HISTOIRE
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ZEMMOUR, LE JOUEUR DE FLÛTE… FACE AUX GAULLISTES

UN DEBAT ET UN MONOLOGUE

Débat lciMacron 9 nov

Un débat réussi.

Le premier des quatre débats organisés par Les Républicains s’est déroulé dans la sérénité et l’audience  était semble-t-il au rendez-vous.  On s’aperçoit enfin  que le parti a travaillé  et on ne pourra plus accuser ses candidats de manquer de propositions et de mesures chiffrées.  Ils ont fait la démonstration lundi soir qu’ils faisaient encore partie du débat. Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse, et Philippe Juvin ont démontré qu’ils avaient travaillé - on leur reprochait l’inverse depuis des années - et construit un programme. Et LCI a su rendre les échanges suffisamment intéressants  pour que  les téléspectateurs  nombreux  restent jusqu’au bout. Le  plus important pourtant n’est pas tellement dans les thèmes abordés :  pouvoir d’achat, économie, industrie, énergie, immigration, fractures dans la société, grandeur de la France…, que dans l’image d’unité qu’ils ont affichée et leur volonté de travailler ensemble. «Un débat de grande qualité, de très bon niveau et respectueux. Un débat qui fait honneur à notre famille politique», s’est félicité le président des Républicains, Christian Jacob, à l’issue de l’émission. Reste à transformer l’essai avec les trois  suivants.  Si c’est le cas, Les Républicains, avec leurs alliés centristes, auront une carte à jouer sérieuse pour l’élection présidentielle.

Alors bien sûr, on n’échappera pas au petit jeu des commentateurs qui vont exercer  leurs « talents » à classer les candidats, comme s’il s’agissait d’un concours d’éloquence ou de beauté, ou à noter telle ou telle insuffisance dans leurs propositions. Encore faudrait-il   que ces commentateurs aient de vraies compétences pour en juger. C’est vrai qu’on aura du mal à trouver des divergences entre les candidats, et c’est logique.  C’est vrai aussi qu’on pourra discerner des différences ici ou là, c’est bien normal.  On aura surtout vu des tempéraments affirmés. Là n’est pas l’essentiel.   Ce qui ressort du débat, au-delà de l’indispensable unité, c’est  la volonté d’agir pour apporter des solutions aux problèmes des Français et de la France.  10 ans après avoir quitté  le pouvoir, on ne peut pas leur reprocher de « ne pas avoir fait ».  mais justement, leur leitmotiv  c’est leur  « soif de faire »,  preuves de leur action régionale  à l’appui pour une Pécresse ou un  Bertrand, c’est la méthode pour un Barnier qui a réussi le Brexit… Les candidats le savent, les Français ne leur pardonneront pas de ne pas mener les chantiers nécessaires - même les plus impopulaires - pour rétablir l’autorité de l’État et le respect de la loi, revaloriser le travail et restaurer une éducation d’excellence, baisser les impôts ainsi que la dette, réindustrialiser la France et rétablir sa souveraineté. Il leur reste trois possibilités de s’affirmer, de rectifier, d’affiner avant le vote du congrès les 1er et 2 décembre pour le premier tour, les 3 et 4 décembre pour le second tour. Les Républicains peuvent y croire: ils auront une chance en avril prochain. Lundi soir, Les Républicains ont rassuré. Il leur reste désormais à convaincre. Alors, ils auront une place au second tour.

Un monologue monocorde.

Le Président de la République avait donné rendez-vous aux Français mardi soir.  Avec une voix d’adolescent en train de  muer, ce qui est nouveau,  il  a parlé dix minutes pour annoncer ce que le Ministre de la santé  aurait pu expliquer à sa place sur la  3ème  dose  et le redémarrage de la pandémie. Mais il ne peut pas s’empêcher. Le candidat Macron a ensuite enchaîné pendant vingt minutes pour faire le  bilan de son mandat, ce qu’il a fait et pas fait, ce qu’il fera en 2022 (avant ou après le mois d’avril, il n’a pas  précisé). La petite histoire des campagnes électorales retiendra donc qu’Emmanuel Macron aura lancé la sienne le 9 novembre 2021. En mettant la barre à droite toute, en recopiant une grande partie de ce qui a été dit la veille au débat des Républicains. La  gauche n’existant plus, il faut aller  pêcher  les voix à droite. Une duperie évidemment.  En ce qui me concerne je préfère l’original à la copie. Car on ne peut pas lui faire confiance : rappelez-vous Notre-Dame des Landes ( un exemple). Ainsi va Macron, au gré des vents dominants et du "en même temps".

Le monologue a ceci de  confortable qu’il permet un long exercice d’autocélébration de son action et de valorisation de ses projets. Personne pour contester. Pour un peu, on aurait cru l’entendre parler de lui à la troisième personne lorsqu’il lança en conclusion un vibrant : « Croyons en nous, nous le méritons !». Les deux tiers de son intervention ont ainsi été consacrés à rappeler à quel point la France (i.e, lui) avait bien géré la crise sanitaire, à quel point elle avait su rebondir sur les plans économique et social, combien le chômage avait reculé et le pouvoir d’achat progressé. Quant à l’avenir, avec lui,  il sera placé sous le signe de la valeur travail, « une boussole », avec le recul de l’âge de la retraite et le durcissement assumé des conditions d’indemnisation du chômage. Il va même relancer le nucléaire, pensez donc, lui qui a fermé Fessenheim et annoncé il y a peu la fermeture de 12 réacteurs. Si le projet des six centrales n’est pas signé avant avril prochain, ce sera une  promesse de gascon. Avec Macron, il y a souvent loin des intentions aux actes. On aura surtout compris que le Président en exercice avait surtout envie d’attirer  l’attention sur lui, au moment où les projecteurs sont braqués sur  les   candidats de »  la droite et le phénomène Zemmour. Il  lui fallait absolument chercher à marquer le débat, à cliver pour braquer à nouveau l’attention sur lui, sur son action au service de son évidente pré-candidature. L’opération politique lancée depuis l’Elysée avait donc un but : reprendre la main sur l’agenda médiatique. Il lui faut encore espérer que l’épidémie n’écrase pas à nouveau l’actualité… A moins que ce ne soit  la dette, dont il n'a rien dit, et  la remontée des taux d'intérêts avec  l'inflation  !

 

 

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