ATTILA CONTRE LES CONSERVATISMES...
30 janvier 2008
Points clés des propositions du rapport ATTALI :
- Après la sixième, tout élève maîtrise le français, l'anglais, le calcul et l'informatique. - Création de dix grands pôle d'excellence (enseignement et recherche) . - Construction de dix villes de 50 000 habitants, modèles écologiques et de qualité de la vie. - Internet à très haut débit pour tous les Français. - Grands travaux en faveur du logement social - Transférer les charges sociales vers la CSG. - Liberté totale des prix dans la distribution - Fin des professions réglementées qui sont désormais ouvertes à la concurrence (taxis, par exemple) . - Rémunérer les chômeurs qui suivent une formation. - Favoriser l'immigration pour que soient occupés les emplois qui exigent une qualification. - Réduire chaque année les dépenses publiques qui doivent baisser de 1% par an. - Autoriser le cumul emploi-retraite (ce qui est partiellement fait).
Là où le rapport ATTALI passe, le conservatisme trépasse. A peine publié, il est déjà honni par la classe politique. La gauche y voit de l'ultra libéralisme, à droite, un dangereux brûlot pour mécontenter des clientèles comme les notaires ou les pharmaciens. D'ailleurs le Président de la République a dit d'emblée qu'il rejetait 3 propositions : celle sur le statut des pharmacies, celle sur les départements et celle sur l'abolition du principe de précaution. On en est là.
Les propositions mériteraient pourtant une analyse fine avant de les balayer d'un revers de main. Car il ne suffit pas de nier la mondialisation pour faire qu'elle n'existe pas. Si on ne s'adapte pas à elle, ce n'est pas elle qui s'adaptera à nous. Il est curieux que ce conseiller de François MITTERRAND, pourtant de gauche, même s'il a toujours été un peu iconoclaste, se soit laissé tenter par le tout libéral. Certes la survie de la France n'est pas liée forcément à un attachement au socialisme. Beaucoup de pays s'en passent et ne vivent pas plus mal pour autant. A droite c'est plus la frilosité et la crainte qui dominent : changer nos habitudes de protection réclame un courage que beaucoup de nos politiciens n'ont pas. On aurait tort d'ingorer un document qui vise tout ce qui freine la croissance en France. C'est dire si les recettes de la sociale-démocratie que le rapport enterre paraissent désuètes à son auteur. Et dénoncer l'inspiration libérale du rapport, c'est vouloir ignorer que nous vivons dans une économie de marché. Comme si le seul fait de le dénoncer permettait de s'en affranchir.
Mais le rapporteur prévient : le rapport est un tout, à prendre en bloc ou à laisser. On imagine la difficulté des choix pour le Président et le Gouvernement. Si au moins il reste une référence et une source d'inspiration pour leur politique des prochaines années, on n'aura pas tout perdu.
On est submergé par des "strates" successives de décision et d'exercice de pouvoir. Chacune est habilitée à lever l'impôt... Commune, Communauté de comunes, canton, circonscription, département, région, Parlement, sénat, Europe... On en crève, on multiplie les administrations qui les servent et on leur construit même des palais !
Au fait, à quoi sert un canton ?
Rédigé par : Belliard Jacques | 30 janvier 2008 à 14:39