TELE : LE COMPTE N'Y EST PAS
04 juillet 2008
Si M. De CAROLIS et ses compagnons de route ne sont pas propriétaires de la télé du service public, il n'en est pas moins vrai qu'il a exprimé quelques vérités utiles que le pouvoir ferait bien d'entendre. Et d'abord que la réforme proposée, si elle est partie d'une bonne idée -affranchir la télé publique de la dictature de l'audimat imposé par la pub-, débouche sur une manip' qui pue la politique politicienne.
D'abord, privée des membres de l'opposition, la commission COPE a perdu de son crédit et a accouché d'un projet un peu tordu comme l'augmentation des taxes sur les bénéfices des chaînes privées. Une étrangeté qui fait que le sort de la télé publique va dépendre de la prospérité du privé qu'elle est censée concurrencer et pourquoi pas battre à l'audimat pour espérer avoir encore plus de finances.
Le financement de France Télévision reste aléatoire avec une taxe de 0,9% sur les opérateurs de téléphonie et une taxe sur la publicité des chaines privées. Et encore, si on en récupère les 800 millions d'Euros nécessaires pour maintenir la ressource, ce ne sera pas suffisant, puisqu'il faudrait envisager des programmes culturels ambitieux... et donc plus coûteux que les "séries" policières.
Mais le plus difficile à comprendre, c'est la volonté d'imposer la nomination du PDG par le Président de la République. Les garanties d'impartialité qui sont données, peuvent me faire plaisir, il n'empêche qu'elles sont spécieuses. Le parlement a une majorité qui sera d'accord avec le Président et l'avis du CSA ne sera... qu'un avis ! On ne pouvait pas mieux inventer l'ingérence de l'Etat dans la vie d'un média qui au contraire, comme la BBC, devrait jouir d'une totale déconnection du pouvoir politique. Rétablir le lien avec l'exécutif est une Con.... majeure, à notre époque. C'est soumettre la télé publique aux aléas des résultats électoraux !
Dans ces conditions on peut douter de l'intérêt de la réforme car on est loin de construire une télévision publique libre, de qualité, comparable à la BBC britannique. Elle ressemble trop à une mise au pas de ce grand organisme d'information. Celle-ci peut trouver des justifications dans la partialité des rédacteurs et des reportages, mais ce n'est pas le sujet, encore moins le fond du problème.
Une réforme ne doit pas être mise en oeuvre pour servir à régler des comptes. Ce que tout le monde croit comprendre aujourd'hui. La télé publique mérite mieux.
Quand je lis ce type de commentaire que je partage entièrement, sans doute avec beaucoup,y compris au sein de l'UMP,je me demande si tous ces avis qu'on nous demande à tout propos et toutes ces conventions organisées pour soi disant permettre la prise en compte synthétique d'opinions diverses ne sont pas des attrape couillons pour nous donner l'impression de participer alors qu'on se tape "royalement"de notre opinion!!Il ne faut quand même pas être grand clerc pour faire les évidentes remarques ci dessus et, si personne ne les a faites ,alors" ça craint"!!En tout cas,ce n'est pas en faisant des conneries que l'on fait diversion si tel était le but de cette réforme qui,franchement,aurait pu attendre quelques mois!
Rédigé par : JPP | 05 juillet 2008 à 23:58