HISTOIRE
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50 MILLIARDS ET MOI, ET MOI, ET MOI…

Des-liasses-de-billets

 

La comédie que les socialistes nous jouent depuis une dizaine de jours se terminera comme il se doit par un vote bien rose du pacte de stabilité. Il serait surprenant en effet que même les plus réfractaires choisissent le suicide tant ils ont gros à craindre d’une dissolution qui serait fatale à leur siège. Manuel Valls n’a donc pas grand-chose à craindre. Mais une fois le vote passé, la vie continuera et le groupe parlementaire PS lui mènera une guérilla sans relâche, surtout qu’il y aura un collectif budgétaire à voter en juin !

Une comédie bien utile quand même.

Elle nous apprend que le gros des troupes votera à contre cœur les 50 milliards d’euro d’économies du pacte de « stabilité », sachant que pour appliquer le pacte de « responsabilité », 25 milliards manquent toujours à l’appel. Cela veut dire que a majorité des députés socialistes n’est toujours pas convertie à la sociale-démocratie et continue de prôner la relance par la consommation. Ils n’ont toujours pas compris !

Combien de fois faudra-t-il expliquer que ce mécanisme est une erreur économique majeure dans le contexte économique actuel : relancer la consommation c’est inutile ! Cela ne produit pas de croissance réelle : en effet, si ce type de relance peut produire une augmentation du PIB, il faut amputer celle-ci de l’accroissement du déficit commercial induit puisque nous ne fabriquons plus ce que nous achetons, auquel il faut ajouter les intérêts liés au creusement de la dette puisque la relance ne peut se faire qu’en augmentant les dépenses publiques avec de l’argent que nous n’avons pas. Le résultat, on le connait : c’est plus de chômage et plus de dette !

Quant à l'effort que certains n'hésitent pas à présenter comme historique, au prétexte que personne avant eux ne l'a fourni, c'est oublier celui de François Baroin quand il était aux finances, à hauteur de 40 milliards, et sans psychodrame ni massacre de la croissance.

La comédie ne se joue pas qu’à gauche.

Le centre nous a produit un petit festival « d’opposition constructive » qui peut faire sourire. Le centre, je connais bien : j’en viens. Il n’a vraiment pas de mémoire. Chaque fois qu’il a fait la courte échelle à la gauche, il en a été pour ses frais. Rappelons-nous l’épisode rocardien, et plus près de nous l’impasse Bayrou aux présidentielles. On peut pontifier sur l'état de la France qui justifierait a minima une abstention « positive » pour encourager le gouvernement à aller dans le bon sens. Si tel était le cas, Manuel Valls ne se serait pas contenté de la politique du rabot. Il ne faut donc pas se leurrer, on voit très bien la limite de l’exercice pour le PS et le sénateur Arthuis est trop fin pour ne pas le savoir.  Alors que cherchent les centristes ? Une posture d’opposition pour se démarquer de l’UMP et tenter d’exister, tout simplement. Ce faisant, il sous estiment probablement la radicalité de l’électorat de la droite et du centre qui sait par avance que tout ça se terminera par de nouvelles hausses d’impôts. On peut mettre dans le même sac ces quelques élus de l’UMP tentés par la même démarche. Ils n’en tireront pas autre chose qu’une gloire éphémère, une fois le « buzz » de leur posture retombé !

Une comédie qui n’arrive pas à cacher la tragédie.

Le dossier Alstom n’est que l’arbre qui cache la forêt. Il tombe à point pour nous rappeler la glissade vertigineuse que connait notre pays depuis deux ans. Le déclin industriel était déjà amorcé. Les décisions prises par la gauche au pouvoir depuis son arrivée ont accéléré le processus. Pour fuir l’enfer fiscal, nos grandes entreprises ont quitté le territoire avec armes et bagages. En douceur, sans faire de bruit, par le jeu des fusions-acquisitions, pour aller prospérer ailleurs. A quoi bon s’énerver sur Alstom quand on a vu partir Péchiney au Canada, Usinor passer chez les Indiens, le chimiste Rhodia être repris par les Belges,  le cimentier Lafarge partir en Suisse… Entre temps, quel grand industriel a choisi de venir s’implanter en France : aucun.  Il faut se demander pourquoi les entreprises françaises ne semblent trouver leur salut que hors de France ! Et le mal est bien plus profond. Car ce sont des états-majors entiers qui déménagent discrètement à Londres ou ailleurs. Ce sont nos ingénieurs qui s’expatrient, ce sont nos jeunes créateurs de start-up qui préfèrent Londres ou la Californie… Les moulinets étato-patriotiques du Don Quichotte Montebourg ne changeront pas ces réalités ! Il est temps que nous comprenions tous, citoyens et élus, que la compétition est mondiale, et que si les décideurs sont ailleurs, les emplois ici sont forcément menacés.

Une tragédie dont nous ne sommes pas encore, malheureusement, au dernier acte.

 


TOUCHE PAS A MON EUROPE !

Europe_le_volontarisme_politique

Après le « cri d’amour » d’Alain Juppé, mon cri de protestation !

Quand Marine le Pen affirme que « tout a échoué dans l’Union européenne, absolument tout ! » elle profère un odieux mensonge. Elle peut faire la liste de tout ce qui ne lui convient pas, on le conçoit : abolition des frontières, la directive détachement des travailleurs, l’aide aux banques, l’immigration ou l’euro trop fort… Mais qu’elle ne le fasse pas avec les arguments qu’elle utilise qui sont ceux de l’ignorance de ce qui a été fait et donc ceux d’une élue qui n’a pas rempli correctement son mandat à Strasbourg !

Quand Henri Guaino et Laurent Wauquiez, avec d’autres parlementaires UMP signent une tribune dans le Figaro pour faire d’autres propositions que celles de la plate-forme de synthèse votée par le bureau politique, ils commettent une grave faute : ils plantent un coup de poignard dans le dos de nos candidats qui font campagne dans les Régions, ils sèment la confusion dans l’esprit de nos militants et de nos électeurs, et ravivent inutilement au sein de notre famille les tensions entre pro et nonistes ce qui est dépassé. Le temps n’est plus au débat, il est à la campagne active. Leur attitude profite au Front National, ce qui n’est probablement pas le but qu’ils recherchent, et peut contribuer à affaiblir le score de notre parti, ce qui n’est pas souhaitable !

A nos amis qui se demandent s’ils vont aller voter, je peux déjà leur proposer deux objectifs : empêcher le Front national d’arriver en tête, dire une deuxième fois « stop » à Hollande. Si déjà on arrivait à ça, ce ne serait pas si mal. Mais je voudrais aussi leur faire partager quelques-unes de mes réflexions pour qu’on vote en fonction du véritable enjeu : il s’agit d’élire l’instance démocratique de l’Union. Auparavant, sachons au moins de quoi on parle !

A-t-on besoin d’Europe ?

L’union fait la force. Cet adage n’a jamais eu autant de signification que sur le sujet de l’Europe. Dans le monde globalisé qui est la marque de notre époque, ne pas la vouloir est suicidaire. On le voit encore aujourd’hui avec le drame d’Alstom. Certes comme l’a très bien montré Alain Juppé, l’Union est imparfaite. Cela ne l’empêche pas d’être nécessaire et ne nous interdit pas de travailler à la renforcer. La puissance de la France passe aujourd’hui par une Europe puissante politiquement. Le 25 mai nous pouvons choisir la catastrophe et le déclin définitif en tournant le dos à l’Europe. Nous pouvons aussi choisir le chemin de la construction jamais finie de l’Union européenne, chemin difficile mais le seul porteur d’avenir pour nos enfants.

Depuis cinq ans, qu’est-ce qui a été fait ? A quoi l’Union européenne a-t-elle servie ?

Nous autres Français, en avons peu conscience, tant nos politiques savent habilement se défausser sur l’Union européenne, bouc émissaire de leur lâcheté électorale. La gauche est experte en la matière, on l’a vu avec la soi-disant renégociation du « pacte de stabilité ». Pourtant si on regarde ce qui s’est passé depuis 2008 avec les crises successives qui se sont abattues sur le Monde et sur l’Europe, l’Union aura été notre bouclier : elle a été secouée mais elle a tenu. La monnaie commune nous a mis à l’abri de la tourmente monétaire, les européens, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, puis du tandem France-Allemagne, ont été à la manœuvre et à l’origine d’avancées significatives dans la régulation de la finance mondiale, et quand les marchés s’en sont pris à l’Euro, ils ont dû reculer face à la volonté politique commune de le défendre.

Pendant ces cinq dernières années, l’Union européenne a progressé. L’adoption récente de l’Union bancaire en est un bon exemple. On lui doit nombre de décisions qui facilitent notre vie quotidienne : du brevet européen peu coûteux et unique aux frais d’itinérance des téléphones en passant par le plafonnement des bonus financiers, de l’Erasmus élargi aux non diplômés à la protection des données personnelles, la liste est longue. Une superstructure technocratique, l’Union ? C’est l’hôpital qui se fiche de la charité : il y a autant de fonctionnaires à Bruxelles qu’à …la mairie de Paris !! Derrière chaque décision de la commission, il y a une décision politique de nos représentants, voilà la vérité.

Le Parlement européen est-il important ?

C’est une platitude que de rappeler que nos députés européens sont élus au suffrage universel. Moins d’un Français sur deux le sait : consternant ! Pourtant l’Europe n’est pas plus complexe dans ses institutions que notre fameux « millefeuille ». Le parlement européen est donc un « levier de pouvoir » dont nous devons avoir pleine conscience. Il faut peser sur les choix européens et donc envoyer à Strasbourg des élus responsables. D’autant plus que l’assemblée élue en mai prochain verra son pouvoir élargi puisqu’elle désignera le Président de la Commission qui ne sera plus nommé par les chefs d’Etats. Un progrès démocratique évident.

Et l’euro ? Que faut-il en penser ?

Il serait trop fort. Tu parles ! Ce discours sert à masquer notre propre insuffisance de réformes que tous nos partenaires ont su réaliser pour se redonner des marges de manœuvre : baisse des charges sur les entreprises, retraite retardée, flexibilité du marché du travail, simplification administrative, rigueur de la dépense publique… Nous n’avons su lever aucun de ces freins qui pèsent sur notre économie et donc sur notre croissance. La vérité, c’est qu’aujourd’hui, la France est un boulet pour l’Union européenne. Depuis qu’elle a abandonné la voie du redressement sur laquelle l’avait placée Nicolas Sarkozy après la crise de 2010. Ce n’est pas le cours de l’euro qui est trop élevé, c’est notre économie qui est trop faible, engluée qu’elle est dans son carcan étatique.

Mais la politique monétaire de l’Union est un véritable sujet pour l’avenir. La gestion de l’euro mérite un vrai débat. Il est possible d’en faire une arme de croissance et pas seulement de lutte contre l’inflation au même titre que le dollar. Cela suppose des inflexions dans les objectifs qui lui sont assignés et la mise en place d’une véritable gouvernance politique, déjà largement amorcée. On pourra alors aborder le sujet épineux de la « mutualisation » de la dette.

La souveraineté de la France est-elle menacée ?

Encore une farce marinesque ! La souveraineté de la France est menacée si elle s’isole et se referme sur elle-même, ça oui ! Dans l’architecture actuelle de l’Union européenne, il y a des « souverainetés partagées », c’est vrai. L’euro en est une. J’en suis partisan chaque fois que c’est nécessaire. D’ailleurs, nous aurions intérêt à élargir le domaine des « souverainetés partagées » à l’énergie, la défense, de grands projets structurants. C’est aussi la réponse aux défis de notre temps. Comment se positionner face à Moscou ? Comment exister face à la Chine ? Comment résister à l’hégémonie américaine ? Comment avancer dans la lutte contre le réchauffement climatique ? … Voilà autant de sujets pour lesquels la réponse franco-française n’est pas à la taille du défi. L’Europe, avec nos partenaires, c’est la bonne dimension.

Et si on voyait l’Union européenne comme un écrin au sein duquel pourrait s’épanouir non seulement la France, mais l’avenir de nos enfants !

  Européennes 14

 


EUROPE, MON AMOUR ! par Alain JUPPE

Je relaie ici, l'excellent texte de notre ancien Premier Ministre, dont je partage pleinement le contenu. Alain Juppé nous dit tout. C'est une manière pour moi de lancer la série d'article que le calepin va consacrer à la campagne pour l'élection du Parlement européen.

Le 25 mai, votons, faisons voter; pour les listes UMP !

Daniel

 

Juppé 2 Europe, mon amour !

"Je mesure ce qu’il y a de provocateur dans le titre que j’ai choisi de donner à ma déclaration.

Par les temps qui courent, ma douce Europe, tu inspires plus de désamour que de sentiments amoureux.

Il n’est question que d’euro-scepticisme, voire d’euro-hostilité. Chaque matin, médias et politiques te chargent de tous les péchés du monde. Tu es, à les en croire, trop peu démocratique et beaucoup trop technocratique, souvent naïve, impuissante et divisée, assoiffée d’austérité et source de chômage, j’en passe et des pires.

« Bruxelles » est devenu le grand épouvantail, que nos amis belges nous pardonnent.

Nier qu’il y ait une part de vérité dans le procès qui est instruit contre toi serait faire preuve d’aveuglement.

Ceux qui t’aiment ont beau dire que ton Parlement a conquis de réels pouvoirs de co-décision, les Européens ne se pressent pas aux urnes quand il s’agit d’élire leurs députés.

Il est vrai que la bureaucratie bruxelloise est nombreuse, lointaine, compliquée et qu’elle produit trop de normes dans trop de domaines.

Ta banque centrale gère ta monnaie sans qu’un véritable gouvernement économique puisse dialoguer avec elle comme, aux Etats-Unis, le Secrétaire au Trésor, Ministre des Finances, le fait avec la Réserve Fédérale.

Schengen, cet accord qui devrait réguler les mouvements de population, ne marche pas parce que tu n’es pas capable de contrôler tes frontières extérieures.

Les Européens ont le sentiment que tu ne sais pas répondre à leurs attentes en mettant, par exemple, en œuvre une politique de croissance efficace fondée sur l’innovation, ou en organisant une réelle transition énergétique pour relever le défi du changement climatique.

Tu n’as pas pu empêcher l’annexion de la Crimée par Poutine ni la déstabilisation de l’Ukraine.

Avant de te décider à soutenir l’action de la France au Mali où tes intérêts sont directement en jeu, tu as atermoyé pendant des mois.

La vision du commerce international qui continue d’inspirer ta Commission est en retard d’une globalisation. Le dogme de la concurrence pure et parfaite semble intangible dans tes hautes sphères, alors que nos grands partenaires, américains ou chinois, assurent la protection de leurs intérêts comme Monsieur Jourdain faisait de la prose : sans user du mot mais en profitant de la chose.

La manière dont tu négocies avec les Etats-Unis d’Amérique un accord de libre-échange présenté comme stratégique n’est pas un modèle de transparence. J’entends bien que dans une négociation aussi âpre on ne met pas d’emblée toutes ses cartes sur table. Mais il est essentiel que l’exécution du mandat donné au négociateur reste sous contrôle.

Tu vois, je ne suis pas complaisant avec toi. Je te dis tes quatre vérités. Qui aime bien châtie bien.

Ce qui m’autorise à parler vrai, aussi, à tes détracteurs.

Et de leur dire : non l’Europe n’est pas responsable de tous nos maux ! La crise qui a failli emporter non seulement la finance mais aussi l’économie mondiale en 2008-2009 n’est pas son fait. La pratique des «subprimes» et le dérèglement des marchés qui en est résulté a pris naissance en Amérique. Et la crise des dettes souveraines en Europe n’est pas à mettre au débit de « Bruxelles ». Il faut chercher les responsabilités à Dublin, à Athènes, à Rome, à Madrid… ou à Paris dont les gouvernements n’ont pas respecté leurs engagements de réduction des déficits publics et de maitrise de l’endettement.

Certains, en France, sont malvenus de s’insurger contre les rappels à l’ordre de la Commission : c’est nous-mêmes qui l’avons chargée de vérifier que nous nous mettons en conformité avec les règles que nous avonsnous-mêmes édictées, et, à défaut de nous sanctionner.

Je vais plus loin : non seulement tu n’es pas responsable de tous nos maux mais tu nous as protégés au milieu de la tourmente que l’économie mondiale traverse depuis quelques années.

C’est une grande chance que d’avoir une monnaie stable. A mes amis gaullistes, je demande de faire retour une cinquantaine d’années en arrière : le premier objectif du Général de Gaulle quand il revint au pouvoir ne fut-il pas de guérir la France de l’instabilité monétaire et de la doter d’un nouveau franc ?

L’euro stable, ce sont des taux d’intérêt historiquement bas, sans quoi le refinancement de notre dette nous entraînerait droit dans le mur.

Et là encore, ne rejetons pas la responsabilité de nos mauvaises performances sur autrui.

Dans le commerce des biens industriels (j’emprunte ces chiffres à l’excellent livre de Pascal Lamy, « Quand la France s’éveillera ») tu dégages, mon industrieuse Europe, « un excédent qui a triplé en dix ans pour atteindre plus de 200 milliards d’euros et maintiens [tes] parts de marché, alors que celles de [tes] concurrents américains ou japonais ont régressé. »

Aujourd’hui le Japon qui pratique les « Abenomics » c’est-à-dire une politique du yen moins fort, enregistre le pire déficit commercial de son histoire.

Si la France souffre, elle aussi, d’un lourd déficit commercial, la raison n’en est pas principalement le cours de l’euro, mais l’insuffisante compétitivité de ses entreprises et l’inadaptation de son secteur productif à la demande mondiale, faiblesses qui résultent de notre propre incapacité à mettre en œuvre les réformes nécessaires.

Faut-il ajouter que, dans le nouveau monde qui a émergé depuis trois décennies, tu es, ma puissante Europe, une extraordinaire chance ?

Avec toi, nous pesons 500 millions de citoyens, le plus grand PIB du monde, et le quart des échanges mondiaux.

Nous, Français que la mondialisation effraie… au point que quelques bons esprits chez nous vont jusqu’à prôner la « dé-mondialisation » ; nous que traumatise le déplacement du centre de gravité de la richesse et de la puissance vers d’autres horizons ; nous qui souffrons de n’être plus le centre du monde… nous devrions nous tourner, plus que jamais, vers toi, Europe, nous jeter dans tes bras, t’exprimer la confiance que nous mettons en toi pour, ensemble prendre toute notre place dans le nouveau monde, y faire rayonner nos idées et nos valeurs, y défendre nos intérêts

Et pas simplement nos intérêts économiques.

D’abord et avant tout le bien suprême que tu nous as apporté : la paix après un siècle de massacres.

Avons-nous bien conscience que ce bien n’est pas acquis pour toujours ?

La guerre a sévi dans les Balkans il y a 20 ans, à nos portes.

Notre voisinage oriental, je pense bien sûr à l’Ukraine, traverse une crise d’une grande gravité.

Et dans les frontières de l’Union elle-même, les vieux démons ne sont pas morts : quelques groupuscules défilent aujourd’hui dans les rues de Budapest un brassard à croix gammée à l’épaule.

Faire exploser la zone euro, c’est engager un processus de déconstruction de l’Europe et dès lors, tout redevient possible y compris le pire. Pascal Lamy rappelle ce message de François Mitterrand : « Le nationalisme, c’est la guerre ».

Voilà pourquoi je plaide pour toi, Europe, et suis décidé à combattre avec toute mon énergie ceux qui veulent, en le disant ou sans le dire, te déconstruire.

La meilleure manière de te défendre, c’est évidemment de te réformer. Et Dieu sait si tu as besoin de réformes.

L’urgence, c’est de doter ton cœur battant, c’est-à-dire la zone euro, d’une gouvernance efficace. Des progrès ont été récemment accomplis en ce sens, souvent à l’initiative de la France. Il faut aller plus loin et doter le Conseil Européen des moyens d’assurer le pilotage qui lui revient : une présidence forte qui devrait incomber à l’une des principales économies de l’union, un secrétariat performant qui veille à la mise en œuvre des décisions prises.

Mon choix de gouvernance, on le voit, est plutôt de nature inter-gouvernementale parce que c’est là qu’existe la légitimité démocratique.

Mais pour éviter les blocages, il faudra bien progresser vers plus d’intégration et si l’on veut notamment une réelle harmonisation fiscale, cesser de faire de l’unanimité une règle intangible.

Tout le monde ne voudra pas suivre.

L’idée que la zone euro est le cercle de solidarité maximum et qu’au-delà, la souplesse est de règle pour tous ceux qui se contentent de moins, finit peu à peu par s’imposer.

La gouvernance n’est pas tout. Ce que les Européens attendent, c’est certes une Europe qui fonctionne mais surtout une Europe qui réalise.

Il faut, dès lors, que tu choisisses. Tu ne pourras pas tout faire. Il faut abandonner ton ambition de tout régenter.

Il faut te concentrer sur quelques objectifs prioritaires.

En voici trois, qui n’épuisent pas la question :

  • une politique de stimulation de la croissance par le soutien à l’innovation sous ses diverses formes. Une suggestion : le « programme des investissements d’avenir » que la France a lancé en 2010/2011 et qui commence à produire ses premiers effets pourrait inspirer une initiative européenne.
  • une politique de l’éducation qui favorise la circulation mais aussi la compréhension mutuelle de nos jeunesses. Je préconise depuis longtemps l’apprentissage obligatoire d’au moins 2 langues vivantes étrangères dans tous nos systèmes éducatifs.
  • une politique énergétique qui semble aujourd’hui hors de portée compte tenu des choix divergents faits par la France et l’Allemagne mais que l’urgence climatique et l’urgence diplomatique -je pense au desserrement de notre dépendance vis-à-vis du gaz russe- peuvent demain rendre possible.

Suis-je en train, mon Europe, de te faire rêver, de te raconter une belle histoire, de te promettre la lune ?

Beaucoup le pensent. Mais je l’assume…

Peut-être est-il utopique de rêver d’une Europe politique, acteur à part entière de la scène mondiale, dotée des moyens de se défendre, capable de conduire une action diplomatique cohérente. Une Europe puissance, expression taboue.

C’est pourtant bien le but où nous conduit le chemin sur lequel je te propose d’avancer.

Y sommes-nous seuls ?

Sans doute aujourd’hui.

Est-il utopique de rassembler des partenaires prêts à partager notre espérance ? Peut-être.

Mais peut-on vivre sans utopie ?

J’ai deux raisons de penser que ce rêve n’est pas illusoire.

D’abord la France et l’Allemagne. C’est la clef. L’Allemagne hésite. Aujourd’hui, la France n’a pas la capacité de la convaincre parce qu’elle a perdu sa crédibilité. Si nous reprenons force et influence, nous pouvons redevenir un partenaire attractif et convaincant.

Tout en dépend.

Et puis, tu existes ma belle Europe.

Il suffit de voyager à travers le vaste monde, en Asie, en Afrique, en Amérique… pour prendre conscience d’une réalité que nous apercevons mal en vision rapprochée : tu existes. Nous, Européens, nous avons un bien commun, nous partageons une culture commune, des valeurs, des idées sur le monde.

Loin de moi de sous-estimer nos différences… ni de vouloir les effacer ; elles font notre richesse.

Mais il existe un socle commun. Démocratie, liberté, dignité de la personne humaine… où donc ces valeurs s’épanouissent-elles mieux qu’en Europe ?

Philosophie, littérature, musique, arts… n’existe-t-il pas une « marque » européenne ?

Il serait prétentieux, de ma part, de vouloir m’essayer à la définir en quelques lignes. D’autres, plus savants ou plus profonds, l’ont fait et le feront. Mais je ressens en moi-même tous les sentiments qui m’ont donné envie de te faire cette déclaration.

Les abominations dont tu as été le théâtre au siècle dernier ont certes ébranlé nos certitudes et nourri une vaste entreprise de déconstruction de l’humanisme dont nous nous enorgueillissions et qui a failli.

Mais je te sens capable, Europe, de reconstruire un humanisme du XXIème siècle, lucide et exigeant.

 Tu en as les moyens. Tu dois en avoir la volonté."

                                                                                    Alain Juppé

 

Européennes 14

 

 

 

 


LA MAGIE DU SAPIN...

 

Noel
Le sapin et le gel ...

Chez nous, la magie du sapin existe réellement, chaque année, à Noël. Enfin pour les petits que l’on envoie regarder un dessin animé à l’étage vers 23H et que l’on fait redescendre après un simulacre de passage du barbu à manteau rouge, à base de clochettes, de coupure de courant et de bruits étranges. Il faut voir alors les yeux émerveillés devant le tas des paquets déposés en (trop) grand nombre au pied du sapin ! Pour ceux qui les découvrent, c’est forcément de la magie : celle du Père Noël ! Et ça marche ! Sauf que c’est une manipulation.

C’est quelque chose du même genre que notre Sapin-le-financier essaie de nous faire gober avec ses « additions dynamiques ». Eh oui, voilà la solution à nos turpitudes financières. On sait que les 50 milliards d’économies n’y seront pas, et quand bien même ils y seraient, que ce ne serait pas suffisant pour combler le trou de nos déficits. Les projections qui relèvent de 0,2% les prévisions du taux d’engagement par rapport au PIB en 2014 et 2015 en sont un aveu à peine dissimulé.

Il n’importe. Grâce à la magie du Sapin, nous allons atteindre sans coup férir et sans effort supplémentaire le nec plus ultra du désendettement. Comment ? Grâce au redémarrage d’une croissance bénie des dieux socialistes, au retour surprise des investissements et à une subite consommation rose vif, sans parler des exportations ressuscitées. Du coup on va créer 200 000 emplois, pour faire bon poids, bonne mesure, grâce au pacte de responsabilité. Voilà une économie rêvée telle qu’on ne peut la trouver que dans un cerveau de gauche : une économie administrée qui obéit au doigt et à l’œil à l’Etat. Mais voilà, c’est pas comme ça que ça marche ! La magie des « additions dynamiques » c’est un peu comme les bougies qu’on va faire brûler chez le marabout.

L’économie n’est pas un monde enchanté, mais un monde de réalités autrement plus âpres. La réalité, c’est que le gouvernement est au pied du mur de sa majorité rétive. Il faudrait faire plus, mais il va être obligé de faire moins. La quadrature du cercle ne peut être résolue que par l’intervention de la providence. D’où les « additions dynamiques ». On notera au passage que l’élément de langage à la mode chez les ministres c’est : « je comprends ». On comprend l’inquiétude des « petits » retraités, des « petits » fonctionnaires, des « petits salariés ». C’est fou comme on compatit pour les « petits ». Quant aux « moyens » et aux « gros », on les prend pour des (petits ?) cons !

Vous l’avez compris, le "programme de stabilité" tel qu’il va sortir la semaine prochaine de la moulinette du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, relève du pari  osé. Croire que tout va s’arranger parce que l’économie mondiale va mieux, parce que l’on donne un peu d’oxygène à contre cœur à nos entreprises, parce que l’on va ménager quelques milliers de foyers et qu’ainsi les affaires vont reprendre. Inutile donc de faire les efforts indispensables puisque l’argent va rentrer à nouveau dans les caisses …

Il faudra expliquer à notre Sapin-le-financier que la magie du sapin, pour que ça fonctionne, d’abord que c’est à Noël, qu’ensuite il faut croire au Père Noël et qu’en plus il faut des parents qui aient les moyens d’acheter les cadeaux.

On n’est pas à Noël, on ne croit pas au Père Noël socialiste et on n’a de moins en moins les moyens ni l’envie de payer des cadeaux au gouvernement !

 

 


LES DOIGTS DANS LA « DECONFITURE »

  Confiture

Aquilino Morelle, ce conseiller influent du président Hollande qui contribuait notamment à la rédaction de ses discours enflammés contre la finance et les riches forcément sans vergogne, a été obligé de démissionner. Un article de « Mediapart » a en effet accusé Aquillino Morelle, qui est médecin, d’avoir été impliqué dans un conflit d’intérêts : en 2007, alors qu’il était inspecteur de l’IGAS, il avait accepté de travailler pour un laboratoire pharmaceutique danois. L’intéressé affirme qu’il en avait demandé l’autorisation à son autorité de tutelle, mais à l’IGAS on n’en aurait aucune trace écrite. Plutôt drôle de voir ce méprisant donneur de leçons se faire accuser d’avoir mis les doigts dans le pot de confiture.

« Mediapart » nous révèle un conflit d’intérêts portant sur une somme relativement modeste de12 500 euros (les plus démunis apprécieront), mais surtout l’article fait du conseiller de l’Élysée un portrait très particulier qu’il semble prendre plaisir à dépeindre en détail. Ainsi, au-delà des traits de caractère qui rendent le personnage peu sympathique, le Dr Morelle a des goûts de luxe qu’il ne craignait pas d’exhiber à l’Élysée et notamment on apprend qu’il faisait entretenir ses chaussures de luxe par un cireur professionnel dans un salon qu’il réservait spécialement. Voilà un travers regrettable pour quelqu’un qui a fait de la chasse aux riches son obsession épistolaire. On n’insistera pas sur ses deux voitures de fonction… Ce qui est inquiétant, c’est que le pouvoir l’ait laissé faire, sans le rabrouer. Elle est belle la république exemplaire ! Et à droite on a beau jeu de railler de telles moeurs !

Petit meurtre entre camarades…

La gauche a trouvé une occasion de plus de s’affaiblir, comme si elle n’en manquait pas déjà. L’affaire entretient l’idée que le président ne sait pas choisir ses lieutenants. Comment peut-on entrer à l’Élysée et y prendre du galon sans avoir subi un examen attentif de son passé. Ce devrait être le minimum.

Mais surtout ce qui pose question, c’est la manière dont les journalistes de Médiapart ont pu être informés. Car ce scoop tombe vraiment à point. Je ne voudrais pas sous-estimer leur talent d’enquêteurs mais il est bien possible qu’ils n’aient pas eu à chercher beaucoup. En effet, l’accusation de conflit d’intérêts qui risquait de ne pas être décisive a servi de prétexte à des révélations plus croustillantes sur les goûts luxueux du conseiller, comme si l’intention  était d’obtenir la destruction politique du personnage : objectif atteint en un temps record. Est-ce François Hollande qui était visé ? Ou est-ce plutôt Manuel Valls ? Valls et Morelle, tous deux d’origine espagnole, se connaissent bien et s’entendent. La presse supposait d’ailleurs que M. Morelle était pour le nouveau Premier ministre un « correspondant » à l’Élysée.

Or les informations publiées ne peuvent venir que de l’Élysée, où le départ de Jean-Marc Ayrault et le remplacement de Pierre-René Lemas par Jean-Claude Jouyet au poste de secrétaire général, ont pu être mal vécus par divers autres conseillers qui n’approuvent pas le programme de Manuel Valls. Il est donc fort possible que Aquillino Morelle, que certains accusent d’avoir contribué au choix de Manuel Valls, soit la victime d’une cabale vengeresse plus ou moins inspirée par le sombre Ayrault, par procuration évidemment. Au moment où le plan d’économies annoncé par le nouveau Premier ministre soulève la colère noire d’une partie du PS, voilà un petit projet pervers pour l’affaiblir en contraignant l’un de ses amis à démissionner, bien dans les mœurs de nos chers amis de la « gauche morale et irréprochable ».

Au-delà, on soulignera le caractère odieux très « dénonciation » de l’article, un jeu que les procureurs de Médiapart affectionnent. On n’ose imaginer à quelle police « morale » on serait confronté si ces gens-là étaient au pouvoir !

 


ECONOMIE : PETITES NOUVELLES DU FRONT



Monde :

Aux Etats-Unis, les ventes de détail sont en forte hausse, avec une progression de 1,1% en mars. C’est la plus forte enregistrée depuis 18 mois : un signe supplémentaire de reprise de la 1ère économie mondiale. Tous les secteurs sont concernés par cette amélioration.

Le ralentissement de l’économie chinoise se confirme, mais tout de même avec un  taux de croissance de 7,4% au premier trimestre tout en étant le plus bas depuis 18 mois. Cet essoufflement annonce une période troublée pour la seconde économie mondiale au moment où le pays est confronté à un alourdissement de sa dette au niveau des gouvernements locaux et des secteurs de l’acier et de l’immobilier.

Toujours en Chine, une grève géante de près de 40 000 ouvriers d’une usine de sous-traitant Nike et Adidas qui réclament des arriérés de cotisations sociales, a nécessité un important déploiement de forces de l’ordre autour de l’usine Yue Yuen.  La promesse de régularisation d’ici 2015 a été repoussée, les ouvriers en grève se méfient de la direction qui pourrait fermer l’usine pour la délocaliser avant d’honorer ses promesses, pratique courante en Chine.

Japon : les « Abenomics » génèrent le pire déficit de l’histoire du pays. En dépit de l’affaiblissement de sa devise, il a affiché un déficit de 91 milliards d’euros en 2013. Le pari de shinzo Abe de rétablir la compétitivité par la dévaluation n’a pas fonctionné.

Europe :

L’Allemagne prévoit 1,8% de croissance en 2014, en ligne avec l’estimation de l’Union européenne et légèrement au-dessus de celle de la Bundesbank (1,7%) et Berlin table sur une hausse de 2% en 2015.

Le Portugal coupe encore dans ses dépenses de fonctionnement. Le gouvernement annonce un plan d’économies de 1,4 milliards d’euros qui vise à ramener le déficit à … 2,5% du PIB ! Bon élève, le pays enregistre des résultats qui permettent d’envisager une croissance de 1,5% en 2015 et une baisse accrue du taux de chômage.

En Italie, Matteo Renzi, le premier ministre orchestre une vague de nominations inédite et sabre dans les gros salaires de centaines de postes publics qu’il veut rajeunir et féminiser. Le pays connait une embellie de l’excédent commercial qui s’est établi à 2,6 milliards d’euros en février.

Le Parlement européen a adopté l’union bancaire, par 570 voix contre 88, dont l’objectif est d’éviter de faire payer par les contribuables d’éventuelles faillites de banques de la zone euro.

Dans la zone euro, l’excédent commercial a été de 13,6 milliards en février (il était de 9,8 milliards un an plus tôt), selon Eurostat. Les exportations se sont accrues de 1,2% et les importations de 0,6% (en dcvs). La production industrielle a progressé de 0,2%, hausse modeste mais jugée encourageante par les économistes qui y voient un signe de reprise. Sur un an la hausse de la production industrielle est de 1,7%.

France :

La semaine de l’industrie a braqué les projecteurs sur un secteur dont les besoins en recrutement sont immenses : ils sont estimés à 100 000 par an pour les cinq prochaines années. Mais les métiers de l’industrie peinent à recruter en raison d’un déficit d’image. L’apprentissage  est l’une des principales portes d’entrée et il y a des efforts à faire pour promouvoir ce modèle facilitant les liens entre les écoles et les entreprises. En France l’apprentissage est encore trop souvent un « second choix ». 500 000 emplois en ces temps de chômage massif, ça n’est pas rien. Encore faudrait-il ne pas amputer les aides qui sont attribuées à l’apprentissage !

FO appelle à la grève le 15 mai, en réaction au pacte de responsabilité et à la réduction de 50 milliards des dépenses publiques sur trois ans. Le syndicat appelle les agents publics à une journée d’action dans les trois fonctions publiques « seule réponse possible à cette politique suicidaire » !!

Cherchez l’erreur !

 


« POUR LA FRANCE, AGIR EN EUROPE ! »

Drapeaux européens

Déclaration des têtes de listes régionales de l'UMP.

 

Parce que nous sommes patriotes, nous voulons transformer l’Europe

Dans moins de six semaines les Français seront appelés aux urnes afin d’élire leurs 74 députés au Parlement européen. Ce 25 mai, pour beaucoup de Français, ce sera l’occasion de sanctionner, à nouveau, la gauche au pouvoir. Après son revers cinglant aux municipales, François Hollande a gardé la même équipe et la même ligne politique. Puisque le premier avertissement adressé par les électeurs en mars a été méprisé, seul un second désaveu en mai pourra le contraindre à sortir de l’impasse dans laquelle il enferme la France.

Mais au-delà du vote sanction, ce scrutin conduira les Français à choisir entre une Europe immobile et une Europe qui agit. Acceptons-nous une Europe qui subit, une Europe qui reste léthargique face aux grands défis de la mondialisation ? Ou bien voulons-nous une Europe opérationnelle, qui passe à l’action et apporte des solutions concrètes aux attentes des Français ?

Le choix de l’immobilisme est celui du Parti socialiste.

Oui, les listes soutenues par François Hollande incarnent la faiblesse et le renoncement. Comment la gauche française pourrait-elle transformer l’Europe et relancer le couple franco-allemand alors qu’elle conduit la France sur la voie du déclin et qu’elle est incapable de tenir le moindre de ses engagements européens ? Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont su donner corps à un modèle de leadership européen. François Hollande, lui, porte une grave responsabilité dans l’absence totale d’initiatives européennes depuis son élection. Il fait décrocher la France en Europe. Il faut le sanctionner.

Le Front national veut casser l’Europe.

Le Front national, quant à lui, menace les Français en voulant casser l’Europe. Derrière les sorties grandiloquentes de la famille Le Pen contre l’Europe, qu’apportent les candidats de l’extrême-droite au Parlement de Strasbourg ? Rien ! Depuis des années qu’ils sont élus, les parlementaires FN sont les champions de l’absentéisme et des votes incohérents. Ils ne proposent aucune réponse crédible pour réformer concrètement l’Europe. Le projet du Front national est une menace directe contre l’intérêt des Français et de la France. Qui peut croire qu’une sortie de l’euro renforcerait la France alors même qu’elle ruinerait les salariés, les épargnants et les retraités ? Qui peut-croire que le rétablissement de tarifs douaniers avec nos voisins ou la fin de la Politique Agricole Commune seraient bénéfiques pour nos industries exportatrices et notre agriculture ? Qui ne voit que Madame Le Pen, après avoir fait élire François Hollande à l’Elysée, est plus que jamais l’alliée objective du Parti socialiste, à Paris comme à Bruxelles ? Voter FN aux européennes, ce serait peut-être exprimer une colère dans l’urne quelques minutes, mais ce serait surtout se priver des moyens de changer concrètement l’Europe pendant cinq longues années.

L’UMP choisit le réalisme responsable.

Au sein de l’UMP, nous faisons le seul choix réaliste, le seul choix conforme aux intérêts de la France et des Français : celui d’une Europe qui ose se transformer, une Europe qui passe à l’action.
Les batailles entre souverainistes et fédéralistes appartiennent au siècle passé. De même que nous refusons de sacrifier la Nation sur l’autel d’une utopie fédéraliste, personne ne pense que la France doit rester isolée. Pour nous, la construction européenne n’est pas une fin en soi, elle trouve sa légitimité dans son efficacité au service des Français. Là où elle fait ses preuves, nous voulons aller plus loin. Là où elle ne marche pas, nous voulons la corriger, quitte à réaffirmer les prérogatives nationales. Nous avons la conviction que l’Europe peut servir la paix et la prospérité des Européens, à condition de renouer avec ses principes fondamentaux : partager des compétences, non pour se lier les mains, mais pour peser ensemble et garder la maîtrise de notre destin, face aux autres géants planétaires.

Une Europe qui protège.

Concrètement, l’Europe que nous défendrons au Parlement européen, c’est une Europe qui assume son identité, qui stoppe l’élargissement sans fin et qui refuse l’entrée de la Turquie.
Une Europe qui fait respecter ses frontières, réforme Schengen de fond en comble, refuse l’immigration subie, réduit le regroupement familial et organise une immigration choisie.
Une Europe à géométrie variable, où les nations s’organisent en différents cercles pour pouvoir avancer, coopérer en fonction de leur capacité et de leur volonté.

Une Europe qui avance.

Une Europe plus efficace, qui lutte contre la bureaucratie, qui cesse de s’occuper de ce qui ne la concerne pas, qui n’intervient pas dans les politiques familiales et les questions de société.
Une Europe plus offensive, plus active, plus conquérante, au cœur de la mondialisation, qui exige la réciprocité des échanges, qui défend nos entreprises, nos industries, nos agriculteurs, qui offre des perspectives à toutes celles et tous ceux qui veulent créer, qui veulent se former, qui veulent travailler, qui veulent avancer, qui veulent progresser.
Une Europe qui encourage les producteurs et permet de créer plus d’emplois, en mettant fin à la concurrence déloyale, en renforçant la convergence fiscale et sociale entre les Etats. 
Une Europe innovante, qui promeut la recherche et sait bâtir, avec ambition, de grands projets industriels, énergétiques, numériques, spatiaux.

Une Europe qui compte.

Une Europe solide et respectée, qui assume enfin ses responsabilités internationales et militaires, pour défendre la paix et nos intérêts dans un monde incertain, à l’Est comme au Sud.
Une Europe qui sait faire entendre sa voix dans le monde, par une politique diplomatique et de défense digne de ce nom – alors que, en l’absence de toute initiative de François Hollande, l’Union européenne reste tragiquement absente de la crise ukrainienne.

L’UMP est le premier parti de France.

Nous sommes les seuls à dire stop au socialisme de François Hollande qui fait décrocher la France en Europe. Nous sommes les seuls à  contrer le FN qui nuit aux Français en proposant l’explosion de l’Europe. Nous sommes les seuls à vouloir et pouvoir transformer l’Europe, pour apporter des solutions concrètes aux attentes des Français. 

Michèle ALLIOT-MARIE, Jean-Pierre AUDY, Alain CADEC, Arnaud DANJEAN, Rachida DATI, Angélique DELAHAYE, Françoise GROSSETETE, Brice HORTEFEUX, Alain LAMASSOURE, Jérôme LAVRILLEUX, Nadine MORANO, Elisabeth MORIN-CHARTIER, Renaud MUSELIER, Franck PROUST, Tokia SAIFI.

 


AU NOM DE LA JUSTICE !

 

  Contribuable détroussé

Quand la gauche gouverne, pas une mesure qui ne soit « juste ». Sauf que le ras-le-bol manifesté par les Français les 23 et 30 mars, c’était une manière de dire : « on en crève de votre justice ! ». Le message a-t-il été entendu ? Eh bien non ! La gauche, c’est bien connu, est hémiplégique. Pire, elle entend même les muets, c’est-à-dire tous ces déçus qui ne se sont pas déplacés et dont l’absentéisme électoral est interprété comme une invitation à donner un coup de barre à gauche. Tant pis pour ceux qui ont dit « Stop ! ».

Le nouveau gouvernement doit donc faire des économies, d’autant plus que nos partenaires de l’Union ont sèchement fait savoir que la France ne pouvait bénéficier de nouveaux délais pour réduire son déficit à 3% : ce sera fin 2015 ! Camouflet que notre Sapin de service transforme aussitôt en volontarisme assumé : la France y parviendra. Bizarre, parce que dans les jours précédents, on espérait bien gagner du temps devant l’énormité de l’effort à réaliser.

Cela veut donc dire que le discours de politique générale de Manuel Valls est déjà caduc, puisqu’il va bien être obligé de faire passer à la trappe le « pacte de solidarité » faute de moyens, ou alors il faut craindre le pire : mettre la pression sur ceux qui ont encore un peu de pouvoir d’achat pour financer –à crédit- des mesures démagogiques et homéopathiques dites de « justice sociale ». Quand il faut trouver 50 milliards d’économies, commençons par ne pas augmenter les dépenses, cela parait pourtant simple !

Et voilà qu’on commence à y voir un peu plus clair. Sont à l’étude des mesures d’économies sur les deux cibles privilégiées du pouvoir : les familles et les retraités dont les prestations évolueraient moins vite que l’inflation. Après le matraquage fiscal, qui perdure, l’assommoir social. Il faudra donc qu’on en remette une deuxième couche le 25 mai prochain. Un seul moyen, aller voter pour l’opposition « responsable ».

Le gouvernement n’aura pas la tâche facile, même en changeant « démocratiquement » de premier secrétaire du PS par « désignation d’office parmi les volontaires susceptibles de ne pas refuser ». Car à gauche on veut « l’autre politique », celle promise en 2012 et que les louvoiements hollandais ont mise à mal. Car, que veulent l’aile gauche du PS, Mélenchon, les syndicats antiréformistes, sans oublier le Front national qui campe maintenant dans ce camp-là, si ce n’est distribuer l’argent public encore et toujours comme s’il n’avait pas été dilapidé bien au-delà des capacités du pays ? Cela promet de beaux débats à chaque proposition de loi à l’Assemblée nationale.

Le virage social démocrate n’est même pas digéré qu’il faut prendre une ligne sociale libérale, qui met l’accent sur la politique de l’offre, c’est-à-dire le soutien à la production, par une restauration de la compétitivité de nos entreprises qui nécessiterait des mesures bien plus énergiques que les usines à gaz que sont le CICE et le pacte de responsabilité.

Et quand on voit la composition du gouvernement, on peut douter de la capacité à mener un tel changement de pied. Avec Montebourg le « dirigiste démondialisateur » à l’économie, Eckert au budget, ce président de la commission des finances de l’AN qui était surtout réputé pour son inventivité en taxes et impôts en tout genre, Hamon à l’Education, un idéologue borné et sectaire (ça, c’est une totologie), là où il aurait fallu faire entrer un grand courant d’air rénovateur, Royal à l’écologie, capable de dire n’importe quoi pourvu que ça mousse sans se soucier des conséquences financières, Désir à l’Europe, le monsieur « échec » du PS le moins crédible pour aller parler du sujet avec nos partenaires vu le temps de présence qu’il a accordé à son mandat au Parlement européen… Même le ministère de la famille fait l’objet d’une désignation inadaptée avec un « Rossignol » capable de chanter que « les enfants n’appartiennent pas aux parents » ! Le petit catalan n’a pas fini de donner des coups de menton rageurs !

Des sacrifices, les Français veulent bien en faire, mais qu’on commence par les écouter vraiment. Entre les riches qui sont partis sous d’autres cieux et les « intouchables » à qui il faut donner sans cesse, les classes moyennes en ont marre d’être en première ligne. Elles demandent que la répartition des efforts ne soit pas juste, mais équitable !!!

 


LE BLUES DU PRESIDENT

Hollande 14


Ce qui est étonnant dans la distorsion du niveau de popularité de Hollande et de Valls traduite par les chiffres du baromètre Ifop, c’est que personne n’a su en traduire la signification. Pour le locataire de l’Elysée, bien entendu. On peut gloser autant qu’on veut sur l’aspect historique d’une situation inédite mesurée par 40 points d’écart en faveur de Matignon, les tensions supposées que cela peut créer, l’avantage que pourrait en tirer le Premier Ministre…. Personne n’a osé dire la vérité : avec un tel désaveu de l’opinion publique, et une courbe, qui comme celle du chômage refuse de s’inverser, les Français signifient à l’intéressé qu’ils ne veulent plus de lui ! Et qu’il serait bien inspiré d’en tirer les conséquences.

Jusqu’où ira-t-il pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

La nomination de Manuel Valls sent le Joker pour un Président en survie. Le gouvernement de combat qu’il a nommé, apparait surtout constitué de soldats en ordre de bataille pour combattre… le Premier Ministre.

Autre détail inquiétant : l’équipe gouvernementale souffre du syndrome de Stockolm. Avez-vous remarqué, depuis la débâcle des municipales et la déferlante bleue, comme le bleu est à l’honneur chez les ministres : robes, cravates, chemises…. Au point que les électeurs vont en perdre leur latin. Il n’y a guère que Sapin qui a résisté avec ses chaussettes … roses, mais on ne les voit pas. A croire que le rose et le rouge, autrefois si prisés à gauche sont devenues des couleurs porteuses de poisse. 

Il en faudra plus pour redresser le pays.

Justement, trois économistes réputés proches de la gauche viennent de publier un bouquin qui s’intitule : « changer de modèle ». C’est peut-être ça l’explication de la couleur des cravates.  Le portrait qu’ils font de la situation de la France est alarmant : baisse du PIB par habitant de 5 points, de notre balance courante de 2 points de PIB, taux de marge des entreprises, taux d’emploi, … tout y passe avec cette conclusion alarmante : « La France apparaît donc comme un des pays les moins capables de contrôler la dynamique de sa dette publique, malgré un niveau de prélèvement parmi les plus élevés, sinon désormais le plus élevé ! »

Tout ça on le savait. Ce qui est original, pour des économistes de gauche, c’est qu’ils font ensuite un procès en règle du « keynésianisme » qui constitue le bréviaire de la « gauche gestionnaire ». C’est Montebourg, pourtant notre ministre de l’Economie qui en prend plein son kilt ! La cause de nos maux c’est cette croyance dans l’intervention de l’Etat pour relancer la demande par l’accroissement des dépenses publiques, et la préférence pour la réduction des déficits par l’impôt plutôt que par des économies. Ils détruisent aussi l’idée fétiche de notre gauche française que la fiscalité est la seule arme pour combattre les inégalités et ce théorème sorti de nulle part selon lequel le capital productif devait être imposé comme le travail.

Leur stratégie alternative, plus en accord avec l’état économique du monde contemporain  va à l’encontre de ces idées fausses et repose sur l’économie de l’offre avec laquelle tant de nos socialistes ont un blocage. Tout est clair : concurrence, mobilité sur le marché du travail, développement de l’économie du savoir, réduction des déficits et de la dette publique. Mais aussi : réforme de l’Etat, allègement des effectifs de fonctionnaires, formation professionnelle efficace, code du travail revu,  et, cerise sur le gâteau : transfert des charges sociales sur la TVA ! Crise d’urticaire garantie et pour le coup, la rougeur avec.

Il faudra bien y venir. Les « pactes » hollandais ne sont que l’amorce de ce qu’il faut faire. Voilà pourquoi l’Europe serait bien inspirée de refuser à la France de nouveaux délais pour rentrer dans les clous de l’Euro. Ce serait autoriser une nouvelle fuite en avant dans les dépenses, qui transparaît dans le « pacte de solidarité ». De l’argent à crédit distribué en pure perte. Seule la contrainte obligera nos gouvernants à entreprendre les réformes nécessaires. Car notre pays est désormais le plus exposé et le plus vulnérable à une attaque sur sa dette qui relancerait la crise de la zone euro, car son montant de 1925 milliards d’euros excède les capacités du mécanisme européen de solidarité (950 milliards, dont 450 déjà engagés). D’ailleurs, le « risque français » est le principal frein à une stratégie européenne plus favorable à la croissance et à l’emploi.

Mais ceux qui sont au pouvoir sont-ils les mieux placés pour mener une telle politique, qui heurte tant leurs convictions ? Bah, ils se sont bien habitués aux cravates bleues …

 


ENFIN, UNE BONNE NOUVELLE : FINKIE CHEZ LES SAGES !

Alain Finkielkraut

Alain Finkielkraut a été élu membre de l’Académie française dès le premier tour. Une récompense méritée pour l’auteur de « la défaite de la pensée ». Son succès est un pied de nez à tous ceux qui ont alimenté la cabale de pseudos intellectuels, ces donneurs de leçon de la gauche morale qui, après l’avoir agoni d’injures pendant plusieurs années, ont tenté de lui interdire l’accès à l’immortalité. Ils voulaient en faire une victime expiatoire pour ses prises de positions relatives à l’éducation et à l’identité française qui lui ont valu le qualificatif de réactionnaire et, parfois, de néo-fasciste. Des attaques auxquelles la majorité des sages n’ont pas attaché d’intérêt préférant sûrement se référer à son talent et à son intelligence.

C’est un intellectuel fébrile et souvent impatient qui arrive sous la coupole. Tout le monde l’a vu un jour à la télévision, dans des débats, utilisant parfois des termes philosophiques que d’aucun aura eu du mal à comprendre. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « la Défaite de la pensée » et « l’Identité malheureuse » dans lesquels il pose un regard consterné et inquiet sur les dérives de la modernité et l’échec de l’intégration. S’il fait preuve de pessimisme c’est parce qu’il ne voit pas d’horizon dans les dérives qu’il observe : Il dénonce notamment les failles d’un enseignement qui s’est dégradé à la fois parce que les pouvoirs publics ont transformé en lauréats des élèves ou étudiants qui ne le méritaient pas, et parce que, loin d’avoir assimilé les générations issues de l’immigration, nous les laissons trop souvent adopter des idées et des comportements qui trahissent Jules Ferry et la République.

Pour ses détracteurs, c’est un « réactionnaire » qui, venu de la gauche, serait tombé dans la droite extrême. Comme Alain Finkielkraut se déclare sioniste et qu’il est juif de surcroît, ce qui fait beaucoup de défauts aux yeux d’une société moins tolérante qu’on le croit, il est devenu l’épouvantail idéal de la gauche bien-pensante, qui ne regarde que son nombril comme centre du monde intellectuel.

Doit-on reprocher à cet intellectuel de haut vol, amoureux de la langue et des textes, d’exprimer l’effroi que lui inspirent l’évolution inquiétante du langage, l’inversion des valeurs qui décrit le mieux la crise nationale, et le danger d’une modernité fourre-tout qui fait de nos jeunes des communicants très rapides mais incapables de s’exprimer correctement. On en vient à lui pardonner d’avoir osé vivre jusqu’à peu de temps encore sans même une carte bancaire et de ne connaître rien à Internet. Sans doute ses adversaires se servent-ils de ces refus de modernité pour dénoncer son inadéquation à la société contemporaine.

Sans doute est-ce pour cela qu’il lui arrive de perdre le sens de l’humour et de manifester dans les débats un agacement et une intransigeance qui laisse peu de place au débat. Il n’en reste pas moins que l’ensemble de ses qualités, la puissance de son savoir, sa personnalité rayonnante ont leur place à l’Académie française où il pourra défendre encore plus la République et la langue française, avec l’exigence qu’on lui connait.

La cabale a échoué. Elle était tellement basse que même Jean d’Ormesson s’en est ému au point d’annoncer, avec d’autres immortels, qu’ils démissionneraient si Alain Finkielkraut n’était pas élu. La tentative de « mise à l’index » par cette gauche intolérante et imbue d’elle-même n’a pas fonctionné : le « réac » triomphe !  Et c’est tant mieux.

 


REFONDATION… SUR DU SABLE

 

Flanby découragé


Le président de la République ne s’est pas contenté de changer de Premier Ministre, il a chamboulé tout son dispositif : secrétaire Général de l’Elysée, Premier secrétaire du PS… Souvent en changeant un proche pour un autre proche, par un tour de passe-passe auquel personne ne trouve rien de choquant comme l’atterrissage de Pierre André Le Mas à la Caisse des Dépôts… « Moi, Président… ». Au PS, l’exfiltration  du laquais Désir et son remplacement quasi d’autorité par J-C. Cambadelis ne fait pas l’unanimité dans un parti attaché à ses traditions démocratiques. Mais qu’importe. C’est le prix à payer pour un nouveau départ du quinquennat : faire oublier deux années calamiteuses !

Une réponse plus politique qu’économique et sociale au vote des municipales. L’exécutif a-t-il entendu le message ? Encore une fois il semble taper à côté du clou, mais en fait, il vient de mettre en place un dispositif de survie. Avec Valls, Hollande joue son va-tout. Le gouvernement, à peine resserré, apparaît pour ce qu’il est : un lièvre cerné par une cohorte de serviteurs zélés de l’Elysée.

Le dispositif ainsi configuré a-t-il une chance de réussir ? Pour cela, Il va falloir surmonter des obstacles himalayens. Il y a gros à parier que la grave insuffisance de notre compétitivité ne sera pas comblée par l’usine à gaz technocratique sous-dimensionnée du « pacte de responsabilité ». De même que la montée des déficits et la hausse des impôts continueront de procéder logiquement de l’aggravation des dépenses publiques dont la part atteindra 56,8% du PIB en 2014. Comment peut-on imaginer baisser le chômage et redresser l’économie dans ces conditions ?

Du coup, on ne peut pas s’attendre à la croissance forte dont on aurait besoin pour faire rentrer de l’argent frais. Même les 50 milliards d’économies d’ici 2017, déjà notoirement insuffisants pour retrouver une situation comparable à celle de nos voisins, et que Valls promet de réaliser, paraissent hors d’atteinte en l’état actuel. Le Premier Ministre va aussi trouver en face de lui un mille-feuille administratif aux centaines de milliers de fonctionnaires prêts à tout pour défendre leur existence, quand ce ne sont pas les élus eux-mêmes. Alors son big-bang ….

Et à cela s’ajoutent les résultats dérisoires du « choc de simplification ». La prolifération des lois et des réglementations qui ne se dément pas, constituent un frein supplémentaire au déploiement de l’économie de notre pays par les entraves qu’elles mettent à l’action des entreprises, et l’on ne voit pas le gouvernement actuel s’atteler à la nécessaire tâche de décodification que les syndicats combattraient immanquablement.

S’il restait encore quelque chance à un courageux chef de gouvernement, le gaspillage incurable de la protection sociale viendrait la lui anéantir. Car personne n’a encore réussi à maîtriser durablement ce gouffre que l’entrée massive d’immigrés attirés par un dispositif généreux plombe chaque année un peu plus…

Bref, avec une population dont la part des actifs va décroissant, par l’effet additionné du vieillissement et de la préférence sociale pour le chômage, il faudrait être magicien pour avoir une production de richesse en augmentation. Alors que, dans le même temps, les dépenses qui concernent toute la population continuent de galoper. A moins de reculer progressivement l’âge de la retraite, de supprimer le SMIC comme le propose Pascal Lamy, toutes choses aux antipodes de la vision socialiste.

La fiscalité qu’on nous promet de diminuer continue de peser lourdement sur les entreprises au lieu de s’attaquer aux prédateurs financiers et nos jeunes cerveaux fuient à l’étranger.

Vous l’avez compris, le désastre est annoncé, mais vous n’êtes pas obligé d’y croire.

Ah ! J’ai oublié de vous dire : les sables sont … mouvants !

 


CHANGEMENT DE TON MAIS PAS DE FOND !

Hollande 14  Valls 2
 

Il faut toujours trouver 85 milliards d’ici 2017. 30 milliards pour le pacte de compétitivité, 5 milliards pour le pacte de solidarité, 50 milliards d’économies, sans parler des dérapages budgétaires qu’il faut compenser. On voit bien le détail des dépenses nouvelles. Pour leur financement, c’est toujours aussi flou. Le chiffrage n’est pas détaillé et il manque 11 milliards à l’appel, pour le moins.

La valse est plus rythmée, mais la musique est la même !

Le nouveau premier ministre a obtenu 306 voix, 4 de plus que son prédécesseur. Ce n’est pas une surprise. A moins d’être suicidaires, les députés socialistes ne pouvaient que voter la confiance. Les Verts se sont divisés et la gauche Méluche se place clairement dans l’opposition. Rien d’extraordinaire. Hollande a quitté le pilotage automatique façon sombre Ayrault (celui qui porte le chapeau) en pilotage « Manuel », plus risqué mais il n’avait pas le choix : sur terrain électoral très glissant, la boîte automatique n’est pas efficace. Avec le bouillant Catalan, ça va être plutôt « sport » entre l’Elysée et Matignon.

Le pouvoir a-t-il tenu compte du vote des municipales ?

Pas vraiment, même si l’habillage tente de le faire croire. On notera au passage que l’hommage au prédécesseur s’est mué en un véritable assassinat de sa politique, résumé en deux expressions : « trop de souffrance, pas assez d’espérance ». Le ton se voulait martial, mais est resté laborieux pour décliner une feuille de route qui n’était pas la sienne. On a pu faire la différence quand, à la conclusion, Manuel Valls s’est libéré, avec des accents patriotiques à faire pleurer d’émotion un buste de Marianne. La déclaration de politique générale était importante pour vérifier la volonté d’entendre les citoyens. Ils ont voté contre le matraquage fiscal et des lois sociétales dont ils ne veulent pas, on leur répond qu’on continue la même politique en distribuant au passage, à minima, de l’argent qu’on n’a pas, pour calmer la frange marxo-gaucho.

Le retour de « l’arrogance française ».

Le discours sur l’Europe est plus inquiétant. A la tête de l’Etat on ne se rend même pas compte de l’inquiétude que suscite l’attitude française : en gros, refus de l’austérité et bras de fer avec nos partenaires sur les objectifs de réduction des déficits qui ne seront pas tenus. Notre pays est-il en mesure de faire entendre sa voix, et surtout d’être écouté. Faute des ajustements nécessaires toujours remis aux calendes grecques, la France peine à retrouver la croissance et plombe l’ensemble de l’union européenne. C’est pour cette raison qu’on lui accordera probablement un nouveau délai pour rentrer dans les clous. Mais comment réagiront les marchés ? C’est une autre affaire. L’épée de Damoclès qu’ils tiennent au-dessus de nos finances est bien réelle. A cet égard, le collectif budgétaire prévu début juin (après les élections pour les mauvaises nouvelles) sera décisif. En attendant le message envoyé aux Français et aux autres états n’est pas de nature à donner envie de voter le 25 mai. Déplorable ! L’Europe n’est pas un problème, elle est la solution !

Un curieux tandem !

D’un côté le brio, le goût de l’action, la volonté d’avancer vite. Les Français peuvent-être séduits par le style. Mais ne nous y trompons pas. Le gouvernement est fait de telle façon que le Premier Ministre est cerné par les hommes de l’Elysée. On a déjà entendu une dissonance entre Montebourg et Sapin à propos des efforts budgétaires, et à Berlin. Il faudra gérer la buse du Poitou, qui se permet un 20H avant même que son patron s’exprime et faire comprendre à Hamon que l’embauche des enseignants s’arrêtera aux 16 000 postes déjà créés, sans parler de la réforme des rythmes scolaires qu’il faudrait mieux mettre sous le tapis. Il aura à faire avaler à sa garde des sceaux la remise à plus tard du vote de sa réforme pénale…

De l’autre, Machiavel est à la manœuvre. On peut compter sur lui pour ramasser les points que son chef de gouvernement pourrait gagner et le « cravater » quand il jugera que son maintien est dangereux pour sa survie. Acculé, il n’a pas pu faire un autre choix. Il pense avoir pris toutes les précautions. C’est sans compter avec l’ambition de l’hôte de Matignon, qui, le moment venu, n’aura pas de scrupules à jouer les « Brutus ».

Ces deux-là ne peuvent que s’entre-dévorer. Le fait qu’ils appartiennent à la même famille n’y change rien. Au contraire !

 


A QUOI SERVENT LES VERTS ? A RIEN !

Cecile-duflot

Les Ecologistes ont quitté le gouvernement et c’est tant mieux.

Qu’ont-ils réalisés ? Qu’ont-ils fait qui soit digne d’éloge ? Le bilan de Cécile Duflot au Logement est calamiteux. Elle aura réussi à faire reculer la construction de logements comme jamais (335 000 l’an passé au lieu des 500 000 prévus), et avec deux lois idéologiques, à faire fuir les investisseurs et à faire peur aux prétendants à la propriété. Si bien que c’est un « ouf ! » de soulagement des acteurs de la construction qui a salué son départ.

Et le bilan de Pascal Canfin ? Savez-vous seulement quel était son poste ? Ministre délégué au développement (nouveau nom donné à la « coopération »), auprès du Ministre des affaires étrangères, son fait d’arme aura été de refuser de monter dans un avion qui se rendait au Mali parce que s’y trouvait un ressortissant qu’on expulsait !

Quant au ministère de l’Ecologie, il a changé trois fois de titulaire et la « cause » n’a guère avancé sous leur égide. Les émissions de CO2 n’ont pas été réduites depuis 1990, les ménages n’ont cessé d’allonger leurs parcours en voiture, les logements se sont agrandis… Aucun des objectifs n’ont été atteints : les surfaces agricoles « bio » à 3,7% au lieu de 6%, le fret ferroviaire a reculé de 25% au lieu de croître dans le même proportion, les énergies renouvelables sont en panne et devraient représenter 23% en 2020 mais pour cela il faudrait investir 40 milliards d’euros ce qui n’est pas soutenable. Ils ont fait du « Grenelle de l’environnement » un enfer bureaucratique avec  deux lois, des piles de règlements et de normes supplémentaires. Leur échec est global. Il n’est pas nouveau. L’écologie n’a jamais avancé quand les Verts sont au gouvernement.

Ils vont contribuer à faire battre la liste socialiste aux européennes, et on ne va pas pleurer.

Experts en manœuvres et tactiques en tout genre, leur refus de participer au gouvernement Valls est à la fois idéologique et intéressé. Refus idéologique, parce que nos écolos se sont éloignés de leurs thèses environnementales pour investir le plan social où ils font surenchère à la gauche. Ils ont peint en vert le gauchisme d’où ils viennent. Ce qui explique leur goût pour la posture et les combats activistes comme à Notre-Dame des Landes qui présente une vitrine caricaturale de leur militantisme rétrograde. Refus intéressé parce qu’ils espèrent ainsi récupérer les voix des mécontents de gauche en servant de vote exutoire à l’électorat socialiste, comme en 2009. Ils vont se refaire une santé sur le dos de ceux qui leur ont si complaisamment offert un groupe à l'Assemblée Nationale : quelle gratitude ! Le scrutin proportionnel des européennes est celui qui leur réussit le mieux avec celui des Régionales. Dans les autres élections, au scrutin majoritaire à deux tours, ils ne représentent rien : Eva Joly, 2% !

Ils ont transformé un bel idéal en punition collective.

En réalité, l’écologie est, sur le plan politique, une véritable innovation de ces trente dernières années. Quoi de plus noble que de vouloir une société respectueuse des équilibres naturels, qui vise la qualité plutôt que la quantité consommée, qui vise loin pour durer. La tâche des écologistes est de promouvoir une évolution progressive de nos modes de vie et la période de crises successives que nous venons de vivre aurait pu être mise à profit pour accélérer des conversions.

Mais ils ont fait de la cause écologique un instrument de lutte contre le progrès. Et c’est bien là le drame ! Ils opposent toujours le PIB et l’environnement. Leurs solutions ne passent que par une économie en recul : la décroissance et le refus du « productivisme », en utilisant la contrainte et la bureaucratie. Leur combat contre les infrastructures est contre-productif à tous égards. Ils devraient défendre la recherche et les inventions rentables au lieu de multiplier les exactions contre tout ce qui est expérimental. Ils sont fâchés avec la science et avec l’économie. Ils seront les premiers à dénoncer demain le marasme et le chômage qu’ils auront été les premiers à provoquer par leurs actions d’aujourd’hui.

A l’examen de leurs résultats et de leur action, on s’aperçoit qu’ils n’ont qu’un pouvoir de nuisance. Conséquence d’un comportement infantile. 


ET MAINTENANT, L’EUROPE !

Drapeaux européens


Dans sept semaines exactement, nous serons appelés à voter pour élire nos représentants au Parlement Européen. Quoi qu’on en pense, c’est une élection plus importante qu’il n’y parait. D’abord parce que le Parlement européen voit ses prérogatives élargies, ensuite parce que, nous ne le savons pas toujours, l’Europe intervient plus qu’on ne l’imagine dans notre vie quotidienne.

Vaincre l’euroscepticisme

Il y a toujours eu parmi les Français un bon tiers d’europhobes ou d’eurosceptiques. Mais les études d’opinion montrent que deux sur trois, à gauche comme à droite sont attachés à la monnaie unique, même s’ils ont des griefs contre l’Europe. Ils sont donc convaincus qu’il nous faut vivre avec nos partenaires, ayant confusément conscience que l’Union est tout de même un bouclier qui nous protège de la mondialisation. Ce qu’ils perçoivent moins c’est que la solidité de l’Euro en fait aussi un glaive pour conquérir des marchés extérieurs, pour peu qu’on veuille s’en donner la peine, la preuve en est avec les 1503 Airbus vendus en 2013, deux fois plus que de Boeing !

L’Europe avance

Malgré son système imparfait et ses institutions critiquables, l’Europe finit toujours par résoudre ses problèmes. C’est ce qui s’est produit la semaine dernière. Trois bonnes nouvelles européennes d’un coup, ça s’arrose : la Grèce est parvenue à un accord avec ses créanciers de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) ; la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a donné son feu vert définitif à la création du mécanisme européen de sauvetage des pays de la zone euro en crise financière ; enfin, les Etats de l’Union et le Parlement européen se sont entendus sur les modalités de « l’union bancaire », ce nouvel organisme qui doit prévenir les crises bancaires et éviter qu’elles ne soient payées par les contribuables. Comme toujours depuis soixante ans, l’Europe avance dans des crises qui la forcent à passer une nouvelle étape de son intégration.

Et, cerise sur le gâteau, les incertitudes s’éloignent : après l’Irlande, les pays les plus en crise sortent maintenant de la récession. C’est ainsi que la Grèce devrait retrouver une croissance de son PIB de 0,6 % cette année, le Portugal de 0,8 %, l’Italie de 0,6 %, l’Espagne de 1 %. Au total, la zone euro atteindra une croissance de 1,2 %, certes fragile, souligne la Commission, mais qui est sur le chemin de la consolidation.

Combattre le dénigrement

La campagne des élections européennes va voir déferler les critiques de tous côtés, les déclarations les plus démagogiques, la plupart des partis politiques rivaliser dans les vociférations contre une Europe « en échec » et une Europe « qui se moque des citoyens ». Pourtant les faits disent l’inverse : les Européens s’entendent, l’euro n’est pas mort ; l’Europe est toujours là. Mieux, elle reste un idéal de démocratie pour d’autres peuples, regardez l’Ukraine, regardez la queue qui s’allonge pour y entrer. Enfin, aucun pays ne désire la quitter. Elle se construit difficilement, mais ce n’est pas nouveau et si elle a 12 % de chômeurs, un dynamisme insuffisant, elle réussit toujours par résoudre ses problèmes. Son système est imparfait, critiquable, mais lui permet quand même de trouver les moyens de sortir des ornières.

L’Europe fait mieux que les autres continents

Quand on regarde les crises des autres continents, on s’aperçoit que la vieille Europe réussit  malgré tous les discours pessimistes, à faire mieux que l’Inde, que la Chine, que les Etats-Unis, que les grands émergents. Regardez l’Inde qui s’enferre dans ses archaïsmes, la Chine qui suit une ligne de crête de plus en plus périlleuse entre son despotisme politique et sa liberté économique, les Etats-Unis où la lutte politique républicains-démocrates est devenue sans issue entre une élite qui capte les richesses et une classe moyenne qui s’appauvrit et s’atrophie, les pays comme le Brésil qui se débattent avec une inflation galopante pourvoyeuse de tensions sociales intenses et d’inégalités sociales criantes. Le modèle européen n’est pas dépassé et apparaît alors comme le plus enviable.

L’Europe nous protège

Sa force est dans la nature même de sa construction : la négociation. Si l’Europe a aggravé ses blessures avec une politique d’austérité en pleine récession, dont les promoteurs avaient sous-estimé les effets fortement négatifs, elle accepte aujourd’hui d’affecter une partie du surplus « primaire » dégagé à des dépenses sociales. L’Europe a compris que la politique de rigueur n’est bonne que couplée à une politique de croissance, tous les efforts doivent maintenant porter sur cette dernière. L’Allemagne y est prête. Vertu de l’austérité : la Grèce, comme l’Irlande, l’Espagne, le Portugal ont été contraints de changer de modèle de croissance pour ne plus dépendre, comme hier, que des facilités de l’euro. Ça a été fait avec beaucoup de douleurs mais c’est fait : ces pays sont sur un chemin qui les conduira à trouver une place à la fois en Europe et dans la mondialisation. Il reste à l’Italie et à la France à construire la leur.

Un nouvel équilibre des pouvoirs

L’accord sur l’union bancaire dégage la route de la croissance ; la confiance dans des banques saines était un préalable. Mais au-delà, il est le fruit d’un engagement fort des parlementaires de Strasbourg sur le fond des textes. Ainsi se dessine sous nos yeux une nouvelle répartition des pouvoirs entre les trois autorités : le Conseil, la Commission et le Parlement. Cela démontre, s’il en était besoin, aux Européens tentés par l’abstention, l’importance du vote à venir. L’Europe sort bien vivante de sa première crise existentielle. Et elle repart de plus belle.

Une Europe qui avance, une Europe qui protège : voilà les deux axes sur lesquels nous devons faire campagne en fixant les nouvelles frontières des souverainetés partagées et en progressant dans les convergences nécessaires pour éviter à nos économies toutes les formes de concurrences déloyales d’origine intra ou extra européennes.

 

 


NOUVEAU GOUVERNEMENT : LE FLOP !

Flanby découragé

Un fiasco.

A en croire la presse unanime, le « remaniement » débouche sur un fiasco. Thème général : on prend les mêmes et on recommence. Comment le bon peuple pourrait-il croire que le message de mécontentement exprimé par les récentes élections ait été entendu si on ne change pas une équipe qui perd ? L’arrivée brocardée de Ségolène Royal est tempérée aujourd’hui par l’annonce de l’abandon de sa présidence régionale et de son mandat à la BPI qui posaient un grave problème déontologique. Mais il aura fallu mettre la pression, comme on dit ! Les deux « Dalton » de Bercy ont dû assurer qu’ils parleraient d’une seule voix. Le seul fait qu’ils soient obligés de le confirmer indique bien qu’ils ne sont d’accord sur rien !  Si encore l’exécutif avait osé un Didier Migaud aux Finances et un Pascal Lamy à l’Economie, voilà qui aurait pu changer un peu la donne et redonner un poil de confiance aux Français. Mais tant qu’on ne changera pas le logiciel … Enfin, il y a bien un point sur lequel les Verts devraient être d’accord avec le nouveau Premier Ministre, c’est sur son art du « recyclage ».

Ceux-là n’ont pas attendu. Aussitôt libérés de la contrainte de solidarité gouvernementale, la Duflot s’est lâchée sur l’incapacité de Hollande à « changer de cap » ! Et ça promet pour la suite. Elle veut plus de « vert » et plus de gauche. Mais est-ce bien ce qui est demandé par les Français ? Est-ce comme cela qu’on répondra aux deux défis qu’il faut relever d’urgence pour sortir le pays de l’ornière : entamer un programme drastique de sévères économies pour réduire les dépenses, redonner de la compétitivité à nos entreprises pour qu’elles puissent dès que possible embaucher !

Le malentendu.

Je crains que l’interprétation du vote des municipales n’ait entrainé un grand malentendu. La leçon  de cette déroute est difficile à tirer pour François Hollande et son gouvernement. Les abstentionnistes, grands vainqueurs du scrutin, disent qu’ils ne croient pas à la gauche, pas davantage à la droite et pas non plus au Front National. À quoi s’ajoute un malentendu que l’UMP a déjà compris, ce qui explique l’absence chez elle de tout triomphalisme : les Français ne demandent pas l’application d’une doctrine européenne et libérale ou la mise en œuvre d’une sociale-démocratie moderne, mais une baisse des impôts, une hausse du pouvoir d’achat, des emplois. Du concret ! Les Verts, le Front de gauche, l’aile gauche du PS plaident dans ce sens quel qu’en soit le prix en termes de déficit et de dette. Julien Dray a déjà réclamé l’abandon immédiat du pacte de stabilité, clé de voûte du dispositif de François Hollande dans sa lutte contre le chômage. Alors qu’il faudrait faire ce que les Espagnols ou les Portugais ont réalisé : assainir les comptes afin de repartir d’un meilleur pied. Cela passe inévitablement par la « rigueur » et les efforts que les gouvernants actuels repoussent toujours.

La tentation est donc grande, pour le chef de l’État, de tenter d’améliorer sa popularité en satisfaisant d’abord, avec un « pacte de solidarité », les revendications populaires au mépris des fondamentaux économiques et alors qu’à 4,3%, le déficit public pour 2013 est supérieur de 0,2% à l’objectif et que la dette nationale, pendant la même année, est passée de 90,6 % du produit intérieur brut à 93,4 %. Ces résultats sont tout aussi inquiétants que l’abstentionnisme et le rejet des processus démocratiques qu’il implique. Ils annoncent que nous allons continuer à emprunter et que le service de la dette va nous priver de ressources nécessaires à l’investissement. On comprend que l’Union européenne soit inquiète de tels résultats : ils mettent en danger l’assainissement général des finances du continent.

La gauche a payé aussi ses excès sociétaux qui ont fortement clivé la société sur le mariage des homosexuels et l’introduction plus ou moins interprétée de la théorie du genre dans l’éducation. Mais le grand absent des réflexions de la gauche c’est le ras-le-bol fiscal. Les leaders de la droite et du centre insistent tous sur un point au moins : la baisse des impôts. Mais elle doit être impérativement compensée par des économies dans la dépense publique. Si les socialistes rencontrent autant de difficultés pour mettre au régime sec l’État obèse, c’est parce que c’est un travail de Sisyphe, générateur dans un premier temps de pertes d’emplois. Il ne sert à rien aux ténors de la gauche d’expliquer leur échec par l’héritage que leur a laissé Nicolas Sarkozy. Ils n’ont toujours pas compris  que la crise fut si violente en 2008 qu’il n’y avait pas d’autre moyen que de nouveaux emprunts pour soigner l’endettement et que, en 2012, il fallait commencer par désendetter le pays.

L'immobilisme.

Le problème de ce gouvernement composé essentiellement de « Hollandais », c’est que l’apport de nouveauté que représentait Manuel Valls, qui a su dans le passé « déplacer les lignes », afficher son indépendance d’esprit et s’affranchir des tabous sur les 35 heures ou la TVA sociale est annihilé par un entourage figé qui lui retire toute liberté de manœuvre. D’où sa prestation tétanisée à la télé. Le voilà même condamné à donner des gages inverses de ce qu’il pense réellement pour espérer obtenir la confiance et ensuite faire voter un pacte de responsabilité qui devrait sortir de l’épreuve parlementaire singulièrement édulcoré si l’on en croit les réticences du groupe PS. Aux entreprises, le Président promet la compétitivité ; à la gauche inquiète, il promet de mettre la pédale douce sur les économies dans les dépenses. Le problème est que renoncer aux efforts que la France n’a jamais faits avant même d’avoir commencé à les accomplir est le plus sûr moyen de n’en mener aucun !

Voilà pourquoi ce gouvernement est condamné à l’échec et la gauche à une nouvelle raclée aux Européennes !

 


UN GOUVERNEMENT DE DEROUTE

Valls-Montebourg-Champs-Elysee bis


Hollande avait nommé Manuel Valls en promettant « un gouvernement de combat ». Avec le casting qui est sorti, on peut s’atteler à l’écriture d’une déroute annoncée. La seule bonne idée c’est peut-être d’arrimer le commerce extérieur aux affaires étrangères avec Laurent Fabius comme cornak. Pour le reste entre statu-quo et nominations aberrantes, le nouveau gouvernement fait penser à une armée mexicaine.

Le Général Valls n’a aucune marge de manœuvre : on s’en est aperçu hier soir au vingt heures. Il était plus préoccupé de convaincre le Président que les Français de sa capacité à affronter le destin de la France. Il devra compter avec la baronne du Poitou qui occupe un poste de premier plan et qui ne se privera pas de le court-circuiter avec son « ex ». Déjà il semble que celui-ci ait cédé à sa double exigence de rester la présidente de Poitou-Charentes et de garder son poste à la BCI. En cette période où l’on crie haro sur le cumul ça fait pour le moins désordre. Le duo de Bercy est une de ces bizarreries qui devrait pas mal amuser l’opposition. Entre Sapin le démocrate-socialiste européen et Montebourg, l’apôtre de la démondialisation, le moins qu’on puisse dire c’est que le nouveau Premier Ministre n’a pas peur du paradoxe. Si Sapin réussit dans sa quête des économies aussi bien que dans ses efforts pour inverser la courbe du chômage, ce qu’il y a tout lieu de craindre, notre pays n’a pas fini de s’enfoncer. D’autant plus qu’il aura à financer la nouveauté du début de la semaine : le « pacte de solidarité » de l’Elysée qui doit s’ajouter aux contreparties exigées en face du « pacte de responsabilité »… Quant au ministre de l’Economie, on se demande bien comment il va pouvoir obtenir des résultats en étant complètement à contre-courant de la globalisation et de l’intégration européenne. Echec inévitable en vue. La nomination de Benoit Hamon à l’Education n’est pas non plus un signe encourageant. On peut espérer qu’il mette fin à la calamiteuse réforme des rythmes scolaires, scorie encombrante d’une « refondation » à peine ébauchée. Avec un bon idéologue de gauche à la barre, le bénéfice attendu c’est que le monde enseignant rentre sa grogne en maintenant tous les archaïsmes d’un système à bout de souffle, au détriment de la modernité qu’il faudrait rechercher et insuffler.

Pour l’aspect bricolage, nous sommes aussi servis. C’est ainsi que nous héritons d’une ministre « Pot-au-feu ». La vipérine Vallaud-Belkacem se retrouve à la tête d’un ministère de bric et de broc où l’on a entassé pêle-mêle les droits des femmes, les sports, la jeunesse et la ville ! Un peu comme on met des carottes, des poireaux, des patates, du chou, des navets…

L’arrivée de François Rebsamen au travail vient conforter le clan hollandais tout comme le porte-parolat confié au cerbère Le Foll. La nomination à l’Intérieur du dévoué Cazeneuve confirme l’encerclement, comme si au « château » on avait pris bien soin d’établir un cordon sanitaire autour du remuant Manuel. On voudrait le « cramer » qu’on ne s’y prendrait pas mieux. La manœuvre mitterrandienne est évidente.

Pour le reste, peu de changement, les titulaires gardent leur poste. Le comble étant le maintien de C. Taubira à la Justice : une honte ! Si bien qu’entre chaises musicales, promotions dictées par le « dosage des courants » et confirmation de place, le nouveau gouvernement n’apporte pas le renouvellement souhaité et je parie que les nominations des secrétaires d’état la semaine prochaine mettront un terme au « resserrement » qui relève plus de l’affichage et de l’enfumage que d’une réalité tenable.

Le départ des Verts est une bonne nouvelle pour la France. Pas pour le PS. Les « Duflot & Cosse » pensent toujours à leur intérêt électoral bien compris. En l’occurrence, il s’agit de capter les voix de l’électorat de gauche mécontent à l’occasion des élections européennes afin de faire un bon score au détriment de la liste du PS. Etre à l’extérieur du gouvernement sera infiniment plus confortable pour manoeuvrer. Merci les coucous !

Les défis qui attendent le nouveau gouvernement sont titanesques. D’abord, il ne répond en rien à la sanction exprimée par le vote des Français aux élections municipales et vous aurez remarqué comme moi que le ras-le-bol fiscal qui en a été l’un des moteurs a complètement disparu du paysage. Ensuite, il n’est pas certain que le parcours législatif du mois d’avril qui va voir arriver au parlement le « pacte de responsabilité » soit un lit de roses car la gauche du PS a bien l’intention de faire entendre sa voix. Enfin ce qui en sortira ne sera de toute façon pas à la hauteur pour redonner à notre économie les couleurs dont elle aurait besoin et donc il faut s’attendre à ce que la hausse du chômage et des déficits continuent…

La « chronique de la France qui coule » n’a pas fini de s’enrichir de nouvelles pages et de nouveaux « pactes » !


IL ARRIVE QU’IZNOGOUD GAGNE !

Mairie st bart

La loyauté et la compétence n’ont pas été récompensées. Géraldine Guyon n’a pas été élue Maire, mais siégera au conseil Municipal et à l’Agglo. Elle a dû faire face à un concurrent qui n’a pas hésité à utiliser le mensonge et la manipulation pour parvenir à ses fins. A quoi il faut ajouter l’hypocrisie du maire sortant.

Mensonge et manipulation : depuis qu’une lettre anonyme envoyée à Gilbert Henri attribuait le soutien de l’UMP à Géraldine Guyon, avec la « famille Houlle » à la manœuvre, il a été constamment sous-entendu et réitéré dans les propos et les documents de « St-Barth avec vous ». Il s’avère que nous avons effectivement appelé à voter pour SBRE mais que ni de près, ni de loin nous n’avons été associés à la décision de la tête de liste, encore moins à sa campagne électorale. Quant à la présence  de quelques candidats proches de l’UMP, ce sont des sortants : il était temps de s’en apercevoir !

Cette campagne aura aussi montré combien l’expression politique peut être dénaturée par le glissement du discours vers la communication : pour certain candidat le slogan remplace le contenu ; le sous-entendu, l’argument ; la formule, la pensée ; l’image, la démonstration. A cela il faut ajouter le pompage des arguments chez le concurrent qui a consisté à envoyer systématiquement un « observateur » aux réunions de la liste SBRE pour y trouver des billes qui ont alimenté une équipe qui semblait en manquer, tellement ses premiers documents se cantonnaient dans le « verbal ».  Le plus bel exemple : le financement et la programmation des projets. Il est vrai qu’avec son équipe, Géraldine Guyon avait toutes les clés pour assumer la gestion des six prochaines années.

L’hypocrisie du maire sortant vient entacher sa sortie. On sait maintenant qu’il a soutenu depuis le début celui qui apparait aujourd’hui comme son dauphin et que le groupe SBRE avait rejeté. Sans ce soutien, il n’y aurait pas eu deux listes.  Il a entretenu ensuite la « fiction » d’une neutralité alors qu’en sous-main il faisait campagne. Sa demande de retrait de la liste Guyon pour le 2ème tour a montré au grand jour ce qu’il était. Ce faisant il n’a pas respecté les 32% d’électeurs du 1er tour qui avaient été aussi les siens. Il devra raser les murs pendant quelques temps parce que je connais des mécontents qui ont bien l’intention de lui dire leur façon de penser. Dommage de rater ainsi la sortie après huit années de gestion sereine. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire c’est d’avoir laissé construire un urbanisme peu en rapport avec l’image bartholoméenne. Mais il n’est pas le seul maire dans ce cas-là. Heureusement, l’agglo va changer de doctrine et abandonner le concept de « densification ».

Reste à trouver une explication rationnelle à l’effondrement de l’électorat du candidat socialiste qui a fait le bonheur de « St-Barth avec vous ». Le contexte national, le profil du candidat ont probablement pesé, mais le transfert des voix est trop important pour que ce soit les seuls paramètres à prendre en compte. Car sans ce renfort inattendu… Mais c’est une autre histoire.

Espérons que les Bartholoméens n’auront pas trop à souffrir de ce choix. On sait déjà qu’on peut compter sur l’esprit constructif et le sens des responsabilités de Géraldine Guyon !




LA BELLE VICTOIRE DE CHRISTOPHE BECHU

 

Bechu victoire

A la tienne, Christophe !

A Angers, on attendait ça depuis 37 ans. Depuis que Jean Turc avait renoncé à faire une liste contre son 1er adjoint, et du coup la mairie était passée à gauche. Nous avions perdu « faute de Turc » : plus de 2000 bulletins rayés avec le nom de l’ancien maire écrit en lieu et place de celui du candidat avaient fait pencher la balance en faveur de Jean Monnier. Depuis toutes les tentatives pour reprendre la mairie étaient restées vaines. Cette fois-ci, clin d’œil de l’histoire, un « Turc » figurait sur la liste : le petit-fils de l’ancien maire. Heureux présage puisque la victoire a enfin été au rendez-vous. Il y a parfois de ces coïncidences… je vous jure !

Nette et sans bavure.

Cette belle victoire par 54,36% contre 45,64% est sans appel : 4 500 voix séparent les deux protagonistes. Christophe Béchu est allée la chercher autant avec ses tripes qu’avec son talent. Elle lui avait échappé de peu il y a six ans. Depuis, il avait soigneusement préparé sa revanche : une campagne au millimètre, tirée au cordeau, soutenue par une nuée de bénévoles disponibles et corvéables à merci, dans laquelle il s’est investi corps et âmes (sans jeu de mot). Une direction de campagne remarquable, calme, sereine, efficace. Une cohésion de l’équipe savamment recherchée, orchestrée et obtenue. C’est donc une victoire collective.

Il faut dire que le moment était propice. Quand on frôle le succès en remontant le vent, on peut s’attendre à le rencontrer quand on navigue sous spi avec vent arrière. Ce serait trop facile d’expliquer le résultat de dimanche soir par le contexte national uniquement. Car je veux en témoigner, au-delà du travail de tous, c’est d’abord la victoire d’un homme, pétri d’intelligence, redoutable stratège, à l’empathie naturelle, mais aussi capable de s’imposer un train d’enfer,  de donner de lui-même parfois au-delà du raisonnable.

« On ne fait rien de bien sans passion ! ».

Comment ne pas appliquer cette maxime au nouveau maire d’Angers. Il a de l’ambition, évidemment. Mais qui a suivi ses pas dans les rues de la ville, examiné son projet, observé les femmes et les hommes qu’il a choisis, s’aperçoit que tout entre en résonnance. Il y a un ressort commun : la passion de la ville qui l’anime et qu’il insuffle. Qui fait qu’il peut parler sans papier pendant une heure pour évoquer ce qu’il veut faire, les objectifs qu’il veut atteindre, nous émouvoir de ses rencontres ou de ses coups de cœur. Quel angevin ne connait pas le « bout du monde », le parc de Balzac, la place de l’Europe et son marché mythique…  cette ville  qu’il s’est appropriée et qu’il sait si bien partager.

La ville va connaitre un nouveau souffle, une nouvelle vision, un nouveau rythme de gestion avec en ligne de mire le développement économique, un urbanisme raisonnable, un humanisme qui renoue avec l’Anjou et Jean Bodin : il n’est de richesse que d’hommes, tout le contraire de l’assistanat qui maintient dans les trappes à pauvreté.

La ville avait bien besoin de ce renouveau !

Bonne chance Christophe, bonne chance à ton équipe !  Merci pour cette victoire, tu la mérites et nous avons confiance en toi !