La cérémonie conjointe des voeux de l'Association des Maires, du Conseil Général et du Préfet a été l'occasion de réunir, comme chaque année, le gratin des personnalités civiles et militaires, religieuses et laïques, du public et du privé,.... un parterre d'au moins 500 personnes pour écouter les discours en un ballet bien réglé entre les personnalités appelées à prendre la parole, et réhaussé par la présence remarquée de Roselyne BACHELOT, notre Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports.
Mais cette année les discours ont été plus conventionnels que les fois précédentes. La tension de l'échéance des municipales qui touchent les orateurs sauf le Préfet est perceptible. Devoir de réserve oblige, on parle donc de la pluie et du beau temps, en maniant la langue de bois superligneuse à coups de remerciements des uns pour les services des autres. Tu parles !
C'est Catherine DEROCHE qui ouvre le feu. Elle déballe son discours d'une seule traite, avec le rythme posé qui lui est caractéristique, sans baissé une seule fois la tête pour lire son texte. Et pour cause, elle n'a pas de papier. Mais le ton est plus monocorde, et le contenu moins enjoué. D'habitude, il y a toujours une petite "vacherie" bien tournée en forme d'anecdote. Cette fois-ci, que du sérieux. Pour se féliciter de la forte mobilisation des électeurs en 2007 ; pour énumérer les grandes échéances qui nous attendent en 2008, pour saluer les Maires qui raccrochent (pas loin de 50%). Et puis viennent les inévitables doléances : améliorer le statut de l'élu local dont le rôle devient de plus en plus complexe ; poursuivre la réforme de la fiscalité locale et là aussi un "Grenelle" est attendu ; pour vanter "l'optimisme forcené" dévolu aux maires dont la mission est "d'être à l'avant garde de l'inévitable" (expression gaullienne, paraît-il)....
Suit l'enfant terrible de la politique angevine, notre jeune et fringant Président du Conseil Général, Christophe BECHU. Tout le monde attend avec impatience le morceau de bravoure qu'il nous sert tous les ans, en général un régal, maniant humour, pointe de causticité, rhétorique imparable et anecdotes jubilatoires. Mais voilà, Christophe est candidat aux Municipales d'Angers, et aux Cantonales. Difficile de faire un bilan qui ne soit pas pris pour une réunion de campagne électorale. Alors de quoi parler ? De banalités, faute de mieux. D'abord des voeux pour le respect mutuel entre concurrents ; les élections vont permettre aux citoyens d'écrire leur avenir (comme en 2007) ; et puis il faut rendre hommage aux hommes et aux femmes du département. Alors là, il a fait fort : il n'a oublié personne. Que feraient les élus sans (et la liste est longue) les bénévoles, les militants associatifs, les chefs d'entreprises, les jeunes retraités, les pompiers, les fonctionnaires de tout poil, tous les partenaires.... ? Pour terminer par la citation (il en a toujours une, mais celle-là elle est hyper basique et terriblement téléphonée) : "il n'est de richesse que d'hommes" ! C'est de Jean BODIN (pour les ignorants).
Puis c'est le tour de Jean-Claude VACHER, notre Préfet de Maine-et-Loire. Ce sera le morceau de bravoure de la soirée, version techno... crate. Il n'est pas encore tenu au devoir de réserve. On aura droit d'abord à un court bilan autosatisfait sur l'Etat partenaire, fiable et impartial. Le gros chantier c'est la réorganisation des services. C'est là qu'on voit que la politique gouvernementale ne reste pas lettre morte. Il abordera ensuite trois priorités parmi d'autres pour ne pas être trop long. Ouf ! C'est que les toasts attendent. Il a donc traité de l'engagement de l'Etat en faveur de l'économie, du développement durable et de l'exigence républicaine. On a eu droit au passage à la "gabare dans le bon chenal", et le gros du message a porté sur la nouvelle croissance économique avec toutes les réformes qui touchent au marché du travail et au traitement des demandeurs d'emploi. Mais c'est sur l'exigence républicaine que les oreilles se sont faites plus attentives. Il fallait que le Préfet réponde aux quelques poilus qui manif'estaient en faveur des sans-papiers devant les Greniers Saint-Jean. Le rappel à l'ordre à la loi et à l'exigence républicaine a été sans équivoque qu'il s'agisse de la sécurité publique ou de l'immigration clandestine : "aider les sans-papiers, c'est rendre service aux réseaux mafieux qui exploitent le filon..." . Fermez le ban.
La cerise sur le gâteaux, ce sera la courte prise de parole de la Ministre pour manifester toute son attention pour l'Anjou et annoncer la tenue d'un Conseil des Ministres de la Santé en septembre chez nous (déjà annoncé sur calpindh). C'est sa manière de remercier les Angevins de lui faire confiance. Elle a évoqué les grands chantiers qui l'attendent en 2008, une année importante pour la réforme de notre système de santé. On lui souhaite bon courage et surtout de réussir.
Enfin, le moment est venu de trinquer et de partager les agapes dressées sur les tables latérales. Dieu que les toast au foie gras étaient bons ! On les avait bien mérités.