HISTOIRE
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ECONOMIE : INFLATION, DETTE et Cie

économie plomberie

 

Comment va-t-on pouvoir concilier inflation et dette ? Un sujet qui revient à l’ordre du jour, d’autant plus que l’Allemagne revient dans le jeu avec un nouveau gouvernement et de nouvelles exigences.

Les effets de  la crise.

Vous vous rappelez, avant le Covid, les Etats de l’Union européenne étaient soumis au « pacte de stabilité », c’est-à-dire à la nécessité de respecter des normes budgétaires et à la contrainte de contenir l'endettement public. Il n’était pas simple d’économiser l’argent, surtout dans un pays comme la France, et encore moins simple de réaliser les réformes pour tenter de gagner quelques milliards ici et là. Il a suffi qu'un virus apparaisse en Chine et se propage dans le monde entier pour que tout change, et comme par magie, tout est devenu possible. Il fallait de l’argent : on en a fabriqué beaucoup et de plus en plus. Oubliées les réformes, les économies, les  contraintes. Pas de problème pour les déficits, la dette… On peut comprendre qu'il ait fallu intervenir par une décision politique, « quoi qu’il en coûte »,  qui visait à nous préserver pour tenter de compenser une décroissance subie. Mais pourquoi continuer aujourd'hui ? Pourquoi continuer à distribuer des dizaines de milliards d'euros ? C'est que maintenant qu'on a ouvert la boîte de Pandore, impossible de la refermer !  Surtout en France.

La question du retour à l’orthodoxie budgétaire.

Le  gouvernement français a profité du vide politique en Allemagne pour continuer, sous prétexte de crise sanitaire, même après le rebond de l'économie, à dépenser et dépenser encore. Les quelques mois de battement nécessaires à la formation d'un nouveau gouvernement en Allemagne ont été une aubaine. Avec les sociaux-démocrates, alliés en plus aux écologistes, on avait une chance de faire sauter définitivement les règles de Maastricht, d'oublier les contraintes de limite du déficit à 3% du PIB, et d'enterrer les limites d'endettement. Et la France se frottait déjà les mains. Mais La nouvelle coalition gouvernementale, appelée « feu tricolore », a un troisième allié : les Libéraux, et leur chef de file, Christian Lindner, est un faucon, gardien du temple de la rigueur ! Le problème pour la France c'est qu'il est devenu...ministre des Finances. Il a donné tout de suite le ton en expliquant qu'il fallait revenir en Europe à l'orthodoxie budgétaire et que l'Allemagne ne devait pas continuer à financer les dérives de certains pays de la zone euro... Dans le programme du gouvernement de la nouvelle coalition allemande, l'austérité est à nouveau gravée dans le marbre et le retour à l'équilibre budgétaire obligatoire. Comme les Sociaux-Démocrates et les Verts ont laissé les clés des finances allemandes et européennes à Lindner, il va avoir les mains libres. Comme qui dirait un caillou dans la chaussure du gars Macron.

La parade de la France.

Si vous vous demandiez pourquoi notre Président est allé à Rome et a signé avec Draghi un traité bilatéral de coopération, la réponse  est toute simple : il fallait trouver une parade au père fouettard allemand. La parade, c'est Mario Draghi. Il s’agit d’utiliser le leader italien pour calmer les ardeurs de Lindner, et gagner du temps. Un axe Paris-Rome avec le banquier central qui a sauvé l'euro et qui fait figure de référence en Europe et de sauveur en Italie peut changer la donne. Plutôt que chercher à assainir nos finances, on continue à chercher des prétextes ou des alliés pour dépenser sans compter. Il n'y a qu'en France qu'on pense que « c'est gratuit puisque c'est l’État qui paie. » En ce sens, Macron est un continuateur discipliné et zélé de Hollande. Car nous n’étions pas dans les clous de Maastricht avant la crise sanitaire, et nous le sommes encore moins après.

Sortie de crise et marché des changes.

Une des spécificités de cette crise est que nous l'avons tous subie de façon assez similaire, avec des intensités et un timing différent, mais tous les pays ont été touchés par la crise sanitaire. C'est ce qui a permis aux principales puissances économiques de mener des politiques extrêmement agressives d'injection de liquidités, de baisse des taux et d'aides gouvernementales massives. Pendant cette période de crise où les marchés ont été extrêmement volatils, les cours de change eux ont très peu fluctué. C’est d’ailleurs une première pour une crise économique de cette importance. Aucune zone n'a été particulièrement sanctionnée par rapport à une autre. Par contre, en sortie de crise, nous sommes confrontés à des situations extrêmement différentes. Et nos banques centrales et gouvernements ont adopté des politiques qui sont très sensiblement différentes, ce qui explique la volatilité des dernières semaines sur le marché des changes, dont l'illustration la plus frappante est la chute de l'euro et la hausse du dollar.

Le rôle déterminant de l’inflation.

L’inflation devrait déterminer le comportement des  banques centrales. Car l’inflation a réapparu. La hausse des prix et le dérapage de l'inflation sont dus à des facteurs exceptionnels : la hausse des matières premières et la hausse des prix alimentaires sont liées à des goulets d'étranglement et à un déséquilibre massif de l'offre et de la demande, conséquence de l'effet rattrapage post crise sanitaire. Mais au-delà des hausses, probablement temporaires, des matières premières, il y a des hausses qui ne disparaîtront pas une fois les goulets d'étranglement résorbés. L'élément majeur du passage d'une inflation « temporaire » à une inflation « durable », c'est, entre autre, la hausse des salaires. Face à la hausse des prix des matières premières et des prix alimentaires et face à la pénurie de main d'oeuvre, les salariés réclament et obtiennent de plus en plus des hausses de salaires. Et si la hausse des matières premières peut disparaître, la hausse des salaires, elle, est permanente. Par ailleurs, l'explosion des prix de l'immobilier partout dans le monde avec des taux de progression spectaculaires nous alerte aussi sur l'inflation des actifs.

Divergence entre Etats-Unis et Europe.

Les Etats-Unis sont eux confrontés à une forte inflation. Celle-ci commence à entamer la confiance des ménages et donc la consommation et devient une préoccupation pour la croissance. Du coup, le sujet est devenu politique et Biden doit combattre l'inflation. En conséquence, la Banque centrale américaine a d'ores et déjà annoncé qu'elle réduira drastiquement ses injections de liquidités pour endiguer l'inflation et qu'elle remontera probablement ses taux. D'où la forte hausse du dollar depuis quelques semaines.

A l’inverse, La zone euro, malgré un fort rebond de l'économie, une baisse du chômage, et malgré la hausse des prix, voit la Banque centrale européenne s'accrocher à l'idée que l'inflation est temporaire. Elle affirme par la voix de Christine Lagarde qu'il n'y aura pas de hausse de taux avant longtemps et que la BCE continuera à injecter massivement des liquidités, au grand dam de la Bundesbank qui ne comprend pas pourquoi on continue à distribuer gratuitement de l'argent alors que l'argent coule déjà à flots et provoque des goulets d'étranglement partout. La conséquence de ce laxisme européen se traduit par la chute de l'euro. Il ne faut jamais oublier que nous sommes toujours indexés sur l'économie américaine. La baisse de l'euro, limitée pour l'instant, n'est pas un sujet d'inquiétude tant qu'elle est maîtrisée. Mais si elle s'accélère, elle pourrait devenir un problème. Car le frein à la chute, c’est l’augmentation des taux.

La baisse d'une monnaie provoque aussi une hausse des prix des produits importés et donc alimente l'inflation. Or on sait  que mécaniquement, la remontée des taux augmentera les intérêts de la dette. Un cercle imparable.


LE CAMP DE LA RAISON, VRAIMENT ?

Macron je n'ai rien compris

 

La  Majorité veut incarner le camp de la raison face aux extrêmes. Cette invocation cache une réalité inverse. Ce n’est pas le visage qu’elle nous a offert depuis 2017 qui peut nous convaincre.

De l’affaire Ben Alla  aux gilets jaunes  à la gestion hasardeuse et verticale de la crise du Covid, en passant par les reculades devant les  Zadistes comme à ND des Landes ou les hésitations à réprimer l’Islam radical qui nous ont conduits à l’assassinat de Samuel   Paty, les allers-retours commémoration-repentance /  unité de la nation-communautarisme … Le Président et sa majorité a plutôt offert le spectacle d’un bateau ivre, d’un amateurisme consommé, d’un gouvernement à la godille qui marche au courant alternatif. En parallèle, c’est la haute technocratie qui a exercé réellement le pouvoir. La politique du pouvoir d’achat en est un excellent exemple. La  déconnexion avec  la réalité y est  évidente.

Le pouvoir d’achat, parlons-en !

Lorsque Jean Castex explique à la télévision que «le président de la République est le président du pouvoir d’achat», lequel aurait augmenté deux fois plus vite (entre 1,8 % et 4 % selon les catégories de revenu) que pendant les quinquennats précédents, le premier ministre s’appuie sur une étude de la Direction du Trésor de Bercy. On peut s’étonner d’une telle performance car elle ne correspond pas du tout à la maigre création de richesses économiques. C’est tellement vrai qu’un sondage OpinionWay pour Les Échos (le 20 septembre) a donné 56 % des ménages qui  jugent «que leur pouvoir d’achat a plutôt diminué pendant le quinquennat». Autrement dit, leurs ressources quelles qu’elles soient, prestations sociales comprises, auraient progressé moins vite que le prix des biens et services qu’ils achètent.

Sur les cinq années 2017-2021, le PIB français n’aura progressé en effet que de 3,3 % au total, moins que sous le quinquennat Sarkozy (3,8 %) et que sous Hollande (4,1 %). Qu’on le veuille ou non le «pouvoir d’achat» est désormais déconnecté de la sphère productive. Cette contradiction se résout d’elle-même dès que l’on prend en compte l’envolée de la dette publique et, plus inquiétant, le creusement de notre déficit commercial (68,6 milliards d’euros sur un an). Autrement dit, c’est l’Etat qui a financé le pouvoir d’achat, artificiellement, par le déficit et la dette.

Depuis 2017, chaque année a été marquée par une grande campagne de distribution de pouvoir d’achat, chacune ayant sa spécificité. Qu’on en juge : 2017-2018, vote des promesses électorales, transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière) et la «flat tax» sur les revenus financiers, de l’autre la suppression de la taxe d’habitation et de la cotisation salariée à l’assurance-chômage ; 2018-2019, la révolte des «gilets jaunes» s’est soldée financièrement par un doublement de «la prime d’activité» à quoi s’est ajouté un allégement de l’impôt sur le revenu pour tous ; 2019-2020, a été placée sous le signe du «quoi qu’il en coûte», la réponse économique à la pandémie du Covid-19, et confirme le paradoxe du pouvoir d’achat qui progresse malgré la chute du PIB avec un déficit de l’Etat qui se creuse, celui de 2021 dépassant  même celui de 2020 malgré le rebond de 6,25% de la croissance ;  enfin, la « fête » continue pour 2022, à chéquier ouvert, que la remontée de  l’inflation contrarie. Et depuis lors, l’Élysée multiplie les aides pécuniaires : chèque énergie en faveur des 5,8 millions de ménages les plus modestes, «indemnité inflation» pour 38 millions de Français (les deux tiers des adultes), «contrat d’engagement» de 500 euros pour les jeunes acceptant d’entreprendre une formation, etc.

La déraison de l’assistanat généralisé.

Dès lors on peut interroger le caractère vraiment raisonnable du «parti de la raison» : un déficit public annuel de plus de 200 milliards d’euros ; une profusion d’argent public jeté en pâture électorale à toutes les catégories et professions, mais qui ne résout aucun problème structurel (31 milliards d’euros pour que les hôpitaux publics continuent de fermer des lits) ; une politique d’allocations à outrance, brisant le lien entre le travail, l’effort et la rémunération… Cette «étatisation du pouvoir d’achat» est-elle raisonnable dans un pays où déjà les deux tiers des Français reçoivent davantage de prestations qu’ils ne versent d’impôts, de taxes et de contributions sociales, selon une étude récente de l’Insee. Est-ce cela, le cercle de la raison ? Le Président se réveille à six mois des  élections et veut faire feu de tout bois pour prouver qu’il a fait quelque chose. Rappelons-nous du grand débat : qu’en reste-t-il ? Que sont devenus les cahiers de doléance ?  Que fera-t-il de tous ces beaux discours et de ces belles promesses  au lendemain d’une réélection, si elle devait advenir ? 

Une alternative crédible existe.

Le  Sénat a posé un geste rare et très solennel en refusant de voter le budget  2022  tant il est insincère et électoraliste.  Va-t-on enfin entendre les voix de ceux qui appellent justement à un retour à la raison ? Car LRem est devenue une machine folle et ses alliés ne valent guère mieux, empétrés dans leur inutilité, leurs mensonges et leurs trahisons.  D’ailleurs ils en sont réduits à la capacité de nuisance. La dynamique LR actuelle leur  bouche l’horizon aussi multiplient-ils les attaques, les médisances,  les jugements  péremptoires. Lrem  lance « Ensemble  citoyens »  l’auberge espagnole de la majorité  le 29 novembre, Estrosi et Béchu organisent un meeting à Nice le 1er décembre pour  parasiter la visibilité du congrès LR…  A l’initiative de la micro « République des Maires » 600 maires appelleraient à voter Macron, mais Michel Barnier , à lui tout seul a reçu 700 parrainages ! Ils perdent leur temps.

La voix de la raison.

L‘autre soir, après le débat sur CNews, je me trouvais fier d’appartenir à un parti politique  représenté par  des gens si talentueux et pleins de  bon sens. Ils dessinent un avenir pour notre pays autrement plus responsable et plus réaliste, plus soucieux de nos enfants,  plus crédible que la com’ permanente du locataire de l’Elysée. Le  parti de la raison et des solutions, il est là. Ce sont Les Républicains.  Darmanimbus peut toujours affirmer qu’il n’est plus un parti de gouvernement,  son avis est entaché par la trahison, et  Attal-le-prétentieux essayer de nous faire croire que la caisse n’a pas été cramée puisqu’elle a généré une forte croissance, je lui conseille de réviser ses cours d’économie et de prendre en compte la dette et le déficit de la balance des paiements de la France, et aussi son Histoire, car  Sarkozy  a  dû faire face à une crise d’une autre ampleur en 2008, avant de l’accuser d’avoir fait sauter  la banque, ce qui est  un mensonge.  Ainsi on saisit la tentative d’enfumage du pouvoir macroniste que  la montée en puissance de la droite républicaine met aux abois. Ce n’est pas  un hasard  si 75%  des  sympathisants  Les Républicains pensent désormais qu’elle peut gagner en 2022 si elle est  représentée au 2nd tour !

 


« GRANDE SECU » : UNE NOUVELLE ARNAQUE MACRONISTE.

Sécurité sociale

Ballon d’essai ou projet réel ?

C’est la nouvelle lubie qui trotte dans la tête de Monsieur Véran : rassembler les  complémentaires et les mutuelles dans un grand magma avec la CNAM pour faire une grande Sécurité sociale monolithique financée sur le dos de ceux qui paient des impôts. Dans le rapport du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM), la suppression du double étage de frais de gestion doit se faire par la suppression des assureurs privés et des mutuelles. Ce n’est pas sérieux. À moins de trois semaines du rapport conclusif, le HCAAM ne fournit aucun chiffrage : de combien augmenteraient les prélèvements obligatoires pour financer cette «Grande Sécu» ? Comment évoluerait le reste à charge des Français, aujourd’hui le plus bas d’Europe grâce à l’articulation entre Sécu et complémentaires? Quel serait l’impact sur les salariés des mutuelles? Il n’y a ni transparence, ni concertation. Cette «Grande Sécu» est un écran de fumée pour ne pas parler du vrai sujet : le déficit abyssal de l’Assurance-maladie. Cela fait penser à une proposition ballon-d'essai-qui-ne-dit-pas-son-nom pour la campagne 2022 ou à la grande réforme systémique des retraites qui devait être un « big bang » et qui a fait « pschitt ».

Un prétexte fallacieux.

Les complémentaires santé coûteraient trop cher … en frais de  gestion !  Effectivement, notre système de santé est administrativement parlant le plus coûteux de la zone euro. Si le rapport rentrait dans une véritable comparaison équitable de la performance des coûts de gestion entre caisses primaires d'assurance-maladie (CPAM), mutuelles et assureurs de santé, ce ne serait pas forcément à l'avantage de la CNAM… L'efficacité des complémentaires santé ne doit pas se mesurer par rapport au montant des remboursements effectués, mais bien par rapport au nombre d'actes traités, une information étonnamment peu documentée. Effectivement, le système pourrait coûter entre 4,5 et 7 milliards de moins par an s’il était bien géré comme en Suisse ou aux Pays-Bas. Mais ces systèmes efficients ne sont pas organisés avec une caisse unique et omnipotente. Ce sont des assureurs en concurrence régulée au premier euro. Que l’État commence par baisser les taxes sur les complémentaires : les contrats sont soumis à une fiscalité de 15 % soit 5,7 milliards pour 2020 et 2021 pris sur les cotisations des adhérents.

Une vision technocratique.

Etonnamment, pourquoi aucun des scénarios ciblés n'envisage de supprimer le double compte en déléguant à des assureurs santé la gestion de l'ensemble des dépenses santé, ce qui est pourtant le cas néerlandais ou suisse ? Dans les comparaisons qui sont fréquemment citées ne sont pas pris en compte les coûts de recouvrement pour l'Assurance-maladie (assurés par les Urssaf) ou bien encore les frais financiers liés à l'endettement. C’est vrai, les tarifs des  mutuelles augmentent parce que les dépenses de santé des Français progressent sous le double effet du vieillissement de la population et des progrès techniques. Mais elles sont très attentives à ne répercuter que le juste coût. Si ce n’était pas le cas, leurs clients les quitteraient tant la concurrence est forte. On peut se demander aussi si la « grande Sécu » ne risquerait pas aussi de décourager à la fois prévention, innovation et notre médecine libérale après avoir réussi à si bien démotiver notre système hospitalier grâce à une gestion kafkaïenne et statutaire. On est bien d’accord qu’il faut faire baisser les coûts de gestion dans la santé, faire baisser l'administratif qui étouffe notre système de santé et nos hôpitaux.  Mais y parvenir grâce à un seul assureur qui s'appelle la CNAM, on n'y croit pas un seul instant ! 

Pourquoi changer un système qui fonctionne ?

L’argument du Ministre est plus idéologique  que réaliste : réformer parce que le système  à deux étages serait trop complexe et inéquitable. Ah,  le sacro–saint  principe d’égalité ! C’est oublier un peu vite que ce dispositif présente l’avantage inestimable de faire de la France le pays où les patients sont les mieux remboursés du monde, et où le reste à charge est au final le moins élevé. On voudrait nous condamner aux files d’attente pour se faire soigner comme en Angleterre qu’on ne s’y prendrait pas mieux. A n’en pas  douter, un système  unifié générerait rapidement une médecine à deux vitesses. Et surtout, il n’est pas prouvé que le secteur public ferait mieux que le secteur privé en matière de gestion. Enfin, comme toujours, l’Etat n’a pas l’air de se préoccuper des milliers d’emplois (100 000 environ) qu’une telle réforme menace.

L’illusion d’un système plus économe.

Ce qui se préparerait, c’est une mutation de notre système de soins dont le reste à charge est actuellement l'un des plus faibles des pays de l'OCDE, sur l'autel d'une Caisse nationale de l'assurance-maladie (CNAM) hyperpuissante gardant les données de santé sans les utiliser pour améliorer les traitements, n'accompagnant pas dans le parcours de soins et ne faisant quasiment pas de prévention et d'innovation. Bref, une mauvaise affaire pour les « contribuables-assurés-patients » que nous sommes : il s’agit d’avoir la peau des complémentaires et des mutuelles et tout cela pour nous rembourser vraisemblablement moins bien au final. Sommes-nous prêts à voir augmenter la dépense publique en santé et notre facture de CSG pour être remboursés à un « 100 % » Sécu dont nul ne sait ce qu'il sera vraiment ? Quel serait le réel impact d'une réforme basée sur de prétendues économies de gestion générées grâce à une grosse CNAM,  qui pour l’instant n’a pas vraiment fait ses preuves  en la matière ? Le HCAAM fait l’hypothèse que la surdépense publique atteindrait 22,4 milliards d’euros et qu’elle serait financée par une hausse des prélèvements obligatoires, via les cotisations patronales ou la CSG… A coup sûr, c’est le contribuable qui paiera la  note une fois de plus !

Il y a pourtant d’autres chantiers plus urgents en matière de santé publique, qui ne sont pas difficiles à identifier tant ils sont criants. Vraiment, l’amélioration des mécanismes de remboursement, qu’on peut probablement perfectionner, n’est pas une priorité. 

 


MR 2.38 A DES IDEES !

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Il a un talent littéraire,  c’est vrai. Il a plutôt  une belle écriture et des lettres qui lui permettent d’utiliser Arthur Rimbaud. Devenu  Ministre de l’Economie et des Finances d’Emmanuel Macron par une belle trahison, maintenant que le terme de  sa fonction approche, il se verrait bien continuer d’exister.  Mais comment ?  Premier Ministre n’est pas un poste qu’il  ambitionne, il  en connaît trop le côté  fusible et les contraintes imposées par le  « château » que le  quinquennat n’a pas simplifiées. Alors quoi d’autre …

Facile.

Son bouquin paraît au moment où la croissance trop longtemps retenue par le confinement explose, avec  la baisse du chômage qui l’accompagne.  Il  peut s’en attribuer la gloriole. On est pourtant loin du compte. Qu’importe, l’occasion est trop belle de porter un discours d’avenir  et  voilà qu’il s’invite dans le débat public avec des propositions.  Tiens donc :  il faudra faire tout ce qu’il n’a pas fait, comme l’assainissement des dépenses publiques, ou sur quoi le gouvernement auquel il appartient à échoué lamentablement :  l’éducation qui « devrait  être érigée en priorité absolue », la lutte contre les inégalités où l’on voit que l’assistanat généralisé n’a rien résolu, la reconquête industrielle qu’une baisse insuffisante des charges sur les entreprises et notamment des impôts de production n’a pas permise jusqu’à maintenant…

Plus compliqué.

Il est sévère avec son  compagnon de route dans la trahison, Edouard Philippe, dont il condamne la démarche de création de son parti politique.  Peut-être y voit-il une concurrence pour … après.  Car pour l’instant, il soutient clairement le président sortant. Evidemment, il balaie d’un revers de main la renaissance des Républicains. Le mieux pour lui, serait que le  parti soit condamné à disparaître, ce qui l’arrangerait  bien, lui qui n’avait fait que 2,38% à la primaire de 2017 qui avait rassemblé 4,4 millions de Français. Les Républicains se portent  bien, merci, et la victoire de David Lisnard à la présidence de l’AMF témoigne de sa bonne santé. On sent, dans son appréciation,  l’aigreur d’un score qu’il n’a toujours pas digéré cinq ans après. Et puis une victoire à la présidentielle le condamnerait à passer à la trappe, sort qu’on réserve aux « fidèles » de son genre.

Impossible.

Alors profite Bruno des quelques semaines qui te restent. Tu veux alimenter le débat de fond qui a déserté la scène nationale : bon courage ! Face à un Michel  Barnier ou une Valérie Pécresse, ou encore un  Xavier Bertrand, il va falloir que tu améliores tes tours de magie pour faire  oublier le bilan de ta gestion : 200 milliards de déficit et 3 000 milliards de dettes. « Macron a  cramé  la caisse », comme dit Valérie Pécresse, mais c’est toi qui la tiens ! Doit-on rappeler que toi, Bruno, tu défendais une baisse généralisée de la CSG, alors que tu l’as augmentée de 1,7 pt c’est-à-dire 25% en produit. Il est facile d’accuser Les Républicains de ressasser les  mêmes idées depuis dix ans, mais toi tu nous ressers  la mesure éculée et sans fondement de baisse  du nombre de  parlementaires. Alors oui, après, le sirop sera probablement plus amer pour toi.

Myope.

En effet, notre hôte de  Bercy n’a pas remarqué le sérieux du débat et la rigueur des propositions des candidats Républicains, leur hauteur de vue,  leur professionnalisme et leur compétence, la fermeté de leurs prises de position. Et si beaucoup de propositions ressemblent à celles de 2017, c’est que les mêmes problèmes perdurent parce qu’ils n’ont pas reçu  de solutions. C’est bien beau de se gargariser avec la croissance revenue, mais ça ne fait pas oublier les  multiples volte-face de son mentor de Président, sur le nucléaire, sur la laïcité, la perte de contrôle de l’immigration, l’explosion de  la dette  publique, la valse des milliards électoraux.

Il s’y verrait bien dans cinq ans, mais la traversée risque d’être longue et… solitaire (aurait dit Jacques Vabre).

 


POUTINE, LE TSAR AUX PIEDS D’ARGILE.

Poutine

La Russie a décidé de détruire un satellite  obsolète sans prévenir personne. L’attaque a été décrite comme irresponsable par l’OTAN et les Occidentaux, qui y ont vu une nouvelle provocation de Moscou, une fois encore assumée comme parfaitement illégitime, mais nécessaire au « nettoyage » de l’espace. Le paradoxe veut que Poutine, dans son aveuglement, n’ait pas compris qu’il venait de prendre le risque de démolir la station internationale, alors qu’il en est l’un des principaux contributeurs. Ses démonstrations prennent parfois des tours suicidaires.

Des signes de son affaiblissement.

Bien que la fermeté du contrôle exercé sur son peuple par le maître du Kremlin ne soit contestée par personne, il semble prendre des initiatives largement influencées par les premiers signaux de son affaiblissement politique :  il est incapable de freiner la ruineuse inflation qui empêche le développement économique de son pays, il est obligé d’intervenir dans la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, une guerre qu’il réprouve, et il est contraint de supplier ses concitoyens d’aller se faire vacciner alors que la pandémie fait des ravages dans son pays.  C’est que la désaffection des Russes pour le vaccin traduit d’abord leur manque de confiance dans un produit  entièrement conçu en Russie, mais aussi dans tout vaccin en général. La Russie, en attendant, est l’un des pays les plus touchés par la pandémie et ce, depuis plusieurs semaines.

Achetez donc Pfizer !

Ce qui est intéressant, c’est qu’Emmanuel Macron ne craint pas, malgré la capacité de l’opinion française de se soulever contre ce qui lui déplaît, de continuer à prendre des décisions contraignantes alors que le dictateur de Moscou  ne sait plus comment faire pour amener le peuple à ses centres de vaccination. Il aurait bien  une solution déplaisante : celle de bannir son Spoutnik V, et d’acheter Pfizer ou Bio’NTech. Mais non, il préfère montrer ses muscles en allant détruire dans l’espace une cible inerte qui ne méritait sans doute pas d’être éliminée. Or Poutine sait exactement où en sont ses relations avec l’Occident. Il masse des troupes aux frontières de l’Ukraine, continue à faire en sorte que ses navires aillent taquiner les proues des navires occidentaux, intervient en Arménie, organise des manœuvres militaires à la frontière des États baltes, manœuvres aussitôt concurrencées par celle de l’OTAN et évidemment dénoncées par Moscou.

C’est un homme dangereux.

Tout le comportement de la Russie tient dans Poutine, un enfant capricieux qui ne veut pas qu’on marche sur ses plates-bandes, qui aime bien tirer un coup de missile de temps en temps, pour montrer ses muscles, qui est pourtant totalement incompétent quand il s’agit de lutter contre une pandémie, mais qui, ivre de sa force, a envie de la tester en créant une échauffourée avec l’OTAN. Il traite les occidentaux, désignés comme ennemis par ses soins, avec mépris, le même que celui que les Baltes et les Ukrainiens lui inspirent. Il étend son influence dans le monde à la faveur des pires conflits qu’il contribue à alimenter par ses propres interventions militaires. On ne dira jamais assez combien cet homme est dangereux. C’est la stratégie de la tension, dont il espère qu’elle rendra nerveux ses adversaires, alors que, las de ses provocations, ils y répondent en ayant recours à ses méthodes : manœuvres à la frontière de la Russie, dénonciation permanente de l’annexion de la Crimée, stigmatisation du tir de missile. Evidemment, rien de tout ça ne prépare la paix, mais c’est le contexte que Poutine souhaite pour flatter le nationalisme russe et faire oublier son incurie à l'intérieur.

 


ZEMMOUR, LE JOUEUR DE FLÛTE… FACE AUX GAULLISTES

Zemmour

  

 

Candidats LR à Colombey

 

 

 

 

 

Le joueur de flûte d’Hamelin…

Eric Zemmour me fait penser au joueur de flûte d’Hamelin :  les gens qu’il entraine dans son sillage sont sous le charme mais voués à la noyade, c’est-à-dire au vote inutile. Le fait d’énoncer  tout haut des constats, fussent-ils déplaisants ou tabous, nécessite certes du courage, mais ce n’est pas suffisant. Car en fait  le polémiste surfe sur le ressenti bien réel de la masse de la population face  à l’immigration incontrôlée comme  source principale de nos faiblesses et de l’insécurité. C’est la  France qui a peur qui le suit. Si  le peuple est pessimiste, il n’est que dans les élites que le débat fait rage à cause des multiculturalistes et des islamo-gauchistes. Eric Zemmour s’est fait le porte-parole de ce ressentiment longtemps refoulé par l’intimidation.  D’où sa percée sur la scène de la politique ordinaire. Bien exploité, c’est certain, mais tout indique que l’on s’achemine, la campagne présidentielle aidant,  vers une immigration contrôlée à la place du laissez-faire, laissez-passer qui reste la doctrine de  la  seule extrême-gauche islamo-gauchiste.

Zemmour n’est pas l’homme providentiel.

Si l’on retire la « dent cariée » de l’immigration, comme le dit si bien Jacques Julliard, Zemmour est soudainement démuni et son discours tombe en porte-à-faux. Puisqu’il se dit gaulliste, que ne propose-t-il  pas un projet du même type que celui que le grand homme avait inspiré avec le « Programme du CNR » (Conseil National de la Résistance) ? Il serait évidemment bien incapable de discuter et de négocier un tel  programme avec tous les autres partis. Il est bien trop clivant. Pourtant  le déclin qu’il dénonce est réel et le constat en est largement partagé. En dehors de quelques « aveuglés », l’ensemble de l’opinion s’accorde sur le recul de nos bases de richesse et de notre influence dans le monde.  L’école qui a été longtemps l’instrument de la promotion sociale, de sa richesse et de son rayonnement  est  en faillite ; la recherche est en déroute qui voit le pays de Pasteur incapable de mettre au point un vaccin, mais  compte une foule d’antivax ; la France est aujourd’hui un pays industriel sans industries et sans usines… Et sa dette est colossale.

De même tout le monde convient de ce qu’il faut faire.

Il faudrait redresser la démographie, refonder  l’école en profondeur, rapatrier une industrie sur le sol national. Il faudra mettre fin au délire keynésien d’argent public dépensé qui finira par nous coûter très cher. Même ceux qui le distribuent savent bien qu’après la fête de l’élection présidentielle, ils auront la gueule de bois. Sur le plan international, européens et antieuropéens ont cessé de donner de la voix au profit d’un consensus sur une présence critique dans l’Union européenne qui devra  acquérir son autonomie stratégique face aux autres grands du monde. Et l’écologie n’est pas en reste : essayez de trouver quelqu’un qui n’est pas vert d’une manière ou d’une autre et vous me le présentez.  Sur le consensus de tous ces constats,  les  bases d’un accord  général devraient pouvoir se trouver. En Allemagne, la pratique démocratique le permet. Voilà un pays qui sort  d’une élection sans avoir vu une poussée des extrêmes quelles qu’elles soient. Et pourtant il a accueilli un million d’immigrés au moment du plus fort  de la crise syrienne.  Mais la  France n’est pas  l’Allemagne.

Le  consensus, peut pourtant advenir.

Inutile de perdre du temps dans d’improbables négociations d’appareils.  Le temps presse. La solution est pourtant là. A l’évidence, il  existe encore un parti politique suffisamment puissant et organisé pour ressusciter le message du CNR  et apporter au peuple un message d’espoir et de renouveau.  On en a eu un petit aperçu lors du débat des candidats républicains. Le message du Général de  Gaulle, 51 ans après sa mort, est encore bien vivant. Tous les thèmes abordés ci-dessus, ils les portent et dessinent des solutions concrètes avec le même esprit que celui du Général : la certitude que la France est une grande nation, qu’elle peut  se redresser pour peu qu’elle se rassemble et devenir la première puissance européenne dans dix ans. C’est bien plus  que d’identité  à laquelle Zemmour  compte s’accrocher comme une bernique à  son rocher dont le sursaut  de la France doit être constitué. Le sursaut qu’il faut provoquer, c’est celui de tout un peuple en lui proposant un vrai retour de la souveraineté nationale sur les sujets cruciaux. 

Telle est l’essence du gaullisme. Les  Républicains ont vocation à s’adresser à tous les Français et pas seulement à ceux de droite. C’est pourquoi ils portent un projet de justice sociale avec la participation et l’égalité des chances, d’identité nationale en privilégiant l’assimilation,  de puissance économique  en restituant  à l’Etat sa vocation stratégique et régalienne et  aux entreprises la création de la richesse.  C’est une constante de ce grand courant politique sous la Vème République. La responsabilité des adhérents LR est immense. Partout où ils sont en place, les élus républicains sont plébiscités parce qu’ils gèrent en apportant les solutions que les citoyens attendent. Alors  pourquoi pas la France !  Les candidats se recueillant sur la tombe  du Général, c’est plus qu’un symbole, c’est l’équipe dont la France a  besoin et qu’elle attend pour la gouverner !

Entre un président qui nous offre un numéro de claquettes permanent et un joueur de flûte (de pipeau dirait-on plutôt), les Français ont droit, en effet, à une offre plus sérieuse. La  bonne nouvelle, c’est qu’elle existe  et ce sont Les Républicains qui la  portent.

 


UN DEBAT ET UN MONOLOGUE

Débat lciMacron 9 nov

Un débat réussi.

Le premier des quatre débats organisés par Les Républicains s’est déroulé dans la sérénité et l’audience  était semble-t-il au rendez-vous.  On s’aperçoit enfin  que le parti a travaillé  et on ne pourra plus accuser ses candidats de manquer de propositions et de mesures chiffrées.  Ils ont fait la démonstration lundi soir qu’ils faisaient encore partie du débat. Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse, et Philippe Juvin ont démontré qu’ils avaient travaillé - on leur reprochait l’inverse depuis des années - et construit un programme. Et LCI a su rendre les échanges suffisamment intéressants  pour que  les téléspectateurs  nombreux  restent jusqu’au bout. Le  plus important pourtant n’est pas tellement dans les thèmes abordés :  pouvoir d’achat, économie, industrie, énergie, immigration, fractures dans la société, grandeur de la France…, que dans l’image d’unité qu’ils ont affichée et leur volonté de travailler ensemble. «Un débat de grande qualité, de très bon niveau et respectueux. Un débat qui fait honneur à notre famille politique», s’est félicité le président des Républicains, Christian Jacob, à l’issue de l’émission. Reste à transformer l’essai avec les trois  suivants.  Si c’est le cas, Les Républicains, avec leurs alliés centristes, auront une carte à jouer sérieuse pour l’élection présidentielle.

Alors bien sûr, on n’échappera pas au petit jeu des commentateurs qui vont exercer  leurs « talents » à classer les candidats, comme s’il s’agissait d’un concours d’éloquence ou de beauté, ou à noter telle ou telle insuffisance dans leurs propositions. Encore faudrait-il   que ces commentateurs aient de vraies compétences pour en juger. C’est vrai qu’on aura du mal à trouver des divergences entre les candidats, et c’est logique.  C’est vrai aussi qu’on pourra discerner des différences ici ou là, c’est bien normal.  On aura surtout vu des tempéraments affirmés. Là n’est pas l’essentiel.   Ce qui ressort du débat, au-delà de l’indispensable unité, c’est  la volonté d’agir pour apporter des solutions aux problèmes des Français et de la France.  10 ans après avoir quitté  le pouvoir, on ne peut pas leur reprocher de « ne pas avoir fait ».  mais justement, leur leitmotiv  c’est leur  « soif de faire »,  preuves de leur action régionale  à l’appui pour une Pécresse ou un  Bertrand, c’est la méthode pour un Barnier qui a réussi le Brexit… Les candidats le savent, les Français ne leur pardonneront pas de ne pas mener les chantiers nécessaires - même les plus impopulaires - pour rétablir l’autorité de l’État et le respect de la loi, revaloriser le travail et restaurer une éducation d’excellence, baisser les impôts ainsi que la dette, réindustrialiser la France et rétablir sa souveraineté. Il leur reste trois possibilités de s’affirmer, de rectifier, d’affiner avant le vote du congrès les 1er et 2 décembre pour le premier tour, les 3 et 4 décembre pour le second tour. Les Républicains peuvent y croire: ils auront une chance en avril prochain. Lundi soir, Les Républicains ont rassuré. Il leur reste désormais à convaincre. Alors, ils auront une place au second tour.

Un monologue monocorde.

Le Président de la République avait donné rendez-vous aux Français mardi soir.  Avec une voix d’adolescent en train de  muer, ce qui est nouveau,  il  a parlé dix minutes pour annoncer ce que le Ministre de la santé  aurait pu expliquer à sa place sur la  3ème  dose  et le redémarrage de la pandémie. Mais il ne peut pas s’empêcher. Le candidat Macron a ensuite enchaîné pendant vingt minutes pour faire le  bilan de son mandat, ce qu’il a fait et pas fait, ce qu’il fera en 2022 (avant ou après le mois d’avril, il n’a pas  précisé). La petite histoire des campagnes électorales retiendra donc qu’Emmanuel Macron aura lancé la sienne le 9 novembre 2021. En mettant la barre à droite toute, en recopiant une grande partie de ce qui a été dit la veille au débat des Républicains. La  gauche n’existant plus, il faut aller  pêcher  les voix à droite. Une duperie évidemment.  En ce qui me concerne je préfère l’original à la copie. Car on ne peut pas lui faire confiance : rappelez-vous Notre-Dame des Landes ( un exemple). Ainsi va Macron, au gré des vents dominants et du "en même temps".

Le monologue a ceci de  confortable qu’il permet un long exercice d’autocélébration de son action et de valorisation de ses projets. Personne pour contester. Pour un peu, on aurait cru l’entendre parler de lui à la troisième personne lorsqu’il lança en conclusion un vibrant : « Croyons en nous, nous le méritons !». Les deux tiers de son intervention ont ainsi été consacrés à rappeler à quel point la France (i.e, lui) avait bien géré la crise sanitaire, à quel point elle avait su rebondir sur les plans économique et social, combien le chômage avait reculé et le pouvoir d’achat progressé. Quant à l’avenir, avec lui,  il sera placé sous le signe de la valeur travail, « une boussole », avec le recul de l’âge de la retraite et le durcissement assumé des conditions d’indemnisation du chômage. Il va même relancer le nucléaire, pensez donc, lui qui a fermé Fessenheim et annoncé il y a peu la fermeture de 12 réacteurs. Si le projet des six centrales n’est pas signé avant avril prochain, ce sera une  promesse de gascon. Avec Macron, il y a souvent loin des intentions aux actes. On aura surtout compris que le Président en exercice avait surtout envie d’attirer  l’attention sur lui, au moment où les projecteurs sont braqués sur  les   candidats de »  la droite et le phénomène Zemmour. Il  lui fallait absolument chercher à marquer le débat, à cliver pour braquer à nouveau l’attention sur lui, sur son action au service de son évidente pré-candidature. L’opération politique lancée depuis l’Elysée avait donc un but : reprendre la main sur l’agenda médiatique. Il lui faut encore espérer que l’épidémie n’écrase pas à nouveau l’actualité… A moins que ce ne soit  la dette, dont il n'a rien dit, et  la remontée des taux d'intérêts avec  l'inflation  !

 

 


OK GRETA !

Greta

 

Alors que la COP 26  bat son plein  à Glasgow, des milliers de manifestants sont venus le week-end dernier admonester les dirigeants d’en faire plus contre le réchauffement climatique.  Parmi eux  Greta Thunberg.  Comme charité bien ordonnée commence par  soi-même, j’ai envie de lui dire qu’il ne suffit pas de venir en train pour se  donner bonne conscience. Elle peut  râler contre cet éternel provocateur de Bojo qui a pris un  avion pour rentrer à Londres  après un discours enflammé à la tribune  contre le réchauffement  climatique, le raz-de-marée que  l’égérie suédoise de  l’écologie a déclenché sur  les réseaux sociaux un jour de rentrée scolaire de 2018 a  pollué infiniment plus  la planète que bien des pays vertueux comme la  France dont la contribution au réchauffement climatique est minime.

« Génération climat ».

La pollution digitale  met la transition écologique en péril  et sera  l’un des défis des trente prochaines  années.  Et le puissant mouvement médiatique de la soi-disant « génération climat » qui,  de Sydney à Berlin ou Manille suit les « grèves  du vendredi », ces millions de jeunes  militants qui prennent à parti les dirigeants  politiques et  les entreprises qu’ils jugent incapables de se montrer à la hauteur de la crise écologique, ne se rassemblent pas  spontanément. S’il ne s’agissait que d’un mouvement porté  par  des idéaux de justice et de solidarité,  après tout ce serait leur liberté. Sauf que ce puissant  mouvement horizontal est surtout un phénomène numérique, amplifié par  une déferlante de hashtags et de video sur Youtube et autre. Et c’est  là où le bât  blesse.

Passe encore que cette « courageuse » jeune militante ait publié une photo la représentant avec sa pancarte devant le parlement suédois. Ce que l’on sait moins c’est que la dite photo est devenue virale en moins de deux heures,  que le cliché est l’œuvre d’un photographe professionnel,  dépêché par une start-up suédoise engagée dans la cause écologique afin de faire le « buzz ».  Les images passèrent ensuite par  de  brillants communauty managers qui « calibrèrent » un puissant  message bien idéologique, pour les réseaux sociaux. Ainsi naît une « star ». Précisons qu’elle est suivie aujourd’hui par  16 millions de  « followers » sur Twitter et Instagram, une génération climat droguée aux outils numériques ! Ce qui fait dire à certains, non sans emphase, « qu’une génération entière se lève pour sauver la planète » et traîner des  Etats en justice. C’est  bien quand ces jeunes plantent des arbres.  C’est beaucoup moins bien quand ils ont recours aux sites d’e-commerce, à la réalité virtuelle et au gaming, quand ils perdent leur temps devant les vidéos en ligne pour regarder la télévision, ce qui est un non-sens écologique total.  Alors qu’ils nous fichent la paix   avec notre  consommation de  viande et les voyages en avions. 

Une pollution colossale.

C’est qu’ils ne s’en rendent pas compte, mais la pollution digitale est colossale. C’est même celle qui croît le plus  rapidement. Elle est due aux milliers d’interfaces, tablettes, ordinateurs, smartphones, constituant notre porte d’entrée sur internet. Elle provient aussi des données que nous produisons à chaque instant, qui sont transportées, stockées, traitées dans de vastes infrastructures consommatrices de ressources d’énergie et qui permettront de créer de nouveaux contenus digitaux pour lesquels il faudra toujours plus d’interfaces …  Deux familles  de  pollution qui se complètent et s’alimentent en boucle. Résultat : l’industrie numérique mondiale consomme tant d’eau, de matériaux et d’énergie que son  empreinte est déjà le triple de celle d’un pays comme l’Angleterre. Les technologies digitales mobilisent aujourd’hui  10% de l’électricité produite dans le monde et rejettent près de 4% des émissions globales de CO2 , soit un peu plus du double du secteur civil aérien mondial (vous avez bien lu) ! Le risque existe même que nous ne soyons plus en mesure de contrôler l’impact écologique des entreprises du numérique tant elles sont devenues puissantes et peuvent échapper aux pouvoirs de régulation qui pourraient s’exercer sur elles.

La transition écologique en péril.

La pollution digitale met la transition écologique en péril et constituera l’un des grands défis des trente prochaines années. La  « génération climat » sera l’un des principaux acteurs du doublement, annoncé à l’horizon 2025, de la consommation d’électricité du secteur numérique, soit 20% de la production mondiale, ainsi que des rejets de gaz à effets de serre, 7,5% des émissions globales. Déjà, tout ce que nous entreprenons aujourd’hui  recèle une dimension digitale. Tout change et s’échange aujourd’hui instantanément. Mais se demande-t-on ce qui se passe quand on envoie un e-mail ou qu’on « like » d’un simple clic sur le réseau social ? Quel est l’impact  matériel de ces milliards de clics ?  Lequel d’entre nous est capable de décrire comment nos ordinateurs, nos tablettes et nos smartphones sont reliés et quelles installations sont déployées pour le réaliser.  Les technologies numériques nous échappent le  plus souvent quand nous stockons nos documents et photos dans un « cloud », par essence virtuel. Pourtant, il n’y a pas de magie. Le numérique est réputé pour ne générer aucun impact matériel.  C’est tout le contraire. Le problème c’est qu’il produit une pollution invisible et infinie. Aux Etats-Unis, un adolescent passe sept heures et 22 minutes de son temps libre par jour devant un écran. En France, un adulte de 18 ans a déjà possédé en moyenne cinq téléphones mobiles. Plus on est  jeunes, plus on renouvelle souvent ses équipements qui comptent pour près de la  moitié de la pollution numérique. Autant dire, comme  Coluche, « J’me marre ! »  quand je  vois ces jeunes avec leurs habitudes véganes et  locavores dont les efforts seront rendus vains par l’explosion de leur empreinte numérique et les prodigieux effets rebonds que ce monstre électronique va engendrer.

La numérisation du monde est en marche et la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer sa marche. Pourtant cette virtualisation générale du monde n’en est qu’à ses balbutiements. Alors, que les jeunes balaient d’abord devant chez eux avant de donner des leçons.  On attend d’eux qu’ils fassent preuve de sagesse face à cette course à la puissance des technologies, car pour l’heure, le numérique tel qu’il se déploie sous nos yeux, ne s’est pas mis au service de la planète et du climat. Loin s’en faut ! Je continuerai donc de manger mon onglet saignant et  prendre l’avion sans états d’âme.

Je leur conseille de lire « L’enfer du numérique –voyage au bout d’un  like » de Guillaume Pitron (journaliste spécialiste de la géopolitique des matières premières.)

 


UNE SOIREE AVEC BARNIER

Barnier monteuil 4

On peut dire tout ce qu’on veut, mais Christian Jacob est en train de réussir son coup. La procédure de désignation du candidat LR a  pu paraître longue, en passant par ses étapes incontournables comme la consultation des adhérents, elle n’en est pas moins basiquement démocratique et a le mérite d’imposer aux candidats  une vraie campagne avec des règles communes.  Et donc, pour les intéressés, la nécessité de visiter  les fédérations et aller à la rencontre de leurs électrices et électeurs. Ainsi avons-nous déjà eu la visite dans notre département, de Philippe Juvin  et de Valérie Pécresse. Jeudi 4 novembre dernier, c’était le tour de Michel Barnier.  Près de 250 personnes  l’attendaient patiemment dans la salle Jacques Brel de Montreuil-Juigné.

Un candidat qui émerge.

C’est que, depuis que le principe du congrès a été voté, le candidat  a commencé à faire sa  place parmi les cinq retenus  pour la désignation. En effet, Il n’est pas impossible que l’ancien commissaire européen tire avantage de la procédure mise en place et obtienne, finalement, son investiture. Michel Barnier dispose, sur le papier, de toutes les lettres de créance requises pour s’imposer lors du congrès du parti en décembre : il n’a jamais quitté le parti, il a été ministre et est reconnu comme l’homme qui a su négocier le Brexit avec le Royaume-Uni. S’il est encore peu connu de ses concitoyens, ses qualités, son sérieux, sa culture, sa connaissance de la technocratie, en France et en Europe, devraient lui permettre de s’affirmer. Mais, une campagne se gagne aussi avec l’empathie et la proximité. La  réunion de jeudi soir devait permettre d’en juger.

Un Savoyard qui sait nous faire fondre.

Eh bien qu’on se le dise : ceux qui prétendent que le Savoyard est un homme froid et distant  sont des  mauvaises langues. Nous avons découvert un homme simple, accessible, parlant de lui avec modestie et lucidité quand il  explique  comment et pourquoi il a pris la décision de se présenter. Et  pendant une heure il va décliner les thèmes qu’il souhaite évoquer : la nécessité de  l’union, condition indispensable  pour gagner,  le pays qui va mal  avec  les crises provoquées par la  solitude du pouvoir et qu’il passe en revue : le dérapage des finances publiques bien avant le covid, les gilets  jaunes, l’explosion de  l’immigration, la violence, les collectivités tenues à l’écart, …  On sent alors que sous son calme apparent, il a une détermination sans failles. Certes, contrairement à Valérie Pécresse et à Xavier Bertrand, il n’a jamais quitté le parti, il affirme qu’il est resté gaulliste et démonte facilement les  mauvais procès qui lui sont faits sur ses convictions européennes. Il avance sur ses deux jambes : patriote et européen. Au détour, il n’hésite pas à détendre la salle avec une anecdote. L’humour est là, mais au service de sa démonstration. Les questions de la salle permettent de vérifier, s’il en était besoin, que tous les sujets peuvent être abordés et appellent des  réponses claires, jamais dilatoires. 

D'un Président, il n'en a pas que la "gueule"...

Ceux  qui  disent qu’il ressemble  à Emmanuel Macron,  ou bien ne le  connaissent pas, ou bien veulent lui nuire. Car plus il avance, plus on découvre un anti-Macron, au sens où il est tout l’inverse de la figure du Président actuel : Barnier est d’abord un politique, avec l’expérience d’un long parcours à  tous les échelons électifs, et pour lui,  la technocratie doit être au service du politique  et non l’inverse. Il se propose de gouverner en équipe, et il a fait la démonstration de sa méthode avec l’équipe qu’il a mise en place lors de la négociation du Brexit : répartition des tâches, efficacité, responsabilité. Bref, il a la carrure  !

Les  commentateurs font aussi une autre erreur. 

Le rythme imposé par Christian Jacob ne traduit pas  l’apathie des caciques du parti, comme certains voudraient le faire croire,  c’est  une stratégie murie par l’expérience : le 4 décembre, non seulement il ne sera pas trop tard, mais l’incarnation du candidat de la droite tombera à point nommé,  avec une autre surprise à la clé : le rassemblement de tous derrière  l’élu, au moment  où d’autres auront déjà épuisé leur premier souffle et seront  à la recherche du second. Ces commentateurs se trompent encore, qui espéraient que les candidats de LR sortiraient épuisés d’un affrontement sauvage, qui laisserait des traces au moment où un Bertrand triomphant verrait devant lui la montagne à franchir. Car ils sont nombreux, se fiant aux sondages, ceux qui parient sur le Président des Hauts de France, seul capable de l’emporter, face à un Emmanuel Macron qui n’hésite pas, de son bureau de l’Élysée, à  faire campagne et à distribuer des largesses susceptibles de convaincre quelques-uns des électeurs qui lui sont le plus hostiles. Cette méthode mériterait d’être clouée au pilori, mais le sortant n’en a cure, même s’il fait bien  pire que ce qui a été fait  avant lui.  Pour autant, il en faudra plus pour déstabiliser un Michel Barnier qui a vécu bien pire  avec les négociateurs anglais.  On attend de voir avec curiosité ce que l’affrontement entre le bavard tout en communication et en improvisation, donnerait face à un candidat chevronné et méthodique comme Michel Barnier, allergique aux moulinets, portant des convictions fortes et doté de nerfs d’acier. 

A la fin de la soirée de Montreuil-Juigné, on en rêvait déjà ! 

Barnier Montreuil Barnier Montreuil 2


PEUT-ON SAUVER L’EDUCATION ?

école de la république

 

Ils sont devenus fous !

La vague de « dégenrage » des cours de récré, un rapport parlementaire sur les stéréotypes de genre et les propos du ministre Jean-Michel Blanquer montrent que l’Éducation nationale pourrait bien être devenue le ministère de la ré-éducation nationale.

Une circulaire sur les enfants « transgenres ».

Le ministère a diffusé le 30 septembre dernier  une circulaire selon laquelle: « la transidentité est un fait qui concerne l’institution scolaire. Celle-ci est en effet confrontée, à l’instar de leur famille, à des situations d’enfants – parfois dès l’école primaire – ou d’adolescents qui se questionnent sur leur identité de genre ».  Cette circulaire vise donc à donner des lignes directrices aux personnels d’établissements qui « peuvent se trouver légitimement déstabilisés par ces demandes et, en tout état de cause, se trouvent confrontés à des questions très pratiques (…) auxquelles les réponses apportées sont aujourd’hui disparates et souvent improvisées ». L’école, le collège et le lycée sont  donc invités à accompagner un phénomène de société tel que la « transidentité » !  

Nous pensions que l’école souffrait d’un problème de qualité de l’enseignement. Grave erreur, c’est au problème d’inégalité entre les sexes qu’il faut s’attaquer. M. Blanquer admet en effet que l’école a une politique de genre qui se donne pour « objectif primordial » l’égalité entre les filles et les garçons, ainsi que « la lutte contre les stéréotypes, la lutte contre les discriminations, celle contre les violences sexistes et sexuelles, le respect du droit du corps, l’égalité professionnelle et salariale, le travail sur la confiance en soi ». Il suit en cela les préconisations du rapport de Gaël Le Bohec, député LREM et Karine Lebon, députée elle-aussi, sur les stéréotypes de genre à l’école, qui se résume en une dénonciation généralisée du masculin. Passons sur les détails, l’école n’est plus le lieu de l’éducation conçue comme un transfert de connaissances entre un maître et des élèves, mais comme un lieu de rééducation du peuple par l’État, tenu de s’ouvrir aux mouvements LGBTQ.

L’école, enjeu idéologique.

Ce phénomène qui  investit l’école  à tous les étages, comme en témoigne une récente enquête publiée dans Le Figaro, c’est la traduction de la révolution « woke » qui ne cache pas son désir d’anéantissement de la civilisation occidentale avec la  « cancel culture ». Et l’école  est un champ de bataille essentiel parce que notre culture comporte des anticorps qui la rendent particulièrement résistante à ses théories fumeuses et obscurantistes : l’universalisme, la rationalité,  la  laïcité,  l’antiracisme  authentique.  C’est donc une bataille intellectuelle aussi intense que celle qui eut lieu contre le totalitarisme  marxiste qui commence.

Il  est tout de même curieux de voir notre Ministre, après avoir publié une circulaire qui introduit le loup dans la bergerie, s’unir avec le Ministre du Québec dans un combat commun contre  cette « culture de l’effacement et de la déconstruction ». Ensemble ils  veulent promouvoir une résistance  et  marquer  leur  opposition à ce qu’ils appellent avec raison ce nouvel obscurantisme. Un « en même temps » qui ne manque pas d’intriguer.

Quelles armes avons-nous pour lutter ?

C’est à l’école que se fabrique la France, à travers la transmission des savoirs et de notre histoire. Elle doit donner à chaque enfant  sa chance et pour cela, il est urgent de remettre les fondamentaux au cœur de son action, à commencer par  lire, écrire et compter. Aujourd’hui, force est de constater qu’elle ne remplit plus correctement cette mission : le niveau baisse, les inégalités se creusent, et beaucoup d’enfants quittent l’école primaire sans savoir ni lire correctement, ni compter. Le mal est aggravé par la crise des vocations d’enseignants. Face à cette situation, la reprise en main vers ces objectifs exigera une action vigoureuse, d’autant plus que les personnels  actuels sont « travaillés »  par les courants communautaristes et  multiculturalistes.

Il faudra agir simultanément sur :

. Les programmes : remettre  à l’ordre du jour la transmission des connaissances dans toutes les disciplines, notamment en histoire, en mettant en valeur le « récit national ».

. La formation des professeurs : sortir de l’actuelle formation universitaire et remplacer les instituts de formation par  des écoles  professionnelles d’arts pédagogiques mettant l’accent sur l’apprentissage concret du métier dans des  classes d’application,  encadrées par des personnels chevronnés et triés sur le volet.

. L’inspection : renforcer  le corps des inspecteurs est une nécessité.  Si l’on veut que les personnels appliquent les programmes et respectent les circulaires ministérielles, notamment en ce qui concerne le cadre laïque de  l’enseignement, le contrôle de l’inspection devrait intervenir tous les trois ans  et non tous les dix ans comme c’est le cas généralement.

. L’enseignement privé : rétablir une saine concurrence entre le public et le privé  pour donner réellement  le choix aux parents. Il faut supprimer le plafond des 20% qui limite le recrutement des établissements  sous contrat. En cas de dérive « wokiste » constatée, les parents doivent avoir la possibilité d’y échapper.

. La liberté et l’autonomie : donner aux établissements, sous la responsabilités des chefs d’établissement, la possibilité de réaliser des innovations pédagogiques, la liberté de recruter des professeurs, dans le cadre d’un contrat  passé avec le ministère qui en précise les contours et  les engagements.

Ce ne sont évidemment que des pistes qu’il serait trop long de développer ici. L’éducation devrait être le thème au premier plan de la campagne présidentielle. Il s’agit de prendre le peuple à témoin pour contre-attaquer face au nouveau totalitarisme qui a commencé à envahir notre société, les médias, l’université et l’école, en imposant ses idéaux et interdisant tout débat. Il faut se donner pour objectif de reconnecter les jeunes générations à leur patrimoine culturel et intégrer les élèves issus de l’émigration, en visant l’assimilation et en leur permettant d’acquérir l’esprit critique et la pensée rationnelle. Un combat qu’on aurait tort d’esquiver.

 


MANU LE BARATINEUR

Macron interview

 

France 2030.

Il n’a  pas son pareil  pour enfoncer les portes ouvertes, asséner les vérités toutes faites, dire à son auditoire ce qu’il a envie d’entendre, commenter l’actualité  pour faire croire qu’il la maîtrise. Ainsi va Manu en campagne sans faire campagne tout en distribuant les  chèques au nom de « l’action ».  Le Prince  a condescendu à dévoiler son plan   « France 2030 » qui prévoit d’investir 30 milliards  d’euros sur cinq ans dans quinze secteurs prioritaires afin de relancer  l’industrie et  l’innovation dans notre  pauvre pays. On se prend à imaginer le cauchemar s’il avait  concocté un  plan 2050… et 50 milliards.

Une annonce politique.

Voilà un plan de plus qui s’inscrit dans la longue liste  des plans  portés par  l’Etat « stratège », un bien grand mot au vu des résultats obtenus par les plans successifs, du programme des « investissements d’avenir » au plan de 57 milliards de 2017… qui ont tous échoué sans qu’on en tire la moindre leçon et malgré le Commissaire Bayrou.

Il  ne fait guère de doute que le redressement de la France passe par sa réindustrialisation et par un énorme effort de recherche.  En effet, Le décrochage du pays s’est accéléré depuis les années  2 000, avec un recul  de la 4ème  à la 7ème  place  des économies mondiales, à cause notamment  du déclin industriel dont  le poids dans le PIB a chuté de 24% à 10%. On le voit avec  l’Allemagne,  l’industrie joue un rôle déterminant dans la qualité et le volume de l’emploi, dans l’innovation et l’exportation. De fait, si notre commerce extérieur est si  gravement  déficitaire c’est  bien parce que nous n’avons plus grand-chose à vendre.

Mais le plan proposé n’est  pas à la hauteur des enjeux. Il présente deux défauts qui le disqualifient : d’abord son montant  est sous-calibré et ne permettra  pas de combler  le retard d’investissement et d’innovation  accumulé par la  France, ensuite il s’annonce évidemment trop coûteux car financé en totalité  par la dette publique qui atteint près de 120% du PIB (116), et non par la réorientation de dépenses courantes  qui vont encore grossir de 11 milliards d’euros l’année prochaine.

Le  plan n’est que le support des bavardages de campagne électorale pour président sortant en mal de bilan. Ni sérieux, ni responsable !

Le  mur des réalités.

L’économie française, malgré les cocoricos du coq Le  Maire, présente tous les caractères d’une entreprise au bord de la  faillite. Elle possède des actifs et des activités de grande valeur. Encore faut-il remplir  les conditions qui permettraient de relancer leur exploitation. On en compte au moins trois : traiter  les problèmes de coûts, assainir la structure financière sur laquelle elle est assise, transformer sa gouvernance  en changeant les hommes et les  structures qui sont à l’origine des problèmes. Sinon,  réinvestir ne servira qu’à dilapider  un  peu plus d’argent public comme précédemment, et les 30 milliards seront dépensés mais les 45 milliards de gains attendus comme les emplois escomptés resteront virtuels.

D’autant  plus qu’il  repose sur un  postulat énoncé par le Président lui-même : il est  indispensable pour financer le  modèle social français. Autant financer  un gouffre. On sait, et le Covid n’a fait que le  confirmer, que le fameux modèle social est « insoutenable ».  Il explique notamment l’effondrement de la croissance depuis trente ans et la majeure partie de la dette publique. Il conduira notre pays irrémédiablement  au « défaut » quand les  taux d’intérêt remonteront.

Enfin dernier défaut et non des moindres de ce plan : le choix des 15 secteurs prioritaires n’a été précédé d’aucun diagnostic partagé avec les entreprises, d’aucune  cartographie des opérateurs, d’aucune expertise sur les compétences requises. Comme on peut s’y attendre, on assistera à  un saupoudrage et à une distribution selon un inventaire  à la Prévert. Un exemple : 6 milliards  pour les semi-conducteurs ! Génial direz-vous.  Le taïwanais TSMC s’apprête à investir 100 milliards dans ses usines d’ici 2024 : ça remet  les pendules à  l’heure !

Passons à autre chose.

Cet  aimable  plan de communication pour candidat à la présidentielle en campagne sans le dire  n’est donc qu’un prétexte. Sa marque : saupoudrage et amateurisme. L’argent est tombé  de l’Europe, mais il faudra bien le rembourser.

L’Etat ferait mieux de se consacrer à solder son inefficacité  chronique, de se moderniser en diminuant ses coûts de fonctionnement, et  de mettre fin aux logiques destructrices qu’il a mises en œuvre avec la santé ou le nucléaire, par exemple. Il  devrait se consacrer  en priorité à rétablir des conditions viables pour les entrepreneurs de tout poil au lieu de les euthanasier avec l’enfer des  taxes, des impôts  et des réglementations. Car l’Etat stratège qui se prend pour l’Etat entrepreneur, c’est comme le capitalisme sans capital : ça ne peut pas marcher.