HISTOIRE
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EXPEDIENTS POUR IMPASSE BUDGETAIRE, GROGNE ET Cie…

La croissance en panne

 

Une nouvelle dure semaine s’annonce pour le gouvernement socialiste. Le passage à droite du Sénat, hier, dimanche, n’en est pas le moindre signe.

Une défaite qui aurait encore été de plus grande ampleur si la loi modifiant le mode d’élection des sénateurs intervenue en 2013 n’avait pas été votée. Celle-ci a augmenté le nombre des sénateurs élus à la proportionnelle,  et augmenté le poids des agglos en multipliant le nombre de leurs grands électeurs. Une magouille qui n’a pourtant pas porté ses fruits puisque c’est une défaite cinglante que la majorité actuelle a dû essuyer. Tout juste aura-t-elle facilité l’élection de deux sénateurs FN, et Mme Le Pen cette ingrate a oublié de dire merci.

Demain, mardi, les pharmacies seront fermées, les médecins iront à la pèche et nombre de professions de santé en feront autant. Votre analyse d’urine devra attendre mercredi. Désolé. La grogne monte dans le pays contre toutes les tentatives maladroites de réformes qu’on voudrait nous imposer sans la moindre concertation avec les intéressés. Bah, les labos et les dentistes gagnent trop d’argent : l’argument est tout trouvé et suffisant, non ?

On apprend aussi que le gouvernement qui cherche à faire des économies  pour équilibrer ses comptes et boucher le trou de la sécu dont les dépenses ont encore dérapé de près de 12 milliards d’euros,  a trouvé comme moyen de taper toujours sur les mêmes. Ainsi, ce sont les familles qui s’y colleront avec un congé parental diminué (la présentation qui est faite pour justifier la réduction du congé pour les femmes est une truanderie) et une prime à la naissance du 2ème enfant divisée par trois, sans compter les aides diminuées aux familles aisées pour la garde d’enfants. Le travail au noir a de beaux jours devant lui. Et puis ce sont les retraités qui vont être encore sollicités par une augmentation de la CSG à 6,6% pour 460 000 d’entre eux.  Comment peut-on imaginer faire des économies en élargissant sans cesse les droits aux soins sans bourse délier ? Ce sont des économies de bouts de chandelles qui sont très loin des sommes qu'il faudrait dégager, des expédients de gouvernement en détresse.

Et après on s’étonnera que la manif’ de dimanche prochain fasse le plein ! Elle pourrait bien servir de support à un mécontentement qui va se généralisant.

Il n’y a qu’un sujet de satisfaction en ce début de semaine : c’est l’arrêt de la grève des pilotes d’Air France. Il faut dire que ceux-là portaient le pompon !  Le modèle même du déni français. C’est tout juste s’ils n’ont pas foutu par terre l’entreprise qui les fait vivre et qui, heureusement, n’est plus nationalisée, sinon c’était encore le contribuable qui aurait dû renflouer. Dans un éclair de lucidité ils ont pris conscience qu’ils sciaient la branche (confortable) sur laquelle ils sont assis. Un trou de 300 millions d’euros quand même et des clients partis voir ailleurs pour un moment. Pauvre France !

Voilà de quoi sourire pour terminer : C’est Moscovici qui  s’engage à ne pas favoriser la France dans l’exercice de son mandat de commissaire européen. Il ne dit pas s’il mangera son chapeau !

En attendant des jours meilleurs, les Français épargnent à tout va, et l’assurance-vie connait un boom depuis que les livrets d’épargne ne rapportent plus rien : plus de 15 milliards d’euros collectés en huit mois. De l’argent thésaurisé qui manque cruellement à notre économie. Que voulez-vous, quand la confiance n’est pas là …

 


LE MATCH EST DEJA PLIE !

Sarkozy lambersart
 

C’est comme ça qu’on dit quand il n’y a plus d’enjeu et que le vainqueur est tout désigné. Dans la course à la présidence de l’UMP, en deux apparitions, son interview sur France 2 et le meeting de Lambersart, Nicolas Sarkozy  a réduit à néant les efforts méritoires de Bruno Lemaire et d’Hervé Mariton qui ont sillonné la France pour visiter toutes les fédérations et faire valoir leurs arguments.

Pourtant les deux candidats ont su intéresser des auditoires et ont rempli des salles, petites, il est vrai. On peut affirmer même que Bruno Lemaire avait commencé à rencontrer un succès qui va bien au-delà de l’estime auprès des adhérents. Son programme, son positionnement, ses thèmes de prédilection  tels que la « transparence » ou le non cumul « élu-fonction publique », ont obtenu l’adhésion de nombreux militants. Certains commentateurs le créditaient même d’un potentiel de 30% des votes, ce qui est déjà considérable.  Cependant son passage à TF1, lundi dernier, après l’entrée en scène de Nicolas Sarkozy trois jours plus tôt, a été ravageur au moment où il a affirmé qu’il concourait pour gagner. Ce qui aurait été plausible huit jours auparavant devenait presque risible après la prestation de l’ancien président qui avait réuni neuf millions de téléspectateurs lors de son passage sur la 2. Il faut qu’ils adaptent leur langage pour leur redonner une certaine crédibilité au risque de prêcher dans le désert.

Et pourtant, il faut que la campagne continue et aille jusqu’au bout.

C’est une exigence démocratique pour l’UMP, c’est l’honneur de notre famille que de permettre cette saine émulation. On comprend bien que l’organisation d’un débat télévisé entre les trois candidats, servirait d’abord les deux « petits » en leur apportant une audience qu’ils seraient incapables de réunir eux seuls. Néanmoins Nicolas Sarkozy, dont on ne peut pas croire qu’il se défausse par crainte d’y laisser des plumes, n’a pas tort quand il affirme que l’élection du président de l’UMP est d’abord une affaire interne qui ne justifie pas une exposition médiatique aussi forte.

Le meeting de Lambersart préfigure ce qui va se passer à chacun de ses déplacements. La foule qui se presse dépasse largement les limites du nombre des adhérents actuels. Ces réunions vont drainer aussi tous les sympathisants qui pourraient, qui sait, en profiter pour réadhérer. Et le candidat qu’ils viennent voir leur en donne pour leur argent. L’enthousiasme, la ferveur de l’auditoire nous font replonger dans le chaudron de la campagne de 2012. C’est tout un peuple frustré depuis deux ans et demi qui retrouve des couleurs et un porte-voix magistral. Ils étaient près de 5 000 ce soir… Voilà qui écrase tout. Les deux autres candidats sont condamnés à s’égosiller devant des auditoires cinq à dix fois moins nombreux.

Faire un score honorable.

Malgré tout, je suis persuadé que parmi nos adhérents, des voix continueront d'aller sur eux, ne serait-ce que pour que le message qu’ils portent et qui mérite d’être entendu, soit pris en compte, pour qu’ils soient associés à la direction du parti au lendemain de l’élection. Pour cela, il faut que leur score soit suffisamment important, et il pourrait être au-delà du symbolique, notamment pour Bruno Lemaire. Car l’importance des salles peut être trompeuse. Ce sont les adhérents qui votent, pas les sympathisants.  La victoire de Nicolas Sarkozy étant acquise, il peut être utile de voter pour un de ses challengers.

Mais c’est certain, le match est plié avant d’avoir eu lieu. Non seulement l’ancien président va reprendre la direction de sa famille politique, comme il dit, mais il est déjà en campagne pour 2017. Avec dix longueurs d’avance sur ses concurrents. Ceux qui croyaient qu’il n’avait pas préparé son affaire dans les détails se trompaient. Le programme est établi, le déroulement programmé, la stratégie définie. On l’a bien vu ce soir : dix minutes pour l’UMP, quarante pour les problèmes de la France et la politique nationale. En plus, avec une gourmandise qui ne trompe personne ! Il peut même se permettre de faire plaisir à tout le monde. 

Et comme à son habitude, il part à fond et ensuite... il accélère !

 

 


JE T’AIME, MOI NON PLUS !

VALLS 2014   Merkel sceptique


Au premier semestre 2014, le tableau de bord de l’économie française est resté bloqué sur... zéro. Autrement dit, le PIB n’a pas progressé. La France est au bord de la récession. (voir le graphique ci-dessus) et les tendances restent les mêmes : la demande des ménages peine tandis que l’investissement reste en berne avec un recul de 0,7% au 2ème trimestre. Dans les entreprises le marasme devrait se prolonger si l’on en croit l’indice Markit qui a reculé en septembre pour le 5ème mois consécutif. La contre-performance confirmée du deuxième trimestre a obligé le gouvernement à enterrer ses espoirs de croissance : la prévision officielle est désormais de 0,4% pour l’année 2014, et de 1% l’an prochain.

C’est dans ce contexte d’activité au ralenti que Manuel Valls s’est rendu en Allemagne pour plaider auprès d’Angela Merkel de nouvelles concessions. Ilne pouvait tout de même pas croire qu’il allait obtenir, au-delà de quelques paroles apaisantes sur les « efforts ambitieux » de la France, un satisfecit sur une politique économique et financière qui a largement échoué. La chancelière s’est voulue diplomate et n’a pas voulu refroidir des relations franco-allemandes qui sont déjà très tièdes. Elle n’a cependant pas oublié de rappeler que les règles étaient faites pour être respectées. Autrement dit le bel hidalgo a tout juste évité le pire.

C’est que notre Premier Ministre est dans une situation impossible.

La stagnation confirmée de l’économie française et les très médiocres perspectives de croissance pour ce qui reste de cette année le privent des instruments qui lui auraient permis de résorber partiellement le déficit budgétaire. Il fallait bien aller expliquer qu’une fois de plus la France ne tiendrait pas ses engagements. Il en a profité pour plaider aussi, puisque le problème c’est l’absence de croissance, pour que l’Europe injecte des capitaux importants dans de grands projets européens qui relanceraient l’activité économique. Toujours le vieux rêve keynésien de relance par la dépense, et comme la France est fauchée, il voudrait taper les autres.

Un plaidoyer qui sonne creux, car le problème français se situe dans la lenteur de la mise en oeuvre des mesures destinées à diminuer la dépense publique, qui ne commenceront à être appliquées qu’à partir de l’année prochaine. Le contexte économique particulièrement déprimé ne garantit d’ailleurs pas qu’elles se réaliseront concrètement. En plus, le gouvernement continue à voter de nouvelles dépenses et le déficit budgétaire, au lieu de se réduire, augmente. La France représente même un danger pour les équilibres fondamentaux de toute l’Europe et c’est pas peu dire que de constater les inquiétudes de nos partenaires. Eux qui ont fait des efforts bien plus sérieux que les nôtres jugent que la politique qui est menée chez nous n’est plus à la hauteur de la « deuxième économie européenne ». La France ne cesse de réclamer des délais sans qu’on ne voie jamais l’amélioration qui permettrait de les accorder avec bienveillance.

La chance sourit néanmoins à Manolito.

Si La patronne de l’Allemagne ne l’a pas éconduit trop brutalement, c’est parce que sa politique rigoureuse est combattue par deux alliés involontaires de la France : Mario Draghi, le président italien de la Banque Centrale Européenne, qui a réussi à faire baisser l’euro en écrasant les taux d’intérêt et qui distribue des sommes folles aux banques européennes à des taux ridiculement bas, et le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le nouveau Président de la Commission européenne, qui cherche à mettre en oeuvre un plan européen de grands travaux pour relancer la croissance européenne.

Mais cela irait beaucoup mieux si la France était exemplaire et se mettait en situation de tenir enfin ses engagements en matière de déficits, de dette et de réforme. Malheureusement, nous sommes les meilleurs pour remettre les chantiers difficiles au lendemain, et le « ramollissement » du discours du Premier Ministre pour ne pas trop déplaire à ses frondeurs, n’est pas le meilleur gage que nous puissions donner à nos partenaires. Quand comprendra-t-on à Matignon, comme à l’Elysée, que nous nous sauverons d’abord par nous-mêmes et si de la croissance supplémentaire vient de l’extérieur, ce sera tant mieux ! L’inverse n’est pas vrai.

Dans ces conditions, les relations franco-allemandes en resteront à « l’entente cordiale » et aux sourires de façade. Difficile de demander plus au premier de la classe.

 


SERVICE APRES VENTE

  Sarkozy f2

 « IL » est de retour. La première préoccupation de Nicolas Sarkozy sera de remettre debout la « maison ». Puis de proposer un nouveau projet. Inutile de dire que les attaques vont pleuvoir et elles ont déjà commencé. J’ai dressé  le paysage dans lequel son retour s’inscrivait, sans concessions. Cependant, l’ancien président a des atouts non négligeables, mais pour qu’il puisse les faire valoir  à plein et sereinement, il nous revient, à nous les militants de déblayer le terrain  et d’établir une ligne Maginot contre  toutes les agressions et tous les mensonges qui ne manqueront pas de venir de la gauche.

Les cinq atouts de Sarkozy.

Un socle de partisans. Il n’est jamais descendu en-dessous de 25%. Cette sorte de légitimité électorale est un point d’appui essentiel qui a certainement pesé dans la décision de son retour. Celle-ci est encore plus forte au sein des adhérents à l’UMP. La meilleure preuve en a été le succès du « sarkothon » quand il a fallu trouver 11 millions d’euros pour solder ses comptes de campagne rejetés par le Conseil Constitutionnel. Aussi, son élection à la tête du parti en novembre prochain, le jour de la Saint Nicolas, ne fait aucun doute. Seule la marge entre 70 et 80% reste à définir. Enfin, le dernier sondage IFOP réalisé pour le Figaro apporte un éclairage supplémentaire  sur les attentes des électeurs de droite qui ne désavouent pas le positionnement de sa campagne de 2012. Ce qui a posteriori cloue un peu le bec à ceux des beaux quartiers qui s’en offusquaient et aux bobos qui la diabolisaient. Il est déjà assuré d’avoir tout un « peuple » qui le suivra.

Son expérience de l’Etat. Le parcours de Nicolas Sarkozy l’a amené à occuper de nombreux postes ministériels, dont l’Intérieur et les Finances. C’est un fin connaisseur des rouages de l’Etat. Il a mené avec succès plusieurs réformes internes : modernisation du Trésor public, simplification de l’administration déconcentrée dans les départements et régions, entre autres.  Il est à l’origine de la réforme constitutionnelle qui a rééquilibré les pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. Son mandat présidentiel lui a aussi permis de faire le tour de toutes les prérogatives et d’en tester à la fois l’ampleur et les limites. Elevé au biberon gaulliste, il a l’Etat dans le sang.

Son aura internationale. Pendant la crise de 2009, il a donné toute l’amplitude à son talent de négociateur et la force de ses convictions. A l’origine du G20, il a pesé sur toutes les décisions prises alors pour enrayer la crise puis mettre en place une régulation de la finance internationale. De même, dans la crise avec la Géorgie, alors que la France exerçait la présidence de l’Union européenne, il a su trouver les arguments auprès des protagonistes, notamment la Russie, pour éteindre rapidement l’incendie. Enfin, au moment de la crise des dettes souveraines et au moment où l’Euro était attaqué, il a déployé toute son énergie en partenariat avec l’Allemagne pour obtenir de nos partenaires la mise en place des outils nécessaires qui ont mis fin aux attaques sur la monnaie unique. Encore aujourd’hui, Nicolas Sarkozy jouit d’une expertise reconnue et appréciée dans le monde entier.

Son intelligence et sa capacité de travail. Ce n’est pas peu dire que notre ancien président bénéficie d’une intelligence vive qui lui permet une grande lucidité et en même temps de connaître ses dossiers sur le bout des doigts. Chacun sait que c’est un bosseur qui ne laisse rien au hasard. Mais il est capable aussi de faire preuve d’une grande écoute. Il a même besoin d’entendre beaucoup d’avis pour se forger son opinion personnelle.

Son énergie et sa capacité à décider. C’est ce qui fait trembler le plus ses adversaires. Avec toutes les chausse-trappes et tous les coups tordus qu’on a pu lui faire et qu’on lui fait encore, il y aurait eu de quoi aller voir ailleurs. Mais Nicolas Sarkozy est quelqu’un qui ne s’avoue jamais vaincu. L’énergie est sa marque de fabrique. La capacité à prendre des décisions c’est son ADN. Doué d’un redoutable flair politique, il est inoxydable à l’usure et capable de mener une offensive éclair. Ce qui a fait dire à certains qu’il a toujours un coup d’avance.

Le rappel du bilan du quinquennat.

Quand Cambadélis ose affirmer que « son bilan sera son boulet », on pense que l’Hôpital se moque de la charité. S’il y a un boulet, les Français voient bien qu’il est en ce moment à l’Elysée.  Il faut pourtant rappeler combien la France s’est réformée entre 2007 et 2012 et réaffirmer un certain nombre de vérités, que les socialistes en pleine déroute voudraient bien faire oublier. La France a connu entre 2007 et 2012 un vent de réformes comme elle n’en avait jamais connu et ce serait bien que chaque député, chaque adhérent, chaque français convaincu en possède une petite liste dans sa poche, pour moucher à tout instant le commentateur oublieux, comme l’a fait ce matin Alain Juppé avec Michaël Darmon au sujet du déficit de la France.  Citons-en quelques-unes pour mémoire : la réforme des retraites (rien à voir avec la réformette de Pépère), des régimes spéciaux (en partie), du service minimum dans le public, de la carte judiciaire, de la carte militaire, de la santé, la suppression de la taxe professionnelle qui a profité essentiellement aux industries, de la représentation syndicale, le RSA, le service civique, l’autonomie des universités, la fusion des Assedic et de l’ANPE pour faire Pôle Emploi, la création de l’autoentrepreneur… Et puis les réformes qui ont été détricotées par la gauche : les peines planchers, le conseiller territorial qui devait s’appliquer cette année et que chacun considère maintenant comme plus intelligente que les bricolages auxquels on assiste, le transfert des charges familiales sur la TVA annulée en 2012 avant d’avoir pu entrer en vigueur. Il ne faut pas oublier le Grenelle de l’Environnement qui reste la feuille de route en matière d’écologie. Voilà un bilan dont il n’y a pas lieu de rougir. Bien au contraire.

Coups pour coups.

A Nicolas Sarkozy, la sérénité des hauteurs. Pour tracer le chemin du redressement et déployer son projet. Aux lampistes de tous niveaux d’assurer le service après-vente en rendant coup pour coup en tous lieux et en renvoyant constamment les socialistes à leur bilan catastrophique et inconséquent. Pour cela, il serait bon que la mécanique d’un parti remis en ordre de marche fourbisse les armes et donne des munitions. Un long chemin tortueux s’ouvre avec la candidature pour la présidence du parti de Nicolas  Sarkozy, qui vient s’ajouter à celles, elles aussi talentueuses, de Bruno Lemaire et d’Hervé Mariton, élection qui sera suivie de la primaire présidentielle pour laquelle sont déjà inscrits Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand. Ne pas perdre de vue l’intérêt bien compris de la famille en refusant comme l’a fait le maire de Bordeaux au « Grand rendez-vous Europe-I-télé »  de décocher des flèches sur ses « partenaires ».  

 


ET NOUS REVOILA MON CHER ET VIEUX PAYS…

face à face à nouveau (Charles de Gaulle)

 

Sarko troca 2

 

Cette phrase célèbre du Général pour annoncer ce qui n’est plus une rumeur mais une certitude : le retour de Nicolas Sarkozy dans l’arène.  Quelle forme l’annonce prendra-t-elle ?  On apprend ici et là qu’il ferait sa rentrée sous la forme d’un entretien télévisé. Rachida Dati, dans une chronique au Figaro a plutôt bien planté le décor. Et ce n’est pas faire de l’antisarkozysme que d’affirmer que le come-back de l’ancien président sera bien plus malaisé qu’il ne le croyait encore il y a encore quelques mois.

Pour plusieurs raisons.

D’abord il n’en a pas fini avec la justice et d’ici 2017 les rebondissements judiciaires des affaires où on l’a impliqué risquent d’être nombreux avec la possibilité de le disqualifier, même si on peut avoir un doute sur leur fondement. De sorte que la stabilisation de l’UMP souhaitée par Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé et François Fillon pourrait bien ne pas avoir lieu.

Ensuite, il va faire son retour dans des conditions très différentes de celles qu’il aurait certainement souhaité. La conjoncture politique l’oblige à se déterminer très tôt et cela le conduit à être candidat à la présidence de l’UMP. Cela n’empêchera pas François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand et quelques autres de rester candidats à la présidence de la République dans le cadre de la primaire.  Dans ces conditions, la présidence de l’UMP risque bien de se présenter comme un parcours d’obstacles et une corvée surtout parce qu’il lui reviendra de rééquilibrer les comptes du parti ce qui ne sera pas une mince affaire.

Enfin, il va falloir qu’en même temps il trouve le chemin de la reconquête des coeurs car toutes les enquêtes le montrent, il souffre aujourd’hui d’un problème d’image. S’il est à peu près assuré d’obtenir une large majorité des votes des militants UMP, les sondages indiquent régulièrement qu’il est rejeté par une majorité de Français. Il n’est plus question pour lui d’arriver et de vaincre, c’est-à-dire de surgir en  prononçant quelques mots pour faire de lui le candidat incontesté de la droite. Ses concurrents, surtout Alain Juppé, semblent aujourd’hui mieux placés pour l’emporter contre le candidat de la gauche ou Marine le Pen.

Aussi, ce qu’il va dire dimanche sera déterminant.

Ce que les Français veulent, c’est un président capable de créer de la croissance et de l’emploi, et non le lyrisme d’une campagne pleine de mots mais sans contenu.

Il faut qu’il explique en quoi son quinquennat 2007-2012 a été positif et en quoi il a péché, ce que lui seul peut faire.

Il a beaucoup consulté ces derniers temps et si l’on en croit la presse, il  veut « tout changer », l’UMP, son discours et même ses idées. Il sera très attendu sur son positionnement, la « droitisation » de sa dernière campagne ayant été partiellement incomprise par ses propres électeurs. Il veut, dit-on former un grand mouvement politique incluant la droite et tous les centres, ce qui était déjà la vocation première de l’UMP. Il faudra donc qu’il explique comment il compte faire cohabiter les différentes sensibilités dans une même formation.

Enfin, et c’est important aussi pour beaucoup de nos électeurs, Nicolas Sarkozy doit nous montrer qu’il a maîtrisé son caractère, qu’il a acquis la dignité qui convient aux fonctions auxquelles il aspire, en se passant de sa facilité triviale. Pour un homme censé lancer des réformes essentielles, il devra auparavant, faire la démonstration qu’il est capable de se réformer lui-même.

Ce qu’attendent les Français et la France.

Ce n’est pas un homme providentiel, mais un héros prêt à réaliser les douze travaux d’Hercule que nécessite le redressement de la France. On ne demande pas un raz-de-marée en sa faveur mais qu’il utilise son charisme et son sens du leadership, son énergie et son tempérament d’homme d’Etat pour s’atteler à la tâche.

Le mal français et ses remèdes sont désormais parfaitement connus. La France doit arrêter une stratégie de redressement qui lui permette de valoriser ses nombreux atouts au lieu de les stériliser ou de les mettre à la disposition de ses concurrents. Cela passe par cinq contrats entre lui, son gouvernement et la Nation.

En premier lieu, un « contrat productif » fondé sur la baisse des prélèvements sur les entreprises et sur un effort d’investissement et d’innovation.

Un « contrat social » assurant la sortie des 35 heures et la flexibilité du travail.

Un « contrat budgétaire » prévoyant de diminuer de 100 milliards sur cinq ans les 1200 milliards d’euros de dépenses publiques.

Un « contrat citoyen » réintégrant les jeunes et les français d’origine immigrée dans la communauté nationale. Ce qui implique au passage une définition de la place de l’Islam dans la République.

Enfin un « contrat européen », notamment avec l’Allemagne, qui impulse une spirale  vertueuse aboutissant à une intégration renforcée de la zone euro.

Voilà décrit en quelques lignes qu’il faudrait évidemment développer, le chemin du redressement de notre pays. Les objectifs sont clairs et les modalités à trouver : il y faudra dialogue et souplesse, mais aussi fermeté et autorité. Nicolas Sarkozy a le profil, mais d’autres comme Alain Juppé l’ont aussi. Ce sera aux Français de choisir, le moment venu. En attendant, au travail !

 


VALLS DANS LA NASSE

Valls 2

 

Le vote de confiance d’hier n’est en rien rassurant pour Manolito. Il a perdu la majorité absolue et ne jouit plus que d’une majorité relative qui n’annonce rien de bon pour les prochains mois, notamment avec le vote du budget 2015. Aussi est-il condamné à annoncer des mesures sociales qui vont nécessairement coûter, alors que par ailleurs il s’est fermé le chemin de réformes pourtant indispensables sur le droit du travail, le smic et autres 35 heures. Exactement le contraire de ce qu’il faut faire. Il recule aujourd’hui devant la protestation des huissiers, et les notaires vont suivre. Manifestement il a perdu sa dynamique d’il y a cinq mois : lui qui voulait aller vite, va maintenant se hâter avec lenteur.

Je dirais plutôt que devant les obstacles, il a perdu courage.

Car c’est bien le manque de courage qui caractérise ce peuple de gauche qu’il essaie d’amadouer par des cadeaux fiscaux pour faire croire à une justice sociale. On peut s’interroger sur l’opportunité du catalogue qu’il a décliné dans son discours et sur le plateau de TF1. A quoi bon se montrer soucieux des foyers les plus précaires alors qu’ils sont victimes de l’incurie de ceux qui décident de les imposer sans mesurer les conséquences pourtant prévisibles des effets en cascade. Est-ce en s’employant à satisfaire les syndicats et les frondeurs qu’on va avancer ? Ce que nous disent les « frondeurs », c’est qu’il y a une France  qui ne consent à aucun sacrifice pour sortir de l’ornière, et qu’ils ont un attachement viscéral à des pratiques et à des coutumes qui nous ont pourtant conduit dans le mur.

Il aurait fallu une vraie clarification entre le réformiste qu’est probablement le premier ministre et les conservateurs de la doctrine pure et dure. Par ce vote de la confiance au rabais, il croit avoir réglé son problème avec le PS : il n’en est rien. Il a eu beau se montrer prêt à sacrifier une partie de son programme pour consolider sa majorité, il va se retrouver avec l’abandon du premier sans avoir la seconde, faute d’avoir crevé l’abcès. Il faut redonner au débat sa vraie dimension : il doit opposer les partisans de l’offre à ceux qui soutiennent la demande,  et non porter sur le procès en abandon de socialisme.

Il faudrait engager au plus vite la réduction des dépenses.

Or, on ne voit pas comment il peut engager aujourd’hui une politique de réformes drastiques, avec comme priorité des priorités de réduire la dépense publique. Surtout que le contexte est marqué par une avalanche de mauvais chiffres. Il n’est pas inutile de les rappeler : alors que plus d’un million de ménages sont à la peine pour négocier des délais ou des remises d’impôts, le déficit public pour 2014 sera à 4,4%, la dette s’envole et dépasse les 2 000 milliards d’euros et franchira les 100% du PIB en 2015, les dépenses continuent de progresser à 1 185 milliards d’euros (57,1% du PIB). La croissance potentielle est inférieure à 1%, la production industrielle a été ramenée à son niveau de 1994, le niveau de vie a baissé de 1% par an depuis 2012 ce qui ramène la richesse par habitant 6% en dessous de la moyenne des pays développés. Les faillites et les chômeurs se multiplient, la fuite des cerveaux, des entrepreneurs, des capitaux et des « sièges » s’accélèrent. Il suffirait que les taux d’intérêt augmentent de quelques points et la France serait en défaut !

Et pourtant, le gouvernement ne trouve rien de mieux que de proposer la suppression de la 1ère tranche d’impôts sur le revenu, en guise de réforme fiscale et pour montrer son souci de justice. On est loin de l’équité avec un système qui appauvrit tout le monde, en pompant sans cesse ceux qui créent la richesse pour faire l’aumône de quelques euros à ceux qu’on a mis au chômage. Avoir comme objectif de faire sortir de l’impôt sur le revenu les ménages aux revenus modestes est une ineptie. Une ineptie qui va coûter cher. Cet impôt est déjà hyperconcentré : 2% des contribuables assurent 50% des recettes. Concentrer encore davantage, c’est s’exposer à un comportement d’évitement déjà observé en 2013. Rappelons que la moitié des Français ne paient pas l’impôt sur le revenu. Il faudrait au contraire élargir la base de cet impôt pour en abaisser le taux, et supprimer tous les effets de seuil, notamment chez les salariés modestes, qui se sont vu confisqué parfois la totalité de leur augmentation de salaire parce que cette hausse de revenu leur avait fait payer, en même temps que l’IR, les taxes locales et autres redevances dont ils étaient auparavant exonérés. Mais surtout, le premier ministre ne dit pas comment il finance le manque à gagner que cette décision entraînera immanquablement. J’allais dire, comme d’habitude !

Le piège est en train de se refermer sur le premier ministre.

La débâcle que notre pays connait ne résulte en aucune façon de la mondialisation, encore moins de l’Europe et de l’attitude de l’Allemagne, pas plus que de la valeur de l’euro et du manque d’inflation. Elle est la conséquence logique de la politique économique la plus absurde qui ait jamais été conduite depuis des lustres.  Ce n’est certes pas, après le vote d’hier, le gouvernement actuel qui va y changer grand-chose. Valls est pris au piège d’une majorité rétive et d’une opposition qui n’est pas encline aux concessions. Hollande lui a mis une corde au cou et hier elle a commencé à se tendre. On pense irrésistiblement au jeu de Mitterrand avec Rocard. Machiavel est à la manœuvre : avec cynisme, il laisse le premier ministre s’exposer en espérant tirer les marrons du feu. Je parie que celui-ci n’est pas dupe et qu’il partira avant que la corde ne l’étrangle complètement.

Mais les Français dans tout ça ?

 


BREVES DE NET

Internet
 

L’actualité au coup par coup

Surréaliste : le Macron des finances y va gaillardement comme si son passage chez Rotchild le rendait suspect : «  être de gauche, c’est être efficace ! ». Heureusement qu’il le dit parce qu’on ne s’en était pas vraiment aperçu, ça saute pas aux yeux !

Sapinade : « Aujourd’hui il y a une forme d’aversion et d’ultrasensibilité des Français à l’impôt sur le revenu ! ».Quelle lucidité, mais il ne s’est pas demandé pourquoi.

Tartuffade du front de gauche : « Le gouvernement Valls plutôt que de se faire acclamer à l’université du Medef et de multiplier les attaques contre les salariés, ferait mieux de donner un emploi aux 5 millions de chômeurs ». C’est du Mélenchon tout craché : il croit encore que c’est le gouvernement qui crée les emplois !

Dans le même genre, cette sortie de la grosse* Cosse (pour rester poli) verte : « revenir sur les 35 heures constituerait un contresens économique historique et une ineptie en matière de lutte contre le chômage ». L’ineptie c’est de continuer à croire que le travail se partage. Toujours rien compris !

*Je sais, c’est pas bien.

La Palissade de Luc Belot, inénarrable député de Maine-et-Loire : « Le problème c’est que les socialistes ne savent plus parler à grand monde ! ». Ben oui, il a dit ça ! On ne va pas le contrarier.

Il fallait le dire. Cette proclamation de Marine la (double) peine : « La loyauté, voilà un principe qui sera au cœur de ma méthode de gouvernement ». Mais de quoi parle-t-elle ? Loyauté envers qui ? Questions inutiles, c’est de la politique fiction.

Rien à déclarer.  Thévenoud, t’as rien vu, t’es virou !

Inversion. Enfin, Hollande a réussi à inverser une courbe. Ce n’est pas celle de la croissance ; ce n’est pas celle du chômage ; c’est celle du déficit de la France qui dépassera 4,4% en 2014 contre 4,1% en 2013. Il a enfin changé de vitesse : il a trouvé la marche arrière !

Stupide. Les pilotes d’Air France sont en grève. Ils veulent empêcher le développement de la filiale low cost. Ils y viendront pourtant… quand ils auront coulé leur boite !

On ne dit pas Etat islamique, Hollande veut qu’on dise Daesh, le nom en bédouin. Pas étonnant. La dèche, c’est aussi quand on a mis un pays sur la paille. Un connaisseur, en vérité !

Extra lucide. Un éclair de lucidité a jailli du cerveau embrumé de Marie-Noelle Lienemann : «  Il ne faut pas sous-estimer Nicolas Sarkozy » a-t-elle déclaré doctement. Ils n’ont pas fini de trembler.

Croissance. Enfin, une bonne nouvelle : l’OCDE prévoit une croissance de 5,7% du PIB en 2014… merdum, c’est en Inde !

Nouveau concept. Valls vient d’inventer la réforme sans toucher à rien ! Très fort ! Réformer, on sait ce que ce n’est pas. Mais on ne sait toujours pas ce que c’est ! Ce discours de politique générale, après le discours au Medef, ce n’est plus Valls, c’est polka : deux pas en avant, trois en arrière …

Confiance… relative sans majorité absolue pour un premier ministre martial dans le ton mais sans courage sur le fond. Un vrai socialiste quoi : tu parles, tu parles… Et les Français dans tout ça ? Des impôts écrasants pour les classes moyennes pour une aumône aux pauvres en guise de « justice ». Et il faudrait qu’on ait confiance !

 


LES « ABENOMICS » EN ECHEC

Abe

 

Ceux qui suivent régulièrement le bloc-notes savent que je suis depuis son arrivée au pouvoir la politique de Shinzo Abe, le premier ministre japonais. C’est une tentative de redressement économique  pour sortir le Japon de la déflation et relancer la croissance en utilisant  des procédures qui rappellent par certains aspects ce que propose Marine Le Pen dans son programme. Sachant, évidemment, que le contexte japonais est très différent de celui de la France.

Rappel bref : le gouvernement conservateur nationaliste est revenu au pouvoir il y a presque deux ans. Il a été élu sur un programme qui proposait un grand plan de redressement qui s’appuyait sur trois volets ou « flèches » : incitations fiscales combinées avec une injection massive de liquidités pour faire baisser le yen, puis des réformes structurelles. On a appelé cet ensemble de mesures : les « abenomics ».

L’audace des premiers mois a laissé place au désenchantement. Après  quelques frémissements au début, les deux premières flèches ont raté leur cible. Le grand plan de redressement ne s’est pas déroulé comme prévu. Les stimuli fiscaux n’ont dopé l’activité que quelques mois et au 2ème trimestre 2014 le PIB s’est effondré avec un recul de 7% en rythme annuel. La baisse du Yen et les facilités en liquidités offertes par la banque du Japon n’ont que faiblement profité aux entreprises dont les demandes de prêts stagnent comme celles des particuliers. Pourtant la monnaie a perdu 25% de sa valeur au cours des 20 derniers mois. Cette dépréciation devait relancer la production mais les exportations n’ont jamais décollé et elle a surtout renchéri le coût des produits importés. 

Cette politique avait aussi pour but de provoquer un choc inflationniste dans un pays rongé par la déflation depuis deux décennies. Celui-ci a bien eu lieu : les prix ont augmenté d’environ 1,5% et ils vont encore progresser de l’avis général. Mais la hausse des salaires qui devait en être la résultante n’a pas eu lieu et les Japonais ont vu leur pouvoir d’achat baisser de 6%. L’explication est simple : les groupes du pays ont préféré consolider leurs marges et n’ont pas modifié les prix de leurs marchandises en devises étrangères, ils ont continué leurs délocalisations et la compétitivité de leurs produits a continué de s’effriter face à la concurrence asiatique, notamment dans l’électronique. Ils n’ont donc pas augmenté les salaires. Par contre les ménages paient plus cher leur essence, leurs légumes ou leurs Iphone assemblés en Chine.

Le récent relèvement de la TVA de 5 à 8%, intervenu dans ce contexte, et qui faisait partie du plan initial pour contrebalancer l’émission de liquidités, n’a fait qu’accentuer la contraction de la demande. Les classes moyennes sont aujourd’hui moins bien loties qu’il y a un an et la situation est pire encore pour les travailleurs précaires et les femmes qui représentent 40% de la masse salariale de l’archipel. Résultat : jamais les Japonais n’ont été aussi prudents dans leurs achats. Nouveau pari perdu pour Shinzo Abe qui voulait changer l’état d’esprit de la population pour la rendre plus optimiste et la pousser à consommer.

C’est dans ce contexte déprimé que le premier ministre doit lancer sa dernière « flèche », celle des grandes réformes structurelles qui doivent libérer les énergies. Aucun des grands chantiers n’a réellement été lancé. Le Japon reste très protectionniste sur une poignée de produits agricoles jugés sacrés, la réforme du marché du travail végète, les dérégulations sont repoussées, et surtout, le péril démographique d’un pays très vieillissant reste ignoré. En même temps, la dette publique a grimpé et atteint les 230% du PIB. Et normalement il doit enclencher l’an prochain le second volet de la hausse de la TVA nécessaire pour éviter un dérapage irrémédiable des finances publiques. Un exercice périlleux à l’approche de nouvelles élections à la mi-2016.

Dévaluation de la monnaie, protectionnisme, hausse de la TVA, baisse de l’impôt sur les sociétés, déficit budgétaire, dette abyssale…  le soufflé des « abenomics » est retombé. Les investisseurs désertent et l’indice Nikkei pique du nez. La dégringolade de l’investissement (-19%) est particulièrement inquiétante et les stocks étant pleins, la demande des prochains mois n’entrainera aucune production supplémentaire. La banque du Japon prépare un nouveau choc monétaire pour l’automne  avec pour objectif de relancer l’économie. Le pire est donc à craindre.

Moralité : on ne peut pas faire une politique de relance économique tout seul dans son coin dans un monde ouvert et faire du protectionnisme quand on a de grands groupes internationaux qui font vivre le pays. Il faut reconnaître que le vieillissement de la population est un handicap supplémentaire. Cette politique vaguement nationaliste inspirée de celle des années 30 ne pouvait pas marcher. 

 


MAIS OU PASSE NOTRE ARGENT ?

Contribuable détroussé

Question cruciale après l’annonce par notre ministraillon- des-Finances-en-socquettes-roses du nouveau dérapage de nos finances : à son grand regret notre déficit  atteindra au moins 4,4% du PIB à la fin de l’année. On est loin des 2,3% affichés pendant la campagne présidentielle et même des 3,6% inscrits au budget initial 2014. Et pourtant,  on avait sorti l’artillerie lourde pour parvenir aux objectifs négociés à Bruxelles en échange d’un délai supplémentaire pour rentrer dans les 3% permis par le traité de Maastricht : 22 milliards d’impôts en 2012, 29 milliards en 2013 et cette année l’augmentation des prélèvements obligatoire a encore pesé 10 milliards sur les ménages. Après les 18 milliards de 2011, cela fait 69 milliards de prélèvements en trois ans. Au moins avec Fillon et Pécresse aux finances on en avait pour notre argent : les milliards d’impôts supplémentaires avaient permis à la France de respecter ses engagements avec un déficit ramené à 5,2% (au lieu des 5,7 prévus) et une réduction drastiques des dépenses publiques.

Depuis l’arrivée des socialistes rien ne va plus.

La majorité de gauche a planté l’économie de la France dès son arrivée au pouvoir avec les mesures anti-entreprises et anti-capitalisation  auxquelles il faut ajouter le discours haineux à l’égard du patronat. Depuis, ils annoncent sans cesse des baisses de dépenses qui n’arrivent pas, et ils font comme si le pacte de compétitivité était clairement engagé alors que les 40 milliards ne sont toujours pas financés en totalité. Quel chef d’entreprise de TPE ou de PME accepterait de s’engager avec un tel partenaire qui a commencé par l’assommer fiscalement avant de se résoudre à lui redonner quelques sucreries en échanges d’emplois.

Et de fait, à cause de ce blocage, les choses ne sont pas passées comme prévu. Si les mesures ont eu le rendement espéré, la hausse des recettes fiscales nettes de l’Etat a été deux fois moins importante qu’espérée : 15,6 milliards au lieu des 30,2 prévus, à cause de prévisions de croissance et de recettes trop optimistes. Et puis, on le sait, l’impôt tue l’impôt, les consommateurs ont moins consommé, et les impôts trop élevés génèrent toujours des stratégies d’évitement.  Le trou des recettes de 2013 s’est donc reporté sur 2014 dont le quatrième trimestre pourrait réserver encore quelques mauvaises surprises avec la croissance atone et l’inflation trop faible qui plombent les rentrées de TVA. Côté dépenses, le budget a déjà été rectifié pour tenir compte des 1,25 milliards d’euros en faveur des ménages modestes et il va falloir financer les mesures fiscales pour relancer le bâtiment.

La France ne fait toujours pas les réformes nécessaires.

Vous l’avez compris, pour les déficits, chaque année on repart plus haut que prévu et on décale les objectifs. Pas de quoi sourire quand on constate que l’assommoir fiscal n’a servi à rien. Au contraire, il aggravé la situation. Les erreurs commises depuis trois ans sont considérables. Pour Bercy, les aléas entre prévisions et résultats non obtenus sur la croissance et  la réduction des déficits sont dus à la dégradation du contexte international et au comportement des agents économiques. En clair : les ménages épargnent plus que prévu par peur du chômage, les entreprises peinent à relancer leurs investissements et l’absence de croissance vient des autres… On oublie au passage que la France est la seule à ne pas faire les réformes structurelles qui pourraient la relancer. Et tant qu’un ministre annoncera un jour qu’il « ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible »  et que rajouter des économies pour compenser 2 milliards perdus « ne  lui paraissait pas adapté à la situation », (en bref il annonçait 19 milliards d’économies en 2015), pour changer d’avis 48 heures plus tard en ramenant les économies prévues à 21 milliards d’euros sans dire comment il trouverait la différence, nos partenaires européens ne pourront pas nous prendre vraiment au sérieux. En effet, les comptes de Bercy apparaissent souvent comme des comptes d’apothicaire : pour économiser 7 milliards d’euros, on se contente de faire l’effort sur un petit milliard, les six manquant sont attribués à la progression « naturelle » qui aurait dû se produire !!!  On comprend pourquoi l’inflation est si importante à leurs yeux, elle est une manière de comptabiliser en monnaie de singe. Une autre façon de camoufler qu’on ne fait pas  les efforts indispensables.

Le pouvoir au pied du mur.

C’est que faire passer la pilule à Bruxelles à la fois sur de très mauvais chiffres et sur le renoncement aux économies semble très compliqué. Ce n’est pas le nouveau commissaire européen, Pierre Moscovici qui sera le plus facile à convaincre, lui qui annonçait en 2013 que le déficit serait sous 3% en 2014 ! La France devrait exercer son leadership en donnant le bon exemple, notamment en matière budgétaire. « La croissance devrait venir de l’intérieur. Ce n’est ni aux gouvernements voisins, ni à la BCE mais à chaque gouvernement de créer chez lui un environnement favorable à l’innovation et à l’emploi ! » Tel est l’avis, que nous pouvons partager, de Jens Weidemann, Président de la Banque Centrale Allemande. Cette Allemagne dont le budget sera à zéro déficit et dont les exportations viennent de franchir les 100 milliards d’euros …

Mais voilà, après avoir trop augmenté les impôts, puis compris qu’il fallait les baisser, notre gouvernement risque d’oublier de baisser vraiment les dépenses qui font parties de son ADN. Jusqu’à quand va-t-on continuer de louvoyer, raboter sans modifier le tendanciel des dépenses ?  Il y a beaucoup à craindre que la plaisanterie ne soit terminée. Aussi bien la Cour des Comptes que le Haut Conseil aux Finances Publiques et aussi la commission européenne vont demander des plans détaillés d’économies et sommer l’Etat de tenir ses engagements. De beaux jours pour les frondeurs. La rigueur imaginaire qu’ils déploraient va devenir réalité.

En attendant, on alimente le tonneau des Danaïdes.

L’antidote à la déflation, c’est la croissance, et le moteur de la croissance ce sont les réformes comme le montre le redressement de l’Espagne et de l’Irlande. Tant que notre pays refusera de se moderniser, la dérive persistante de ses dépenses à 57,4% du PIB, de son déficit à plus de 4% et de sa dette publique à plus de 100% du PIB en 2016, le vouent à la stagnation voire la régression, tout en l’érigeant en principal obstacle à une lutte efficace contre la déflation dans la zone euro. Comme le chef de l’Etat n’a toujours rien compris au monde de l’entreprise et reste aveuglé en matière de doctrine économique, l’interview donnée le 21 août au journal Le Monde en témoigne si besoin était, il ne faut pas s’attendre à une quelconque amélioration dans les mois qui viennent. Pour le malheur de notre pays. 

Les feuilles d’impôts tombent et la facture est à nouveau salée. En pure perte évidemment ! Les contribuables alimentent le tonneau des Danaïdes des chimères économiques socialistes totalement déconnectées du monde actuel et dans lequel même les roses flétrissent !

 

 


URGENCE A DROITE

 

Le dernier sondage publié mettant Marine Le Pen en position de l’emporter face à François Hollande, même s’il est largement manipulé puisque ce cas de figure ne se produirait pas, reste néanmoins une simulation riche d’enseignement. Elle démontre l’important rejet dont fait l’objet d’actuel locataire de l’Elysée de la part des électeurs de droite comme de gauche. Le second enseignement, c’est que Marine Le Pen est désormais en mesure de rassembler près de 30% du corps électoral. L’explication peut être double : cette situation est due à l’état de décomposition du paysage politique caractérisé par un effondrement de la gauche jamais vu et le vide créé à droite par la crise de l’UMP et sa quasi paralysie tant que n’aura pas été résolu le choix de son leadership. Dans ce contexte, le parti de Marine Le Pen apparaît comme la seule alternative organisée à défaut d’être crédible.

La crise à gauche caractérisée par l’affrontement entre les deux « gauches » ne nous concerne pas et nous n’avons pas à l’arbitrer. Mais elle dégage un espace politique dont la droite devrait largement bénéficier et ce n’est pas le cas. Il ne faut pas s’étonner alors si « mécaniquement » le FN en profite, grâce à un discours qui gomme ce qui dérange et se cale sur les valeurs « nationales » et de la « République ». Une habileté qui ne trompera que les naïfs, mais qui fonctionne. Il faut dire que les affaires du style « Thévenoud » sont pain béni pour le parti protestataire.

Pour remédier à cette situation, il n’y a qu’une solution : remettre en route rapidement l’UMP. Car la crise majeure peut survenir à tout moment. Supposons que le 16 septembre Manuel Valls n’obtienne pas la confiance ?  Un éclair de lucidité devrait donc parcourir les têtes de nos chers dirigeants pour accélérer le processus actuellement en cours. La concurrence normale entre les candidats à la présidence du parti amène à des déclarations programmatiques qui ne sont pas toujours convergentes, sans parler de la concurrence supplémentaire des candidats de 2017 qui vient rajouter une strate de propositions par-dessus le tout. Bref, c’est bien gentil, généralement poli, mais le quidam n’y retrouve pas ses petits parmi un fatras de déclarations où chacun donne son avis. Il est urgent d’arrêter de s’occuper de son nombril présidentiel : les Français attendent qu’on se préoccupe avant tout de la situation de notre pays et pour cela souhaite une opposition à droite et au centre qui ne parle que d’une seul voix pour apprécier l’alternative qu’elle pourrait offrir.

L’urgence est donc de restaurer la capacité à gouverner en indiquant comment on s’y prendrait pour redresser le pays et faire reculer le chômage. Il faudrait pour cela dès maintenant qu’une conférence des leaders de la droite, prétendant aux fonctions de responsabilités, se réunisse avec pour objectif de définir un programme minimum commun sur lequel ils s’accorderaient : des axes incontournables qui n’empêcheraient pas ensuite chacun de décliner sa manière de les appliquer. Un socle en quelque sorte.

L’urgence est d’affirmer que « non » la droite ne ferait pas la même politique que Valls comme de nombreux commentateurs s’appliquent à le faire croire, et qu’elle a autre chose à proposer sur la réduction des déficits, le temps de travail, la compétitivité des entreprises, la sécurité, la lutte contre les communautarismes… mais aussi sa vision par rapport au monde et à l’Europe.

L’urgence est de combattre la montée du FN et sa dialectique populiste largement assise sur le « protectionnisme ». Il serait pourtant facile de démonter un programme qui n’a aucun sens dès lors que l’on sait comment les tissus économiques des pays européens sont imbriqués les uns dans les autres quand ce n’est pas au niveau de la planète. Ainsi des composants électroniques pour lesquels le rétablissement de frontières serait mortel tant les importations sont vitales. De même, sur les sujets sociétaux, la droite n’aura aucune peine à se démarquer tout en affirmant ses intentions que ce soit en matière d’immigration ou de défense de la laïcité.

Dès demain, nous serons peut-être face à une crise majeure et à des élections anticipées. Il faut que nous soyons prêts. Le temps presse. Il n’y a pas une minute à perdre.

 


JUSQU’A LA NAUSEE !

 

Combien de temps la comédie va-t-elle encore durer ? L’épisode que nous venons de vivre avec la parution du livre de l’ex-concubine et les révélations qu’il contient, achève de dresser un portrait peu flatteur du pantin qui nous gouverne. Oui, pantin, le mot n’est pas trop fort, d’autres auraient dit « guignol », mais c’est encore trop gentil. Le spectacle qu’il nous donne à voir ne fait pas rire. Il abaisse la fonction qu’il occupe à un niveau qui rejoint sa cote de popularité.

Avec son air bonhomme, cet homme est un mélange de Machiavel et de Rastignac. Il promène son sourire niais et son air béat, mais derrière se cache un redoutable cynique, calculateur, prêt à tout pour atteindre ce qu’il a décidé d’obtenir, femme ou fonction…

C’est un menteur.

La semaine dernière c’est Arnaud Montebourg qui le répétait à qui voulait l’entendre. On s’en serait douté. C’est aussi un bon comédien. Souvenons-nous des meetings de sa campagne au cours desquels il « singeait » Mitterrand dans le verbe, les intonations et les postures, ou encore de son débat avec Nicolas Sarkozy avec sa fameuse anaphore : « Moi, président… » dont aujourd’hui, il ne reste pas grand-chose. Peu importe puisqu’il a obtenu le poste. Cette longue litanie apprise par cœur n’était donc que du vent. Il ne croyait pas ce qu’il disait puisque depuis il a bafoué chaque engagement un par un.

Parole contre parole.

Certains mettent en doute la véracité de ce que rapporte Valérie Trierweiller. A commencer par « l’ex » précédente, la plus véhémente pour défendre son ancien compagnon sans même avoir lu le livre. Risible sinon ridicule ! Mais nous n’avons aucune raison de mettre en doute son témoignage, même si le souci de vengeance doit être pris en compte, car il vient compléter un portrait que l’on connait déjà. Ce qu’elle affirme ne s’invente pas. On a découvert d’abord l’incompétent incapable de prendre une décision, de fixer un cap. On a vu ensuite le manoeuvrier tentant de ménager la chèvre socialiste et le chou patronal, sans grand succès il faut le dire. On a subi l’entêté sectaire refusant de tenir compte du rejet de la loi sur le mariage pour tous. On a été témoin de ses frasques de la rue du Cirque, trahissant une maîtresse pour une autre, et finalement la congédier comme un goujat. Ce que nous dit cette ex-maîtresse vient compléter ce qu’en dit un autre témoin, en la personne de Cécile Duflot, elles font voir du personnage des facettes bien peu engageantes. On peut se demander si cet homme croit encore à quelque chose et s’il n’est pas d’abord préoccupé de lui-même pour profiter de la place.

La confusion des genres.

On peut comprendre qu’il ait envie de se défendre, tant les accusations sont graves et le trait d’humour sur les « sans-dents » est ravageur dans ce qui reste de son électorat. De quoi donner des raisons supplémentaires pour les pauvres d’aller se jeter dans les bras de la Marine. Mais le faire à l’occasion d’une réunion internationale est choquant. On ne mélange pas les graves sujets internationaux avec la sous-intendance de problèmes de jupons ! Il est la risée de la scène internationale et la France avec lui !  En voulant nous faire croire qu’il n’aime pas les riches et que les pauvres c’est l’engagement de toute sa vie, il profère à la face du monde un énorme mensonge de plus. Car on ne peut plus le croire. Pire, il nous donne la nausée !

Mais on est prévenus, il restera jusqu’au bout, il continuera d’agir. On peut donc craindre le pire. Le mieux ce serait que ses amis « l’empêchent », pour ne pas sombrer avec lui dans le déshonneur des engagements trahis !

Et la France dans tout ça, est-ce qu’il y pense ?

 


LE PEDALO IVRE

Hollande pit
 

La publication du livre de Valérie Trierweiller est le coup de grâce d’une rentrée mortelle pour le « capitaine de pédalo » sous le feu des retours de bâtons en tout genre.

Retours de bâtons.

Retours de bâtons politiques avec le livre réquisitoire de Cécile Duflot, la naufrageuse du logement en France, avec une université politique du PS où les affrontements ont été soigneusement minimisés par les médias alors que le divorce des idées entre les « réalistes » et les « idéologues » n’a jamais été aussi profond, avec la succession des couacs qui fleurissent à nouveau sur les 35H, la hausse de la TVA et le contrôle des chômeurs, pour ne citer que ceux-là…

Retours de bâtons économiques, avec la succession de flops officiels de l’économie française, publiés en août : montée du chômage, économie à l’arrêt, inflation trop faible, dérapage des dépenses, burn-out fiscal… Et les deux têtes de l’exécutif condamnées à psalmodier leurs solutions comme l’imam ses versets du Coran, solutions déjà présentées et re-présentées à chaque occasion sans que rien ne se passe.

Défaitisme.

Pire, même, le Ministre des Finances lui-même baisse les bras et annonce qu’il ne tiendra pas les objectifs fixés ni en 2014, ni en 2015. Les nouvelles économiques sont chaque jour plus mauvaises. Notre Sapin-les-chaussettes-roses déclare qu’il ne sera pas capable de réduire la dépense publique de 21 milliards cette année (le premier paquet d’un total de 50 milliards en trois ans) ce qui place la France dans une situation intenable vis-à-vis de Bruxelles. Car nous n’avons respecté aucun des objectifs budgétaires depuis 2012, nous continuons à emprunter et notre dette nationale va dépasser les 100 % du PIB dès cette année. Ultime aveu d’impuissance d’un gouvernement à la ramasse qui n’arrive pas à reconquérir le moindre crédit tant les voix discordantes nuisent au message officiel. Comment les croire ?

L’Élysée annonce que le gouvernement de Manuel Valls engagera sa responsabilité le 16 septembre. Personne ne croit vraiment, pour l’instant, que le Premier ministre sera mis en minorité, même si le schisme entre les « frondeurs » et le pouvoir est consommé. En effet, la gauche « dure » a tout fait, depuis quelques jours, pour brocarder Manolito, pour s’opposer à ses idées, pour réclamer un retour à l’orthodoxie socialiste. L’épisode Rebsamen en est l’illustration : le ministre du Travail, muet sur le chômage, a annoncé qu’il allait multiplier les contrôles de Pôle emploi pour écarter les chômeurs qui ne cherchent pas un emploi ou refusent ceux qui leur sont proposés. La riposte de l’aile gauche a été d’une violence inouïe, faisant de François Rebsamen le pire des réactionnaires.

L'exécutif en sursis.

Ce contexte politique très malsain pose la question de la survie de l’exécutif. L’ex-concubine décrit un président rendu cynique et méprisant par le pouvoir, et même barricadé à l’Élysée. Constamment dans le déni, il rejette la cause de son impopularité sur les autres. Si M. Sapin baisse les bras publiquement, c’est parce que, pendant les deux premières années du mandat présidentiel, le chef de l’État a mené une politique erronée, caractérisée par des dépenses et des hausses d’impôt qui ont empêché le retour de la croissance. Et au moment où il change enfin de politique, provoquant un séisme dans son propre camp, il ne trouve pas les ressources qui assureraient un début de redressement du pays. L’hostilité croissante dont il est l’objet, en particulier des siens qui ne souhaitent même plus sa candidature à un second mandat, crédibilise les hypothèses catastrophiques de dissolution de l’Assemblée ou encore celle de sa démission. On observe toujours aucune discipline dans les rangs du parti socialiste, et pas davantage au gouvernement. Christiane Taubira, déguisée en égérie de la gauche sans concessions, se permet un pied-de-nez au chef du gouvernement en arrivant triomphalement à la Rochelle. Les frondeurs et ceux qui les soutiennent n’ont pas mis leurs revendications en sourdine, bien au contraire ! Ils continuent de croire qu’ils sont en mesure de modifier en profondeur la politique de l’exécutif. Cet entêtement les conduira inéluctablement, à court terme à la crise de régime s’ils ne prêtent pas attention au dégoût qu’ils inspirent à l’opinion tant on décèle dans leurs palinodies une atmosphère de fin de règne. Le blocage institutionnel se dessine à l’horizon, avec, parmi d’autres probabilités, l’arrivée au pouvoir du Front national. 

Tout joue contre l'hôte de l'Elysée : la double opposition qui le harcèle, le cumul d’échecs annoncés quotidiennement, une chute sans précédent dans les sondages d’opinion. Manifestement il ne sait plus à quel saint se vouer. Mais il récolte ce qu'il sème !

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

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VIVE LA RENTREE !

C’est toujours comme ça diront les grincheux : temps pourri pendant les vacances, et le soleil s’invite la semaine de la rentrée, de quoi chanter du Claude François ! Si, vous savez : « le lundi au soleil… ». La rentrée des classes réveillent chez le prof retraité les souvenirs de ces jours uniques renouvelés chaque année de la découverte de nouvelles têtes blondes… ou brunes, avec tout le cortège des activités connexes.

Et d’abord l’ambiance de la fin des vacances. Les grandes surfaces se sont déjà mises depuis le début de l’été à l’heure des « fournitures ». Des palanquées de pochettes de feutres multicolores, des tonnes de copies entassées, des kilomètres de classeurs de tous formats et sur tous les tons, des alignements de cahiers à grand ou petits carreaux, épais ou minces, couverture glacée ou non, des forêts de crayons, stylos, compas, gommes, règles, équerres, donnent le tournis à de pauvres parents malmenés par les exigences de gamins à l’affût des dernières nouveautés et bataillant tant bien que mal avec la fameuse « liste » des non moins exigences professorales.

Et puis il y a les odeurs bien spécifiques qui accompagnent tout ce déploiement de matériel : parfums de papier et d’encre, odeurs des plastiques,  arômes des cartables en vrai cuir et émanations plus âcres des similis, alignés en foultitude par colonnes et rangées entières, comme à la parade. Il n’y a que le prof qui a le privilège de humer la classe vide dans laquelle il va officier pendant plusieurs mois : ce mélange particulier qui émane des meubles en stratifiés et des sols récemment désinfectés auquel se joint le picotement alcalin des vitres fraîchement nettoyées. Les craies sont là, toutes lisses et encore entières, dans leur boite, en avant du tableau. L’armoire que l’on ouvre semble avoir accumulé pendant ces mois d’inactivité un stock d’effluves concentrés comme à l’ouverture d’une bouteille de bon vin : un bouquet savamment dosé de vieux carton, de papier jauni et de sapin légèrement ranci.

La rentrée est une fête. Le collège se réveille après sa léthargie forcée de juillet et août et semble sortir d’un rêve. Quelques travaux ont réparé une porte dégradée ou un mur écaillé. Les couloirs récemment nettoyés sentent encore la lessive. Retrouvailles entre élèves, avec les collègues, découverte des nouveaux visages, installation du matériel et parfois, la bonne surprise de la classe refaite à neuf. On se raconte les vacances, on prend son temps et ses nouvelles marques, on se réjouit de retrouver telle classe ou tels élèves. Et déjà on se projette dans la tâche à accomplir, se délectant d’avance du programme qu’on va dérouler au fil des mois et des rendez-vous inattendus fixés aux élèves.

J’aimais ces jours de retour dans la forteresse du savoir. Je prenais en sifflotant le chemin du local qui m’était attribué. Je lisais le même plaisir dans le sourire des collègues que je croisais, et venus comme moi, quelques jours avant l’heure pour se remettre dans le bain, à l’affût de quelques infos sur le sacro-saint emploi du temps. J’aimerais être tellement sûr qu’il en est toujours ainsi.