PARI REUSSI !
07 septembre 2020
La droite de Port-Marly.
Le rassemblement de Port-Marly était un pari audacieux : réunir plus de 1000 jeunes pour participer à des tables rondes pouvait tenir de la gageure. Eh bien, non seulement ils ont été au rendez-vous, démontrant la capacité du parti, mais ce fut passionnant grâce aux invités et aux élus présents. J’ai pu suivre quelques-uns des rendez-vous grâce à la retransmission sur facebook. Mais ce qu’en ont retenu les médias est affligeant : au lieu de voir le travail sur le fond qui est réalisé, objectif poursuivi avec opiniâtreté par Christian Jacob, ils ne veulent retenir que le sujet de la candidature à la présidentielle de 2022 qui n’est pas à l’ordre du jour. Mais passons. Il y aura nécessairement un candidat issu de notre famille politique et il sera en capacité de l’emporter. Je reviendrai sur ce sujet qui mérite un développement.
Déstabilisation.
Non seulement les médias ont minoré sa victoire aux municipales pour focaliser sur une « vague verte » qui n’a pas eu lieu, mais, au même moment, Les Républicains font l’objet d’attaques pour les déstabiliser, par un travail de sape venu de personnalités qui ont rejoint le camp macroniste. Un jour c’est Estrosi qui conseille de passer un accord avec Macron, le lendemain c’est Roselyne Bachelot qui déclare que nos électeurs ont « toutes les raisons de voter Macron ». Que Roselyne n’ait pas pu résister à l’attrait du maroquin de la culture, c’est son affaire, mais qu’elle garde ses conseils pour elle. Ce sont des comportements comme le sien qui provoquent le dégoût des électeurs et les conduisent à l’abstention ou au vote contestataire. Elle est plus convaincante quand elle refuse l’écriture inclusive qui défigure notre langue. Car pour ce qui est de soutenir Macron, encore faudrait-il pouvoir se reconnaître dans la politique qu’il mène. Suivre Estrosi ou Bachelot relève du syllogisme: il vaudrait mieux pour la droite LR se ranger derrière Emmanuel Macron qui « fait-ce-que-la-droite-avait-promis-de-faire-mais-n’a-jamais-fait », sans jamais préciser quoi ; on connaît la rengaine de tous ceux qui ont pris le train macroniste en marche, aussi bien chez les cadres LR que chez leurs électeurs. Mais c’est un énorme mensonge !
D’abord à cause des réformes que la droite n’aurait jamais faites.
Qu’on en juge ! Nous n’aurions jamais supprimé la Taxe d’habitation sous l’odieux prétexte qu’elle était injuste. Voilà une décision imbécile qui montre une méconnaissance de la réalité. Nous n’aurions pas non plus continué la politique des exemptions d’impôts qui fait que 57% des foyers fiscaux ne paient plus l’IRPP, nous n’aurions pas non plus augmenté la CSG des retraités, ni mis en place le prélèvement à la source qui supprime de fait le consentement à l’impôt et renforce le pouvoir hyper-technocratique de Bercy. Nous n’aurions pas abandonné le projet d’aéroport de ND des Landes, bafouant les décisions de justice, les élus des collectivités et le résultat du referendum, en cédant à la violence de quelques dizaines d’opposants. Nous n’aurions pas fermé la centrale nucléaire de Fessenheim, un véritable non-sens écologique et économique. Nous n’aurions pas transformé l’ISF en Impôt sur la Fortune Immobilière, mais supprimé totalement. Nous n’aurions pas fait la réforme de la formation professionnelle en confiant l’apprentissage aux branches professionnelles qui deviennent de fait juges et parties dans l’utilisation des fonds de la taxe d’apprentissage. Quant aux lois à caractère sociétal, le pompon a été atteint avec la réforme de la loi bioéthique qui élargit la PMA à toutes les femmes et en plus remboursée par la Sécurité sociale, ni permis les extravagances sur les manipulations de l’embryon humain. Nous n’aurions pas supprimé les courtes peines et encore moins libéré des milliers de détenus sous prétexte de la crise sanitaire. Macron n’a engagé aucune action pour réduire les déficits publics ni faire baisser la dette qui a atteint les 100% de notre PIB avant la crise du covid19. Et je ne parle pas de la réforme des retraites sur laquelle il y aurait beaucoup à dire et du projet de réforme de la constitution. Voilà qui fait déjà beaucoup de sujets de désaccord.
Et puis il y a ce que la droite aurait fait et que Macron ne fait pas.
Au pouvoir, la priorité d’un gouvernement de droite aurait été de rétablir les comptes publics afin de tenir nos engagements avec nos partenaires européens, et afin de baisser notre dette et redonner des marges de manoeuvre à l’économie. Il aurait rétabli la TVA sociale, que Hollande avait supprimée, pour baisser les charges qui pèsent sur les entreprises. Il aurait mené une politique déterminée pour faire baisser le nombre des fonctionnaires et baisser les impôts qui font que notre pays est toujours le plus taxé de l’OCDE encore aujourd’hui. Evidemment, il aurait mené une politique ferme pour lutter contre l’immigration clandestine et maîtriser le flux migratoire légal, pour endiguer la délinquance et la violence, afin de réduire l’insécurité qui sévit en France. Il aurait lutté fermement contre le communautarisme que le pouvoir actuel refuse de nommer et qu’il ménage autant par idéologie que par intérêt électoral. Il aurait rétabli les peines planchers et construit les places de prison nécessaires…
Cela fait déjà beaucoup de désaccords et justifie amplement que nos cent députés LR siègent dans l’opposition à l’Assemblée nationale.
Les Républicains ont le devoir d’exister.
D’ailleurs, dans les élections intermédiaires, comme les dernières municipales l’ont montré, Les Républicains n’ont pas eu à rougir de leurs résultats, comparés à ceux du parti majoritaire qui n’a engrangé aucune grande victoire. Dès lors on ne voit pas pourquoi ils iraient se placer derrière Emmanuel Macron et du même coup se suicider. Mais, surtout, soutenir Macron dès le premier tour serait la meilleure manière d’offrir au Rassemblement National de Marine Le Pen le rôle de principale alternative de droite à Macron et c’est le moyen le plus sûr de rejouer le duel Macron-Le Pen au second tour, dont les Français ne veulent pas. Sans compter que se ranger derrière Macron inciterait nombre d’adhérents et d’électeurs à choisir Marine Le Pen, dès le premier tour, augmentant ses chances. Et puis, nier l’apport des Républicains reviendrait à faire une croix sur un pan de l’histoire politique française incarnée par le général de Gaulle et le centre droit plus globalement. Tout le jeu de l’actuel chef de l’État est de faire semblant : il a récupéré une partie du logiciel de la droite et une partie de son personnel politique, mais comme démontré plus haut, le macronisme n’est pas un programme de droite qui se voudrait pragmatique. C’est une évidence sur les sujets régaliens, tels que la sécurité, mais également sur la laïcité, sur l’identité et même sur l’économie. La polémique qui oppose actuellement Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti sur l’usage même du mot «ensauvagement» suffit à démontrer que les concepts identifiés comme « de droite » ne font pas l’unanimité au sein même du gouvernement.
L’avenir nous appartient.
De la même façon que faire référence à la droite d’il y a dix ans, c’est comme retournr un siècle en arrière, 2022 est encore loin et en deux ans, il peut s’en passer des événements. Qui avait prévu la crise sanitaire ? Aussi, continuons notre chemin méthodiquement et ayons confiance en nous-mêmes. Quand la droite veut, elle peut ! Le moment venu, elle se présentera devant les électeurs avec le bon candidat, un projet renouvelé et un personnel politique rajeuni. Ce sera la droite bien dans son temps et dans ses baskets. Elle a commencé à se montrer à Port-Marly.
A bon entendeur !
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