HISTOIRE

SEGOSHOWBOBOZENITH

Nous n’en avons vu que quelques extraits parcimonieusement retransmis dans les JT de France et de Navarre. Mais éloquents tout de même ! Faire venir des groupes musicaux à la mode pour être sûr d’avoir du monde, c’est une vieille ficelle que les Jeunes Giscardiens utilisaient déjà il y a plus de trente ans. Mais faire scander « Fra-ter-ni-té » par la foule, cela tient davantage du show « nouvelle église d’Amérique » avec le révérend père "machin chose"… La Ségo n’est jamais en mal d’inspiration pour faire son spectacle. Même la tenue genre « blouse » de maquignon auvergnat revue par Jean-Paul Gautier sur jean pour faire plus « popu-Malika » était faite pour paraître dans le coup. Plus «gauche bobo », tu meurs !!!!

Mais pourquoi faut-il que quand elle parle, cela sonne faux ? Pourquoi ces formules soigneusement préparées, tellement qu’elles en paraissent apprêtées, téléphonées, convenues ?… Enfin, pourquoi cette propension à se victimiser pour mieux faire croire à une volonté forte de rester debout ? Cela confine à la paranoïa. Et cette diction d’institutrice avec ce ton bien particulier de la pensée péremptoire qui agace plus qu’il ne convainc !

                                                                              

Quand on fait la somme de toutes les difficultés qui se sont accumulées sur la France

sans que cela soit de notre fait, depuis l’élection présidentielle, on se dit, rétrospectivement que oui, vraiment, on l’a échappé belle !

                                                                                                                                                           


UPM : INVENTAIRE POUR UNE URGENCE

La sauvegarde de la Méditerranée est l’un des thèmes fondateurs de l’Union pour la Méditerranée, chère à notre Président. La « Grande Bleue » est une mer fermée qui cumule un certain nombre de risques pour lesquels des solutions existent mais rarement appliquées sur ses rives, autrement que localement.

                                                                                          

La pêche industrielle vide la mer de ses poissons. La crise du thon rouge en est un exemple significatif. Mais si un pays comme la France applique les consignes de la Commission européenne, des pays comme la Turquiequi monte en puissance ne sont pas tenus par les quotas imposés. Une première urgence : mettre fin à la surpêche qui menace de nombreuses  espèces.

La Méditerranée est aussi en danger sur le plan de la biodiversité. Une richesse exceptionnelle qu’elle doit à son histoire géologique. Plus de 10 000 espèces dont un quart sont endémiques. Certaines sont sur le chemin de l’extinction comme le phoque moine.  Une expérience d’aire marine protégée pour les mammifères marins est menée avec succès par l’Italie, la France et Monaco. Mais  il n’en existe pas suffisamment. Il faudrait atteindre au moins les 10% de surface prévue par la convention sur la Diversité biologique signée en 1992 sous l’égide de l’ONU. Seconde urgence : mettre l’accélérateur pour que cet objectif soit atteint.

Le béton colonise le littoral avec la pollution que toute urbanisation apporte. Plus de 40% des bords de mer sont aujourd’hui rendus artificiels par les équipements, les routes, les ports…sans parler des industries, aéroports. La bande côtière est d’autant plus fragilisée que les installations humaines se concentrent sur les parties les plus habitables. La disparition des zones humides contribuent à appauvrir la diversité biologique autant  que la production des déchets et des eaux usées qui se déversent la plupart du temps sans épuration. Troisième urgence : préserver le littoral naturel.

                                                                                      

Le tourisme, corollaire du constat précédent et dont le développement continu s’appuie sur les attraits de la « grande bleue », notamment son climat exceptionnel, constitue une pression supplémentaire. Les experts prévoient un accroissement de 80% des visiteurs touristiques d’ici 2025 : 312 millions ! Rien que le développement de la plaisance nécessite toujours plus de ports qui ne servent que 15 jours par an. Or, les ports sont gros consommateurs d’espaces naturels. Aux Baléares, une écotaxe sert à préserver  ou restaurer des espaces naturels. Il arrive en effet que le tourisme excessif tue la poule aux œufs d’or. Quatrième urgence : réorienter le tourisme sur des concepts respectueux de la nature.

                                                                                                                

La mer est devenue une poubelle. Les rejets chimiques des agriculteurs, des industriels, des villes attaquent les reins des cétacés. C’est surtout la rive nord qui est concernée. Trop d’espèces animales se retrouvent avec des taux élevés de zinc, mercure, dioxine et PCB. La solution, c’est la dépollution à 100% des eaux rejetées. Il faut aider les pays du Sud à mettre en place de telles structures. Cinquième urgence : il faut multiplier les stations de dépollution.

                                                                                          

Et puis, il faut mettre en place des autoroutes de la mer pour accompagner le développement du trafic maritime sans compromettre la vie animale. Sixième urgence.

                                                                                                                         

Enfin les effets du réchauffement climatique sont amplifiés par le caractère semi-fermé de la mer. L’augmentation de la température a déjà fait apparaître des espèces subtropicales. Phénomènes météo violents, diminution des précipitations, modification des écosystèmes… Il faut trouver de nouveaux équilibres, aussi naturels que possibles. Ainsi,en Espagne, on réintroduit des tortues couannes pour contrer la prolifération des méduses. Dernière urgence.

                                                                                                                   

Voilà de quoi alimenter en programmes concrets l’Union Pour la Méditerranée portée sur les fonds baptismaux le 13 juillet dernier.

                                                                                              

                                                                                                                                              


SARKO TIENT SON CAP

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Face à la tempête financière et à une croissance qui plonge, Nicolas Sarkozy a souligné la gravité d'une crise qui peut susciter "la peur",  mais s'est engagé à protéger les Français de ses effets et à continuer les réformes.

Devant près de 4.000 personnes rassemblés à Toulon -élus, responsables socio-économiques et militants UMP- et une partie de son gouvernement, le chef de l'Etat a énoncé son diagnostic d'une crise causée par un "capitalisme perverti" et s'est prononcé, comme il l'avait fait à New York, pour une "remise à plat" de l'ensemble du système financier international. Il a tenu un langage de "vérité", seul capable à ses yeux de "rétablir la confiance" et de "vaincre la peur" qui s'est emparée des Français, en précisant que la crise "est en train de bouleverser le monde", qu’elle "n'est pas finie", que "ses conséquences seront durables" et que la France ne sera pas "à l'abri" : « elle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat".

Comme il l'avait déjà fait mardi de la tribune de l'ONU à New York, Nicolas Sarkozy a dénoncé les défaillances

Entre autres "cibles" d'un "capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à le pervertir, il a visé les rémunérations des dirigeants d'entreprises et des opérateurs financiers, comme les "parachutes dorés", qui "doivent désormais être encadrés" pour mettre fin aux "abus" et aux "scandales". A défaut d'accord entre professionnels, le gouvernement "règlera le problème par la loi avant la fin de l'année". Nicolas Sarkozy a également réaffirmé sa volonté de voir "les responsables de ce naufrage" sanctionnés, "au moins financièrement".

Pour rassurer les épargnants, le président a pris "l'engagement solennel" que l'Etat garantirait "la sécurité et la continuité" du système bancaire et financier français s'il était menacé par la crise : "Je n'accepterai pas qu'un seul déposant perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révèlerait dans l'incapacité de faire face à ses engagements", a-t-il précisé.

Nicolas Sarkozy a souhaité comme remède que le sommet international qu'il a proposé soit l'occasion d'une "remise à plat" complète du système, "comme on le fit à Bretton-Woods après la Seconde Guerre mondiale".

Mais il a aussi estimé que la crise "appelle à accélérer le rythme des réformes et non à le ralentir".

Il a confirmé le lancement d'une deuxième étape de la réforme de l'Etat, de celles des collectivités locales et de la taxe professionnelle, tout comme la suppression de "30.600 emplois publics" en 2009. Il a refusé toute "hausse des impôts et des taxes qui réduirait le pouvoir d'achat des Français".

Un discours en droite ligne de ses engagements de sa campagne et de la politique suivie depuis son élection. Le Président est plus que jamais convaincu qu’il faut changer la France.

 

                                                                                                                                                    


POSTE RESTANTE

LaPoste_fr 

 

En France, il y a des indécrottables du service public de conception soviétique : « au nom de l’égalité », il faut faire payer tout le monde pour le service auquel « J’AI » droit. Pourtant une entreprise de service public peut en assurer les missions, sans pour autant être d’Etat. Et nous avons dans notre vie quotidienne de nombreux exemples de délégation de service public à une entreprise dite « privée » dans les transports, dans l’éducation avec les écoles sous contrat, dans l’énergie où le marché s’ouvre timidement….

La Poste française n’y échappera pas. D’ailleurs le fait qu’elle soit publique ne garantit pas forcément l’efficacité. Il suffit de regarder autour de nous en Europe pour s’apercevoir que d’autres pays ont recours à des entreprises privées et que le service n’est pas plus mal assuré, sinon mieux, comme en Suède.

                                                    

Comme le souligne Paul BUREL, dans un excellent éditorial d’Ouest-France, ce jour, le statu quo est impossible. Pour une raison simple : la concurrence totale sur le marché européen des services postaux, c’est pour 2011. Il vaut mieux en effet s’y préparer. Et notre poste lourdement endettée, aura grand besoin de capitaux pour faire face à la concurrence. Ne pas évoluer, c’est signer l’arrêt de mort de l’entreprise à très court terme. L’ouverture du capital est indispensable ainsi que le changement de statut.

 

Doit-on le craindre ? les exemples de ces dernières années : Air France qui est devenu un géant mondial du transport en absorbant KLM, France Télécom et sa filiale Orange qui reste l’un des leaders du marché de la téléphonie, GDF allié à Suez pour survivre face à des « Gazprom », montrent que les privatisations ont été salvatrices pour leur activité. Avec des ajustements de personnel à la clé, c’est vrai. Mais c’était vital. Peut-on résister à la concurrence, puisqu’elle est inévitable, avec des comportements d’administration et de monopole ? Evidemment non !

                                                                         

La marge de manœuvre du Gouvernement est mince sur ce dossier. Les Français sont conservateurs et se laissent facilement convaincre par le discours des nostalgiques de tout poil du service public à la Française, avec fonctionnaires pléthoriques et mal payés, tarifs régulés, et renflouement annuel par les caisses de l’Etat. Sauf qu’aujourd’hui, l’Etat est à poil et interdit de chéquier. Il va donc falloir communiquer et … convaincre pour désamorcer une grogne qui pourrait bien cristalliser sur le « postier ».

                                                                     

Car, en matière postale aussi, il y aura un « prix du marché ». Comme pour l’électricité, l’Etat peut dans un premier temps « réguler » les tarifs. Mais c’est une pratique qui n’est pas sans inconvénient.

                                                               

La régulation des tarifs EDF qui permet à l’entreprise nationale de faire du dumping tout en conquérant des territoires, et empêche ses concurrents français de se développer à armes égales, outre qu’il cache la réalité des prix réels aux consommateurs, aura forcément une fin. Ce jour-là EDF sera face aux géants étrangers sans le filet protecteur que représenteraient des concurrents nationaux suffisamment costauds.

                                                                      

Que les Français se rassurent. Dans les autres pays d’Europe, les citoyens ne se posent pas ce type de question. Je n’ai pas le sentiment qu’ils vivent plus mal que nous.

                                                                         

                                                                                                                                             


SARKO ET LE CAPITALISME

Sarkozy conf de presse 

Les commentateurs sur la petite lucarne s’étonnent du discours de Nicolas SARKOZY sur la crise financière. Tiens, il n’est plus « ultra libéral » !

Il ne l’a jamais été. Ils n’ont qu’à relire ses discours.

 

Voici un extrait :

« Si je suis élu, je proposerai à nos partenaires d’assigner comme missions à la zone euro la moralisation du capitalisme financier et la promotion d’une économie de production contre une économie de spéculation et de rente.
Je crois dans la force créatrice du capitalisme mais je suis convaincu que le capitalisme ne peut pas survivre sans une éthique, sans le respect d’un certain nombre de valeurs spirituelles, sans l’humanisme, sans le respect de la personne.
Je suis convaincu que l’économie a besoin de souplesse et qu’empêcher de licencier empêche d’embaucher. Mais je ne peux pas admettre que quelqu’un puisse être licencié sans qu’on lui dise pourquoi.
Je trouve normal que celui qui prend des risques et qui réussit puisse être bien payé. Mais je trouve inadmissible les parachutes en or pour ceux qui échouent.
Je ne crois pas à la pérennité d’un capitalisme dans lequel l’homme ne compterait pas, dans lequel le chef d’entreprise n’aurait de responsabilité que vis-à-vis de ses actionnaires sans en avoir aucune vis-à-vis de ses salariés, de la société, de son pays, des générations futures.
Je ne crois pas à la survie d’un capitalisme financier qui exige des rendements tellement exorbitants qu’aucun investissement à long terme n’est possible.
Je ne crois pas à l’efficacité d’un capitalisme où m’on s’enrichit plus en spéculant qu’en entreprenant et en travaillant.
Je ne crois pas à l’efficacité d’un capitalisme où l’on s’enrichit par la rente sans rien faire ni prendre aucun risque.

Je ne crois pas à la survie d’un capitalisme déshumanisé où toute la propriété est diluée dans la Bourse, où l’actionnaire n’a plus aucun lien avec l’entreprise et avec ceux qui y travaillent, où l’entreprise n’est plus une communauté humaine.
Je veux l’Europe, mais une Europe qui contribue à rééquilibrer le capitalisme financier dans un sens plus favorable à l’entrepreneur et au capitalisme familial.
Je veux l’Europe, mais une Europe qui travaille à humaniser et à moraliser la mondialisation.
Je veux l’Europe, mais une Europe qui revalorise le travail et qui rende plus équitable le partage des richesses entre le capital et le travail.
Si je suis élu je proposerai à nos partenaires qu’ensemble nous décidions de moins taxer le travailleur. De moins taxer le producteur de richesse et davantage la richesse produite. De moins taxer le travail et davantage la pollution et la consommation. Ce serait le premier pas vers l’harmonisation fiscale européenne et vers une forme de préférence communautaire. J'ose le mot : Etre Européen c'est préférer l'Europe.
Je veux l’Europe mais une Europe qui s’efforce de fonder l’ordre du monde sur les valeurs spirituelles et morales qu’elle incarne aux yeux de tous les hommes et qu’elle doit continuer d’incarner.
Je veux l’Europe mais une Europe qui donne au monde l’exemple d’un nouvel humanisme par lequel l’homme, cessant de vouloir dominer la nature, forgera avec elle une alliance d’où naîtra la civilisation du futur.
Je veux être le Président d’une France qui comprenne que l’Europe est la seule chance pour éviter la mort d’une certaine idée de l’homme, pour que cette idée demeure vivante dans le dialogue des civilisations et des cultures…
Je veux être le Président d’une France qui engagera la Méditerranée sur la voie de sa réunification après douze siècles de division et de déchirements.
Jamais peut-être n’a-t-il été aussi nécessaire, aussi vital pour l’Europe et pour le monde de poser à l’homme méditerranéen la même grande question que Jean Monnet posait il y a plus d’un demi-siècle à l’homme européen. »

 

C’était à Strasbourg, en 2007, pendant la campagne présidentielle. N’allez pas me dire qu’il n’a pas de suite dans les idées. Vous aurez peut-être déjà un avant-goût de ce qu’il va dire à Toulon.

 

                                                                                                                                                        


SARKO MET-IL LA REPUBLIQUE EN DANGER ?

Sarko elysée

 

L’hyperprésidence, la Présidence impériale, la monarchie élective…. Les contempteurs de Nicolas SARKOZY ne manquent pas de vocables ni d’images pour exprimer leur paranoïa. De Jean-François KAHN, le plus prolixe à François BAYROU le plus moraliste, pas un ne manque pour dénoncer la dérive « antidémocratique » de nos institutions sous l’ère sarkozienne. Il est accusé de tous les maux : dirigiste, absolutiste… On l’accuse de trancher tout, de décider de tout, de parler à la place de ses ministres, de ne laisser aucune place à son premier ministre.

                                                                                           

Là encore, il faut dire que par nature, le Président tend souvent le bâton pour se faire battre… à moins que ce ne soit un jeu pour « réveiller » ses adversaires. C’est vrai, il a la volonté affichée d’exercer tous les pouvoirs de la présidence, qui sont vastes, et de les assumer de manière provocatrice. C’est un Président réactif, qui bouge tout le temps, pour qui il n’y a pas de petit sujet. Mais aussi, il s’engage personnellement et paie « cash ». L’a-t-on seulement vu se plaindre ou chercher à biaiser ?

                                                                                                               

Mais s’il en fait tant et si cela se voit autant, c’est bien parce qu’en face, il n’y a rien. Quelle personnalité de l’opposition est en mesure de lui tenir la dragée haute : aucune. C’est le trop plein et la cacophonie. Et ça joue plutôt petit bras. Etonnons-nous que Nicolas SARKOZY domine la scène politique. Prenons un exemple : la réforme de constitution. L’opposition de gauche a trouvé le moyen de voter contre alors qu’elle réclamait depuis longtemps la plupart mesures qu’elle contenait. On ne peut faire plus ridicule ! Il n’y a que Jack LANG qui n’a pas voulu se déjuger.

                                                                                                                          

On attendait un Président clanique : il nous a offert l’ouverture. Et pas n’importe laquelle. Ce sont de gros poissons qu’il est allé pêcher : Bernard KOUCHNER, Jean-Pierre JOUYET, Martin HIRSCH, Eric BESSON, … sans parler de la collaboration d’Hubert VEDRINE (rapport sur la mondialisation), de Jacques ATTALI (croissance), Alain BAUER, Kofi YAMGNANE, sans parler de l’élection de DSK au FMI, et maintenant  Claude ALLEGRE…

Ce sont ses amis que le Président malmène. Et on lui doit un des gouvernements les plus audacieux, innovant, surprenant. Un gouvernement composé sans parti pris ni sectarisme. Mieux même, il a confié à des femmes –et pas n’importe lesquelles- des responsabilités que la gauche n’a jamais eu le courage d’afficher. Rachida DATI, Rama YADE, Fadela AMARA sont autant de crève-cœur pour les sympathisants de gauche à les voir dans un gouvernement de « droite ». De quoi effectivement assurer à Nicolas SARKOZY une hégémonie politique incontestable, qu’il tient autant de son style, de sa capacité à rassembler que de la faiblesse de ses adversaires.

                                                                                                                          

Et qu’on ne parle pas de pouvoir autoritaire quand on a vécut les épisodes de cacophonie gouvernementale dont les auteurs en d’autres temps auraient été sommés de démissionner sur le champ. Au contraire, il a dépoussièré le "rituel" du conseil des Ministres pour en faire le lieu de débat d'une équipe.

                                                                                                                         

Même l’épreuve de force attendue avec les syndicats sur les réformes qui devaient (fortement) fâcher n’a pas eu lieu. C’est sous SARKOZY que les partenaires sociaux signent l’accord sur la flex-sécurité. Jamais les syndicats n’ont été autant consultés, en direct, par téléphone ou en déjeunant. On lui doit aussi la modernisation du marché du travail, l’accord sur la représentativité et le financement des syndicats, les fondements de la démocratie sociale, … Et c’est lui qui fait voter une réforme constitutionnelle qui encadre davantage les pouvoirs du Président et qui renforce les pouvoirs du parlement.

Alors, vraiment voilà un drôle de dictateur ! De tous les présidents de la Vème, c'est lui qui a le moins de pouvoirs.

                                                                                                                     

En fait c’est la visibilité qu’il donne de l’exercice de ses pouvoirs qui font de lui un « hyper président ». Mais il n’y a rien d’inédit dans leur pratique. Ce qui renforce l’impression, c’est aussi sa façon sans pareille de provoquer par ses propos, d’énerver certains en les poussant à bout. Donc, ce n’est pas sur le terrain de ses pouvoirs qu’il faut chercher la spécificité de la Présidence à la SARKOZY, mais dans ce qu’il est, dans sa nature et dans son style. Il ne sait pas faire semblant !

 

 

                                                                                                                                            


SARKO MERITE-T-IL TANT DE HAINE ?

Sarko élysée 

 

Maintenant que sa cote d’amour auprès des Français revient dans des proportions plus raisonnables, essayons de nous pencher sur le cas qu’il représente. Dans tout ce que j’entends autour de moi, et surtout de mes amis qui votent à gauche, rarement personnage politique aura été autant exécré, aura suscité autant de haine, aura été suspecté d’autant de cynisme.

                            

Le Président exerce son pouvoir avec une frénésie qui peut étonner. On le savait hyper actif pour l’avoir vu fonctionner dans les différents ministères où il est passé. De la même façon, on le retrouve « hyper Président » comme beaucoup de commentateurs se sont complus à la décrire. C’est  un impatient qui aime en découdre avec la réalité. Evidemment, ça nous change des Présidences un peu compassées de MITTERRAND et de CHIRAC, où la distance, la parole rare et le cérémonial avaient leur place privilégiée. A l’inverse, Nicolas SARKOZY est un président ostentatoire qui ne cache rien, qui se présente à nous comme il est, avec ses compétences et ses faiblesses.

                                                              

Nous essaierons de répondre à deux reproches qui lui sont faits couramment : celui de contrôler les médias et celui d’avoir des hyper pouvoirs et donc de se comporter en despote. Il y a là de quoi alimenter deux chroniques.

                                                                            

Voyons ce qu’il faut penser du reproche, quand ce n’est pas du procès, de mainmise sur les médias. Il est vrai que ses nombreuses amitiés et relations privilégiées avec des patrons de grands médias peuvent accréditer l’idée de complaisances ou de complicité politique. De là à en faire un expert en manipulation, un diable qui tirerait les ficelles et un grand méchant qui ferait tomber les têtes, il n’y a qu’un pas.  Et comme il ne se cache pas de ses amitiés et qu’il sait les rappeler aux journalistes à tout propos, quand ce n’est pas de la provocation, les exemples abondent pour illustrer l’accusation. Mais quel homme politique un tantinet haut placé n’a pas exercé ce genre de pression. Nicolas SARKOZY est-il plus cruel que François MITTERRAND qui pratique les écoutes et bénéficie d’une indulgence curieuse de la presse qui savait mais ne publiait pas : sa fille cachée, son amitié avec René Bousquet… ?  

                                                                        

SARKOZY a les médias à sa botte et ne se contente pas de punir ceux qui disent du mal. Il occupe le devant de la scène en permanence avec leur complicité.  Et c’est vrai que notre Président fait souvent la une des journaux et des « 20 heures ». La parole présidentielle occupe l’espace, tous azimuts. A nous donner le tournis. Mais les médias ne sont que le reflet de son hyper activité. Et à bien y regarder, sur l’actualité des dix derniers mois, on peut dire que s’il a des amis dans la presse, cela lui a valu peut-être quelque traitement de faveur, mais chaque fois cela s’est retourné contre lui… Et il l’a chèrement payé. En fait, la communication élyséenne est experte en matière d’agenda : la fameuse théorie du « story telling » qui veut qu’on raconte une histoire avec chaque jour un épisode. Et les médias se sont fait piéger un temps, débordés par une mobilité et une accumulation de sujets qui les obligeait à suivre sans avoir la maîtrise.  Encore faut-il qu’ils soient eux-mêmes complices de ce zapping permanent. D’ailleurs ils ne se sont pas gênés pour  accompagner la chute du Président dans les sondages.

                                                                                           

C’est que la gent médiatique n’échappe pas aux défauts de notre époque dont le principal se nomme « conformisme » et fait que tout le monde pense la même chose en même temps. Il a suffi que « lyncher SARKOZY soit plus vendeur que l’encenser » pour que l’ironie, le scepticisme et la diatribe retrouvent leur place. Et rien n’y fait : on dénonce le clinquant du voyage en Egypte, on brocarde la « politique de civilisation », on s’offusque qu’un élève de CM2 puisse prendre en charge la mémoire d’un enfant victime de la Shoah…. La télé publique sans pub, une idée qui devrait réjouir, soulève des objections, la prime de 200 € aux personnes âgées tombe à plat… Si le Président est le roi de la communication, on peut dire qu’il se débrouille vraiment mal ou que ses amis sont aux abonnés absents.

C’est qu’il ne suffit pas d’être ami avec Bouygues, Bolloré ou Lagardère pour n’avoir que des retours favorables dans les médias. Pour une raison toute simple : les vrais patrons éditoriaux, ce sont les lecteurs pour les journaux écrits et l’audimat pour les journaux télévisés…

                                                                  

Autrement dit, l’accusation ne tient pas. Le Président peut  demander un service, peut se venger de tel ou tel qui lui a déplu. Pas de quoi crier au loup ! Il n’en tient pas pour autant la maîtrise de l’information. Il peut chercher à occuper la scène médiatique parce qu’il sait y faire, mais on ne peut pas parler d’information « tenue » ou de médias réduits à la propagande. Par contre n’est-il pas normal qu’on rende compte d’une activité productive et importante comme celle qui l’a conduit à intercéder entre la Russie et la Géorgie avec le succès que l’on sait ?

                                                 

Autrement dit, le Président fait le « job » à sa manière, en sachant qu’il « part à fond, et qu’ensuite il accélère…. » ! Aux médias de s’organiser pour suivre…..

 

 

                                                                                                                                                      


DIX ... !!!

... C’est le nombre des sujets qui fâchent les enseignants du Maine-et-Loire. Que faut-il en retenir ?

                                                                          

Il me semble que j’ai quelque expertise en la matière, ayant passé 42 années de service dans la « grande maison ». Eh bien il faut dire qu’excepté une, elles ne tiennent pas la route !

Nos amis prof’ des écoles et autres établissements ne veulent pas voir que ce sont eux qui mettent l’école en danger, en s’accrochant par idéologie à un modèle qui conduit à l’échec un trop grand nombre d’élèves. Et cela depuis maintenant vingt cinq ans, au moins.  Ils ne voient pas que leur idéal, aussi respectable soit-il, les conduit à un prosélytisme qui forme leurs élèves à un monde qui n’existe que dans leur imaginaire. En bref, leurs positions dénotent un conservatisme qui doit bien cacher « quelque chose » en même temps qu’elles font la démonstration d’un refus de s’adapter aux nécessaires évolutions.

                                                                             

Non, les suppressions de postes n’appauvrissent pas le service public d’éducation. D’abord parce qu’elles ne concernent pas les personnels qui sont en poste dans les classes, ensuite parce que le seul moyen d’adapter les effectifs enseignants à l’évolution démographique c’est de ne pas remplacer les départs à la retraite. Si l’augmentation du nombre des enseignants avait été une solution pour plus d’efficacité, alors nous devrions en vivre le constat tous les jours. La compensation des réductions, comme promis, se retrouve dans l’amélioration des salaires. 

                                                     

Non, le soutien quand il ne sait pas fonctionner autrement que dans un réseau « collectif » n’est pas la meilleure solution…Mais le personnel est réticent à faire de l’action vraiment personnalisée. Je l’avais constaté dans mon collège quand nous expérimentions des stratégies de groupes de niveau. Comme l’écart se creusait entre les bons et les … « moins bons », malgré le soutien effectif mis en place, il a fallu arrêter au nom de « l’égalité » ! Les enseignants itinérants des fameux « réseaux » seront plus utiles à faire du soutien « sédentaire » dans une école où ils seront complètement intégrés.

                                                                             

Non, la semaine de quatre jours n’est pas une hérésie. Elle est une adaptation logique à notre genre de vie actuel. De même que la semaine de cinq jours avec le repos du jeudi correspondait à un rythme de vie de la société, aujourd’hui disparu. Rien n’empêche les enseignants de placer les deux heures de soutien le mercredi matin, mais curieusement, bien peu d’écoles y songent. Les chronobiologistes ont le dos large. Ils se seraient arrachés les cheveux avec le horaires –études surveillées comprises- de l’école des années 50.

Non, l’école après l’école ou encore « accompagnement éducatif » n’est pas la propriété des seuls enseignants, dès lors qu’elle est organisée dans le cadre du projet d’école. Faire intervenir des personnes extérieures dès lors qu’elles ont les compétences reconnues pour remplir les tâches qui leur sont confiées n’est pas choquant. Rien n’empêche d’ailleurs les enseignants de l’école, qui sont les mieux placés, de s’y impliquer.

                                                                            

Non, le service minimum d’accueil ne remet pas en cause le droit de grève. Il est fait pour rendre service aux parents qui n’ont pas les moyens de faire garder leurs enfants. La grève ne pourrait donc exister que si elle gène les usagers du service public ? Moi, je croyais que c’était le patron qui était visé.

                                                                             

Non, avec les horaires qu’ils assurent, les enseignants ne sont pas saturés de travail. Les heures supplémentaires, c’est un moyen de limiter les postes sur plusieurs établissements, dénoncés par ailleurs, en ajustant les services aux besoins horaires de l’établissement. C’est aussi un bon moyen de permettre à de jeunes prof’  de s’assurer un supplément de salaire.

                                                                                

Oui, l’abandon de la carte scolaire peut déboucher sur des phénomènes de ghettoïsation. On connaît la propension de certains parents à rechercher l’établissement « conforme » à leurs vœux. Il faut au contraire trouver des solutions pour « importer » de bons élèves dans les établissements moins biens pourvus ou trop « homogènes » socialement. Vaste et difficile programme. D’ailleurs, c’est à juste raison que le Conseil Général de Maine-et-Loire a mis en place des « périmètres » pour certains collèges.

                                                                         

J’aurai l’occasion prochainement de revenir sur le sujet et de vous faire profiter de mes lectures de l’été, notamment une certaine « lettre » au Ministre Darcos par un certain Jack….

 

 

                                                                                                                                           


RSA AU THV

...Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!

Sans laisser voir, sur son visage,
Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
Ni l'air jaloux ni l'air méchant,
Il retournait le champ des autres,
Toujours bêchant, toujours bêchant !

......

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Martin HIRSCH était l'autre soir, au THV de Saint Barthélemy, l'invité de l'association "Débats et convergences" présidée par Marcel MOULAN et cornaquée par le député Paul JEANNETEAU. C'est d'ailleurs à l'invitation de celui-ci que l'on devait la présence du Haut Commissaire aux "Solidarités Actives"  sur la scène de notre théâtre local. C'est pourquoi j'ai voulu illustrer sa présentation du RSA par ces quelques paroles d'une chanson de Georges BRASSENS. Comme le Martin de la chanson, notre "quasi Ministre" a la même opiniâtreté et la même modestie.

En un exposé très concis, émaillé d'exemples précis et bien choisis, il nous a présenté ce qu'est le RSA, comment on le finance, pourquoi ce type de financement et pas un autre et surtout ce qu'on peut en attendre. Ce dispositif va concerner 3,5 millions de ménages (minimas sociaux, revenus faibles) et met en place un système de complément de revenu qui s'ajoute aux allocations de telle sorte que celui qui reprend un emploi à temps partiel soit gagnant pour parvenir à un montant de 860€, avec un enchaînement dégressif de l'allocation jusqu'à parvenir au plein temps. Il simplifie l'ensemble des allocations existantes en se substitant au RMI,à l'allocation de parent isolé, .... L'ensemble de l'enveloppe des prestations concernées permettra de mobiliser 8,5 Milliards d'Euros ( la taxation du patrimoine comptant pour 1,5 milliard) sans compter l'accompagnement social. Au passage, on découvre que la taxation du patrimoine est la seule solution possible pour mobiliser une enveloppe pérenne dans les délais impartis et sera modeste : pour un patrimoine de 100 000€, on paierait 40€ d'impôt.  La plupart des contribuables paieront moins de 20€. Pas la mer à boire.

La principale innovation consiste dans le mécanisme qui fait que plus le RSA marchera, moins le financement social sera mobilisé. Avec comme aboutissement espéré l'amélioration de la situation de millions de personnes.

Martin HIRSCH, c'est le mécano des cassés du travail !

On aura pu apprécier son langage concret, sa bonhomie et son ouverture d'esprit.

                                                                                                                                                     


RSA CANNIBALE

Anpe 

 

Le RSA qui entrera en vigueur au milieu de l’année prochaine, sera l’une des grandes réformes du quinquennat. Avec lui, le message de la rupture est de retour et nous revient en force, juste à la rentrée, manière de désamorcer, s’il en était besoin, la grogne sociale. En appuyant son Haut Commissaire aux Solidarités, Martin HIRSCH, Nicolas SARKOZY fait une fois de plus la démonstration que l’ouverture n’est pas bidon, qu’il n’a pas d’idée préconçue, pas de préjugé ni d’à priori, du moment que ce qui est fait est bon pour la France. Le RSA, est avant tout une petite révolution sociale, mais c’est aussi un formidable coup politique qui cannibalise la gauche, au moment où celle-ci est plus que jamais inaudible et en ordre dispersé.

                                                                        

L’honnêteté serait de dire que la réforme du RSA a failli être abandonnée. Les obstacles étaient nombreux, et en particulier celui du financement, en période de vaches maigres. Mais le courage sarkozien c’est de ne pas se laisser paralyser par une conjoncture défavorable. Le RSA, consiste, rappelons-le à encourager le retour au travail des exclus, SDF et Rmistes en leur permettant de cumuler un salaire avec leurs maigres allocations, de sorte qu’ils ne refusent plus un travail sous prétexte qu’il ne leur apporterait aucune amélioration de leur condition. Le RSA est sur les rails, aussi parce que son promoteur, Martin HIRSCH a fait preuve  d’une détermination inébranlable et s’est battu bec et ongles pour que son financement soit assuré par des fonds et non un tour de passe-passe budgétaire.

                                                                    

Les voix qui s’élèvent à droite pour dénoncer le recours à la taxation du patrimoine au prétexte que le projet aurait  dû être financé par une réduction des dépenses publiques, ne comprennent pas que l’application des dogmes, aussi infaillibles soient-ils, conduit à la paralysie du pouvoir. Et ceux qui voulaient que ce soit un recyclage à l’intérieur des dépenses sociales en redistribuant le volume financier de la « Prime Pour l’Emploi » (PPE), en fait se contentaient de demander aux pauvres de financer les super-pauvres.

Le choix qui a été fait s’inscrit dans un équilibre. Il n’y a pas de contradiction dans la politique du gouvernement si l’on veut bien voir que les détenteurs du patrimoine, qui ne sont pas tous riches, ont tout de même bénéficié de la loi qui supprime les droits de succession.  Maintenant, ils doivent mettre (modestement) la main à la poche pour combattre l’exclusion. N’est-ce pas un juste retour des choses !

                                                                  

Une fois de plus, Nicolas SARKOZY montre qu’il n’est pas aussi libéral que la gauche veut le faire croire. C’est un pragmatique qui agit en fonction de la conjoncture.  A cette occasion, on a pu voir aussi la vacuité du débat. La gauche ne peut pas faire autrement que d’approuver du bout des lèvres en se livrant à la surenchère devenue « tarte à la crème » à propos du bouclier fiscal et la loi TEPA qui a quand même permis à de nombreux salariés de gagner un peu plus, à des acheteurs de logement de financer plus facilement leur achat, et à des capitaux de partir un peu moins ailleurs. Bien loin d’être une erreur, le « paquet fiscal » comme les gloseurs se plaisent à le nommer, est un soutien à la croissance dans la durée, au moment où elle fait le plus défaut….

                                                    

Le RSA par sa mise en place, s’inscrit dans la volonté de valoriser le travail, et par son financement, il ne contribue pas –c’est une première- à creuser les déficits publics.

Si ce n’est pas de la cohérence !!!!! 

                                                                            

Qui pourrait croire que la gauche aurait fait mieux ? 

 

                                                                                            

                                                                                                                                                       


I HAD A DREAM...


...Ou plutôt un cauchemar.

                                                                                                                                  

Nous sommes en juin 2012, la gauche vient de gagner les législatives après que Bertrand DELANOE ait gagné la Présidentielle. Martine AUBRY a pris la tête du nouveau gouvernement et vient de faire sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée Nationale. Elle vient d’annoncer qu’elle ne rétablira pas les 35 Heures, qu’elle maintient l’essentiel du contenu de la loi TEPA, en particulier le bouclier fiscal et les heures supplémentaires, qu’elle compte amplifier le RSA qui a donné de bons résultats. La croissance sourit à nouveau à la France. Cette croissance que l’environnement international avait plombé jusqu’à fin 2010 et qui est à nouveau portée par une conjoncture très favorable, mais dont naturellement les socialistes s’attribuent les mérites alors qu’ils n’y sont strictement pour rien…

                                                                                                      

Le sale boulot d’assainissement des finances publiques mené par le Gouvernement FILLON jusqu’à la fin 2009, relayé par celui de Xavier BERTRAND ensuite, ayant largement porté ses fruits, Bertrand DELANOE a donné comme consigne de ne surtout rien changer à ce qui a permis à la France de se redresser…. Il se félicite même d’avoir une télévision publique délivrée de la tyrannie de la pub’, oubliant qu’à l’époque il avait fait des réserves sur l’abandon des recettes publicitaires. Bref, un Président socialiste pragmatique qui parade sur une économie saine, tout comme BLAIR avait triomphé en accentuant le réformisme thatchérien… Les socialistes étaient devenus intelligents !

                                                                                                 

Naturellement, j’ai été heureux de me réveiller. Rien ne se passera comme ça ! Le Parti Socialiste est encore pour longtemps incapable de choisir entre le « tout-à-gauche » et « l’alliance avec le centre ». Et son idéologie est corrodée par le double effet de l’ouverture sarkozienne et du décalage avec les impératifs de la mondialisation.

  

                                                                                                                                                                                                                                                                 


TOUT SIMPLEMENT... DEGUEULASSE !!!


J’entends que le reportage de Paris-match sur les talibans qui ont tué nos gars en Afghanistan « fait débat ». Une formule bien pudique pour réagir à un ensemble de documents provoquants, publiés avec l’objectif de flatter un « voyeurisme » macabre. On aurait aimé un peu de retenue, par respect pour notre pays, nos hommes qui combattent, les familles en deuil.

Où se cache la déontologie de journalistes qui ne respectent plus rien, ni leur pays, ni la mort. La mort, évidemment, ça « vend bien ». Faire du fric en faisant la publicité d’assassins et de pillards, je trouve que c’est dégueulasse ! Cet hebdomadaire tombe vraiment bien bas. J’aimais le lire.

 

Dorénavant, je m’en passerai.

                  

                                                                                                                                                  


REVERS LIFTES

Sarkozy conf de presse   L'été avait plutôt bien commencé pour le Président de la République qui avait engrangé quelques succès. La rentrée, après des vacances beaucoup plus discrètes que les précédentes, ne se présente pas mal non plus.

Il vient d'envoyer deux revers liftés vers une opposition qui a bien du mal a rattraper les balles. Il faudrait d'abord qu'elle désigne celui qui en est chargé, notamment au PS. Il y a bien le "Tintin des soviets", mais sa raquette est encore bien petite...

Premier passing shot, le RSA. En soutenant le projet de Martin HIRSCH, Nicolas SARKOZY montre que son "ouverture" n'est pas pipeau et en décidant de le financer par un prélèvement de 1% sur les revenus du patrimoine, il maintient un équilibre avec les mesures précédentes, tout en mettant l'opposition dans l'embarras. Il n'y a qu'à voir la cacophonie que l'annonce a déclenché en face....

Deuxième coup croisé, la nomination de Claude ALLEGRE comme chargé de mission pour organiser les "Assises européennes de l'Innovation". La personnalité de l'ancien ministre a beau être controversée, il n'en demeure pas moins qu'il est de gauche. Il est aussi l'un des plus compétents pour faire aboutir le projet en question, surtout s'il doit déboucher sur des propositions concrètes.

Le Président de la République a fait preuve d'une autorité respectée et bienvenue à l'occasion de la crise géorgienne, et le résultat du sommet européen en est une bonne illustration. D'ailleurs, à l'étranger on ne s'y trompe pas, puiqu'il va recevoir le 23 septembre prochain à New York le "prix mondial de l'Homme d'Etat 2008", décerné par une organisation non gouvernementale américaine, pour récompenser sa détermination et sa persévérance....

Normal que sa cote remonte. C'est mérité !

Pendant ce temps-là, le PS étale le piètre spectacle de son Université de La Rochelle. Certes, François HOLLANDE, dans son discours de clôture, a bien dressé le tableau de ce qui ne va pas dans son parti, mais que n'a-t-il remédié à ces maux puisqu'il les connaît ? En matière de "yapuka", les socialistes sont vraiment les plus forts.

                                                                                                                           


TIBETUDE

Elle nous a refait le coup de la "madone inspirée", même si la référence à Juliette Gréco n'est pas tout-à-fait biblique. Est-ce sa rencontre avec le LAMA (pas Delon, le Dalaï) qui la fait léviter ? Toujours est-il que Ségolène est revenue à ses tics de la campagne électorale. A la Rochelle, elle n'a pas pu s'empêcher de sortir sa petite phrase savamment apprêtée :"aimez-vous les uns les autres, ou disparaissez !". Même si elle n'avait rien de spontané, la phrase se voulait un avertissement préparé par quelqu'un qui sent bien que la mayonnaise ne prend pas. Sa candidature fait l'objet d'un tel tir de barrage au sein de son parti qu'elle a vraiment peu de chances d'en prendre la tête. Or, pour espérer gagner dans le challenge national, il faut "tenir" le parti. Elle est bien placée pour savoir que c'est essentiel. Mais c'est un avertissement à double sens qu'elle donne à ses petits camarades. Ce qui est certain, c'est que le PS ne se débarrassera pas d'elle facilement. Prendra-t-elle le risque de saborder son parti si le sort ne lui est pas favorable au congrès de Reims ? Congrès qui pourrait bien sacrer un "Charles VII". Il faudrait alors une Jeanne d'Arc ! Un rôle qu'elle se verrait bien jouer....

Nom d'un bonze !

                                                                                                                                                      


INCONGRUE

S'il y a bien une chose incongrue en ce jour de deuil national, c'est bien la polémique qui se fait jour sur les circonstances de la mort de nos soldats. Leur corps est à peine refroidi et ils ne sont même pas enterrés que les "docteurs y'a qu'à" et "y fallait..."  s'empressent d'ameuter l'opinion publique. Mais quand je les entends, de François HOLLANDE à Marie-Georges BUFFET, au-delà du commentaire sur la sale guerre d'Afghanistan où nous risquons de nous embourber, que proposent-ils ? Rien. Ils se gardent bien de franchir le rubicon.

Cependant, le peuple a le droit en ce domaine à la transparence. Loin d'être inutile, le sacrifice de nos garçons doit pouvoir servir de leçon. Les familles ont aussi droit de connaître toutes les circonstances. Et surtout, s'il y a eu des erreurs, qu'elles soient sanctionnées et dépassées pour l'avenir. Une clarification sur le rôle de nos soldats ? Certes. Le Président de la République a été très clair, et avec le Gouvernement, il a raison d'accepter un débat à l'Assemblée Nationale. Personne ne trouvera anormal que l'exécutif rende des comptes devant la représentation nationale. Lui et le Premier Ministre les premiers , en sont convaincus.Ils ont déjà annoncé la couleur : aussi douloureux que puisse être l'événement, ils assument pleinement leurs décisions. Et c'est heureux.

Nicolas SARKOZY a voulu aussi témoigner de son émotion et montrer sa solidarité avec nos troupes en allant dès le soir même à Kaboul. Une manière aussi de leur rappeler qu'elles font leur devoir, et qu'il ne changera pas d'avis sur la nécessité de la présence de la France, au côté des alliés, pour combattre le terrorisme. Un signal de fermeté, aussi, à destination de l'adversaire.

Nous découvrons enfin, à cette occasion, que la guerre n'est pas un jeu virtuel. Que la guerre est cruelle et tue. Que l'armement le plus sophistiqué n'empêche pas la "mort d'homme"... Il s'agit de soldats professionnels. Leur vie est nécessairement exposée dès lors qu'ils sont en mission. Ils n'ont pas choisi le métier des armes sans savoir qu'un jour ils pourraient se trouver en situation périlleuse. Aussi, le devoir de la nation, quand le sacrifice ultime a été consenti, est d'apporter aux familles, dont on peut comprendre la douleur, tout le soutien nécessaire dont elles ont besoin pour aujourd'hui et pour l'avenir. Mais il ne sert à rien d'épiloguer sur "pouvait-on faire autrement"....

                                                                                                                                                                   

                                                                                        


LE FEUILLETON DE L'ETE

Plus fort que la romance de l'été sur notre petite lucarne : la préparation du congrès du PS pour l'automne. Chaque semaine apporte ses petites alliances ou trahisons, chaque jour son rebondissement, sa chronique ou sa déclaration faussement improvisée, quand il ne s'agit pas d'une fuite "organisée".

On attend avec impatience le temps fort de cet insupportable suspense, que vont représenter les journées parlementaires de la fin du mois d'août.

Elodie, Christine et Sylvie, Dolorès et la Lolita... chantait BECAUD. Le tube à la mode de cet été serait plutôt "Ségolène, Bertrand, Martine, François et le Pierre.... sans parler du Benoît et du Vincent, du Jean-Marc et de ...Dominique" !

On voit des alliances loufoques se concrétiser comme celle de Martine AUBRY avec les Strausskaniens et les fabiusiens (ce qu'il en reste), et signer un texte commun avec Montebourg, Cambadélis, Moscovici et Lebranchu...

Hollande se marre paraît-il. N'empêche que le vote du congrès en faveur de la réforme constitutionnelle est un échec de la stratégie dans laquelle il a engagé le PS . En a-t-il une d'ailleurs ? Ballotté entre ses "gauchistes" et ses "centristes", il devient de plus en plus difficile de tenir une ligne intermédiaire, tant le parti est constamment déstabilisé par les initiatives présidentielles. "L'ouverture" a atomisé le PS. Le choix d'une alliance est devenu primordial pour espérer reprendre le pouvoir. Le PC étant réduit à rien ou presque, il faudra choisir entre Besancenot et Bayrou ! Rapprocher les deux étant impossible et l'un excluant l'autre. Les quadra de VALLS refont le coup de la bande à LEO en 86... Avec le même sort ?

L'histoire ne se répète pas, mais qu'est-ce qu'elle bégaie !

Le PS se retrouve dans la situation dans laquelle MITTERRAND avait plongé la droite en faisant monter le FN. Au fond, la proportionnelle qui donnerait à l'extême gauche une place incontournable, c'est pas si idiot....

On n'a pas fini de s'amuser à la rentrée !

                                                                                                                            


1,2,3... SOLEIL !

Pastis  C'est un bel été qui commence pour Nicolas. Le soleil est de retour et pas seulement sur les vacances. Depuis le début de l'été, l'horizon s'éclaire pour la politique menée par le Président de la République.

C'est d'abord un début de présidence européenne avec un premier succès : le pacte sur l'immigration a été adopté par les 27. Ce n'est pas rien. Puis le lancement de l'Union Pour la Méditerranée s'est accompagné de gestes forts annonciateurs d'une présence vigoureuse et entendue de la France au Proche Orient : un échange d'ambassades entre la Syrie et le Liban, les Présidents israéliens et palestiniens entrant ensemble dans le palais de l'Elysée, des projets concrets à réaliser pour la Mer Méditerranée, sans parler d'une Angela et d'un Nicolas plus complices que jamais.... enfin, c'est la réforme de la Constitution qui est adoptée. De justesse diront les gloseurs patentés qui auraient préféré son rejet. Une vraie victoire pour le Gouvernement qui a dû faire face à tous les sectarismes ajoutés aux petits calculs politiciens jusque dans son propre camp. La majorité des 3/5, ce n'est pas la majorité simple. Combien de gouvernants auraient bien voulu faire cette révision sans avoir eu ni le courage, ni la volonté de prendre le risque de la présenter. Ceux qui ont eu la force de braver les oukases sont moins nombreux à gauche qu'à droite, comme quoi les pressions n'ont pas été là où on le dit. Et ce n'est pas un mince honneur de la part de Jack LANG d'être allé au bout de ses convictions. Il est vrai qu'à son âge, on peut avancer tout seul sans qu'un parti vous tienne la main. Comme Michel CHARASSE, qui s'est abstenu ; mais lui il est déjà exclu....

Sur tous ces sujets, les médias n'étaient que suspiscion, doute et pessimisme. On nous annonçait avec gourmandise des échecs répétés. Pfffff !

Quand les Français rendront-ils grâce à leur Président. Que faudra-t-il qu'il réussisse pour qu'ils ouvrent à nouveau les yeux sur la réalité ? la France avance, la France bouge, la France est écoutée, la France compte à nouveau en Europe et dans le Monde. Les réformes indisposent les uns ou les autres en ce qu'elles les dérangent dans leurs petits avantages, mais c'est un mal nécessaire si l'on veut maintenir durablement les acquis essentiels de notre pacte social. L'assainissement en cours est sans précédent. doit-il payer pour tous ces gouvernants sans courage qui ont préféré la fuite en avant pendant trop longtemps ?

1,2,3 .... Soleil ! C'est vers le soleil que la France vogue. Il y a bien des nuages noirs à l'horizon, et il faudra sans doute encore affronter des tempêtes. Mais cette éclaircie est la bienvenue. Nous n'allons tout de même pas faire la fine bouche.

Bonne vacances François ! Bonnes vacances Nicolas !

                                                                                                                                                 


PITOYABLE !

Si seulement le PS avait de bons arguments. Même pas. Les arguties que ses leaders avancent pour ne pas voter la réforme constitutionnelle ne sont que des faux semblants. La vérité, c'est qu'il ne faut en aucun cas donner cette victoire à Nicolas SARKOZY. Facile après ça de parler de main mise d'un clan en parlant de Nicolas SARKOZY, alors qu'on se comporte soi-même en chapelle indécrottable.

On peut comprendre la position de Philippe DE VILLIERS qui n'en est pas à une approximation près : il relie le vote à une disposition interprétée de manière caricaturale pour le relier à l'entrée de la Turquie dans l'Union. Rien de nouveau, il est fidèle à lui-même. Simpliste et démagogique.

La réforme constitutionnelle telle qu'elle va être votée en seconde lecture par le Sénat et qui sera soumise ensuite au Congrès, comporte de réelles avancées pour le travail de l'Assemblée Nationale, le contrôle de l'exécutif et des nominations aux hautes fonctions. Elle réduit la marge de manoeuvre sur l'utilisation du 49-3 qui permet de faire passer une loi sans majorité, elle encadre plus strictement l'application de l'article 16...Certes, la majorité n'a pas voulu donner satisfaction à l'opposition sur quelques points comme l'élection des Sénateurs. Mais les avancées sont réelles. Alors, pourquoi faire la fine bouche ?

D'ailleurs c'est ce que ne comprend pas Jack LANG qui tente encore de convaincre ses amis d'assouplir leur position. Mais ce sera NON. AYRAULT et HOLLANDE l'ont confirmé. Une posture évidemment ! Politicienne, on ne peut plus. Comment les Français vont-ils comprendre cette attitude ?  Il ne faudra pas venir se plaindre après qu'ils ne croient pas dans les "politiques". Le PS ne veut pas voir plus loin que le bout de son nez. Il a tort. A moins qu'espérant reprendre le pouvoir il ne souhaite pas ces avancées démocratiques ? Après tout, MITTERRAND avait sévèrement critiqué et combattu la constitution de la Vème République, avant de se couler complètement dedans, une fois élu.

Après les excès de Ségolène, le négativisme des dirigeants du PS est pitoyable.  

                                                                                                                                               


MEME PAS PEUR !

Les syndicats de la fonction publique n'ont pas fini de digérer la dose 2008 que déjà le gouvernement annonce 30 000 fonctionnaires de plus en moins au programme de 2009. De quoi désespérer Gérard Laschirie avec 13 500 personnels de l'éducation qui ne seront pas remplacés. Les mots n'ont pas de prix : il s'agit d'une "saignée" sans précédent ! C'est sûr, les syndicats et autres courroies de transmision de la gauche pour occuper le terrain vont être mis à la portion congrue, car ce sont particulièrement les personnels qui ne sont pas en face des élèves qui seront concernés. De quoi hurler très fort.

Ma femme me dit :"ils exagèrent, qu'est-ce qu'ils ont besoin d'annoncer déjà ces chiffres". Et pourquoi devrait-on attendre ? Le gouvernement devrait se cacher et faire ses réformes en catimini ? Au grand jour c'est bien plus sain. Et au moins il n'y a pas de surprise, puisque c'est une politique annoncée de longue date et validée par l'élection. Et qu'on ne vienne pas me dire que l'éducation est en danger parce qu'on ne remplace pas un enseignant "remplaçant" qui n'était utilisé qu'à 20% de son temps..... mais payé à 100%

En attendant, le système de soutien encadré par des enseignants volontaires payés en heures sup', lui, fonctionne de mieux en mieux puisque ce sont 115 000 élèves qui en bénéficient en ce début d'été. Malgré l'hostilité des syndicats. Mais sont-ils vraiment représentatifs ? C'est vrai que cette démarche  qui cherche à s'adapter au besoin de chaque enfant n'est pas assez "égalitaire". Pour le "collectif de Segré", il n'y a de vrai que les démarches collectives où tout le monde reçoit sa ration en même temps. Tant pis pour ceux qui ne peuvent pas la digérer. Mais ce n'est pas de la pédagogie, c'est de l'idéologie. On a vu ailleurs que c'était le plus sûr moyen de rendre les gens idiots.

Et Darcos continue son bonhomme de chemin de réforme. "Même pas peur !"

                                                                                                                                      

 


SEGONIMEUSE

On frise l'ignominie. Les accusations de la "Chèvre du Poitou" qui font de Sarko, sans le moindre début de commencement d'une preuve, un bouc émissaire tout trouvé pour les cambriolages à répétion de son appartement, n'ont qu'un but : faire parler d'elle au moment où les hostilités sont déclarées dans la course à la tête du PS. La Mater Dolorosa de la gauche veut s'attribuer la palme de l'opposante la plus résolue et la plus exposée. Le second but, bien compris par tous ses compères Fafa en tête, suivi d'un Jean-Marc Ayrault toujours prêt à saisir les bons coups, est de faire passer le Président pour un voyou, et le régime pour policier.... Je trouve ces comportements inquiétants ! 

Cela me rappelle des mauvais souvenirs. C'est par la calomnie des "diamants de Bokassa" que Giscard a été le plus affaibli. Quand on ne sait plus par quel moyen avoir prise sur son adversaire, il reste celui-là. Avilir, il en reste toujours quelque chose.

La gauche, faute de pouvoir se mettre d'accord sur un projet et un leader, en est à vouloir instaurer dans notre pays un climat de suspiscion. Elle est vraiment tombée bien bas. Tous ces élus devraient pourtant se souvenir que les filatures, les écoutes téléphoniques, les intimidations, ça a bien existé. Voyons, c'était bien avec Mitterrand quand il cachait l'existence de sa fille, non ?

Alors voir la gauche s'emparer de ce cheval fourbu, c'est vraiment pitoyable.

                                                                                                       


VOS GUEULES LES MOUETTES !

Traditionnellement, l'armée, c'est la grande muette. Le devoir de réserve doit y être strictement observé, même s'il est de bon ton, en ces temps de communication-émotion, d'épancher ses états d'âme. Pas permis au soldat. Manquerait plus que ça !

Le Général GEORGELIN vient de le rappeler en remettant les pendules à l'heure à l'occasion de sa prise de commandement pour remplacer le Général CUCHE qui a dû logiquement et conformément à la tradition militaire, démissionner après l'épisode malheureux de Carcassonne. Un épisode d'autant plus douloureux que des enfants ont été gravement blessés, sans parler des adultes. Un épisode inconcevable dans un régiment hautement professionnel et qui vient nous rappeler à point nommé que la réforme de notre armée est bien nécessaire, si on en arrive à de tels drames.

Les révélations sur l'opération qui a permis la libération du "Ponant" apportent un éclairage supplémentaire : à trois reprises, des matériels sont tombés en panne pendant la chasse aux preneurs d'otages. Il y a là aussi beaucoup à réformer dans les deux sens du terme : se séparer de matériels vieillissants et de moins en moins fiables et mettre  de nouvelles organisations en place. Aujourd'hui un équipement sur deux est immobilisé par sa vétusté et pour 40 personnels qui se consacrent à l'action militaire on en a 60 qui font de la gestion. Un ratio qu'il faut inverser. Moins de personnels pour consacrer plus d'argent aux armements.

Ce qui me permet d'approuver doublement le Président de la République : d'une part quand il tient des propos fermes, en chef  des armées, pour que soient éclaircies les responsabilités sur les graves négligences qui ont pu occasionner la "bavure" de Carcassonne, d'autre part quand il présente une réforme des armées, douloureuse à bien des égards mais judicieuse.

La France va devoir dépenser d'ici 2020 près de 380 milliards d'Euros pour améliorer nos équipements et notre capacité offensive et défensive. Elle est une puissance nucléaire crédible, notamment grâce à ses sous-marins porteurs de missiles nucléaires à longue portée. Elle va se doter d'une force de 30 000 hommes capables, à tout moment, de franchir de grandes distances pour aller se battre en territoire étranger. Nos objectifs militaires s'adaptent aux dangers du monde actuel : tout en gardant notre indépendance avec notre force nucléaire, plus que jamais nécessaire face aux menaces diffuses que la prolifération nucléaire entretient, notre armée doit pouvoir faire face aux types de combats de guerrillas de toutes sortes, avec des unités mobiles entraînées pour se battre contre un ennemi furtif. Le renseignement, pour lequel la France est bien placée, doit encore être renforcé. Notre sécurité de bons petits français en dépend.

Des choix douloureux, donc, qui vont entraîner des coupes sombres et provoquer bien des cris d'élus en mal de casernes ! Tout cela n'est pas dénué de fondement. Le départ d'un régiment, on l'a connu à Angers en son temps, crée toujours un vide. Or, il va falloir réduire de 54 000 personnes les effectifs civils et militaires, supprimer des bases et des casernes qui participent au tissu social local. Les élus, au lieu de se raccrocher à quelque chose qui de toute façon se fera, devraient anticiper en réfléchissant aux activités qui pourraient compenser le vide créé. Bien des grincements et des chantages en perspectives, mais de grâce que les cadres militaires n'en rajoutent pas. La pire des chose serait qu'ils se livrent à du lobbying ou qu'ils fassent part d'états d'âmes malvenus.

Cette réforme est utile et nécessaire. elle se ne peut se faire que dans la douleur. Mais comme on ne peut pas tout financer à la fois, il faudra bien faire des économies pour financer les nécessaires évolutions.

Silence dans les rangs. Et au boulot !

                                                                                                                                 


TELE : LE COMPTE N'Y EST PAS

Si M. De CAROLIS et ses compagnons de route ne sont pas propriétaires de la télé du service public, il n'en est pas moins vrai qu'il a exprimé quelques vérités utiles que le pouvoir ferait bien d'entendre. Et d'abord que la réforme proposée, si elle est partie d'une bonne idée -affranchir la télé publique de la dictature de l'audimat imposé par la pub-, débouche sur une manip' qui pue la politique politicienne.

D'abord, privée des membres de l'opposition, la commission COPE a perdu de son crédit et a accouché d'un projet un peu tordu comme l'augmentation des taxes sur les bénéfices des chaînes privées.  Une étrangeté qui fait que le sort de la télé publique va dépendre de la prospérité du privé qu'elle est censée concurrencer et pourquoi pas battre à l'audimat pour espérer avoir encore plus de finances.

Le financement de France Télévision reste aléatoire avec une taxe de 0,9% sur les opérateurs de téléphonie et une taxe sur la publicité des chaines privées. Et encore, si on en récupère les 800 millions d'Euros nécessaires pour maintenir la ressource, ce ne sera pas suffisant, puisqu'il faudrait envisager des programmes culturels ambitieux... et donc plus coûteux que les "séries" policières.

Mais le plus difficile à comprendre, c'est la volonté d'imposer la nomination du PDG par le Président de la République. Les garanties d'impartialité qui sont données, peuvent me faire plaisir, il n'empêche qu'elles sont spécieuses. Le parlement a une majorité  qui sera d'accord avec le Président et l'avis du CSA ne sera... qu'un avis ! On ne pouvait pas mieux inventer l'ingérence de l'Etat dans la vie d'un média qui au contraire, comme la BBC, devrait jouir d'une totale déconnection du pouvoir politique. Rétablir le lien avec l'exécutif est une Con.... majeure, à notre époque. C'est soumettre la télé publique aux aléas des résultats électoraux !

Dans ces conditions on peut douter de l'intérêt de la réforme car on est loin de construire une télévision publique libre, de qualité, comparable à la BBC britannique. Elle ressemble trop à une mise au pas de ce grand organisme d'information. Celle-ci peut trouver des justifications dans la partialité des rédacteurs et des reportages, mais ce n'est pas le sujet, encore moins le fond du problème.

Une réforme ne doit pas être mise en oeuvre pour servir à régler des comptes. Ce que tout le monde croit comprendre aujourd'hui. La télé publique mérite mieux.

                                                                                                                                                 


L'ASSURANCE TRANQUILLE

P1020291 Il est connu pour son flegme très "British". Sa prestation d'hier soir n'a en rien démenti cette réputation. Mais derrière la physionomie bonhomme et son air de premier de la classe se cachent une détermination et une fermeté assises sur des convictions qu'on sent fortement établies. François FILLON est une lame d'acier !

D'ailleurs les documentaires d'illustration présentés par Arlette CHABOT en apportent la preuve : le goût du risque cultivé par le Premier Ministre que ce soit dans le choix de ses activités sportives (alpinisme) ou mécaniques (vitesse), vient en contrepoint de l'assurance tranquille qu'il montre en permanence.

Cette émission est l'occasion pour François FILLON d'enfoncer quelques clous : non, il n'est pas fâché avec Nicolas SARKOZY avec qui il n'a pas eu un seul désaccord de fond en un an ; oui, il se consacre entièrement et de toutes ses forces à la mise en oeuvre des réformes à un rythme très soutenu. Ce qui lui permet au passage de rappeler la presse à un peu plus d'éthique quand elle rapporte des faits qui ne sont pas exacts. Précis sur ses dossiers, pédagogue pour expliquer ses choix qui sont aussi ceux du Président, explicite sur le calendrier... Dans tous les registres, il est impossible de le mettre en difficulté.

Mais le ton peut se faire acerbe et il devient un redoutable débatteur. On l'a vu face à François HOLLANDE. toujours courtois, mais sans concession. La rondeur de son adversaire qui assène ses sempiternels arguments sur la confiance ou le "paquet fiscal"... ne l'empêche pas de planter ses banderilles.

François FILLON habite sa fonction. Elle est à la mesure de son talent.

Autrement dit, il vaut mieux l'avoir avec soi que contre soi !

                                                                                                       


DATI DANS LE COLLIMATEUR

J'ai dit récemment que j'avais apprécié que la Ministre de la justice remette en place vertement la gauche à l'Assemblée Nationale. Maintenant c'est la presse, les milieux de gauche et certains milieux de droite qui s'y mettent. Vraiment, oui, elle dérange. J'espère qu'elle va déranger encore longtemps. Elle ne mérite certainement pas les tombereaux de critiques qui lui tombent dessus aujourd'hui par ceux-là même qui l'encensaient il y a encore peu. L'opinion est ainsi.

Qu'est-ce qui a déclenché l'avalanche ? son avis sur le mariage annulé de deux jeunes musulmans. Elle a déclaré que le jugement "protégeait la femme". Elle avait répondu spontanément à une question, sans expliciter son commentaire et sûrement avec son tempérament et son expérience. On lui a alors reproché de ne pas dénoncer un jugement qui constituait une régression inacceptable de nos moeurs républicaines au sujet des "qualités essentielles" qui participent au mariage. On lui a reproché ensuite de s'être désavouée en demandant au parquet de faire appel. J'ai tout de suite pensé que sa première réaction était la bonne. La jeune mariée souhaitait, comme son époux, l'annulation du mariage. Ne pas le faire, c'était la transformer en victime. Mais dans notre pays, ou l'émotion est devenue le principal ressort de l'animation politique, à défaut de la raison, les commentateurs professionnels et les ameuteurs patentés ont eu vite fait de susciter l'indignation populaire. Les juristes ne sont pas tous d'accord entre eux sur la qualité du jugement prononcé, mais peu importe. En faisant appel, on demande au tribunal d'expliciter le jugement de telle façon que le mensonge sur la virginité en tant que "qualité essentielle" ne fasse pas jurisprudence.

Ainsi, "tout le monde il est content". Mais ce qui n'est pas supportable, c'est le procès en incompétence qui lui est fait. Ses détracteurs, un an après, font un bilan mesquin de son Ministère : ses toilettes coûteuses, ses chaussures, son goût un peu glamour, le budget de ses réceptions ( en oubliant les vrais motifs, de préférence). Il y avait pourtant mieux à dire : la réforme de la carte judiciaire, la loi sur la récidive, la loi de prévention et de sûreté, ... Quel courage !

Va-t-on lui reprocher aussi son parcours volontaire, sa beauté, sa jeunesse, son élégance, le fait qu'elle soit beurette ? Elle est à sa place, et l'on devrait plutôt être fier que notre pays ait enfin des Ministres qui correspondent à ce qu'il est dans la réalité.

Admettons aussi que rien ne sera accompli en France si les partisans de la réforme ne bousculent pas sans ménagements ceux qui s'y opposent au nom de mille raisons qui, ajoutées les unes aux autres, n'en font pas une bonne.

Alors oui, on a encore besoin de Rachida.

                                                                                        


LIBERER L'ECONOMIE

Dans un pays à la tradition jacobine et où le colbertisme n'est pas mort, libérer l'économie de tous ses carcans n'est pas une mince affaire. De la libération en 1945 jusqu'aux années Giscard, l'économie était franchement "administrée", avec les prix "encadrés" et une place importante tenue par les entreprises nationalisées. Raymond Barre qui a dû bloquer les prix pour empêcher les hausses et mettre un frein à l'inflation qui était à 14% en moyenne, est néanmoins le chef de gouvernement qui a mis la libéralisation de l'économie sur les rails, souhaitée par Giscard. L'alternance de 1981 en a compromis un moment l'élan, mais ne l'a finalement pas empêchée.

Depuis on n'en finit pas de voter des lois pour accentuer cette libéralisation, comme si c'était toujours à refaire. C'est que dès qu'une loi est votée, nos sales habitudes reviennent, et les lobbies s'activent pour les contourner : accords secrets de non concurrence ou ententes tarifaires, marges arrières, abus de position dominante... Et pourtant, c'est bien de la concurrence que naît la baisse des prix pour le consommateur. Encore faut-il qu'il soit "averti" et organisé. En France, le mouvement consummériste est comme les syndicats : anémié. Il ne pèse guère dans le débat économique. Cela tient probablement à notre individualisme si affirmé, qui ne conçoit le collectif et le solidaire que pour les autres et à travers l'Etat.

Chacun sait qu'en France, la concurrence ne joue que très rarement. Les hypers se sont partagés le pays avec des dominations bien établies : système U en Vendée, Carrefour en Haute-Savoie (par exemple), et il n'est pas rare qu'un super marché détienne entre 60 et 75% des parts de marché sur une ville moyenne.  Face à cette situation, encore bien plus compliquée qu'on ne le croit avec le jeu des sous-marques et des" low cost" affiliés à un groupe, que peut faire une loi ? Les commerçants et les agriculuteurs pleurent déjà. Ils ont des raisons, mais qu'ils s'organisent donc en groupements pour peser convenablement sur le marché, au lieu d'aller négocier en ordre dispersé ! Dans chaque commerçant n'y a-t-il pas un M. Grandet qui dort, qui cultive le secret sur ses bénéfices et qui se lamente sur son état ?

Dans une économie libérée, pour que le jeu soit sain, il faut des groupes qui s'affrontent pour conquérir des parts de marché, des mouvements de consommateurs puissants capables de mener des actions musclées d'information, de lobbying ou de boycot, des organisations de production fortes pour tenir la dragée haute à la grande distribution. On en est encore loin, malheureusement.

En attendant, c'est bien plus commode de tirer sur le pianiste. Le gouvernement. Il suffit de voir le comportement des députés UMP pour comprendre.... que nous sommes économiquement sous-développés (en terme de culture économique).

                                                                                       


LIBERAL : JEU ET STRATEGIE

Ségolène ROYAL avait ouvert le feu dans Le Point en affirmant que le "libéralisme politique est depuis l'origine indissociable du socialisme démocratique". Bertrand DELANOE lui répond qu'il est "libéral" et socialiste. Ce à quoi la Commère du Poitou a rétorqué :" être libéral et socialiste, c'est totalement incompatible". Elle n'est pas à une contradiction près. Mais au fait, parlent-ils de la même chose ?

Il y a le libéralisme politique à quoi chacun peut se rattacher sans difficulté puisqu'il s'agit de la doctrine qui nous a donné la Déclaration des Droits de l'Homme, la liberté de pensée, le pluralisme des idées donc des partis.... Et il y a le libéralisme économique qui en découle et qui se traduit aujourd'hui par l'économie (sociale ou non) de marché. Dans le débat qu'ils ont engagé au sein du PS, nos deux protagonistes jouent sur l'ambiguïté que recouvre l'appellation "libéral". Comme on ne leur fera pas l'injure de faire fi de l'histoire des idées politiques qui nous montre que le "socialisme" intervient pour corriger les effets négatifs du libéralisme économique, les affirmations qu'ils se lancent à la tête font partie d'un jeu de conquête ou, si l'on veut d'une stratégie de positionnement en vue du congrès de Reims. Le Maire de PARIS pense déborder sa concurrente sur sa droite, apparaître comme un réformateur débonnaire capable de séduire les centristes quand la Présidente de Poitou Charente se tourne vers la gauche du PS pour contrecarrer une fuite des militants vers l'extrême gauche. On aimerait bien savoir si au fond, ils adhèrent à l'économie de marché en renonçant au dogme marxiste qui encombre encore l'idéologie de leur parti et qui alimente une partie importante de son militantisme.

DELANOE-ROYAL, même combat : ni l'un ni l'autre n'est pas plus libéral que socialiste. C'est un débat artificiel, superficiel. Ce sont tous les deux des Hypocrites. Lui pourra toujours dire aux uns : "je suis libéral", pour l'instant d'après se tourner vers les autres en leur affirmant :"je suis socialiste". La belle affaire ! Le socialisme pour la doctrine, le libéralisme pour la popularité. Elle, feint de s'offusquer en réduisant le "libéralisme" au capitalisme échevelé, la mondialisation inhumaine, les délocalisations et les licenciements, ce qui permet la colère "juste" (un mot qu'elle aime bien)! Et surtout, elle met par la même occasion son adversaire dans le camp des patrons exploiteurs. Ce que personne ne croira.

Faux débat donc, et jeu malsain. Rien ne distingue vraiment DELANOE de ROYAL, ou STRAUSS KAHN. Il y a bien des clivages au sein du parti et l'on peut être certain qu'un Jean-Luc MELENCHON  ne partagera pas cette approche libérale. Et pourtant le PS ferait bien de trancher en reconnaissant complètement l'économie de marché, quitte à montrer sa spécificité sociale. Parce que pendant que nos deux comparses se livrent à leurs palinodies, le Tintin des Soviets promet de faire tout ce que le PS ne fera pas, avec un discours cohérent susceptible de plaire à beaucoup de gens.

                                                                 


MAI 2008

Le mois va se terminer. Pour ceux qui attendaient un grand cru de contestation, en rappelant à fortes doses le souvenir de 1968, en seront pour leurs frais....comme le temps. Les cortèges s'étiolent à mesure que le mois avance, les syndicats manifestent en sachant que le gouvernement ne cédera pas et malgré les "cocoricos" sur la mobilisation, tout le monde sait bien qu'on est loin du compte, le nombre des manifestants étant plus proche du décompte de la police que de celui des organisateurs. L'histoire ne se répète pas. Le contexte n'y est pas, les syndiqués non plus. Il faut dire que depuis 40 ans, les effectifs ont fondu et hormis les "masses mobilisables" de la fonction publique, il n'y a plus grand monde à battre le pavé.

Mon mai 1968 fut un mois dont je ne garde pas un souvenir glorieux. Jeune prof' en poste dans la banlieue rouge de Paris, je n'eus guère le choix que de faire grève, tant la pression fut forte dans l'établissement. Participer, c'était autre chose. Ce n'était pas mes convictions. Issu d'une famille gaulliste, je dus faire le dos rond et prendre mon mal en patience. J'étrennais ma caméra super 8 "Bell et Howell" et je passais donc mon temps à filmer les interminables files de voitures qui faisaient la queue pour atteindre une lointaine station service afin d'obtenir quelques litres d'essence, et que les conducteurs poussaient à la main pour économiser le carburant. Je retiens aussi le système débrouille. J'avais un copain dont le père était boulanger. Avec sa camionnette il allait dans les stations services remplir son réservoir en tant que "prioritaire" pour livrer le pain : c'était l'opération "fourchette". Et nous transvasions ensuite dans l'arrière cour de la boulangerie le précieux liquide d'un réservoir à l'autre. J'ai donc pu circuler sans souci pendant tout le temps de la grève. Il faisait beau. Quand les accords de Grenelle ont été signé, ce fut le soulagement. Les jours de grèves étaient payés : ouf ! Et on eut une belle augmentation de salaire... que l'inflation allait reprendre rapidement ! 

Ce que j'en retiens, c'est que beaucoup de choses ont changé dans l'enseignement. A commencer par la "gémination" des classes. Plus d'écoles de filles et de garçons, mais des écoles et des collèges mixtes. La suite, je ne l'ai connue en France que longtemps après. En effet, en septembre 1968, je partis pour le Maroc faire mon service militaire comme coopérant dans le cadre du "Volontariat du Service National Actif". Après mes deux années, j'ai rempilé et l'entracte a duré six ans. Quand je suis revenu en France, j'ai obtenu ma mutation en Anjou, bien loin de la Seine-Saint-Denis. Mais j'avais demandé et obtenu d'enseigner dans un collège expérimental. J'arrivai donc à la Roseraie à Angers, pensant y rester trois ou quatre ans. J'y suis resté jusqu'à ma retraite..... Le temps de faire de la pédagogie soixante-huitarde avant de revenir peu ou prou à des méthodes plus "classiques". Mais la relation prof-élève avait définitivement changé dans le sens d'une plus grande proximité avec les élèves. Et ça, c'était plutôt un progrès.

Pour revenir aux événements, je les suivais autant que faire se peut, l'oreille collée à mon transistor. Inquiet des manoeuvres de la gauche, angoissé au moment de Charléty et soulagé quand il y eut eu la grande manifestation pour soutenir De Gaulle sur les Champs Elysées bien que je n'ai pas su qu'elle allait avoir lieu.

Mais 1968, ça a été aussi le "printemps de Prague". Et quelques convulsions à travers le monde. Alors qu'en Techcoslovaquie on se battait pour se délivrer de l'oppression rouge, en France, les jeunes se révoltaient en brandissant le même drapeau, quand il n'était pas noir. Allez comprendre ! De même qu'aujourd'hui ceux qui encensent Chavez sont dans la même lignée, Besancenot ou altermondialistes, et ne se préoccupent guère des jeunes qui le contestent dans son pays : ils n'ont pourtant rien de "facistes".

Il y avait en 1968 une forte aspiration à plus de libertés, ça c'est vrai. Et je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ce passage d'un discours célèbre prononcé en mai, en France :

" Tout le monde comprend, évidemment, quelle est la portée des actuels événements universitaires, puis sociaux. On y voit tous les signes qui démontrent la nécessité d'une mutation de notre société, et tout indique que cette mutation doit comporter une participation plus étendue de chacun à la marche et aux résultats de l'activité qui le concerne directement.

… Il y a, sans nul doute, à modifier des structures, c'est-à-dire à réformer. Car si, dans l'immense transformation politique, économique et sociale qu'accomplit la France en notre temps, beaucoup d'obstacles intérieurs et extérieurs ont déjà été franchis, d'autres s'opposent encore au progrès. De là, des troubles profonds, surtout dans la jeunesse, qui est soucieuse de son propre rôle et que l'avenir inquiète trop souvent.

… Reconstruire l'Université en fonction non pas de ses séculaires habitudes, mais des besoins réels de l'évolution du pays et des débouchés effectifs de la jeunesse étudiante dans la société moderne.

Adapter notre économie non pas à telles ou telles catégories d'intérêts particuliers, mais aux nécessités nationales et internationales du présent, en améliorant les conditions de vie et de travail du personnel des services publics et des entreprises, en organisant sa participation aux responsabilités professionnelles, en développant la formation des jeunes, en assurant leur emploi, en mettant en oeuvre les activités industrielles et agricoles dans le cadre de nos régions.

Tel est le but que la nation tout entière doit se fixer à elle-même.

…J'entreprendrai, avec les pouvoirs publics et, je l'espère, le concours de tous ceux qui veulent servir l'intérêt commun, de faire changer, partout où il le faut, des structures étroites et périmées, et ouvrir plus largement la route au sang nouveau de la France."

Mitterrand à Charléty ? Non ! DE GAULLE, évidemment. Mais les changements qu'il annonçait, les Français les lui ont refusés l'année suivante en 1969, après lui avoir donné une majorité écrasante en juin 1968.....

Les Français n'ont pas changé !

                                                                                       

                         


LES COUTEAUX SONT SORTIS....

La course à la direction du PS est lancée. Indépendemment du calendrier fixé pour le congrès par les instances nationales. C'est SEGO qui a lancé les hostilités, prenant de court tous ses adversaires. Elle a compris au moins une chose : on ne peut pas gagner la présidentielle si on ne tient pas le parti. Partant du principe : "je serai candidate" ("c'est le rôle de ma vie" !), donc "je dois prendre le poste de 1er secrétaire". Pour y parvenir : une méthode qui a fait ses preuves, celle qui lui a permis de battre ses adversaires à l'investiture de la présidentielle de 2007. Elle jouera donc l'opinion contre les "structures". Ses réseaux ne sont pas assez influents pour lui permettre de prendre le parti de l'intérieur, il faut donc qu'elle le fasse de l'extérieur. Seulement, il y a un os, qui explique sa précipitation. Dans les enquêtes d'opinion, Le Maire de Paris la devance maintenant. Et il ne cache ps son intérêt pour la direction du PS, en toute modestie. N'empêche qu'il vient de publier un livre programme qui recoupe les avancées de la dernière déclaration de principes du PS. En allant plus loin sur le libéralisme : tiens, tiens ! Un candidat avec des idées. Sa rivale, elle, ne s'est guère renouvelée : elle en est restée à la démocratie participative et à ses contradictions sur beaucoup de sujets. On s'achemine vers un duel ROYAL-DELANOE ? Eh bien non !

C'est que des prétendants, il y en a : les outsiders et les non déclarés qui y pensent en se rasant le matin, ou en se pomponnant. D'abord, il y a Pierre MOSCOVICI, que l'on voit traîner sur tous les plateaux de télé, Julien DRAY, dont le parcours sinueux depuis son appartenance au PC n'en finit pas de se "droitiser", Vincent PEILLON, intellectuel "rive-gauche" et surdoué hautain, pour son compte ou en harpon de Ségolène. Et encore Manuel VALLS, le plus jeune, bouillonnant maire d'Evry, incarne une sorte de social-libéralisme. C'est lui qui est le plus crédible dans le positionnement libéral à gauche, face au "libéralisme marketing" d'un DELANOE.

Côté non déclarés, on peut en citer au moins deux qui ont dit qu'ils n'écartaient pas l'éventualité "de-faire-de -leur-corps-un-levier-pour-porter-le-PS"..... : Martine AUBRY, que sa victoire (brillante) à Lille a dopée et, bien que loin, mais à l'affût en embuscade, notre bon Dominique STRAUSS-KAHN.

Sur quelles idées ? On sait bien que les plates-formes sont faites pour être ignorées. Mais ce qui peut servir l'ancienne candidate c'est la prédilection qu'ont les caciques du PS pour le respect des règles et le formalisme idéologique. De quoi lui donner les moyens de triompher. Car, de tous, c'est elle qui a le mieux compris le fonctionnement de nos institutions et c'est sa démarche qui est la plus moderne et la plus adaptée. La Présidentielle c'est la bataille d'un seul homme ( ou d'une seule femme), surtout avec le quinquennat.

Du beau spectacle en perspective ! Maintenant, on attend les "petites phrases".

                                                                                            

                                                      


DESOLANT !

Ce qui est désolant, en premier lieu, c'est le spectacle donné par l'Assemblée Nationale lors de la discussion de la loi OGM. Ainsi on en est rendu entre majorité et opposition à la guerre de tranchée version cours de récréation, avec interpellations, cris, fureurs et chuchotements, poings levés, fausse sortie... Abominable ! Après le petit coup politique de la semaine précédente réussi par la gauche avec une motion préalable savamment orchestrée, on a eu droit à un baroud où elle est apparue faussement unie. Illusion évidemment, où la volonté d'en découdre avec la majorité cache la misère de l'absence de contre propositions sérieuses sur le sujet. Avec l'hypocrisie en plus. Car la loi OGM que le gouvernement fait voter n'est que la transcription d'une directive européenne adoptée sous.... JOSPIN et quI n'avait "courageusement" jamais été soumise au Parlement français. Avec deux inconvénients : un vide juridique dont on a vu les effets dans notre pays et une pression bruxelloise pour une ratification rapide sous peine de sanctions financières (36 millions d'euros de pénalités ?).....

Ce qui est désolant en second lieu, c'est le spectacle du fonctionnement de notre démocratie. Passe encore que la gauche nous fasse son cinéma. Un jour la "pétaudière" du PS, le lendemain le coup de la motion à l'Assemblée, en profitant des rangs clairsemés de la majorité occupée dans les commissions. Mais l'UMP ne fait guère mieux avec ses grognards. Que nos bons députés ne veuillent pas être des godillots, on l'accepte, mais qu'ils utilisent leurs réunions de groupe pour se mettre d'accord. Et puis, on aimerait bien qu'ils aient un peu de courage. C'est vrai qu'ils subissent dans leur circonscription la pression de tous les petits lobies locaux : commerçants contre ci, artisans contre ça, hospitaliers qui veulent maintenir leur hôpital obsolète, magistrats qui veulent garder leur sous-tribunal de toute petite instance, militaires qu'ils veulent garder leur caserne..... En ces temps de réforme, il faut faire le gos dos, ça ira mieux après. Comme toujours. En attendant, il faut "en avoir" pour tenir bon et résister au lieu de faire du clientélisme , sûr gardien des conservatismes qui sclérosent notre pays. Alors, assez d'états d'âme. La France avance dans le bon sens.  Mais quand on voit le spectacle qu'ils donnent, on se demande si ça vaut vraiment la peine de renforcer les pouvoirs de l'Assemblée, comme le Président le souhaite et comme ils s'apprêtent à les refuser ! On ne les a pas élus pour faire ce cirque !

Autre désolation. Peut-on, mettre un sparadrap sur la bouche de DEVEDJIAN pendant quelques temps, afin qu'il retrouve son bon sens et qu'il arrête de "f..." le cirque. On s'étonne que le parti ne remplisse pas sa fonction : regardez son organisation. Un organigramme comme ça peut-il fournir de l'efficacité ? Depuis l'élection, le 55 est une coquille vide des talents qui ont suivi le "patron". Il ne reste que les "seconds couteaux" pour travailler et à la tête on a mis une direction collégiale pour être plus sûr qu'il ne se passe rien. Le Président ne peut pas se plaindre du résultat. C'est lui qui l'a voulu ainsi. ESTROSI qui disait tout haut ce que beaucoup pensent tout bas a été prié de se taire. En attendant, la machine ne soutient pas sur le terrain, comme il faudrait, l'action de réforme engagée .

Dernière désolation. Les médias sautent sur toutes les occasions pour souligner les tensions entre l'Elysée et Matignon. L'autre soir Valérie PECRESSE, avec son talent habituel, dans "Mots Croisés"  a affirmé qu'il n'en était rien. Mais enfin, les "unes" de la presse font désordre. Qui doit-on croire ? La Ministre qui ne peut pas dire autre chose ou les "méchants" journalistes qui cherchent la petite bête ? En tout cas, j'espère bien que le changement de Premier Ministre n'est pas à l'ordre du jour. Ce serait catastrophique. D'abord parce que François FILLON  fait un travail remarquable, ensuite parce que notre pays a besoin d'être géré dans la durée. Je préférais la photo où Président et PM faisaient leur jogging ensemble plutôt que celle où ils se regardent en chiens de faïence....

Heureusement, pendant ce temps-là, on apprend que les entreprises (59%) ont recours aux heures supplémentaires. C'est bon pour le pouvoir d'achat !