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LIBERER L'ECONOMIE

Dans un pays à la tradition jacobine et où le colbertisme n'est pas mort, libérer l'économie de tous ses carcans n'est pas une mince affaire. De la libération en 1945 jusqu'aux années Giscard, l'économie était franchement "administrée", avec les prix "encadrés" et une place importante tenue par les entreprises nationalisées. Raymond Barre qui a dû bloquer les prix pour empêcher les hausses et mettre un frein à l'inflation qui était à 14% en moyenne, est néanmoins le chef de gouvernement qui a mis la libéralisation de l'économie sur les rails, souhaitée par Giscard. L'alternance de 1981 en a compromis un moment l'élan, mais ne l'a finalement pas empêchée.

Depuis on n'en finit pas de voter des lois pour accentuer cette libéralisation, comme si c'était toujours à refaire. C'est que dès qu'une loi est votée, nos sales habitudes reviennent, et les lobbies s'activent pour les contourner : accords secrets de non concurrence ou ententes tarifaires, marges arrières, abus de position dominante... Et pourtant, c'est bien de la concurrence que naît la baisse des prix pour le consommateur. Encore faut-il qu'il soit "averti" et organisé. En France, le mouvement consummériste est comme les syndicats : anémié. Il ne pèse guère dans le débat économique. Cela tient probablement à notre individualisme si affirmé, qui ne conçoit le collectif et le solidaire que pour les autres et à travers l'Etat.

Chacun sait qu'en France, la concurrence ne joue que très rarement. Les hypers se sont partagés le pays avec des dominations bien établies : système U en Vendée, Carrefour en Haute-Savoie (par exemple), et il n'est pas rare qu'un super marché détienne entre 60 et 75% des parts de marché sur une ville moyenne.  Face à cette situation, encore bien plus compliquée qu'on ne le croit avec le jeu des sous-marques et des" low cost" affiliés à un groupe, que peut faire une loi ? Les commerçants et les agriculuteurs pleurent déjà. Ils ont des raisons, mais qu'ils s'organisent donc en groupements pour peser convenablement sur le marché, au lieu d'aller négocier en ordre dispersé ! Dans chaque commerçant n'y a-t-il pas un M. Grandet qui dort, qui cultive le secret sur ses bénéfices et qui se lamente sur son état ?

Dans une économie libérée, pour que le jeu soit sain, il faut des groupes qui s'affrontent pour conquérir des parts de marché, des mouvements de consommateurs puissants capables de mener des actions musclées d'information, de lobbying ou de boycot, des organisations de production fortes pour tenir la dragée haute à la grande distribution. On en est encore loin, malheureusement.

En attendant, c'est bien plus commode de tirer sur le pianiste. Le gouvernement. Il suffit de voir le comportement des députés UMP pour comprendre.... que nous sommes économiquement sous-développés (en terme de culture économique).

                                                                                       

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