SARKO ET LE CAPITALISME
23 septembre 2008
Les commentateurs sur la petite lucarne s’étonnent du discours de Nicolas SARKOZY sur la crise financière. Tiens, il n’est plus « ultra libéral » !
Il ne l’a jamais été. Ils n’ont qu’à relire ses discours.
Voici un extrait :
« Si je suis élu, je proposerai à nos partenaires d’assigner comme missions à la zone euro la moralisation du capitalisme financier et la promotion d’une économie de production contre une économie de spéculation et de rente.
Je crois dans la force créatrice du capitalisme mais je suis convaincu que le capitalisme ne peut pas survivre sans une éthique, sans le respect d’un certain nombre de valeurs spirituelles, sans l’humanisme, sans le respect de la personne.
Je suis convaincu que l’économie a besoin de souplesse et qu’empêcher de licencier empêche d’embaucher. Mais je ne peux pas admettre que quelqu’un puisse être licencié sans qu’on lui dise pourquoi.
Je trouve normal que celui qui prend des risques et qui réussit puisse être bien payé. Mais je trouve inadmissible les parachutes en or pour ceux qui échouent.
Je ne crois pas à la pérennité d’un capitalisme dans lequel l’homme ne compterait pas, dans lequel le chef d’entreprise n’aurait de responsabilité que vis-à-vis de ses actionnaires sans en avoir aucune vis-à-vis de ses salariés, de la société, de son pays, des générations futures.
Je ne crois pas à la survie d’un capitalisme financier qui exige des rendements tellement exorbitants qu’aucun investissement à long terme n’est possible.
Je ne crois pas à l’efficacité d’un capitalisme où m’on s’enrichit plus en spéculant qu’en entreprenant et en travaillant.
Je ne crois pas à l’efficacité d’un capitalisme où l’on s’enrichit par la rente sans rien faire ni prendre aucun risque.
Je ne crois pas à la survie d’un capitalisme déshumanisé où toute la propriété est diluée dans la Bourse, où l’actionnaire n’a plus aucun lien avec l’entreprise et avec ceux qui y travaillent, où l’entreprise n’est plus une communauté humaine.
Je veux l’Europe, mais une Europe qui contribue à rééquilibrer le capitalisme financier dans un sens plus favorable à l’entrepreneur et au capitalisme familial.
Je veux l’Europe, mais une Europe qui travaille à humaniser et à moraliser la mondialisation.
Je veux l’Europe, mais une Europe qui revalorise le travail et qui rende plus équitable le partage des richesses entre le capital et le travail.
Si je suis élu je proposerai à nos partenaires qu’ensemble nous décidions de moins taxer le travailleur. De moins taxer le producteur de richesse et davantage la richesse produite. De moins taxer le travail et davantage la pollution et la consommation. Ce serait le premier pas vers l’harmonisation fiscale européenne et vers une forme de préférence communautaire. J'ose le mot : Etre Européen c'est préférer l'Europe.
Je veux l’Europe mais une Europe qui s’efforce de fonder l’ordre du monde sur les valeurs spirituelles et morales qu’elle incarne aux yeux de tous les hommes et qu’elle doit continuer d’incarner.
Je veux l’Europe mais une Europe qui donne au monde l’exemple d’un nouvel humanisme par lequel l’homme, cessant de vouloir dominer la nature, forgera avec elle une alliance d’où naîtra la civilisation du futur.
Je veux être le Président d’une France qui comprenne que l’Europe est la seule chance pour éviter la mort d’une certaine idée de l’homme, pour que cette idée demeure vivante dans le dialogue des civilisations et des cultures…
Je veux être le Président d’une France qui engagera la Méditerranée sur la voie de sa réunification après douze siècles de division et de déchirements.
Jamais peut-être n’a-t-il été aussi nécessaire, aussi vital pour l’Europe et pour le monde de poser à l’homme méditerranéen la même grande question que Jean Monnet posait il y a plus d’un demi-siècle à l’homme européen. »
C’était à Strasbourg, en 2007, pendant la campagne présidentielle. N’allez pas me dire qu’il n’a pas de suite dans les idées. Vous aurez peut-être déjà un avant-goût de ce qu’il va dire à Toulon.
Comme d'habitude avec Sarkozy, "Encore des mots toujours des mots
les mêmes mots,..."
La question qui tue : quelles mesures a-t-il prises depuis un an pour réformer le système financier français ?
Dieu merci, la crise financière l'a empêché de mettre en place le fameux crédit hypothécaire cher aux américains, cela faisait partie de son programme, on l'a échappé belle...
Rédigé par : Lucien Martin | 24 septembre 2008 à 07:08