LE CAMP DE LA RAISON, VRAIMENT ?
24 novembre 2021
La Majorité veut incarner le camp de la raison face aux extrêmes. Cette invocation cache une réalité inverse. Ce n’est pas le visage qu’elle nous a offert depuis 2017 qui peut nous convaincre.
De l’affaire Ben Alla aux gilets jaunes à la gestion hasardeuse et verticale de la crise du Covid, en passant par les reculades devant les Zadistes comme à ND des Landes ou les hésitations à réprimer l’Islam radical qui nous ont conduits à l’assassinat de Samuel Paty, les allers-retours commémoration-repentance / unité de la nation-communautarisme … Le Président et sa majorité a plutôt offert le spectacle d’un bateau ivre, d’un amateurisme consommé, d’un gouvernement à la godille qui marche au courant alternatif. En parallèle, c’est la haute technocratie qui a exercé réellement le pouvoir. La politique du pouvoir d’achat en est un excellent exemple. La déconnexion avec la réalité y est évidente.
Le pouvoir d’achat, parlons-en !
Lorsque Jean Castex explique à la télévision que «le président de la République est le président du pouvoir d’achat», lequel aurait augmenté deux fois plus vite (entre 1,8 % et 4 % selon les catégories de revenu) que pendant les quinquennats précédents, le premier ministre s’appuie sur une étude de la Direction du Trésor de Bercy. On peut s’étonner d’une telle performance car elle ne correspond pas du tout à la maigre création de richesses économiques. C’est tellement vrai qu’un sondage OpinionWay pour Les Échos (le 20 septembre) a donné 56 % des ménages qui jugent «que leur pouvoir d’achat a plutôt diminué pendant le quinquennat». Autrement dit, leurs ressources quelles qu’elles soient, prestations sociales comprises, auraient progressé moins vite que le prix des biens et services qu’ils achètent.
Sur les cinq années 2017-2021, le PIB français n’aura progressé en effet que de 3,3 % au total, moins que sous le quinquennat Sarkozy (3,8 %) et que sous Hollande (4,1 %). Qu’on le veuille ou non le «pouvoir d’achat» est désormais déconnecté de la sphère productive. Cette contradiction se résout d’elle-même dès que l’on prend en compte l’envolée de la dette publique et, plus inquiétant, le creusement de notre déficit commercial (68,6 milliards d’euros sur un an). Autrement dit, c’est l’Etat qui a financé le pouvoir d’achat, artificiellement, par le déficit et la dette.
Depuis 2017, chaque année a été marquée par une grande campagne de distribution de pouvoir d’achat, chacune ayant sa spécificité. Qu’on en juge : 2017-2018, vote des promesses électorales, transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière) et la «flat tax» sur les revenus financiers, de l’autre la suppression de la taxe d’habitation et de la cotisation salariée à l’assurance-chômage ; 2018-2019, la révolte des «gilets jaunes» s’est soldée financièrement par un doublement de «la prime d’activité» à quoi s’est ajouté un allégement de l’impôt sur le revenu pour tous ; 2019-2020, a été placée sous le signe du «quoi qu’il en coûte», la réponse économique à la pandémie du Covid-19, et confirme le paradoxe du pouvoir d’achat qui progresse malgré la chute du PIB avec un déficit de l’Etat qui se creuse, celui de 2021 dépassant même celui de 2020 malgré le rebond de 6,25% de la croissance ; enfin, la « fête » continue pour 2022, à chéquier ouvert, que la remontée de l’inflation contrarie. Et depuis lors, l’Élysée multiplie les aides pécuniaires : chèque énergie en faveur des 5,8 millions de ménages les plus modestes, «indemnité inflation» pour 38 millions de Français (les deux tiers des adultes), «contrat d’engagement» de 500 euros pour les jeunes acceptant d’entreprendre une formation, etc.
La déraison de l’assistanat généralisé.
Dès lors on peut interroger le caractère vraiment raisonnable du «parti de la raison» : un déficit public annuel de plus de 200 milliards d’euros ; une profusion d’argent public jeté en pâture électorale à toutes les catégories et professions, mais qui ne résout aucun problème structurel (31 milliards d’euros pour que les hôpitaux publics continuent de fermer des lits) ; une politique d’allocations à outrance, brisant le lien entre le travail, l’effort et la rémunération… Cette «étatisation du pouvoir d’achat» est-elle raisonnable dans un pays où déjà les deux tiers des Français reçoivent davantage de prestations qu’ils ne versent d’impôts, de taxes et de contributions sociales, selon une étude récente de l’Insee. Est-ce cela, le cercle de la raison ? Le Président se réveille à six mois des élections et veut faire feu de tout bois pour prouver qu’il a fait quelque chose. Rappelons-nous du grand débat : qu’en reste-t-il ? Que sont devenus les cahiers de doléance ? Que fera-t-il de tous ces beaux discours et de ces belles promesses au lendemain d’une réélection, si elle devait advenir ?
Une alternative crédible existe.
Le Sénat a posé un geste rare et très solennel en refusant de voter le budget 2022 tant il est insincère et électoraliste. Va-t-on enfin entendre les voix de ceux qui appellent justement à un retour à la raison ? Car LRem est devenue une machine folle et ses alliés ne valent guère mieux, empétrés dans leur inutilité, leurs mensonges et leurs trahisons. D’ailleurs ils en sont réduits à la capacité de nuisance. La dynamique LR actuelle leur bouche l’horizon aussi multiplient-ils les attaques, les médisances, les jugements péremptoires. Lrem lance « Ensemble citoyens » l’auberge espagnole de la majorité le 29 novembre, Estrosi et Béchu organisent un meeting à Nice le 1er décembre pour parasiter la visibilité du congrès LR… A l’initiative de la micro « République des Maires » 600 maires appelleraient à voter Macron, mais Michel Barnier , à lui tout seul a reçu 700 parrainages ! Ils perdent leur temps.
La voix de la raison.
L‘autre soir, après le débat sur CNews, je me trouvais fier d’appartenir à un parti politique représenté par des gens si talentueux et pleins de bon sens. Ils dessinent un avenir pour notre pays autrement plus responsable et plus réaliste, plus soucieux de nos enfants, plus crédible que la com’ permanente du locataire de l’Elysée. Le parti de la raison et des solutions, il est là. Ce sont Les Républicains. Darmanimbus peut toujours affirmer qu’il n’est plus un parti de gouvernement, son avis est entaché par la trahison, et Attal-le-prétentieux essayer de nous faire croire que la caisse n’a pas été cramée puisqu’elle a généré une forte croissance, je lui conseille de réviser ses cours d’économie et de prendre en compte la dette et le déficit de la balance des paiements de la France, et aussi son Histoire, car Sarkozy a dû faire face à une crise d’une autre ampleur en 2008, avant de l’accuser d’avoir fait sauter la banque, ce qui est un mensonge. Ainsi on saisit la tentative d’enfumage du pouvoir macroniste que la montée en puissance de la droite républicaine met aux abois. Ce n’est pas un hasard si 75% des sympathisants Les Républicains pensent désormais qu’elle peut gagner en 2022 si elle est représentée au 2nd tour !
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