HISTOIRE
A QUOI SERT L’UMP ?
CHOMAGE : L’IMPUISSANCE ?

DEFICIT, ECONOMIES, TRAJECTOIRES ET Cie…

Baisse des charges

Le sombre Ayrault qui mérite de plus en plus cette appellation, a envoyé ses lettres de cadrage à ses ministres pour économiser 5 milliards de plus, pour compenser le manque à gagner des rentrées fiscales liées à l’atonie de la croissance. Et il paraît que chacun y va de son complet pour tenter de préserver son pré carré intact. Ce serait risible si ce n’était pas tragique.

D’abord les 5 milliards en question sont de fausses économies dans la mesure où elles ne sont pas le produit de réformes structurelles, mais de simples « gels » de dépenses qui ne demanderont qu’à repartir au moindre prétexte. C’est ensuite une goutte d’eau dans la mer des 400 milliards du budget de l’Etat. C’est surtout un petit effort par rapport au besoin qui se situera, si les perspectives de croissance se vérifient pour 2014, aux alentours de 15 à 20 milliards d’euros, peut-être bien plus. Les projections européennes nous situent donc à 3,7% de déficit fin 2013, et sur la même trajectoire à 3,9% fin 2014 au lieu des 2,2% prévus. 1,7% d’écart qui se chiffre à environ 32 milliards d’euros.

Mais cela n’empêche pas l’Elysée de maintenir mordicus que l’objectif de l’équilibre sera atteint en 2017. Un vœu de son locataire de plus en plus pieu, paradoxal pour quelqu’un qui ne croit pas. Il ferait bien de prévoir un voyage à Lourde d’ici là. On ne sait jamais.

Pourtant, revenir à 3 % de déficit dès fin 2013, ce serait possible, si on le voulait, au lieu d’atermoyer en attendant des rapports qui existent déjà ou en comptant sur un retournant de situation quasi miraculeux. Il faudrait prendre le taureau par les cornes.

Comme on ne peut pas espérer une croissance de l’économie française alors que celle-ci subit les prélèvements les plus élevés de tous les grands pays développés et que ces prélèvements ont encore été accrus massivement depuis deux ans, c’est bien dans les dépenses qu’il faut tailler, la folie fiscale ayant épuisé le filon des hausses d’impôts qui font même débat au sein du PS.

Sans tomber dans la grande toilette budgétaire qui permettrait d’économiser 60 milliards d’euros, comme le préconise Agnès Verdier-Molinier, de l’IFRAP, trouver les 20 milliards réclame juste un peu de courage politique.

Sait-on, par exemple, que nos fonctionnaires sont les seuls au monde dont l’horaire légal de travail est de 35 heures par semaine. Le coût de cette application par décrets aux trois fonctions publiques (Etat, collectivités locales, hôpitaux) de la loi est de 25 milliards d’euros par an. Pourquoi ne pas supprimer ou aménager ces décrets ?

Autre exemple : les horaires obligatoires de présence à l’école de nos enseignants du secondaire sont les plus légers au monde : 15 à 18 heures par semaine. Dans de nombreux pays, les enseignants remplissent à l’école un emploi à temps complet. Sans aller jusque-là, on pourrait augmenter de deux heures par semaine leurs obligations de présence et il ne serait alors plus nécessaire d’augmenter leur nombre comme le gouvernement l’a prévu. On pourrait ainsi trouver au moins une dizaine de milliards d’euros d’économies.

Dans tous les pays du sud de l’Europe et en Irlande, les salaires des fonctionnaires ont baissé, de 30 % en Grèce, de 14 % en Irlande. Ceux de nos fonctionnaires ont fortement augmenté par rapport à ceux du secteur privé. Depuis vingt ans, leur hausse dépasse celle du privé de plus de 25 %. Une baisse de 5 % des salaires des fonctionnaires procurerait 13,5 milliards d’euros d’économies par an.

Les dépenses sociales pourraient être maîtrisées si, comme la Suède, nous établissions un guichet unique de distribution des allocations avec un plafond par ménage du total de ses allocations. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont en train de suivre cet exemple. On pourrait ainsi économiser plus de 20 milliards d’euros par an.

Le gouvernement pourrait trouver dans le dernier rapport de la Cour des comptes d’autres sources d’économies, comme l’aide aux buralistes (300 millions d’économies possibles), les aides à la presse (dont le total atteint 1,6 milliard d’euros par an). Et il existe des dizaines de micro-niches identiques qui pourraient très bien être supprimées.

Et puis il reste toujours la possibilité d’ajuster le taux de TVA. Et au lieu d’augmenter le taux intermédiaire de 7 à 10%, qui frappe nos activités franco-françaises, il vaudrait mieux cibler le taux de 19,6% qui concerne notre consommation de produits importés pour plus de la moitié, avec l’amélioration de notre compétitivité par l’allègement des charges salariales que cette augmentation permettrait. Compétitivité veut dire emplois, et donc rentrées en plus et dépenses en moins pour l’Etat.

C’est en réduisant leurs dépenses publiques que de nombreux pays développés ont retrouvé le plein-emploi (Australie, Pays-Bas, Suisse) ou s’en approchent (Allemagne, Suède, Finlande, Canada).

Et ce n’est pas en ménageant la fonction publique qu’il réduira la voilure ! Dur-dur de taper sur son propre électorat, mais il n’y a pas d’autre solution. S’il continue à se dérober devant l’obstacle des réformes structurelles générant de véritables économies, le gouvernement est condamné à l’échec.

Et nous d’en subir les conséquences !


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