HISTOIRE

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5 / BIOETHIQUE : LA RAGE TRANGRESSIVE

En fausse urgence et au forceps, la loi de bioéthique a été adoptée en seconde lecture à l'Assemblée nationale le samedi 1er août à 03h45 du matin, par 1/10e de la représentation nationale, sans vote solennel et en l'absence remarquée toute la semaine des principaux ministres concernés. Tout a été fait pour détourner l’attention des Français et faire en sorte qu’elle passe inaperçu. Alors que la crise sanitaire a révélé les faiblesses de notre système de santé et que la priorité devrait être à la relance, l’examen en plein été du projet de loi bioéthique ne peut qu’être un choix idéologique. Pourtant, ce texte mériterait un débat plus approfondi, tant il ouvre des possibilités vertigineuses, préparant l’arrivée de certaines formes d’eugénisme et même de gestation pour autrui. Il va revenir devant le Sénat courant octobre, probablement avant adoption définitive ensuite en 3ème lecture si la commission paritaire ne parvient pas à un accord, ce qui est le plus probable. Pour l’heure, le débat n’est donc pas terminé.

Un désastre bioéthique.

Les mesures phares du projet de loi ont été retenues : PMA excluant le père et remboursée par la sécurité sociale, filiation fictive, transgressions transhumanistes, manipulation des embryons, autorisation des embryons chimériques animal-homme. Pire encore des mesures sans rapport mais tout aussi transgressives ont été adoptées, comme l'assouplissement de l'accès à l'interruption médicale de grossesse. Les contributeurs Français sont donc sommés de prendre en charge l’abolition officielle de la paternité comme pilier de la famille et de l’enfance.

Après une bataille homérique d’amendements par une poignée de députés « résistants », tentant de façon presque désespérée de faire passer 2 500 amendements en commission spéciale face à un petit groupe majoritaire, habité d’une rage transgressive, quelques rares limites ont été posées, au moins jusqu'à la prochaine révision, dans 5 ans : interdiction de la ROPA, de la PMA post-mortem, de la commercialisation des gamètes, de la PMA pour les hommes transgenres, du DPI-A ou encore limitation à deux personnes pour accéder à la PMA. Malgré la conviction, le courage et la hauteur de vue des députés opposants, le droit de la filiation est sorti ruiné de ces travaux, le respect de l'embryon, laminé et les repères anthropologiques les plus solides déstructurés, au cours de débats bâclés, difficiles, parfois houleux, où les arguments d'autorité ou affectifs ou encore la victimisation ont été régulièrement utilisés par les promoteurs.

GPA et humanité génétiquement modifiée.

La perspective de légalisation de la gestation pour autrui (GPA) se rapproche. Le nouveau texte prévoit une transcription quasi automatique du statut de l’enfant né de GPA à l’état civil, tandis qu’aujourd’hui, la procédure reste relativement dissuasive. Quant aux chimères et aux embryons transgéniques, le texte de loi autorise désormais leur fabrication et « utilisation ». Ces expérimentations rejetées par le Sénat en première lecture ont été réintroduites dans le texte début juillet. Dans l’article 17, la modification génétique des embryons humains devient possible, ouvrant la voie à d’éventuels essais visant à faire naître des enfants génétiquement modifiés. Il est aussi envisagé d’expérimenter la création d’embryons animaux dans lesquels seraient intégrées des cellules humaines, qu’elles soient embryonnaires ou adultes reprogrammées. Noir sur blanc, la frontière homme-animal est abolie. C’est une rupture anthropologique majeure !

Sylviane Agacinski se révolte : « Je suis très inquiète. Par ce texte, la France assure qu’elle n’est plus hostile à la GPA, qu’elle cautionne et encourage la marchandisation des corps et le système des mères porteuses. » Et la philosophe marquée à gauche rajoute : «  Le lien mère-enfant n’est pas un rapport de propriété. Le lien filial ne peut être vendu. Si la loi m’autorise à louer la vie de quelqu’un et à lui acheter son enfant, alors elle traite les personnes comme des biens, autrement dit des choses ».

Un débat de société.

Le débat de société ?  Quel débat de société ?  L’avez-vous vu passer ?  Pas moi. Un vote lâche, honteux, en catimini.  « Conservateur » l’opposant à cette réforme ?  Non : résistant, résistant à une dérive totalitaire de la même nature que toute forme d’expérimentation touchant à la nature humaine. Deux visions irréconciliables de la personne humaine, de la famille, de la société et de la politique se sont affrontées entre les opposants et les promoteurs, les premiers soutenant des convictions au service de l'intérêt supérieur de l'enfant, les seconds soutenant des intérêts particuliers sur fond de vision libérale libertaire de la famille et de la personne humaine. « Tout le monde a peur de s’opposer », confie le député Patrick Hetzel. Peur d’être traité d’homophobe, peur de passer pour ringard ou antiprogressiste. 

Les mots de traîtres et d’opportunistes ne sont pas excessifs pour qualifier ceux qui ont retourné leur veste pour un maroquin (comme Edouard Philippe) sur ce sujet essentiel. 

La bioéthique ne pourra désormais plus être dénommée que « bioéconomie » ou « biopolitique ».

 


DU SARKO « NI PLUS, NI MOINS » !

Temps des tempêtes Sarko001

 

LE TEMPS DES TEMPÊTES

L’écriture se veut nerveuse et il n’est pas difficile de voir que le récit a été écrit d’un seul jet. On y retrouve l’ancien Président tel qu’en lui-même. Tout y est : le ton, les tics verbaux, les formules aussi bien assassines que laudatives, même l’emphase reste celle qu’on lui connaît bien. Bien sûr, la pâte humaine est présente, elle transpire à chaque page, elle participe du personnage. Nicolas Sarkozy aime la politique. Et on le croit difficilement quand il assure avoir tourné la page. Il a aimé ses fonctions, même si celles-ci lui ont parfois demandé plus que de raison. Mais on sent qu’il aime par-dessus tout les Français et la France dont il a une haute idée et pour laquelle il nourrit la plus grande ambition. Alors quand il affirme, en ouvrant son récit que « les tempêtes l’ont toujours fasciné » nous ne sommes pas surpris. On savait déjà de lui qu’il ne manque jamais de courage, il l’avait montré lors de la prise d’otages  des élèves d’une école de Neuilly, dont il était le maire. On comprend aussi que son quinquennat l’a profondément marqué, les injustices pour ne pas dire l’acharnement, dont il a été victime aussi. Voilà pourquoi, exilé au Cap Nègre, pendant le confinement, privé de ses sorties à vélo, il s’est rabattu sur l’écriture. Et en 500 pages il fait le tour des deux premières années de son quinquennat. Il fallait que ça sorte. Et cela tombe bien : le « Temps des Tempêtes » résonne avec la crise économique que traverse la France.

Sarkozy « assume ».

Il ne s’agit pas ici de résumer le livre. Au « sarkozyste » qui suivait l’action du Président au quotidien, il n’apprend d’ailleurs pas grand-chose. Cela ne retire pourtant rien à l’intérêt de la lecture. Il n’est pas inintéressant de découvrir comment le quinquennat a été vécu de l’intérieur : ses premiers pas et la découverte de la fonction, l’exercice du pouvoir au quotidien, les crises auxquelles il a dû faire face, qu’elles soient de l’ordre de l’intime ou dans le cadre de ses fonctions. Rien n’est laissé au hasard, mais rien n’est passé sous silence. Même quand l’enchaînement des faits lui est défavorable. Et il n’hésite pas à reconnaître ses bévues.

L’hyperprésidence.

On savait Nicolas Sarkozy  hanté par l’inaction de son prédécesseur. On va donc vivre de l’intérieur cette hyperactivité qui avait marqué son action dès sa prise de fonction. « En allant vite, je voulais créer une dynamique, impulser un rythme, donner un sentiment d’efficacité » écrit celui qui avait décidé de s’occuper de tout, de tout mener de front, de tout suivre et d’être derrière chacun de ses ministres. Le récit recoupe ce qu’on savait : une vie politique bousculée par les projets, les coups d’éclats, les initiatives « transgressives » comme l’ouverture à des personnalités de gauche… Les syndicats, on s’en souvient, ne savaient plus où donner de la tête. Et l’international est soumis au même rythme. Aucun mea culpa sur les choix politiques fondamentaux pour lesquels il ne regrette rien et il n’est pas inutile d’en faire le bilan. Car, près de dix ans plus tard, il est facile d’en mesurer le bien-fondé de la plupart.

La part des confidences.

Evidemment, l’intérêt d’un tel ouvrage réside dans la part du vécu méconnue de l’extérieur. De la séparation avec Cécilia à la liaison puis au mariage avec Carla, les relations avec les grands du monde, le décryptage du caractère d’Angela Merkel, les portraits du personnel politique de son camp comme des adversaires… le livre fourmille de détails. Les jugements sont parfois sans appel. Ils sont, la plupart du temps, le simple constat tiré du vécu. Ils permettent de mesurer la méchanceté gratuite, quand ce n’est pas la haine de certains, l’hypocrisie ou la lâcheté des autres. Les anecdotes sont nombreuses, cocasses ou plus sérieuses. Elles donnent au récit sa densité humaine. 

Les dernières pages du livre s’ouvrent sur la plus forte des secousses de son quinquennat : la crise des « subprimes ». Ces pages entrent en résonnance évidemment avec la crise économique déclenchée par la pandémie du Coronavirus : « Fascinant de voir surgir exactement les mêmes phénomènes dans des contextes pourtant bien différents » !  Un hasard qui sonne comme une évidence : si les choses tournent mal, lui, se sent à l’aise par gros temps. Mais le « capitaine » jure qu’il n’est pas en campagne et que la politique ne lui manque pas. Il est vrai qu’avec Carla et Giulia il a probablement trouvé une vie bien remplie d’amours. Il a pris soin de ne fermer aucune porte et cela ne l’empêche pas de conclure : « C’est le sens de la politique. Voir grand, voir large, voir pour demain ». Une manière de dire qu’il n’est pas usé et que …  

De quoi alimenter les espoirs dans le camp de son électorat.

 

Le Temps des Tempêtes - Ed.  L'Observatoire. 

 


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I  /  LA CRISE DE LA DEMOCRATIE FRANCAISE …

On est en droit de s’étonner que si peu d’intérêt ait été accordé par les médias et les politiques au fait majeur des élections municipales : le record  des abstentions à une consultation qui traditionnellement recueillait l’intérêt de nos concitoyens. 58,4%,  c’est 20 points de plus qu’en 2014 qui était déjà considéré comme un record en abstentions. Mettre  ce résultat sur le dos de la crise sanitaire, même si le phénomène a pu jouer, c’est vouloir se rassurer à bon compte. Il faut surtout y voir une grave dégradation de notre lien civique, malheureusement, que les conditions matérielles du scrutin ne suffisent pas à expliquer. De fait, de nombreux facteurs y concourent. Quatre crises !

Le dépérissement du civisme fiscal.

Aujourd’hui, dans notre pays, 57% des ménages ne paient plus d’impôts sur le revenu ni de taxe d’habitation. La suppression de cette  dernière qui était dédiée  au financement des services publics communaux tels que écoles, équipements sportifs, culture, s’inscrit dans une longue série de décisions antérieures et qui remontent au quinquennat précédent, au nom du sacro-saint principe d’égalité très discutable.  On comprend bien que le lien civique sans la relation fiscale qui incite  le citoyen à s’intéresser à l’usage de l’argent public et à demander des comptes aux élus, n’a plus guère de contenu. Il reste bien la CSG et la TVA que tout le monde paie, mais ce sont des contributions qu’on identifie moins clairement. Plus d’un foyer sur deux n’a pas vraiment d’intérêt à aller voter. Et il est facile de mettre en corrélation le taux d’abstention avec le taux d’exemption fiscale… même si ça n’est pas si simple.

Le dépérissement de la démocratie représentative.

Convenons que le discours dominant porte une critique disproportionnée des procédures électorales.  Or, il n’y a pas de système supérieur à la démocratie représentative au suffrage universel par désignation dans le secret d’un isoloir, qui constitue le seul  moyen d’associer tout le monde à la décision, qu’on soit pour ou contre. Toutes les autres procédures qu’on nous présente comme supérieures : tirage au sort, démocratie participative, délibérative, ric ou rip, ont en commun de pousser dehors le plus grand nombre  en réintroduisant le clivage  entre  les  « entreprenants », experts autoproclamés, qui participeront, et la masse des simples électeurs qui ne se sentiront pas ou peu concernés. L’étude de ces  pratiques  montre que les citoyens se déplacent peu et ceux qui le font correspondent à des profils sociologiques particuliers. Les taux de participation en font foi. D’ailleurs, les  villes qui pratiquent la démocratie participative n’ont pas eu des taux de  participation plus mirifiques que les autres aux municipales. Le sujet c’est bien celui de la représentation :  y a-t-il aux manettes des gens qui nous ressemblent ?  Ce n’est pas un hasard si le taux d’abstention a été  particulièrement élevé chez les ouvriers (70%) et les  employés (65%), aux élections municipales. Et de fait,  la transmission des valeurs démocratiques aux nouvelles générations est menacée.

Le miroir déformé de la représentation médiatique.

C’est probablement l’une des causes majeures du dépérissement du lien civique : la représentation médiatique en parfait décalage avec le réel. Les sujets débattus dans les médias ignorent ou minorent des réalités qui déplaisent ou qui ne sont pas appréciées  à leur juste intérêt.  Par contre le monde médiatique, peut-être  parce qu’il est trop parisien (euphémisme), se montre trop souvent déterminé à  promouvoir des irréalités dans lesquelles il nous demande de nous reconnaître.  Par exemple, à l’occasion des élections municipales,  la « vague verte » était annoncée dès janvier  2020 et  le soir du second  tour, c’est encore la « vague verte » qui fait la une de tous  les médias.  Or, il n’y a pas eu de « vague verte » !  C’est l’abstention historique qui aurait dû faire la une !  Et pourquoi les Français seraient-ils aller voter,  puisque lorsqu’ils ne le font pas, leur absence est à peine remarquée. A cela s’ajoute, un succès éclatant de  l’opposition, droite en tête, en dépit de la participation électorale. Sujet oublié, lui aussi. C’est donc  un supplice pour le public qui n’a plus d’autre solution que de se tourner vers les réseaux sociaux pour chercher une représentation du monde qui ait du sens. Et que penser des polémiques violentes qui ont saturé l’espace public à propos du « racisme français », des « violences policières », du « déboulonnage des statues », instituant la « racialisation » du confit social alors  que notre pays combine une puissante culture républicaine à un Etat providence parmi les plus généreux.  On croit marcher sur la tête. La réalité tangible  dans laquelle chacun  peut se reconnaître est escamotée au profit d’un monde irréel qui n’est pas le nôtre, jusque dans les séries où l'on nous impose des représentations sociales marginales comme étant la règle alors qu'elles sont largement minoritaires. Au point que les Français ne reconnaissent plus leur propre pays dans le miroir médiatique qu’on leur tend !

L’évanescence du monde politique et les ravages du « en même temps ».

Si à ce phénomène médiatique on ajoute le sentiment le plus partagé selon lequel les « politiques sont impuissants » ou sont « tous pourris », on ne s’étonnera pas de l’érosion de la  participation électorale. Les conditions sont réunies pour que cette défiance en la politique s’aggrave toujours davantage. Pendant les trois mois de la crise intense du covid 19, les plus hautes autorités ont martelé, avec des  procédés qui relèvent de la propagande, que le « masque » était strictement inutile. Aujourd’hui, ces mêmes autorités le rendent absolument obligatoire…  Ce  « tête-à-queue » politique, nos responsables ont  préféré le mettre sur le dos  des experts scientifiques. Ils n’ont pas eu le courage d’assumer leurs  responsabilités, voire de s’excuser.  En apparence, la nation semble encaisser passivement, mais les Français n’ont pas été dupes. On retiendra des récents événements et du résultat des municipales que le bon vieux clivage gauche-droite demeure le plus pertinent quand il faut apprécier une politique. Le  « en même temps » et l’exhortation à transformer et à se réinventer n’a  pas résisté à la réalité. Mais ce  qui compte par-dessus tout,  c’est l’authenticité des convictions et pas la couleur de la « carte ». De ce point de vue, la montée des extrêmes s’explique surtout parce que les citoyens désabusés n’ont plus foi  dans ceux dont les « ambitions » sont tentées par la comédie du pouvoir au détriment de leurs convictions qui paraissent alors secondaires. Les retournements de veste, les trahisons (appelons un chat, un chat), ceux qui sèment le trouble dans leur propre camp, paraissent banalisés, compris, acceptés, et même valorisés au plus haut sommet de l’Etat. Renier son camp et son parti politique pour un prestigieux maroquin, quoi de plus normal, de plus ordinaire ? Ainsi, M. Castex peut-il avoir été un loyal collaborateur de Nicolas Sarkozy  et avoir été élu avec l’étiquette « Les Républicains », être nommé  par un Président dont ce n’est un secret pour personne qu’il est de gauche,  pour faire une politique démocrate-socialiste sous le contrôle de son directeur de cabinet Nicolas Revel, proche collaborateur de Macron, et finalement adhérer à LRem,. On comprend alors que c’est surtout un haut fonctionnaire qui poursuit son parcours,  en bon technocrate tout terrain. La  gauche et la droite ce n'est pas pareil  :   pourquoi les Régions gérées par la droite font-elles  des économies et réduisent leur dette et pas les collectivités gérées par la gauche ? A force  de faire croire que c'est la même chose, comment les électeurs peuvent-ils s’y retrouver. L’indifférence, quand ce n’est pas le dépit, d’un peuple blasé par les volte-face, les incohérences, les contradictions, les  fausses représentations, semble dominer, mais on en mesure le prix au moment d’aller  voter. On constate alors ce qu’en pense la nation dans ses profondeurs, que les sondages n’effleurent même pas.

Faut-il, comme interroge Maxime Tandonnet se demander si « l’apathie du pays dans ses profondeurs, est le fruit de l’indifférence, du déclin intellectuel, d’un authentique abrutissement de masse ; ou bien n’est-elle au contraire que le reflet de la surface des choses, entre reportages et commentaires lèche-bottes et sondages truqués, couvrant un mouvement de révolte, un grondement sourd dans les profondeurs de la France qui ne demande qu’à s’exprimer en la première occasion ? »

L’urgence est donc de résoudre cette quadruple crise démocratique. 

Et ce n’est pas en nous vendant un scénario écrit à l’avance d’affrontement Macron/Le Pen que notre démocratie  survivra. Quatre impératifs s’imposent : ranimer le lien civique, restaurer la souveraineté de l’élection, faire en sorte que l’espace  public soit représentatif de nos réalités politiques et sociales, présenter un personnel politique fiable avec de vraies convictions.

 

 


LA RELANCE DE LA DERNIERE CHANCE

Robots-industriels-

 

Le  chemin du déclassement.

En 1975, la France était la 4ème économie mondiale. Elle est aujourd’hui au 6ème rang, et  encore, ça n’est pas certain. Pays exportateur, son commerce  extérieur est en déficit depuis de nombreuses années sans qu’elle arrive à renouer avec un solde positif.  Ses parts de marché n’ont cessé de se rétrécir même au sein de  l’Union européenne. La faute à une désindustrialisation massive provoquée par les 35 h et  les délocalisations qui ont suivi et aux charges excessives que doivent supporter les entreprises qui sont encore là,  mais à la compétitivité aléatoire. Les multiples relances  keynésiennes tentées depuis les années 80, aussi ruineuses qu’inefficaces n’ont fait qu’accroître  le mal, en stimulant une consommation de produits fabriqués ailleurs, surtout en Asie.  Hausse des dépenses sociales et chocs fiscaux l’ont coupée des reprises mondiales. Le résultat, nous l’avons sous les yeux, aggravé par la dernière crise sanitaire : croissance potentielle réduite à 1%, accélération de  la  désindustrialisation, chômage permanent, dépenses publiques non maîtrisées, dette en expansion continue. Le mal est profond et les trois dernières années n’ont fait que le confirmer : déni de la compétitivité, de  l’investissement et de l’innovation ;  état-providence toujours plus boulimique qui interdit la modernisation de l’appareil de production. La  France n’a plus le droit à l’erreur. 

Une situation critique.

A la sortie de la crise du covid19, pour autant que l’on en soit sorti,  notre économie subit la récession la plus sévère  avec  une reprise fragile et « hémiplégique ». Outre  le terrible bilan sanitaire avec plus de 30 000 morts, nous sommes  plongés dans la pire crise économique et sociale de  l’OCDE.  La récession atteint 12% du PIB, le chômage est remonté lui aussi à 12% des actifs, la dette publique s’est envolée à plus de 120% du PIB. L’activité reste inférieure de 10% à son niveau d’avant-crise. On constate un effondrement de l’investissement (de 40%) et des exportations, alors que la consommation s’est redressée à 97%. L’industrie est à 70% de ses capacités. Fermées plus tôt, plus longtemps, les lignes de production françaises repartent un peu moins vite que leurs concurrentes européennes - ce qui fait craindre un nouveau décrochage du made in France. Le déficit commercial atteignait plus de 7 milliards en mai. On reconnaît là tous les stigmates de l’économie du pays. Dans ce contexte d’autant plus déprimé que l’économie mondiale est en panne, la situation de la production mondiale se stabilise en effet à un niveau inférieur de 25 % par rapport au niveau de début janvier, il faudrait éviter que le plan de relance annoncé par le Président et le Premier Ministre ne s’inscrive dans la continuité des précédents, qui ont tous échoué  et  qui privilégiaient la redistribution sur la production et la protection sur l’innovation. D’autant plus que certains pays s'en sortent mieux que d'autres, mais pas la France.

Dépenser n’est pas relancer.

Une chance au moins : grâce à « l’argent magique » qui tombe du ciel européen et qui permet à la France d’emprunter à moindre coût, nous allons échapper, pour l’instant, aux hausses d’impôts qui seraient le plus sûr moyen de tuer la reprise comme en juillet 2012 avec Hollande. Mais compte tenu de l’état de nos finances publiques, qui n’est pas « un conte de fée » comme dirait Eric Woerth, c’est probablement la dernière fois que la France peut empruntée plusieurs centaines de milliards d’euros pour reconstruire son économie. Autant dire qu’il vaudrait mieux qu’elle soit au final compétitive et écologiquement soutenable. A cet égard, ce que fait l’Allemagne pourrait servir de modèle : 130 milliards d’euros au service de l’investissement, de l’innovation, de la conversion numérique et écologique de son industrie notamment automobile. Notre plan de relance ne sera présenté qu’à la fin août par Bruno Le Maire. Les actes suivront-ils ses paroles ? Les mesures de soutien aux entreprises pendant le confinement avec  les suppressions de charges temporaires ont été utiles. Mais pour la relance,  pour l’instant on constate surtout l’avalanche des dépenses pour la police, pour l’hôpital, pour la SNCF, et la machine à redistribuer semble l’emporter avec  l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire et les  hausses de salaires, les aides à la rénovation thermique pour les ménages … Sans parler de la création de la 5ème branche de sécurité sociale (financement?) au moment où le déficit du système des retraites explose à 30 milliards d’euros. Seuls 40 des 100 milliards sont affectés pour l’instant à la production et à l’industrie, ce qui ne compensera même pas les pertes enregistrées en 2020 (70 milliards pour les entreprises). On retrouve encore la  machine à dépenser dans la poursuite de la création de postes dans la fonction publique affectés aux services territoriaux… Bruno Le Maire veut baisser les impôts de production de 10 milliards d’euros, c’est mieux que rien, mais une goutte d’eau dans la mer des 67 milliards que paient nos entreprises, et encore, il faudra qu’il compense le manque à gagner pour les Régions. Ses bonnes intentions  risquent de se noyer dans le saupoudrage et le parasitage vert. Notre pays est donc en passe de dilapider à nouveau 100 milliards d’euros. On cherche une stratégie et du courage politique et on trouve surtout gesticulations, annonces démagogiques et moulinets. Et cerise sur le gâteau, on va « cantonner » la dette Covid ce qui n’est rien d’autre que le « maquillage » des comptes  publics, comme le font … la  Grèce et l’Italie.

Si Castex  veut casser la baraque, il va falloir qu’il s’y prenne autrement. Je crains que ça ne soit guère possible. Un technocrate ne peut faire que ce qu’il sait faire : reproduire à l’infini les mêmes schémas qui ne fonctionnent pas. C’est clair que la droite ferait autrement. La France semble hélas condamner au déclassement et  au déclin, à la stagnation, au chômage et aux dettes …

 


QUAND LE VIEUX MONDE DEMANDE DES COMPTES…

Les gaulois réfractaires001

 

J’ai lu le dernier livre de Philippe De Villiers. Par curiosité et aussi en amateur de belle langue.  Qui connaît le spectacle du Puy du Fou, c’est de quoi je parle. Le Vendéen a un vrai talent de narrateur et pratique le Français avec maestria. Que pouvait-il bien avoir à nous dire, lui qui semblait avoir été conquis par Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Economie, quand il  était venu lui rendre visite dans son fief. Je n’ai pas été déçu, même si je suis loin d’adhérer à toutes les thèses du Puyfolais.

Parlons d’abord  du livre.

Il  se lit d’une seule traite. Il a le mérite d’être court, concis et bien documenté. Le style est enlevé, enthousiaste aussi bien pour  applaudir que dénoncer. L’auteur, dont on connait les talents d’orateur capable de tenir en haleine une assemblée de 10 000 personnes, a conservé sa verve et le sens de la formule « tueuse ».  Son répertoire, bien que classique, peut amuser par ses nombreuses références à sa culture et son univers religieux détournés ici par dérision : Sibeth devient « La Pythie » et son pupitre de plastique un « lutrin » ;  « Saul, le païen (qui) s’est converti en galopant sur la route de Damas » est  mis en parallèle  avec « le startupper devenu le grand  logisticien du rapatriement des patries  perdues » (Macron dans son discours du 13 avril)… Le plan en est relativement simple : la pandémie et  le  confinement sont une occasion en or pour régler son compte à Emmanuel Macron par un homme que ce dernier a tenté de manipuler, et par la même occasion de se faire une fois de  plus le  chantre de la souveraineté nationale et  des terroirs face à la  mondialisation, à la technocratie et à l’européisme. L’ouvrage début donc logiquement par la rencontre Macron-De Villiers, suivie de l’épisode de la pandémie du déni au mensonge pour finir par le « jour d’après » en guise d’épilogue.

Dialogue entre le « vieux monde » et le « nouveau ».

On ne peut pas  suspecter Philippe de Villiers de mentir. Après son passage à Orléans pour « honorer » la  Pucelle, au cours du même été, Emmanuel Macron s’était rendu au Puy du Fou soi-disant pour comprendre comment fonctionnait cette réussite économique spectaculaire que sont le « Grand parc » et la « Cinéscénie ». Une rencontre haute en couleur entre le Vicomte et le banquier, au cours de laquelle il avait fait son « coming out » : « Je ne suis pas socialiste » ! ». Des heures de dialogue approfondi  qui vont laisser Philippe de Villiers sous le coup de la séduction. Le récit de l’échange est hallucinant. Macron montre un art consommé de la disruption et de la manipulation qui fait dire aujourd’hui à de Villiers : « J’ai mis du temps à comprendre ce qui se cachait derrière les figures chorégraphiques du « en mêm’temps » : Macron des villes, Emmanuel des champs »…

La pandémie : du déni à la catastrophe.

Philippe De Villiers livre ensuite un réquisitoire glaçant sur la gestion de la pandémie : le déni pendant deux mois, les mensonges successifs habilement habillés en vérités, la mise en scène du paravent du « conseil scientifique » pour se mettre à l’abri, le confinement qui aurait pu être évité et qui conduit à la débâcle économique… Une histoire terrifiante que l’auteur présente sous le faux questionnement : « Auraient-ils menti ? ». Pour Villiers, cela ne fait aucun doute, mais, avant tout, le gouvernement a péché par aveuglement idéologique. Car les mensonges vont s’enchaîner comme un engrenage inéluctable mis en perspective par le calendrier incontestable des faits et des affirmations des uns et des autres. Car il était impossible de « ne pas savoir ».  « Depuis douze ans des voix autorisées et les plus hauts képis de  l’armée française » avaient prévenu. En 2017,  le service de santé des armées alerte sur le risque d’émergence d’un « nouveau virus franchissant la barrière des espèces ou échappant à un laboratoire de confinement ». Il cite au passage la légèreté avec laquelle Raffarin fait installer à Wuhan une plate-forme novatrice P4  sur le modèle du laboratoire Jean Mérieux de Lyon, dont les 50 chercheurs français qui devaient y travailler pendant cinq ans ne sont jamais partis. Et c’est de Wuhan,  justement, que le virus va  prendre le large … Les dispositions pour y faire face auraient dû être prises. Mais le 24 janvier la Ministre de la Santé rassure les Français : « Le risque d’importation de cas  de Wuhan … est pratiquement nul ». On connait la suite. La  voie choisie par la France est surprenante : les frontières ne servent à rien, les masques pas plus, ni les tests…  pour finalement se retrouver bouclé par la frontière de son propre appartement. Deux mois de déni, deux mois de confinement, une économie effondrée et plus de 30 000 morts qui auraient pu n’être que 5 ou 6 000 si l’exécutif avait fait, ne serait-ce que comme l’Allemagne. Une lourde responsabilité pour les gouvernants qui, à coups de grands’messes médiatiques ont camouflé  leur incurie. Ceux-là ne mériteraient-ils pas la Cour de Justice de la République à commencer par celui que les médias présentent comme le « chouchou » des Français ? 30 000 morts et 220 milliards de déficit, comme carte de visite… Mais évitons de jouer les procureurs. Les commissions d'enquête parlementaires sont là pour ça éventuellement.

Le retour du Nouveau Monde.

« Il faut nous réinventer, et moi le premier ». Tu parles.  En fait de se réinventer, le Président a suivi le conseil de celui qui dirige le « Centre d’analyse, de prévision et de stratégie » du Quai d’Orsay, Manuel Lafon Rapnouil, qui lui a remis un rapport sur la « sortie de crise », à la fin mars. Il y brandit la menace : « Le risque est réel que les efforts de stimulation de la croissance ne soient l’occasion pour l’ancienne économie de se remettre au centre du jeu en détriment de celle –plus innovante et verte notamment- que l’on essaie de développer ».  Tout est dit. L’ancienne économie peut crever, ces indépendants qui résistent encore au « Nouveau Monde ». Il y a donc une France « déconnectées » qu’on débranchera. Evidemment « Le jour d’après », pour Philippe De Villiers, ce sera la guerre  de ceux qui ont tenu la France à bout de bras pendant la crise contre la dilution de la souveraineté, contre la mondialisation qui nous a désarmés  face au virus. L’auteur y reprend ses combats de toujours, pertinents quand il s’agit de la technocratie ou la globalisation qui tue notre économie, quand il vante l’économie réelle ancrée dans les territoires, beaucoup moins quand il enfourche la thématique de l’Europe inutile en négligeant l’action déterminante qu’elle a eue pendant la pandémie, notamment grâce à l’action d’Ursula Von der Leyen. Cela ne veut pas dire pour autant que la France n’est pas  capable de gâcher la relance obtenue au dernier Conseil européen. Et le plan qui se concocte à Bercy n’est pas fait pour rassurer.

Le livre est donc une attaque en règle contre ce « Nouveau Monde » prôné par Emmanuel Macron et qu'il juge responsable des difficultés de la France face au coronavirus. L'ancien député européen avait eu des mots lourds de sens durant la campagne des élections européennes de 1994. « Quand toutes les barrières sanitaires seront tombées et qu'il y aura une grippe à New Delhi, elle arrivera dans le Berry. » avait-il proclamé à l’époque, en déchainant les rires. Il saisit donc cet ouvrage pour faire le procès de la disparition des frontières, de la technocratie et de la mondialisation financière. De véritables chevaux de bataille pour lui et qui ont trouvé un écho très particulier ces dernières semaines.

Même quand on n’est pas Villiériste, ce qui est mon cas, un livre à lire absolument pour la mine d’informations qu’il comporte auxquelles le grand public n’a pas eu accès et pourtant nécessaires pour se forger un jugement sur les événements.

 


RENDEZ-VOUS EN TERRITOIRE INCONNU

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Ou… CASTEX chez les réfractaires.

Le mot  a été prononcé  25 fois dans le discours de  politique générale de Jean Castex.

Territoire : 

Étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain :  le territoire de la France.

Étendue de pays sur laquelle s'exerce une autorité, une juridiction : le territoire de la  commune.

Espace défini par une particularité naturelle : territoire  montagneux.

Espace défini par une caractéristique culturelle : territoire linguistique.

Zone sur laquelle s’exerce la domination d’un animal : le chien marque son territoire en urinant. Le territoire chez les animaux est déterminé par le marquage et la défense de leur espace de vie, par un comportement parfois agressif envers les intrus. On observe alors une complémentarité entre le territoire et un comportement hiérarchique de domination. C’est  ce qui explique que les hommes pissent à côté de la cuvette.

Pour un technocrate :  le territoire est un « agencement de ressources matérielles et symboliques capables de structurer les conditions pratiques de l'existence d'un individu ou d'un collectif social et d'informer en retour cet individu ou ce collectif sur sa propre identité ».Vous n’avez pas compris ? Pas grave. Plan du gouvernement pour relancer les territoires : l’association « France Tiers-Lieux » fait plancher une dizaine de ministères sur le projet de créer 500 « manufactures de proximité » pour doper l’emploi local. Un « tiers-lieu » est « un espace collectif  hybride de travail mêlant industrie et services ». Si c’est pas un concept technocratique, ça ! Et avec ça, on va sauver la France ! Voilà où vont passer les 100 milliards pour ressouder…

La  France des territoires : la commune, la communauté de communes, l’agglomération, l’arrondissement, le canton, le département, la région, la circonscription, l’Académie, le Diocèse, l’Anpe, le bassin d’emplois, le  Pays, la Cam, la Zup, la Zad, la Zac… et l’Etat. J’en ai sûrement oublié.

Pour le géographe : le territoire est « toute portion humanisée de la surface terrestre ». Il est l’interface entre nature et culture. Le territoire est alors le décor où se déroulent les activités humaines.

Pour le politique : le territoire désigne à la fois une circonscription politique et l'espace de vie d'un groupe  qui cherche à en maîtriser l'usage à son seul avantage.

Historique : « Moi, Général De Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats  français qui se trouvent en territoire britannique… ». Un certain 18 juin.

Alimentaire : la  Sarthe c’est le territoire de la rillette !

Macronien : "il faut transformer le territoire mais sans contrarier  les procédures qui le paralysent". (en même temps).

Communautarisme : les territoires perdus de la République.

Vestimentaire : « Territoire d’homme », des griffes, des styles, des hommes… Boutiques de prêt-à-porter pour les hommes qui veulent casser la routine chemise-veste-cravate. Il n’est pas précisé si  les bi et les trans sont acceptés (pas pu résister).

Ecg : Le territoire électrique est utile pour incriminer une artère coronaire précise au cours d’une ischémie ou un infarctus. Autrement dit l’électrocardiogramme (ecg) sert à dépister les crises  cardiaques.

Vénerie : « J’aime le son du cor, le soir au fond des bois ». Un territoire de chasse est l’espace généralement assez vaste où l’on mène des chasses à courre. Chambord est un territoire de chasse présidentiel. La mauvaise interprétation serait de croire que le Président y courtise les femmes. Non, il y court après le cerf avec ses invités.

Le problème, c’est que le Premier Ministre n’a pas précisé de quel territoire il parlait. La notion de territoires vingt-cinq fois répétée comme un mantra relève d’une communication politique mal maîtrisée, voire caricaturale. Un élément de langage comme on dit aujourd’hui. Ce n’est pas en répétant machinalement un mot qu’on l’incarne, encore moins qu’on le fait exister. La notion de territoires, par ailleurs, appartient au champ politico-journalistique. La notion parle à certains élus locaux, pas aux Français. Le risque est d’être paradoxalement vu comme parisien et déconnecté à répéter machinalement un mot dont l’usage témoigne de l’inverse de sa signification.

Bref, un mot qui ne veut rien dire. Qui a dit déjà : « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! »

 


NON, FILLON N’A RIEN VOLE !

Le mystère Fillon001

 

Retour à 2017.

Que vous ayez voté Fillon ou non en 2017, il faut lire le livre de Tugdual Denis : « La vérité sur le mystère Fillon ».  L’auteur est le rédacteur en chef adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles, après avoir collaboré à l’Express et au Point. Vous allez me dire, il est de droite, donc, sous-entendu, forcément il n’est pas objectif.  Comme si l’appartenance à une famille  de pensée empêchait l’honnêteté : il faut être de gauche pour penser comme ça.  D’ailleurs le  propos du livre n’est pas de faire une contre-enquête ni de prouver l’innocence du candidat à l’élection présidentielle. Non, il s’agit d’une plongée dans l’univers et la proximité de la famille Fillon pour comprendre ce qui s’est réellement  passé. Entre un clan qui veut raconter ce qu’il est et le journaliste qui cherche à savoir comment les protagonistes de l’affaire se reconstruisent, une idée fait son chemin,  que chacun pourra se faire selon son choix. La mienne est qu’il est innocent en droit, des faits qui lui sont reprochés. Après, on  peut porter un jugement moral, mais c’est une toute autre chose.

Plongée dans le monde fillonien.

Le livre est donc le récit  de rencontres multiples, de dîners informels, de moments intimes  passés avec François et Pénélope, leurs enfants, de témoignages d’amis proches. J’y ai retrouvé beaucoup d’éléments que je connaissais déjà pour avoir côtoyé François Fillon lorsqu’il était élu comme je l’étais moi-même. J’ai pu faire des recoupements aussi avec ce que des témoins sarthois m’avaient dit et qui se trouvent confirmés.

Tugdual Denis écrit bien. Le style est aéré, la langue élégante, les phrases souvent bien rythmées. Le plan du livre se veut un peu déconcertant, volontairement, pour éviter  l’écueil d’une chronologie linéaire qui aurait vite été ennuyeuse. C’est un portraitiste précis et synthétique sans jamais céder à la caricature. La dimension humaine est toujours présente, comme le bon vin d’ailleurs. L’auteur excelle à rendre les atmosphères, ce qui n’est pas rien quand on veut pénétrer dans l’intimité d’un homme  plutôt secret, peu enclin à se confier.

L’affaire.

Une phrase de Pénélope résume son rôle : « Ce n’était pas très compliqué : j’étais quelqu’un qui faisait des choses très banales pour un élu vers qui se tournaient des gens qui avaient des problèmes ». Tout le travail d’un assistant parlementaire de terrain y est résumé. Fermé le ban. Le travail de collaboration au Sénat des enfants a été effectif, d’ailleurs ils n’ont pas été poursuivis.  Il faudrait entrer dans la mécanique du fonctionnement du parlement pour comprendre que les sénateurs,  comme les députés, disposent d’une enveloppe financière dont ils ont la liberté d’emploi, et qu’une fois les collaborateurs payés, l’argent qui reste peut être utilisé pour financer des études. J’ajouterai, mais c’est mon jugement personnel, que les poursuites engagées par le parquet national financier m’ont toujours paru suspectes de parti-pris ou de connivence avec le pouvoir  politique de l’époque, et qu’aussi bien le chef d’inculpation de « détournement d’argent public » n’aurait pas dû pouvoir être tenu, de même que certaines procédures comme la perquisition du bureau à l’Assemblée nationale, réalisée sans avoir été autorisée par le Président de l’Assemblée (cela a été dit), bafouait le  principe de séparation des pouvoirs. Autant d’éléments qui auraient dû conduire l’enquête dans les poubelles de l’Histoire. Les condamnations auxquelles elle a abouti,  prononcées par le tribunal correctionnel sont d’autant plus surprenantes : idéologie, impossibilité de déjuger le parquet financier, éviter le scandale d’une élection volée ? …

D’autres protagonistes.

Pour le reste, on apprend que Fillon, piégé ignominieusement avec les « costumes », en état de sidération à la veille du Trocadéro, était prêt à passer la main à Juppé. Celui-ci s’est dégonflé, par orgueil ou par dépit. Comme quoi le sort de la France … Et que Nicolas Sarkozy n’a pas été beaucoup plus brillant à ce moment-là. On y découvre que celui qu’on a présenté comme un catholique fervent genre « cul béni » fait murmurer au prêtre de sa paroisse : « si seulement c’était vrai », tout cela pour dire qu’il est croyant mais pratique avec la même assiduité que beaucoup de nos compatriotes.  Vous apprendrez beaucoup de choses aussi sur le milieu politique, vu de l’intérieur, qu’on savait déjà ou pas. Il se qualifiait lui-même de « libéral-conservateur », ce que j’avais bien compris et  me convenait parfaitement. Une chose est certaine : c’est la qualité des liens qui existent entre les parents et leurs enfants, une famille  qui forme un clan soudé, auquel s’adjoignent des amis en nombre très limité.

Je donnerai le mot de la fin  à Antoine qui dit de son père, en vous fixant de son regard brun –marque de famille- indique l’auteur : « Je n’ai pas de doute sur le fait qu’il s’agit de quelqu’un de bien ! ». Il est en effet bien placé  pour savoir que  l’intéressé  a été victime d’un assassinat politique.

Une autre vie.

Ah oui, au fait, François Fillon s’est reconstruit une autre vie, chez Tikehau.  Il a découvert que le « privé » est bien plus lucratif que le mandat politique, fut-il de haut niveau. Il faut bien le dire à ceux qui trouvent que « les politiques » sont trop payés !

Le  titre du livre est finalement juste : voilà une belle vérité à découvrir au fil de la lecture.

Un observateur au regard acéré.

Au détour d’un entretien, François Fillon nous livre une analyse qui s’adapte  parfaitement à la  situation actuelle : « … la  mise en scène de l’affrontement Le Pen/Macron et l’absence, en face, de personnalités crédibles pour exercer la fonction de Président de la République conduit plein de  gens à droite au dépit  électoral. D’autant plus qu’il y a plein de sujets qu’Emmanuel Macron n’aborde  pas.  Des sujets civilisationnels auxquels je me frottais… Le progressisme d’Emmanuel Macron consiste, lui, pour l’essentiel  à gérer le quotidien. Il n’y a pas de choix courageux, décisifs.  Qui soient de nature à inverser le cours des choses. Non seulement les questions fondamentales ne sont pas réglées, mais la situation financière du pays n’est pas traitée, l’avenir de l’Europe pas résolu, la politique étrangère gérée de  manière opportuniste et sans vision. » La montée d’un vote de  protestation, le mécontentement considérable d’une grande partie des classes moyennes et populaires, s’explique pour lui par deux principales raisons : la mondialisation qui induit la disparition des emplois industriels, et l’immigration… Crise de la démocratie et  Moyen Age moderne. « Nous sommes dans la société liquide, où l’on se regroupe  en communautés religieuses, ethniques, sexuelles.  L’idée d’intérêt général ne l’emporte plus. Je ne vois rien, aucun événement, pour empêcher le mouvement en cours de triomphe de l’individualisme, de dictature de ces minorités. Pour un gouvernement cela devient absolument ingérable. Les peuples cherchent à obtenir la destruction du pouvoir central, en pensant qu’ils en retireront plus d’autonomie. La phase suivante sera la tentation d’un pouvoir fort. » On ne peut pas faire  plus lucide. Et voilà pourquoi tous ceux qui vont soutenir un gouvernement de Macron et affaiblissent du même coup  l’alternative possible de la droite républicaine ont tort et font le lit du populisme. Car c’est le seul moyen, peut-être, d’interrompre un processus historique. 

Cela alimente encore plus les regrets : en 2017, la France est probablement passée à côté de sa dernière chance de redressement.


UNE SOUDURE A 100 MILLIARDS !

Pluis de billets

 

Castex veut ressouder le pays fracturé !

Un conseil : dans les temps qui viennent, il va falloir non seulement porter  un masque pour se protéger du coronavirus mais  protéger votre chef d’un casque lourd pour éviter d’être assommé par  les liasses de billets de 500 € qui vont se mettre à tomber du ciel. Car des Milliards il va en pleuvoir,  comme les obus à Gravelotte. Ne cherchez pas  d’où ils tombent. Je l’ai déjà expliqué. Les  banques centrales c’est magique !

100% social, 0% libéral.

C’est la ligne que s’est fixée Jean Castex. Notamment pour lutter contre le chômage.

Le Premier ministre a commencé la distribution des cadeaux. La  pluie tombe d’en haut mais la demande doit venir du coin de la rue. Tout le monde sera  arrosé. Et ce n'est que le début.

. 8 milliards pour le  système de santé

. 20 milliards  pour la transition  écologique

. 40 milliards pour la reconstruction de  l’industrie et les  relocalisations dont 20 milliards pour baisser les impôts de production : une petite bonne nouvelle dans l’océan des dépenses (les entreprises françaises en paient 5 fois plus que les  allemandes).

. Et le reste sera distribué pour l’emploi des jeunes avec une baisse de charges de 4 000 € pour les jeunes embauchés avec un salaire inférieur à 1,6 SMIC (donc pas pour les diplômés), pour le service civil, pour l’apprentissage, les formations-emplois, l’allocation de rentrée scolaire, le resto U à 1 euro, etc…

. 6  milliards d’économisés : report envisagé de la suppression de la taxe d'habitation pour les 20% de Français les plus riches (à partir de 2 500 €/ mois) prévu en 2023. Une  mesquinerie au vu de la valse des milliards.

Pour les réformes on va prendre son temps.

Il se pourrait bien que la réforme des retraites ne s’applique qu’à partir des jeunes qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail, donc à l’horizon 2065-2070. Les syndicats  ont du temps devant eux pour voir venir.  En attendant, il faudra bien prendre une mesure d’âge pour boucher le gouffre qui s’est ouvert avec le coronavirus (30 milliards). Le redressement des comptes passera avant la réforme.

Ça  fait cher la  soudure.  Bah, « ça coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie ». Le mot « déficit » n’existe plus.

Points de repères :

Tableau de bord de la France (rapport de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale)

.  Le choc du coronavirus va coûter 22 points de PIB à la France en 2020

.  Le ratio de dette française sur le PIB s’établit à 120,9% soit 2.650 milliards d'euros

.  Le recours de l'État aux émissions de dette sur les marchés financiers devrait exploser de plus d'un tiers, soulignent les auteurs, estimé à 361,2 milliards d'euros au total.

.  Commerce extérieur 1er trimestre 2020 :  - 14,3 milliards € (déficit 2019 : 58,9 milliards)

. Déficit budgétaire : 11,4%  - 220 milliards €

Et encore, pour corriger l’affirmation « la  France  le  pays le plus attractif d’Europe »

Nous disposons du même nombre de millionnaires que l’Allemagne, entre 1 et 5 millions d'euros (notamment à cause de l'immobilier), mais nous accumulons les retards dès les 10 millions d'euros de fortunes nettes. A partir de 50 millions d'euros nous en avons moitié moins... et jusqu'en haut de l'échelle puisque nous disposons de plus de 2 fois moins de milliardaires. Nous manquons de riches entrepreneurs parce que la fiscalité personnelle et sur le capital, mais aussi de production sur les entreprises, est trop importante en France comparativement à notre voisin Allemand, ce qui pose des problèmes de rentabilité, de transmission et de succession. Autrement dit l'impôt-risque est toujours trop fort en France.

Et être attractif pour les capitaux étrangers, c’est mettre nos entreprises sous leur tutelle. Après  on s'étonne qu'elles partent ailleurs...

 

 


ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE…

Macron-ne-convainc-pas

 

Quand Macron réinvente Macron à l’identique.

Remaniement ou pas … rien n’y fait. Emmanuel Macron ne change pas et son interview d’hier le confirme. Face à une Léa Salamé béate et un Gilles Bouleau aux abonnés absents, l’échange lénifiant aura permis au Président de montrer qu’il ne s’est guère réinventé. Il a tout fait bien et peine à reconnaître qu’il a été  parfois maladroit (sic). Aucun sujet qui fâche n’a été abordé : l’identité nationale en ce 14 juillet, la laïcité, les débordements de violence, le trouble de la justice, la faillite  scolaire et sur le plan international, en dehors de quelques banalités velléitaires sur l’Europe, rien sur Erdogan et la Lybie ou  l’islamisation de Sainte-Sophie …  Pas un mot sur le chauffeur de bus massacré ou la gendarme tuée. On s’est contenté des affaires courantes : on va  mettre les masques, en août foi d’animal ! Pour le « quoi qu'il en coûte » macronien, on en est déjà à la saison 2 ; après avoir affiché 460 milliards d'euros de fonds public pour maintenir à flot l'économie française durant la crise sanitaire, le gouvernement promet désormais « au moins 100 milliards » supplémentaires pour la relancer, annonçant un « plan de relance massif à la fois industriel, écologique, local, culturel et éducatif ». Des mots  et creusement garanti de la dette. Celui-ci doit être complètement dévoilé à la fin de l'été, c’est-à-dire trop tard, quand les Allemands sont déjà à pied d’œuvre. Bref, un entretien vide, pas de pistes nouvelles –même pour les  jeunes on rétablit de vieilles mesures d’insertion-, pas de perspectives positives pour le pays, et peut-être un referendum infaisable pour modifier la Constitution visant à introduire une préoccupation écologique. Il pourra encore dire : j’ai été empêché par les vilains conservateurs.

Le modèle Californien.

Mais son modèle reste celui du commencement : il est progressiste et son modèle est le modèle californien. D’où sa volonté de faire passer la loi de bioéthique et ses articles « libertaires », son envie (contrariée) d’aller au bout de la réforme des retraites « universelle » qui ferait  disparaitre le régime de cotisations géré par les partenaires sociaux au profit d’un modèle étatique assis sur l’impôt, enfin de conforter la « transformation » de la société française pour qu’elle se conforme aux impératifs de la « start-up nation », cette société « liquide » qui donne la priorité à la création de « valeur » fut-ce au détriment du travail. Tout le reste n’est que stratégie ou tactique pour conserver l’avantage en 2022. Le remaniement n’est donc qu’une manipulation de plus pour préserver, voire renforcer le « bloc élitaire » qui s’est constitué autour de lui, avec une base sociologique de cadres supérieurs et de retraités relativement aisés, tout en gardant un encadrement politique venu du Pati socialiste et du Modem, de l’UDI mais aussi des Républicains. Mais il lui faut l’élargir, d’un coté en direction des écologistes, de l’autre vers une certaine droite plus populiste, d’où … Pompili et Dupont-Moretti. Au-delà des manipulations à visées électorales, l’évolution de la société que nous propose Emmanuel Macron débouche directement sur la juxtaposition des communautarismes, en privilégiant le relativisme culturel toujours à l’œuvre et qu’il combat faiblement, au nom de l’individualisme-roi : « j’ai le droit si c’est ma volonté ».  Ainsi sont libérées toutes les forces de fragmentation : au nom de l’individu, la société devient une collection de communautés, les homosexuels, les noirs, les musulmans, les décolonialistes … au gré des distinctions auxquelles on s’identifie. On perd totalement de vue la « conscience républicaine collective » (voir mon article précédent). Chacun vivant selon son tropisme et ayant ses propres revendications égalitaires, c’est à une société de l’affrontement que nous allons être confrontés. Elle est déjà « en marche » !

La société bloquée.

Les  gesticulations des Ministres du nouveau gouvernement ne sont qu’une façade. Derrière, il ne se passe rien. Le  vent de haine qui s’est levé contre les forces de sécurité ne peuvent que favoriser l’anarchie. Pourtant, elles mériteraient d’être applaudies à l’instar des soignants,  car elles sont le dernier rempart de la République. Elles ont besoin d’être dirigées, réorganisées,  encouragées, mais Darmanin sera-t-il à la hauteur de cette tâche ?  Il est à  craindre que Sarkozy-le-petit,  au-delà des coups de mentons ne soit qu’un cautère sur une jambe de bois. Ce serait d’autant plus nécessaire que l’explosion sociale est à craindre. Beaucoup attendent le moindre prétexte pour la provoquer, et le million de chômeurs  en plus qui se profile peut en procurer un, dans un France toujours plus fracturée.  Il reste 500 jours au Président pour reconstruire un « bilan » mis à terre par  la crise des  Gilets jaunes et celle du Covid. Excepté le prélèvement à la source, la refonte de la  fiscalité du capital, la réforme des seuils et les ordonnances travail, il ne reste rien des  promesses de 2017. Macron continue de penser que c’est l’Etat qui crée la richesse  et que l’argent ne peut tomber que d’en haut. Autrement dit, ça va être Noël jusqu’en 2022 pour tout le monde (sauf pour les zézés). Face à l’incendie qui couve, on peut faire le pari que la facilité de la subvention et de l’intervention l’emporteront sur l’indispensable libération et simplification. Au prix d’un enfoncement du pays dans les déficits et la dette, toujours plus périlleux.

En fait le « nouveau chemin » c'est tout simplement le chemin de la campagne électorale. Au passage, rien de nouveau : l'enterrement de la suppression de la taxe d'habitation pour les « aisés » ( je traduis : avec Macron, si vous gagnez plus de 2 500 euros par mois). Quoi qu’on en pense, le nouveau chemin reste celui de l'enfer fiscal. Ce n’est pas ainsi qu’on va débloquer la société et libérer  les  forces créatrices de richesse. On serait tenté de conseiller à Castex : « Casse-toi, la  tâche est impossible ! »

 


CRISE DE LA CONSCIENCE REPUBLICAINE

La liberté guidant le  peuple bis

 

Une dernière pour la route… comme on dit.

Traditionnellement, le bloc-notes se met au vert au début de l’été. Je devrais plutôt dire « au bleu océan ». Nous allons donc passer en mode détente, avec des articles plus espacés –farniente oblige- et aux thèmes plus souriants, ce qui n’exclut pas la réflexion de fond sur les travers de notre société.

Mais en cette veille de week-end du 14 juillet, notre « fête nationale » pour ceux qui seraient tentés de l’oublier, je voudrais attirer votre attention sur l’excellente tribune de Jacques Julliard, tirée de son « carnet », publiée dans Le Figaro du 6 juillet dernier et intitulée « La crise de la conscience républicaine ».  L’auteur constate que nous avons atteint le point extrême d’un déséquilibre entre les droits (fort nombreux) et les devoirs (très modestes) que l’individu estime avoir envers la nation. Je vais tenter de vous en livrer ici une synthèse forcément simplificatrice et je ne saurais trop vous conseiller de vous la procurer, tant elle me paraît emprunte d’une rare lucidité et décrit un chemin pour le monde dans lequel nous sommes entrés que j’aimerais voir emprunté par Les Républicains.

Une France aux abois.

La description est impitoyable. Il commence par ce qui lui paraît le plus imprévisible, le plus baroque : l’antiracisme racialo-mondain, aussi absurde que virulent, avec son escorte des milieux pharisiens  du show-biz, d’intellectuels de gauche plus couchés que jamais, de politiques qui n’ont rien appris à droite, au centre ou à gauche, sans oublier les écolos, ces « grands bénêts qui chantent la bonté d’une nature que le coronavirus a révélée dans sa cruauté extrême ». Il faut y ajouter une télé d’Etat qui bat des records d’information… Liberté, égalité, camping ! Et pour terminer un gouvernement qui feint de commander aux événements… dans le sens où ils vont tout seuls, avec en perspective une récession sans précédent. Le tableau est couronné par la faillite de l’Etat révélée par la crise sanitaire. Cet Etat dans lequel chacun feint de voir la solution alors qu’il est une partie du problème, incapable d’assumer correctement ses fonctions régaliennes, police, justice, défense et comme responsable de l’éducation de la nation. « On l’a vu tâtonnant, titubant, incapable d’imposer son autorité à ses fonctionnaires ».

Une crise de la conscience collective.

Ce qui a éclaté au grand jour avec la crise sanitaire, c’est la crise de la conscience républicaine qui couvait depuis longtemps. Pour faire court, la République avait exprimé la volonté des Français de se constituer en nation, avec ce que cela de suppose de droits acquis mais aussi d’obligations assumées. La crise sanitaire a révélé l’inverse : pour les Français, l’Etat républicain n’est plus rien d’autre que le régime où la conservation de chaque individu est devenue la valeur suprême. Et on voit désormais des citoyens intenter des procès à leur Etat pour avoir failli à cette mission. « L’idôlatrie de la vie est devenue la passion dévorante à quoi toute valeur collective doit être sacrifiée » … « quoi qu’il en coûte » ! La Patrie « cette entité transcendant les existences individuelles pour laquelle les hommes avaient accepté de risquer leur vie », … agonise sous nos yeux. Pour s’en convaincre, il suffit de poser la question : existe-t-il encore des institutions, des idées, des personnes pour lesquelles nos contemporains accepteraient de sacrifier leur vie ?  

La conscience républicaine était universaliste. C’est parce qu’elle a perdu de vue cette volonté que les « pulsions séparatistes »  et communautaristes trouvent leur espace.  Il est urgent de revenir à cet idéal qui fonde la France. De même que l’universalisme républicain  a besoin d’une France qui retrouve puissance et grandeur pour retrouver son sens.

Des raisons d’espérer.

Heureusement tout n’est pas négatif. L’expérience de 2008 a servi. L’Etat, au coeur de la crise, malgré ses faiblesses, n’a songé qu’à la relance  et à sauver les emplois en compensant les pertes de salaires et en intervenant pour éviter le plus possible les faillites. Pas parfait, mais la direction est la bonne. Et l’Europe a tenu, déjouant tous les pronostics des souverainistes dont le clairon ne sonnait que « la retraite ». Les mesures, quand elles seront adoptées par tous les Etats membres, permettront à l’Europe d’aider la relance des pays les plus en difficultés. A l’heure où l’on déboulonne les statues, il va y avoir de la place pour en élever une à Angela Merkel, s’exclame Jacques Julliard…  Ainsi sera préservé l’espace politique plus large que le cadre national, pour que se déploie la conscience républicaine. « Bienvenue dans une Europe allégée de la tutelle américaine et revivifiée par le couple franco-allemand.  D’autant plus que dans « un monde en proie aux passions nationalistes et populistes, l’Europe est la seule puissance d’équilibre, la seule puissance de paix, à condition qu’elle accepte d’être une puissance et d’en assumer les responsabilités ».

La France à la croisée des chemins.

Pour Jacques Julliard, la France peut faire le choix de la facilité, avec comme ambition de devenir  une sorte « de grande Suisse pieusement écolo en marge de l’Histoire : soleil, tourisme et pourboire ». Elle peut aussi continuer, contre vents et marées, à « se penser comme un destin ». Ce n’est pas facile, surtout avant.  « La pensée d’un grand peuple, c’est sa vocation historique », disait Bernanos. Et la vocation historique de la France c’est l’universalisme. Il n’a de sens que si elle prend les moyens de continuer d’exister à l’échelle planétaire.

Le projet doit donc être : l’unité et la puissance française ! Et s’en donner les moyens : redevenir une République, un lieu sûr pour ses citoyens égaux en droits et en devoirs ; revenir à une école « creuset de la nation ». Il faut que la France redevienne une puissance, et l’Europe franco-allemande est le seul moyen de s’opposer à la folie croissante des impérialismes rivaux. La conscience républicaine est le chemin qui débouche sur un renouveau de la cohésion et de l’ambition française.

Mais comment faire ? L’auteur souhaite s’en remettre pour le moment, à la Providence.  Ce qui ne me satisfait guère. Si seulement Les Républicains  voulaient s’emparer de ce défi… Il leur correspond et ils en sont capables !

 


REMANIEMENT CASTO : DU BRICOLAGE !

Chaises-musicales

 

Il est où le « rassemblement »  promis ?

Depuis que Casto est plus ou moins en faillite, on n’y trouve plus « tout ce qu’il faut ». C’est un peu la  même chose pour le remaniement « Castex ». Du recyclage, du rafistolage, du vidage d’encombrants et du verdissage timide. Ajoutons un peu de people et d’esbrouf’ pour la com’ et on a fait le tour d’un changement de gouvernement qui cède plus aux chaises musicales qu’au « rassemblement » promis. Pour ce qui est du message politique voulu par Emmanuel Macron, c’est en effet raté : le président de la République avait tweeté qu’il souhaitait un gouvernement de rassemblement, or les frontières politiques de l’équipe Castex restent les mêmes que sous  Edouard Philippe, sans ralliement spectaculaire venu de la gauche ni débauchage symbolique venu de la droite. Avec les déclarations de Macron à propos de l’Homme du 18 juin et de l’esprit de résistance, on s’attendait à des initiatives fortes. Comme d’habitude ce n’était que gesticulations et postures. Pourtant il devrait savoir que nos concitoyens  ont perdu le goût pour les jeux de chaises musicales et les équilibres subtils entre formations politiques. Ce genre de procédés alimente plutôt la crise de confiance envers la politique. Certes, il sera de bon ton d’abuser des références LR ou gaullistes, mais mis à part Roselyne Bachelot, la pêche est plutôt maigre. Et encore, Roselyne Bachelot n’incarne pas vraiment le monde d'après : notre chère Ministre de la Culture, avec ses 73 balais fait plutôt vieux monde d’avant non ? La seule vraie audace de ce casting, c’est la nomination de Me Dupont-Moretti. Bref, deux stars pour masquer le statu quo et l’absence d’élargissement… Mais aujourd’hui, l’arrivée de fortes personnalités n’ont qu’un effet  éphémère car l'opinion ne prête plus guère attention aux têtes sur l'affiche, elle réclame des résultats tangibles et surtout une bonne méthode. Et au-delà, que serait  Macron sans les transfuges de la droite ? Même si c’est une stratégie pour affaiblir l’émergence  d’un candidat issu des Républicains contre lui, on voit bien que le magasin LRem est vide.

Béchu reste en rade.

Une autre surprise pour nous Angevins, c’est l’absence de Christophe Béchu. Dieu sait qu’« on » avait entretenu localement le « teasing » autour du « pressenti ». Ce qui fait dire à un journaliste angevin, féru de Tintin : « Caramba, encore raté » ; il s’agit de Ramon, qui vise toujours trop à droite (L’Oreille cassée). L’édile ne devrait pas accepter le lot de consolation d’un poste de Secrétaire d’Etat qui ne correspondrait ni à sa valeur ni à son ambition. Et puis se retrouver dans un même gouvernement que Roselyne avec un poste subalterne, dur-dur ! Il serait plus judicieux qu’il préserve ses chances  pour l’avenir, il a encore le temps. Car quoi, renier tout ce en quoi l'on croyait pour un poste, cela ne fait pas la réussite d'un homme. Qui sait, il sera  peut-être bien aise de rallier un gouvernement de droite après la présidentielle… Et puis l’exemple de Roselyne lui permet d’espérer, ça lui laisse encore une belle marge d’attente. Le  voilà en réserve de la République.

La  verticalité et l’obsession de 2022.

Au lieu de préparer 2022, Emmanuel Macron ferait mieux de gouverner correctement la France !  Car là est le sujet essentiel. Ce qui caractérise cette nouvelle étape de son quinquennat, c’est la verticalité réaffirmée et l’obsession de la réélection. Il poursuit inlassablement ses tentatives de siphonnage de la droite et tente de débaucher, jusque-là sans grand succès, tout ce qui pourrait l’empêcher de l’emporter en 2022. Donc la nouvelle mode c’est de laisser entendre que Sarkozy serait le gourou de Macron alors que récemment, l’ancien président a confié sans détour à un ambassadeur d’un pays de la communauté européenne qu’il attendait l’effondrement du macronisme, lequel lui paraissait imminent. Sur l’influence supposée de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron ferait bien de se méfier : un fauve reste un fauve et ne chasse jamais que pour lui. A ce jeu de poker menteur, il n’est pas sûr que le Président en exercice l’emporte. Alors il doit se contenter de la nomination de Gérald Darmanin au poste-clé du ministère de l’Intérieur, de l’élargissement du ministère confié à Bruno Le Maire, qui restent révélateurs de la stratégie engagée depuis 2017, et d’une chiraquienne semi-retraitée à la culture. En même temps, le chef de l'Etat ne renonce pas à sa grande ambition d'une « transformation », en s'obstinant, par exemple, à remettre à l'agenda son projet coûteux et bancal, de régime universel de retraite - projet dont l'urgence ne saute pourtant pas aux yeux-. Il  montre aussi que rien n'a changé dans la verticalité du pouvoir. Dans un récent rapport sur la gestion de la crise du Covid-19, l'Institut Montaigne relève que, vue des territoires, l'action de l'Etat a été caractérisée à la fois par une extrême centralisation et par une profonde carence dans la réponse aux défis les plus aigus comme l'approvisionnement en masques. La nomination d’un premier Ministre technocrate, sorte de Directeur Général, sommé d’attendre la  parole présidentielle avant de faire son discours de politique générale, la désignation d’un conseiller du Président auprès de chaque Ministre, confirment cette volonté de reprise en main. Non seulement la manière de gouverner le pays ne va pas changer, mais elle risque d’être encore plus concentrée à l’Elysée. Voilà le nouveau chemin vers le monde d'après… Tout ça pour ça !

Heureusement qu'il y a Dupond-Moretti, ça va nous distraire un peu.

 


MUNICIPALES : l’ARNAQUE DE LA « VAGUE » VERTE !

Municipales 2020

 

Abstentions massives.

Avec un taux d’abstentions de 60%, jamais vue sous la Vème République, le second tour des élections municipales souligne une fois de plus la désaffection du peuple à l’égard du moyen unique de la démocratie de s’exprimer librement. Signe d’un rejet ou d’un désenchantement des Français couplé avec la peur de sortir des personnes à risque à cause du coronavirus, dans de nombreuses villes, plus des trois quarts des électeurs n’ont pas pris la peine d’aller voter, comme à Roubaix (Nord) avec 77,25 % d’abstention. C’est une réalité désastreuse qui oblige à relativiser tous les résultats car elle apporte un biais à la sincérité du scrutin. Néanmoins, l’échec des macronistes se confirme et les partis de « l’ancien monde » montrent qu’il faudra encore compter avec eux.

Echec de LRem.

C’est le deuxième constat : la popularité de Macron diminue fortement. Les électeurs modérés et de droite ont clairement peu participé au vote. Les alliances avec le parti majoritaire ont la plupart du temps tiré les résultats vers le fond, comme à Bordeaux. Et quand il comptabilise des victoires c’est au travers de candidats « divers droite » qui n’ont pas affirmé franchement la couleur comme à Angers. La stratégie de la REM, qui a tenté les alliances à gauche et à droite, a échoué, comme  elle a échoué à s’implanter localement. Tout au plus peut-elle se féliciter du succès, au Havre, du Premier ministre, Édouard Philippe (qui n’est pas Lrem), avec 59% des voix, ce qui, logiquement devrait empêcher Emmanuel Macron de se séparer de lui, pour autant qu’il en ait envie.

Les Républicains confortés.

Malgré la  perte de quelques bastions, des échecs sur lesquels s’est fixée la focale médiatique, mais compensés par de nouvelles conquêtes, LR se sort de ces Municipales plutôt avec  les honneurs : plus d’une ville sur deux de plus de 9 000 habitants  sera gérée  par des maires LR et alliés, 120 villes de plus de 30 000 hab sur 236  … A Marseille, la gauche a gagné, mais la droite n’a pas encore perdu. Michèle Rubirola, tête de liste de gauche, a largement remporté le suffrage populaire mais n’obtient qu’une majorité relative au conseil municipal après le second tour. Au «3e tour», Martine Vassal (LR) ne s’avoue pas vaincue. Ses listes ont résisté mieux que l’annonçaient les sondages et rien n’est encore joué pour la désignation du futur maire de Marseille : onze élus des listes minoritaires du dissident LR Bruno Gilles et surtout de l’ex-socialiste Samia Ghali feront la décision. Le  parti de la  rue de Vaugirard peut se targuer d’être la 1ère force politique par son ancrage territorial.  Ces défaites dans certaines des plus grandes villes de France sont le reflet d’une sociologie dans les métropoles de plus en plus favorable au vote écologiste. Le parti se maintient toutefois dans deux des cinq plus grandes villes de France : Toulouse et Nice et conquiert Metz. Les accords avec Lrem à Lyon, Bordeaux ou encore Strasbourg se sont soldés par de cuisants échecs. La montée en puissance des écolos dans les grandes agglomérations n’a pas balayé la droite du paysage des grands centres urbains, mais l’abstention de ses électeurs y devient préoccupante. Cette victoire a été occultée par les trophées tonitruants conquis par les  Verts, mais elle est réelle et on le mesurera bientôt avec le renouvellement de la  moitié du Sénat fin septembre.

Le RN planté, le PS reprend des couleurs.

Le Rassemblement national a réussi à conquérir sa première grande ville, Perpignan, 120 000 habitant mais la victoire de Louis Aliot n’a surpris personne. En réalité, le RN n’a pas fait de vraie percée et son palmarès municipal reste encore très modeste. Ces résultats sont peu en rapport avec les sondages favorables qu’on attribue à sa patronne. A  la faveur de ces élections, le PS peut s’enorgueillir de quelques victoires symboliques comme à Saint-Denis. Il a surtout profité d’alliances avec EELV pour maintenir ses positions.   Martine Aubry à Lille l’emporte finalement avec seulement 127 suffrages de plus que son concurrent direct et Anne Hidalgo triomphe à Paris surtout grâce au maintien d’Agnès Buzyn.

Une vague plus haute que large.

On a présenté la « déferlante verte » comme « historique ». La victoire des écologistes « pastèques » en raison de leur alliance avec les partis gauchistes, dans plusieurs villes majeures comme  Lyon, Bordeaux, Strasbourg  ou Tours a été rendue possible par la désaffection de l’électorat de droite. Le triomphe des verts est un trompe l’œil. En effet, en raison de la faiblesse de la participation, le scrutin marque une réorientation de 40% des votants vers les coalitions socialistes, communistes et vert. L'écologisme reste une mode urbaine de  bobos gauchos. Et personne ne peut s’étonner de l’immense déroute de Gérard Collomb à Lyon, qui a mené une campagne incohérente.

Macron va jouer la carte verte.

N’ayant aucune conviction, il peut les avoir toutes, ce qui fait dire au « Canard » : « Le virage écolo de Macron : un vert à moitié vide ou un vide à moitié vert ? ». Il va vouloir surfer sur ce qu’il croit  être une large victoire écologiste.  Il va encore nous faire le coup du type qui a compris l’appel du peuple à une lutte sans merci contre le réchauffement climatique.  Il a commencé en débloquant 15 milliards pour les propositions environnementales de la Convention pseudo citoyenne qu’il a lui-même réunie. Or les résultats des municipales ne réclament pas du tout le basculement dans le « tout écologie ». Il  joue  là sa dernière carte  pour 2022.  Car le redressement économique apportera  rapidement ses limites aux délires verts. Sauf à creuser toujours plus les déficits et la dette… jusqu’à l’insoutenable. C’est le meilleur service qu’il pourrait rendre à la droite.

 


LA FOLLE DANSE DES TECHNOCRATES

Danse des technocrates 2

 

Un Président désarçonné plus préoccupé de courir après sa popularité.

Faut-il qu’il soit perdu à un point qu’on n’imagine même plus : l’agenda d’Emmanuel Macron témoigne par ses consultations tous azimuts  de l’ampleur du désarroi. Voyez l’agenda des derniers jours : Citoyens tirés au sort qui remettent dimanche leurs propositions sur le climat, ministres planchant mardi sur le plan de relance, partenaires sociaux réunis en sommet mercredi sur la gestion de la crise, prédécesseurs consultés sur l’« après », Nicolas Sarkozy mardi, François Hollande vendredi, Valéry Giscard d’Estaing au téléphone… Emmanuel Macron demande à Richard Ferrand comme aux présidents des autres Assemblées, des idées pour la suite du quinquennat. Ce dernier réunit ce mercredi élus, partenaires sociaux, citoyens pour réfléchir à des propositions qui alimenteront son document final. Etonnante plongée dans un abîme sans fond qui dit beaucoup du moment. Le « Nouveau Monde » a furieusement besoin de « l’Ancien ». Au dernier Conseil des Ministres, le Président a engueulé copieusement les ministres au point que certains le disent proche du « burn-out ». Que va-t-il nous sortir le 29  juin ? On peut craindre le  pire. Il  est prêt à tout bousculer  pour se retrouver un chemin de « victoire » en 2022. Même de modifier le calendrier électoral selon son accommodement.  Décidément, cet homme-là a un problème avec la  démocratie et ne comprend rien aux Français.

Pendant ce temps-là, le pays s’enfonce dans une récession sans précédent.

Le dispositif pour faire face à la crise sanitaire a offert aux Français  « les mesures les plus généreuses  d’Europe », au prix d’un endettement inconsidéré, au prix  d’un recul du PIB de 12,5% : le chiffre vient de tomber du FMI. Nos technocrates ont  la main lourde quand il s’agit de dépenser dès lors que le guichet de l’argent facile est  ouvert. Cela n’a pas empêché l’économie française de détruire 500 000 emplois au 1er trimestre et ce n’est qu’un début. Nous avons la récession et les déficits les pires d’Europe. Pour quantifier les choses, le repli du PIB s’élèvera à près de 280 milliards d’euros tandis que le déficit total Etat-Sécu-Collectivités territoriales avoisinera les 250 milliards. La dette publique franchira les 120% du PIB à 2650 milliards…C’est bien connu,   la crise entraîne plus de dépenses publiques et moins de rentrées fiscales.

Mais nos politiques, retranchés derrière leur collège de médecins bureaucrates et les technocrates de Bercy, ont pris des décisions trop  fortes et ont eu la main trop lourde. Comme le  pays a abordé la crise  en situation de fragilité, contrairement aux  dires officiels, car la récession était déjà engagée dès le début de l’année, l’impact du Covid19 a été beaucoup plus lourd qu’ailleurs. L’hexagone fait partie depuis plusieurs années des mauvais élèves de la zone euro. Trois explications plus une : un confinement  plus sévère qu’ailleurs qui a conduit un salarié sur deux du privé au chômage  partiel (22% en Allemagne), absence de directives claires qui ont découragé de nombreux actifs de reprendre leur travail durant le confinement avec une chute d’activité autour de 30%, de nombreux handicaps sur l’offre dans les activités qui impliquent de la promiscuité et des contacts. Enfin, la tendance à l’épargne de  précaution des Français (plus de 100 milliards) face  à l’incertitude économique pénalise une économie traditionnellement tournée vers la consommation. Et cette fois-ci les dépenses  publiques qui enflent démesurément (64% du PIB) plombent les comptes de l’Etat sans redynamiser l’économie. Déficits et récession se donnent la main  pour la descente aux enfers, accompagnée par la danse macabre de notre haute technocratie !

Quelle considération nos partenaires européens plus vertueux  peuvent-ils nous accorder ? Notre manque de retenue est une insulte aux traités que notre pays a signés. Nous nous comportons comme des escrocs vis-à-vis de ceux dont la rigueur financière permet de garantir sa valeur à la monnaie que nous utilisons.

Pendant ce temps-là le pays part  à vau l’eau et n’est pas gouverné.

Il y a un abandon de la sécurité dans notre pays aujourd'hui. Ni le président de la République, ni le Premier ministre n'ont pris ce sujet au sérieux. Quant au ministre de l'Intérieur, il est complètement dépassé par la situation. Nous sommes devant une crise d’autorité de notre État. Une République sans police, sans gendarmerie, sans justice respectées n’est plus un État de droit. Les violences dont nous sommes presque quotidiennement les témoins sont le produit des démissions et des lâchetés  successives. Elles vont avec  les désordres qui agitent les esprits. Si bien que nous sommes dans un  monde qui marche sur la tête où nous voyons l’inversion des valeurs quand les  « antiracistes » racialisent  tout jusqu’aux statues,  où nous voyons l’inversion des responsabilités quand on rend nos forces de sécurité responsables des violences. On a officiellement abandonné le principe d’universalité de nos valeurs ! Avant de repeindre le pays en vert, en rose ou en noir, lavons-le  d’abord de sa crasse bureaucratique. A quoi bon édicter des interdictions si des groupes peuvent impunément les enfreindre. Car si le pays sombre dans la violence et la désespérance, c’est bien parce que la bureaucratie galopante a fait de lui celui qui consacre le plus d’argent  à ses dépenses publiques au prix de salaires bas et d’entreprises à la compétitivité limitée. Un exemple : nous dépensons 4,1% du PIB en dépenses hospitalières (les plus fortes d’Europe) avec les soignants les plus mal payés d’Europe, tout ça parce que nous subissons l’hypertrophie des personnels  administratifs (34% des emplois). On s’étonne après que la méfiance collective suinte partout et alimente un climat social exécrable ! Voilà ce qui arrive quand on abandonne le pouvoir aux technocrates sans âmes : des politiques sans marges de manœuvre, un Etat irresponsable, une opposition systématiquement écartée, des collectivités marginalisées, des citoyens sans repères…

Qu’arrivera-t-il si l’environnement change et les créanciers se réveillent ?

 


LES FRANÇAIS NE SONT PAS RANCUNIERS.

Edouard Philippe

 

Il parait que la France va connaître une crise économique 50% plus grave que celle de l’Allemagne et elle attend le rebond comme on attend un miracle. C’est le prix de la crise sanitaire du Covid19 et de la manière dont nos gouvernants l’ont gérée. Et le « confinement » pèse lourd dans la balance. Comment se fait-il alors que les Français accordent une telle popularité au Premier Ministre, les sympathisants de droite en premier. Ils sont bien indulgents. Emmanuel Macron, sa « plongée »  s’explique : il n’a fait que parler, trop, comme à son habitude, pour enfoncer des portes ouvertes. Il y a longtemps que nos compatriotes ont compris. Alors la cote d’Edouard Philippe ne tient certainement qu’à sa communication très pédagogique et habile avec ses « grands-messes » techno qui ont apporté le sérieux et mis en valeur son côté bon gestionnaire prudent. Le paravent du « comité scientifique » derrière lequel l’exécutif s’est retranché a bien fonctionné. Pourtant la réalité des faits est accablante. Elle tient en trois constats : retard à l’allumage, état disqualifié, aveuglement de nos élites.

Retard à l’allumage.

Voici un Etat qui a le niveau de dépense publique le plus élevé des pays développés, qui n’a pas de masques ni de tests pour tracer l’épidémie et procède au confinement le 17 mars en mode panique, dans l’improvisation. Alors que les médecins sur le terrain annonçaient depuis plus d’une semaine une vague qui arrivait, il n’avait rien vu venir. Faute de masques et de tests, le confinement restait la seule solution. Appliqué sans discernement sur tout le territoire, la Lozère traitée comme Paris.

Le scandale des masques, car c’en est un, mérite un petit détour : on nous a d’abord expliqué que le masque ne servait à rien, prenant tous nos concitoyens pour des imbéciles, quand toute l’Asie et les pays autour de nous en portaient. Les commandes massives n’interviennent qu’après le confinement et ce n’est qu’un mois après, vers la mi-avril, que la stratégie de traçage visant à isoler est mise en œuvre.

On découvre en même temps que notre pays a trois à quatre fois moins de lits de réanimation que l’Allemagne alors que nous dépensons plus pour la santé (en % du PIB). Il est vrai que nous avons 30% des personnels  qui sont des administratifs. On ne peut pas tout avoir. C’est le résultat aussi de la « bercysation » de notre santé publique, soumise à la toise de la calculette des technocrates dans un pays fauché.

Il a fallu attendre la mi-mai pour que la bonne approche soit adoptée pour identifier les foyers et les traiter immédiatement.

Un Etat disqualifié.

Non content d’avoir été incapable d’anticiper la pandémie, notre Etat centralisé s’est retrouvé complètement désemparé fin mars, incapable de commander massivement des masques, ne serait-ce que pour protéger les soignants en première ligne,  au moment où les Régions, les Départements, les villes ou le secteur privé y parviennent. Il utilise alors la réquisition et obtient comme résultat celui de casser toutes les filières d’approvisionnement au lieu de les coordonner. Un procédé autoritaire visant à cacher son impuissance. Mais combien de malades supplémentaires dans les maisons de retraites et dans les personnels soignants ?

La conduite du déconfinement s’est faite avec la même logique tâtonnante, technocratique, centralisée, et des mesures bureaucratiques comme la limite des 100 km « à vol d’oiseau » digne de figurer dans un roman de Courteline.

Aveuglement de nos élites.

Il y a bien eu une incapacité du gouvernement et de l’appareil d’Etat à apprendre des pays qui ont réussi à contrôler l’épidémie sans confinement. L’explication est simple et le phénomène n’est pas nouveau : nos élites ont majoritairement une formation administrative et juridique qui les conduit à l’aveuglement et à l’incapacité d’adaptation dès qu’un imprévu arrive. Notre aptitude à multiplier les structures en est le corollaire. L’organigramme de la gestion de la santé en France présente un fouillis Kafkaïen d’organismes qui sont autant de verrous bloquant la décision. Le Maire de Cannes, David Lisnard, en a fait l’expérience.

Ces mécanismes d’autoblocage d’aveuglement et de réquisitions sont toujours en filigrane dans la gestion de la crise. Car le gouvernement s’évertue maintenant à camoufler son impréparation catastrophique du début mars et son incapacité à décider et à adopter la bonne stratégie ensuite de peur que les Français ne les découvrent. Ainsi on comprend qu’il veuille mettre en place sa propre commission d’évaluation, pour contrer ce que les commissions parlementaires, qui sont dans leur rôle de contrôle démocratique, ne manqueront pas de mettre en lumière. Ainsi le gouvernement a ralenti le déconfinement, qu’il voudrait justifier par la gravité supposée de la circulation du virus, alors que le Nord de la zone euro commençait à déconfiner dès la fin avril.  Ce faisant, il a aggravé les dégâts sur notre économie dans une proportion catastrophique qui aurait pu être tempérée.

Là encore, nos élites croient qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour que tout redémarre. Les mesures techniques utiles qu’il a prises, comme le mécanisme du chômage partiel ont été surcalibrées, aggravant notre endettement et les prêts garantis par l’Etat posent la question de la sortie en fonds propres pour que les entreprises puissent investir.  Or, sur ces questions, on a déjà des semaines de discussions entre Bercy et les partenaires privés, sans décisions fortes, alors que le temps presse. L’Allemagne est déjà à l’œuvre, la France attend septembre …

Ce n’est pas qu’un rebond qu’il faut accompagner, c’est une mutation vers le numérique, l’écologie et les industries de souveraineté, qui réclame des réorientations et de la détermination. Car le recul du PIB ne se traduit pas par une réduction de 10% uniforme sur toutes les entreprises, mais par des disparités logiques qui conduisent pour certaines à la faillite, pour d’autres à un recul de 15%, pour d’autres encore à une restructuration ou un boom. Et notre Etat obèse, centralisé et univoque, capable d’écraser une mouche avec un marteau-pilon, est bien incapable de faire le tri. Il devrait laisser faire les Régions dont c’est la compétence. Mais ça c’est une autre histoire que je vous conterai une autre fois (en attendant vous pouvez toujours relire l’interview de Paul Jeanneteau, notre Monsieur Economie des Pays de la Loire).

Il n’y aura pas de miracle.

Le poids relatif de l’économie française par rapport à l’allemande va continuer de chuter, accélérant l’effritement à l’œuvre depuis quinze ans, à cause de la désindustrialisation du pays. Qui peut penser que cet Etat peut conduire la nécessaire transformation de la nation, alors que l’exécutif n’a pas été capable de mener une seule réforme en profondeur à son terme. Et quoi attendre d’un président uniquement tourné vers les postures qui pourraient permettre sa réélection en 2022 ?

(Merci à Christian Saint-Etienne qui m’a fourni les données pour écrire cet article.)

 


ACTUALITE DE « DE GAULLE »

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2020 : année De Gaulle

Cette année est une année particulière en commémoration du grand homme. Evidemment, parmi elles, le 18 juin résonne d’une manière plus particulière  à cause de son environnement historique  entre la débâcle de juin 1940 et le redressement de la France que l’on doit à Charles De Gaulle. Au point que tout le personnel politique ou presque se réclame de son message ou de son action aujourd’hui, du chef de l’Etat à Marine Le Pen, en passant par ses héritiers évidemment… Et  c’est vrai qu’à bien des égards, le général De Gaulle et le gaullisme n’ont jamais été aussi actuels. Plus que personne d’autre dans l’Histoire de notre pays, l’homme incarne l’honneur de la France dont il est un symbole intangible et ses idées une vision exigeante et généreuse de son destin. Pendant la guerre il a défendu souvent avec arrogance, mais toujours avec ardeur, face aux américains et aux anglais, les intérêts de son pays, positions qu’il a continué à défendre après son retour aux affaires,  en 1958, au nom de la souveraineté française : réticences à l’égard de l’intégration européenne, sortie du commandement intégré de l’OTAN. Curieusement, on retrouve  des démarches similaires dans les positions contemporaines de Trump et de Johnson à l’égard de l’Union européenne, bien que les motivations profondes en soient très différentes. Mais De Gaulle était De Gaulle, de la Résistance au discours de Phnom Penh, la transformation de l’empire colonial en « Communauté française », l’indépendance de l’Algérie, il était un inlassable combattant du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Méfiant face à l’intégration européenne, il a été néanmoins l’artisan de la réconciliation franco-allemande. Sa capacité visionnaire était unique, guidé qu’il était par l’épreuve épouvantable que fut pour la France la Seconde Guerre mondiale. Il fallait d’abord remettre le pays sur pied avec des institutions solides, mais il avait vu aussi qu’il ne fallait pas faire une confiance aveugle à nos deux principaux alliés parce que, un jour, leur égoïsme national l’emporterait sur les liens puissants institués par un triomphe militaire qui a dessiné le monde où nous avons vécu pendant les 70 dernières années. Nous y sommes !

Souveraineté et alliances.

Dans cette seconde moitié du 20ème siècle, De Gaulle a  imposé la France dans le concert des grandes nations. Il a construit de ses mains la puissance nucléaire que nous sommes devenus. Il a tenu à renouer avec l’Allemagne les relations exceptionnelles dont nous, Français  et Allemands, bénéficions aujourd’hui.  Et il a été le premier à admettre la montée en puissance de la Chine. Il avait vu que le formidable rapprochement des trois alliés de la guerre, constituait une alliance nécessaire mais qui,  appliquée à la lettre, aurait conduit au cantonnement de l’Allemagne sur le bord de la route. La construction d’une Europe concrète avec la CECA puis le marché commun, lui suffisait. Si La France n’a pas souffert de la décolonisation, le cas de l’Algérie étant à part, c’est parce que la Communauté, puis l’Union européennes ont contribué à sa prospérité. Autrement dit, la vision à longue distance de De Gaulle était surprenante de lucidité, ce qui ne signifie pas pour autant qu’à l’aune historique le souverainisme doive devenir le socle d’une politique, loin de là. Aujourd’hui, la gaulliste de l’Europe, c’est Angela Merkel, et la vraie rupture s’appelle Brexit, elle est en cours, et elle n’annonce rien de bon ni pour les Anglais ni pour les Européens. En effet, les deux jumeaux politiques que sont Trump et Johnson cherchent une autre forme d’alliance, celle qui, en réunissant deux égoïsmes, deviendrait un système gagnant-gagnant. Si on ajoute le nouvel  impérialisme chinois, voilà de très fortes raisons d’être inquiets : crise sanitaire, développement alarmant des systèmes autoritaires dans le monde, terrorisme, insécurité… Et la réponse évidente à toutes ces menaces consiste à s’unir pour être plus fort face aux fléaux. La France seule ne peut rien faire.  De Gaulle applaudirait des deux mains à toutes les tentatives pour donner du souffle à l’unité européenne mais n’aurait pas laissé la France sombrer dans l’incurie financière pour que sa voix compte et soit respectée, sans brader sa souveraineté Avec De Gaulle, la parole était toujours suivie par des actes. On voit bien que pour tous les prétendants à son remplacement,  le képi reste trop grand !

 


LE CHANT DES SIRENES … ET LA GRANDE ILLUSION !

Macron félicite  Macron_InPixio

Comme d’habitude, les mots sont choisis.

Le Président nous a servi un discours bien calibré, habile, dont certains observateurs n’hésitent pas à dire qu’il a été surtout servi pour plaire  aux électeurs de la droite et mettre les Républicains dans l’embarras. Toujours cette obsession d’étouffer ces  gêneurs de la rue de Vaugirard qui ont l’audace d’exister encore et même de se payer le luxe de rafler plus de 56% des mairies de plus de 9 000 habitants au 1er tour du 15 mars. Donc la plupart des thèmes y étaient : la clarification sur les forces de l’ordre et la République qui n’effacera aucun nom  de son histoire.  Les Indigénistes sont condamnés au grand dam de l’aile gauche macronienne qui croyait dans le libéralisme culturel (comprenez le multiculturalisme) ; les corps intermédiaires sont convoqués pour faire  partie d’une grande réforme qui partagerait les responsabilités, mais ils oublient de citer les Départements et les Régions et ne prononce pas le mot  « décentralisation », des oublis qui ne sont pas dus au hasard ; la maison est repeinte en vert, ce qui fait bon effet  par les temps qui courent… Ajoutez un zest d’indépendance et d’appel à  l’union sacrée  et vous aurez fait le tour des 20 mn du propos d’hier soir.  Ne pas oublier bien sûr que les impôts n’augmenteront pas et que les écoles et collèges reprendront le 22 juin. Pour s’en sortir il faudra de la croissance et travailler plus : cela s’appelle enfoncer une porte ouverte !  Ecologie, partage des pouvoirs, République solidaire.  Comme dit Cécile Cornudet, dans les Echos, « le discours se tient, mais dans la vraie vie ? » Tout est dit ! Electeurs  Républicains, bouchez-vous  les  oreilles avec de la cire, car évidemment, c’est un piège. Pour se qualifier face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2022, Emmanuel Macron veut absolument empêcher l’émergence d’un candidat de droite, tout faire pour maintenir celle-ci à son étiage actuel, bref lui couper l’herbe sous le pied. Ce que souhaite Macron c’est  faire l’Union à son  profit, et accessoirement pour sauver la France.

La crise a bon dos.

L’exécutif  a tout fait bien. Macron a félicité  Macron et « en même temps »  son gouvernement. Il ne va pas jusqu’à faire l’éloge ni citer son Premier  Ministre qui a l’audace d’être  plus populaire que lui. Quand on y regard d’un peu plus près, la réalité n’est pas si belle que dans le discours. Contrairement au discours officiel qu’on veut nous faire avaler, le pire n’est pas derrière nous, mais devant nous.  L’Etat a montré son incapacité et ses carences, et son autorité est aujourd’hui en miettes. Il est effarant de mesurer l’écart entre les affirmations martiales du Président et la réalité du terrain avec ce qui se passe à Dijon, par exemple. Et il ne suffira pas de se remettre au travail  pour rétablir la situation. La France a abordé l’épidémie avec une activité en récession dès la fin 2019.  Le déficit des finances était à 3% et la dette à 100% du PIB, nos entreprises sous-capitalisées et surendettées à 155% du PIB…   Et maintenant notre pays va connaitre une récession de 12% du PIB, la plus profonde du monde développé, au point de pomper avec l’Italie et l’Espagne une grosse part des 750 milliards d’euros du fond de relance européen. Il faudrait s’activer pour tenter de rattraper au moins une partie de la  production perdue, mais grâce à la générosité de la BCE, on peut se permettre de prolonger le chômage  partiel et les prêts garantis par l’Etat jusqu’à la fin de l’été. Pour  l’instant les Français se sentent comme immunisés. La drogue de la dette  qui bondit à 121% du PIB fait son effet,  l’argent public coule  à flots pour combler tous les manques. La  vérité,  c’est que le redressement de la France, si rien ne change, et c’est parti pour, n’est pas pour demain. Alors que l’Allemagne retrouvera son niveau de richesse dès 2021-2022, et restera au plein emploi, il faudra au moins dix ans à  la France pour résorber les pertes et les dommages créés par la baisse de la croissance, le chômage et le surendettement. Car ce  sont des faillites multiples, des destructions d’emplois, des crédits impayés et des dettes qui se profilent. Une débâcle économique, comme l’annonce d’ailleurs Bruno Le Maire, en croyant noircir, à dessein, le tableau.

La grande illusion.

Pour enrayer cette débâcle, il faudrait réviser beaucoup de points de la stratégie adoptée par le gouvernement qui va nous faire passer à côté de la reprise. A cet égard, un déconfinement trop  lent en sera la première cause à  mettre en lien avec l’impréparation qui a présidé à l’arrivée de l’épidémie ;  en second, c’est la  mauvaise habitude que nous avons de déverser sans aucun frein l’argent public, tous azimuts, dans des plans multiples, sectoriels et catégoriels.  Un  plan de relance qui va pérenniser tout ce qui a échoué, quoi qu’en disent les « annonces officielles » du Président, qui relèvent du coup de… LA  GRANDE ILLUSION ! Mais la priorité du moment, pour Emmanuel Macron, c’est de magouiller pour reculer les élections régionales à 2022, après la Présidentielle !

Rendez-vous en juillet : de quoi craindre le pire !

 


VIOLENCES : QUI COMMENCE ?

Casseurs 2

 

Je suis frappé par le fait que ceux qui parlent toujours des violences policières n’abordent jamais le sujet de la violence des  manifestants et particulièrement de certains groupes dont c’est le  « métier ». Les images ne manquent pourtant pas. A  croire que ceux qui ont pour  mission de  maintenir l’ordre et  de faire  respecter la loi républicaine ne sont pas légitimes  quand ils recourent à la violence  pour répondre à une violence qui elle le serait. C’est insupportable. Il n’y a pas de volonté de violence contre les minorités en France. Par contre il y a des  minorités qui ne font rien pour respecter la loi. On l’a vu pendant le confinement.  Et  voilà que des  manifestations massives ont eu lieu dans le  pays malgré les interdictions officielles : le nombre ne les rend pas pour autant légitimes !

Déni de justice ?

On sait ce qui les a déclenchées.  En écho  avec l’affaire de Minnéapolis aux Etats-Unis, la  famille d’Adama Traoré, ce jeune homme mort il  y a quatre ans lors d’une interpellation, s’est activée pour  profiter  de l’émotion en criant au déni de justice et à la volonté d’escamoter les  faits.  L’affaire est en cours et le malheur veut que dans notre pays la justice soit lente, trop lente. Face à des  gens  dont on peut comprendre l’exaspération  mais qui n’acceptent que les décisions qui vont dans leur sens, mener une enquête sereine relève de la tâche impossible. Tous les  partisans d’un racisation du débat,  blancs ou noirs, ont beau jeu de crier à l’impunité. Faudrait-il que la  justice condamne forcément les gendarmes au prétexte que les émeutes  sinon se propageraient. On n’a  guère entendu tous ces braillards prompts à crier au racisme des blancs quand il a s’agi de juger  les assassins d’Issam Halimi. On ne meurt  pas  dans notre pays parce que l’on est différent. Il arrive qu’on meure parce qu’on est un délinquant qui n’a pas de limites. Il est dommage qu’à cette occasion,  le gouvernement, à commencer par le Ministre de l’Intérieur, se soit aplati  puis ridiculisé devant les rodomontades de la famille Traoré.

Racisme  larvé.

Et  maintenant on voudrait nous faire croire que les Français sont racistes. Rien n’est plus faux. Nul ne peut sérieusement affirmer que nous vivons dans un pays raciste. Evidemment, il y a parmi les Français blancs des gens qui le sont. Mais  ils ne sont pas plus nombreux que ceux de couleur qui le sont tout autant parce qu’ils se sentent brimés. Racisme  et antisémitisme prospèrent sur le fumier de la misère culturelle et le terreau de l’obscurantisme. Ils se manifestent par des pulsions personnelles de haine plus que par la forme des institutions qui pourtant ne les facilitent en rien. Quoi qu’on fasse dans l’affaire Traoré, nous allons droit au choc communautaire, tant il est vrai que beaucoup de difficultés proviennent du défaut de volonté de s’intégrer qui ne date pas d’hier : refus d’utiliser l’école républicaine pour s’élever, pratique illégale de la polygamie, recours aux expédients délictuels… Reprendre l’enquête pour donner un gage d’apaisement serait créer un précédent dangereux dans le fonctionnement de notre justice.  Quant à la  police, s’il  est peut-être opportun de mettre à l’écart les brebis galeuses et de les sanctionner, elle constitue un corps républicain à l’image de la société française qu’il convient de soutenir et non de stigmatiser. Car, avec une police contrôlée à l’extrême, les bavures visant des individus d'origine immigrée sont statistiquement très faibles et  les prétendues « victimes innocentes d’une police raciste » sont la plupart du temps des repris de justice, pour ne pas dire des criminels. Drôles de « héros » ! Cette inversion des valeurs en dit long sur la manipulation orchestrée par les organisateurs des rassemblements et certains médias dont France Inter. 

Le rôle de la peur.

S’il est un spectacle dramatique, ce n’est pas celui de la « peur du gendarme », mise en scène et théâtralisée récemment par Camélia Jordana, mais bien au contraire, celui d’une population qui se plaît à humilier la police, qu’elle harcèle en permanence. On l’a vu pendant le confinement : le pouvoir a préféré fermer les yeux sur le non-respect des règles édictées dans beaucoup de banlieues. Rodéos, déprédations et guet-apens sont des « activités » quotidiennes dans les quartiers. Finalement, c'est bien dans le camp des forces de l'ordre que croît la peur. Les forces de sécurité sont par ailleurs « usées » par les longs mois où elles ont dû intervenir. Voilà pourquoi Christophe Castaner « tempère » en autorisant implicitement une manifestation interdite.  Mais il a tort ensuite de prendre à partie sa propre police. Le « premier flic de France » ne se rend pas compte qu'il joue un jeu dangereux,  car plus il donne des gages à ces séditieux potentiels, plus ils s'enhardissent. 

Ras-le-bol de la repentance.

Les intellectuels, très prompts à traduire leur haine du catholicisme mais singulièrement tolérants avec l’Islam, telle Danielle Sallenave,  tous ceux que Jacques Le Goff a définis comme les « islamo-gauchistes » se retrouvent à la manoeuvre pour mettre de l’huile sur le feu à cette occasion  et continuer leur travail de sape pour réécrire l’histoire. Nous en avons assez de ces mises en scène des « indigénistes ». Non, nous n’avons pas à nous excuser de la période coloniale. Non, nous n’avons pas à nous repentir. Ceux qui viennent en France avec ces idées-là dans la tête doivent savoir que nous ne sommes pas prêts à gommer le passé.  Nous l’assumons avec ses parts d’ombre et de lumière et nous ne sommes plus colonialistes pour autant. La police continuera de faire son travail. Il n’y a pas de fracture entre la police et la population lorsque 70 % de la population déclare l’aimer et avoir confiance en elle. Elle est aussi un rempart pour la République.  Il ne faudrait pas l’oublier !

 


JACOB FAIT LE JOB !

Christian-Jacob 2

Dieu sait qu’il a été accueilli avec une moue dubitative par de nombreux observateurs. Trop mollasson, pas à la hauteur, second couteau, peu de visibilité  … Que n’a-t-on pas entendu à son sujet. Et pourtant depuis qu’il a été élu à la tête des Républicains, Christian Jacob  s’applique à remplir sa mission consciencieusement : reconstruire, rassembler, préparer l’avenir.

LR au travail.

C’est un parti sérieusement éprouvé par la contre-performance calamiteuse de l’élection au Parlement européen dont il a hérité. Démission de Laurent Wauquiez, fuite des adhérents après celle des ténors… Christian Jacob s’est donc mis au travail avec humilité mais fort de son expérience acquise pendant de longues années à la tête du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale et des réseaux qu’il a su tisser. Il  a d’abord réuni une équipe dirigeante qui associe des élus de tous les territoires, avec un comité stratégique où se retrouvent les personnalités comme François Baroin et les ex-candidats à la présidence du parti, et la volonté de faire travailler ensemble les groupes parlementaires. Il s’agit de réorganiser le parti, de le mettre à l’heure du 21ème siècle. Depuis le début de l’année, 66 réunions ont animé le calendrier du mouvement. Les élus échangent plusieurs fois par jour avec la centaine d’experts et professionnels associés aux travaux. La doctrine Jacob : « Après ce que nous avons connu, la priorité doit être celle des idées. C’est pour cette raison que j’ai souhaité redémarrer les forums très rapidement car c’est comme cela que nous pourrons réexister. » Et le travail  commence à porter ses fruits avec  les nombreuses  propositions dont les élus sont porteurs à l’Assemblée et au Sénat.  

Les groupes parlementaires LR.

Il existe au Palais Bourbon et au Sénat deux groupes parlementaires sérieux, actifs et soudés,  capables de faire  un travail de fond sur tous les dossiers. Ils ont été porteurs d’un plan de déconfinement très détaillé, réaliste mais dédaigné par la majorité, ils viennent de rendre public un plan de relance de l’économie afin de redonner le plus rapidement possible de l’oxygène à nos entreprises et sauver le maximum d’emplois. A défaut d’être retenu, ce qui serait une première, il permet  de montrer qu’on exsite et quelle voix il faudrait suivre. A cette occasion chacun a pu vérifier  la capacité des différentes sensibilités qui s’expriment  au sein du parti à s’accorder sur des réponses communes. Au parlement européen, nos huit élus pèsent plus au sein de l’assemblée de Strasbourg, grâce au groupe PPE où ils occupent des  postes clés, que la vingtaine de députés  macronistes. Les trois présidents de nos groupes parlementaires, Damien Abad, Bruno Retailleau et François-Xavier Bellamy ont signé ensemble cette semaine une tribune remarquée dans Le Figaro sur « le redressement de la France ». Ce dernier, à la demande de Manfred Weber, est chargé de conduire au sein du PPE un travail de fond pour redéfinir l’identité de la droite en Europe.

LR dans la crise sanitaire.

La crise  sanitaire aura eu au moins un intérêt, celui de montrer au pays, des élus mobilisés au service de leurs concitoyens, efficaces, imaginatifs, porteurs de  solutions concrètes : nos élus régionaux, départementaux et nos maires ont fait parler d’eux. Les présidents de Région notamment. Ils ont, par leurs initiatives souvent compensé les carences de l’Etat. Le  maillage territorial de LR a  mis en évidence un parti ancré dans la France profonde.  Au niveau national, le parti a joué sa partition, à la fois dans la proposition et dans le contrôle,  remplissant pleinement son rôle d’opposant constructif : soutien quand l’intérêt national est en jeu, critique et vigilant chaque fois que l’exécutif a voulu outrepasser ses prérogatives. Ses élus ont notamment été dans leur rôle en pointant les insuffisances dans le projet de loi prolongeant l’Etat d’urgence sanitaire et obtenu que soit mieux garanti le respect des libertés individuelles.

LR et les municipales.

S’il y a bien un résultat qui a été occulté par les médias  c’est celui des municipales : au 1er tour, 56,6%  des communes de plus de 9 000 habitants ont été remportées par Les Républicains et leurs alliés. Ils sont la 1ère force politique de ce scrutin. Avec des résultats emblématiques comme à Troyes avec François Baroin, à Cannes avec David Lisnard, à Chateauroux avec Gil Averous… Il reste encore beaucoup de bons résultats à engranger le 28 juin prochain, lors du second tour.  Les Républicains renouent avec la victoire et c’est bon pour le moral. surtout, l'électorat est toujours là !

Le travail de fond voulu par Christian Jacob, solidement épaulé  par les caciques de longue date tel Gérard Larcher, Président du Sénat, permettra aux Républicains d’être  complètement en ordre de marche pour les prochaines échéances électorales. Il reste à compléter l’œuvre par la conquête de nouveaux adhérents et la reconquête des anciens. Dimanche dernier au « Grand rendez-vous » Le   Figaro, Cnews, Europe 1, le président du parti a montré qu’il était solide et n’avait pas peur d’affirmer ses valeurs, notamment en apportant son soutien aux forces de l’ordre. Les fondamentaux de la droite restent un socle solide : ordre, autorité, liberté d’entreprise… Le travail va continuer : les deux conventions nationales sur l’autorité et le pouvoir d’achat, qui étaient programmées d’ici l’été, seront décalées en septembre. Le premier des trois congrès des idées, prévu le 4 juillet, sera également reporté en octobre.

Et puisqu’une campagne d’adhésions est lancée en ce mois de juin, c’est le moment  d’adhérer !

 


« L’APRES » : IL FAUT CRAINDRE LE PIRE !

Aide et taxe

 

La fable des réformes.

On commence à y voir plus clair avec les annonces d’Edouard Philippe : pas de remise en question et plus d’état. « Nous ferons des choix forts et des choix rapides ». En lançant la concertation sur le système de soins, il commence aussi à répondre à la question : qu’est-ce que « se réinventer » ? Ce n’est pas casser l’acquis mais l’accélérer, répond-il à propos de la santé. On se demande bien de « quel acquis » il parle pour les hôpitaux ! Bruno Le Maire et Gérald Darmanin tiennent un discours semblables sur les sujets économiques. Et comme Macron, ils essaient de nous faire croire à la fable « le cap suivi depuis trois ans n’est pas à remettre en question, mais c’est lui qui permet d’espérer le rebond. Sans les réformes menées depuis trois ans, la France n’aurait pu obtenir d’Angela Merkel qu’elle bouge sur les dettes »… Alors que les motivations de cette dernière sont tout autres. A la demande de décentralisation, ils répondent : « Casser les lourdeurs et déconcentrer la décision sur le terrain ». C’est-à-dire plus d’état dans les territoires.  Quand on connait les machines à gaz que constituent les services « déconcentrés », non seulement on risque de ne pas avancer, mais on va reculer. Comme le  constate Hervé Morin, « depuis trois ans, il y a eu les  paroles, mais elles n’ont été suivies d’aucun acte ».  La doctrine reste la même : l’essentiel des efforts doit se porter sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Dirigisme et keynésianisme sont donc toujours d’actualité.  Peut-être nécessaire dans l’immédiat, mais La garantie d’aller dans le mur sur le  moyen et long terme.

Les vraies priorités.

On peut certes rêver d’un nouveau monde introuvable, mais il vaudrait mieux commencer par évaluer lucidement la situation, définir précisément ce qui doit changer et réfléchir à la stratégie pour le faire. La vérité c’est que la pandémie a frappé une France dans un état d’extrême faiblesse : attentats islamistes, gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites se sont enchaînés, si bien que la crise sanitaire ne peut qu’aggraver la situation avec une récession évaluée à 10 ou 12% du PIB en 2020, la croissance potentielle amputée par les faillites d’entreprises et le chômage qui va retrouver ses hauts niveaux, un déficit autour de 10% du PIB et une dette publique à plus de 120% … sans compter avec de très fortes tensions sociales et politiques. La France va devoir lever 700 à 800  milliards d’euros sur les marchés financiers. Le  pire sera de laisser croire que les revenus peuvent continuer d’être garantis par l’Etat en étant déconnectés du travail et que l’argent public est illimité et gratuit. La première priorité est de  remettre en marche l’économie.  Car des entreprises dépendent la croissance et les emplois ainsi que les recettes fiscales et sociales : cela suppose de proscrire toute augmentation des prélèvements et d’affecter les fonds publics en priorité à l’offre et non à la demande. Il faudrait aussi faire accepter une flexibilité du travail qui permette de rattraper d’ici la fin de l’année les heures perdues du fait du confinement.

Les chantiers pour l’avenir.

Méfions-nous de la récupération dont font preuve aujourd’hui les idéologues de toutes obédiences pour « empaqueter » de rose ou de vert un « monde d’après » aussi improbable que chimérique. La prochaine décennie, pour notre pays, sera surplombée par les contraintes de la dette et de son financement. Evidemment, la  clé du redressement passe par un investissement accru  dans la révolution numérique et la transition écologique,  mais aussi  par un nouveau modèle de développement plus qualitatif et plus résilient. La relocalisation des activités stratégiques que la crise a mise à nu, et la réindustrialisation sont impératives, et passent par des efforts de productivité et par la libéralisation du carcan réglementaire et fiscal qui étouffe l’activité et l’innovation. L’Etat  qui a fait étalage  de ses dysfonctionnements opérationnels et de l’incapacité de nombreuses administrations à pratiquer le télétravail ne nous sortira  pas du déclin en restaurant une planification rigide et technocratique et en pratiquant des nationalisations, sous le camouflage de « l’agilité » et de la « déconcentration ». Ce serait le chemin de la « grande pauvreté » pour de très nombreux Français.

Un modèle performant assurant l’équilibre entre le développement et  la solidarité, le marché et l’Etat, la sécurité et la liberté, la souveraineté nationale et l’intégration européenne, est possible. Je ne suis pas sûr du tout que ce chemin de crête soit dans la tête de nos actuels gouvernants, aveuglés qu’ils sont par la toute puissance de la technocratie.

 


JE N’AI RIEN COMPRIS !

Macron je n'ai rien compris

 

Macron en mal de symbole.

Comme il l’avait fait avec Jeanne d’Arc, Macron tente de rétablir son image écornée en utilisant la disruption. Il était allé à Orléans faire un discours prémonitoire sur son possible rôle de sauveur de la patrie un an avant la présidentielle de 2017, à l’exemple de Jeanne d’Arc, et avant de trahir Hollande.  On l’avait vu ensuite flatter Philippe De Villiers au Puy du Fou… Cette fois, profitant de  « l’année De Gaulle », -on fête les anniversaires : les 130 ans de sa naissance, les 80 ans de l’appelle du 18 juin, les 50 ans de sa mort -, Macron a décidé d’exploiter le filon en commençant par  la fameuse et peu connue demi-victoire de Montcornet, obtenue le 17 mai 1940 par le Colonel De  Gaulle à la tête de son unité de chars. Dans le détail, il s’agit plutôt  d’une tentative avortée de démonstration de sa théorie sur la mécanisation de l’armée et de l’intérêt de concentrer les chars en véritables unités offensives. La tentative de contre-offensive de Montcornet ne pouvait qu’échouer, faute de logistique adaptée car les chars doivent refaire le plein de carburant, faute d’appui aérien indispensable, faute d’accompagnement terrestre d’unités de fantassins spécialisés. Voilà pourquoi, on évoque peu souvent cet épisode  de la campagne de 1940. Un acte courageux, mais vain ! Alors, pourquoi le sortir de l’oubli, sinon pour flatter la sensibilité gaulliste des quelques grognards encore vivants – ce qui est dérisoire- ou plutôt pour en faire le drapeau de la France qui ne s’avoue pas vaincue, naguère par le nazisme, aujourd’hui par le Covid19 ! Il veut surtout empêcher les gaullistes  d’être les seuls  à brandir, en cette année d’hommages répétés, l’image du grand homme, sauveur de la France, restaurateur de son indépendance et de sa grandeur. La ficelle est grosse et  personne ne sera dupe. Le factice l’emporte sur l’émotion. Mais, en voulant s’appuyer sur cet épisode, Macron commet une erreur de jugement et étale une fois de plus une méconnaissance de notre histoire : « Le vainqueur de Montcornet »  c’était la périphrase méprisante que les détracteurs du Général utilisaient pour se moquer de lui et le rabaisser.

Comme en 1940, la France est à terre.

Toute comparaison n’est pas raison.  Mais on est frappé du parallélisme entre la crise morale et sociale dans laquelle était plongée la France en 1939-40, touchée tardivement par la crise de 29  et en plein déclin démographique, au point de s’effondrer en 40 jours face à l’Allemagne, et la fragmentation sociale et l’avachissement moral de celle d’aujourd’hui, ruinée par les politiques  laxistes de Hollande et de Macron en matière de déficits et de dette, après le contre-coup de la crise de 2008. Et de fait, la pluie de crédits tombée de la BCE qui masque la déroute du pays, ne tardera pas à s’évaporer laissant la place à la réalité de la désolation. Ce n’est pas par hasard si le pays est  celui dont le PIB a le plus reculé et si le chômage va y exploser bien plus qu’ailleurs, dès les cautères retirés. Qu’on en juge : entre janvier et mars le PIB a reculé de 5,8% (5,2%  en Espagne, 4,7% en Italie, 2% en Allemagne) ; l’activité a chuté d’environ 30% (baisse de la consommation électrique : 16% en France, 6% en Allemagne) ; le taux de chômage prévu pour 2020 sera autour  de  4% en Allemagne, 7% en Belgique, 11,8% en Italie  et remontera à 10,1% en France. Mais les tensions sociales qui resurgissent peuvent déboucher sur une année plus noire qu’ailleurs alors que la crise s’annonce historique et on peut compter sur la  CGT pour y contribuer. La centrale syndicale vient de saboter  la reprise chez Renault Sandouville en obtenant du tribunal du  Havre la fermeture de l’usine. Dans ces conditions le recul de 8% du PIB prévu par le gouvernement parait très optimiste, pour Goldman Sachs il serait plutôt de 13-14%. Quant à la Sécu, elle affichera un trou de plus de 40 milliards d’euros… qu’il faudra bien combler d’une manière ou d’une autre.

Une guéguerre Elysée-Matignon ?

Se servir du gaullisme pour justifier le « en même temps ». De Gaulle n’a-t-il pas fait l’unité nationale en 1945 en associant les communistes au destin de la France ? C’est oublier que les forces politiques l’ont obligé à partir dès 1946 et que le RPF et les communistes se sont affrontés durement sous la IVème République et même sous la Vème. Macron voudrait qu’on l’aime alors qu’il ne suscite que de la méfiance de la part de ses concitoyens. Il est le chef d’Etat en Europe le plus mal apprécié  comme  en témoigne les études d’opinions et  cela en dépit de ses longues (trop longues) allocutions infantilisantes. La faute de Philippe est de l’avoir dépassé largement en popularité : insupportable  pour le Président qui n’arrive pas à admettre qu’il agace les Français à chaque prise de parole alors que son Premier Ministre sait faire preuve de pédagogie concrète et montre de sang-froid. Malgré les dénégations de part et d’autre qui font partie du jeu habituel, il semble bien que le scénario de son remplacement soit écrit. Après  les municipales et quel qu’en soit le résultat, il devra laisser la place. Il se murmure que ce serait Bruno Le Maire qui prendrait la charge. Avant le 14 juillet de préférence, pour être en poste au moment de l’annonce de « l’offre de concorde nationale ». Et il faut évidemment un « gaulliste » pour rendre crédible la manipulation. Autant dire qu’on va tout droit à l’élection de Marine Le Pen en 2022.

La crise sociale en arbitre.

On peut compter sur la CGT pour compliquer la donne sociale,  mais pas que… Le redémarrage de notre économie sera chaotique et va faire de 2021 une année décisive.  La reprise s’annonce plus tardive qu’ailleurs.  Plusieurs raisons. D’abord une économie dont le principal  moteur est la consommation : elle va buter sur deux freins, celui de l’épargne et celui de la perte de revenus. Ensuite, le système généreux finançant le chômage partiel n’incite pas les patrons à y mettre fin, attendant le meilleur moment « profitable » pour relancer leur activité (6  salariés sur 10 du privé, plus de 12 millions de Français en bénéficient). Enfin, le corps social est à vif : les soignants sont prêts à en découdre malgré la prime promise et les promesses de revalorisation de leurs métiers.  La médaille en chocolat et  le défilé du 14 juillet ne les font pas rêver. D’une manière générale, la priorité des patrons sera de retrouver un bon niveau d’activité  avant de songer à combler les  pertes de  pouvoir d’achat alors que la priorité des syndicats est exactement l’inverse. L’aide du plan de relance européen sera la bienvenue, mais là encore, le terrain  d’entente va être difficile à trouver. Le  mot clé est « confiance ». Plus personne ne veut faire confiance à nos gouvernants. L’année 2020 va être « chaude ». Et ce n’est pas une manipulation « grotesque » utilisant le Général De Gaulle qui permettra de relever les défis. L’initiative franco-allemande annoncée ce soir me paraît bien plus utile  et Macron est certainement bien content de pouvoir emboîter le pas à Merkel à cette occasion. J’y reviendrai.

Cela dit, la vague de la crise sanitaire passée, les déficits s’accumulent, la dette gonfle. On voit déjà monter les idées destructrices : rétablir l'ISF, taxer l'épargne des Français...  Il va falloir  empêcher les solutions de ceux qui veulent la destruction du capital, la disparition de nos entreprises et des emplois qui vont avec. Pour reconstruire, il faudra travailler plus, baisser les impôts et les charges des entreprises et freiner l’endettement de la France. Il n’y aura pas d’autres solutions et tout autre discours serait fait pour endormir  les Français ou leur mentir et ne fera qu’amplifier la ruine. Refusons d’être entrainés collectivement vers la faillite. 

 


LA QUÊTE DU GRAAL

Gaulois2

La gestion de la crise sanitaire et ses conséquences n’empêchent pas les responsables des différentes familles politiques d’envisager leur stratégie pour la présidentielle de 2022.

La macronie en crise.

C’est le fait majeur que l’on observe à l’occasion de la  crise sanitaire et qui ne va faire que s’aggraver avec la relance de  l’économie, génératrice de divisions au sein d’En Marche.  Macron constate sa perte de confiance de la part des français, confirmée par tous les sondages. Il va perdre sa majorité absolue La République en Marche (LREM) à l’Assemblée nationale puisque la création d’un groupe parlementaire constitué par d’anciens marcheurs est maintenant établie : 22 députés LREM ou apparentés vont bien faire sécession et créer un nouveau groupe à l’Assemblée dès la semaine prochaine, avec pour nom « Ecologie Démocratie et Solidarité ». On y retrouve  tous les déçus de la majorité, d’abord ceux qui ont déjà été virés du groupe, dont Cédric Villani, la tendance écolo avec Matthieu Orphelin proche d’Hulot ou Delphine Batho, ex-Ministre de l’Ecologie sous Hollande, et les jeunes députés issus du PS réclamant un rééquilibrage à gauche. Alors que LREM a débuté le quinquennat avec 310 députés (sur 577), le parti présidentiel devrait se retrouver demain à 285. De leur côté, la plupart des députés ex-socialistes se sont organisés au sein de LREM dans deux cercles sociaux-démocrates et attendent leur heure.

Macron à la recherche d’un nouveau « en même temps ».

Donc, Macron craint la défection de certains soutiens et de certains réseaux déçus. Il vit une réelle tension avec Philippe à la suite de plusieurs prises de décision de ce dernier. Enfin, il apprécie peu la remontée de son Premier Ministre dans les sondages, basée sur un effet comparatif avec lui-même. Il songe à relancer son quinquennat. Avec la même  équation qu’en 2017 : rallier à gauche et à droite. Il proposerait un programme nouveau centré autour d’un « pari écologique », avec pour objectif de rallier une part des électeurs de gauche, qui lui ont tourné le dos. Au passage il abandonnerait une partie de sa politique antérieure mise à mal  par la crise : réforme de l’assurance chômage, projet de réforme des retraites, arrêt des baisses d’impôts pour les entreprises. Cette manœuvre a été en partie préparée par la tenue d’une « convention citoyenne pour le climat » réunissant 150 citoyens au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Les conclusions de cette convention devraient donner lieu à un référendum, basé sur un écologisme punitif, afin de donner une nouvelle légitimité à Macron pour la fin du quinquennat et pour préparer sa réélection.  De  l’autre, il enfourche le cheval de  la « résistance » et, en cette année éminemment « gaullienne », il n’hésite  pas à se référer à chaque commémoration,  à l’esprit  du Grand Homme. Et il fait feu de tout bois : le chef de l’État se rendra dimanche à Montcornet, dans l’Aisne, pour commémorer une bataille méconnue de l’histoire de France mais lourde de sens symbolique. Il s’agit de la contre-offensive du 17 mai 1940, menée par un certain Charles de Gaulle, qui envoya 85 blindés à l’assaut des positions allemandes. C’est ce jour-là, racontera plus tard le futur Général dans ses Mémoires, qu’il se serait juré de mener la guerre jusqu’au bout. De miser sur la grandeur de la France et l'esprit de résistance pour l’emporter. Pour sûr, Emmanuel Macron ne manquera pas de donner à cet hommage un écho contemporain. La  récupération est énorme,  comme avec Jeanne d’Arc. Le nouveau « en même temps » sera celui de la « reconquête nationale ». Un chemin de crête. Il a d’ailleurs réuni ses conseillers cette semaine pour leur soumettre son projet: renouer avec « l’esprit de conquête » afin de mieux contrer ce qu’il appelle « l’esprit de défaite ». Macron tente de reconstituer une force électorale centrale. Ce plan ne vise aucune nouvelle alliance, mais juste la survie d’un bloc majoritaire LREM-MoDem. Les supplétifs centristes d’Agir seraient largués sans conséquence. Mais en voulant absolument garder son totem  politique, Macron se trompe.

Le mirage de la « pensée inclusive ».

Le « en même temps » de notre président ne peut pas se comprendre si on n’a pas la grille de lecture pour l’appréhender. Il relève de la philosophie postmoderne, inspirée par des écrivains comme Lyotard ou Derrida. C’est une philosophie de l’inclusion, nous explique Chantal Delsol. Tout est vrai à la fois (dans la pensée postmoderne, le vrai est un moment du faux, la notion de vérité n’a pas de sens) tout est bien, tout doit être voulu à la fois. La pensée inclusive représente un courant de pensée très actif au sein de l’Occident contemporain. Les hiérarchies morales étant bannies parce que discriminantes, tous les comportements ou façons de voir sont également bons. Cette indistinction éthique engendre ce qu’on appelle ici l’inclusion : rien n’est exclu, tout est inclus. La pensée du « en même temps » ne rejette ni ne repousse rien. Dans cette vision des choses, rien n’est incompatible : tout doit être inclus. Il n’existe plus de divergences, seulement des différences qui sont toutes bienvenues, puisque toutes ont la même valeur. Comment expliquer alors l’hostilité contre les gouvernements illibéraux, le populisme identifié à une lèpre? C’est simple : tout est inclus, sauf ceux qui croient encore à l’exclusion, par exemple ceux qui pensent que tous les immigrés ne sont pas bienvenus sur notre sol, ou bien ceux qui pensent que toutes les formes de famille ne sont pas dignes du nom de « famille ». Ces derniers constituent le camp du mal, contre lequel lutte vaillamment le camp de l’inclusion, camp du bien. De sorte que le seul adversaire sérieux reste le Rassemblement national, considéré comme parti de l’exclusion. La philosophie de l’inclusion qui se trouve derrière le fameux « en même temps » traduit à la fois une forme de relativisme moral et une neutralisation volontaire des convictions, bien caractéristique de l’époque. C’est en fait un état d’esprit flottant et dilatoire, qui relève du papillonnage immature et du refus des convictions profondes. La politique inclusive est une manifestation postmoderne de l’esprit utopique. On reconnait là toute la gouvernance présidentielle depuis trois ans. Une crise comme celle que nous traversons impose les alternatives. Nous n’avons pas besoin d’infantilisme politique. 

La droite modérée véritable alternative.

Très critiques à l’égard des trois premières années du quinquennat, Les Républicains estiment être de plus en plus en capacité d’incarner une alternance, surtout après un quinquennat aussi  « épouvantable » que celui d’Emmanuel Macron. Il faut dénoncer les éléments de langage des macroniens qui parlent sans cesse de l'oeuvre colossale de réforme depuis trois ans et qui ont mis la France en situation de force. Le résultat est assez simple, résume le président des Républicains : on a fait exploser les dépenses publiques, la dette a considérablement augmenté et aucune réforme de structure n’a été possible. C’est d’ailleurs cela qui met la France aujourd’hui dans une situation beaucoup plus compliquée que nos voisins. La crise actuelle met en lumière un État « technocratique », une « déconnexion » du pouvoir face aux réalités et une « crise morale ». C’est aussi l’échec de la méthode jupitérienne consistant à gouverner tout seul, d’en haut, avec un gouvernement fragilisé et des députés incapables d’assurer un équilibre des pouvoirs. Le bilan des réformes est maigre : hors la SNCF et la « barémisation » des indemnités prud’homales dans la loi Travail, Macron n’est pas allé très loin, et il est obligé aujourd’hui de « tourner le dos » à la première partie de son quinquennat. Le recul du PIB au 1er trimestre n'est en rien lié à la crise, puisque le confinement a commencé le 17 mars. L'échec est cuisant. La droite aurait-elle fait mieux ? Oui, assurément si on se réfère au quinquennat de Sarkozy et les multiples réformes qui avaient été menées à bien. Aussi, le  parti se prépare-t-il en vue de 2022. Entre avril et juin, il aura organisé près de 66 forums thématiques, pour la plupart en visioconférence.  La crise  aura eu au moins un intérêt :  celui de révéler aux Français qu’il existe au Palais Bourbon et au Sénat deux groupes parlementaires sérieux, actifs et soudés,  capables de faire  un travail de fond sur tous les dossiers. Ce sont les élus, députés et sénateurs Les Républicains. Et dans le pays, des élus mobilisés au service de leurs concitoyens, efficaces, imaginatifs, porteurs de  solutions concrètes : nos élus régionaux, départementaux et nos maires ont fait parler d’eux. Les fondamentaux de la droite restent un socle solide : ordre, autorité, liberté d’entreprise… Les municipales ont par ailleurs montré que l'électorat est toujours disponible.

La gauche aussi !

Les autres partis de gauche rêvent tous d’une « Union de la gauche » version 2022, chacun à leur manière. Ils savent que pour battre Macron, ils doivent présenter un seul candidat et se partager les circonscriptions pour les législatives. EELV, Génération.s, LFI, NPA, PS, PCF, etc. n’ont pas la même vision de cette union, mais la perspective d’un accord des socialistes, des communistes et des écologistes ne peut être écartée, tant elle constitue une condition de survie ! Tribune, université de rentrée commune… Plusieurs initiatives en cours illustrent un certain renouveau malgré les dissensions. La longue tribune intitulée «Au cœur de la crise, construisons l’avenir», a rassemblé beaucoup de socialistes parmi les signataires, dont le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, ou l’ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem, mais aussi des écologistes, dont le député européen Yannick Jadot, ou le maire de Grenoble, Éric Piolle. Des communistes aussi, dont l’ex-secrétaire national Pierre Laurent, et beaucoup d’associatifs dont ceux Attac. Pas d’Insoumis en revanche.

On le voit les grandes manœuvres sont engagées partout.

La quête du « Graal » est relancée. Et le  « vieux monde » veut y participer.

 

 


BIENVENUE DANS LE MONDE D’APRES !

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Constats.

11 mai 2020 : il paraît que le « monde d’après » commence aujourd’hui. Nous ne savons pas encore ce qu’il adviendra mais nous avons une certitude : le « nouveau monde » de Macron est  mort.  Au cours de  la  pandémie, le vieux monde a refait  surface et jeté au rancart les piètres réformes en cours. Le « progressisme » en a pris un vieux coup derrière la cravate. On en avait déjà connu les prémisses avec le 1er tour des  municipales qui avait vu LREM se bananer de première et fait des Républicains la première formation politique par son ancrage territorial et le nombre de ses élus  dès le 15 mars. Au point que la rumeur court que Macron voudrait virer Philippe qui lui ferait trop d’ombre et qu’il se préparerait à un « green deal de grande ampleur ». Quand on n’a aucune conviction, on  peut les avoir toutes ! Verra-t-on le charismatique Jadot premier Ministre ?  Mister Président est prêt à tout pour tenter de se faire réélire. Son obsession.

Le nouveau monde des donneurs de leçons.

« Mes chers compatriotes, il nous faudra demain, tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties ». Et un peu après  : « Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie, au fond à d'autres, est une folie ». Ces quelques mots de Macron prononcés le 12 mars sont passés inaperçus à beaucoup d’entre nous, mais ils ont alimenté tous les fantasmes  de nos spécialistes des utopies fumeuses et nostalgiques des révolutions radicales. Beaucoup de «  millenials » remettent en question depuis longtemps notre modèle de développement, dénonçant la surconsommation responsable selon eux de la destruction programmée de la planète, cette tendance à la déconsommation étant une des explications de la faiblesse de la croissance mondiale avant la crise, avec la démographie et la technologie. Donc la solution ce serait la « croissance durable », concept très à la mode que le Président aimerait bien reprendre à son compte pour se refaire une santé. D’ailleurs, le déconfinement n’était pas encore commencé que Nicolas Hulot y allait de son « appel » : « Le  temps est venu ! » annonce-t-il   prophétique. Il a tellement d'idées qu'il devrait être ministre de l'Écologie... Ah c'est vrai, j’oubliais, il l'a été et a préféré partir. On n’est pas puriste pour rien, surtout quand on se  repose sur un patrimoine enviable.  A défaut son texte serait une mine d'or pour les futures candidates Miss France, juge  Marc Fiorentino.  Et  puis on a eu droit aux fadaises de ceux qu’Eugénie Bastié (du Figaro) appelle « la gauche  morale » :  deux cents artistes et scientifiques ont signé un «manifeste» dans Le Monde appelant à «une transformation radicale» de nos sociétés après le Covid. «Il nous semble inenvisageable de “revenir à la normale”», proclament-ils !  Et ce  sont ceux qui ont les plus gros cachets qui appellent à en finir avec le consumérisme. J’en ai la mâchoire qui se coince tellement ça me fait rire. Et puis, il y a le coup de gueule de l’acteur Vincent Lindon sur Médiapart ; l’acteur propose de créer une nouvelle «contribution exceptionnelle, baptisée “Jean Valjean”, et payée par qui ? Je vous le donne en mille : par les riches ! Qu’est-ce que c’est nouveau !

Les choses sérieuses.

On peut se bercer encore d'illusions en essayant de ménager une chose, la croissance, et son contraire, l'environnement. Mais cette illusion ne durera pas. La conversion écologique, la nécessité de ralentir et de retrouver le sens des limites, mérite pourtant mieux que des injonctions infantiles. Faut-il craindre, comme Luc Ferry, que le « jour d’après » dont on nous rebat les oreilles soit le même que le  jour d’avant,  mais  en plus  pauvre ? Car, en vérité, il faudra bien restaurer les richesses et le travail perdus et faire des efforts  intenses si l’on veut retrouver un peu de prospérité. Dans cette perspective, l’invraisemblable que les idéologues de  tout poil vont  essayer de nous vendre n’a  pas sa place. Mieux vaudrait se fier au 10 réformes que nous propose L’Ifrap, avec  Agnès Verdier-Molinié. Contentons-nous d’en énoncer les titres :  d’abord, sauver le plus d’entreprises possibles, puis desserrer l’étau fiscal qui les enserre, travailler  plus, en finir avec  la  dette en en faisant une règle d’or constitutionnelle, rembourser le plus tard possible, baisser les  impôts sur la transmission pour débloquer l’épargne, faire revenir les exilés fiscaux, décentraliser et décloisonner la santé, l’éducation, faire maigrir l’administration. Vaste  chantier : de quoi occuper deux ou trois quinquennats. Mais ce sont les réformes qui peuvent sortir la France de l’impasse où elle se  trouve depuis de trop nombreuses années. Inutile de compter sur les populistes  de droite comme de gauche. La crise aura été une épreuve de vérité pour Le Pen et Mélenchon : à part s’opposer frontalement, ils n’ont  rien à proposer. Si l’Allemagne fait mieux que la France  en matière de chômage, de pouvoir d’achat  et de dette, c’est parce que les industriels allemands ont mis en œuvre depuis très longtemps une politique de l’offre et de l’innovation. Rien ne nous empêche de commencer à en faire autant. Ce  sont justement les  chantiers sur lesquels travaillent Les Républicains.

 

 


LE PLAN DE SOUTIEN A L’ECONOMIE DE LA REGION PAYS DE LA LOIRE

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Interview de Paul JEANNETEAU

Vice-Président du Conseil Régional des Pays de la Loire

Président de la Commission Développement Economique

 

J’ai interviewé notre ami Paul Jeanneteau pour la page Facebook des Républicains du Maine-et-Loire  et j’ai eu envie d’en faire  profiter mes  fidèles lecteurs du bloc-notes qui ne vont pas tous sur les réseaux sociaux. Je pense qu’il est important aujourd’hui de  montrer combien l’expérience des mandats électoraux est importante  dans l’exercice des responsabilités et pour l’efficacité des choix  et des décisions, expérience qui manque tant à la majorité actuelle et au plus haut niveau et qui nous vaut une gestion de crise à la godille.  Ancien député, ancien maire et conseiller départemental, Paul Jeanneteau, aujourd’hui Vice-Président du Conseil Régional des  Pays de la Loire en charge de la    plus importante commission, fait partie de ces élus qui « savent transformer  leur parole en actes »  et n’agissent  pas au hasard.

« sur-mesure et proximité maximale »

L’Etat a mis en place un fonds national de solidarité pour venir en soutien aux entreprises sinistrées par la crise du Coronavirus. Les Régions ont décidé d’apporter un soutien supplémentaire en mobilisant 500 M€ au sein de ce fonds (soit pour les Pays de la Loire, 25 M€). Pour sa part, la Région des Pays de la Loire a mis en place plusieurs dispositifs, visant à compléter le plan national décidé par le gouvernement : un plan d’urgence de 56 M€ et un « Fonds Territorial Résilience » de 32 M€ ainsi qu’un dispositif d’aides pour le tissu associatif, culturel et sportif de 4,3 millions. Si on prend en compte les 25 M€ qui avaient été voté au BP 2020, c’est en réalité 76 M€ qui ont été mobilisés, 51 M€ de mesures nouvelles ayant été votées en urgence depuis le début de la crise.

 

Rencontre avec Paul JEANNETEAU, Vice-Président chargé du dossier économique à la Région  des Pays de la Loire, qui en a été la cheville ouvrière active.

 

«  Le Conseil Régional a voté  le  17 mars dernier un  plan d’urgence de 56 M€ pour venir en aide aux entreprises mises en difficultés par la crise sanitaire.  Quelles en sont les  grandes lignes ?


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: Nous faisons face à une crise sans précédent. Pour aider nos entreprises  à traverser cette terrible épreuve, après avoir mené une concertation avec tous les partenaires concernés, nous avons décidé de mobiliser des moyens régionaux exceptionnels, plus de 56 M€.  L’objectif de ce plan d’urgence est de proposer en lien avec l’Etat et la BPI, des dispositifs qui correspondent aux besoins de toutes nos entreprises : commerçants, artisans, agriculteurs, PME, ETI, mais aussi en soutien à tous nos acteurs  associatifs, sportifs et culturels. Je tiens à souligner que ces 56 M€ peuvent permettre grâce à l’effet de levier et aux dispositifs de garantie, d’apporter plus de 320 M€ de prêts aux entreprises. Nous avons fait en sorte que tous les dispositifs soient rapidement opérationnels afin d’éviter que les entreprises ne fassent faillite.

Vous ne craignez pas de faire doublon avec les aides de l’Etat ?

PJ : Nous nous sommes fixés trois principes : « simplicité » d’abord, pour l’accès et l’instruction des dossiers, « efficacité » ensuite : il s’agit de proposer des  mesures adaptées à chaque situation et chaque taille d’entreprise, en maximisant les effets de levier financiers, et enfin « unité » de façon que ce que nous mettons en œuvre le soit en étroite coordination avec la BPI et en complémentarité avec l’Etat, l’idée étant de « jouer collectif », pour assurer la cohérence de l’action économique et d’agir dans le cadre de l’unité nationale face à l’ampleur de la crise.

En quoi consiste concrètement le plan d’urgence ?

P1050502 PJ : Il s’articule en six grandes mesures. Et nous avons voulu, pour chacune d’entre elles, qu’il soit simple, efficace et pragmatique. Nous avons voulu aussi  qu’il s’adresse au plus grand nombre d’entreprises, d’activités et de filières.

Sans entrer  dans le détail, le 1er train de mesures, c’est notre participation au Fonds National de Solidarité pour lequel nous avons apporté 25M€ (Cette somme a été fixée en tenant compte du PIB régional rapporté au BIP national). Il est destiné aux artisans, commerçants, traiteurs, restaurateurs, TPE et entreprises de l’économie sociale et solidaire.  Il s’adresse aux entreprises connaissant des difficultés de trésorerie et leur permettra de bénéficier d’une subvention.

La 2ème mesure consiste en un « prêt rebond » à taux zéro  doté de 12 M€, Région-BPI.  Il vise les PME qui pourront bénéficier d’un prêt de 10 000 à 300 000 €. C’est 60 M€ de prêt au total qui seront déployés grâce aux effets de levier des contreparties bancaires.

La 3ème mesure consiste, à hauteur de 5 M€, en un report de six mois des avances remboursables de la Région dues par les entreprises qui en sont redevables.

La  4ème mesure  est un dispositif de garantie de prêts dans le cadre de « Pays de la Loire garantie », destiné aux TPE, PME-PMI et ETI. Il porte à 80% le montant garanti et est cofinancé par la Région et BPI. Ces 10 M€ de fonds garantis visent à rendre  possible 205 M€ de prêts bancaires.

La 5ème  mesure,  avec le dispositif « Pays de la Loire-redéploiement », abondé de 15 M€, permettra de souscrire un prêt en trésorerie de 50 000 à 500 000 € à un taux de 2,03%, sans garanties ni coûts additionnels et vise à un volume de 60 M€ de prêts, toujours grâce à l’effet levier.

Enfin, la 6ème  mesure, est un nouveau dispositif « fonds d’urgence événements » destiné à toutes les associations organisatrices d’événements sportifs ou culturels pour   leur venir en aide au moment où nombre de leurs projets sont annulés, avec un plafond de 30 000 €.  Ce fonds est complété par un effort régional de 2,3 M€  que représente le maintien de toutes les subventions versées pour les  manifestations programmées et finalement annulées et en renforcement des dispositions actuelles.  Ce qui fait un effort total de 4,3 M€ de soutien financier régional.

Comment fait-on pour accéder à ces aides et sur quels critères ?

P1050504 PJ : Le plus simplement possible. Nous avons mis en place deux n° verts, un pour les entreprises (0 800  100 200) et un pour les associations culturelles et sportives (0 800 200 402). Un conseiller leur indiquera la marche à suivre et  l’interlocuteur  dont elles ont besoin.  Tous  les agents du réseau des développeurs et de notre Agence de développement « Solutions&Co» sont mobilisés pour faire face à la demande. Les  critères sont précis et adaptés à la taille des entreprises concernées. Il s’agit de faire du sur-mesure, pour compléter ce que fait  l’Etat qui ne peut être que du « prêt-à-porter ».  Notre objectif est de sauvegarder le maximum d’emplois et de faire en sorte que la crise n’ait pas de conséquences irréversibles sur le plus grand nombre des entreprises qu’elle atteint, quelle que soit leur taille, de la plus petite à la plus grosse. Ces dernières ayant plus de capacité de résistance. Notre effort est relayé par d’autres partenaires comme, notamment, les Chambres de Métiers et de Commerces.

Pourquoi alors un fonds « territorial de « résilience » ?

PJ : nous nous sommes aperçus que malgré tous nos efforts, beaucoup de très petites entreprises passaient à côté de nos dispositifs. Nous avons donc décidé d’agir au plus près des territoires.  Nous avons lancé une levée de fonds auprès de toutes les autres collectivités.  Les  cinq départements, les grandes collectivités et l’ensemble des EPCI ont répondu à l’appel. En partenariat avec la Banque des Territoires, nous avons  pu créer ce fonds « Résilience » doté de 32M€. Il a  pour objectif, en complément de ce que nous avons déjà mis en place, de répondre au besoin de trésorerie des entreprises de moins de 10 salariés dont l’activité est impactée par la crise sanitaire. Il s’agit souvent de micro-entreprises, de TPE et de structures de l’Economie Sociale et Solidaire.  Elles pourront obtenir un soutien sous la forme d’une avance remboursable.  Un site dédié est d’ores et déjà opérationnel : www.resilience-paysdelaloire.fr. Les entreprises concernées peuvent y déposer directement leur dossier en attestant sur l’honneur de leur inéligibilité au Fonds national de solidarité et de leurs difficultés liées à la crise du Covid 19.

P1050502 En conclusion, je pense que l’engagement pris par la majorité du Conseil Régional de ne laisser aucune entreprise au bord du chemin, est tenu. La  Région des Pays de la Loire est pleinement mobilisée pour faire face à cette crise sans précédent, et de multiples autres actions en rapport avec ses missions de service public ont été engagées parallèlement. »

 

Les dispositifs de soutien proposés par la Région se révèlent pleinement efficaces si l’on en croit le nombre d’entreprises qui ont fait connaître leur souhait d’en bénéficier. On le doit évidemment en grande partie à l’expérience d’élu local de Paul Jeanneteau et à sa   connaissance fine du tissu économique régional grâce à l’expertise qu’il  a acquise à la tête du Comité d’Expansion du Maine-et-Loire. Cette double compétence lui a permis de peaufiner un soutien sur-mesure aux différents types d’entreprises. La Région des Pays de la Loire reste pleinement mobilisée auprès des associations sportives, culturelles ou sociales, dans cette période particulièrement difficile et le dispositif de soutien  vient d’être prolongé au-delà de la période de confinement jusqu’au 30 septembre.

 


GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE : UN LEURRE !

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Profitant de la crise sanitaire causée par  le Covid 19 et se rêvant rassembleur et au-dessus de la mêlée, comme une sorte de Raymond Poincaré, le chef de l’État voudrait se  propulser comme chef de file d’une union sacrée. Mais le ton  martial ne suffit pas.

La « verticalité » de Macron est nuisible.

Le 11 avril dernier, dans son allocution aux Français, le chef de l’État a assuré vouloir bâtir « un autre projet de concorde » qui rassemblera « toutes les composantes de la nation ». Le flou artistique habituel de sa communication conduit à l’hypothèse d’un nouveau gouvernement qui rallierait des personnalités venues de la gauche et de la droite. Mais c’est déjà le cas.  Mais pour quoi faire   ? Encore faudrait-il qu’Emmanuel Macron change de comportement, car le pire obstacle à un gouvernement de concorde ou d’union nationale, ou encore de salut public, c’est son incapacité  à abandonner sa pratique de « verticalité du pouvoir » qui tend à envenimer tous les problèmes  qu’il appréhende toujours de la même façon, par le haut, sans considération du terrain. Là encore  les mots et les intentions ne sont jamais suivis d’effets. Ce comportement aggrave les pratiques technocratiques centralisées. Le pouvoir est incapable de cerner avec finesse les difficultés. Un exemple : nous avons plus de 10 millions de chômeurs à temps partiel aujourd’hui en France, trois ou quatre fois plus que partout ailleurs en Europe,  ce qui prouve que nos  amortisseurs de crise sont mal calibrés. La crise est une occasion de plus de subir la bureaucratie et la paperasserie, atteignant des sommets d’absurdité. Le meilleur exemple en est la courtelinesque « attestation de déplacement dérogatoire » qui rappelle  pour les  anciens encore en vie  « l’ausweis » de l’occupation allemande… Et que dire de la pratique du mensonge pour cacher l’incurie et  l’impréparation comme l’a été la triste comédie des « masques ».

Un appauvrissement démocratique.

A son habitude, le Président brasse large pour anticiper l’après-crise du coronavirus. Il rêve d’un  phagocytage de l’opposition, non pour la rallier  à lui, mais parce qu’en existant elle le gêne.  Il voudrait être seul face à Marine Le Pen, mais après presque trois ans de mandat, le vieux monde n’a pas disparu, il revit même. Peut-être enrage-t-il de voir Les Républicains se refaire une santé avec les municipales. Car c’est bien eux qu’il vise, les socialistes n’étant toujours pas relevé de leur déroute. La crise est grave, mais pas au point de renoncer à notre vie démocratique.  L’état d’urgence sanitaire donne déjà suffisamment de pouvoirs exceptionnels  à l’exécutif. Demain, quand le danger de l’épidémie sera éloigné, la France aura besoin au contraire de toute sa diversité démocratique pour envisager l’avenir. Il n’y aura pas un seul chemin possible, mais plusieurs pour nous reconstruire. Les Français pourront choisir leur voie librement entre les propositions qui leur seront faites. Un gouvernement d’union national créerait la confusion en asséchant le débat démocratique et en réduisant la vie politique à la confrontation entre un pouvoir en fin de mandat et des forces de contestation aux deux extrêmes.

La confusion vient aussi des médias en continu.

Depuis bientôt trois mois nous vivons avec un sujet unique qui tourne en boucle en continu sur toutes les chaines d’information, interrogeant tout ce qui peut l’être dès qu’un avis est donné ou qu’une décision est prise. Le coronavirus nous soule et de ces multiples interventions nait la confusion.  Les bons citoyens surinformés sur tout et son contraire ne savent plus quoi  penser. Au point que la confiance dans les gouvernants est ébranlée. Ni Les Républicains, ni le PS n’étant intéressés par la proposition du chef de l’Etat, il se pourrait qu’il persiste dans son intention, pour tenter de se donner  le beau rôle. Récupérer ici et là de nouvelles personnalités politiques lui assurerait de « rester spectateur de sa propre action politique », comme s’agace Julien Aubert, député LR du Vaucluse. S’ouvrir mais pas trop quand même. S’extraire de la logique partisane mais rester proche de son camp. La pratique du débauchage n’est pas la meilleure façon de rassembler. C’est confondre débauchage national et union nationale,  car ce type d’alliance est l’exact contraire d’une union véritable attendu qu’elle n’engage que des personnalités tentées par un maroquin et en aucun cas des forces politiques. Ce serait une confusion supplémentaire.

La présidentielle en ligne de mire.

La vérité, c’est que Macron ne sait plus comment sauver son quinquennat.  Ses réformes sont  tombées à l’eau, son calendrier est complètement vérolé par  les conséquences de la crise sanitaire. Que deviendra la réforme des retraites, celle de la constitution ?  En stratège politique, le président voudrait jouer les rassembleurs pour assurer sa crédibilité de sortie de crise et si possible sa réélection. Mais que vaut une démarche d’union nationale sans le Rassemblement National  dont le  poids électoral  en fait un parti incontournable.  On ne voit pas comment Marine Le Pen pourrait siéger aux côtés d’un président qu’elle critique avec virulence chaque jour plus violemment. Et c’est  la même chose pour la France insoumise de Mélenchon. Non, la proposition du chef de l’Etat est un leurre.  Elle est faite pour endormir l’électorat. Il ne peut y avoir « d’union sacrée » sur des bases aussi floues : car quoi, on cherchera vainement une quelconque volonté d’alliance sur un programme commun pour un temps donné.

 


QUAND LA MONNAIE TOMBE DU CIEL.

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En bref : l’argent va couler à flots, on va emprunter à tour de bras, on ne remboursera pas, mais  en France on a deux problèmes.

Le sujet de la dette.

C'est la question qui va se poser régulièrement et qui reviendra comme un refrain. Avec sa question induite : « Qui paiera » ?  Oui, qui va payer pour toutes ces centaines de milliards d'euros que les États distribuent et vont continuer à distribuer ? Car, c’est une évidence, les Etats n’ont pas l’argent qu'ils distribuent. Ils l'empruntent quasiment tous aux banques centrales. Forcément, on se  demande  bien comment on pourra rembourser. « Helicopter money » est devenu le terme qui illustre cette masse d'argent qui tombe directement sur les comptes des particuliers. Ce serait plutôt des Canadairs que des hélicoptères.

L’Europe mobilise au total plus de 2 000 milliards.

Et d’abord, d’où viennent ces 2000 milliards d’euros que les Etats mobilisent pour faire face à la crise ? Ils sortent de trois poches. D’abord celle des Etats membres qui ont cassé leur budget et se sont assis sur les normes de bonne conduite de Maastricht. Ils sortiront 500 milliards et principalement des grands pays de l‘Union européenne. La deuxième poche sera celle de l’Union européenne,  via trois canaux : la Banque européenne d’investissement qui va prêter 200 milliards à des entreprises, la Commission qui se réserve de lever 100 milliards et le MES mécanisme européen de stabilité va sortir 200 milliards. Mais le gros de l’effort viendra de la troisième poche, la plus  profonde, la BCE : la Banque centrale européenne s’est engagée à racheter pour 1000 milliards de dettes aux banques. Pour simplifier : les banques centrales distribuent de l'argent aux banques, elles distribuent de l'argent aux États, indirectement, en rachetant leurs dettes, et elles distribuent de l'argent aux entreprises, toujours indirectement en rachetant leurs dettes. Comme en plus il va falloir relancer la consommation et compenser la perte de pouvoir d'achat liée à la crise, on va donc plus loin. Les États, et la France, une fois de plus en pointe pour ce type d'initiatives, distribuent de plus en plus d'argent. Les déficits n’en finissent plus de se creuser : sécu, budget, assurance chômage,  solidarité …

La crainte des contribuables.

Quand on entend « qui paiera ? », c’est surtout la crainte des contribuables de voir les impôts exploser qui s’exprime. Et ressort ce fantasme qui revient à chaque crise, d'un « prélèvement exceptionnel » très élevé sur les actifs financiers au-delà d'un certain seuil. Il y a eu des précédents.  Tout  le monde se souvient de « l’impôt sécheresse » de 1976… Et l’imagination de nos politiques est débordante en la matière : ça va du rétablissement de l’ISF à la création d’un impôt spécial corona, en passant par des taxes exceptionnelles comme  celle que Laurent Berger a déjà proposé. La  France est la reine du concours Lépine quand il  s’agit d’inventer des impôts nouveaux. Il  y a deux écoles : il y a ceux qui cherchent des idées pour faire payer des taxes et des impôts à tous les autres qu'eux ; et il y a ceux qui veulent que cette dette soit un jour annulée, ou qu'elle devienne « perpétuelle », ce qui revient, peu ou prou, au même. Ces derniers n’ont pas tort.

La solution est toute simple.

En fait, arrêtez de vous préoccuper de la dette, elle ne sera jamais payée. Nous ne rembourserons jamais la dette liée à la relance post-Covid. D’abord, elle ne va rien coûter. Certains pays, dont la France ou l’Italie, sont déjà très endettés, mais beaucoup en Europe le sont moins  et  comme par ailleurs, l’Union européenne est une meilleure garantie que la somme des garanties nationales les taux bas sont garantis pour longtemps.. Car le fait nouveau est que la solidarité  joue cette fois-ci, et que l’Allemagne est d’accord. La BCE, qui rachète les dettes des banques commerciales pour qu’elles puissent accorder de nouveaux prêts va donc être un instrument clef d’une mutualisation très forte. La BEI Banque Européenne d’Investissements) et le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) également. Donc les moyens de financement prévus sont beaucoup plus puissants et moins chers que si on laissait les membres du club se débrouiller chacun de leur côté.  Tout cela rend une inflation ou une hyperinflation, qui devrait découler de la surabondance monétaire, quasiment impossible.

Mais la réalité probable est encore plus simple. Ces 2000 milliards ne seront jamais remboursés, ni aux Etats, ni à l’Union Européenne ni à la BCE ... Ces 2000 milliards seront inscrits et stockés dans un compte spécial, corona, crise exceptionnelle, sous forme d’emprunts très long terme, plus de 30 ans, qui pourront être renouvelés. Une sorte de dette perpétuelle qui sera garantie par les contribuables européens mais auprès desquels on ne fera jamais jouer cette garantie, jusqu’au jour où on annulera la dette. Mieux, ça ne gênera personne, pas même les héritiers lointains des épargnants qui auront tout oublié ou disparus et si cet effort exceptionnel permet de redresser les machines économiques et d’écarter les risques.  Keynes, le champion de la recette, disait : « A très long terme, les épargnants ne demandent jamais le remboursement de leur épargne, pour une raison simple, c’est qu’à très long terme, ils sont morts ». On va donc être tous endettés à perpétuité, car le grand argentier de Trump dit la même chose. Et un jour, coup de baguette magique, on annulera dans le monde entier tout ou partie de la dette.

Il y a quand même deux problèmes.

Avec de la croissance, sans crise de coronavirus, nous avons en France, année après année, fait exploser notre dette. Avant même le coronavirus, nous avions rejoint le club très fermé des pays dont la dette est supérieure à 100%, avec le Japon, la Grèce, le Zimbabwe, entre autres.

Le problème c'est que des pays comme la France qui ont ouvert les vannes encore plus grand, en faisant sauter la digue des 3% de Maastricht, ne vont plus pouvoir les refermer. C'est qu'une fois qu'on commence à distribuer de l'argent, il est difficile d'expliquer à ceux qui vont en réclamer qu'on ne peut plus le faire. Chez nous, il y a de grandes chances que cette distribution d'argent devienne un « acquis », et sachant qu'en France on ne revient jamais sur les « acquis », la situation risque d’être compliquée à gérer. On voit déjà venir un plan « santé » exceptionnel, puis un plan « éducation » exceptionnel, puis pour la justice, et ainsi de suite... Chez  nous, l’exceptionnel pourrait devenir la règle. Seulement l'Allemagne et les pays d'Europe du Nord qui vont reprendre tranquillement le chemin de la bonne gestion des finances publiques ne vont pas accepter que nous créions chaque année de « l'exceptionnel » à tour de bras. Il faudra  bien que nous nous décidions à mieux gérer nos finances publiques. La  crise n’a-t-elle  pas révélé la suradministration et ses lourdeurs coûteuses et surtout son inefficacité ? Et ce jour-là, ça va coincer...  car le coronavirus ne va pas toujours être là pour servir de prétexte à une gabegie budgétaire annoncée.

L’autre problème, c’est que les Français qui le peuvent, chacun en fonction de ses revenus, ont décidé, pour l'instant, de ne pas dépenser leur argent, mais de le planquer sur leur livret A. Bien sûr, ils ne consomment pas et épargnent parce que nous sommes confinés, mais ils épargnent aussi parce qu'on leur a dit « nous sommes en guerre !» et Bruno Le Maire s’inquiète de la ruée vers l'épargne, et craint que cette épargne forcée ne se transforme en partie en épargne de précaution. D’autant plus que la crainte inévitable du chômage va l’alimenter. C’est pourquoi l’idée d’Eric Woerth de créer un livret « Coronavirus » a du sens pour orienter cette épargne vers le financement des TPE et PME.

AH, si nous étions au pouvoir … !




LA CARENCE DE L’ETAT TENTACULAIRE

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Nous ne sommes pas seuls : 195 millions d’emplois supprimés dans le monde, 3,3 milliards soit 81% de la population active mondiale, sont affectés par la fermeture totale ou partielle des lieux de travail, 60% des travailleurs dans le monde sont dans l’économie informelle souvent sans protection sociale …

Le  péché mignon.

Concernant le dernier chiffre ci-dessus, ce n’est pas le cas des travailleurs français. L’économie administrée est notre péché mignon et notre modèle social est un excellent amortisseur de crise qui permet  d’encaisser (à crédit) les chocs de conjoncture les plus violents. Ainsi le gouvernement a renforcé considérablement le  dispositif de chômage  partiel qu’il présente comme le plus généreux d’Europe. Mais nous sommes aussi au pays de Courteline : encadrement, réquisition, dérogation, sont notre lot. L’attestation de déplacement « dérogatoire » (au confinement) qu’il faut remplir pour chaque sortie en est un exemple parfait : elle prévoit six cas utilitaires allant des déplacements professionnels aux convocations judiciaires (sic) plus une septième de pur loisir, elle-même très encadrée (déplacements brefs, dans la limite d’une heure quotidienne, dans un rayon maximal d’un km de son domicile, liés à l’activité physique ou aux besoins des animaux de compagnie…).  Ajoutons à la liste un autre penchant : autorisation et aussi sa punition, l’amende ! Si l’Allemagne peut se flatter de pouvoir effectuer 500 000 tests par semaine de dépistage du Covid, chez nous Castagnette peut brandir près de 300 000 amendes que ses 100 000 policiers ont infligées  avec  4 millions de contrôle. 

L’Etat est partout de retour.

Il  n’est pas question d’en contester ici le  bien fondé.  En période de crise, même les Etats-Unis y ont recours : financement massif du chômage, soutien aux entreprises, éventuelles nationalisations temporaires, injonctions à l’industrie. Injecter des milliards d’euros dans la machine (110 milliards pour le plan de soutien en France) oblige à avoir recours à l’économie administrée et en France, le dirigisme s’appuie sur une forte tradition. Ainsi Bruno Le Maire, notre grand argentier du coffre vide, n’a pas hésité à menacer de retirer les garanties de l’état et d’interdire les reports d’impôt à toutes les entreprises qui rémunéreraient leurs actionnaires. Pousse-toi de là que je m’y mette ! Chez nous, l’art de gouverner c’est se mêler de tout et la crise est une aubaine.  Les  Régions, les départements, plus disponibles et à l’écoute, ont-ils commandé des masques ? Ils sont réquisitionnés par l’état à leur arrivée ! Plus que jamais nos technocrates de Bercy sont à la manœuvre et on imagine que c’est avec jubilation qu’ils ont dressé l’inventaire à la Prévert des activités qui seraient ouvertes ou fermées : les opticiens ? fermés ! Les parapharmacies des galeries commerciales ? ouvertes ! Les animaleries ? fermées, puis non, ouvertes ! (importants  les chiens-chiens). Les marchés de plein air ? on ouvre, bien sûr ! Comme dans Ubu, les  contre-ordres s’enchainent : on ferme finalement les marchés, puis on les ouvre sur proposition du maire au préfet… Et déjà on se prépare avec délectation à établir la liste des ouvertures programmées et  progressives de l’après onze mai. Que voulez-vous, il y a entre Bercy, Matignon et l’Elysée, une poignée de personnes confinées qui se sentent enfin utiles ! On leur a confié l’intelligence de tout un pays. Le  problème c’est qu’ils sont coupés du monde et privés de tout « feed-back ». Heureusement, les Français sont débrouillards.

Qui trop embrasse, mal étreint.

L’euphorie jacobine semble prophétiser la  renaissance, sinon la justification, du centralisme républicain. Les  partisans de l’étatisme se gargarisent mais ils feraient mieux d’évaluer l’étendue des dégâts de l’impuissance publique à laquelle le centralisme technocratique a conduit. La  débâcle de notre système sanitaire national en est l’étendard et la litanie glaciale quotidienne du médecin bureaucrate en chef, chaque soir, l’ordre du jour calamiteux. La France des normes, des règlements, des circulaires s’avère être un vrai boulet. L’affaire des masques et des tests, qu’on songe enfin à généraliser dès qu’on en aura, illustre plus une incurie qu’une efficacité.  La  comparaison avec l’Allemagne décentralisée est accablante. L’appareil étatique est à alléger, non à renforcer. Les lourdeurs administratives s’ajoutent  à l’impréparation du gouvernement, à ses volte-face (le premier tour des municipales est édifiant), à ses lenteurs. Ainsi les laboratoires non hospitaliers n’étaient pas autorisés jusqu’à récemment à pratiquer des tests de dépistage, le réseau des médecins de ville a été d’abord négligé, et que dire de la querelle sur le traitement de ce grand professeur qu’est Didier Raoult !

Il faut sortir du centralisme techno.

Notre modèle social est un amortisseur de crise, certes, mais prenons garde qu’il n’étouffe la reprise comme en 2010. La  crise sanitaire a mis à nu la crise de l’étatisme. La légitimité de la loi « d’urgence sanitaire » du 23 mars donne à l’Etat un pouvoir écrasant qui permet de limiter les libertés d’aller et venir, d’entreprendre, de se réunir, et bientôt, peut-être de « tracer » numériquement les individus en utilisant les données personnelles de leur téléphone. Si nous ne sommes pas vigilants, c’est une société de surveillance et un Etat liberticide qui s’instaurerait. Il  ne faut pas non plus que l’Etat-pompier,  qui joue son rôle, soit pris comme argument pour la généralisation du tout-Etat et les nationalisations, en prenant prétexte de l’argent déversé sans compter pour freiner la crise. La responsabilisation publique et l’initiative privée seront toujours plus efficaces, dans la durée, que l’Etat obèse et inconséquent, car c’est bien lui qui a mis l’hôpital public dans la situation de détresse qu’on a pu observer. Contentons-nous du vieux principe : quand la liberté opprime, c’est la loi qui protège. Mais la liberté d’abord ! Les enseignements de l’Histoire du 20ème siècle sont pourtant édifiants !

Quel après ?

Les  prises de  paroles  de certains  de nos responsables chez Les Républicains semblent prouver le contraire. Aurélien Pradié et Guillaume Peltier feraient bien de réviser leurs cours d’histoire. Ce n’est pas le libéralisme qui est en cause, mais son avatar néo-libéral, et ce n’est pas l’Etat-stratège, autre tarte à la crème, et la planification qui nous sortiront d’affaire. Si c’est ça la ligne du parti, ce sera sans moi. Et puis, il y en a marre de toutes ces petites officines que chacun s’ingénie à faire vivre en parallèle pour avoir sa prise de position en dehors. Ce n’est pas ainsi qu’on reprendra le pouvoir. J’aimerais qu’on écoute le message de sagesse de Jean-Louis Thiériot et la mise en garde de Nicolas Forissier. Bref, c’est la délibération collective et le rassemblement qui devraient prévaloir. Car quoi, les maux dont nous souffrons ne sont pas liés à un excès de libéralisme ni à un excès de rigueur budgétaire, mais à l’inverse. C’est leur insuffisance qui nous ruine. C’est parce que les caisses de l’Etat sont archi-vides -et la crise ne va pas les remplir- que la  politique s’étiole et se dissout en mots creux de communication médiatique : « les  masques sont commandés, ils vont arriver, ils ne vont pas tarder à arriver, ils vont bientôt être distribués, la distribution est en cours. .. ». Si on doit continuer indéfiniment les politiques de relance et d’accroissement de la dette, alors oui, on courra à la catastrophe. Si l’Allemagne s’en tire mieux que nous ce n’est pas seulement parce qu’elle est moins centralisée, c’est aussi  parce qu’elle est moins endettée et qu’elle a donc retrouvé des marges de manœuvre budgétaires. Après la crise il faudra conjurer la demande exponentielle d’Etat-providence, de protection, d’indépendance nationale tous azimuts, en résolvant l’incapacité structurelle de nos entreprises à  être compétitives dans un monde qui restera ouvert parce qu’on ne le fermera pas d’un coup de baguette magique. Il faudra aussi remettre à leur place les demandes exacerbées des écologistes qui font feu de tout bois pour tenter de tirer la couverture à eux. Comme si la crise de nos hôpitaux était liée à un déficit de politique environnementale…  D’ailleurs si on veut répondre à la  promesse d’une mobilisation grandiose en leur faveur, il faudra bien commencer par emplir les caisses, non ? Alors, la décroissance … Et puis, faisons en sorte que le pouvoir ne soit pas trop tâtonnant, car le plus grand péril qui nous guette, c’est que le populisme s’en empare.

 


TEASING HALETANT !

Macron le messie

Ce sera ce soir à 20h.

Des « sources bien informées » nous tiennent en haleine depuis  plusieurs jours... BFMTV  nous allèche avec des « indiscrets » … IL va nous parler du « monde d’après ». IL consulte beaucoup. Cramponnez-vous,  nous entrons dans l’ère de la communication « science-fiction ». IL aime la métaphore filée, donc, après la « guerre », la  « libération ».  Nous allons connaître une « nouvelle ère », que dis-je une « refondation ». Et pour que rien ne manque : « sur le modèle du Conseil National de la Résistance en 1945 ». Rien que ça ! Il se prend pour de Gaulle. On peut donc craindre le pire ! Nous on pensait bêtement qu’on était en guerre contre un virus. En fait non, c’est vraiment la guerre ! C’est l’Histoire avec un grand H qui se joue sous nos yeux mais est-ce que « l’appel du 13 avril » restera dans l’histoire, c’est une autre histoire.

Nous on voudrait juste savoir tout bêtement quand on va pouvoir sortir dans la rue normalement, où trouver un masque et éventuellement un test de dépistage. Le reste, c’est pas LUI qui en décidera.  C’est nous. Et en contrepoint des mots, toujours des mots, encore des  mots, je LUI propose de méditer ces douze réflexions  de Maxime Tandonnet  :

  1. La prodigieuse fragilité du monde interconnecté, du village global : la transparence, la fluidité parfaite des échanges d’images et des informations produisent une émotion globale qui emporte tout sur son passage. Des épidémies encore plus graves, provoquant, non pas des centaines de milliers de morts, mais des dizaines de millions (grippe espagnole de 1919), il s’en est produit dans le passé, dans un monde plus solide sur ses bases, mais sans provoquer une telle secousse. Demain, la foule planétaire fébrile nous expose à d’autres mouvements de panique qui seront encore plus tragiques.
  2. L’illusion de l’Etat de droit : nous pensions nos droits protégés par de formidables empilements de protections juridiques, conventions (cedh), Constitutions, profusion des jurisprudences (Cour de Justice, Conseil d’Etat, Conseil constitutionnel, etc.) . Il suffit d’une grande peur pour que tout ceci vole en éclat y compris le plus précieux des droits de l’homme, celui d’aller et venir. Et plus rien ne tient désormais, pas même la propriété privée. Demain, dans la même logique de circonstances exceptionnelles, on pourra réquisitionner les appartements et les maisons.
  3. L’effondrement de la valeur liberté :  la société française (comme d’autres) s’accommode de l’abolition d’une liberté fondamentale, celle d’aller et venir, avec une facilité déconcertante. Confiner un peuple est une mesure qui revient à l’assigner à résidence, une notion de droit pénal d’enfermement à domicile plutôt qu’en prison. En vertu de la préférence pour la sécurité, la société accepte de renoncer à sa liberté la plus élémentaire celle d’aller et venir, et par là-même à sa dignité.
  4. La faillite du Service public : la tragédie actuelle est le fruit de plusieurs décennies de mépris envers le service public, en l’occurrence le service public hospitalier, marquée par les coupes sombres dans les effectifs et les moyens, une gestion à courte vue qui interdit de disposer du volant nécessaire, en situation d’épidémie, de lits en réanimation. L’essentiel du drame se situe dans cette faillite qui explique aussi pourquoi l’Allemagne ayant conservé des capacités médicales suffisantes s’en sort infiniment mieux que la France.
  5. La médiocrité avérée de la classe dirigeante : la crise jette une lumière crue sur l’affligeante médiocrité des dirigeants politiques qui ont fait naufrage dans l’indécision, l’impuissance, les volte face et les mensonges – sur l’affaire des masques et des tests de dépistage, toujours indisponibles en France après trois mois de crise, qui permettent à d’autres pays de surmonter dignement cette épreuve – fuyant en permanence leur responsabilité dans une vertigineuse débauche de bavardage narcissique et de communication. C’est un vrai sujet de l’avenir: comment la France a-t-elle pu produire, en quelques décennies, une classe dirigeante aussi médiocre – sans que n’apparaisse de solution alternative.
  6. La défaillance de nombreux « intellectuels » (ou « la trahison des clercs ») : nombre d’entre eux bien connus et jadis admirés, ont failli à leur devoir de penser en hommes libres avec le recul et la distance nécessaires, pour se confondre avec le troupeau des zélateurs obséquieux au titre de la supposée « union nationale ».
  7. L’abêtissement général : il s’exprime dans l’incapacité d’une société à prendre de la hauteur par rapport à l’événement, surtout face au mensonge suprême source de toutes les manipulations : « c’est la guerre« . Il suffit de feuilleter un manuel d’histoire pour constater de toute évidence que la situation actuelle n’a rien de commun ni avec la Grande Guerre, ses 20 millions de morts, dans des conditions d’une horreur indescriptible, ni avec la deuxième Guerre mondiale, ses 50 millions de tués, ses batailles de chars, ses pratiques d’anéantissement, ses camps de la mort. L’acceptation passive du « c’est la guerre » est le signe patent de notre crétinisation.
  8. Les côtés obscurs de la nature humaine : on les voit ressortir en temps de crise et de panique : la rage collective envers qui donne des signes de refus de marcher au pas  (le jogger), le goût du nivellement, de la jalousie à travers l’interdiction de marcher sur la plage ou dans la forêt, voire même de s’asseoir sur un banc, attitudes qui n’ont rien à voir avec le risque de contamination, comme si l’image de la liberté individuelle la plus élémentaire et la plus quotidienne devenait insupportable à la société malade en quête de bouc émissaire.
  9. Le triomphe de l’absurdité bureaucratique : quand la bureaucratie opaque, invasive, totalitaire, prétend régenter les moindre aspect de la vie quotidienne: l’interdiction de courir à certaines heures de la journée est d’une bêtise bureaucratique confondante, à laquelle les pires excès du Gosplan soviétique n’ont rien à envier : vous avez donc le droit de marcher, mais si vous commencer à courir, à certaines heures, vous êtes en infraction. Et sur le terrain, les petits bureaucrates qui en rajoutent avec un zèle méticuleux ne manquent pas.
  10. La fuite dans l’idéologie et l’utopieil est désormais question partout du « jour d’après » ou du « monde d’après« . Rien ne sera plus comme avant nous dit le discours politico-médiatique qui nous convie à rêver du lendemain radieux. C’est une manière de fuir la réalité : des millions de Français privés d’emplois, la détresse des petits commerces, de la restauration, de l’artisanat privés de leur outil de travail, l’explosion des dettes publiques que devront financer nos enfants.
  11. L’indifférence et l’égoïsm: envers la tragédie des EHPAD, et la tentation de ne pas prendre en compte sur le plan statistique les décès qui y surviennent, dans l’abandon et la solitude. Mais aussi, sur les conditions du confinement : il n’a évidemment pas la même signification pour une famille de quatre personnes disposant d’une maison de 200 m2 et de son jardin et pour un couple avec trois enfants vivant dans 70 m2 d’une barre d’immeubles où il est synonyme d’enfer avec des risques de séquelles psychologiques effroyables pour les enfants. Mais cet enfer quotidien que subissent en ce moment de nombreuses familles confinées avec des enfants, emprisonnées à domicile, – inadmissible – n’est pas une préoccupation première.
  12. Hypocrisie autour des héros du quotidien : la revanche de la « France d’en bas » nous dit-on : le personnel hospitalier, les livreurs, les caissiers, les fonctionnaires directement exposés, les transporteurs, les éboueurs de nos quartiers, les travailleurs manuels. Matraqués et traînés dans la boue pendant la crise des gilets  jaunes, adulés aujourd’hui comme les sauveurs de la France confinée. Oui, mais demain, personne ne lèvera le petit doigt pour eux et le retour à leur condition initiale se fera tout naturellement. Qui veut parier?

                                                                                                                                                            Maxime TANDONNET





MAIS SI L’EUROPE EST LA ! HEUREUSEMENT !

BCE 2

 

L’Europe a beaucoup de défauts, et nous aurons à tirer des leçons de cette crise sanitaire.  Notamment, puisqu’elle ne compte plus pour les Etats-Unis accaparés par leur affrontement avec la Chine, elle devra absolument construire sa souveraineté sanitaire pour ne pas dépendre de puissances extérieures en matière d’approvisionnement de médicaments et matériels de soin, ce qui implique clairement pour les  pays européens de l’Union d’investir de manière collective et coordonnée dans leur capacité industrielle. D’autant plus qu’elle a les entreprises pour le faire. Pour répondre à la crise, il faut « plus d'Europe, une Europe plus forte et une Europe qui fonctionne bien ». La  bonne nouvelle, c’est que l’Allemagne a compris que c’était aussi son intérêt.

Le rôle de la Banque centrale européenne.

Il aura été primordial. Ceux qui reprochent à l’Union de laisser tomber l’Italie ou la Grèce, parce  que certains refusent les « coronabonds » oublient l’essentiel. Certes l’Europe ne peut pas fournir ce qui manque à tous et qu’aucun pays ne produit plus guère : des masques ou des respirateurs qu’il faut commander à la Chine. Celle-ci, à l’affut, et faisant mine d’oublier que la pandémie vient de chez elle se permet des « gestes » humanitaires en « offrant » des livraisons… la  propagande avance masquée,  c’est le cas de le dire. Supériorité des régimes « autoritaires » ? Si c’est pour truquer la vérité chinoise et imposer l’omerta russe, non, merci ! Revenons à nos moutons : sans la  BCE, et donc sans l'Europe, la plupart des pays de la zone euro seraient en faillite, à commencer par la France. Sans la BCE, des pays comme l'Italie, l'Espagne et la France devraient se financer, compte tenu du niveau de leurs déficits et de leurs dettes, à des taux très élevés. Sans la BCE, aucun plan de relance budgétaire ne serait possible. La Banque Centrale Européenne, c’est la plus grande initiative européenne,  puisque son intervention massive n’est possible qu’avec l’accord unanime des  partenaires de la zone Euro. Comme le dit  Marc Fiorentino, en paraphrasant Sardou : « Si la BCE n'était pas là, nous serions tous en faillite ! ».

L’importance de la monnaie unique.

Nous avons la chance extraordinaire  d'avoir une monnaie commune qui évite une guerre des monnaies et les dévaluations sauvages, d'avoir une banque centrale qui finance les dettes des pays en difficulté, et l'Allemagne qui accepte de « garantir » de fait l'endettement d'une partie des États de la zone euro. Les  Européens ont accepté de mettre entre parenthèses le « pacte de stabilité » ce qui nous arrange bien  car nous étions incapables de rentrer dans les clous. Mais point n’est nécessaire de créer de nouveaux fonds spéciaux d’aides (les coronabonds)  comme  l’explique Wolfgang  Schaüble, l’actuel  président du Bundestag, ancien ministre de l’économie : utilisons d’abord les outils existants. Et ils sont suffisamment nombreux à commencer par le MES, Mécanisme Européen de Stabilité, doté de 500 milliards d’euros, ou la  Banque Européenne  d’investissement, dont on peut élargir le cadre de garantie… et dont les actions peuvent s’ajouter à celle de la BCE. Nous avons donc toutes les raisons d’affirmer que l’Europe est solidaire. Cependant, chacun doit désormais apporter aussi sa contribution. La solidarité n’est jamais un processus à sens unique.

Les  médias  sont  niais sur l’Europe.

Il  est, en effet, étonnant, énervant même, d'entendre des commentateurs expliquer que l'Europe ne fait rien, qu'elle laisse les pays membres se débrouiller seuls, qu'il n'y a pas d'initiatives européennes. Ils passent quasiment sous silence la solidarité de l’Allemagne qui a pris en charge des malades italiens et français.  Il existe de multiples exemples d’entraide, qui passent au second plan à cause du sujet central dont on nous abreuve à jet continu d’émissions spéciales « coronavirus ». Ces médias oublient tout simplement la Banque Centrale Européenne et les centaines de milliards qu’elle a décidé de débloquer  pour les  mettre à la disposition des Etats. Et de fait, Les banques sont devenues des distributeurs d'argent gratuit distribué par la BCE et garanti par la BPI, des agences nationales de la BCE : c’est comme si elles étaient nationalisées, ou plutôt  « européanisées », de fait. C’est évidemment une situation transitoire, mais cela leur évitera de provoquer la prochaine crise. En France, les « Prêts garantis par l'État » (PGE) bénéficient d'une garantie de l’État à hauteur de 70 à 90%, selon la taille de l'entreprise. Berlin s'apprête à relever à 100 % la garantie d'État assortie aux prêts pour les PME fragilisées par la crise du coronavirus. Et Merkel, sortant de son confinement volontaire pour montrer l’exemple, affirme sans ambages : c'est « dans l'intérêt de l'Allemagne que l'Europe sorte forte de cette mise à l'épreuve ». quant à l’Union européenne, il suffit de voir avec quelle énergie la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, malgré des prérogatives limitées, cherche à renforcer la solidarité, soyons convaincus que tout ce qui est nécessaire sera fait pour rester ensemble. Même si c’est vrai que cette crise implique que nous progressions chaque jour à tâtons, car bien malin est celui qui nous dira précisément où tout cela mènera.

L’union financière, pour l’instant, fait ses preuves. Voilà un vrai sujet pour les « nationalistes » anti-européens, qu’on entend peu. Il sera intéressant, par exemple, de voir dans quel état va se trouver le Royaume-Uni livré à son sort, et inévitablement abandonné par les Etats-Unis qui ont d’autres chats à fouetter. Le  monde est cruel !


DEBAUCHE DE COM’

Guignol-1

L’épidémie que nous subissons constitue un test concret de la capacité des gouvernants à la combattre. Il suffit de voir les stratégies divergentes d’un pays à l’autre pour s’en convaincre. C’est même un test impitoyable dans la mesure où on peut apprécier presque en temps réel  la performance de ceux qui tiennent les manettes. Chez nous, elle se mesure au bilan que dresse chaque soir le professeur Jérôme Salomon, le Directeur Général de la Santé, égrenant sa liste morbide mesurant l’évolution de l’infection de la population par le virus, en nombre de malades, en cas graves et en décès.  Mais pour morbides qu’elles puissent paraître, les statistiques dont on nous abreuve ont un objectif : même si comparaison n’est pas  raison, elles sont utiles au gouvernement pour lui permettre de nourrir l’opinion publique. Ainsi, le « politique » peut s’en servir pour assurer sa dialectique et orienter sa communication, en donnant l’impression d’être pro-actif, en suivant la réalité.

Symptôme révélateur d’un pouvoir dépassé.

Ce besoin de recourir au « paravent » scientifique qu’ont le Gouvernement et le Président de la République, en s’entourant de « comités » largement mis en avant pour cautionner les décisions prises, peut être reçu comme un besoin de se retrancher derrière l’argument indiscutable fourni par la  science. On peut y voir  le signe d’un pouvoir qui aurait peur d’assumer ses  choix. En fait de "politiques", nous sommes bien en présence de technocrates désincarnés qui nous administrent plus qu’ils ne nous gouvernent. Ce qui expliquerait qu’on ait un exécutif plus suiviste qu’anticipant qui fait déplacer des malades à grands renforts de trains, hélicoptères, bateaux, pour montrer qu’il agit, alors que des cliniques privées à proximité restent vides et l’arme au pied !!!! (TF1 13H, du 1/04) Tout ça pour tenter de donner le change. 

Une épidémie d’abord prise à la légère.

Rappelons-nous les propos de la Ministre de la Santé fin janvier. Ils témoignaient de l’appréciation qu’on avait alors à l’Elysée et à Matignon sur l’improbabilité que la crise chinoise  qui n’en était qu’à ses débuts parvienne jusqu’à nous. Nulle précaution, nulle anticipation alors. Nous campions sur la certitude d’avoir le meilleur système de  santé du monde, de toute façon capable de faire  face si  par nature le virus osait pointer  le bout de son nez chez nous. Nous sommes pourtant le pays qui a inscrit le principe de précaution dans notre Constitution. Cela me rappelle le Maréchal Le Boeuf disant à Napoléon III qu’il ne manquait  pas un bouton de guêtre à ses soldats pour déclarer la guerre à l’Allemagne, en 1870. Ce qui me confirme dans ce jugement c’est l’accident Buzyn.  Déjà, voir la Ministre de la Santé abandonner son poste alors que la crise sanitaire en était aux prémices, pour aller remplacer au pied levé le candidat Griveaux dans les conditions que l’on sait, c’était à la limite surréaliste. Probablement amère du score  pitoyable qu’elle a obtenue, elle en a rajouté  dans une interview dont les propos laissent rêveurs, pour affirmer qu’elle avait alerté l’exécutif  du péril qui s’annonçait.  On avait donc bien pris du retard dans la mise en place du dispositif de lutte contre une pandémie déjà en route.

Déluge verbal présidentiel : la verbigouvernance.

Cette grille de lecture nous permet de comprendre l’enchaînement des actions gouvernementales à partir de la fin de la première semaine de mars : prise de parole solennelle de Macron  le 12 mars, annonçant la fermeture  des écoles à partir du 16 mars, irruption de Philippe au 20H le 14 mars, veille des élections pour annoncer la tenue des élections mais la fermeture de tous les commerces sauf de ravitaillement, dès le soir même, puis à nouveau Macron le 16 mars pour annoncer  les  deux premières semaines de confinement. Cette  avalanche de décisions témoigne d’une précipitation et  tombe sur une France insouciante qui n’y comprend rien, continue de se promener et de profiter du soleil printanier. Il faudra  le confinement strict pour que la prise de conscience ait enfin lieu. Il faudra du temps  pour s’apercevoir qu’il est justifié avant tout par une pénurie …  de tout : de  masques, de tests, de gel hydro-alcoolique, de respirateurs, de personnels  soignants. On découvre alors que nous sommes  « verbigouvernés ». On parle  beaucoup pour occulter une réalité sur laquelle on ne peut plus que faire semblant d’agir. Alors, Macron nous soule !  Il est partout, se déploie sur le terrain, à la Salpétrière, à Necker, dans un Ehpad, se métamorphose en chef de guerre en pérorant devant un hôpital militaire pour le symbole.  Mais enfin,  est-ce son rôle ? Tout ce qu’il annonce il l’a déjà dit à d’autres et multiples occasions.  Le Premier Ministre n’est pas  en reste qui doit prendre  une heure et demie à la télé  vendredi dernier pour faire  le tour par le menu de tout ce qui a été entrepris, aréopage de scientifiques à l’appui, pour la fiabilité. Peur que la sienne ne suffise pas ?

Sondage cruel.

L’exécutif donne l’impression de courir après le temps perdu. On découvrira un jour qu’on aurait pu peut-être faire autrement. Au moins au passage, Roselyne Bachelot et ses millions de vaccins contre  la grippe  H1N1 se sera vue réhabilitée par ceux-là mêmes qui l’avaient pendue haut et court à l’époque. Nos gouvernants  courent surtout après leur crédibilité.  Car si certains sondages  (Harris par exemple) semblent montrer une certaine cote de l’exécutif, le sondage approfondi publié par le Figaro mardi dernier est impitoyable et exprime une confiance en chute libre :  69% des Français pensent que l’action du gouvernement n’est pas claire, 70% qu’il ne dit pas la vérité, 75%  qu’il n’a pas pris les bonnes décisions, 75% qu’il n’a pas fait ce qu’il faut pour équiper  les hôpitaux, 79% qu’il ne sait pas où il va, 88% qu’il aurait dû décider le confinement plus tôt… D’où la tentation d’occuper  les médias pour noyer la communication et empêcher l’opposition de s’exprimer, avec un Premier Ministre  venant lui aussi régulièrement à la télé, un Ministre de la Santé donnant le compte-rendu précis et quotidien de la situation et une porte-parole zélée qui accumule les  bourdes ! Sauf que l’efficacité du verbe présidentiel est indexée sur sa solennité. A se prononcer sur tout et à se répéter sans cesse, Macron le banalise : imagine-t-on le Général  De Gaulle s’adresser à la nation pour annoncer qu’il a commandé un milliard de masques ! Il a encore parlé pour ne rien dire (de plus), entends-je autour de moi. Et le fait d’appeler sans cesse à l’union nationale est la preuve la plus certaine qu’elle n’est pas réalisée, car réitérer une consigne trahit toujours l’insuffisance, sinon l’échec de son application.  

Vous l’avez compris, la débauche de com’ c’est le signe le plus tangible que le pouvoir est désemparé. Pas certain qu’il sauve les meubles de cette façon.

 


SUR LES RESEAUX DECHAINES…

Internet

 

Quelques nouvelles lues ici ou là …. Bien évidemment, le  virus se taille la  part du lion.

Coronavirus 1 : une enquête a permis d’établir que le pangolin n’y était pour rien (Le  club des Echos). Nous voilà rassurés.

Coronavirus 2 : le Prince  Charles  est contaminé. Quelle époque !  Même les virus ne respectent plus rien !

Coronavirus 3 : Après sa démission du conseil scientifique de Macron, « le Professeur Raoult est-il le De Gaulle du Covid 19 ? » se demande l’Obs. Nouvelle version de « j’ai raison seul contre tous ! ».  Espérons qu’il supporte la comparaison avec le Général.

Conoravirus 4 : le côté obscur de  la force. Alors que les Français applaudissent les soignants tous les soirs à 20H, des « bas de plafond» se permettent d’ostraciser des infirmiers ou des soignants qui habitent leur immeuble en leur demandant avec insistance d’aller vivre ailleurs, pour ne pas être contaminés. Honteux !

Coronavirus 5 : la  crise sanitaire aura des conséquences sur la croissance. Récession : 3 Points de moins de PIB pour Bruno Le Maire, si le confinement dure un mois ;  6 points de  moins pour l’Insee si le confinement dure  deux mois. Cohérent. Qui peut me dire combien de  points en moins si le confinement dure trois  mois… ?

Coronavirus 6 : Un constat impressionnant. Depuis le confinement, l’air est  plus  respirable dans les  grandes villes  et  particulièrement à Paris. CQFD. Pourvu que ça ne donne pas  des idées à Hidalgo. Je parie qu’on ne va pas tarder à nous annoncer aussi un record triomphal de moindre  mortalité sur les routes.

Coronavirus 7 : Je lisais naguère que  nos savants qui explorent la galaxie comprenaient mieux les « trous noirs ». Ils n’ont pas vu que nos maisons de retraite seraient le trou noir de l’épidémie (L’opinion). Trop proches, certainement. 

Coronavirus 8 : Des masques moisis auraient été livrés à des soignants à la Réunion. Très regrettable ! On ne peut pas croire que ce soit la durée du voyage, même par bateau, qui en soit la cause. Or plaisanterie, la question reste posée : « Où sont passés  les masques ? » Nos  policiers ont dû donner les leurs aux hôpitaux, alors qu’ils sont en première ligne pour faire respecter  le  confinement….

Boulet : « On ne va pas  demander aux enseignants qui ne travaillent pas de traverser toute la France pour aller ramasser des fraises ! » Je traduis : «  On en va quand même pas demander aux fainéants de bosser un peu ! ».  Les enseignants qui s’échinent pour trouver des solutions avec internet pour faire cours auront apprécié. De qui est la boulette ? Eh oui, gagné, c’est Sibeth. A croire qu’elle a été élevée au jus d’Hanouna.

Carnet mondain : Meghan et Harry vont parait-il quitter leur manoir de  Vancouver au Canada. Ils hésitent entre la Californie et l’Angleterre pour se poser après le « Megxit » du 31 mars.

Air du temps : « l’Internaute » propose 40 lieux pour se sentir seul au monde ! Le site ne précise pas si c’est loin des virus.

Edition : finalement c’est Stock qui publiera l’autobiographie de Woody Allen.

Pas sortis de l’auberge : on connait le « conseil scientifique » chargé de conseiller Macron. Le président de la République a installé cette semaine un nouveau "comité de chercheurs" pour accompagner le gouvernement dans le choix de sa stratégie de sortie du confinement imposé à la population depuis le 17 mars. Notamment en explorant le potentiel des outils numériques et des données de localisation. Le confinement risque de durer longtemps : le temps qu’ils étudient toutes les hypothèses et testent les solutions !

Aïe : Cyril Hanouna prépare une émission TPMP de 48h en direct de son domicile !