol Touraine, qui avait donné un accord de principe, a dû se rétracter sur ordre de Matignon !

Quelle arrogance de la part de ceux qui nous gouvernent. Leur politique donne des résultats pitoyables. On comprend qu’ils ne veuillent pas en discuter. Cela ne les empêche pas de continuer dans la même direction, de nous mentir du matin au soir, de marteler les mêmes certitudes ineptes. Des cons !

Le problème, c’est qu’il faut faire avec encore un certain temps. Tout le monde sait que c’est un mal incurable : « Quand on est con, c’est pour la vie entière » chantait la chanson…

 


SI CROISSANCE M’ETAIT CONTEE …

Compétitivité

Les chiffres du chômage viennent de tomber pour avril : 40 000 demandeurs d’emplois en plus. Plus de 1000 chômeurs supplémentaires par jour. Au même moment ce qui nous sert de président pérorait  aux côtés de la chancelière allemande pour nous assurer que la courbe s’inversera à la fin de l’année. Il croit dur comme fer à son action : « il faut de la compétitivité et de la confiance » pour que la croissance revienne. Pour l’instant, on n’a ni l’une ni l’autre. Il s’offusque que la Commission Européenne le rappelle à l’ordre et lui catalogue les « travaux d’Hercule » auxquels il doit se livrer pour tenir les objectifs auxquels il s’est engagé en échange des deux années supplémentaires pour rejoindre le seuil du traité de Maastricht, un déficit inférieur à 3% du PIB. Elle est pourtant dans son rôle, consciente du double langage qu’il tient aux uns et aux autres, à l’intérieur et à l’extérieur. Et il est malvenu de se plaindre : on ne peut pas à la fois réclamer une gouvernance plus intégrée et dénier à l’organisme qui en est l’embryon le droit de donner un avis. C’est comme ça que l’on fabrique des eurosceptiques, par un nationalisme cocardier de réaction alors qu’il faudrait privilégier le discours de la « souveraineté partagée ».

Pour avoir de la croissance, il faut baisser les impôts.

La fiscalité aggrave le chômage. L’impôt tue l’emploi. Les 12,2 milliards d’euros de prélèvement supplémentaires sur les entreprises prévus par la loi de finance de 2013 vont, directement ou indirectement détruire 70 000 emplois de plus cette année. Ciblés sur les grandes entreprises, ils auront un impact négatif mesurable sur leurs investissements directs mais aussi sur leurs sous-traitants et leurs fournisseurs qui sont généralement des PME. On considère qu’une hausse de 1% des impôts entraîne une baisse de 0,3% des investissements. L’OFCE avait calculé que les mesures du budget 2013 réduiraient la croissance de 0,5%. Ainsi, les 720 grandes entreprises et les ETI (plus de 250 millions de CA) touchées par la hausse de la fiscalité supprimeront 15 000 emplois, auxquels il faut ajouter ceux des PME et des petites entreprises. Après on s’étonne que  les chiffres du chômage explosent. Et encore ne parle-t-on que de la fiscalité nationale. A cela s’ajoutent les dizaines de petites taxes inventées par les collectivités telle cette taxe annuelle sur les bureaux ou la redevance pour création de bureaux (ne pas confondre) en Ile-de-France.

Cette fiscalité mise en place depuis un an a des effets funestes sur le développement des activités, donc sur l’emploi. Elle affaiblit nos entreprises et les ménages et aboutit, on le voit, au chômage de masse. Elle grippe la mécanique des investissements et décourage la prise de risque nécessaire à la préparation des emplois futurs. Plus grave elle fait fuir les cerveaux et pousse à l’émigration les plus compétents et les plus riches. Un investisseur actif qui raisonne normalement ne peut plus résider en France : si l’on tient compte de l’inflation et du risque, le cumul impôt sur le revenu, ISF et CSG peut entraîner un prélèvement supérieur aux revenus économiques de l’investisseur. Ce constat, plus de 8000 contribuables viennent de le faire. On sait que sur les 2 millions de Français installés à l’étranger, 3% ont créé ou dirigent une entreprise de plus de 10 salariés, un ratio 10 fois plus élevé que les Français résidant dans l’hexagone. On imagine le coût (virtuel) de ces 2 millions de compatriotes pour le pays ! Un institut évalue à 1 million (au minimum) le nombre des emplois directs créés à l’étranger par les expatriés.

Et le résultat c’est une baisse du pouvoir d’achat, une consommation en régression, des investissements en berne, des exportations au plus bas et un taux de marge des entreprises à son plus bas niveau depuis 1986.

Et pour baisser les impôts, il faut diminuer les dépenses de l’Etat.

Si seulement on avait, en contrepartie, rétabli l’équilibre de nos finances publiques. Même pas, souligne la Cour des Comptes dans son rapport annuel. Si le déficit de l’Etat a baissé en 2012, à 87,2 milliards d’euros, les magistrats de la rue Cambon soulignent que la diminution est moins marquée qu’en 2011. Parce que la hausse des recettes a été moins forte à cause de la conjoncture : la TVA a peu progressé alors que Bercy escomptait 6 milliards de plus, et l’impôt sur les sociétés a été de 3,6 milliards inférieur à la prévision. Plus loin ils précisent que les dépenses de l’Etat ont baissé de 2,3 milliards d’euros entre 2011 et 2012, ce qu’ils jugent insuffisant, d’autant plus que si on réintègre toutes les charges, elles ont en fait progressé de 1,2%.

La Cour des Comptes appelle le gouvernement à ne plus se contenter de la politique du rabot et de la compression des dépenses qui ont atteint leurs limites et qui ne résolvent rien dans la durée. Il faut vraiment tailler dans les dépenses et lancer des réformes structurelles, en réformant les politiques publiques pour faire des économies. Elle préconise, par exemple, de continuer à revoir les niches fiscales. Pour les réformes structurelles, elle ne donne pas de pistes. C’est là que le catalogue de la Commission Européenne est intéressant. Car les dépenses publiques sont de deux ordres : ce sont les dépenses de l’Etat et de ses administrations et  ce sont aussi  tous les transferts, aides sociales, pensions, subventions décidées par les autorités publiques.

Pour dépenser moins, l’Etat n’a pas 50 solutions : il doit réduire le nombre des fonctionnaires et faire des économies en améliorant les rendements et les procédures, par la modernisation ou par une meilleure organisation.

En ce qui concerne les transferts, les choix sont infiniment plus compliqués, car, c’est globalement un jeu à somme nulle. Les cotisations des actifs financent les pensions et les indemnités chômage… Dégonfler les transferts, revient  à réduire les bénéfices des uns pour alléger les impôts des autres. Enfin, normalement. Il faut pour cela, une adhésion collective. Donc faire de la pédagogie et en avoir la volonté politique, pour ne pas dire le courage. Car avec 1833 milliards de dette et 3090 milliards de dette virtuelle, on n’a pas vraiment le choix.

La commission a raison de mettre la pression.

Il s’agit de réduire le déficit à 3% du PIB d’ici 2015. Au rythme où va le gouvernement, on n’y sera pas. Il faut baisser le coût du travail en réduisant le poids des contributions sociales patronales : le crédit d’impôt ne suffira pas. Il faudrait  rétablir une puissante TVA sociale. Il faut améliorer la compétitivité des entreprises et notamment des PME, mais le « choc de simplification » n’est pas à la hauteur. Il faudrait réformer la fiscalité pour rendre plus attractifs les placements dans la vie économique et surtout réduire l’impôt sur le revenu en lui donnant une assiette plus large. Il faut aussi introduire plus de compétition en ouvrant certains secteurs protégés.  Enfin approfondir la sécurisation de l’emploi et réformer l’assurance-chômage en privilégiant le retour à l’emploi. En face de ce programme, on mesure la pauvreté de la « boite à outils » de Hollande. Mais surtout, la méthode de négociation avec les partenaires sociaux dont on connait les positions et les habitudes, fait douter de l’aboutissement correct de ces réformes. A commencer par celle des retraites pour laquelle la commission stipule qu’il ne faut surtout pas augmenter les cotisations…

On pourrait effectivement étaler dans le temps le retour à l’équilibre des finances publiques si en contrepartie on s’engageait fermement dans ces réformes structurelles. Avec un peu de soutien à la croissance, on pourrait arriver à un niveau d’acceptabilité sociale que le recul de certains acquis rend pour l’heure très improbable voire explosif.

Le problème majeur, c’est que le gouvernement n’a pas la majorité accordée au contenu des réformes qu’il faut engager sur toutes lesquelles elle doit se renier.


CETTE SUPER CRISE QUI NOUS PEND AU NEZ

 

Banques centrales politique monétaire001

La bourse de Paris retrouve de la volatilité après une période d’euphorie qui lui avait permis de renouer avec les 4000 points. Cette inflation des valeurs financières, toute petite à côté de celle que connait Wall Street, repose en fait sur un énorme excès de liquidités alimenté par toutes les grandes banques centrales. Six des sept banques centrales des pays du G7 ont adopté une politique non conventionnelle, basée sur l’injection massive de liquidités, avec pour but de favoriser la reprise économique et de lutter contre la déflation.

Une stratégie très risquée.

Le contraste est en effet saisissant entre le monde réel et celui des boursiers. Pendant que la récession sévit, avec le chômage, les marges des entreprises au plus bas, le moral des ménages en berne, donc une économie au ralenti dont on ne voit pas d’évolution positive, on observe un rebond boursier de 15% depuis septembre. Un optimisme du CAC 40 qui tranche avec le contexte national. La raison en est bien simple : nos grandes entreprises font leurs affaires sur le marché mondial et en touchent les dividendes, et ne sont donc que peu affectées par la conjoncture nationale et européenne. Notre indice phare doit sa remontée à la montagne de cash jetée par les banques centrales américaine, japonaise, britannique, sur le système financier pour maintenir les taux d’intérêts au plus bas et relancer l’activité. Une manne dont les entreprises récupèrent une infime partie mais qui suffit à provoquer le rebond.

Le pari des banquiers centraux repose sur la reprise économique que l’afflux des capitaux est censé générer. Ils espèrent qu’elle sera suffisamment vigoureuse au Japon et aux Etats-Unis pour absorber le surplus de liquidités en toute sécurité. C’est un pari a plusieurs milliers de milliards de dollars sur l’économie mondiale ! Sinon ils n’auront fait qu’alimenter une énorme bulle dont l’explosion rangera celle des « subprimes » au rang d’aimable plaisanterie.

Une gigantesque « trappe à liquidités »

Or, la baisse des taux n’a pas permis aux banques de prêter plus à leurs clients. Ainsi, la demande de prêts des entreprises en zone euro a reculé de 25% au quatrième trimestre 2012 et le mouvement s’est prolongé au premier trimestre 2013.Pourtant, jamais les taux d’intérêts n’ont été aussi bas. On a l’impression que tels des médecins contraints d’augmenter la dose de morphine à un mourant, les banques centrales sont prisonnières de leur propre piège : selon le FMI, la Fed et la Banque du Japon détiennent 10% de la dette de leur gouvernement, la banque d’Angleterre 25%.  Ce qui est grave, c’est que les taux bas, s’ils ont permis d’éviter une catastrophe économique mondiale, en revanche n’ont pas du tout permis aux pays développés de sortir de la récession. Ils ont surtout alimenté une gigantesque « trappe à liquidités » dont les injections n’ont plus aucun effet sur l’économie réelle. L’autre inconvénient c’est que cet excès de liquidités pousse à la dépense publique et ne résout en rien le problème de l’endettement des états. Un cercle vicieux. Avec un déséquilibre des marchés de change qui déstabilise les marchés des pays émergents.

Il a suffi que deux mauvaises nouvelles tombent pour que la panique s’empare des marchés. La première c’est le discours du patron de la Fed, qui cherche à sortir de la politique dans laquelle il s’est lancé avec la possible remontée du taux de la Fed. L’autre, plus inquiétant, c’est le mauvais indicateur manufacturier de la Chine qui semble annoncer une baisse de croissance prolongée. La fin d’une politique accommodante de la Fed associée à un ralentissement brutal de l’économie chinoise, rappellent les investisseurs à la réalité. La banque centrale la plus puissante au monde pourrait commencer à réduire « la voilure » à l’automne, en annonçant un ralentissement de ses achats d’actifs qui s’élèvent actuellement à 85 milliards de dollars chaque mois. Un coup dur pour les emprunts d’état américains bénéficiaires directs du programme d’achats. Quant à l’économie chinoise, nul n’ignore qu’elle est le moteur de l’économie mondiale. Le coup froid sur les marchés a fait dévisser la bourse de Tokyo de 7,32% et le CAC 40 est repassé sous les 4000 points.

Les effets escomptés sont loin d’être au rendez-vous.

La crise nous pend au nez d’autant plus que le Japon a fait un pari très risqué avec sa forte dévaluation du yen. Elle n’a pas permis de relancer solidement l’économie malgré le financement par la dette de chantiers publics. Malgré un recul de 22% du Yen par rapport au dollar, les entreprises nipponnes ne connaissent pas de poussée significative de leur activité et les exportations ont reculé en terme réel ainsi qu’en volume. L’absence de commandes des clients européens se fait douloureusement sentir.

Cet excès de liquidités gonfle une bulle sur les obligations publiques, puisque les taux d’intérêts à long terme sont au plus bas et une bulle sur les actions avec les indices boursiers qui battent des records à commencer par le Dow Jones. Comme on le voit, tous les ingrédients sont réunis pour une nouvelle crise financière mondiale. La question n’est pas de savoir si elle se produira. Elle est plutôt de savoir quand. Le capitaine du pédalo ferait bien de se préparer pour la tempête.

 


ESSOUFLEMENT DE LA CROISSANCE CHINOISE

économie chinoise 2013001

Cela avait commencé par l’abaissement de la note de la dette chinoise par Fitch puis Moody’s de « stable » à « négative ». c’est que depuis quelques temps, la croissance chinoise inspirait une inquiétude grandissante à cause de sa dépendance au crédit bancaire. Pour comprendre, il faut remonter à la crise des subprimes : le gouvernement chinois avait adopté un plan de relance massif largement assis sur la hausse des investissements, financée par les banques chinoises. Depuis, malgré tout, le PIB est en déclin : le taux de croissance est passé de 10,4% en 2010 à 9,3% en 2011 et 7,8% en 2012. Et cette décélération devrait se poursuivre.

Pour plusieurs raisons. D’abord la moindre demande en provenance d’Europe et des Etats-Unis. Mais surtout, la Chine tient un rôle d’assembleur pour le compte de ses voisins asiatiques, si bien que les produits qu’elle exporte incluent une part grandissante de composants venant de ses voisins. Et comme la valeur ajoutée des travailleurs chinois a tendance à diminuer, ceux-ci pourraient revoir leur politique. Inversement, si le pouvoir d’achat des chinois n’augmente pas, toute relance par la consommation est vouée à l’échec. Cette stratégie de développement lancée en 2011 tarde à donner ses fruits : la consommation ne décolle pas car l’épargne continue d’être privilégiée en raison de la faible couverture sociale.

De plus, le pays se trouve confronté à des surcapacités de production. Selon le FMI, le taux des capacités de production est passé de 80% en 2005 à 60ù actuellement, et la productivité des investissements diminue année après année. Il faut donc de plus en plus d’investissements pour assurer des taux de croissance de plus en plus faibles. Les conditions de financement de la croissance font peser un double risque sur l’économie chinoise : un risque de liquidité lié au mode de financement des collectivités locales avec une explosion des crédits bancaires, et un risque  né de l’apparition d’un « shadow banking system » qui propose des investissements alternatifs assez opaques. Le montant des actifs accumulés entre 2008 et 2011 équivaut au montant total des actifs détenus par les banques commerciales américaines, avec une accélération vertigineuse de plus 1 000 milliards de dollars d’encours en 2013… Le total de l’encours crédit aurait atteint 198% du PIB fin 2012 !

La dette abyssale des collectivités locales est très lourde de dangers, avec des conditions qui s’apparentent à celles des « subprimes ». Elle pourrait déclencher une crise financière plus importante encore que celle qui s’était déclenchée aux Etats-Unis en 2007-2008. D’autant plus que de nombreux produits sont adossés à des projets immobiliers et ont eux aussi alimentés une « bulle » !

D’autres éléments viennent s’ajouter et ne contribuent pas à éclaircir cette situation périlleuse. Depuis le mois d’avril, le salaire minimum à Shangai a augmenté d’environ 12%. En quatre ans, il a progressé de 70% ! Les autorités locales ont de plus en plus de mal à résister aux demandes pressantes des salariés chinois qui veulent voir améliorer leurs conditions de vie. La compétitvité de la Chine diminue d’autant, mouvement aggravé par le renchérissement du yuan de 11% depuis 2008, ce qui renforce l’effet négatif des augmentations de salaires lorsqu’elles sont converties dans la devise américaine.

La chine ne sera bientôt plus l’usine du monde. Cela se traduit par une contraction de l’activité industrielle et une baisse des exportations. En conséquence, trouver du travail devient problématique pour les jeunes diplômés chinois qui prennent tout ce qui se présente, contribuant à déséquilibré le marché du travail.

Un malheur n’arrivant jamais seul, l’Europe s’est réveillée et a décidé enfin de lutter contre le dumping des produits chinois. C’est ce qui vient d’arriver, un peu tardivement, pour les panneaux solaires. Mais cela complique évidemment la tâche du nouveau gouvernement de la Chine.

Ce coup de froid sur l’économie chinoise a fait tousser les marchés qui ont plongé lourdement hier, le Japon en tête. Il faut dire aussi que les annonces du gouverneur de la Fed y ont participé. La politique monétaire des Etats-Unis pose un autre problème que j’évoquerai prochainement.

L’avenir n’est pas triste ! Enfin, façon de parler !

 


ET SI ON FAISAIT DE LA FRANCE UN PARADIS FISCAL ?

Contribuable détroussé

La mode est à la répression de la fraude fiscale. Sans jamais se poser la question du « pourquoi elle est nécessaire ». J’entendais récemment notre Garcimosco se gausser des pas de géants faits par l’Europe pour lutter contre l’évasion fiscale qui, semble-t-il, ne toucherait pas que la France. Mais la France surtout aurait-il dû préciser. L’actualité apporte un éclairage saisissant de la situation dans laquelle se trouve notre pays : l’an passé, plus de 8 000 contribuables ont payé plus de 100% de leurs revenus en impôts. Il faudrait ajouter qu’ils étaient 11.960 foyers à être imposés à plus de 75% de leurs revenus, et 9.910 à l'être à plus de 85%". Cela s’appelle du racket ! Et notre Casanova du Budget peut préciser qu’ils sont broutilles sur les 37 millions de foyers fiscaux que compte notre pays, ils n’en sont pas moins le symbole d’une politique de stigmatisation stupide qui ne rapporte pas grand-chose en regard des dégâts qu’elle fait. En plus, le dit ministre du budget pourrait avoir au moins l’honnêteté intellectuelle de préciser au passage que seuls 50% des contribuables paient l’impôt sur le revenu. C’est beaucoup demander à ces obscurantistes pétris de leur idéologie qui ont de la réalité économique et des rouages qui la gouverne la vision d’une grenouille décérébrée. La France est un enfer fiscal avec tous les inconvénients qui en résultent.

La guerre contre les paradis fiscaux ne changera rien à nos problèmes.

Le but est avant tout psychologique : faire croire au bon peuple que l’évasion fiscale est la source de tous nos maux et il faut donc la rendre insupportable. Qu’elle soit inadmissible et qu’on exige de certains de nos voisins de mettre fin à des systèmes ou des organisations qui favorisent ce genre de sport de saute-frontière est évidemment hautement souhaitable. Personne ne reprochera aux états de l’union d’arriver à s’entendre pour éradiquer ces pratiques, on ne peut que s’en réjouir. Encore que le fait qu’elles aient duré si longtemps au vu et au su de tous, ne rend pas très confiant dans le résultat. Je ferais même remarquer que, quand bien même nous débusquerions la plupart de nos fraudeurs, nous continuerions de porter le fardeau de la dette. Et que, quand bien même ils paieraient leurs impôts, cela ne changerait en rien notre déficit de compétitivité. Arrêtons donc d’amuser la galerie !

La France est confrontée à une surfiscalité paralysante.

Là est le vrai problème. La fiscalité de notre pays est un empilement grotesque d’impôts et de taxes qui pèsent autant sur les entreprises que sur les ménages. Elle rend impossible la constitution d’un capital par l’investissement et l’initiative privée. Elle décourage l’argent d’aller se placer dans l’économie réelle, tant le rendement est devenu dérisoire. L’ISF est une absurdité qui encourage tous les gros contribuables à fuir vers des prairies plus accommodantes. Et l’on s’étonne de voir partir les riches, les cerveaux, les entrepreneurs. Ils ne vont pas toujours bien loin. Ils fuient un enfer qui, non content de sa rançon annuelle, oblige à des démarches humiliantes et à une paperasse tatillonne. Encore si cette surfiscalité servait à faire mieux vivre les Français, il y aurait au moins une justification. On en est loin : c’est l’image d’un état glouton et gaspilleur que 50% des redevables ont à l’esprit en observant l’utilisation qui est faite de leur sacrifice pour assurer la distribution aux autres, ceux « qui touchent », toujours les mêmes, toujours plus nombreux, où l’argent disparait comme dans un tonneau des Danaïdes.

Devenir un paradis fiscal.

Ce serait pour notre pays, retrouver un taux de prélèvement obligatoire normal, dans la moyenne de nos partenaires. Ce serait graver dans le marbre le régime fiscal afin qu’il ne soit pas modifié à l’infini par tous les gouvernements de passage, créant cette instabilité si peu propice aux investissements et aux affaires. Ce serait aussi faire le ménage dans le fouillis des prestations sociales qui s’empilent à n’en plus finir et qui ruinent la France un peu plus chaque jour. Ce serait mener à bien les réformes nécessaires pour économiser le denier public : administration simplifiée, réduction du nombre des fonctionnaires pour en faire passer le nombre de 6 millions à 4 millions. Ce serait enfin bâtir un dispositif fiscal qui favorise la production en privilégiant tout ce qui participe au développement économique et à la création d’emplois. Nous verrions alors affluer les capitaux, revenir les fortunes, et par la diminution du chômage avec le retour de la croissance, nous pourrions tenir nos engagements de réduction des déficits et prendre le chemin du désendettement.

Un rêve penserez-vous. Certes, mais pas irréalisable. Encore faudrait-il en avoir la volonté politique.


D’UN 6 MAI A L’AUTRE …

 

Hollande trempé

Il y a un an.

Au soir du 6 mai, il s’en était fallu  d’à peine un million de voix pour que Nicolas Sarkozy l’emporte. Si peu, au regard du nombre total des voix. Sa fin de campagne fut époustouflante. Une semaine de plus et … qui sait ! Les voix de Le Pen et Bayrou ont préféré le pire. On le constate aujourd’hui.

Nicolas Sarkozy était battu de peu par un candidat dont l’unique programme était de l’empêcher de continuer. Il nous fallait un homme fort, un irrésolu lui succède. Nous avions besoin de gens expérimentés, ce sont des amateurs qui ont pris la place. Ce 6 mai, le président quittait la scène sur un discours d’une grande dignité, sain, fort, républicain, une déclaration que seul les hommes d’état sont capables de produire. Il quittait le pouvoir après un quinquennat chahuté comme jamais par une avalanche de crises. Les Français n’ont pas eu la conscience de se rendre compte à quel point sa politique les avait protégés. Maintenant, on sait.

Nous pouvons être tristes, en ce 6 mai 2013. Que de rendez-vous manqués en un an ! Tristes de voir toutes les réformes si difficiles à faire avaliser, mises à mal par le pouvoir actuel, non parce qu’elles sont inefficaces, mais par idéologie ou pour répondre à des lobbies. Oui, un an après, nous ne pouvons avoir que des regrets.

L’état actuel de la France est inquiétant.

Les conditions d’un retour à la croissance, sans quoi le chômage ne reculera pas, sont loin d’être réunies. La ponction fiscale pratiquée sur les créateurs de richesse a atteint le niveau d’asphyxie : les prélèvements sur les entreprises sont une fois et demie plus élevés que la moyenne européenne, l’imposition sur les plus-values l’est deux à deux fois et demie. Le taux de marge des entreprises est au plus bas (28%) tandis que les faillites explosent. Quand on est dans une économie ouverte, cette approche ne peut produire que des catastrophes. L’investissement productif est cassé, comme on peut l’observer trimestre après trimestre. Or, la faiblesse des profits d’aujourd’hui fait la pénurie d’investissements de demain qui fera le chômage d’après-demain…

Le choix de réduire les déficits publics essentiellement par l’impôt, dans un pays déjà champion des prélèvements obligatoires, est la source principale de notre perte de compétitivité par son caractère excessif. Le sérieux budgétaire du gouvernement n’est qu’une illusion : il suffit d’observer que le dérapage du budget 2012 vient principalement des dépenses. Nous sommes passés du déclin relatif au déclin absolu, à cause du déni de la crise. Le choc fiscal de 2% du PIB  nous a fait passer d’une croissance de 1,7 à 2% à la récession. Tous les moteurs de l’activité sont inversés avec le recul simultané  de la consommation  sous l’effet de la baisse historique du pouvoir d’achat (- 0,4%), de l’investissement (- 3%) et des exportations. La courbe du chômage atteint des sommets record. Illusion qui transparait aussi  dans l’augmentation du déficit public qui atteindra 4% en 2013 et la dette qui s’envolera jusqu’à 95% du PIB au lieu des 90% où elle devait être contenue. Bref, « Moi, Président, j’ai plongé durablement l’économie française dans la déflation… »

La France n’a pas de cap.

Ces déficits nous ont forcés à demander un délai de grâce pour les réduire. Et voilà, cerise sur le gâteau, qu’on assiste au débat surréaliste très franco-français sur l’austérité qui nécessiterait d’urgence une pause. Au moment où l’on célèbre cet anniversaire lugubre de l’an 1 du Hollandisme, marqué paraît-il par des choix économiques d’une hardiesse sans pareil, nous offrons au monde qui nous regarde médusé, le spectacle d’un pays qui refuse obstinément de voir la réalité telle qu’elle est. Il est vrai qu’au sein du gouvernement les factions s’affrontent ouvertement au mépris des intérêts de la nation. Quant au groupe parlementaire socialiste il est entré dans une rébellion anarchique alimenté par les soubresauts éruptifs de ses différentes composantes. Le pouvoir donne une image assez proche de celle d’un gouvernement de la quatrième république. On s’étonne ensuite que sa politique soit illisible.

Ecrasée par un secteur public démesuré et prisonnière d’un modèle social qui la ruine, la France n’a engagé aucune réforme en profondeur que lui réclament à cor et à cri les Européens. Le nombre des fonctionnaires reste extravaguant, le mille-feuilles des collectivités n’est pas amendé, les prestations sociales restent d’une générosité largement au-dessus de nos moyens et continuent d’étouffer les entreprises sous les charges. Et ne parlons pas du maquis réglementaire et de l’ineptie des 35H qui continuent de coûter 20 milliards par an. Et bien pis, on se paie le luxe de faire un procès à l’Allemagne qui serait à l’origine de tous nos maux pour avoir eu le courage de s’adapter à la mondialisation il y a dix ans. Alors que c’est elle qui a raison. Voulue et réalisée par De Gaulle et Adenauer, la réconciliation franco-allemande est le cœur et le ciment de l’Europe. Quoi qu’on en dise, François Hollande est le premier Président à porter un coup à l’entente historique entre la France et l’Allemagne.

« Moi, Président de la République… »

Tout le monde se souvient de la belle anaphore du débat avec Nicolas Sarkozy. Elle revient dans la poire du Président comme un boomerang. En voilà la nouvelle version, un an après : « Moi, président de la République, j’ai transformé la France en bateau à la dérive, par mon indécision et mon double langage , Moi, président de la République, je n’ai pas fait de mon Premier Ministre un collaborateur, j’ai dissous ses fonctions en les confiant à un ectoplasme, Moi, président de la République, j’ai nommé un fraudeur patenté comme ministre du Budget, Moi, président de la République, j’ai recouru au spoil système systématique et nommé mes camarades de la promotion Voltaire à tous les postes clés , Moi, président de la République, j’ai accepté de ratifier un traité budgétaire européen que je n’avais cessé de dénoncer, Moi, président de la République, je n’ai cessé de cultiver la haine contre les riches et ai profondément divisé la nation en déstabilisant la famille. J’ai divisé l’Europe et marginalisé la France dans le monde du fait de son déclin économique dont je suis grandement responsable »…

Nous sommes très loin du compte. La France prend la tête de l’Europe du sud, celle du chômage et de la pauvreté.

Tout reste à faire !

 


L’ECONOMIE : DE LA REGRESSION AU GÂCHIS

 

  Hollande fiasco

« J’ai fait des choix majeurs pour la France » s’en va répétant le président « Nimbus » à tous les échos, comme pour se persuader d’avoir fait les bons. Qu’on en juge ! Depuis un an, l’économie française a reculé. Elle décroche même par rapport à la moyenne de nos partenaires européens, ce qui est une nouveauté. A la fin de cette année, le PIB sera inférieur à ce qu’il était à la fin de 2008, cinq ans auparavant. Notre économie est entrée en récession sous les coups inconsidérés assénés à nos entreprises et à la consommation. Des décisions immédiatement contre-productives comme en attestent la montée immédiate du chômage et le blocage de la consommation des ménages, par la diminution du pouvoir d’achat. Il fallait des socialistes au pouvoir pour arriver à un tel résultat.

Des choix à contre-courant.

La situation  laissée par Nicolas Sarkozy était dégradée par la crise des dettes souveraines succédant à la crise financière, elle-même conséquence de celle des « subprimes ». Les choix de François Hollande à contre-courant de l’Europe et du Monde, ont transformé une situation difficile en situation dramatique. Les faits parlent d’eux-mêmes, le constat de cette première année de présidence « normale » est accablant. Quelques chiffres résument le chemin parcouru : chaque jour depuis le 6 mai 2012, la France compte 1.000 chômeurs de plus, et chaque jour sa dette s’alourdit de 165 millions d’euros. Face à cela, l’exécutif n’a à proposer qu’une « boîte à outils » bien légère, faite de contrats aidés et d’économies toujours différées. Les perspectives continuent d’être inquiétantes quand on sait que le vrai impact du choc fiscal de l’automne 2012 reste à venir : un taux de marge des entreprises (le plus bas de la zone euro) et un pouvoir d’achat des ménages au plus bas depuis trente ans.

Croissance envolée, réduction des déficits repoussée, emplois sinistrés : cette première année de présidence ressemble à un gâchis, lequel était inscrit dans la campagne d’un candidat qui avait sous-estimé la gravité de la crise, l’importance de la compétitivité-coût et l’impérieuse nécessité de baisser la dépense publique. L’arrêt du moteur franco-allemand était aussi écrit, remplacé par une hypothétique alliance « pour la croissance » des Etats du « Club Med » (i.e Espagne, Italie, Grèce).

Incapable d’atteindre son objectif de réduction du déficit à 3% à la fin de l’année, Bercy vient d’obtenir de la Commission européenne, deux ans de plus pour y parvenir. Si les hommes du pouvoir s’en félicitent, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France. Ces deux années traduisent le déclin de notre pays, son incapacité en prendre les décisions courageuses, et jettent le discrédit sur ceux qui le gouvernent. Il y a en effet, gros à craindre que ce répit ne soit pas  réellement mis à profit pour mener à bien les réformes difficiles qui remettraient la France sur les rails. Au vu de l’année que nous venons de vivre, nous ne pouvons pas leur faire confiance.

De "choc" en "choc" ...

Le discours dominant à la mode nous abreuve des « chocs » nécessaires à notre redressement : choc de compétitivité mais le crédit d’impôt prévu à cet effet ressemble plutôt à un pet foireux ; choc de simplification, mais on ne s’attaque pas au dur, c’est-à-dire au droit du travail, ce monstre qui met des freins partout dans le fonctionnement de nos entreprises ; choc de réformes structurelles, mais on renonce à faire la réforme territoriale qui fusionnait élus départementaux et régionaux en un seul pour faire une espèce de décentralisation en trois volets, du type usine à gaz ; choc de relance, en habillant ce qui existait et qui était efficace en un seul organisme bancaire plus ou moins politisé : la BPI… Le Parti socialiste et le président de l’Assemblée nationale viennent d’y ajouter le choc de la désunion par les imprécations contre l’Al­lemagne.

On aurait aimé croire à une lueur de lucidité et voir la promesse d’une politique de l’offre dans la levée des sanctions fiscales à l’égard des créateurs d’entreprise et l’accord de flexibilité (timide) de l’emploi. Las, c’est aussitôt pour donner des gages dans le sens inverse avec la loi dite « Florange » et l’épisode malencontreux de l’intervention de notre ministre de la parole improductive sur l’affaire Daylimotion.

Voilà l’exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire. Pour croître, nos start-up doivent trouver un ancrage américain ou une dimension internationale, surtout dans l’internet, où les frontières ont peu de signification. Dailymotion, talentueux numéro deux mondial de la vidéo sur Internet, a besoin, pour ne pas périr dans l’ombre du géant « Youtube », de changer de dimension et le groupe ne peut pas faire l’économie d’une présence massive aux Etats-Unis. Une prise de contrôle par « Yahoo! » lui aurait permis de franchir ce palier, en apportant les moyen financiers que Orange n’est pas disposé à lui donner, en lui permettant d’élargir son audience et en l’aidant dans l’achat de droits audiovisuels. Les pouvoirs publics français, au nom de la défense d’intérêts nationaux, ont bloqué la vente : une pure sottise. La France aurait pu devenir une pièce maîtresse dans le puzzle mondial de « Yahoo! ». Comme disait Pascal Lamy : « il est grand temps de changer de logiciel !»

Une parole surréaliste.

De ce sombre tableau émergent des confidences du président faites à quelques journalistes dans l’avion qui le ramenait de Chine : « Si on n’avait pas fait le redressement des comptes publics, la compétitivité, les mesures contre le chômage, on pourrait être inquiet. » : nous sommes inquiets ! Dans un entretien publié dimanche il se félicite d’avoir fait « en dix mois bien davantage qu’en dix ans » : il a défait plus que fait, il n'a vraiment peur de rien ! Il a célébré devant les patrons « trois réformes majeures » : le pacte de compétitivité, l’accord sur la sécurisation de l’emploi et la création de la BPI :on croit rêver ! Est-il seulement conscient du caractère surréaliste de ses propos.   

Ainsi va le « baladin » comme certains à l’étranger le surnomment. La question n’est même pas de savoir s’il a l’autorité suffisante pour reprendre les choses en main. Mais la volonté et la capacité de le faire. En attendant, notre économie reste sur la pente vertigineuse qui l’entraîne dans le gouffre.

 


AUSTERITE OU LAXISME ?

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Il n’y a que dans les pays laxistes que l’austérité est contestée et présentée comme l’ennemie de la croissance. Le débat entre partisans et adversaires de l’austérité fait rage au sein de la gauche et jusqu’au sein du PS. C’est en fait le sentiment de frustration de la gauche qui s’exprime parce qu’elle enrage de n’avoir rien à distribuer : l’état des finances publiques ne le permet pas, pas plus que le regard sourcilleux des marchés à qui on emprunte 8 milliards d’euro par mois.

Le chef de l’Etat a eu beau recadrer les belligérants en signifiant qu’il ne changerait pas de ligne, certains ministres comme Benoit Hamon et Arnaud Montebourg n’en démordent pas. Autant par souci des échéances électorales calamiteuses qui s’annoncent que par convictions personnelles.

Alors, le sérieux budgétaire peut-il tuer la croissance ? Tout dépend de quelle croissance on parle. S’il s’agit de favoriser l’activité à court terme ou de redonner à l’économie des forces pour une croissance plus durable dans un cadre budgétaire plus serein. L’austérité se traduit par une politique budgétaire restrictive dans laquelle les recettes fiscales augmentent et les dépenses publiques sont réduites. Généralement cela se traduit par un ralentissement de la demande de biens et de services ce qui permet de réduire structurellement les déficits et de redonner de la compétitivité au pays. C’est la politique qu’a choisie de suivre l’Allemagne il y a dix ans : rigueur sur les salaires, réformes pour fluidifier le marché du travail, et surtout un bon positionnement de ses produits qui ont permis une croissance assise sur une base industrielle solide. Le résultat, c’est un coût du travail inférieur de 12% à celui de la France et de fortes exportations. Les allemands ont gardé un haut niveau de vie et les finances publiques sont en équilibre depuis l’année dernière.

La situation de la France est fort différente. Dans la même période, elle a privilégié la consommation comme principal pilier de sa croissance économique. Au moment de la crise financière, en 2008, elle a laissé filer les déficits pour financer les « amortisseurs » sociaux. Aujourd’hui encore, le gouvernement se défend de faire de la rigueur et n’a pas encore fait de choix douloureux, comme baisser drastiquement le budget de l’état et les salaires des fonctionnaires ou les pensions… Il a préféré augmenter les impôts des ménages et des entreprises pour réduire le déficit public, mais ce faisant il a plombé un peu plus la compétitivité, plongeant le pays dans une molle récession ; il a par contre repoussé à 2014 sa volonté de réduire les dépenses.

La hausse des impôts tout comme la baisse des dépenses publiques ont pour effet de grignoter du pouvoir d’achat, ce que l’on vient de constater. Donc de ralentir la consommation, principal moteur de la croissance en France. Les entreprises investissent moins, produisent moins et préparent moins l’avenir. Par contre, le chômage progresse fortement.

La consommation comme principal moteur de l’économie est une erreur dangereuse dans une économie ouverte peu compétitive : elle débouche sur l’augmentation des importations et le déséquilibre de la balance commerciale. Elle conduit tout droit à l’endettement. D’un autre côté, un programme d’austérité, s’il se traduit par une baisse des dépenses publiques et un véritable effort structurel (par exemple supprimer un échelon administratif), peut avoir comme bienfaits à plus long terme d’adapter l’économie à un monde en perpétuelle évolution, de rendre les entreprises plus compétitives et le pays moins dépendant de ses créanciers extérieurs par l’amélioration des finances publiques. Maîtrise des dépenses de l’état va de paire avec croissance plus solide.

Il est certes possible de réduire les déficits publics sans affecter la croissance, mais cela exige des conditions qui ne peuvent être réunies en France. Car une politique d’austérité sérieuse pèse sur le PIB si aucune mesure de relance immédiate n’est décidée parallèlement, ce que la France n’a plus les moyens de proposer, et c’est bien là le problème. D’autre part, autre difficulté, une politique de l’offre, c’est-à-dire de relance par les investissements en favorisant la production, n’a de sens que si l’économie est compétitive. Il est possible aussi d’y parvenir en récupérant de la demande extérieure pour compenser ce qu’on perd en demande intérieure : pour cela il faut pouvoir dévaluer le taux de change ce qui n’est pas possible avec l’euro. Il est encore possible d’y parvenir en accompagnant la réduction du déficit par des politiques structurelles de croissance. C’est l’idée du choc de simplification lancé par le gouvernement. Mais il est trop timoré tout comme le pacte de compétitivité proposé aux entreprises. Trop timide, trop tard, trop contraint…

Si on ajoute le contexte défavorable de partenaires majeurs comme l’Espagne et l’Italie qui sont eux-mêmes en phase de « consolidation », on peut comprendre que la rigueur, ce n’est pas qu’une affaire de courage. Il n’est pas utile, pour autant, après avoir câliné les patrons de PME, de faire voter une loi aussi antiéconomique que celle qui porte sur l’obligation de cession d’une entreprise rentable. On ne change pas la gauche et ses lubies.

L’austérité, c’est compliqué, impopulaire et douloureux. Le laxisme, c’est pire que tout : il nous a conduits à la situation qu’on connait aujourd’hui. Le débat, pour la gauche, c’est sauver les apparences.

 


POURQUOI LA FRANCE NE REDEMARRE PAS

 

Jean Marc sylvestre
     Par Jean-Marc Sylvestre

Pourquoi la France ne redémarre pas ?

C’est la question que posent tous les visiteurs étrangers qui ne comprennent pas la déprime française.

C’est la question que ne pose même plus la moitié des étudiants qui partent travailler à Londres ou à New-York parce qu’ils ne trouvent ni boulots, ni perspectives dans l’hexagone.

C’est la question qui hante les chefs d’entreprise en regardant le niveau de leur trésorerie. Pourquoi l’économie française ne redémarre pas alors que nous avons sans doute de meilleures potentialités que tous nos voisins européens ?

La réponse est à la fois très simple et très compliquée. On ne redémarre pas parce que l’on ne veut pas voir la réalité. Si on se ment avec autant d’énergie, c’est que beaucoup ont intérêt à se mentir.

Le premier des mensonges date de la campagne présidentielle.

Cette campagne présidentielle s’est faite sur l’idée que la crise n’existait pas et que si la France était en difficulté c’était à cause des frasques de Nicolas Sarkozy. Il suffisait  donc de battre Nicolas Sarkozy  et de faire payer ceux dont on disait qu’il avait servi les intérêts pour s’en sortir. François Hollande a donc promis l’embauche de fonctionnaires supplémentaires et d’accroître la fiscalité des hauts revenus. Cette médecine-là n’a rien arrangé. La crise n’a pas disparu. Elle s’est aggravée. La gouvernance française n’a plus la possibilité de justifier son échec sauf à reconnaître que la crise existe et que par conséquent elle s‘est trompée de tactique. Dur, dur.

Le deuxième mensonge porte sur la politique économique.

La gauche socialiste est arrivée au pouvoir avec l’idée qu’il suffisait de relancer la machine économique pour qu’elle reparte. L’opinion publique, dans sa majorité, est convaincue que ce type de ressort peut encore fonctionner. Or, c’est faux. La logique keynésienne ne peut pas fonctionner parce que nous sommes en économie mondialisée, très concurrentielle. On ne peut plus, à coup de déficit ou de dépenses publiques, allumer la croissance. C’est impossible et même dangereux. L’extrême gauche, la gauche socialiste et une grande partie de la droite, dont l’extrême, défendent cette équation complètement folle. Et quand la question se pose de savoir qui peut aujourd’hui payer une politique de relance, les réponses les plus absurdes se superposent.

 La gauche de Jean-Luc Mélenchon raconte qu’il faut faire payer les riches. Oui bien sûr, et pourquoi pas les enfermer aussi !

 La gauche socialiste vient de lancer l’idée d’un grand emprunt populaire, ce qui serait complètement absurde. L’argent coûte moins de 2% sur le marché international et il faudrait payer l’épargne interne 4%. A quoi bon ? Et qui paierait la différence ? Le problème de l’État français n’est pas d’accroître son endettement mais de le diminuer, sauf si on a, en arrière-pensée, de ne jamais rembourser. C’est une idée qui fait son chemin. Quant à l’extrême droite, elle rêve d’une sortie de l’euro sans savoir si c’est possible et sans oser en imaginer les effets qui seraient catastrophiques.

Quand on a épuisé tous les arguments, chacun pense que l’idéal serait de faire payer l’Allemagne. « Évidemment, tout ce qui nous arrive c’est de la faute des Allemands » ! Et dire qu’il y une bonne moitié de la classe politique française, enfants et petits enfants de résistants ou de juifs exterminés dans les camps nazis, qui aujourd’hui prétendent que les difficultés européennes sont liées à la rigueur allemande. Mais de qui se moque-t-on ? Nous sommes dans une copropriété et nous refusons de payer la quote-part de nos charges. Plus grave, on en arrive à demander à celui qui en a encore les moyens de payer à notre place et on voudrait qu’en plus, il nous embrasse sur la bouche. « Non mais allô quoi !»

Bien sûr que l’Allemagne paiera parce qu’elle a besoin du marché européen comme le copropriétaire a besoin d’avoir un ascenseur qui fonctionne.

Mais l’Allemagne a aussi besoin que la solidarité soit équitable. Il ne faut jamais avoir été en Allemagne pour ignorer la grogne des contribuables allemands. Il ne faut jamais avoir été à Berlin au milieu des start-up qui poussent comme des champignons pour ne pas savoir que la France est moquée par des jeunes qui tentent l’aventure technologique dont beaucoup sont Français. Les Français ont peur de la mondialisation, de la concurrence, du progrès technologique, des Européens mais les responsables politiques sont coupables d’avoir entretenu un tel climat de frilosité.

Il n’y a malheureusement pas plusieurs politiques possibles pour sortir de la crise. La seule est de respecter les faits et la réalité.

Retrouver de la croissance en permettant à ceux dont le métier est de créer de la richesse, de travailler, d’innover, d’inventer. On ne peut pas se plaindre du chômage si on fait tout pour décourager les seuls qui pourraient créer des emplois. Retrouver des marges budgétaires, non pas en aggravant la pression fiscale puisqu’on sait maintenant que plus on augmente les taux d’impositions plus on assèche l’assiette fiscale, mais en diminuant les dépenses publiques de fonctionnement.

L’austérité sur les dépenses de l’administration fabriquerait de la croissance. Un euro de moins dépensé par l’État ou les collectivités, c’est un euro de plus pour le système de production. Mais cette austérité-là on en parle mais on ne la met pas en œuvre.

Le troisième mensonge est d’ordre politique.

Il consiste à penser que l’on pourra toujours régler les problèmes à coups d’anesthésiants. Quand on  raconte qu’une loi instituant la transparence des patrimoines politiques empêchera à l’avenir d’ouvrir des comptes à Singapour, on raconte des histoires. On gagne du temps en masquant les vrais problèmes et on se ment.

Quand Ségolène Royal, vice-présidente de la BPI, s’en prend au directeur général pour lui rappeler que la banque publique doit aussi soutenir des entreprises en difficultés (Pétroplus et Florange), elle raconte des histoires aux personnels en leur faisant croire que le salut viendra d’une aide publique. Elle, comme le ministre du Redressement Productif, se feront applaudir dans les congrès socialistes, ils font de la politique à leur seul profit personnel. Ils n’apportent aucune solution durable, plus grave, ils rendent difficile l’adoption de mesures plus courageuses et sans doute plus efficaces. Mais demain est un autre jour…

François Hollande a trop de métier et d’expérience pour ne pas savoir que la politique est un marché de dupes. Il sait bien que les qualités et les discours qu’il faut délivrer pour accéder au pouvoir ne sont pas ceux qu’il faut pour exercer le pouvoir.

Les faits sont têtus et la réalité finit toujours par se venger. La gouvernance française n’a jamais été aussi près de cette réalité. François Hollande n’a pas d’autre choix que de trahir ses électeurs auxquels il a raconté tout le contraire pendant la campagne.  Son projet est bien évidemment de choisir le moment où il assumera le retournement. Mais plus il attendra, plus ça coûtera cher.

 


COMPTES ET MECOMPTES

 

Elysée naturiste

Frappée par la récession économique, la France doit à la fois augmenter les impôts et diminuer la dépense publique. Le gouvernement s’en explique dans un document qu’il a remis à la commission de Bruxelles. Il avait promis de ne plus accroître la pression fiscale, mais celle-ci va néanmoins augmenter en 2013 et en 2014 dans l’espoir d’atteindre l’objectif (illusoire) d’un déficit budgétaire de 2,9 % à la fin de l’an prochain.

MOSCO-la-cigale réfute qu’il applique une politique d’austérité. De fait, la dépense publique continue d’augmenter bien que le programme qu’il présente comporte quelques 14 milliards d’économies : 7,5 sur les dépense de l’État, 1,5 sur les collectivités, 5 sur les régimes sociaux (1 allocations familiales, 1 retraites complémentaires et 3 assurance-maladie). Si ce n’est pas de l’austérité, ça y ressemble beaucoup avec des revenus amputés par les deux bouts : pour un foyer, la perte en pouvoir d’achat sera considérable puisqu’il devra payer plus pour sa santé, touchera moins d’allocations familiales et, sur le plan des impôts, il paiera une TVA plus élevée et pourra moins recourir à des niches fiscales.

On n’en est pas encore comme en Grèce où en Espagne à l’amputation des salaires et des retraites, mais cela ne va pas tarder.

Impôts identifiés, économies floues.

Le gouvernement court éperdument après la croissance, qu’il attendait pour cette année, mais qui ne se produira pas à cause de la panne européenne et surtout des mesures récessives du choc fiscal de 2012. Aussi fait-il payer aux contribuables son erreur de prévision et de stratégie en expliquant qu’il n’y a qu’un moyen de réduire le déficit public : une nouvelle hausse de la pression fiscale, l’une des plus élevées en Europe. Le second aspect de cette politique, c’est la clarté avec laquelle les hausses d’impôts sont annoncées et le flou artistique avec lequel le gouvernement nous promet des coupes dans les dépenses publiques. Un exemple : comment le pouvoir entend-il économiser 7,5 milliards sur les dépenses de l’État ? Le document rédigé pour Bruxelles ne serait pas détaillé sur ce point. Est-il sûr de trouver 3 milliards d’économies dans l’assurance-maladie ? C’est de l’enfumage aussi bien des autorités bruxelloises que des Français.

D’autant plus que, bardé d’un optimisme incorrigible, le gouvernement compte sur une croissance de 0,1 % en 2013 alors que les observateurs avertis nous signalent que nous sommes entrés en récession dès le dernier trimestre de l’année dernière et que nous ferons au mieux -0,1% (ce qui n’est pas +0,1) de croissance cette année. Alors que penser des 1,2 % qu’il prévoie pour 2014, là encore inaccessible sauf miracle ? Comme les autres pays européens en crise, nous sommes dans une spirale qui nous entraîne vers le fond : le niveau des impôts et la diminution de la dépense obèrent la croissance. La crise, cette année, s’étendra à toute l’Europe, y compris les économies performantes du nord. L’Allemagne commence à en subir les effets et parvient à peine à réduire sa dette, bien que ses déficits publics disparaissent,  un progrès que nous n’atteindrons même pas à la fin du quinquennat de François Hollande.

Le président à la ramasse.

Un an après son élection, le président semble encalminé. Dans les sondages, une large majorité de Français lui est désormais hostile. Selon le sondage Ifop-Fiducial-Europe 1, François Hollande lui-même semble très abîmé. Les « mécontents » de son action sont désormais 75 %, dont un noyau de « très mécontents » exceptionnellement haut (45 %). Sur tous les traits d’image liés à son aptitude au commandement, le locataire de l’Elysée obtient de très faibles scores. Seuls 20 % des personnes interrogées estiment qu’il « sait où il va », 18 % qu’il peut « rassembler », 14 % qu’il a de l’autorité. Et lorsque l’institut refait le match du premier tour de la présidentielle de 2012, le résultat est impitoyable. Nicolas Sarkozy obtient 30 % des voix (contre 27,18 % le 22 avril 2012), tandis que François Hollande fait jeu égal avec Marine Le Pen, à 22 % (contre 28,63 % pour le premier, 17,9 % pour la seconde). On voit à qui profite le plus la médiocrité du pouvoir actuel.

La faute à la crise économique, diront les indulgents, mais pas seulement. Notre pingouin manque de relais solides sur lesquels s’appuyer. Quand ils ne sont pas inexistants, beaucoup de ministres sont indisciplinés. Les parlementaires n’hésitent pas à contester les choix gouvernementaux, à commencer par Claude Bartolone, le président de l’Assemblée. Et le PS dirigé par l’ectoplasme Désir est incapable de faire son travail de pédagogie.

La France, risée de l’Europe et maillon faible.

Le crédit de la France est ruiné : Bercy transmet ses prévisions de croissance pour 2014, elles sont aussitôt contestées de l’intérieur même par nos instances financières. Lors de sa confession télévisée, l’ancien ministre a glissé une petite phrase ambiguë – « j’ignore quel était le degré de connaissance » de François Hollande –, utilisée par l’UMP pour interpeller aussitôt le Premier ministre à l’Assemblée. L’affaire Cahuzac continue de tout polluer. Et, dans l’opinion, ce sont les opposants au mariage gay qui semblent tirer profit du climat électrique qui  s’est installé avec le gouvernement. Le gouvernement veut « parler des sujets qui préoccupent les Français » mais rien à faire, le courant ne passe plus.

Notre pays donne actuellement l’étrange spectacle du déchirement sur des problèmes secondaires (corruption, voyeurisme patrimonial, mariage homosexuel), alors que l’économie et l’emploi ont atteint la cote d’alerte. La faute à un pouvoir qui n’arrive pas à fixer un cap et à s’y tenir : entre la politique de la demande qui ne peut s’accommoder des lourds prélèvements sur le pouvoir d’achat et celle de l’offre qui ne peut se déployer dans un climat alimenté par les philippiques consternantes contre les entrepreneurs, bien malin qui pourra déterminer où est le choix. Ce n’est ni l’une, ni l’autre. Voilà pourquoi notre pays s’enfonce.

La question est : combien de temps ça peut durer ?

 


LA REVUE D’ARCHIBALD

Archibald en colère

Où est donc passé Montebourg ?

Pétroplus : liquidée !

Florange : les fourneaux sont éteints !

Armor Lux : l’entreprise perd son marché d’habillement de la police !

Le Ministre de l’affaissement productif jugé sur ses résultats : lamentables évidemment !

Confession : pathétique ? Non, médiatique, l’interview du pinocchio du budget. Cahuzac a commis une prestation millimétrée où l’assurance tenait lieu de son arrogance de naguère. De quoi faire pleurer la bergère dans les chaumières ! Mais on n’est guère avancé. Son pardon, on s’en tape, c’est pas nos oignons.

Fronde : le président de l’Assemblée part en guerre contre le projet de loi strip-tease pour les députés. Il semble qu’il soit assez suivi. Bartolone aurait-il d’autres ambitions ou simple barricade pour protéger son siège ?

Réserve : finalement la réserve parlementaire qui permet à chaque député d’attribuer des subventions aux projets de leur circonscription est maintenue. Sa suppression aurait été incompréhensible pour les députés, et ceux du PS en premier. C’était se tirer une balle dans le pied. (Il faut savoir tout de même que son utilisation est très contrôlée et que le député n’est jamais dans le circuit financier quand il fait une attribution).

Charge : comme les mots sont choisis par nos médias ! Quand Monseigneur Vingt-Trois s’exprime en dénonçant le « mariage pour tous » et la précipitation du vote, c’est une « charge » ! Pour moi, ce n’est que du bon sens exprimé clairement et sans agressivité. Il est dans son rôle. Est-ce trop de l’accepter ? Apparemment le bon sens devient une denrée subversive dans notre bon pays de France.

Tout faux : Mosco a présenté un scénario devant les instances européennes pour le retour à l’équilibre de nos finances publiques qui est contesté par les instances les plus éminentes : le FMI et dernièrement le Haut Conseil des Finances Publiques présidé par …Didier Migaud. Notre « grand » argentier n’a décidément pas la cote !

Feydaux : c’est à une scène de théâtre de boulevard à laquelle on a assisté lors du Conseil national du PS. Notre sombre Ayrault a été « exfiltré » in extremis juste avant l’arrivée de la tonitruante délégation des ouvriers de PSA, qui se sont fait applaudir par les délégués de la gauche du parti qui n’en demandaient pas tant. Il avait pourtant là une bonne occasion d’expérimenter son art du « dialogue social », le petit donneur de leçon nantais.

Factieux : les CRS ont dû s’opposer à l’entrée dans l’Assemblée nationale de personnages dangereux et prêts à tout. Pensez-donc, il s’agissait de députés de l’opposition sortis soutenir les manifestants opposés au projet de loi sur le mariage homo ! Valls, un facho qui cache de moins en moins son jeu. Plus facile de s’en prendre à des élus qu’à des dealers ou des voleurs à la tire !

Simplification : le choc pour l’instant c’est l’adoption à l’Assemblée Nationale par le seul PS d’une loi de réforme du scrutin des conseils généraux instituant un binôme homme-femme par canton, rejetée trois fois au Sénat. Le Conseil constitutionnel jugera !

Communarde : c’est en chantonnant le temps des cerises, chanson des communards de Paris que la Taubira-dégout à entamer la seconde lecture de la loi sur le mariage homo. Une provocation qu’elle poursuit en traitant de « factieux » et de « cracheurs de haine » les manifestants qui crient leur opposition. Elle insulte le peuple de France. En d’autre temps, elle aurait fini la tête tranchée et on aurait brûlé sa maison et jeté ensuite du sel sur le sol (C’est ce que Danton, partant à l’échafaud avait promis à Robespierre). Elle ne se rend même pas compte que c’est elle qui sue la haine par tous ses pores.

Insultes : le sombre Ayrault a perdu ses nerfs et a insulté l’opposition. Faute d’arguments, il n’a pu que vociférer contre les députés UMP, remâchant toutes les affaires qu’ils ont instrumentalisées contre Nicolas Sarkozy : Karachi, Bettencourt, sondages… Qui salit ? Qui insinue ? Qui dénigre ? A le voir s’agiter, on a envie de chanter « si j’avais un marteau… »

Triste gouvernement !

                               Mille sabords !

 

 

 

 


RIEN NE VA PLUS !

Roulette

Au moins si on était au casino, on aurait une chance de gagner : « rose, impair, passe et manque ! » Mais on n’est pas au casino. Néanmoins, les Français ont découvert qu’on pouvait être ministre de gauche et multimillionnaire. Pour des gens qui n’aiment pas l’argent et qui matraquent d’impôts, ça fait désordre. Mais cet effeuillage nous montre aussi de drôles de patrimoines : aucun n’a investi dans l’économie réelle. Idéologie ou prudence en ayant conscience des dégâts qu’ils occasionnent avec leur politique ? L’immobilier a leur préférence et pour certains, l’investissement est même concomitant avec leur entrée au gouvernement. De quoi les obliger à rester même s’ils ne sont plus d’accord… Mais laissons là ce chapitre.

Que voulait-on prouver ? On cherche encore, alors que les journaux rivalisent d’imagination pour ironiser sur le strip-tease gouvernemental. Si nos gouvernants avaient voulu « désespérer Billancourt » comme on disait autrefois, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Même si la fortune étalée n’est pas exagérée, elle est quand même notablement au-dessus de la moyenne du bon peuple. Ce n’est pas anormal sauf pour ceux qui croient dur comme fer à l’égalitarisme. Le plus étonnant, c’est la situation de notre grand argentier : serait-ce une cigale ? Si c’est le cas, ce n’est pas rassurant pour nos finances, s’il les gère comme les siennes. Enfin, il y a de quoi susciter l’envie  ou l’amertume. D’autant plus que le strip-tease ne supprime pas le soupçon. Comment vont-ils prêcher la rigueur maintenant ? Mais que je suis bête ! Il n’y a pas de rigueur !

Pendant ce temps, nous découvrons que nos prisons sont des passoires grâce au laxisme imposé par Mme Taubira, que nos musées sont le terrain d’action favori des petits malfrats de la pègre roumaine qui y imposent leur loi et pillent les visiteurs avec une préférence pour les touristes. La rue et le métro ne leur suffit plus. Il faut dire que les forces de l’ordre sont fort occupées à surveiller et empêcher de nuire ces dangereux individus qui manifestent contre le mariage pour tous. Jugez-vous-mêmes : près de 70 jeunes ont été placés en garde à vue pour avoir tenté de camper pacifiquement devant l’Assemblée nationale, dimanche dernier.  Cela rejoint ce père de famille emmené au poste pour s’être promené dans le jardin du Luxembourg habillé d’un t-shirt au logo de la manif’. Mais quand ce sont des salafistes qui manifestent devant l’ambassade des Etats-Unis, il n’y a pas de garde à vue … Deux poids, deux mesures. Il ne fait pas bon être blanc et chrétien de surcroît, avec la police de Mr Valls !

Et pour les impôts, ça ne va pas s’arranger non plus. Le journal « les Echos » d’hier nous dévoile ce que Bercy nous concocte pour 2014. Déjà que ce ne sera pas triste à l’automne de cette année, quand les feuilles vont tomber, nous apprenons que nous ne serons pas à l’abri non plus en 2014. Les impôts, toujours, encore et encore. Après 20 milliards de plus en 2012, 24 en 2013, ce sera 10 milliards minimum en 2014. Le pacte de compétitivité est totalement annihilé par les nouveaux prélèvements. La dépense publique diminue dans le sens où elle augmente moins vite (!!!)  et les ménages supporteront 2,2 milliards de cotisations familiales, la hausse des cotisations retraite, 3,6 milliards de taxes écologiques, sans compter la taxe à 75% avec une assiette très large. Tout cela sur la base d’une croissance de 1,2% qui n’a aucune chance d’être atteinte. Ce qui évidemment conduira à rechercher de nouvelles recettes pour compenser le manque à gagner. Tout comme le 0,1 % de cette année qui est en train de se transformer en récession… Jamais le prélèvement des dépenses publiques sur le PIB n’aura été aussi élevé : 44,9% en 2012, 46,3% en 2013 et 46,5% en 2014 ! Nous ne sommes pas sortis de l’auberge !

Machiavel est à la manœuvre. Nous n’avons pas fini d’entendre des discours du « prince » sur les grands principes, les certitudes inoxydables de Mme Belkacem et les rodomontades du sombre Ayrault.

Pauvre France ! Oui, pauvre France ! De plus en plus pauvre !

 


ARCHIBALD SE LÂCHE

 

Archibald en colère

Pendant que le pingouin pérore sur la 2 …

Mépris : la marée humaine de dimanche dernier c’est … « une poignée d’individus ». La demande du collectif pour être reçu : fin de non-recevoir. C’est la raideur du faible. L’Intérieur confirme 300 000 personnes, c’est tout simplement risible. Le résultat : le mouvement va se radicaliser. Comme pour Louis XVI, demain il sera peut-être trop tard pour se raviser.

Exploit : le pouvoir socialiste a réussi ce qu’aucun autre gouvernement n’avait réussi à faire depuis 30 ans, mettre le pouvoir d’achat en berne avec un recul (excusez du peu) de 0,8% au 4ème  trimestre 2012 et - 0,4 sur l’année ! Voilà un effet tangible de la folie fiscale.

Paix : le candidat Hollande voulait apaiser les Français. Gagné : 150 crimes et délits par jour sur le réseau ferré Ile-de-France. En janvier 2013 : + 43% de vols à la tire. Et on va nous dire encore que c’est la faute à Sarko. Mais que fait Manuel Valls ?

Juste ! : pour la retraite, le public part toujours plus tôt (57,1, ans) que le privé (61,9 ans). C’est même 55 ans à la RATP et 54,4 ans à la SNCF. Plus tôt et mieux payés ! C’est ça la justice ? Mais à quoi sert Lebranchu ?

Cri du cœur : la France est gouvernée par un Conseiller général, il serait temps qu’il devienne président. C’est un député PS qui s’est lâché en demandant qu’il « change de braquet ». Faudrait d’abord qu’il se mette à pédaler.

Examen : Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse sur Mme Bettencourt… en 2007, alors qu’André Bettencourt était encore vivant. D’après son avocat qui réclame la publication des comptes rendus d’auditions, celles-ci lui ont toutes été favorables. Alors pourquoi la mise en examen ? Le juge a ses raisons que la raison ne connait pas… Gentil, ce n’est que le nom.

Simple : l’ancien président ne serait qu’un simple citoyen. En droit, bien sûr. Mais en fait, tout le monde sait bien que ce n’est pas le cas. Sinon comment expliquer les prébendes auxquelles qui lui sont accordées : gardes du corps, bureaux… Alors, assez d’hypocrisie ! Un ancien président de la République n’est pas un homme comme les autres.

Insignifiant : on le dit de ce qui est excessif. Les propos du merluchon de gauche entrent dans la catégorie. Dérapage volontaire pour attirer la lumière sur lui, à la manière d’un … Le Pen. Même procédé, même faconde. En insultant Mosco avec des propos limites racistes, il veut provoquer la rupture avec le PS. Stratégie du pire avant les municipales. Dans l’Oise, on a vue qu’elle profitait essentiellement au … FN. Tiens donc ! Mais où est Désir ?

Moutarde : elle monte au nez de Parisot (ouaf !) qui dénonce ceux qui veulent faire du Medef un outil de combat. Perdu. Sa colère n’a pas suffi et elle n’a pas obtenu la modification des statuts indispensable pour une 3ème candidature. Mais pourquoi s’accroche-t-elle ? Je croyais que c’était réservé aux politiques ce genre de comportement.

Souriez … vous êtes filmés. Les Français plébiscitent les caméras et ils aiment ça pour la sécurité. Il est vrai que par les temps qui courent. Manuel a montré ses muscles en organisant descentes et arrestations… à la veille de l’interview du pingouin. Mais c’est le hasard.

Joli coup : sur proposition de deux sénateurs UMP, Christophe Béchu et Catherine Deroche, le Sénat a voté à la quasi unanimité la décision de retirer les allocations familiales aux parents à qui on soustrait leurs enfants judiciairement. Ce n’est que moralisation. Un camouflet pour le gouvernement. Que va faire l’Assemblée ?

74 000 : ce sont les destructions d’emplois prévues par l’Insee dans le secteur privé au 1er semestre 2013. Mais que fait le sombre Ayrault ?

Sœur Anne … pour la croissance, l’Insee ne voit toujours pas de reprise à l’horizon. Croissance nulle au 1er trimestre, puis 0,1 % au deuxième. Il faudrait 0,2% au troisième trimestre puis 0,3 au quatrième pour obtenir une moyenne de 0,1 sur l’année. Peu probable, surtout quand on sait que l’Insee fait en général des prévisions optimistes revues ensuite à la baisse avec la réalité.  

 


ETAT DE CHOC APRES ACCIDENT…

 

« On ne va pas dans le mur, nous sommes dans le mur ! Mais les Français ne l’ont pas encore bien réalisé … » Ce propos tenu par Jean-Charles Taugourdeau, député du Maine-et-Loire décrit assez bien la situation que notre pays traverse actuellement. Il n’est pas exagéré, et les études d’opinion, si on veut les interpréter correctement, montrent assez bien des Français conscients mais qui ne veulent pas y croire, comme l’état dans lequel on se trouve après un accident, ce moment d’hébétude avant que la douleur n’arrive.

Notre pingouin normal a beau se démener aux « quatre coins » de l’hexagone pour renouer le contact, faire son autopromotion à Bruxelles en se propulsant de lui-même au rang des bons élèves, commémorer toutes les occasions… la com’ ne suffit plus. La campagne est terminée. La réalité est là, prosaïque, avec son lot de problèmes qu’un rideau de fumée médiatique ne peut plus cacher.

L’ermite Bayrou peut nous répéter à l’envi : « je vous l’avais bien dit », qui espère le virage centriste, c’est-à-dire vers lui, de l’actuelle majorité comme on attend « Godot » : il ne viendra pas. La vérité c’est que la barque est chargée, le moteur en panne, les rameurs fatigués d’écoper pendant que les pilotes continuent de forer des trous dans la coque.

La vérité n’est pas celle à laquelle on veut nous faire croire : nous ne courons pas après un déficit à 3%, voire même 3,7%. Le calculer en pourcentage du PIB est une présentation habile. En réalité, les 62 milliards qui le constituent représentent 16% des dépenses, et même bien plus si on écarte les prélèvements directs pour l’Europe et les collectivités locales. Cela donne une autre idée de l’effort à réaliser pour lequel une, deux, voire trois années ne suffiront pas. Et les 5 milliards d’euros d’économies chassées par le Sombre Ayrault n’en sont pas vraiment puisqu’il s’agit de dégager des moyens pour les dépenses nouvelles. Un peu comme les trous qu’on creuse et les tas de terre qu’on déplace. Petite musique des mots que nous avons déjà entendue en 2012 sans que l’on puisse mettre en face la moindre traduction concrète. Pour s’en convaincre, un exemple suffit : notre pays ne peut pas financer 100 km de lignes de métro en Ile-de-France sans mettre 20 ans pour les réaliser. En 1898, il a suffi de 20 mois pour faire la ligne 1, dite Nord-Sud (Porte de la Villette-Mairie d’Issy). Etouffé par la dette et les salaires de la fonction publique, l’état ne peut plus investir.

La vérité, c’est que la lutte contre le chômage passe essentiellement par l’emploi dans les PME-PMI qui représentent près de 70% des emplois salariés. Or entre l’exécutif et les petits patrons, la défiance s’aggrave. Près de 90% d’entre eux pensent que le gouvernement n’encourage pas les patrons et ne donne pas envie d’investir et d’embaucher. C’est le résultat de la politique anti-entreprise mise en œuvre depuis bientôt un an. Les 20 milliards d’euros de  hausses d’impôts y sont pour quelque chose. Plus grave, 7 sur 10 pensent même que la fiscalité va inciter les Français à travailler au noir  et l’exemple des emplois à domicile le confirme avec plus de 10 000 emplois menacés par la nouvelle fiscalité qui s’appliquera au 1er juillet. Le gouvernement a beau mettre en œuvre un  dispositif de préfinancement du crédit d’impôt compétitivité en faveur des PME, celui-ci s’avère trop compliqué pour le public auquel il s’adresse. Moralité confie un patron : «  comme je n’arrive pas à évaluer le montant de mon crédit d’impôt, je ne sais pas si le préfinancement vaut le coup ! ». Là encore, les emplois ne seront pas au rendez-vous des espoirs.

Puisque le vocabulaire à la mode c’est le patriotisme économique, la constance et l’endurance, au moment où les partenaires sociaux viennent de conclure un accord qui baisse les pensions du privé, le discours qui associe « la lutte contre le chômage, la compétitivité de nos entreprises et le financement de nos retraites » ne colle pas avec la réalité des subventions accordées, l’augmentation des effectifs de la fonction publique territoriale ou l’annonce d’aides financières exorbitantes aux implantations de jeunes médecins… Nous aimerions avoir un Churchill, nous n’avons qu’un Guy Mollet (référence historique et jeu de mot, si vous voulez).

Ceux qui ont le goût d’entreprendre, et ils sont plus nombreux qu’on ne le croie, partent à l’étranger. La gauche stigmatisera l’esprit de lucre, alors qu’il ne s’agit que de déception, d’impatience, et surtout d’incompréhension grandissante de voir que ce qui est possible à notre porte ne l’est pas chez nous.

C’est, en quelque sorte, l’hémorragie post accident. Elle peut être mortelle.

 

 


CHOMAGE : L’IMPUISSANCE ?

  Logo_Pôle_Emploi 

La crise aggrave la situation du chômage. C’est clair. Les décisions prises par le gouvernement de la gauche ont accéléré le processus. C’est certain. Mais enfin, ce phénomène de chômage de masse, on le traîne depuis plus de trente ans, sans trouver le chemin du retour au plein emploi, même quand la croissance revient. C’est bien que notre modèle social y est pour quelque chose !

La spirale infernale « prélèvements-allocations-perte de compétitivité-pertes d’emplois » nous conduit à toujours moins de richesse produite, toujours plus d’emprunt pour financer, et au bout du compte à un appauvrissement général. Les Français s’en rendent bien compte, et tout en rechignant à perdre leurs avantages sociaux, manifestent leur lucidité dans un pessimisme plus profond qu’ailleurs.

Hors l’emploi, point de salut.

Mitterrand avait dit : « contre le chômage, on a tout essayé ». Eh bien non, on n’a pas tout essayé. Mais il faut sortir de la « parole magique » de ceux qui croient qu’il suffit de « dire » pour que le problème soit résolu. Il faut aussi s’affranchir des schémas traditionnels dans lesquels s’engluent le gouvernement, comme beaucoup de ses prédécesseurs. Et donc, le séminaire sur l’emploi qui s’est tenu à l'Elysée ne s’est évidemment pas conclu par des « annonces » de dispositions nouvelles et l’exécutif semble s’en tenir aux décisions déjà prises depuis huit mois : les emplois d’avenir, les contrats de génération, le crédit d’impôt compétitivité et l’accord national sur l’emploi, dont la transposition est arrivée en Conseil des ministres avant de passer à l’Assemblée.

Depuis trente ans, la France est le seul pays européen où l’emploi se dégrade en période de basses eaux conjoncturelles – ce qui est normal – mais s’améliore insuffisamment quand la reprise est là. Pour inverser la situation, les leçons sont à prendre chez notre voisin allemand et au nord de l’Europe, certainement pas au sud. Partout là où cela réussit, « un emploi quel qu’il soit » est préféré à « pas d’emploi du tout ». Partout, les remises à plat d’un certain nombre de professions bénéficiant de rentes sur le marché des services ont été faites. Partout, les accords d’entreprise sont considérés comme aussi, voire plus, pertinents que la loi. Partout ou presque enfin, les taux de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques sont inférieurs à ce qu’ils sont en France. Qui aura l’humilité de reconnaître ces leçons à tirer de nos échecs ?

Si les formules étatiques relèvent du traitement social et ne sont pas aptes à faire reculer suffisamment le chômage, les mesures relevant de la politique de l’offre pour le crédit d’impôt-compétitivité, et de l’assouplissement du marché du travail pour l’accord sur la flexibilité, mettront du temps avant de produire un effet. Les initiatives à venir, l’exécutif les voit désormais sur le terrain européen. Il attend que la BCE agisse sur les taux ou le niveau de l’euro et espère secrètement que l’Allemagne sera rattrapée par la crise et sera du même coup forcée d’assouplir ses positions sur la relance et les déficits. Ce n’est pas certain que cela arrive et ce n’est guère glorieux comme scénario. Ce serait aussi continuer d’alimenter la spirale infernale.

Pourtant, malgré l’opposition qui se manifeste sans grand succès sur sa gauche, le gouvernement actuel est le mieux placé pour faire avaler au bon peuple de droite comme de gauche la potion qui consiste à en venir à la seule politique susceptible d’être couronnée de succès en matière d’emplois : celle dite « de l’offre ». Autrement dit, arrêter de financer des emplois fictifs sur fonds publics pour relancer les emplois réels en en donnant les moyens aux entreprises.

Il y aura bien des  protestations du camp de l’immobilisme qui n’a pas compris le changement de monde économique qui impose de revoir un certain nombre de logiciels. La faible mobilisation de ceux qui ont défilé aux côtés de la CGT et de FO contre l’accord emploi conclu entre le patronat et trois syndicats et approuvé par le gouvernement, montre assez bien la marge de manœuvre qui existe.

Quelles pistes suivre ? En voici quelques-unes.

Le rôle de l’Etat est d’accompagner les transitions économiques, pas de se substituer aux entrepreneurs. Il doit aussi garantir la capacité du travailleur à retrouver un emploi en cas de difficulté, et les moyens existent déjà, qu’il suffit de mobiliser, comme la gigantesque manne des fonds de la formation professionnelle, mal utilisée et souvent détournée de son objet. C’est cette garantie qu’il faut mettre en balance avec la nécessité de plus de souplesse et de flexibilité. Cela n’a rien à voir avec le droit à l’emploi, mais il faut sécuriser le parcours professionnel pour qu’il soit acceptable. Avec le « statut » du salarié, préconisé par Jérôme Chartier, on entre dans une logique nouvelle qui dépasse le débat sur la rigidité du contrat de travail.

Une fois cette hypothèque levée, celle d’une carrière envisagée sur le long terme, il reste évidemment à mieux maîtriser le coût du travail et à financer la recherche privée. Les deux corollaires qui accompagnent un tel mouvement sont la baisse des dépenses publiques et l’allégement de la fiscalité bien trop lourde et de surcroît improductive.

Un gouvernement social-démocrate peut faire  tout cela sans se renier. Il suffit qu’il en ait le courage. Il prendra, certes, le risque d’être battu comme l’a été Schröeder, mais sauver la France vaut bien une défaite, non ?

 


DEFICIT, ECONOMIES, TRAJECTOIRES ET Cie…

Baisse des charges

Le sombre Ayrault qui mérite de plus en plus cette appellation, a envoyé ses lettres de cadrage à ses ministres pour économiser 5 milliards de plus, pour compenser le manque à gagner des rentrées fiscales liées à l’atonie de la croissance. Et il paraît que chacun y va de son complet pour tenter de préserver son pré carré intact. Ce serait risible si ce n’était pas tragique.

D’abord les 5 milliards en question sont de fausses économies dans la mesure où elles ne sont pas le produit de réformes structurelles, mais de simples « gels » de dépenses qui ne demanderont qu’à repartir au moindre prétexte. C’est ensuite une goutte d’eau dans la mer des 400 milliards du budget de l’Etat. C’est surtout un petit effort par rapport au besoin qui se situera, si les perspectives de croissance se vérifient pour 2014, aux alentours de 15 à 20 milliards d’euros, peut-être bien plus. Les projections européennes nous situent donc à 3,7% de déficit fin 2013, et sur la même trajectoire à 3,9% fin 2014 au lieu des 2,2% prévus. 1,7% d’écart qui se chiffre à environ 32 milliards d’euros.

Mais cela n’empêche pas l’Elysée de maintenir mordicus que l’objectif de l’équilibre sera atteint en 2017. Un vœu de son locataire de plus en plus pieu, paradoxal pour quelqu’un qui ne croit pas. Il ferait bien de prévoir un voyage à Lourde d’ici là. On ne sait jamais.

Pourtant, revenir à 3 % de déficit dès fin 2013, ce serait possible, si on le voulait, au lieu d’atermoyer en attendant des rapports qui existent déjà ou en comptant sur un retournant de situation quasi miraculeux. Il faudrait prendre le taureau par les cornes.

Comme on ne peut pas espérer une croissance de l’économie française alors que celle-ci subit les prélèvements les plus élevés de tous les grands pays développés et que ces prélèvements ont encore été accrus massivement depuis deux ans, c’est bien dans les dépenses qu’il faut tailler, la folie fiscale ayant épuisé le filon des hausses d’impôts qui font même débat au sein du PS.

Sans tomber dans la grande toilette budgétaire qui permettrait d’économiser 60 milliards d’euros, comme le préconise Agnès Verdier-Molinier, de l’IFRAP, trouver les 20 milliards réclame juste un peu de courage politique.

Sait-on, par exemple, que nos fonctionnaires sont les seuls au monde dont l’horaire légal de travail est de 35 heures par semaine. Le coût de cette application par décrets aux trois fonctions publiques (Etat, collectivités locales, hôpitaux) de la loi est de 25 milliards d’euros par an. Pourquoi ne pas supprimer ou aménager ces décrets ?

Autre exemple : les horaires obligatoires de présence à l’école de nos enseignants du secondaire sont les plus légers au monde : 15 à 18 heures par semaine. Dans de nombreux pays, les enseignants remplissent à l’école un emploi à temps complet. Sans aller jusque-là, on pourrait augmenter de deux heures par semaine leurs obligations de présence et il ne serait alors plus nécessaire d’augmenter leur nombre comme le gouvernement l’a prévu. On pourrait ainsi trouver au moins une dizaine de milliards d’euros d’économies.

Dans tous les pays du sud de l’Europe et en Irlande, les salaires des fonctionnaires ont baissé, de 30 % en Grèce, de 14 % en Irlande. Ceux de nos fonctionnaires ont fortement augmenté par rapport à ceux du secteur privé. Depuis vingt ans, leur hausse dépasse celle du privé de plus de 25 %. Une baisse de 5 % des salaires des fonctionnaires procurerait 13,5 milliards d’euros d’économies par an.

Les dépenses sociales pourraient être maîtrisées si, comme la Suède, nous établissions un guichet unique de distribution des allocations avec un plafond par ménage du total de ses allocations. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont en train de suivre cet exemple. On pourrait ainsi économiser plus de 20 milliards d’euros par an.

Le gouvernement pourrait trouver dans le dernier rapport de la Cour des comptes d’autres sources d’économies, comme l’aide aux buralistes (300 millions d’économies possibles), les aides à la presse (dont le total atteint 1,6 milliard d’euros par an). Et il existe des dizaines de micro-niches identiques qui pourraient très bien être supprimées.

Et puis il reste toujours la possibilité d’ajuster le taux de TVA. Et au lieu d’augmenter le taux intermédiaire de 7 à 10%, qui frappe nos activités franco-françaises, il vaudrait mieux cibler le taux de 19,6% qui concerne notre consommation de produits importés pour plus de la moitié, avec l’amélioration de notre compétitivité par l’allègement des charges salariales que cette augmentation permettrait. Compétitivité veut dire emplois, et donc rentrées en plus et dépenses en moins pour l’Etat.

C’est en réduisant leurs dépenses publiques que de nombreux pays développés ont retrouvé le plein-emploi (Australie, Pays-Bas, Suisse) ou s’en approchent (Allemagne, Suède, Finlande, Canada).

Et ce n’est pas en ménageant la fonction publique qu’il réduira la voilure ! Dur-dur de taper sur son propre électorat, mais il n’y a pas d’autre solution. S’il continue à se dérober devant l’obstacle des réformes structurelles générant de véritables économies, le gouvernement est condamné à l’échec.

Et nous d’en subir les conséquences !



L’ARNAQUE DE LA RECONVERSION VERTE

 

Fin du monde tintin

Le débat sur le diesel vient opportunément nous rappeler que l’écologie c’est d’abord un prétexte pour inventer de nouveaux impôts et une menace de régression industrielle en créant des emplois coûteux qui ne concourent pas à augmenter la richesse nationale.

L’emploi vert est un mythe destructeur de vrais emplois.

Le gouvernement voudrait créer 100.000 emplois verts en trois ans. Son objectif est, bien entendu, celui de lutter contre la hausse du chômage. Pourtant, les résultats concrets de la création d’emplois verts dans plusieurs pays ainsi que les coûts réels de ces emplois devraient l’inciter à la réflexion avant cette annonce, en ces temps de disette budgétaire. Une étude espagnole de 2009 a montré qu’un seul emploi vert créé avec des subventions publiques détruit 2,2 emplois marchands. En Allemagne, les emplois verts sont subventionnés à hauteur de 175.000 à 244.000 euros par emploi. En Italie, un seul emploi vert coûterait au contribuable italien entre 566.000 et 1,26 million d’euros par an. Les auteurs de l’évaluation se sont basés sur le nombre d’emplois verts envisagés pour 2020, entre 50.000 et 112.000, et sur les dépenses publiques qui leur sont consacrées : environ 6 milliards d’euros par an. A titre de comparaison, un emploi dans l’industrie italienne coûte en moyenne 112.000 euros par an. Aux Etats-Unis, un programme de 10 milliards de dollars pour encourager la création d’emplois verts dans l’industrie américaine avait été lancé. En mars 2012, l’administration américaine affirmait qu’environ 100.000 emplois auraient été créés ce qui revient à 100.000 dollars l’emploi. Mais une enquête du « Wall Street Journal » a trouvé qu’en réalité seulement 50.000 emplois ont été créés et que de nombreuses entreprises vertes qui ont reçu des aides ont fait faillite ou ont licencié massivement depuis deux ans.

En France, la définition des emplois verts est assez floue, malgré l’existence d’un guide officiel intitulé : « Zoom sur 50 métiers de la croissance verte ». Parmi ces métiers, la plupart existent déjà comme jardiniers, égoutiers, agents d’assainissement ou géologues. D’autres sont franchement fantaisistes : animateur d’initiation à la nature, animateur d’écomusée, animateur éco-interprète, guide nature… Le problème, c’est qu’un emploi vert créé en France a coûté presque 400.000 euros par an contre 55.000 euros dans le privé (en moyenne). Ce qui veut dire qu’un seul emploi vert représente le coût de 7,2 emplois dans le privé ! Et, en réalité, les emplois verts réellement créés ne subsistent que grâce à l’argent public. Et c’est bien là le problème !

Le même raisonnement prévaut pour la transition énergétique. On nous fait valoir qu’il faut arrêter les centrales nucléaires pour les remplacer par les énergies renouvelables. Outre que celles-ci sont loin d’assurer la même permanence de production et qu’elles nécessitent de lourds investissements pour des rendements aléatoires liés au vent ou au soleil, leur manque de disponibilité au moment des pics de consommation, par exemple les nuits d’hiver avec le photovoltaïque, présente un inconvénient majeur. Mais le plus grave, qui est présenté souvent comme un avantage, c’est quand on nous annonce que ces énergies créent 5 à 6 fois plus d’emplois que le nucléaire. Ce qui est une manière de dire qu’elles coûtent infiniment plus cher à la nation, pour un même résultat. Les consommateurs paieront la facture. Et notre pays se sera un peu plus appauvri, puisque la substitution n’aura pas concouru à l’augmentation de notre PIB.

Le verdissement de la fiscalité est néanmoins possible.

S’il s’agit d’adopter des comportements plus vertueux de respect de notre environnement naturel, commençons par débarrasser l’écologie de ses scories collectivistes. Car  le principal obstacle à l’intégration de l’écologie dans notre fiscalité est la crainte, légitime, qu’elle se fasse au détriment de la compétitivité de notre économie et de notre industrie. On le voit bien avec le débat sur le diesel. La préférence pour ce type de motorisation est le résultat de décennies d’une fiscalité stupide qui a néanmoins conduit notre pays à exceller dans cette technologie. Une transition est possible, mais il y faudra du temps si on ne veut pas donner le coup de grâce à nos constructeurs déjà suffisamment en difficulté. L’argument sanitaire n’est qu’un paravent agité pour trouver de nouvelles recettes par ce biais.

Il est possible d’agir plus intelligemment. En Suède, une taxe domestique sur le CO2 dépassant 100 euros la tonne a facilité la diminution d’autres impôts alourdissant les coûts de production. Aux Pays-Bas, les taxes sur les pollutions avoisinent 20 % des prélèvements obligatoires. Comme l’ont rappelé des simulations effectuées par le Trésor français, un basculement de taxes pesant sur les coûts de production vers des assiettes écologiques est susceptible de créer plus de valeur ajoutée et d’emplois.

Trois conditions doivent être réunies.

D’abord, la fiscalité verte doit remplacer des impôts existants et ne pas s’y ajouter. Une bonne taxe environnementale est une taxe qui modifie les comportements et doit donc progressivement éroder son assiette, voire disparaître à terme.

Ensuite, la fiscalité verte doit avoir l’assiette la plus large possible et le taux le plus uniforme pour que l’ensemble des acteurs économiques intègre la valeur du capital naturel dans leur décision. Ce qui veut dire qu’il faut traiter par d’autres moyens que les exemptions fiscales le cas des plus fragiles au plan économique comme au plan social.

Enfin, la fiscalité écologique ne sera acceptée socialement que si elle est un instrument de justice fiscale. Et avec la conception qu’en a le gouvernement actuel, on peut craindre le pire : que ce soit toujours les mêmes qui casquent, les riches et les classes moyennes !

 


DEUX FRANÇAIS SUR TROIS !

Flanby découragé

 

Giscard en avait rêvé. Hollande l’a réalisé. Sauf que c’est contre lui !

Une majorité pense même que Sarkozy aurait fait mieux : ultime camouflet. Mais pas bien difficile à comprendre.

Comment en est-on arrivé là ?

L’attente quand il fallait agir vite. La descente aux enfers de l’exécutif a commencé dès l’été 2012. Les Français déjà n’avaient pas compris que tout le gouvernement parte en vacances alors que la crise faisait rage en Europe, que l’euro était menacé, que le chômage continuait sur sa pente fatale. Aujourd’hui encore, face à l’explosion de la demande d’emplois, on sent le gouvernement désemparé, réfugié dans les imprécations et dans l’incapacité de prendre les bonnes initiatives. Il est vrai que celles-ci seraient contraires au catéchisme socialiste. Les emplois d’avenir, ces mal nommés, et les systèmes de traitement social ne sont pas à « la maille » pour faire reculer ce qui s’annonce comme un raz-de-marée.

L’Europe et le Monde pris à l’envers. On ne peut pas se comporter comme un îlot protégé dans un monde ouvert à tous les vents. C’est pourtant ce que nos gouvernants ont fait, aveuglés par leur idéologie. La folie fiscale a bloqué l’économie en paralysant la consommation.  Les harangues contre les riches ont fait fuir les investisseurs de l’économie réelle. Le pacte de compétitivité est arrivé trop tard, n’est pas encore en application et est sous-dimensionné par rapport aux besoins.  Qui plus est, la France s’est tournée vers les pays du « club med »  et a tourné le dos à l’Allemagne, ce qui représente une faute majeure : le moteur de l’Europe, du coup, est en panne.

Les mensonges de la campagne apparaissent en pleine lumière face à la dureté des faits. Ce ne sont pas seulement les riches qui paient les impôts supplémentaires, ce sont les classes moyennes. Le traité qui devait être négocié avec un volet croissance a été voté sans en changer une seule virgule, et les Français ne sont pas dupes. Les décisions du gouvernement Fillon : TVA-compétitivité, création du Conseiller Territorial en remplacement du Conseiller Général et du Conseiller Régional,  abrogées par esprit de contradiction… comme la suppression de l’exonération de charges des heures supplémentaires qui a sanctionné les actifs, alors que dans le même temps on a rétabli l’AME (l’aide médicale gratuite aux étranger), on supprime le jour de carence aux fonctionnaires pour ne prendre que ces exemples mal vécus.

Et puis il y a le retour au laxisme généralisé. La suppression des peines planchers, le retour à l’angélisme qui privilégie le soin à apporter aux malfrats plutôt qu’aux victimes, au nom d’une vision idéologique folle, conduisent à une explosion de la délinquance sans pareille. Et puis, il y a aussi ces économies sur les dépenses qu’on promet toujours et réalise jamais, cherchant plutôt à inventer de nouvelles taxes pour compenser, ce qui est infiniment plus facile. Et puis encore ces objectifs annoncés qui ne sont pas tenus tels l’inversion de la courbe du chômage ou le taux de 3% du déficit, faisant douter du sérieux de ceux qui nous gouvernent

Et enfin, il y a ce malaise qui vient de ce jeu mené en haut lieu, peut-être subtil mais un peu décalé par les temps qui courent, de ménagement de la chèvre et du chou, ce qui donne cette inquiétante impression d’indécision, de mollesse, d’incapacité ou d’impuissance, quand on aimerait de l’énergie, de l’action, de la direction…

Après les incantations quasi divinatoires sur le retour de la croissance attendue comme le messie, et devant leur inefficacité, ne restent plus que les processions avec bannières et cierges : pour leur organisation, on peut compter sur Bernard Thibault et Jean-Claude Mailly dans les rôles des grands prêtres. Pas certain que ça marche !

Deux Français sur trois qui n’approuvent pas, comme ceux qui sont contre la filiation homosexuelle. Cela devrait faire réfléchir, non ?

 


LA LECON ITALIENNE

 

Le scrutin italien offre bien des surprises. Enfin, si on veut.

Le score de BP Grillo n’en est une que par son ampleur, bien qu’on se demande ce qui a bien pu pousser 25% du corps électoral italien à voter pour un candidat fantaisiste sans autre programme que « jetez-les tous ! ». Le temps des démagogues est décidément venu. Celui dont la démocratie Athènienne est morte et qui, si nous n’y prenons garde, fera mourir les autres démocraties occidentales, au premier rang desquelles la nôtre.

Plus surprenante, est la faiblesse du suffrage en faveur de Mario Monti. Toute l’Europe saluait son action d’assainissement à la tête du gouvernement italien. Mais le bon peuple a oublié la glissade fatale vers laquelle il était entraîné naguère et ne lui a pas pardonné les réformes sévères mais indispensables qu’il lui a imposées. Au moins c’était de vraies réformes ! Mais l’absence de charisme et de pédagogie se paient lourdement au temps du tout médiatique. Certains osent la comparaison avec Raymond Barre : ils n’ont pas tort. Comme quoi, un bon technocrate ne fait pas un politique convaincant.

Il y a aussi le score du « Cavaliere ». Sans prendre vraiment sa revanche, le Sylvio trouve encore le moyen de troubler le jeu. C’est probablement son chant du cygne, mais il a réussi son coup en partie et à un cheveu près, il prenait la majorité de la chambre des députés. Pour quoi faire ? Son programme ambigu oscillait entre antieuropéanisme et promesses démagogiques. Il fallait que les Italiens ne veuillent vraiment pas de la gauche pour voter pour lui.

La gauche a été décevante autant que son programme et que sa campagne. Elle arrache la victoire à la chambre des députés de 0,4% mais est bloquée par sa faiblesse au Sénat.

Et maintenant que va-t-il se passer ? Difficile à dire, sinon que les marchés pourraient bien imposer par leur pression une sortie de crise. Rien ne serait plus désastreux qu’une remontée des taux d’intérêts de la dette pour l’Italie qui est lourdement endettée à hauteur de 2 000 milliards d’euros.

Nous serions bien inspirés de ne pas être que des spectateurs de ce désastre. En premier lieu, parce que l’inquiétude que fait naître la crise chez notre voisin pourrait bien relancer la spéculation sur la zone euro, avec ses conséquences sur les taux. Les aspects politiques ne sont pas à négliger non plus. Craignons que les échecs de la politique socialiste et le désarroi qu’elle entraîne, à quoi ajouter la guéguerre en dentelle des despérados de l’UMP qui rend l’opposition inaudible, ne dopent les votes en faveur de Marine Le Pen qui pourrait bien tirer les marrons du feu dès les municipales,  jouant les Grillo à la Française.

Evitons de faire comme Montebourg, le procès de la rigueur, de l’Europe, de la mondialisation pour expliquer la situation italienne. C’est un moyen de nier le principe simple que la meilleure façon de se désendetter, c’est encore de ne pas dépenser plus qu’on ne gagne. Donc que les problèmes sont d’abord chez nous avant d’être chez les autres.

Pour la droite c’est riche d’enseignement aussi. Il faut d’urgence occuper le terrain avec un discours concentré et crédible, et surtout lisible par le plus grand nombre, sur tous les sujets de l’identité, de l’immigration, de la fiscalité, de l’emploi, des entreprises, de l’Europe… en laissant de côté les préséances et les querelles subalternes. Il faut d’urgence un choc de compétitivité de 40 milliards d’euros : il est possible, comme le démontre Christian Saint-Etienne.

2017 ? Oui bien sûr. Comme la ligne bleue des Vosges. Pour l’instant, pensons-y toujours, n’en parlons jamais. Sauf si on veut arriver à l’échéance en miettes !

 


LE PORTRAIT DE LA SEMAINE

 

 

HGE
 HENRI GISCARD D’ESTAING

 

Un Giscard peut en cacher un autre.

Comme beaucoup de Français, j’avais été séduit par l’intelligence exceptionnelle de VGE et sa vision politique faite d’humanisme, de libéralisme social et de forte conviction européenne. Cette séduction fut à l’origine de mon engagement dans la politique, au sein de Génération Sociale et Libérale, le mouvement des jeunes giscardiens, avec Dominique Bussereau et Jean-Pierre Raffarin, puis du Parti Républicain au sein de l’UDF. C’est ainsi que j’avais eu l’occasion de rencontrer Henri.

A l’université d’été des Jeunes Giscardiens, à Montpellier, il animait un atelier sur la « société libérale avancée ». J’en étais ressorti étourdi de certitudes, tellement son exposé était limpide et convaincant, entrant en résonance profonde avec mes propres convictions. Nous nous sommes côtoyés ensuite au sein du bureau politique national où j’étais entré. Henri y excellait par ses analyses, il est vrai, alimenté par une proximité certaine avec le Président. Même intelligence, même mécanique intellectuelle chez cet étudiant sorti major de promo de Sciences Po Paris. Si on prête à son père une certaine distance, Henri frappe d’entrée par l’empathie qu’il suscite. Chaleureux dans les relations, simple et volontiers pochard, rien ne l’aurait distingué parmi nous si ce n’est son physique de « jeune premier » et son éternel sourire. Et aussi un phrasé de la diction reçu en héritage génétique.

Il est élu en 1979 Conseiller Général dans le Loir-et-Cher. Il est alors le plus jeune de France à occuper cette fonction.  Après ces débuts prometteurs en politique, il opte pour une carrière dans le privé, choix à mettre peut-être en relation avec la défaite de 1981 avec la victoire de Mitterrand. Armé de sa maîtrise en sciences économiques, il entame une carrière qui le mènera à occuper des postes de direction générale : société des eaux d’Evian,  Danone Waters France, … et entre en 1997 au Club Mediterranée.

Il préside aujourd’hui aux destinées du « Club Med » en tant que PDG depuis 2002. Quand il y entre comme directeur financier, le défi est de taille : le Club est en perdition, son cours de Bourse a été divisé par dix, et le tourisme mondial est en crise depuis la première guerre du Golfe. Mais, aux finances comme à la direction générale, il pratique une gestion rigoureuse et économe qui sera vite en désaccord avec son président, Philippe Bourguignon, qui dépense alors sans compter pour financer des diversifications hasardeuses. Il en prend la direction générale en toute logique.

Seul aux manettes, HGE s’est tout de suite senti à l’aise dans son costume de président. Cela ne lui donne pas pour autant la grosse tête, toujours aussi facile d’accès, on peut le croiser à la station Corentin-Cariou, où il prend régulièrement le métro vers 9 heures ou 22 heures. D’aucuns le décrivent comme étant d’humeur constante et animé de vraies valeurs humaines, comme un personnage dénué d’envie de paraître. Ce n’est pas non plus un tendre : Il est d’une exigence extrême avec ses collaborateurs et lors de ses voyages privés ou professionnels, il passe en revue dans les moindres détails les clubs de la région. Rien, en effet, ne peut l’écarter de sa feuille de route, qui prévoit une montée en gamme des prestations du Club Med à marche forcée jusqu’à la fin 2008.

Et les efforts sont payants. Il avait le choix entre deux options : « low-cost » ou luxe. Les structures du club ne permettaient pas la première. Ce sera donc la seconde. En quelques années, les villages "4 tridents" fleurissent à la place des « villages de cases ». La restructuration est complète et place aujourd’hui le Club Med en situation confortable, quand d’autres, comme Pierre et Vacances pleurent. Mieux, Henri continue sur sa lancée et est toujours à l’offensive. Alors que le Club Méditerranée a achevé sa transformation, les nouveaux villages se multiplient. Le Club, qui profite pleinement de ses complexes pour le ski, à la clientèle largement internationalisée, crée un nouveau village à Val-Thorens, avec l'appui des banques locales. De même, un autre voit le jour dans le Sud marocain, avec le concours de son partenaire égyptien Orascom. Il est aussi parti à la conquête de l’Asie et décline sa campagne de pub qui même poésie et onirisme, en fonction des cultures locales. Mieux, il prend le pari audacieux de multiplier les points de vente en passant un accord avec Nouvelles Frontières, reconfigure ses 60 boutiques dans lesquelles il réalise 60% de son chiffre d’affaires, et crée un concept de « corner » pour identifier sa marque dans les autres agences de tourisme. Comme quoi, la mondialisation, quand on veut bien faire avec, ça peut être un champ de développement et de création de richesse.

Henri Giscard d’Estaing s’est forgé une vraie légitimité auprès de ses 15 000 employés. Il a surtout réussi le tour de force de recapitaliser son entreprise après la sortie du Groupe Accor, son actionnaire principal. Même la Bourse, séduite par son plan stratégique, lui fait les yeux doux : le cours de l’action du Club Med se porte bien. Il a bluffé tout le monde. Sans faire de vagues, sereinement, « Henri » impose son style, sa méthode... et son prénom.

Je n'en suis pas surpris.

 


DOUBLE LANGAGE ET MENSONGES

Hollandreou

Nous sommes gouvernés par un roi de l’arnaque pratiquant en permanence le double langage et les mensonges. Il en est de la réduction du déficit comme des promesses de république juste et irréprochable. « Hollande ment du soir au matin et du matin au soir », nous disait Nicolas Sarkozy pendant sa campagne, provoquant la bronca des gauchos toujours prêts à redresser les torts des autres. Il disait pourtant la vérité !

Diafoirus.

Regardons les faits depuis neuf mois : une seule réalité, il a augmenté les impôts, massivement, et s’apprête à une nouvelle saignée sur un corps pourtant déjà exsangue. C’est la médecine de Diafoirus transposée à l’économie de notre pays. Son gouvernement se targue d’avoir fait mieux que prévu en matière de déficit en 2012 (4,2 au lieu de 4,5), mais c’est sur la double base des acquis du gouvernement Fillon et de la modération des taux d’intérêts de nos emprunts, pas sur ses décisions politiques. Pour 2013, lui et son gouvernement ne cessaient de clamer que l’objectif des 3% serait tenu, annonçant 60 milliards d’économies qui ne viennent jamais alors que pendant le même temps il prélevait 30 milliards de recettes supplémentaires. On affirmait avec véhémence poursuivre un objectif qu’on savait pertinemment ne pas atteindre, n’ayant rien fait pour y parvenir. Mensonge encore quand on affirme que la courbe du chômage s’inversera en 2013, objectif aujourd’hui remis à 2014. A croire que le plaisir s’accroit quand l’effet se recule !

Petit florilège.

Double langage, parce que dans le même temps, on continue d’augmenter les dépenses publiques. Petit florilège : rétablissement de la retraite à 60 ans pour 100 000 personnes, rétablissement de l’AME (aide médicale aux étrangers), embauche de milliers de fonctionnaires avec un objectif de 65 000,  revalorisation de 7% du plafond de ressources de la CMU, hausse de 2% du SMIC au 1er juillet 2012, hausse de 25% de l’allocation de rentrée scolaire en septembre 2012. Et tout dernièrement, l’abrogation du jour de carence dans la fonction publique, qui avait notamment fait reculer l’absentéisme dans les hôpitaux de 7%, et qui va coûter autour de 150 millions. Il pratique ainsi une politique qui consiste, au-delà de toute équité, à cibler son électorat. Cela s’appelle du clientélisme. Catastrophique pour nos finances publiques. Il renonce à la réduction du nombre des fonctionnaires qui permettait déjà 300 millions d’économies, il abroge la loi de réforme du conseil général qui supprimait 2500 sièges pour la remplacer par un système fantaisiste qui consiste à élire un couple de conseillers dans des super cantons (je divise par deux et je multiplie par deux !), il annonce des coupes sombres dans les dotations aux collectivités territoriales qui reçoivent en même temps la liberté de financement et donc s’empresseront de compenser en augmentant les impôts locaux… Pour compenser la montée du chômage aggravée par ses prélèvements fiscaux, il ne trouve rien de mieux que de financer 500 000 contrats de génération, cette usine à gaz qui ne marche pas selon Martine Aubry, 150 000 « emplois d’avenir » sur deux ans qui ne sont que des faux emplois greffés sur les collectivités, …

La trajectoire.

Et à nouveau, on nous ressasse que la « trajectoire » sera tenue, que les comptes seront en équilibre en 2017, que la faute en est due au manque de croissance imputée aux autres, alors qu’elle est surtout le fruit de mauvaises décisions politiques prises chez nous ! Et l’on s’apprête à dépenser 30 milliards en pure perte pour la transition énergétique, et à voter une taxe transport qui se traduira par une ponction supplémentaire de 1,2 milliard d’euros, un lourd fardeau qui pèsera surtout sur les PME qu’on prétend favoriser… mais seulement dans les discours !!! Des crédits sont gelés, mais ce ne sont pas de vraies économies structurelles. Avec la complicité des médias, la vérité est constamment masquée. Mais où est donc le volet de croissance soi-disant renégocié du traité de stabilité ? Les décisions du dernier sommet de Bruxelles sont un véritable fiasco pour la France, les résultats du voyage en Inde (pour quel coût) sont dérisoires, et maintenant on nous prépare une tournée en Amérique latine.  Le président normal va devenir la nouvelle madone des aéroports. Monsieur voyage pour oublier que la France sombre.

Irréprochable ?

La république irréprochable devient chaque jour un peu plus celles des copains et des coquins que la gauche dénonçait naguère. Schrameck, Lang, Royal, pour ne citer que ceux-là, sont la partie immergée de l’iceberg des nominations « orientées » de l’Etat PS. C’est aussi la république qui veut prendre plus soin des délinquants que des victimes avec les réformes Taubira. C’est la république des charcutages électoraux et des modifications de scrutin pour tenter de conserver le Sénat en 2014 et les départements et régions dont les scrutins sont reportés en 2015.

Au fond de la classe.

La commission européenne, compte tenu de l’atonie économique qui sévit en Europe et à laquelle la France n’est pas étrangère, fait preuve d’une relative modération. Pourtant, il n’en reste pas moins que nous sommes au fond de la classe, parmi les mauvais élèves : dérapages des déficits en 2013 et 2014 ! Dans ces conditions,  il y a tout lieu de penser que les 3,7% ne seront pas plus tenus que les 3%. En accumulant gaspillage et dépenses de faveurs, notre pays n’est pas prêt de revenir dans la course.

Triste France. Prisonnier des syndicats et de son électorat « protégé », le président est obligé de mentir à l’extérieur pour faire croire aux efforts qu’on ne fait que le dos au mur et sous la contrainte, jusqu’au moment où les marchés se réveilleront. Alors la sombre prophétie de Christian Saint-Etienne pourrait bien se réaliser.

 


FRANCE : ETAT D’URGENCE

Une stratégie pour demain, de Christian Saint-Etienne.

France Etat d'Urgence001   Christian saint etienne


« Nous avons mené une incroyable expérience scientifique pendant plus de deux décennies, utilisant la France comme rat de laboratoire, pour démontrer que la dérive de la dépense publique casse la croissance et augmente le chômage. Le succès de l’expérience scientifique est total. »

Vous le connaissez certainement pour l’avoir vu sur les plateaux de télé, notamment à « C dans l’air », égrener ses analyses économiques en spécialiste exigeant et rigoureux. Dans son dernier livre, « France : état d’urgence », il dresse un tableau cataclysmique de la situation économique et sociale de notre pays. Avec véhémence il dénonce ces maux qui rongent notre pays  et qui le conduisent à la catastrophe qu’il pronostique toute proche si le sursaut ne se produite pas rapidement. La solidité et l’ampleur de l’argumentaire, parfois un peu touffu, donne au sombre diagnostic toute sa vérité.

Economiste, il manie les chiffres avec le talent d’un bretteur et démontre que nous vivons un « mai 40 économique ». La France vit dans une « médiocrité consentie ». les symptômes en sont le laxisme de la dépense publique, l’échec scolaire, la jalousie entretenue à l’égard des créateurs de richesse, la demande inextinguible de protection et de « droits à ».

Homme des Lumières, il identifie les raisons philosophiques, politique, sociales et spirituelles qui expliquent « cette descente aux enfers ». Le mal provient d’un mythe trompeur selon lequel nous serions entrés dans « une ère posttravail postindustrielle » qui a conduit à la « république de l’envie » depuis trente ans.

La France a ainsi raté les trois mutations décisives. Mutation technique : l’économie numérique est celle des rendements croissants, qui donnent une prime aux entreprises pionnières et rendent les retards difficiles à rattraper. Mutation financière : la dérégulation s’est certes traduite par des excès spéculatifs, mais elle a aussi donné naissance à une « finance entrepreneuriale » d’autant plus favorable à l’innovation qu’elle s’appuie sur un capital-risque abondant et des places financières puissantes. Mutation de l’espace : plus que jamais, l’innovation a besoin, pour s’épanouir, de la « métropolisation », la proximité géographique entre les acteurs de la recherche, de l’entreprise, de la finance. La France a bien tenté de créer des « pôles d’excellence », mais ceux-ci ont buté sur les dérives d’une décentralisation coûteuse et le pouvoir de « roitelets » locaux avides d’attirer les subsides publics sur leurs territoires.

Les années Mitterrand-Chirac pèsent lourd dans la balance du déclin. Sarkozy, aux prises avec la crise, a tenté de rompre avec l’assoupissement, mais il n’a pas su expliquer ni pu mettre totalement en œuvre ses bonnes intentions. Quant à « l’équipe actuelle, elle renoue avec les errements du passé, s’ingénie à faire table rase de tout ce qu’a pu faire celui qui a disparu de la liste officielle des présidents français tout en restant responsable de tous nos maux. » elle entretient la méfiance à l’égard des riches et décourage par la fiscalité le développement des jeunes entreprises. Il qualifie François Hollande de « Gorbatchev français, inconscient des terribles leviers de l’histoire qu’il actionne ».  La France est au bord du dépôt de bilan économique et moral car elle a renoncé à se battre : « puisqu’elle n’est responsable de rien. Tout est la faute des autres : la globalisation, l’Allemagne, l’euro, l’immigration… ». Un exemple qui illustre bien le mauvais chemin pris : Le Grand Paris entre dans la stratégie de constitution d’un puissant pôle métropolitain. Or que fait le gouvernement : il diffère l’enveloppe de 1 milliard d’euros qui devait constituer la première tranche de la dotation en capital de la Société du Grand Paris, remettant du même coup en cause le grand métro interrégional ayant vocation à relier les huit principales grappes productives du bassin parisien… En revanche il consacre 3,4 milliards pour abaisser l’âge de la retraite à 60 ans de certaines catégories de population (11 milliards sur le quinquennat).

Refusant le déclin, Christian Saint-Etienne propose une stratégie pour que la France redevienne une puissance rayonnante. De la réalité, on passe quelque peu à la fiction avec une Europe en fédération d’Etats européens liés par une règle d’or d’équilibre des comptes publics, un important budget commun et une interdiction de la concurrence fiscale. Il propose aussi, un système fiscal pour notre pays qui limiterait à 35% le taux maximal de l’impôt sur le revenu et à 18% celui de l’impôt sur les sociétés. Toutes choses qui ont leurs justifications mais qu’on ne voit pas comment faire entrer dans la réalité. Il décrit un « Etat stratège » dont la mission serait de déceler les filières d’avenir et d’assurer sur le long terme une compétition régulée. Il y a quelque chose de gaullien dans la vision.  Il plaide pour un nouveau pacte productif et social dans un nouveau système institutionnel en phase avec la troisième révolution industrielle de « l’iconomie entrepreneuriale. » Car pour lui « face à cette crise existentielle, il ne suffira pas de changer le modèle économique et de politique de finances publiques, il faudra aussi et surtout changer de vision sociétale et remettre l’homme libre et responsable au cœur de notre société politique, de notre économie et de notre protection sociale. » La France doit également «  désoviétiser la sphère politico-médiatico-éducative au sein de laquelle la fiscalité et la haine attisée contre les riches ont remplacé la police politique comme instrument d’oppression. »

Moyennant quoi, le pays a tous les atouts pour rebondir. On comprend cependant que pour mettre en application toutes ces idées, il faudrait d’abord un grand « boom » !

 Il n’est pas impossible qu’il se produise !

 Christian Saint-Etienne est professeur titulaire de la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des Arts et Métiers.



AU PIED DU MUR

 

Recul de 0,3% du PIB au 4ème trimestre 2012, croissance nulle sur l’ensemble de l’année et perpectives d’une nouvelle année identique. Le coup de frein est très net. Si la stagnation du début de l’année 2012 était due à l’effet des ajustements Fillon et à la période attentiste inhérente à toute campagne électorale majeure et après la très relative embellie du 3ème  (+0,1%) générée par les quelques mesures de distribution du début de mandat, le plongeon du dernier trimestre, lui, est bien le résultat des 27 milliards d’impôts votés par la gauche à travers 80 taxes et prélèvements divers. J’avais dit que l’économie était plantée dès le mois de septembre. On le constate aujourd’hui dans les faits.

Ce qui s’annonce pour 2013 est pire que prévu. La croissance chimérique de 1,2% rabaissée à 0,8% pour le budget, non seulement ne sera pas de 0,2% comme voudrait encore le croire nos gouvernements, mais nulle, voire négative. Cela veut dire que l’objectif des 3% de déficit ne sera pas atteint, et surtout, que pour exécuter le budget, il va falloir trouver soit de nouvelles recettes, soit tailler franchement dans les dépenses. Comme la philosophie de ceux qui sont au pouvoir, c’est plutôt la dépense que l’économie, c’est à une nouvelle pluie de taxes et d’impôts qu’il faut se préparer. La pire des solutions qui aggravera le blocage.

La descente aux enfers ?

Ne doutons pas que les instances européennes vont mettre la pression pour que la France tienne ses engagements de réduction du déficit. Ne doutons pas que les marchés ne vont pas tarder à prendre acte de la situation périlleuse de l’économie française en faisant monter les taux d’intérêts sur les emprunts. L’aggravation de la facture n’est pas une hypothèse. Elle devient chaque jour un peu plus certaine. La question est quand cela arrivera-t-il ? Ce sont en tout état de cause des milliards supplémentaires à trouver.

Investissement, consommation, exportations : tous les moteurs de l’économie sont à l’arrêt. Il ne suffit pas de faire quelques voyages de tourisme marchand, de se distraire à l’international, de se porter au chevet de la Grèce quand on n’a pas un sou vaillant, pour convaincre les décideurs et les consommateurs de croire à l’avenir, les exportateurs de vendre des produits trop chers par manque de compétitivité. Au demeurant quel bilan peut-on tirer de tous ces coups de moulinets sur la scène européenne et mondiale ? La presse est bien discrète sur le fiasco français de l’accord budgétaire européen et sur les retombées en contrats du voyage en Inde.

Le Président aura-t-il le courage de changer de politique ?

Le gouvernement Ayrault est au pied du mur. Il va être contraint de faire de nouvelles économies, de réduire la dépense sociale, de s’attaquer au dossier des retraites. Bref, de mener ce que la gauche de la gauche appelle une politique libérale. Cela va creuser un peu plus le fossé avec le Parti communiste et une fraction du PS. Le congrès du PCF l’a officialisé : les communistes sont clairement dans l’opposition. Du moins au niveau national, car ils entendent sauver leur alliance avec le PS pour les municipales. François Hollande et son gouvernement se retrouvent désormais très isolés, pris en étau entre la droite et la gauche radicale. Ce qui va être très compliqué à gérer. D’autant que sur la scène européenne, le dernier sommet de Bruxelles l’a montré, le couple franco-allemand ne fonctionne plus comme par le passé.

Avec une population en progrès de plus d’un million et demi d’habitants, la France n’a pas produit davantage qu’il y a quatre ans. Dans ce paysage conjoncturel déprimé, Il ne suffit pas seulement de réviser une prévision de croissance dont on savait dès le départ qu’elle était trop élevée. Il faut aussi cesser de raconter des histoires : la croissance ne reviendra pas de sitôt. Les consommateurs sont encore très endettés et pour ceux qui ne le sont pas, tentés de thésauriser en prévision de jours sombres. Les banquiers encore convalescents ne sont pas en mesure de financer correctement l’activité. Beaucoup d’entreprises n’ont pas retrouvé leur compétitivité.

Sans croissance, il faut tailler d’abord dans les dépenses !

Cette disparition de la croissance constitue un changement majeur. Les chefs d’entreprise ont commencé à s’organiser en conséquence, le plus souvent dans la douleur en sabrant dans leurs effectifs, leurs investissements et leurs stocks, en  traquant le cash, en cherchant de nouveaux marchés à l’autre bout du monde. La gauche au pouvoir va devoir, elle aussi, changer radicalement sa manière de voir et d’agir. Car sans croissance, il n’est plus possible d’arbitrer entre les taux de progression des différents ministères ni de présenter une moindre hausse des dépenses comme une baisse. Il faut désormais oublier un programme bâti sur l’hypothèse d’une activité en progrès de 2 % l’an à partir de 2014… L’équipe au pouvoir ne peut plus vivre avec cette chimère. Elle doit décider dans la vraie vie. Et comme il serait périlleux d’augmenter une pression fiscale déjà en overdose, elle doit faire de vrais choix dans les modes d’intervention de l’Etat.

En évitant quelques écueils et quelques clichés qui ont la vie dure. A savoir que, contrairement à ce qui est souvent affirmé, l’austérité, ça paye. Les pays d’Europe du sud commencent à récolter les premiers fruits de leur effort. Ils regagnent en compétitivité et leurs exportations progressent de 4% à 13% selon les pays. L’Italie affiche un excédent commercial en 2012 proche de 10 milliards d’euros….  A savoir aussi que la dévaluation compétitive relève d’une stratégie du passé : il suffit d’observer les statistiques commerciales pour que chacun se rende compte de l’ineptie de ces politiques. La Grande Bretagne qui ne s’est pas privé de faire baisser sa monnaie (- 20%) se retrouve avec un déficit commercial de 152 milliards d’euros et une croissance en berne. La valeur de l’euro n’est pas un obstacle. Il faut chercher ailleurs. A savoir que pour relancer la croissance, il n’y a pas cinquante recettes : il faut investir, investir, investir. Il est possible de libérer l’économie de ses entraves, au lieu de mettre des semelles de plomb à nos entreprises : alléger les charges sociales,  simplifier les réglementations. Avec les excès idéologiques on paralyse la circulation des richesses, alors qu’une régulation bien ajustée premet au contraie de la fluidifier… en un mot : libéraliser l’économie.

Le problème c’est que le gouvernement est soutenu par une majorité qui a été élue pour faire le contraire.  Il faut choisir entre le rêve qui devient cauchemar et la réalité, aussi dure soit-elle.

 


IL FAUT SAVOIR...

IMG_9764_face2 bis  Quelques petites nouvelles de la France qui va mal.

 

Qu’il est difficile de recruter !

Ce n’est pourtant pas le nombre de demandeurs d’emplois qui manquent. Et pourtant, un jeune PDG, Guillaume Richard, à la tête de la société O2, numéro un en France du marché des services à la personne, n’a pas réussi à pourvoir une offre de 100 postes (oui, oui, « cent ») d’assistante ménagère, en CDI à plein temps. Au bout de deux mois, il n’a réussi à en pourvoir que 18 ! Pourtant Pôle emploi chiffre à 400 000 le nombre de demandeurs intéressés per un métier dans les services à la personne. Alors, que se passe-t-il ? La rétribution proposée est insuffisante pense-t-on aussitôt. Que nenni : outre le CDI à temps plein, les postes proposés le sont avec voiture de fonction (Twingo neuve griffée au sigle de l’entreprise), participation aux frais de déplacement, GPS, téléphone portable, mutuelle, smic avec prime et possibilité d’heures sup, et possibilité d’évolution managériale (40% des encadrants de O sont issus de la promotion interne). Et le PDG évolue à 5 000 emplois ses besoins en 2013.  Mais il ne reçoit pour l’essentiel que des candidatures à temps partiel. Il a calculé qu’à moins de 2100€/mois, il n’est pas intéressant de travailler à temps plein dans son secteur. Entre les diverses prestations sociales, le travail au noir et les frais de garde d’enfants, 20H/semaine suffisent pour empocher 1700€ net… La « médiocrité consentie » d’un pays qui marche sur la tête !

Le déficit commercial de 2012 s’est amélioré.

Fausse bonne nouvelle. Notre déficit commercial s’est établi à 67,2 milliards d’€  contre 74 milliards l’année précédente. Le léger mieux de 7 milliards n’est pas dû à une amélioration de notre compétitivité. Si la France demeure le 5ème exportateur mondial, le déficit de 2012 reste la 2ème plus mauvaise performance historique. Nos exportations ont légèrement progressé (3,2%), mais la baisse survenue sur l’année précédente est surtout le résultat de l’atonie de notre consommation et de la diminution des importations. Autre signe inquiétant, c’est le ralentissement de la cadence de nos échanges export et import, signe de l’engourdissement de l’économie. La situation avec la zone euro continue de se dégrader, dans un contexte récessif : notre déficit s’est creusé de 17,7 milliards rien qu’avec l’Allemagne et les pays du sud dont la compétitivité s’est améliorée ont contribué à nous prendre des parts de marché. Le plus effarant c’est que l’Allemagne nous distance avec un record d’exportations agricoles et agroalimentaires en 2012. Les Allemands dominent dans le secteur du porc, du bœuf, de la volaille, des œufs, du lait et même des fraises ! Et l’industrie agroalimentaire germanique connaît une véritable croissance grâce à une stratégie industrielle de fusions et d’adaptation aux contraintes des marchés. De quoi faire rêver nos industriels ! Heureusement, une légère amélioration de notre balance avec l’Asie permet de limiter les dégâts, mais ce continent ne pèse que 13% dans nos exportations. Le débat sur notre compétitivité n’est pas clos !

2012 : une année noire pour l’industrie française.

La production industrielle a reculé de 2,2%. Rien ne laisse prévoir un rebond en 2013. Croissance en berne, demande atone, restrictions budgétaires, c’est le cocktail que nos entreprises ont subi en 2012. Au 4ème trimestre, la production a nettement viré au rouge avec un plongeon de 1,8% par rapport au trimestre précédent. Aucun secteur n’échappe à la baisse. Le recul est même important dans le raffinage (9%). L’état des carnets de commande et les perspectives de production ne laissent pas entrevoir d’amélioration. D’ailleurs la Banque de France confirme une croissance du PIB de 0,1% au 1er trimestre de cette année, ce qui nous situe très loin des 0,8% prévus par le gouvernement pour 2013. La stagnation des dépenses d’équipement confirme malheureusement la mauvaise pente. L’affaissement productif se confirme !

 


PENDANT QU’ON DEBAT SUR LE MARIAGE…

Hollande chameau

Le débat sur le mariage homosexuel a été voulu pour occuper le devant de la scène à un moment où le paysage économique et social est particulièrement déprimé. Autrement dit on nous « amuse ». Les terroristes islamistes ont eu la bonne idée d’attaquer au même moment. Une opportunité que l’exécutif n’a pas laissé passer pour se refaire une santé. D’une part, il n’était pas possible de laisser prendre Bamako, c’eut été une catastrophe dont les atermoiements depuis plusieurs mois auraient pesé lourdement dans le discrédit qui aurait rejailli sur notre pays. D’autre part, malgré l’insuffisante préparation diplomatique, la France était la seule à avoir à la fois la légitimité et les moyens d’une intervention dans l’urgence.

Il n’empêche. Le paquebot France n’en finit pas de ralentir sa marche, et les perspectives ne sont pas bonnes à court et moyen terme. L’effondrement du marché de l’automobile est la partie visible de l’iceberg. Les plans sociaux se multiplient, émaillés par quelques cas emblématiques que la CGT exploite à fond, en pratiquant la politique du pire, comme chez Good Year ou à PSA Aulnay. Notre pays a recensé 285 000 chômeurs supplémentaires en 2012. Si la pente actuelle se prolonge, ce sont près de 200 000 à 350 000 de plus qui sont annoncés pour 2013. Les faux emplois d’avenir ou ceux engendrés par les contrats de génération qui relèvent du traitement social du chômage et pas d’une politique économique, ne sont que des cataplasmes sur une jambe de bois. Ce qui est grave, c’est que le chômage de longue durée (trois ans et plus) touche maintenant 500 000 personnes !

Une étude menée par l’OFCE divise par deux le nombre des emplois espérés avec le crédit d’impôt compétitivité : à peine 150 000 à terme au lieu de 300 000. On découvre de plus en plus que le dispositif s’adapte mal aux PME qui, semble-t-il, ne seront pas très nombreuses à y avoir recours. Il faut dire que le fisc traque actuellement celles qui touchent le crédit d’impôt recherche. Des contrôles qui mettent en péril des entreprises. Voilà qui ne les incitera guère à renouveler l’expérience avec le « cice ».

Mauvais signe aussi pour la place de Paris. Après la fusion entre ICE et Nyse Euronext, l’opérateur de la Bourse de Paris se retrouve isolé. Par quatre fois il a échoué à constituer un grand ensemble européen avec la Bouse de Francfort. C’est l’avenir même de l’établissement qui est en question et avec, le financement de nos entreprises.

L’Allemagne ne va pas très bien non plus, même si elle peut tabler encore sur un peu de croissance. Ce ne sera pas suffisant pour tirer notre pays. D’autant plus que les américains et les japonais faisant tourner à fond leur planche à billets, nous nous retrouvons avec un euro surévalué entre 15 et 20%, ce qui ne favorise pas nos exportations et ronge les quelques marges de compétitivité acquises chèrement par nos voisins du sud. De son côté, le Royaume-Uni prend le chemin d’une troisième récession. L’activité s’est en effet contractée au 4ème trimestre et a stagné sur l’ensemble de 2012. On connaît le résultat : Cameron espère se refaire une santé électorale sur le dos de l’Europe.

Et comme l’équipe actuelle a renoué avec les errements du passé, en pratiquant le laxisme budgétaire -on en a encore un exemple avec le comportement de Peillon qui lâche 400 millions à la 1ère grève des instits, alors que les caisses sont vides-, en entretenant la méfiance à l’égard des riches et en décourageant par la fiscalité le développement des jeunes entreprises, la médiocrité de notre performance économique est garantie.

 


IL Y A LE FEU ?

  Revolution-francaise

L’accumulation des chiffres qui tombent fait peur. Les Français ne sont pas rassurés quant à leur avenir, c’est peu dire. Y a-t-il le feu, comme le proclame un ancien premier ministre socialiste, expert pour faire des diagnostics, mais toujours en retard d’une guerre pour les solutions ? La dette du pays dépassera bientôt 1900 milliards d’euros ce qui générera 46 milliards d’euros d’intérêts ; pour assurer  le financement des retraites, il va falloir trouver 21 milliards, et le déficit cumulé de l’Unedic court vers les 20 milliards… Il faut aussi compter avec le déficit de la sécu et la dette sociale. Comme chaque année, dès l’automne les caisses de l’Etat seront vides et il faudra payer les fonctionnaires à crédit !

Voilà pourquoi toutes les institutions, françaises comme européennes et internationales, pressent le gouvernement de remettre de toute urgence de l’ordre dans nos finances publiques.

Non, la France n’est pas en faillite, heureusement.

C’est même un pays riche avec les 11 000 milliards d’euros détenus et thésaurisés par les ménages. C’est l’Etat qui est en faillite, puisque cette année le taux de la dette va atteindre plus de 91% de la richesse produite. Après avoir utilisé l’arme fiscale au-delà de la raison, il ne reste plus que la diète sévère de la dépense publique.

Alors, il faudrait peut-être arrêter de tergiverser. Si l’on veut que l’épargne détenue se remette à financer dépenses de consommation et investissements, toutes choses nécessaires qui peuvent relancer la croissance et l’emploi, il convient de rétablir la confiance aujourd’hui disparue. Cette confiance, elle ne reviendra pas avec des discours comme celui que vient de nous tenir Mme Belkacem, au sujet du financement des retraites : « Il n’y aura ni augmentation des cotisations, ni allongement de la durée du travail, ni diminution des pensions. » Peut-on souscrire à pareils mensonges ? Ce serait croire que le gouvernement possède une baguette magique. Inévitablement, il faudra bien agir sur l’un de ces paramètres, voire les trois ! Tant que nous entendrons ce genre de fadaises, le climat de confiance ne pourra que se détériorer.

L’explosion n’est pas loin.

Et ce n’est pas en détournant l’attention sur des sujets sociétaux, eux aussi contestables et qui divisent les Français au lieu de les rassembler, que la situation va s’améliorer. Car, à force de désespérer tout le monde, en mentant aux ouvriers à leur faire croire que les riches paieront, aux classes moyennes à leur faire croire, au mépris de la réalité, qu’elles ne sont pas visées, aux partenaires sociaux à leur faire croire que la dépense publique sera maintenue, en activant les clivages sur le vote des étrangers ou sur le mariage homosexuel, le moment arrive où, forcément, la révolte gronde.

C’est le moment que choisit Mme Taubira pour diffuser une circulaire qui doit faciliter la « naturalisation » des enfants conçus illégalement à l’étranger de mères porteuses, pour les couples homosexuels, après avoir recommandé moins de prison pour les délinquants, après avoir supprimé les peines planchers, la rétention de sûreté pour les criminels dangereux et  les tribunaux correctionnels pour mineurs. Et l’on voudrait que les Français soient rassurés !

Les Français sont très lucides sur l’état du pays.

Une enquête d’Ipsos vient confirmer cette colère encore souterraine. Et les Français y font preuve d’une outrecuidance que nos classes dirigeantes feraient bien d’écouter. L’enquête nous révèle leurs constats : la France va mal, elle est en déclin, la souveraineté nationale doit être renforcée. On est en manque d’autorité et d’ordre public, les gouvernants sont jugés corrompus et soucieux d’eux-mêmes et de leurs intérêts personnels avant tout, les journalistes sont étrillés, nous manquons d’un vrai chef, il y a trop d’étrangers en France et ceux-ci sont associés à une religion intolérante et incompatible avec nos valeurs.

Inutiles de vous pincer le nez. Ce crédo n’est pas celui des partisans lepénistes. Les fourchettes varient de 50 à 85 % et concernent des Français de droite et de gauche, des jeunes et des vieux. Il sera difficile de nier le phénomène en le réduisant à la « France qui pue » comme on aime dire dans les milieux bobos ! Si nos élites continuent de la nier, pour certaines de l’ostraciser, il faudra craindre le pire, soit dans les urnes, ce qui serait un moindre mal, soit dans la rue. Et quand on annonce 300 000 personnes quand il y en a un million, on ne prend pas le bon chemin : ces Français ont le sentiment qu’on les prend pour des imbéciles.

Voilà aussi qui apporte de l’eau au moulin de la réflexion sur le positionnement de l’UMP. Copé aurait donc raison contre Fillon ? Pas si simple. Mais de grâce, ne soyons pas aussi autistes que la gauche.

Il n’y aura pas de retour de la confiance si on n’écoute pas le peuple. Les Français reprendront espoir avec ceux qui leur manifesteront de l’intérêt et qui auront pris en considération ce qu’ils disent.

Oui, il y a le feu ! Copé, Fillon, ouvrez vos yeux et vos oreilles !

 

Extrait des commentaires du sondage : L’enquête fait apparaître  une adhésion parfois massive à certains propos xénophobes et une forte crispation autour de l’Islam.  

-       70% des Français se sentent proches de l’idée selon laquelle « il y a trop d’étrangers en France » (contre 30% qui se positionnent sur l’item opposé : « il n’y a pas trop d’étrangers en France »).

-       Pour 67% des personnes interrogées, « on ne se sent plus chez soi comme avant » (contre 38% qui estiment qu’on se sent « autant chez soi aujourd’hui qu’avant »).

-       Enfin, près de trois Français sur quatre (74%) pensent que la religion musulmane n’est pas tolérante et pas compatible avec les valeurs de la société française (contre respectivement 28% et 11% pour la religion catholique et 34% et 25% pour la religion juive).

On savait l’opinion publique française pessimiste et inquiète depuis longtemps. On la découvrait à chaque enquête annuelle de plus en plus défiante.  On la mesure maintenant dans le repli, la crispation identitaire et un rejet profond de l’Islam.