ET SI ON FAISAIT DE LA FRANCE UN PARADIS FISCAL ?
22 mai 2013
La mode est à la répression de la fraude fiscale. Sans jamais se poser la question du « pourquoi elle est nécessaire ». J’entendais récemment notre Garcimosco se gausser des pas de géants faits par l’Europe pour lutter contre l’évasion fiscale qui, semble-t-il, ne toucherait pas que la France. Mais la France surtout aurait-il dû préciser. L’actualité apporte un éclairage saisissant de la situation dans laquelle se trouve notre pays : l’an passé, plus de 8 000 contribuables ont payé plus de 100% de leurs revenus en impôts. Il faudrait ajouter qu’ils étaient 11.960 foyers à être imposés à plus de 75% de leurs revenus, et 9.910 à l'être à plus de 85%". Cela s’appelle du racket ! Et notre Casanova du Budget peut préciser qu’ils sont broutilles sur les 37 millions de foyers fiscaux que compte notre pays, ils n’en sont pas moins le symbole d’une politique de stigmatisation stupide qui ne rapporte pas grand-chose en regard des dégâts qu’elle fait. En plus, le dit ministre du budget pourrait avoir au moins l’honnêteté intellectuelle de préciser au passage que seuls 50% des contribuables paient l’impôt sur le revenu. C’est beaucoup demander à ces obscurantistes pétris de leur idéologie qui ont de la réalité économique et des rouages qui la gouverne la vision d’une grenouille décérébrée. La France est un enfer fiscal avec tous les inconvénients qui en résultent.
La guerre contre les paradis fiscaux ne changera rien à nos problèmes.
Le but est avant tout psychologique : faire croire au bon peuple que l’évasion fiscale est la source de tous nos maux et il faut donc la rendre insupportable. Qu’elle soit inadmissible et qu’on exige de certains de nos voisins de mettre fin à des systèmes ou des organisations qui favorisent ce genre de sport de saute-frontière est évidemment hautement souhaitable. Personne ne reprochera aux états de l’union d’arriver à s’entendre pour éradiquer ces pratiques, on ne peut que s’en réjouir. Encore que le fait qu’elles aient duré si longtemps au vu et au su de tous, ne rend pas très confiant dans le résultat. Je ferais même remarquer que, quand bien même nous débusquerions la plupart de nos fraudeurs, nous continuerions de porter le fardeau de la dette. Et que, quand bien même ils paieraient leurs impôts, cela ne changerait en rien notre déficit de compétitivité. Arrêtons donc d’amuser la galerie !
La France est confrontée à une surfiscalité paralysante.
Là est le vrai problème. La fiscalité de notre pays est un empilement grotesque d’impôts et de taxes qui pèsent autant sur les entreprises que sur les ménages. Elle rend impossible la constitution d’un capital par l’investissement et l’initiative privée. Elle décourage l’argent d’aller se placer dans l’économie réelle, tant le rendement est devenu dérisoire. L’ISF est une absurdité qui encourage tous les gros contribuables à fuir vers des prairies plus accommodantes. Et l’on s’étonne de voir partir les riches, les cerveaux, les entrepreneurs. Ils ne vont pas toujours bien loin. Ils fuient un enfer qui, non content de sa rançon annuelle, oblige à des démarches humiliantes et à une paperasse tatillonne. Encore si cette surfiscalité servait à faire mieux vivre les Français, il y aurait au moins une justification. On en est loin : c’est l’image d’un état glouton et gaspilleur que 50% des redevables ont à l’esprit en observant l’utilisation qui est faite de leur sacrifice pour assurer la distribution aux autres, ceux « qui touchent », toujours les mêmes, toujours plus nombreux, où l’argent disparait comme dans un tonneau des Danaïdes.
Devenir un paradis fiscal.
Ce serait pour notre pays, retrouver un taux de prélèvement obligatoire normal, dans la moyenne de nos partenaires. Ce serait graver dans le marbre le régime fiscal afin qu’il ne soit pas modifié à l’infini par tous les gouvernements de passage, créant cette instabilité si peu propice aux investissements et aux affaires. Ce serait aussi faire le ménage dans le fouillis des prestations sociales qui s’empilent à n’en plus finir et qui ruinent la France un peu plus chaque jour. Ce serait mener à bien les réformes nécessaires pour économiser le denier public : administration simplifiée, réduction du nombre des fonctionnaires pour en faire passer le nombre de 6 millions à 4 millions. Ce serait enfin bâtir un dispositif fiscal qui favorise la production en privilégiant tout ce qui participe au développement économique et à la création d’emplois. Nous verrions alors affluer les capitaux, revenir les fortunes, et par la diminution du chômage avec le retour de la croissance, nous pourrions tenir nos engagements de réduction des déficits et prendre le chemin du désendettement.
Un rêve penserez-vous. Certes, mais pas irréalisable. Encore faudrait-il en avoir la volonté politique.
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