MEDIAS ABSENTS.
28 septembre 2020
Hier avait lieu le renouvellement de la moitié des sénateurs. Pas rien, quand on sait le rôle éminent que joue la « chambre haute » dans l’élaboration des lois et la représentation des territoires que le mode de scrutin dit « des grands électeurs » lui confère. Une élection évidemment intéressante puisqu’il s’agissait de vérifier si la majorité sortante serait confirmée, consolidée ou affaiblie. Le fait que le Sénat soit dominé par Les Républicains n’est pas non plus sans importance, puisque c’est la première force parlementaire d’opposition politique. On pouvait donc imaginer que les médias s’intéresseraient à l’événement dont le résultat aura forcément des conséquences sur la suite du quinquennat. Eh bien niquedouille !
Quand ceux qui gagnent n’ont pas l’heur de plaire.
Il n’y avait guère que la Chaine Parlementaire pour organiser une soirée « électorale ». J’ai cherché ailleurs et n’ai trouvé que des bandes passantes laconiques en bas d’écran. Et encore grossièrement caricaturales : majorité confortée sans autres précisions, percée écologiste sans dire que c’est au détriment du PS, Lrem fait élire ses poids lourds en omettant la réduction de ses effectifs … Tout a été fait pour occulter une réalité dont on voudrait bien se passer : une nouvelle belle victoire des Républicains, ce parti soi-disant moribond qui gagne 10 sièges, soit l’équivalent du groupe écolo, auxquels il faut ajouter 5 sièges de son alliée l’Union Centriste. Elle était logique, cette victoire puisqu’elle est la conséquence directe du dernier scrutin municipal où le parti Les Républicains avait remporté avec ses alliés 57% des villes de plus de 9 000 habitants. Résultat passé sous silence, lui aussi. Mais le bon peuple n’est pas dupe.
La voix de la France profonde.
A travers les grands électeurs, c’est la France périphérique qui s’est exprimée. Celle que les bobos des grandes villes ne veulent surtout pas voir, sauf quand il s’agit d’aller se mettre à l’abri du Coronavirus. Ces Français têtus n’appartiennent pas au nouveau monde, ils ont l’audace de désigner des sénateurs LR, PS, communistes, tous représentatifs de l’ancien monde, attachés aux convictions et au clivage droite-gauche, qui n’empêche pas pour autant la réflexion collective, chère à la haute assemblée. Si la France renoue un jour avec la vie politique assise sur les partis qui retrouveront forcément leur rôle naturel, ce sera grâce au Sénat. Et le Président de la République et sa clique de technocrates auraient tort de négliger le signal qui vient de leur être envoyé. Car la deuxième assemblée, dont le Président est aussi le deuxième personnage de l’Etat, aura son mot à dire sur tous les projets et réformes de l’exécutif. Un sacré caillou dans la chaussure !
Et maintenant, les départementales et les régionales …
Il faudra être courageux pour endosser un maillot LREM au printemps prochain. Avis aux transfuges et amateurs de soupe qui ont changé de casaque en cours de route, ces élus qui ont changé de camp en croyant à la fable macroniste, reniant les électeurs qui avaient fait confiance à leur ancrage. D’abord qu’ils ne comptent pas sur les militants républicains, car il en reste, pour faire leur campagne, même déguisés en candidats « centre-droit ». Ils vont tout tenter, y compris en brouillant les cartes, cherchant à constituer des binômes avec des candidats LR. La ficelle est un peu grosse. Hier le parti présidentiel, s’il a existé un jour, a montré toute sa vacuité. Certains, sentant le vent tourner, vont se raccrocher à une mouvance aussi inconsistante que pernicieuse, autour d’Edouard Philippe. Une imposture de plus. Ce pays qui sombre dans la déprime, l’anxiété et la défiance généralisée a besoin de choix clairs, d’élus à la colonne vertébrale solide, d’honnêteté des convictions. Les Républicains montrent le chemin pour retrouver la confiance. Celui qui redonne à la politique ses lettres de noblesse, en tenant à distance le cynisme, la manipulation et la tambouille politicienne si chers au Maire d’Angers.
Commentaires