INVITEE INOPPORTUNE
20 janvier 2008
29700....
L'inflation est de retour. Au mauvais moment. Vraiment, le gouvernement n'avait pas besoin de cette épine supplémentaire, en supplément de la crise des "subprimes" qui plombe les marchés financiers et qui ... réduisent forcément la capacité de crédit des banques. En 2007, les prix ont augmenté en France de 2,6%. Pour des vieux comme moi, qui ont connu les taux à 2 chiffres des années 70, ça passerait pour de la bibine. En fait c'est la poussée inflationniste la plus forte depuis plusieurs années. Les prix augmentent partout en Europe, ce qui empêche la Banque centrale européenne de baisser ses taux d'intérêt car il faut en même temps stimuler la croisssance qui fléchit significativement.
Cette hausse des prix est facile à comprendre : à la hausse du coût du pétrole et des matières premières liée à la forte demande des pays émergents (Inde et Chine), s'ajoute la hausse des produits agricoles. D'abord parce que les récoltes ont été insuffisantes avec l'été pourri et aussi parce que la demande mondiale augmente fortement là aussi. Rejouissons-nous, l'Europe a les moyens de produire, il suffit de supprimer les quotas qui étaient fixés pous enrayer la surproduction et le stockage massif (du beurre et du lait). En attendant que la machine se remette en route, les prix continueront de monter. Enfin une des rares conséquences positives de la mondialisation est en train de s'estomper : la production à bas prix qui avait fait baisser les prix de nos produits manufacturés. Comme partout, leurs salaires augmentent et leurs coûts de production avec.
Ce retour de l'inflation tombe au moment où les Français estiment que leur pouvoir d'achat est largement entamé, alimentant la grogne contre un gouvernement qu'ils jugent, à juste titre, impuissant en la matière. La bonne nouvelle, c'est que cette inflation ne devrait pas trop durer : d'abord parce qu'elle ne correspond pas à une flambée des salaires (ce serait trop beau, penseront les piètres économistes) et qu'elle est "importée", et secondo parce qu'on peut raisonnablement envisager que les récoltes 2008 seront bonnes. Enfin, le ralentissement de la demande et de la production qu'elle provoque en Asie devrait lui mettre un terme. Cela prendra bien six mois, six longs mois pour le gouvernement qui doit faire face entre temps à l'épreuve des municipales....
Comme quoi les promesses n'ont de valeur qu'à paysage économique constant. Le problème c'est qu'entre le temps des promesse et le temps de les réaliser, il passe de l'eau sous les ponts..... Et il pleut beaucoup en ce moment !
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